Gestion des antiagrégants et anticoagulants en endoscopie (recommandations BSG/ESGE 2021)
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POST’U (2022) Gestion des antiagrégants et anticoagulants en endoscopie (recommandations BSG/ESGE 2021) Olivier GRONIER SYNTHÈSE DES NOUVELLES RECOMMANDATIONS Clinique Sainte-Barbe, 29, rue du Faubourg National - 67000 STRASBOURG ogronier@gmail.com Introduction Recommandations concernant les patients La décision de la poursuite ou de l’ar- rêt, puis de la reprise des traitements antiagrégants ou anticoagulants pour La BSG et l’ESGE recommandent que la réalisation d’une endoscopie diges- tous les patients soient informés des tive représente une circonstance fré- risques thrombotiques liés à l’arrêt quente et parfois complexe à gérer des antiagrégants plaquettaires ou pour le gastroentérologue. Son dérou- des anticoagulants, ainsi que des LIEN D’INTÉRÊTS lement nécessite une parfaite connais- risques hémorragiques liés à la pour- sance du risque hémorragique de la suite du traitement (recommandation L’auteur ne déclare aucun conflit d’in- procédure envisagée, mais également forte, preuves de faible qualité). térêt en rapport avec cette présenta- du risque que l’interruption même du tion traitement fait courir au patient. Cette Les auteurs soulignent que la balance bénéfice/ risque doit être décision d’interférer dans la gestion pesée et la mise en œuvre coordonnée des médicaments antithrombotiques MOTS-CLÉS par tous les acteurs impliqués dans sous-entend d’évaluer préalablement la procédure : gastro-entérologue, l’équilibre entre le risque hémorra- Anticoagulant, antiagrégant, gestion anesthésiste, cardiologue, médecin gique lié à la procédure et le risque du risque, hémorragie, recommanda- traitant et équipes soignantes. Le de thrombose lié à l’interruption ou tions patient, en comprenant les raisons à la modification des médicaments et les modalités des choix proposés, antithrombotiques. Alors même que est évidemment l’acteur essentiel l’hémorragie secondaire à une procé- ABRÉVIATIONS de la bonne gestion de la procédure dure endoscopique à haut risque peut BSG : The Br itish Society of établie. souvent être contrôlée par d’autres Gastroenterology En 2021 la Société Britannique de mesures thérapeutiques endosco- ESGE : The European Society of Gastro-entérologie (BSG) et la Société piques et s’avère rarement fatale, un Gastrointestinal Endoscopy Européenne d’Endoscopie (ESGE) ont accident vasculaire cérébral thrombo- AVK : Anti-vitamine K conjointement publié une actualisa- tique ou cardiaque sont évidemment INR : International normalized ratio tion des recommandations de 2016 liés à une morbidité et une mortalité AOD : Anticoagulants oraux directs concernant la réalisation d’endosco- majeures. Ceci implique que le risque FA : Fibrillation Auriculaire pies chez les patients sous traitement de thrombose au regard du risque AVC : Accident vasculaire cérébral antiagrégant plaquettaire ou anticoa- hémorragique soit évalué au cas par AIT : Accident ischémique transitoire gulant (1,2). cas, mais également que les patients EMR : Endoscopic mucosal resection soient pleinement informés et impli- DSM : Dissection sous-muqueuse L’objectif de cette mise au point est qués dans ce processus décisionnel. IPP : Inhibiteur de la pompe à protons d’en exposer les modalités. Le plan Un plan personnel doit être élaboré CPRE : Cholangio-pancréatographie de cet exposé reprendra pour plus de et expliqué au patient, incluant des rétrograde endoscopique clarté celui choisi par les auteurs des informations écrites et verbales EUS : Endoscopic ultrasound recommandations. concernant le moment précis de tout GPE : Gastrostomie per endoscopique changement. Des algorithmes comme HBPM : Héparine de bas poids molé- celui de l’étude PAUSE (3), proposé culaire pour la gestion péri-opératoire des PPSB : Prothrombine Proconvertine anticoagulants directs, peut être Stuart B remis au patient. 165
Une complication hémorragique patients à faible risque thrombotique, plaquettes. Le clopidogrel associé tardive peut survenir jusqu’à une à il est recommandé d’arrêter les anta- à l’aspirine est plus puissant que deux semaines après le traitement gonistes des récepteurs P2Y12, sept l’aspirine seule. Pour le clopidogrel, endoscopique, alors même que le jours avant la procédure (recom- la fonction plaquettaire revient à la plus souvent le traitement aura été mandation forte, preuves de qualité normale 5 à 7 jours après son arrêt. réintroduit. Il est ainsi essentiel que modérée). Le prasugrel et le ticagrelor sont des les patients sous anti-thrombotiques antagonistes des récepteurs plaquet- soient informés de ce risque et de la Chez les patients sous bithérapie anti- taires à action plus rapide et plus procédure à suivre, à toute heure du plaquettaire, il est recommandé de puissants que le clopidogrel. Lorsque jour ou de la nuit, en cas de survenue poursuivre l’aspirine (recommanda- l’arrêt temporaire des inhibiteurs d’une telle complication. tion forte, preuves de faible qualité). de P2Y12 chez les patients porteurs d’endoprothèses a été convenu, après Pour les procédures endoscopiques à discussion avec le cardiologue inter- haut risque chez les patients à haut ventionnel responsable, l’arrêt des risque thrombotique, il est recom- Recommandations mandé de poursuivre l’aspirine et inhibiteurs de P2Y12 au mieux sept jours avant l’intervention réduira le concernant la gestion de consulter un cardiologue inter- risque de saignement. Cependant, il ventionnel afin d’évaluer le rapport des agents anti-aggrégants bénéfice/ risque de l’arrêt des antago- est à noter que, selon l’agent P2Y12 plaquettaires nistes des récepteurs P2Y12 (recom- et au regard des recommandations de l’European Society of Cardiology mandation forte, preuves de haute de 2018, ce temps peut être raccourci qualité). Pour toutes les procédures endos- à 3 jours pour le ticagrelor et 5 jours copiques, La BSG et l’ESGE recom- Lorsqu’elle est administrée en préven- pour le clopidogrel (6). mandent de poursuivre l’aspirine tion secondaire, l’aspirine réduit à (recommandation forte, preuves de long terme les événements vascu- Les antagonistes des récepteurs faible qualité), à l’exception de l’am- laires d’environ un tiers et les décès P2Y12 sont fréquemment utilisés pullectomie (recommandation faible, d’origine vasculaire d’environ un en bithérapie antiplaquettaire avec preuves de faible qualité). sixième. Par ailleurs chez les patients de l’aspirine dans le syndrome coro- sous aspirine à faible dose au long narien aigu et après mise en place Si l’on envisage l’arrêt de l’aspirine, d’endoprothèses coronaires. Les cela ne doit se faire qu’au cas par cas, cours en prévention secondaire, l’in- terruption de l’aspirine est associée indications d’usage des antagonistes en fonction des risques de thrombose des récepteurs P2Y12 dont l’arrêt au regard du risque hémorragique à un risque trois fois plus élevé de maladies cardiovasculaires ou céré- conduit à un haut ou faible risque de (recommandation faible, preuves de thrombose sont répertoriées dans le faible qualité). brovasculaires et 70 % de ces événe- ments sont survenus dans les 7 à tableau 2. Pour les procédures endoscopiques 10 jours suivant l’interruption (4,5). à faible risque hémorragique, il est Ainsi, le risque de l’arrêt de ce traite- Ainsi les patients sous double anti- recommandé de poursuivre les trai- ment parait très supérieur au faible agrégation plaquettaire, en particulier tements par antagonistes des récep- risque hémorragique constaté pour dans le cadre de stents coronariens, teurs P2Y12 (Clopidogrel, Prasugrel, l’immense majorité des procédures sont à haut risque de thrombose si le Ticagrelor) en tant que thérapie anti- endoscopiques. traitement médicamenteux est inter- plaquettaire simple ou double (recom- rompu. Sans traitement antiplaquet- mandation forte, preuves de faible Les médicaments antiplaquettaires taire, les stents coronaires présentent qualité). (tableau 1). ont un début d’action rapide et un risque élevé d’occlusion due à une inhibent de manière irréversible l’ac- thrombose, avec un risque d’environ Pour les procédures endoscopiques tivité plaquettaire par leur action 40 % d’infarctus aigu du myocarde ou à haut risque hémorragique chez les antagoniste du récepteur P2Y12 des de décès (7). Tableau 1 : Stratification du risque de la procédure endoscopique en fonction du risque hémorragique Haut risque Faible risque Polypectomie Procédures diagnostiques +/- biopsies CPRE avec sphinctérotomie +/- large sphinctéroclasie Pose de prothèse biliaire ou pancréatique Ampullectomie Mucosectomie Entéroscopie assitée sans polypectomie Dissection sous-muqueuse Dilatations Traitements endoscopiques des varices Pose de gastrostomie Echoendoscopie avec ponction Pose de prothèse oesophagienne, duodénale ou colique 166
Tableau 2 : Stratification du risque lié à l’arrêt du clopidogrel, prasugrel ou ticagrelor en fonction du risque thrombotique Haut risque Faible risque Stent actif dans les 12 mois suivant la pose Cardiopathie ischémique sans stent coronarien Stent coronarien en métal nu dans le mois suivant la pose Maladie vasculaire cérébrale Maladie vasculaire périphérique SYNTHÈSE DES NOUVELLES À l’inverse, l’arrêt des antagonistes < 1,5 (preuves de qualité moyenne, La fibrillation auriculaire (FA) : RECOMMANDATIONS des récepteurs P2Y12 en cas de cardio- forte recommandation). Le risque thrombo-embolique en cas pathie ischémique sans nécessité de de FA augmente avec des facteurs stent, de maladie vasculaire cérébrale Les AVK peuvent être repris dans la majorité des cas le soir de l’interven- de risques cardiovasculaires supplé- ou périphérique est considéré comme mentaires tels que l’hypertension, à faible risque de thrombose. Ceci doit tion à la dose habituelle ainsi que l’HBPM le lendemain, jusqu’à l’obten- l’insuffisance cardiaque et le diabète. néanmoins faire l’objet d’une discus- Ce risque a été quantifié par le score sion avec le cardiologue, en expliquant tion d’un INR satisfaisant. CHADS2 (risque annuel d’accident bien que la procédure endoscopique Anticoagulants oraux directs vasculaire cérébral (AVC) passant de à haut risque hémorragique pourrait (AOD) 1,9 % avec un score de 1 à 18,2 % avec bénéficier de cette interruption et que une note de 6). Alors que les directives l’aspirine peut être maintenue. Pour les procédures endoscopiques à faible risque, la BSG et l’ESGE précédentes de la BSG et de l’ESGE de suggèrent d’omettre la dose matinale 2016 ne recommandaient pas le relais d’AOD le jour de la procédure (recom- pour la FA non valvulaire, cette actuali- mandation faible, preuves de faible sation suggère qu’il serait raisonnable Recommandations qualité). d’envisager un relais des anticoa- concernant la gestion des gulants pour les patients sous AVK Pour les procédures endoscopiques avec des scores CHADS2 ≥ 5, comme anti-coagulants (figures 1 et 2) à haut risque chez les patients sous le recommande la British Society of AOD, il est recommandé que la Hematologie (9). Ceci concerne donc Anti-vitamine K (AVK) dernière dose d’AOD soit prise 3 jours les patients atteints de FA et ayant et héparine avant la procédure (forte recomman- déjà subi un accident vasculaire céré- dation. preuves de faible qualité). bral ou un accident ischémique transi- Pour les procédures endoscopiques Pour les patients sous dabigatran toire (AIT), et 3 des facteurs suivants : à faible risque, La BSG et l’ESGE avec une clairance de la créatinine de insuffisance cardiaque congestive, suggèrent de poursuivre le traitement 30 à 50 ml/min, il est recommandé hypertension (> 140/90 mmHg ou par AVK (preuves de faible qualité, compte-tenu d’une demi-vie plus sous traitement anti-hypertenseur), recommandation modérée). longue (8), que la dernière dose soit âge > 75 ans, ou diabète. Le relais par Il faut s’assurer que l’INR ne dépasse prise 5 jours avant la procédure (forte héparine est également recommandé pas l’intervalle thérapeutique dans recommandation, preuves de faible pour les patients atteints de FA qui la semaine précédant l’intervention qualité). Enfin, chez tout patient ont subi un AVC ou un AIT dans les (preuves de faible qualité, recomman- dont la fonction rénale se détériore 3 mois, quel que soit le score CHADS2. dation forte). rapidement, un hématologue doit Les auteurs rappellent en revanche être consulté (recommandation forte, que pour les anticoagulants directs, Pour les procédures endoscopiques à preuves de faible qualité). le relais conduit à un taux plus élevé haut risque chez les patients à faible d’hémorragie majeure sans réduction risque thrombotique, il est recom- Circonstances du risque thrombo-embolique. Il est mandé d’arrêter les AVK pendant devant faire discuter un relai ainsi rappelé que dans l’essai RE-LY, 5 jours avant la procédure (forte de l’anticoagulation le relai du dabigatran avec une HBPM recommandation, preuves de haute Les prothèses valvulaires avait entraîné des taux d’hémorragies qualité) et de vérifier que l’INR avant métalliques majeures plus élevés par rapport à la procédure soit < 1,5 (preuves de l’absence de relais (6,5 % vs. 1,8 %, faible qualité, recommandation forte). Même si le risque thrombotique parait p < 0,001) sans différence de taux de moins élevé et moins documenté en thrombose entre les groupes (11). Pour les procédures endoscopiques à position aortique que mitrale, [et le haut risque chez les patients à haut relais considéré comme inutile en Les auteurs soulignent ainsi l’innocuité risque thrombotique, il est recom- cas de prothèse valvulaire aortique de l’arrêt temporaire du traitement mandé que les AVK soient temporai- et en l’absence de fibrillation auricu- par anticoagulant direct, sans relais. rement interrompue (5 jours avant laire dans les recommandations de l’intervention) et remplacée (3 jours la British Society of Hematology et Antécédents de thrombose avant l’intervention) par une héparine de l’American College of Cardiology/ veineuse dans les 3 mois suivant de bas poids moléculaire (HBPM). La American Heart Association (9,10)], le début du traitement dernière dose d’HBPM doit être admi- les auteurs recommandent de réaliser anticoagulant nistrée au moins 24 h avant l’inter- un relais des AVK dans ces deux situa- Ces patients présentent un risque vention et l’INR doit être contrôlé et tions. élevé de récidive de thrombose si 167
Figure 1 Figure 2 168
Tableau 3 : Stratification du risque d’interruption de la warfarine en fonction de la nécessité ou non d’un relais par héparine Haut risque Faible risque Valve cardiaque métallique mitrale Valve cardiaque métallique aortique Valve cardiaque et fibrillation auriculaire Valve cardiaque biologique Fibrillation auriculaire et rétrécissement mitrale Fibrillation auriculaire sans pathologie valvulaire Thrombose veineuse de moins de 3 mois Thrombose veineuse de plus de 3 mois SYNTHÈSE DES NOUVELLES Traitements endoscopiques des varices Syndromes thrombophyliques (discussion avec hématologue) RECOMMANDATIONS l’anticoagulation est interrompue. À qui poursuivent un traitement anti- taires ou anticoagulants (14). Il y avait présent, la plupart de ces patients thrombotique. Par conséquent, la une augmentation des saignements débutent un anticoagulant direct plupart des données sous-jacentes immédiats, principalement chez les plutôt qu’un AVK et le relais n’est donc aux niveaux de risque de ces procé- patients traités par warfarine, mais dans ce cas pas recommandé. Idéa dures s’appliquent au risque de base aucune différence significative dans lement, les auteurs soulignent qu’il ne d’hémorragie sans traitement anti- les saignements retardés (jusqu’à faudrait pas interrompre l’anticoagu- thrombotique (comme signifié dans 2 semaines) entre les groupes. lation dans ce groupe à haut risque, le tableau 3). en raison du risque de thrombose. Une Le risque de polypectomie en cas procédure à faible risque pourrait être Endoscopie diagnostique de poursuite du traitement antipla- réalisée sans interrompre l’anticoa- avec biopsie quettaire a également été étudié. gulation si nécessaire, mais il serait Les endoscopies diagnostiques, y L’aspirine en monothérapie est parfai- préférable de reporter une procédure compris avec biopsie, confèrent tement sure et doit être maintenue à haut risque au-delà de trois mois un risque minime d’hémorragie et quelle que soit la procédure (15-17). d’anticoagulation si cela pouvait être aucune augmentation du risque d’hé- Les recommandations de la BSG et fait en toute sécurité. morragie par biopsie n’a été trouvée de l’ESGE reprennent également dans les études chez des patients une méta-analyse (18) portant sur Antécédents de prédisposition sous aspirine, clopidogrel ou warfa- 5 études et 655 patients sous clopido- thrombophilique rine (12,13). grel au moment de la polypectomie, Ces cas doivent être discutés avec un qui montrait un risque significatif En ce qui concerne les AOD, leur profil accru de saignement dans le groupe hématologue. Le facteur V Leiden et pharmacocinétique et donc leur effet ayant poursuivi le clopidogrel (Risk la mutation commune de la prothrom- pharmaco-dynamique varie de telle ratio -1,96 IC 1,36-2,83 ; p = 0,0003). bine F2G20210A sont des thrombophi- sorte que certains individus présen- Dans les études ci-dessus, la grande lies à faible risque et un relais n’est pas teront des pics de concentration plus majorité des polypectomies étaient considéré comme nécessaire. Même si élevés 2 à 6 heures après l’adminis- < 1 cm. Néanmoins l’une de ces études les patients présentant des carences tration orale. Par conséquent, lors ne montrait aucune différence sur le en antithrombine, en protéine C ou en d’une biopsie endoscopique, l’effet risque de saignement lié à l’arrêt ou la protéine S présentent un risque plus anticoagulant dû à un AOD n’est pas poursuite du clopidogrel, notamment élevé de thrombose, un relais ne sera prévisible avec précision. En raison de sur les lésions de moins d’1 cm (19). pas nécessaire chez la plupart de ces cette incertitude sur le niveau d’an- C’est sur la base de ces résultats patients. ticoagulation des AOD au moment que les nouvelles recommandations de l’endoscopie et de l’absence de suggèrent qu’il peut être relativement test fiable d’anticoagulation sur ces sûr d’entreprendre une polypectomie médicaments, les auteurs des recom- pour des polypes de < 1 cm en mono- Recommandations mandations continuent de suggérer thérapie par clopidogrel. Les auteurs concernant les gestes d’omettre la dose d’AOD le matin de des recommandations suggèrent l’intervention pour laisser une marge endoscopiques de sécurité adéquate. également d’utiliser l’anse froide, probablement en raison de la survenue Endoscopie avec résection dans ce cas d’un saignement immédiat L’hémorragie peut être apparente au de polypes et plus facile à gérer. L’alternative moment de l’endoscopie ou retar- proposée est de substituer tempo- dée jusqu’à deux semaines après Polypectomie et mucosectomie rairement l’aspirine au clopidogrel l’intervention. Pour ceux chez qui (EMR) 7 jours avant la coloscopie. S’il existe le traitement antithrombotique est Un certain nombre d’études ont des études contradictoires sur l’utili- interrompu, cette dernière situation examiné les risques de résection de sation de clips prophylactiques après présente un risque plus élevé, car le petits polypes coliques lors d’un trai- mucosectomie pour prévenir le risque traitement aura généralement été tement anticoagulant continu. Une hémorragique retardé (20,21), une repris au cours de cette période. Il série monocentrique de 1 177 poly analyse coût-efficacité a conclu que existe relativement peu d’études sur pectomies à l’anse froide a comparé leur mise en place prophylactique les risques d’hémorragie des procé- le risque de saignement entre les après polypectomie était une stratégie dures endoscopiques chez les patients patients sans et sous antiplaquet- rentable pour les patients recevant un 169
traitement antiplaquettaire ou anti- mécanique biliaire, la cholangioscopie Pose d’endoprothèse coagulant (22), conduisant les auteurs ou la lithotritie électrohydraulique Il n’y a pas d’études sur la pose de des recommandations à suggérer leur chez les patients prenant des anti- stents endoscopiques chez les patients usage dans cette indication, en parti- plaquettaires ou des anticoagulants. prenant des antiplaquettaires ou des culier dans le côlon droit. anticoagulants et ce quel que soit le Ampullectomie Dissection sous-muqueuse (DSM) site de la pose. Les données disponibles Il n’y a pas de données sur l’ampul- concernant le risque d’hémorragie, Les auteurs rappellent que depuis les lectomie sous anticoagulants ou anta- issues des quelques études contrôlées dernières recommandations plusieurs gonistes des récepteurs P2Y12 car randomisées, d’études prospectives études ont montré que la poursuite ceux-ci sont généralement retirés. et surtout rétrospectives, sont hétéro- de l’aspirine à faible dose n’entraî- Compte tenu du taux élevé d’hémor- gènes en ce qui concerne les détails nait pas d’augmentation du risque ragies, l’arrêt de l’aspirine doit être de l’intervalle de temps entre la mise de saignement, alors même que son envisagé au cas par cas en fonction en place du stent et la survenue d’une arrêt inapproprié était significative- des risques de thrombose. hémorragie objectivée cliniquement. ment associé à un risque accru de Échoendoscopie avec ponction Celle-ci s’avère néanmoins extrême- thrombose (23). ment faible dans les études. En revanche, les autres agents anti- Quatre études ont rapporté des plaquettaires restent pourvoyeurs hémorragies à la suite d’un prélève- Les auteurs des recommandations ont de saignement retardé dans une ment guidé par EUS chez des patients considéré que la pose de stents endos- étude multicentrique rétrospective ayant reçu des antithrombotiques. copiques sur tous les sites du tractus incluant 1 189 patients sous antipla- Dans la plus grande étude, cependant, gastro-intestinal présentait un faible quettaires (24). De même, le taux de aucune hémorragie grave n’a été risque d’hémorragie dans les 7 jours. saignement retardé après DSM s’est trouvée chez les patients qui ont pour- Cependant, ils soulignent également avéré être de 16 % chez les patients suivi ou interrompu le traitement anti- que les patients sous antithrombo- qui ont eu de la warfarine ou des AOD, thrombotique et un seul événement tiques peuvent présenter un risque y compris en cas de relais par l’hépa- thromboembolique est survenu (28). accru d’hémorragie retardée sans rine (25). Peu de données sont dispo- toutefois en recommander leur arrêt. Si le drainage biliaire guidé par EUS a nibles pour la DSM œsophagienne ou été suggéré dans une étude rétrospec- Pose de gastrostomie duodénale sous antithrombotiques. tive comme étant réalisable en toute per-endoscopique (GPE) Le risque de saignement après DSM sécurité chez les patients ayant une Il existe peu de données sur la pour- œsophagienne semble plus faible par utilisation prolongée d’antiplaquet- suite de l’administration d’antithrom- rapport à d’autres localisations, même taires et/ou d’anticoagulants (29), botiques pour la pose d’une GPE. Une si une étude rétrospective a trouvé un les auteurs soulignent que d’autres méta-analyse a montré que la pour- taux de réadmission significativement études prospectives devront être suite d’un traitement antiplaquettaire plus élevé dans cette indication pour réalisées avant qu’une recommanda- tel que le clopidogrel pouvait être sans les patients ayant des antécédents tion puisse être faite. Les procédures danger (30). Cependant, une large d’utilisation d’antiplaquettaires ou thérapeutiques invasives telles que étude rétrospective plus récente de d’anticoagulants (56,4 % contre la kysto-gastrostomie et la nécrosec- patients subissant des procédures 34,1 % ; p = 0,01) (26). tomie présentent un risque important endoscopiques sous anticoagulants Plusieurs méthodes ont été proposées d’hémorragie majeure et doivent être incluant 2 322 GPE réalisées sous pour réduire le risque d’hémorragie considérées comme à haut risque warfarine et 1 484 sous AOD, montrait après ESD, notamment les techniques pour les antagonistes des récepteurs un risque de saignement post-endos- pharmacologiques (IPP), mécaniques P2Y12 ou les anticoagulants. Le risque copique de 2,0 % et 1,2 % respecti- (clips) et locales (colles, poudres concernant l’aspirine est inconnu vement, conduisant les auteurs des hémostatiques), et les auteurs des dans ces indications. recommandations à considérer encore recommandations actuelles suggèrent la GPE comme une procédure à haut Dilatation endoscopique de les utiliser pour les patients sous risque hémorragique (31). traitement antithrombotique. La dilatation des sténoses gastro- intestinales dans le tractus gastro- Entéroscopie assistée Cholangiopancréatographie intestinal supérieur ou inférieur semble Des dispositifs d’entéroscopie à simple rétrograde (CPRE) être une procédure à faible risque, à ballon, à double ballon et spiralés Une seule étude rétrospective l’exception des sténoses iléales liées à sont disponibles. Si le risque accru de ancienne, dans laquelle 50 des 191 la maladie de Crohn et de la dilatation perforation est parfois souligné dans patients ayant une sphinctérotomie par ballonnet pour l’achalasie. Il n’y a les études, le risque hémorragique endoscopique étaient sous aspirine, cependant pas de données sur la dila- n’est pas augmenté en cas de procé- ne montrait aucune augmentation tation des sténoses sous antiplaquet- dure diagnostique. statistiquement significative des taire ou anticoagulant. Ceci, associé à hémorragies dans le groupe aspi- la difficulté d’accès du site de l’hémor- Ligature endoscopique rine (27), justifiant la proposition faite ragie pour l’hémostase endoscopique, de varices de son maintien lors de la procédure. a conduit les auteurs des recomman- Dans une étude por tant sur Il n’y a en revanche pas de données dations à continuer de considérer la 605 patients subissant une ligature sur les autres antithrombotiques. dilatation endoscopique comme une endoscopique de varices, 21 (3,5 %) Enfin il faut noter qu’il n’y a actuel- procédure à haut risque, lors d’un patients ont eu des saignements spon- lement aucune donnée sur le risque traitement par antagonistes des récep- tanés dus à des glissements d’anneaux hémorragique lors de la lithotritie teurs P2Y12 ou anticoagulants. confirmés à l’endoscopie, et 11 sont 170
décédés. L’analyse multivariée n’a jours pour la warfarine. Les données Les procédures endoscopiques révélé aucune augmentation du risque de l’étude PAUSE indiquent que la diagnostiques, avec ou sans biopsie, de saignement chez les patients sous reprise d’un AOD 2 à 3 jours après une sont classées par les auteurs des aspirine, bien que cela ne s’appliquait intervention à haut risque présente recommandations comme à faible qu’à 8 des 605 patients (32). un faible risque d’événements throm- risque d’hémorragie, bien qu’il boemboliques (3). Dans une étude de persiste des inquiétudes concernant Une étude de ligature endosco- cohorte prospective italienne évaluant la biopsie sous AOD. Néanmoins, les pique de varices programmée chez les risques d’hémorragie et de throm- auteurs soulignent que la proba- des patients cirrhotiques, incluant bose par rapport au respect des bilité de devoir entreprendre un 265 patients sous HBPM, n’a montré recommandations de 2016 de la BSG traitement avec un risque hémorra- aucune augmentation des hémorra- et de l’ESGE, il y avait une tendance gique doit également être prise en SYNTHÈSE DES NOUVELLES gies post-opératoires ou réduction à davantage de saignements per-opé- compte, notamment pour une colos- RECOMMANDATIONS de la survie par rapport à ceux sans ratoires si l’AOD n’était pas arrêté copie devant être considérée a priori HBPM (33). Dans une large série conformément aux directives pour les comme thérapeutique en raison de la rétrospective, le risque hémorragique procédures à haut risque. En revanche, fréquence de détection de polypes. Le chez les patients subissant une liga- la reprise de l’AOD immédiatement gastro-entérologue peut donc ainsi ture endoscopique sous ACO ou AVK après la polypectomie, plutôt qu’après choisir de gérer toutes les coloscopies était élevé pour les deux groupes un délai de 24 à 48 heures chez les comme des procédures à haut risque à 19,2 % et 25,9 % respectivement patients à haut risque doublait le en ce qui concerne les antagonistes p = 0,49 (31). Il n’y a en revanche pas risque de saignement retardé sans des récepteurs P2Y12 et les anticoa- d’étude sur la ligature des varices réduction de la thrombose, bien que gulants. Des considérations similaires chez les patients sous antagonistes ces mesures n’aient pas atteint la s’appliquent à la CPRE s’il existe une des récepteurs P2Y12. signification statistique (34). incertitude quant à savoir si une Néanmoins, compte-tenu du haut sphinctérotomie serait nécessaire. Ceci a conduit les auteurs des recom- risque hémorragique, leur interrup- mandations à suggérer que pour les tion devra être envisagée comme pour procédures à très haut risque hémor- les AVK dans ce type d’indication. ragique telles que l’ESD, il pouvait Thérapies ablatives être souhaitable de retarder la reprise Recommandations Compte tenu du peu de données dispo- des antithrombotiques, précisément de gestion de l’hémorragie au-delà des intervalles recommandés. nibles, les recommandations de la gastro-intestinale aiguë BSG et de l’ESGE classent la radiofré- sous antiplaquettaires quence œsophagienne et gastrique comme à haut risque hémorragique et anticoagulants vis-à-vis des antagonistes des récep- Recommandations teurs P2Y12 et anticoagulants. En de stratification Antiplaquettaires revanche, considérant la variabilité du risque en fonction Les recommandations actualisées de des indications de la coagulation au plasma argon et l’absence de données de la procédure la BSG et de l’ESGE suggèrent dans sur le risque hémorragique sous trai- endoscopique cette situation d’envisager l’arrêt défi- tement anticoagulant ou antiagré- nitif de l’aspirine pour la prophylaxie gant, les auteurs se déclarent à ce jour primaire (recommandation faible, Les procédures endoscopiques preuves de faible qualité). incapables de fournir des recomman- comportent un risque hémorragique dations spécifiques à ce sujet. Elles suggèrent également que l’aspi- plus élevé et certaines situations cliniques entraîneront un risque rine pour la prévention secondaire ne élevé de complications thromboem- soit pas systématiquement arrêtée. Si boliques en cas d’arrêt des antipla- elle est arrêtée, elle doit être reprise Recommandations quettaires ou des anticoagulants. dès l’obtention de l’hémostase, ou s’il pour la gestion de Dans les recommandations, les n’y a plus de preuve de saignement procédures ont été classées comme à (recommandation forte, preuves de la reprise des traitements qualité moyenne). haut risque ou à faible risque d’hé- antithrombotiques morragie principalement en fonction Il est également recommandé que la des risques hémorragiques chez les bithérapie antiplaquettaire soit pour- Il existe peu de données pour nous patients ne prenant pas d’antipla- suivie si possible chez les patients informer sur le moment optimal de quettaires ou d’anticoagulants, ainsi porteurs de stents coronariens et que reprise du traitement antithrombo- que des quelques données dispo- la prise en charge se fasse en liaison tique. Dans tous les cas, la décision nibles concernant l’endoscopie chez avec un cardiologue interventionnel sera basée sur le risque perçu d’hé- les patients pour lesquels ces médica- (recommandation forte, preuves de morragie après la procédure au regard ments ont été poursuivis (tableau 1). qualité moyenne). du risque de thrombose pour chaque Les tableaux 2 et 3 stratifient le risque patient. d’arrêt des antagonistes des récep- En cas d’hémorragie majeure, les teurs P2Y12 ou des AVK respective- auteurs recommandent de poursuivre Il ne faut pas oublier que les AOD ment selon le scénario clinique et les l’aspirine si l’antagoniste des récep- exercent un effet anticoagulant en risques de séquelles thromboembo- teurs P2Y12 est interrompu (recom- quelques heures, contre quelques liques à l’arrêt du traitement. mandation forte, preuves de qualité 171
modérée). Le traitement par anta- Anticoagulants soins » chez les patients présentant gonistes des récepteurs P2Y12 doit une hémorragie gastro-intestinale En cas de survenue d’une hémor- être rétabli dans les 5 jours, s’il est cliniquement significative. ragie digestive sous anticoagulants, toujours indiqué (forte recommanda- les auteurs des recommandations L’effet anticoagulant des AVK tels que tion, preuves de qualité modérée). conseillent l’arrêt de l’anticoagulant la warfarine peut persister pendant Une méta-analyse d’études de oral et la correction de la coagulopa- 3 à 5 jours. La nécessité d’une correc- patients sous aspirine en prophylaxie thie en fonction de la sévérité de l’hé- tion rapide de la coagulopathie liée secondaire a révélé que l’arrêt de l’as- morragie et du risque thrombotique aux AVK avec des agents d’inversion pirine était associé à un risque 3 fois du patient en coordination avec un dépend principalement de la gravité plus élevé d’événements cardiaques cardiologue et/ou un hématologue. de l’hémorragie, mais leur utilisa- indésirables majeurs chez les patients La correction de la coagulopathie ne tion nécessite la prudence chez les avec stents coronariens (4). Si doit pas retarder l’endoscopie ou l’in- patients à haut risque thrombo- une hémorragie gastro-intestinale tervention radiologique (forte recom- tique (par exemple, valve cardiaque survient chez un patient avec un mandation, preuves de faible qualité). mécanique) car leur utilisation a été stent coronaire récemment placé et associée à une thromboembolie (38). Chez les patients présentant une sous double antiagrégation plaquet- Contrairement aux AVK, les AOD sont instabilité hémodynamique qui taire, une thrombose potentiellement caractérisés par une demi-vie relative- prennent des antagonistes de la mortelle peut survenir si le traitement ment courte, de sorte que leur activité vitamine K (AVK), il est recommandé est interrompu. L’impératif, après une anticoagulante diminue générale- d’administrer par voie intraveineuse réanimation adéquate, est donc d’ob- ment rapidement en 12 à 24 heures. de la vitamine K et un concentré de tenir rapidement une hémostase. La Par conséquent, la plupart des cas complexe prothrombique à quatre liaison avec un cardiologue interven- d’hémorragie gastro-intestinale facteurs (PPSB) (recommandation tionnel doit avoir lieu et s’il est jugé majeure peuvent être pris en charge forte, preuves de faible qualité), ou nécessaire d’interrompre temporaire- en suspendant le médicament et en du plasma frais congelé si le PPSB ment le traitement antiplaquettaire, attendant que les effets anticoagu- n’est pas disponible (recommandation celui-ci doit être limité à l’antagoniste lants disparaissent. faible, preuves de très faible qualité) des récepteurs P2Y12 et l’aspirine poursuivie. Chez les patients sous AOD en insta- Le moment de la reprise du traite- bilité hémodynamique, les auteurs suggèrent d’envisager l’utilisation ment antithrombotique après une d’agents d’inversion : idarucizumab Conclusion hémorragie gastro-intestinale aiguë sera déterminé par le risque de chez les patients sous dabigatran et récidive hémorragique et le risque andexanet chez les patients traités Les nouvelles recommandations de de thrombose aiguë sans traitement par anti-facteur Xa (faible recomman- la BSG et de l’ESGE reprennent avec antithrombotique (35). Les antago- dation, preuves de faible qualité), ou clarté le niveau de risque hémorra- nistes des récepteurs P2Y12 chez les du PPSB par voie intraveineuse si l’an- gique des procédures endoscopiques. patients porteurs de stents coronaires dexanet n’est pas disponible (recom- Mais elle insistent également sur doivent être réintroduits dans un délai mandation faible, preuves de très le risque cardio-vasculaire parfois maximum de 5 jours en raison du faible qualité) majeur lié à une interruption injus- risque élevé de thrombose du stent Chez les patients à faible risque tifiée d’un traitement antiagrégant passé ce délai. Ce délai représente un thrombotique, ils suggèrent de ou anticoagulant dans le cadre d’une équilibre optimal entre hémorragie reprendre l’anticoagulation dès que intervention programmée. et thrombose, bien qu’il n’ait pas été possible, après sept jours d’interrup- testé de manière prospective (36). tion de l’anticoagulant (recommanda- Ainsi en 2021 aucune interruption tion faible, preuves de faible qualité). de l’aspirine dans l’indication d’une Pour les patients sous aspirine en prophylaxie primaire ne doit être monothérapie en prophylaxie secon- Chez les personnes à risque thrombo- réalisée, sauf peut-être encore en cas daire, la poursuite du traitement tique élevé, une reprise plus précoce d’ampullectomie. présente un avantage. Dans une de l’anticoagulation avec relai par étude contrôlée randomisée pros- héparine, de préférence dans les De même, en cas de survenue d’une pective versus placebo portant sur 3 jours, est recommandée (recom- hémorragie secondaire dont la prise 156 patients après une hémorragie mandation forte, preuves de faible en charge endoscopique est le plus gastro-intestinale supérieure et qualité). souvent aisé, son interruption doit contrôlée par endoscopie, il a été être l’exception. démontré une réduction de la morta- L’utilisation d’anticoagulants est lité de toutes causes dans le groupe rapportée chez jusqu’à 15 % et 25 % L’excellente coordination de l’équipe recevant de l’aspirine à faible dose des patients présentant respecti- médicale (hépato-gastroentéro- (1,3 % vs. 12,9 %) (37). Il y a eu un vement une hémorragie aiguë du logue, anesthésiste, cardiologue, excès de saignements dans le groupe tractus gastro-intestinal supérieur et médecin traitant), ainsi que l’infor- aspirine (10,3 % vs. 5,4 %) mais inférieur. La mortalité liée aux saigne- mation rigoureuse du patient concer- aucun n’a été fatal. 5 patients du bras ments gastro-intestinaux chez ces nant l’arrêt éventuel du traitement, placebo sont décédés d’événements patients est élevée (jusqu’à 8 à 12 %), les modalités de sa reprise ou les thromboemboliques. Si l’aspirine est mais principalement liée aux comorbi- consignes en cas de complication, arrêtée, elle doit être réintroduite dès dités des patients. L’arrêt temporaire sont essentiels à la bonne gestion et que l’hémostase est atteinte. de l’anticoagulation est la « norme de à la prévention du risque. 172
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5 Les cinq points forts ● Le niveau de risque hémorragique d’une procédure endoscopique est un élément déterminant de la prise de décision sur l’arrêt ou la poursuite d’un traitement anticoagulant ou anti-thrombotique. ● Le risque cardio-vasculaire lié à l’interruption d’un traitement anticoagulant ou antiagrégant doit être connu et évalué. ● Le patient doit être informé des risques, aussi bien hémorra- giques que thrombotiques, ainsi que de la procédure à suivre en cas de survenue d’une complication retardée. ● L’aspirine peut être poursuivie quelle que soit la procédure, sauf en cas d’ampullectomie et son arrêt en cas de prophylaxie secon- daire doit être l’exception, même en cas de saignement. ● Aucune procédure diagnostique (y compris avec biopsies) ou à faible risque hémorragique ne justifie l’arrêt d’un traitement antiagrégant ou anticoagulant, exception faite de la prise des anticoagulants directs le jour de l’intervention. 174
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