Information du patient insuffisant cardiaque en fin de vie : attitudes des praticiens Clinician attitudes regarding end of life care in heart ...
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article original Cardiologie Tunisienne Information du patient insuffisant cardiaque en fin de vie : attitudes des praticiens Clinician attitudes regarding end of life care in heart failure Sana Ouali, Selim Boudiche, Manel Ben Halima, BassemRekik, Mohamed Ben Dhiab*, Noureddine Larbi,Fathia Meghaieth, Mohamed Sami Mourali. Service des explorations fonctionnelles et de réanimation cardiaque, Hôpital La Rabta *Service de médecine légale, Hôpital FarhatHached Résumé Mots-clés Introduction : Dans les stades tardifs de l’insuffisance cardiaque, le pronostic de la maladie est très Information, communication, difficile à établir. Les médecins hésitent à aborder ce sujet en raison de l’incertitude du pronostic et du insuffisance cardiaque, risque de provoquer des réactions négatives chez les patients. La présente étude qualitative a pour fin de vie, soins palliatifs objectifs d’examiner les pratiques, les attentes et le niveau de confiance des cliniciens concernant les objectifs de soins et la prestation de soins de fin de vie à leurs patients atteints d'insuffisance cardiaque. Méthodes: Il s'agit d'une enquête clinique incluant es médecins spécialistes responsables de la prise en charge médicale de l'insuffisance cardiaque (cardiologues et réanimateurs) dans les systèmes sanitaires tertiaires en Tunisie. Les médecins ont été invités à répondre à un questionnaire entre juillet et août 2018. Résultats: Au total, 33 cliniciens ont participé (taux de réponse de 55%). Aucun des cliniciens n'a déclaré avoir des discussions annuelles de fin de vie, comme le préconisait l'American Heart Association, et 9% n'avaient pas eu de discussion. Au total, 57,5% des cliniciens ont hésité à discuter des soins de fin de vie en invoquant l'inconfort du prestataire (12,1%), les difficultés de perception du patient (36,3%) ou de la famille (21,2%), la peur de détruire l'espoir (24,2%) ou le manque de temps (3%). Les cliniciens (87,8%) ont attribué la responsabilité des discussions de fin de vie aux cardiologues. La plupart des cliniciens (84.8%) ont signalé avoir renvoyé des patients souffrant d'IC à domicile. Seulement, 3% des cliniciens ont déclaré avoir un niveau de confiance élevé ou très élevé dans tous les domaines de la communication Conclusion: L’avis et les approches des cliniciens varient dans les discussions du pronostic et les soins de fin de vie de l’insuffisant cardiaque. Certains manquent de confiance et la plupart sont intéressés pour l'acquisition de compétences supplémentaires. Summary Keywords Background: As heart failure often follows an unpredictable clinical trajectory, there has been an Communication, impetus to promote iterative patient-provider discussions regarding prognosis and preferences for end- discussions, Heartfailure, of-life care. end-of-life, prognosis Aim: To examine clinicians’ practices, expectations, and personal level of confidence in discussing goals of care and providing end-of life care to their patients with heart failure. Methods : It is a Multi-site clinician survey. Physicians managing heart failure (cardiologists and intensivists), in tertiary health care system in Tunisia were asked to participate in a manual and an electronic survey in July and August 2018. Tertiary Care Cardiology, Community Cardiology, and intensive care unit were surveyed. Results: A total of 33 clinicians participated (55% response rate). None of clinicians reported having annual end-of-life discussions as advocated by the American Heart Association and 9% did not have discussion. In total, 57.5% of clinicians hesitated to discuss end-of-life care citing provider discomfort (12.1%), perception of patient (36.3%) or family (21.2%) unreadiness, fear of destroying hope (24.2%), or lack of time (3%). Clinicians (87.8%) attributed responsibility for end-of-life discussions to the heart failure cardiologist. Overall, 3% of clinicians reported a high or very high level of confidence in all of the following: initiating prognosis or end-of-life discussions, enrolling patients in hospice, or providing end-of-life care. Most clinicians expressed interest in further skills acquisition. Conclusion: Clinicians vary in their views and approaches to end-of-life discussions and care. Some lack confidence and most are interested in further skills acquisition. Correspondance Sana Ouali Service des explorations fonctionnelles et de réanimation cardiaque, Hôpital La Rabta. 1007 Tunis. Email:sanaouali@hotmail.fr Cardiologie Tunisienne - Volume 14 N°03 - 3e Trimestre 2018 -160-169 160
S. Ouali & al. inTroduCTion communications avec les patients en insuffisance cardiaque à un stade avancé.nous avons mené ce travail « il est hélas devenu évident aujourd’hui que notre dans le but de déterminer l’attitude et les difficultés du technologie a dépassé notre humanité » (1). les aspects praticien face à l’information de l’insuffisant cardiaque communicationnels de la vie constituent sans aucun en fin de vie ainsi que les membres de sa famille et de doute un processus complexe, tant dans leur définition préciser les compétences à acquérir par le praticien pour que dans leur appréhension par les soignants communiquer du pronostic et des soins de fin de vie avec l’insuffisance cardiaque (iC) est une maladie grave, le patient insuffisant cardiaque et son entourage. souvent associée à un mauvais pronostic avec une mortalité à 5 ans de 50% dans l’ensemble (2) et MéThodes atteignant les 80% chez les patients présentant des symptômes avancés (stade d) (3).dans l’ensemble, 1 à il s’agit d’une étude transversale incluant 33 médecins 2% de la population adulte du monde occidental ont une spécialistes en cardiologie et en réanimation médicale. un iC. Chez les personnes âgées de 75 ans, la prévalence questionnaire analysant la qualité de l’information augmente à 7% et chez les personnes âgées de plus de 85 délivrée par ces praticiens au patient insuffisant cardiaque ans, elle augmente à plus de 10% (2).Cependant, en fin de vie est étudiée. les difficultés et les comparés à des maladies telles que les néoplasies compétences à acquérir par les praticiens dans ce domaine d’organes solides et la démence, où les patients sont aussidiscutées.le protocole d’étude ne pose aucun subissent fréquemment un déclin progressif de leur santé problème éthique. aucune intervention sur des patients ou et de leurs fonctions avant leur décès, l’iC suit souvent des praticiens n’est envisagée. aucune identification des une trajectoire plus imprévisible. Cette nature praticiens n’est mentionnée. ainsi, l’approbation du imprévisible a entraîné des difficultés à établir le comité éthique n’est pas nécessaire. l’instrument d’étude pronostic (4), avec des modèles ayant une faible valeur de ce travail est un questionnaire comportant 16 prédictive positive pour prédire la mort (5). questions. Pour formuler des questions, nous avons les recommandations proposent aux professionnels de la effectué une recherche dans PubMed en utilisant les santé de communiquer ouvertement avec les patients et termes «insuffisance cardiaque», «fin de vie», «enquête», leur famille au sujet de la trajectoire de l’iC, notamment « communication » et «questionnaire».nous nous sommes en discutant de leurs préférences pour les soins futurs, inspirés d’un travail similaire de dunlay et al (9). Ce en reconnaissant le risque de mort subite (6, 7). questionnaire a été adapté à notre contexte tunisien les problèmes liés aux soins de fin de vie ont tendance à (absence de centres de soins palliatif, le renvoi à domicile, être réglés trop tard, ce qui peut entraîner des soins l’absence d’hospice). l’enquête a évalué les pratiques, le insatisfaisants en fin de vie pour les patients et leurs niveau de confiance et les points de vue des cliniciens sur familles (8). il semble y avoir une réticence à parler de la discussion du pronostic, des objectifs de soins et des la mort dans la pratique clinique de l’iC, et les préférences en matière de fin de vie avec leurs patients conversations portent principalement sur la gestion de la souffrant d’iC. l’intérêt pour l’amélioration des maladie et moins sur les préférences et les objectifs des connaissances sur ces sujets a été aussi évalué. soins (9). les questions posées sont les suivantes avec pour chaque Ceci est d’autant plus vrai qu’en Tunisie, il n’existe pas questions, des réponses à choix multiples ou des de structures de soins palliatifs, ni d’infirmières réponses binaires spécialisées en insuffisance cardiaque, ni de centres 1. lorsque vous prenez soin des patients atteints spécialisés pour l’insuffisance cardiaque. Par ailleurs, la d'insuffisance cardiaque, quand discutez-vous du transplantation cardiaque et l’assistance circulatoire pronostic avec le patient ? manquent aux plateaux techniques de la prise en charge 2. si vous discutez du pronostic avec votre patient en de l’insuffisance cardiaque chronique.l’absence de insuffisance cardiaque, quelle méthode utilisez-vous réseau de prise en charge et d’équipes le plus souvent pour estimer le pronostic ? multidisciplinaires dédiées à l’insuffisance cardiaque, ainsi que le manque de moyens thérapeutiquesrendent le 3. si vous discutez du pronostic avec votre patient pronostic de l’insuffisance cardiaque plus sombre et la insuffisant cardiaque, comment communiquez-vous responsabilité du cardiologue plus difficile dans l’information ? l’évaluation de la trajectoire de l’insuffisance 4. lorsque vous discutez avec votre patient souffrant cardiaque. d’un autre coté le niveau éducationnel, la d'insuffisance cardiaque à propos de leur préférence litéracie en santé, les particularités religieuses de notre concernant leur prise en charge de fin de vie, Quels pays rendent la communication patient- médecin encore domaines discutez-vous ? plus difficile et redoutée. Pour remédier à ces lacunes dans les connaissances, nous 5. Quand discutez-vous des préférences de fin de vie avons interrogé des cliniciens sur leurs pratiques de avec vos patients atteints d'insuffisance cardiaque ? 3e Trimestre 2018 Cardiologie Tunisienne 161
INFORMaTION Du paTIeNT INSuFFISaNT CaRDIaque eN FIN De VIe 6. Quels sont les causes d'hésitation de discussion des standard pour les données quantitatives et en nombre et soins de fin de vie avec vos patients souffrant pourcentage pour les données qualitatives. le Test Chi- d'insuffisance cardiaque ? deux pour comparer les pourcentages. une valeur p de 0,05 ou moins a été considérée comme statistiquement 7. Qui est le responsable primaire de discussion des significative. préférences de fin de vie pour les soins chez un patient souffrant d'insuffisance cardiaque ? résulTaTs 8. Qui est le responsable primaire de la gestion des soins de fin de vie d'un patient atteint d'insuffisance cardiaque ? les caractéristiques de la population le taux de réponse au sondage était de 55%, avec une 9. avez-vous référé des patients atteints réponse de 33 médecins spécialistes parmi les 60 d'insuffisance cardiaque en fin de vie à domicile ? cliniciens participants aux quels le questionnaire a été Quel est votre argument ? distribué. le taux de réponse était plus élevé pour les cardiologues du secteur public que les cardiologues du 10. Quel est votre niveau actuel de compréhension secteur privé. au total, 29 cardiologues du secteur des services palliatifs offert à votre patient en public, un cardiologue du secteur privé, un réanimateur insuffisance cardiaque ? du secteur public et deux réanimateurs du secteur privé 11. avez-vous déjà inscrit un de vos patients ont rempli le questionnaire. souffrant d'insuffisance cardiaque à l'hospice (dar le nombre d’années d’expérience était ≤ 15 ans chez 23 elmousinine)? médecins inclus (69.7%) (groupe a), et > 15 ans chez 10 spécialistes (30.3%) (groupe B). une comparaison entre 12. Veuillez évaluer votre niveau de confiance pour les deux groupes a été réalisée en comparant la nature initier une discussion sur le pronostic et les soins de et le taux deréponses aux questions. fin de vie avec votre patient atteint d'insuffisance cardiaque la discussion du pronostic 13. Veuillez évaluer votre niveau d'intérêt pour les cliniciens ont le plus souvent indiqué qu’ils l'acquisition de compétences en communication avec discutaient du pronostic avec leurs patients atteints d’iC votre patientatteint d'insuffisance cardiaque lorsque leur état de santé se détériorait (51.5%;) ou en cas d’hospitalisation pour iC (48.4%). aucun médecin n’a 14. exprimez-vous un besoin d’avoir une formation discuté du pronostic chaque année, comme le préconise dans le domaine de communication et de l’aha et seulement 15 médecin lors de visite initiale l’information des patients et des membres de (45.4%). Trois médecins (9%) ont déclaré n’avoir jamais familles au stade terminal de l’insuffisance discuté du pronostic. cardiaque? 15. exprimez-vous un besoin de développer des centres de prise en charge palliative des patients en Tableau 1 : date de la discussion du pronostic durant la insuffisance cardiaque en fin de vie ? trajectoire du patient insuffisant cardiaque 16. est-ce que vous respectez lespréférences 1. Lorsque vous prenez soin des patients atteints d'insuffisance familiales pour la non-divulgation ? cardiaque, quand discutez-vous du pronostic avec le patient - Lors de la visite initiale (N / %) 15 45.4 nous avons interrogé des médecins spécialistes - Sur une base annuelle (N / %) 0 (cardiologues et des réanimateurs) travaillant dans des - Avec chaque hospitalisation pour insuffisance centres tertiaires s’occupant des insuffisants cardiaques dans les secteurs public et privé. le questionnaire a été cardiaque (N / %) 16 48.4 diffusé manuellement et électriquement. une - Lorsque leur état de santé s'aggrave (N / %) 17 51.5 comparaison des réponses en fonction de l’ancienneté de - Quand ils deviennent stade D ou approchent de la l’expérience du médecin a été effectuée (< 15 ans et ≥ 15 ans), fin de la vie (N / %) 14 42.42 les infermières, les médecins généralistes et les Lorsque vous discutez d'interventions spécifiques, chirurgiens cardiaques n’ont pas été inclus. c.-à-d. CRT, LVAD, greffe cardiaque (N / %) 12 36.36 les données ont été analysées en utilisant le logiciel - En général, je ne discute pas du pronostic avec sPss pour Windows (statistical les Package for social science : sPss inc, Chicago, il) dans sa version 20. les mes patients en insuffisance cardiaque (N / %) 3 9 résultats ont été exprimés en moyenne et en déviation la plupart des médecins inclus ont eu recours à 3e Trimestre 2018 Cardiologie Tunisienne 162
S. Ouali & al. l’expérience clinique pour établir des estimations détruire l’espoir (24%) ou le sentiment que le patient pronostiques (93.3%), tandis que d’autres se sont (36%) ou sa famille (21%) ne soient pas prêts. un seul appuyés sur des estimations fondées sur des modèles médecin a déclaré hésiter à discuter des soins de fin de (12%). il n’y avait pas d’association entre les années vie en raison du manque de temps. le choix des réponses d’expérience et la méthode utilisée pour estimer le pour les raisons pour lesquelles les médecins hésitent de pronostic. discuter de soins de de fin de vie ne dépend pas de la la plupart des cliniciens ont communiqué le pronostic en durée de leur expérience. utilisant des termes généraux (96.9%), plutôt que d’utiliser des chiffres spécifiques. Tableau 3 : Source de l’hésitation chez le médecin en cas de discussion des soins de fin de vie chez l’insuffisant cardiaque la discussion de préférence de fin de vie J'hésite parfois à discuter des soins de fin de vie avec mes patients Trente-six pour cent des cliniciens ne discutent pas des souffrant d'insuffisance cardiaque parce que (cochez toutes les soins de fin de vie. au cours de ces conversations, la réponses qui s'appliquent): plupart ont discuté de la disponibilité d’un soutien social Je ne suis pas à l'aise pour initier ces discussions et familial (51.1%) et de la qualité de vie par rapport à la longévité (39.4%). les sujets abordés moins en général (N / %) 7 21.2 fréquemment étaient les préférences en matière de Je ne suis pas familier avec les stratégies optimales réanimation et de ventilation mécanique (18%), de communication (N / %) 4 12.1 l’hémodialyse (12%),les thérapies avancées contre l’iC, J'ai peur de détruire l'espoir(N / %) 8 24.2 telles que le dispositif d’assistance mécanique Ces discussions prennent beaucoup de temps (N / %) 1 3 ventriculaire gauche (lVad)et transplantation cardiaque (3%) et l’hospice (0%). Je ne crois pas que le patient est prêt à avoir aucune différence entre la nature des préférences de fin cette discussion (N / %) 12 36.3 de vie discutées avec le patient iC n’a été identifié entre Je ne crois pas que la famille du patient soit prête les deux groupes de médecins classés en fonction des à avoir cette discussion(N / %) 7 21.2 années d’expériences. Je n'hésite pas à discuter des soins de fin de vie avec Tableau 2: Préférences de prise en charge exprimés par les mon patient atteint d'insuffisance cardiaque(N / %) 14 42.4 médecins à leurs patients insuffisants cardiaques Lorsque je discute avec mes patients souffrant d'insuffisance cardiaque à propos de leur préférence concernant leur prise en la plupart des cliniciens pensaient qu’il était de la charge de fin de vie, j'en discute habituellement des… responsabilité du cardiologuede de discuter du Préférences pour la réanimation et / ou pronostic, des soins de fin de vie (87.8%) et de gérer les ventilation mécanique(N / %) 6 18.2 soins de fin de vie d’un patient atteint d’insuffisance Utilisation de l'hémodialyse si nécessaire (N / %) 4 22.2 cardiaque (66.6%). sept cliniciens ont fait remarquer que cela devrait être Préférences pour le support circulatoire mécanique (LVAD) le résultatd’un effort de collaboration. la durée de et la greffe cardiaque (N / %) 1 3 l’expérience n’influence pas la désignation du J'essaie de comprendre s'ils accordent plus de valeur sur la responsable de la discussion ni le responsable de la prise quantité de vie par rapport à la qualité de vie (N / %) 13 39.4 en charge de l’insuffisant cardiaque en fin de vie. Si elles ont des directives anticipées qui reflètent leurs souhaits actuels (N / %) 5 15.1 l’orientation vers le domicile des patients iC en fin de La disponibilité de soutien familial et social (N / %) 17 51.5 vie Orientation vers les soins palliatifs / SYMPAQ la plupart des cliniciens (84.8%) ont signalé avoir (Symptôme Gestion, douleur et qualité de vie) (N / %) 3 9.1 renvoyé des patients souffrant d’iC à domicile. les raisons de référence à domicile sont, l’absence d’une Référence à l'hospice (N / %) 0 option thérapeutique à fournir au patient (69.7%) ; le En général, je ne discute pas des soins meilleur soutien psychologique assuré par la famille et la de fin de vie(N / %) 12 36.3 meilleure qualité d’accompagnement (60.6%) ; et l’absence de centre de soin palliatif en Tunisie (57.5%). seulement 14 cliniciens ont exprimé leur confiance dans Cinq médecins (15%) ont considéré que le renvoi à les discussions des soins de fin de vie. 57.5% des domicile est une forme d’euthanasie, et 7 médecins cliniciens ont mentionné une ou plusieurs raisons pour préfèrent utiliser le lit pour sauver un autre patient de lesquelles ils hésitent à discuter des soins de fin de vie, meilleur pronostic y compris leur propre inconfort (21%), l’ignorance en l’absence d’option thérapeutique à fournir au patient stratégie optimale de communication (12%), la peur de insuffisant cardiaque (19/23 (82.6%) vs 4/10 (40%), p= 3e Trimestre 2018 Cardiologie Tunisienne 163
INFORMaTION Du paTIeNT INSuFFISaNT CaRDIaque eN FIN De VIe 0.023) et l’absence de centres palliatifs (16/ 23 (69.6%) le besoin des services des centres en soins palliatifs vs 3/10 (30%), p= 0.042) étaient les raisons les plus neuf pour cent uniquement des médecins ont montré fréquemment avancées chez les médecins ayant une une compréhension du rôle des services des soins expérience < 15 ans que ≥ 15 ans. palliatifs. le niveau de compréhension du rôle des services de médecine palliative est très bas ou faible Tableau 4 : Les raisons avancées pour le renvoi des patients à chez 54.5% des patients. l’expérience n’influence pas le domicile niveau de compréhension des services palliatifs. concernant le renvoi du patient à son domicile l’intérêt pour l’acquisition de compétences en soins de 28 médecins renvoient les patients à domicile fin de vie Je n’ai pas confiance aux services fourni à domicile (N / %) 0 environ quatre-vingt-deux pour cent des cliniciens ont C’est une forme d’Euthanasie (N / %) 5 15.1 signalé un intérêt au moins modéré pour l’acquisition de compétences concernant la communication et Le patient sera mieux entouré par sa famille et aura le meilleur l’information des patients insuffisants cardiaques en fin accompagnement et soutien psychologique (N / %) 20 60.6 de vie et des membres de leur famille.96.9% ont exprimé un besoin de développer des centres de prises en charge Je n’ai plus aucune option thérapeutique à fournir au des patients e fin de vie. il n’y avait pas de différence de patient (N / %) 23 69.7 confiance ou d’intérêt dans l’acquisition de Je préfère utiliser le lit de ce patient pour sauver un autre patient de compétences entre les cliniciens en fonction de la durée de leur expérience meilleur pronostic (N / %) 7 21.21 Je n’ai pas le choix en l’absence de centre de les barrières à l’information des patients insuffisants cardiaques en fin de vie soins palliatif (N / %) 19 57.5 la protection des patients malades contre les informations douloureuses, le risque d’isoler socialement les raisons d’envoi à des centres de soins palliatifs les patients, l’incapacité d’aider le patient, le sentiment le soulagement des symptômes liés à l’insuffisance du clinicien d’être contrarié face aux limites cardiaque (63%), des symptômes non liés à l’insuffisance thérapeutiquessont des facteurs limitant l’information cardiaque (66.6%), l’assistance à la fin de vie (69.7%), la et la communication avec le patient insuffisant planification de soins avancés (57.6%) et l’absence cardiaque en fin de vie dans respectivement 57.5%, d’options thérapeutiques alternatives (66.6%) ont été 24.2%, 33.3% et 57.5%. souvent avancés pour un éventuel renvoi à un centre palliatif. aucune différence dans le choix des raisons Tableau 5 : les barrières à l’information du patient insuffisant d’envoi à des centres de soins palliatifs n’a été notée en cardiaque fonction de l’expérience. N % La non divulgation est souvent perçu comme une façon de 19 57.5 la confiance dans la définition des objectifs des soins de protéger un être cher contre les informations douloureuses fin de vie et la fourniture des soins de fin de vie (N / %) globalement, les taux des cliniciens qui ont déclaré avoir une confiance «faible» ou «très faible» à l’un ou Expliquer à une famille de faire face à une maladie qui 8 24.2 plusieurs des domainessuivants sont respectivement limite la vie peut être socialement isolant et pénible pour pourl’initiation de discussions sur le pronostic de 18% ou le patient (N / %) la fin de vie de 39%, le recrutement des patients en l'incapacité d'aider leur proche peut être une source de 11 33.3 centre de soins palliatifs de 81.8% ou la prise en charge détresse pour les autres membres de leur famille.(N / %) des soins de fin de vie de 45.4%. seulement un clinicien les souhaits du patient concernant les niveaux de soins et (3%) a déclaré une confiance «élevée» ou «très élevée» le lieu du décès doivent être discutés (N / %) 13 39.4 dans tous les domaines. les cliniciens sont souvent contrariés en raison des limites les médecins ont plus de facilités à lancer des thérapeutiques face à l’insuffisance cardiaque en fin de vie discussions à propos le pronostic qu’à propos les soins de vie ou l’envoi à un centre de soins palliatifs. qu'ils ne peuvent plus guérir ou sauver(N / %) 19 57.5 l’expérience n’est pas associéeà un niveau de confiance il est conseillé de discuter du pronostic et des options de «élevée» ou «très élevée» à proposer des discussions sur traitement plutôt que de refuser l'information au patient le pronostic, les discussions sur la fin de vie et le par peur de devenir contrarié, perdre espoir et manquer de recrutement de patients à l’hospice. motivation pour l'autogestion (N / %) 12 36.3 3e Trimestre 2018 Cardiologie Tunisienne 164
S. Ouali & al. disCussion Cependant, seul un nombre limité de patients reçoivent des soins palliatifs qui les préparent à une vie optimale Cette enquête a révélé une variabilité dans le choix du avec leur maladie, les aidant à planifier l’avenir avec moment opportun de la discussion du pronostic avec le leurs familles et discuter de l’impact que l’iC pourrait patient, l’approche et les hypothèses concernant la avoir sur leurs vies (15 ; 19 ;20). responsabilité des cliniciens concernant l’initiation des dans notre travail, 36% des cliniciens ne discutent pas conversations de fin de vie chez les patients en des soins de fin de vie. Ces résultats concordent avec insuffisance cardiaque terminale. le facteur ceux de dunlay et al (9). déclenchant de ces discussions était la constatation par les patients qui ont discuté de leurs préférences pour les le clinicien d’une aggravation de l’état de santé du soins de fin de vie avec leurs familles ou leurs médecins patient. ont moins de sentiments de peur et d’anxiété, Plus que la moitié des cliniciens ont rapporté une ou influençant mieux la qualité de leurs soins et croient que plusieurs raisons pour lesquelles ils hésitent à avoir ces leurs médecins comprennent mieux leurs souhaits (21). discussions et beaucoup manquent de confianceen les discussions de fin de vie peuvent amener à proposer discutant et en fournissant des soins de fin de vie. des soins moins agressifs lorsque le patient est proche de Cependant, la plupart des cliniciens ont démontré un la mort. Ces thérapies agressives sont associées à une intérêt à poursuivre le développement et l’acquisition de détérioration de la qualité de vie et à un ajustement du nouvelles compétences en communication. deuil inadapté pour les soignants (22) a notre connaissance, aucune étude sur la qualité de en Tunisie, aucun centre de médecine palliative l’information chez l’insuffisant cardiaque n’a été n’existe, le hospice ne reçoit pas les insuffisants effectuée en Tunisie. une évaluation de la qualité de cardiaque en fin de vie. Par conséquent, les l’information et les besoins en communications nous a particularités du réseau sanitaire en Tunisie, l’absence semblé utile. de structures s’occupant de la médecine palliative, les Cette incertitude quotidienne de la vie avec l’iC limites technologiques, les particularités religieuses, influence le bien-être du patient et de la famille (10). l’absence d’infermières dédiées à la prise des Fournir simplementaux patients en iC des informations insuffisants cardiaques, le rôle limité des médecins de sur leur état de santé, peut être insuffisant.(11) première ligne dans la prise en charge des insuffisants il existe une corrélation entre une bonne communication cardiaque, influencent la qualité de communication patient-professionnel et les résultats et les implications entre les patients et les cardiologues. pour la santé du patient (12), où une communication Ceci expliquerait dans notre travail que les médecins ont efficace peut améliorer la satisfaction du patient et de désignés les cardiologues comme responsables de la la famille, la compréhension de la maladie, l’observance discussion du pronostic et de la prise en charge des soins et les résultats des soins (13). aussi bien, le de fin de vie dans plus de 80% des cas. professionnel que le patient ont besoin de dans un travail récent, dunlay et al (9) ont montré une connaissances, de compétences et de motivation pour divergence dans la détermination du responsable de la pouvoir communiquer correctement. l’environnement communication avec le patient insuffisant cardiaque et de soins de santé doit également faciliter le processus de de la prestation des soins de fin de vie (9). la plupart des communication (14). cliniciens en soins primaires estimaient que c’était leur les déclarations de position (position statement) de responsabilité. alors que la plupart des cliniciens en l’aha (7), de la société canadienne de cardiologie (15) et cardiologie estiment que c’est leur responsabilité de de la société européenne de cardiologie (6, 16) discuter des soins de fin de vie. les cardiologues soulignent l’importance de fournir des soins palliatifs confiaient souvent la responsabilité de fournir des soins aux patients atteints d’iC et à leurs familles. de fin de vie à d’autres cliniciens. dunlay et al ont une étude récente (17) résumant les données actuelles postulé que cette variation dans l’attribution des sur les interventions de soins palliatifs chez les patients responsabilités peut se traduire par des différences dans atteints d’iC a montré que les interventions de soins les modèles de soins en fonction de la disponibilité des palliatifs associées à la prise en charge des iC peuvent plateaux techniques. (9)la perception du rôle et de la améliorer le devenir des patients et réduire les coûts et place de la médecine palliative est variable en fonction les dépenses (17). une autre étude récente randomisée des pays (23) et contrôlée, l’étude Pal-hF (Palliative Care in Parmi les avantages des consultations en médecine heartFailure trial) a étudié les conséquences rapportées palliative, l’amélioration de la satisfaction des patients par les patients et a constaté que l’ajout de soins et des familles et la gestion des symptômes (21, 24, 25) palliatifs aux soins basés sur les évidences améliore la et la réduction de l’utilisation des soins de santé durant qualité de vie psychosociale (anxiété / dépression), les la période de fin de vie (21,26). aspects physiques et le bien-être spirituelcomparés aux dans notre travail, les raisons d’un éventuel envoi à des soins habituels (18). centres de soins palliatifs seraient le soulagement des 3e Trimestre 2018 Cardiologie Tunisienne 165
INFORMaTION Du paTIeNT INSuFFISaNT CaRDIaque eN FIN De VIe symptômes liés à l’insuffisance cardiaque (63%), des offerts en fonction des besoins du patient tout au long de symptômes non liés à l’insuffisance cardiaque (66.6%), la trajectoire de la maladie. Cela remplacerait la l’assistance à la fin de vie (69.7%), la planification de fourniture de soins palliatifs basés sur des critères de soins avancés (57.6%) et l’absence d’options pronostic dans la dernière phase de la vie, car le thérapeutiques alternatives (66.6). pronostic de l’iC est très difficile (32). la trajectoire de Par contre, la plupart des cliniciens (84.8%) ont signalé l’iC est souvent imprévisible, ce qui explique pourquoi il avoir renvoyé des patients souffrant d’iC à domicile. les est difficile de prédire les soins palliatifs qui doivent être raisons de référence à domicile sont, l’absence d’une envisagés option thérapeutique à fournir au patient (69.7%) ; le de nombreux cliniciens ont cité des raisons pour meilleur soutien psychologique assuré par la famille et la lesquelles ils hésitent avoir des discussions sur la fin de meilleure qualité d’accompagnement (60.6%) ; et vie, incluant la peur de détruire l’espoir et le sentiment l’absence de centre de soin palliatif en Tunisie (57.5%). que les patients et leurs familles pourraient ne pas être l’absence d’option thérapeutique à fournir au patient prêts. alors qu’un petit nombre d’études ont suggéré insuffisant cardiaque (19/23 (82.6%) vs 4/10 (40%), p= qu’une réponse erronée concernant le pronostic peut 0.023) et l’absence de centres palliatifs (16/ 23 (69.6%) nuire au sentiment d’espoir d’un patient(9, 23). la revue vs 3/10 (30%), p= 0.042) étaient les raisons les plus de la littérature a démontré que lorsqu’elle est bien fréquemment avancées chez les médecins ayant une gérée, une discussion sur le pronostic peut renforcer la expérience < 15 ans que ≥ 15 ans. confiance sans nuire à l’espoir (4, 21, 24-26). allonger la survie n’est pas le seul objectif pour de du point de vue du patient, une communication optimale nombreux patients, et la qualité de la vie et la lourdeur satisfait les besoins d’information et renforce également des soins médicaux peuvent jouer un rôle important dans la relation de confiance (67). selon les patients, il est la prise de décisions.(6,7) fondamental pour assurer les meilleurs soins de fin de vie dans notre travail, les domaines abordés dans la que les services de santé coordonnent une conversation de fin de vie sont essentiellement la communication complète et efficace avec eux, qui inclut disponibilité d’un soutien social et familial (51.1%) et de également les membres de la famille (33). la qualité de vie par rapport à la longévité (39.4%). Ces dernières années, le concept de «préparation à la l’importance accordée à la fonction cardiaque en raison mort» a été décrit. Ce concept intègre la sensibilisation de l’utilisation de diverses combinaisons de thérapies et l’acceptation des composants. la préparation à la pharmacologiques et non pharmacologiques, ainsi que mort signifie «une transition de la communication l’espoir d’un « projectile magique » nuisent aux facilitée avec un fournisseur de soins de santé qui mène discussions relatives aux problèmes de fin de vie que à la prise de conscience et / ou à l’acceptation des soins vivent les patients atteints d’iC et leurs familles (27,28). de fin de vie» (34). Cette approche, en particulier chez les patients dans notre travail, les cliniciens ont le plus souvent gravement malades et susceptibles de retourner à indiqué qu’ils discutaient du pronostic avec leurs l’hôpital, augmente leur souffrance et celle de leurs patients atteints d’iC lorsque leur état de santé se familles (29, 30). détériorait (51.5%) ou en cas d’hospitalisation pour iC un registre suédois a évalué 31 060 décès dus à des (48.4%). aucun médecin n’a discuté du pronostic chaque maladies cardiaques et a conclu que seulement 10,6% année, comme le préconise l’aha et seulement 15 des patients atteints de maladies cardiaques meurent médecin lors de visite initiale (45.4%). dans un cadre de soins palliatifs. de plus, peu de les professionnels doivent clarifier les besoins des patients et leurs familles sont au courant des symptômes patients et des membres de la famille et adapter les possibles pouvant survenir pendant la trajectoire de la informations en conséquence. il est également maladie et de l’imminence du décès (31). important de reconnaître que les besoins d’information dans une étude du royaume-uni, la plus grande base de du patient et des membres de la famille peuvent varier données sur les soins primaires au monde a été explorée à différents moments de la trajectoire de la maladie pour déterminer combien de patients souffrant d’iC ont (35 ;36). été reconnus comme ayant besoin d’une approche de dunlay et al (9) ont rapporté que la confiance des soins palliatifs. Parmi les patients souffrant d’iC qui cliniciens à discuter et à fournir des soins de fin de vie figuraient dans la base de données, 7% (234/3122) peut avoir un impact sur leurs pratiques. au total, 30% étaient inscrits dans un registre de soins palliatifs, des cliniciens interrogés ont déclaré avoir une confiance contre 48% (3669/7608) chez les patients atteints de «faible» ou «très faible» dans la discussion ou la cancer. Vingt-neuf patients atteints d’iC ont été inscrits prestation de soins de fin de vie, et la confiance était au registre durant la semaine de leur décès. Ceci traduit moindre chez ceux qui avaient moins d’expérience. une inégalité dans la prise en charge des patients seulement 31% des cliniciens ont rapporté une confiance atteints d’iC et de néoplasie. les auteurs suggèrent un «élevée» ou «très élevée» dans les quatre domaines changement de pratique, où les soins palliatifs sont interrogés. nous pensons que cette proportion est sous- 3e Trimestre 2018 Cardiologie Tunisienne 166
S. Ouali & al. optimale et que tous les cliniciens qui s’occupent de mesure objective de communication n’a été évaluée. les patients souffrant d’insuffisance cardiaque doivent avoir cliniciens peuvent être subjectifs sur leurs véritables une haute confiance avec toutes les compétences schémas de communication s’ils estiment qu’ils associées à la communication telles que les devraient discuter du pronostic et des soins de fin de vie connaissances sur la fin de vie qui influencent les aspects avec leurs patients des soins de fin de vie (23). Ceci est accord avec nos résultats. les taux des cliniciens qui ont déclaré avoir ConClusion une confiance «faible» ou «très faible» à l’un ou plusieurs des domaines suivants sont respectivement pour l’initiation de discussions sur le pronostic de 18% ou l’insuffisance cardiaque est un problème de santé la fin de vie de 39%, le recrutement des patients en publique avec un pronostic réservé malgré les centre de soins palliatifs de 81.8% ou la prise en charge avancements thérapeutiques. la qualité de la des soins de fin de vie de 45.4%. communication entre professionnels de la santé et les si certains cliniciens manquaient de confiance, la patients en fin de vie suivant des soins palliatifs est majorité souhaitait en apprendre davantage. les parfois médiocre, surtout en ce qui concerne la résultats de cette enquête soulignent la nécessité d’une discussion du pronostic, des préoccupations et des formation supplémentaire des prestataires. les sujets émotions spirituelles du patient et de son entourage. clés incluraient les bases de la planification des soins Trouver un bon équilibre entre espérer le meilleur et se futurs en iC, comment aborder les discussions sur les préparer au pire est un défi pour tous les praticiens. objectifs des soins, le rôle des soins palliatifs et des Tous les professionnels de toutes les disciplines et conseils pour gérer les symptômes à la fin de vie. spécialités offrant des soins aux patients atteints de Ce travail porte principalement sur les perceptions des maladies graves devraient être compétents dans les soins cardiologues en matière de communication sur la palliatifs de base, y compris la communication. trajectoire de l’iC. Cependant, à l’avenir, il est il existe une variabilité dans la façon dont les cliniciens important de décrire les points de vue d’autres perçoivent et abordent les discussions sur la fin de vie professionnels de la santé (infirmiers, médecins avec leurs patients atteints d’iC. une perception et une généralistes, réanimateurs) et des patients concernant confiance variables des cliniciens peuvent y contribuer. la communication des soins de fin de vie. les besoins en Cependant, la plupart des cliniciens s’intéressent à communication des membres de la famille doivent l’acquisition de compétences supplémentaires. également être décrits plus en détail pour comprendre répondre aux besoins d’apprentissage des cliniciens leurs besoins et leurs préférences en matière de constitue une prochaine étape importante dans communication. les interventions futures doivent viser à l’amélioration des soins de fin de vie des patients améliorer la communication en fonction des différentes souffrant d’iC. étapes de la trajectoire de l’iC et doivent tenir compte la fin de vie est un événement que la science peut certes des différences culturelles sociales et religieuses, et la tenter de définir, de comprendre et que la médecine qualité du système sanitaire local. doit essayer de rendre la plus confortable possible. Mais la fin de vie et la mort s’inscrivent aussi dans des limites dimensions sociales, psychologiques et spirituelles il y a des limites à reconnaître pour faciliter extrêmement complexes dans leur singularité absolue l’interprétation de ces données. Premièrement, un échappant à toute forme de maîtrise. nombre limité de cliniciens ont été interrogés, tous la reconnaissance des besoins par une communication exerçant dans des centres tertiaires. les médecins adéquate améliore la qualité de vie des patients en fin sollicités sont essentiellement des cardiologues du de vie, leur bien-être ainsi que leur satisfaction des secteur public et le questionnaire n’ pas été transféré à soins. Cette communication spécifique se révèle difficile tous les cardiologues de la Tunisie correspondant ainsi à dans de nombreux cas et profiterait de plans de un biais de sélection. un peu plus de la moitié des communication formalisés et de formations spécifiques. personnes sollicitées pour participer au sondage ont répondu.les médecins de première ligne n’ont pas été Conflits d’intérêts : aucun sollicités et les médecins du secteur privé n’ont pas répondu pour la plupart.a notre connaissance, il n’ya pas de questionnaires validés sur ce sujet et adapté à notre contexte. Cependant, nous avons pris soin de développer ces questions, ce qui pourrait constituer la base de futures recherches. enfin, nous nous sommes appuyés sur l’auto-évaluation des cliniciens concernant la communication, et aucune 3e Trimestre 2018 Cardiologie Tunisienne 167
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