Information du patient insuffisant cardiaque en fin de vie : attitudes des praticiens Clinician attitudes regarding end of life care in heart ...

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Cardiologie
Tunisienne

  Information du patient insuffisant cardiaque en fin de vie :
  attitudes des praticiens
  Clinician attitudes regarding end of life care in heart failure
  Sana Ouali, Selim Boudiche, Manel Ben Halima, BassemRekik, Mohamed Ben Dhiab*, Noureddine Larbi,Fathia Meghaieth, Mohamed Sami Mourali.

  Service des explorations fonctionnelles et de réanimation cardiaque, Hôpital La Rabta
  *Service de médecine légale, Hôpital FarhatHached

    Résumé                                                                                                                  Mots-clés
    Introduction : Dans les stades tardifs de l’insuffisance cardiaque, le pronostic de la maladie est très                 Information,
                                                                                                                            communication,
    difficile à établir. Les médecins hésitent à aborder ce sujet en raison de l’incertitude du pronostic et du
                                                                                                                            insuffisance cardiaque,
    risque de provoquer des réactions négatives chez les patients. La présente étude qualitative a pour                     fin de vie, soins palliatifs
    objectifs d’examiner les pratiques, les attentes et le niveau de confiance des cliniciens concernant les
    objectifs de soins et la prestation de soins de fin de vie à leurs patients atteints d'insuffisance cardiaque.
    Méthodes: Il s'agit d'une enquête clinique incluant es médecins spécialistes responsables de la prise en
    charge médicale de l'insuffisance cardiaque (cardiologues et réanimateurs) dans les systèmes sanitaires
    tertiaires en Tunisie. Les médecins ont été invités à répondre à un questionnaire entre juillet et août 2018.
    Résultats: Au total, 33 cliniciens ont participé (taux de réponse de 55%). Aucun des cliniciens n'a déclaré
    avoir des discussions annuelles de fin de vie, comme le préconisait l'American Heart Association, et 9%
    n'avaient pas eu de discussion. Au total, 57,5% des cliniciens ont hésité à discuter des soins de fin de vie
    en invoquant l'inconfort du prestataire (12,1%), les difficultés de perception du patient (36,3%) ou de la
    famille (21,2%), la peur de détruire l'espoir (24,2%) ou le manque de temps (3%). Les cliniciens (87,8%)
    ont attribué la responsabilité des discussions de fin de vie aux cardiologues. La plupart des cliniciens
    (84.8%) ont signalé avoir renvoyé des patients souffrant d'IC à domicile. Seulement, 3% des cliniciens
    ont déclaré avoir un niveau de confiance élevé ou très élevé dans tous les domaines de la communication
    Conclusion: L’avis et les approches des cliniciens varient dans les discussions du pronostic et les soins
    de fin de vie de l’insuffisant cardiaque. Certains manquent de confiance et la plupart sont intéressés pour
    l'acquisition de compétences supplémentaires.

    Summary                                                                                                                 Keywords
    Background: As heart failure often follows an unpredictable clinical trajectory, there has been an                      Communication,
    impetus to promote iterative patient-provider discussions regarding prognosis and preferences for end-                  discussions, Heartfailure,
    of-life care.                                                                                                           end-of-life, prognosis
    Aim: To examine clinicians’ practices, expectations, and personal level of confidence in discussing goals
    of care and providing end-of life care to their patients with heart failure.
    Methods : It is a Multi-site clinician survey. Physicians managing heart failure (cardiologists and
    intensivists), in tertiary health care system in Tunisia were asked to participate in a manual and an
    electronic survey in July and August 2018. Tertiary Care Cardiology, Community Cardiology, and
    intensive care unit were surveyed.
    Results: A total of 33 clinicians participated (55% response rate). None of clinicians reported having
    annual end-of-life discussions as advocated by the American Heart Association and 9% did not have
    discussion. In total, 57.5% of clinicians hesitated to discuss end-of-life care citing provider discomfort
    (12.1%), perception of patient (36.3%) or family (21.2%) unreadiness, fear of destroying hope (24.2%),
    or lack of time (3%). Clinicians (87.8%) attributed responsibility for end-of-life discussions to the heart
    failure cardiologist. Overall, 3% of clinicians reported a high or very high level of confidence in all of
    the following: initiating prognosis or end-of-life discussions, enrolling patients in hospice, or providing
    end-of-life care. Most clinicians expressed interest in further skills acquisition.
    Conclusion: Clinicians vary in their views and approaches to end-of-life discussions and care. Some lack
    confidence and most are interested in further skills acquisition.
  Correspondance
  Sana Ouali
  Service des explorations fonctionnelles et de réanimation cardiaque, Hôpital La Rabta. 1007 Tunis.
  Email:sanaouali@hotmail.fr
  Cardiologie Tunisienne - Volume 14 N°03 - 3e Trimestre 2018 -160-169                                                                               160
S. Ouali & al.

inTroduCTion                                                  communications avec les patients en insuffisance
                                                              cardiaque à un stade avancé.nous avons mené ce travail
« il est hélas devenu évident aujourd’hui que notre           dans le but de déterminer l’attitude et les difficultés du
technologie a dépassé notre humanité » (1). les aspects       praticien face à l’information de l’insuffisant cardiaque
communicationnels de la vie constituent sans aucun            en fin de vie ainsi que les membres de sa famille et de
doute un processus complexe, tant dans leur définition        préciser les compétences à acquérir par le praticien pour
que dans leur appréhension par les soignants                  communiquer du pronostic et des soins de fin de vie avec
l’insuffisance cardiaque (iC) est une maladie grave,          le patient insuffisant cardiaque et son entourage.
souvent associée à un mauvais pronostic avec une
mortalité à 5 ans de 50% dans l’ensemble (2) et               MéThodes
atteignant les 80% chez les patients présentant des
symptômes avancés (stade d) (3).dans l’ensemble, 1 à          il s’agit d’une étude transversale incluant 33 médecins
2% de la population adulte du monde occidental ont une        spécialistes en cardiologie et en réanimation médicale. un
iC. Chez les personnes âgées de 75 ans, la prévalence         questionnaire analysant la qualité de l’information
augmente à 7% et chez les personnes âgées de plus de 85       délivrée par ces praticiens au patient insuffisant cardiaque
ans, elle augmente à plus de 10% (2).Cependant,               en fin de vie est étudiée. les difficultés et les
comparés à des maladies telles que les néoplasies             compétences à acquérir par les praticiens dans ce domaine
d’organes solides et la démence, où les patients              sont aussidiscutées.le protocole d’étude ne pose aucun
subissent fréquemment un déclin progressif de leur santé      problème éthique. aucune intervention sur des patients ou
et de leurs fonctions avant leur décès, l’iC suit souvent     des praticiens n’est envisagée. aucune identification des
une trajectoire plus imprévisible. Cette nature               praticiens n’est mentionnée. ainsi, l’approbation du
imprévisible a entraîné des difficultés à établir le          comité éthique n’est pas nécessaire. l’instrument d’étude
pronostic (4), avec des modèles ayant une faible valeur       de ce travail est un questionnaire comportant 16
prédictive positive pour prédire la mort (5).                 questions. Pour formuler des questions, nous avons
les recommandations proposent aux professionnels de la        effectué une recherche dans PubMed en utilisant les
santé de communiquer ouvertement avec les patients et         termes «insuffisance cardiaque», «fin de vie», «enquête»,
leur famille au sujet de la trajectoire de l’iC, notamment    « communication » et «questionnaire».nous nous sommes
en discutant de leurs préférences pour les soins futurs,      inspirés d’un travail similaire de dunlay et al (9). Ce
en reconnaissant le risque de mort subite (6, 7).             questionnaire a été adapté à notre contexte tunisien
les problèmes liés aux soins de fin de vie ont tendance à     (absence de centres de soins palliatif, le renvoi à domicile,
être réglés trop tard, ce qui peut entraîner des soins        l’absence d’hospice). l’enquête a évalué les pratiques, le
insatisfaisants en fin de vie pour les patients et leurs      niveau de confiance et les points de vue des cliniciens sur
familles (8). il semble y avoir une réticence à parler de     la discussion du pronostic, des objectifs de soins et des
la mort dans la pratique clinique de l’iC, et les             préférences en matière de fin de vie avec leurs patients
conversations portent principalement sur la gestion de la     souffrant d’iC. l’intérêt pour l’amélioration des
maladie et moins sur les préférences et les objectifs des     connaissances sur ces sujets a été aussi évalué.
soins (9).                                                    les questions posées sont les suivantes avec pour chaque
Ceci est d’autant plus vrai qu’en Tunisie, il n’existe pas    questions, des réponses à choix multiples ou des
de structures de soins palliatifs, ni d’infirmières           réponses binaires
spécialisées en insuffisance cardiaque, ni de centres             1. lorsque vous prenez soin des patients atteints
spécialisés pour l’insuffisance cardiaque. Par ailleurs, la       d'insuffisance cardiaque, quand discutez-vous du
transplantation cardiaque et l’assistance circulatoire            pronostic avec le patient ?
manquent aux plateaux techniques de la prise en charge
                                                                 2. si vous discutez du pronostic avec votre patient en
de l’insuffisance cardiaque chronique.l’absence de
                                                                 insuffisance cardiaque, quelle méthode utilisez-vous
réseau     de     prise    en    charge     et    d’équipes
                                                                 le plus souvent pour estimer le pronostic ?
multidisciplinaires dédiées à l’insuffisance cardiaque,
ainsi que le manque de moyens thérapeutiquesrendent le           3. si vous discutez du pronostic avec votre patient
pronostic de l’insuffisance cardiaque plus sombre et la          insuffisant cardiaque, comment communiquez-vous
responsabilité du cardiologue plus difficile dans                l’information ?
l’évaluation de la trajectoire de l’insuffisance
                                                                 4. lorsque vous discutez avec votre patient souffrant
cardiaque. d’un autre coté le niveau éducationnel, la
                                                                 d'insuffisance cardiaque à propos de leur préférence
litéracie en santé, les particularités religieuses de notre
                                                                 concernant leur prise en charge de fin de vie, Quels
pays rendent la communication patient- médecin encore
                                                                 domaines discutez-vous ?
plus difficile et redoutée.
Pour remédier à ces lacunes dans les connaissances, nous         5. Quand discutez-vous des préférences de fin de vie
avons interrogé des cliniciens sur leurs pratiques de            avec vos patients atteints d'insuffisance cardiaque ?

3e Trimestre 2018                                                                                    Cardiologie Tunisienne 161
INFORMaTION Du paTIeNT INSuFFISaNT CaRDIaque eN FIN De VIe

     6. Quels sont les causes d'hésitation de discussion des   standard pour les données quantitatives et en nombre et
     soins de fin de vie avec vos patients souffrant           pourcentage pour les données qualitatives. le Test Chi-
     d'insuffisance cardiaque ?                                deux pour comparer les pourcentages. une valeur p de
                                                               0,05 ou moins a été considérée comme statistiquement
     7. Qui est le responsable primaire de discussion des
                                                               significative.
     préférences de fin de vie pour les soins chez un
     patient souffrant d'insuffisance cardiaque ?
                                                               résulTaTs
     8. Qui est le responsable primaire de la gestion des
     soins de fin de vie d'un patient atteint d'insuffisance
     cardiaque ?                                               les caractéristiques de la population
                                                               le taux de réponse au sondage était de 55%, avec une
     9. avez-vous référé des patients atteints                 réponse de 33 médecins spécialistes parmi les 60
     d'insuffisance cardiaque en fin de vie à domicile ?       cliniciens participants aux quels le questionnaire a été
     Quel est votre argument ?                                 distribué. le taux de réponse était plus élevé pour les
                                                               cardiologues du secteur public que les cardiologues du
     10. Quel est votre niveau actuel de compréhension
                                                               secteur privé. au total, 29 cardiologues du secteur
     des services palliatifs offert à votre patient en
                                                               public, un cardiologue du secteur privé, un réanimateur
     insuffisance cardiaque ?
                                                               du secteur public et deux réanimateurs du secteur privé
     11. avez-vous déjà inscrit un de vos patients             ont rempli le questionnaire.
     souffrant d'insuffisance cardiaque à l'hospice (dar       le nombre d’années d’expérience était ≤ 15 ans chez 23
     elmousinine)?                                             médecins inclus (69.7%) (groupe a), et > 15 ans chez 10
                                                               spécialistes (30.3%) (groupe B). une comparaison entre
     12. Veuillez évaluer votre niveau de confiance pour
                                                               les deux groupes a été réalisée en comparant la nature
     initier une discussion sur le pronostic et les soins de
                                                               et le taux deréponses aux questions.
     fin de vie avec votre patient atteint d'insuffisance
     cardiaque
                                                               la discussion du pronostic
     13. Veuillez évaluer votre niveau d'intérêt pour          les cliniciens ont le plus souvent indiqué qu’ils
     l'acquisition de compétences en communication avec        discutaient du pronostic avec leurs patients atteints d’iC
     votre patientatteint d'insuffisance cardiaque             lorsque leur état de santé se détériorait (51.5%;) ou en
                                                               cas d’hospitalisation pour iC (48.4%). aucun médecin n’a
     14. exprimez-vous un besoin d’avoir une formation
                                                               discuté du pronostic chaque année, comme le préconise
     dans le domaine de communication et de
                                                               l’aha et seulement 15 médecin lors de visite initiale
     l’information des patients et des membres de
                                                               (45.4%). Trois médecins (9%) ont déclaré n’avoir jamais
     familles au stade terminal de l’insuffisance
                                                               discuté du pronostic.
     cardiaque?
     15. exprimez-vous un besoin de développer des
     centres de prise en charge palliative des patients en     Tableau 1 : date de la discussion du pronostic durant la
     insuffisance cardiaque en fin de vie ?                    trajectoire du patient insuffisant cardiaque
     16. est-ce que vous respectez lespréférences              1. Lorsque vous prenez soin des patients atteints d'insuffisance
     familiales pour la non-divulgation ?                      cardiaque, quand discutez-vous du pronostic avec le patient
                                                               - Lors de la visite initiale (N / %)                       15          45.4
nous avons interrogé des médecins spécialistes                 - Sur une base annuelle (N / %)                            0
(cardiologues et des réanimateurs) travaillant dans des
                                                               - Avec chaque hospitalisation pour insuffisance
centres tertiaires s’occupant des insuffisants cardiaques
dans les secteurs public et privé. le questionnaire a été      cardiaque (N / %)                                          16          48.4
diffusé manuellement et électriquement. une                    - Lorsque leur état de santé s'aggrave (N / %)             17          51.5
comparaison des réponses en fonction de l’ancienneté de        - Quand ils deviennent stade D ou approchent de la
l’expérience du médecin a été effectuée (< 15 ans et ≥
15 ans),                                                       fin de la vie (N / %)                                      14         42.42
les infermières, les médecins généralistes et les              Lorsque vous discutez d'interventions spécifiques,
chirurgiens cardiaques n’ont pas été inclus.                   c.-à-d. CRT, LVAD, greffe cardiaque (N / %)                12        36.36
les données ont été analysées en utilisant le logiciel
                                                               - En général, je ne discute pas du pronostic avec
sPss pour Windows (statistical les Package for social
science : sPss inc, Chicago, il) dans sa version 20. les       mes patients en insuffisance cardiaque (N / %)             3           9
résultats ont été exprimés en moyenne et en déviation          la plupart des médecins inclus ont eu recours à

3e Trimestre 2018                                                                                               Cardiologie Tunisienne 162
S. Ouali & al.

l’expérience clinique pour établir des estimations                   détruire l’espoir (24%) ou le sentiment que le patient
pronostiques (93.3%), tandis que d’autres se sont                    (36%) ou sa famille (21%) ne soient pas prêts. un seul
appuyés sur des estimations fondées sur des modèles                  médecin a déclaré hésiter à discuter des soins de fin de
(12%). il n’y avait pas d’association entre les années               vie en raison du manque de temps. le choix des réponses
d’expérience et la méthode utilisée pour estimer le                  pour les raisons pour lesquelles les médecins hésitent de
pronostic.                                                           discuter de soins de de fin de vie ne dépend pas de la
la plupart des cliniciens ont communiqué le pronostic en             durée de leur expérience.
utilisant des termes généraux (96.9%), plutôt que
d’utiliser des chiffres spécifiques.                                 Tableau 3 : Source de l’hésitation chez le médecin en cas de
                                                                     discussion des soins de fin de vie chez l’insuffisant cardiaque
la discussion de préférence de fin de vie                            J'hésite parfois à discuter des soins de fin de vie avec mes patients
Trente-six pour cent des cliniciens ne discutent pas des             souffrant d'insuffisance cardiaque parce que (cochez toutes les
soins de fin de vie. au cours de ces conversations, la               réponses qui s'appliquent):
plupart ont discuté de la disponibilité d’un soutien social
                                                                     Je ne suis pas à l'aise pour initier ces discussions
et familial (51.1%) et de la qualité de vie par rapport à
la longévité (39.4%). les sujets abordés moins                       en général (N / %)                                           7             21.2
fréquemment étaient les préférences en matière de                    Je ne suis pas familier avec les stratégies optimales
réanimation et de ventilation mécanique (18%),                       de communication (N / %)                                     4             12.1
l’hémodialyse (12%),les thérapies avancées contre l’iC,              J'ai peur de détruire l'espoir(N / %)                        8             24.2
telles que le dispositif d’assistance mécanique
                                                                     Ces discussions prennent beaucoup de temps (N / %)           1             3
ventriculaire gauche (lVad)et transplantation cardiaque
(3%) et l’hospice (0%).                                              Je ne crois pas que le patient est prêt à avoir
aucune différence entre la nature des préférences de fin             cette discussion (N / %)                                     12           36.3
de vie discutées avec le patient iC n’a été identifié entre          Je ne crois pas que la famille du patient soit prête
les deux groupes de médecins classés en fonction des                 à avoir cette discussion(N / %)                              7             21.2
années d’expériences.
                                                                     Je n'hésite pas à discuter des soins de fin de vie avec
 Tableau 2: Préférences de prise en charge exprimés par les          mon patient atteint d'insuffisance cardiaque(N / %)          14           42.4
 médecins à leurs patients insuffisants cardiaques
Lorsque je discute avec mes patients souffrant d'insuffisance
cardiaque à propos de leur préférence concernant leur prise en       la plupart des cliniciens pensaient qu’il était de la
charge de fin de vie, j'en discute habituellement des…               responsabilité du cardiologuede de discuter du
Préférences pour la réanimation et / ou                              pronostic, des soins de fin de vie (87.8%) et de gérer les
ventilation mécanique(N / %)                             6    18.2   soins de fin de vie d’un patient atteint d’insuffisance
Utilisation de l'hémodialyse si nécessaire (N / %)       4    22.2   cardiaque (66.6%).
                                                                     sept cliniciens ont fait remarquer que cela devrait être
Préférences pour le support circulatoire mécanique (LVAD)
                                                                     le résultatd’un effort de collaboration. la durée de
et la greffe cardiaque (N / %)                           1     3
                                                                     l’expérience n’influence pas la désignation du
J'essaie de comprendre s'ils accordent plus de valeur sur la         responsable de la discussion ni le responsable de la prise
quantité de vie par rapport à la qualité de vie (N / %) 13    39.4   en charge de l’insuffisant cardiaque en fin de vie.
Si elles ont des directives anticipées qui reflètent
leurs souhaits actuels (N / %)                           5   15.1    l’orientation vers le domicile des patients iC en fin de
La disponibilité de soutien familial et social (N / %) 17    51.5    vie
Orientation vers les soins palliatifs / SYMPAQ                       la plupart des cliniciens (84.8%) ont signalé avoir
(Symptôme Gestion, douleur et qualité de vie) (N / %) 3        9.1   renvoyé des patients souffrant d’iC à domicile. les
                                                                     raisons de référence à domicile sont, l’absence d’une
Référence à l'hospice (N / %)                            0
                                                                     option thérapeutique à fournir au patient (69.7%) ; le
En général, je ne discute pas des soins
                                                                     meilleur soutien psychologique assuré par la famille et la
de fin de vie(N / %)                                     12   36.3   meilleure qualité d’accompagnement (60.6%) ; et
                                                                     l’absence de centre de soin palliatif en Tunisie (57.5%).
seulement 14 cliniciens ont exprimé leur confiance dans              Cinq médecins (15%) ont considéré que le renvoi à
les discussions des soins de fin de vie. 57.5% des                   domicile est une forme d’euthanasie, et 7 médecins
cliniciens ont mentionné une ou plusieurs raisons pour               préfèrent utiliser le lit pour sauver un autre patient de
lesquelles ils hésitent à discuter des soins de fin de vie,          meilleur pronostic
y compris leur propre inconfort (21%), l’ignorance en                l’absence d’option thérapeutique à fournir au patient
stratégie optimale de communication (12%), la peur de                insuffisant cardiaque (19/23 (82.6%) vs 4/10 (40%), p=

3e Trimestre 2018                                                                                                      Cardiologie Tunisienne 163
INFORMaTION Du paTIeNT INSuFFISaNT CaRDIaque eN FIN De VIe

0.023) et l’absence de centres palliatifs (16/ 23 (69.6%)                  le besoin des services des centres en soins palliatifs
vs 3/10 (30%), p= 0.042) étaient les raisons les plus                      neuf pour cent uniquement des médecins ont montré
fréquemment avancées chez les médecins ayant une                           une compréhension du rôle des services des soins
expérience < 15 ans que ≥ 15 ans.                                          palliatifs. le niveau de compréhension du rôle des
                                                                           services de médecine palliative est très bas ou faible
 Tableau 4 : Les raisons avancées pour le renvoi des patients à            chez 54.5% des patients. l’expérience n’influence pas le
 domicile                                                                  niveau de compréhension des services palliatifs.
concernant le renvoi du patient à son domicile
                                                                           l’intérêt pour l’acquisition de compétences en soins de
28 médecins renvoient les patients à domicile
                                                                           fin de vie
Je n’ai pas confiance aux services fourni à domicile (N / %)        0      environ quatre-vingt-deux pour cent des cliniciens ont
C’est une forme d’Euthanasie (N / %)                         5     15.1
                                                                           signalé un intérêt au moins modéré pour l’acquisition de
                                                                           compétences concernant la communication et
Le patient sera mieux entouré par sa famille et aura le meilleur           l’information des patients insuffisants cardiaques en fin
accompagnement et soutien psychologique (N / %)              20    60.6    de vie et des membres de leur famille.96.9% ont exprimé
                                                                           un besoin de développer des centres de prises en charge
Je n’ai plus aucune option thérapeutique à fournir au
                                                                           des patients e fin de vie. il n’y avait pas de différence de
patient (N / %)                                              23    69.7    confiance ou d’intérêt dans l’acquisition de
Je préfère utiliser le lit de ce patient pour sauver un autre patient de   compétences entre les cliniciens en fonction de la durée
                                                                           de leur expérience
meilleur pronostic (N / %)                                   7    21.21
Je n’ai pas le choix en l’absence de centre de                             les barrières à l’information des patients insuffisants
                                                                           cardiaques en fin de vie
soins palliatif (N / %)                                      19    57.5
                                                                           la protection des patients malades contre les
                                                                           informations douloureuses, le risque d’isoler socialement
les raisons d’envoi à des centres de soins palliatifs                      les patients, l’incapacité d’aider le patient, le sentiment
le soulagement des symptômes liés à l’insuffisance                         du clinicien d’être contrarié face aux limites
cardiaque (63%), des symptômes non liés à l’insuffisance                   thérapeutiquessont des facteurs limitant l’information
cardiaque (66.6%), l’assistance à la fin de vie (69.7%), la                et la communication avec le patient insuffisant
planification de soins avancés (57.6%) et l’absence                        cardiaque en fin de vie dans respectivement 57.5%,
d’options thérapeutiques alternatives (66.6%) ont été                      24.2%, 33.3% et 57.5%.
souvent avancés pour un éventuel renvoi à un centre
palliatif. aucune différence dans le choix des raisons                     Tableau 5 : les barrières à l’information du patient insuffisant
d’envoi à des centres de soins palliatifs n’a été notée en                 cardiaque
fonction de l’expérience.                                                                                                                 N     %
                                                                           La non divulgation est souvent perçu comme une façon de        19   57.5
la confiance dans la définition des objectifs des soins de
                                                                           protéger un être cher contre les informations douloureuses
fin de vie et la fourniture des soins de fin de vie
                                                                           (N / %)
globalement, les taux des cliniciens qui ont déclaré
avoir une confiance «faible» ou «très faible» à l’un ou                    Expliquer à une famille de faire face à une maladie qui        8    24.2
plusieurs des domainessuivants sont respectivement                         limite la vie peut être socialement isolant et pénible pour
pourl’initiation de discussions sur le pronostic de 18% ou                 le patient (N / %)
la fin de vie de 39%, le recrutement des patients en                       l'incapacité d'aider leur proche peut être une source de       11   33.3
centre de soins palliatifs de 81.8% ou la prise en charge                  détresse pour les autres membres de leur famille.(N / %)
des soins de fin de vie de 45.4%. seulement un clinicien                   les souhaits du patient concernant les niveaux de soins et
(3%) a déclaré une confiance «élevée» ou «très élevée»                     le lieu du décès doivent être discutés (N / %)                 13   39.4
dans tous les domaines.
                                                                           les cliniciens sont souvent contrariés en raison des limites
les médecins ont plus de facilités à lancer des
                                                                           thérapeutiques face à l’insuffisance cardiaque en fin de vie
discussions à propos le pronostic qu’à propos les soins de
vie ou l’envoi à un centre de soins palliatifs.                            qu'ils ne peuvent plus guérir ou sauver(N / %)                 19   57.5
l’expérience n’est pas associéeà un niveau de confiance                    il est conseillé de discuter du pronostic et des options de
«élevée» ou «très élevée» à proposer des discussions sur                   traitement plutôt que de refuser l'information au patient
le pronostic, les discussions sur la fin de vie et le                      par peur de devenir contrarié, perdre espoir et manquer de
recrutement de patients à l’hospice.                                       motivation pour l'autogestion (N / %)                          12   36.3

3e Trimestre 2018                                                                                                         Cardiologie Tunisienne 164
S. Ouali & al.

disCussion                                                    Cependant, seul un nombre limité de patients reçoivent
                                                              des soins palliatifs qui les préparent à une vie optimale
Cette enquête a révélé une variabilité dans le choix du       avec leur maladie, les aidant à planifier l’avenir avec
moment opportun de la discussion du pronostic avec le         leurs familles et discuter de l’impact que l’iC pourrait
patient, l’approche et les hypothèses concernant la           avoir sur leurs vies (15 ; 19 ;20).
responsabilité des cliniciens concernant l’initiation des     dans notre travail, 36% des cliniciens ne discutent pas
conversations de fin de vie chez les patients en              des soins de fin de vie. Ces résultats concordent avec
insuffisance cardiaque terminale. le facteur                  ceux de dunlay et al (9).
déclenchant de ces discussions était la constatation par      les patients qui ont discuté de leurs préférences pour les
le clinicien d’une aggravation de l’état de santé du          soins de fin de vie avec leurs familles ou leurs médecins
patient.                                                      ont moins de sentiments de peur et d’anxiété,
Plus que la moitié des cliniciens ont rapporté une ou         influençant mieux la qualité de leurs soins et croient que
plusieurs raisons pour lesquelles ils hésitent à avoir ces    leurs médecins comprennent mieux leurs souhaits (21).
discussions et beaucoup manquent de confianceen               les discussions de fin de vie peuvent amener à proposer
discutant et en fournissant des soins de fin de vie.          des soins moins agressifs lorsque le patient est proche de
Cependant, la plupart des cliniciens ont démontré un          la mort. Ces thérapies agressives sont associées à une
intérêt à poursuivre le développement et l’acquisition de     détérioration de la qualité de vie et à un ajustement du
nouvelles compétences en communication.                       deuil inadapté pour les soignants (22)
a notre connaissance, aucune étude sur la qualité de          en Tunisie, aucun centre de médecine palliative
l’information chez l’insuffisant cardiaque n’a été            n’existe, le hospice ne reçoit pas les insuffisants
effectuée en Tunisie. une évaluation de la qualité de         cardiaque en fin de vie. Par conséquent, les
l’information et les besoins en communications nous a         particularités du réseau sanitaire en Tunisie, l’absence
semblé utile.                                                 de structures s’occupant de la médecine palliative, les
Cette incertitude quotidienne de la vie avec l’iC             limites technologiques, les particularités religieuses,
influence le bien-être du patient et de la famille (10).      l’absence d’infermières dédiées à la prise des
Fournir simplementaux patients en iC des informations         insuffisants cardiaques, le rôle limité des médecins de
sur leur état de santé, peut être insuffisant.(11)            première ligne dans la prise en charge des insuffisants
il existe une corrélation entre une bonne communication       cardiaque, influencent la qualité de communication
patient-professionnel et les résultats et les implications    entre les patients et les cardiologues.
pour la santé du patient (12), où une communication           Ceci expliquerait dans notre travail que les médecins ont
efficace peut améliorer la satisfaction du patient et de      désignés les cardiologues comme responsables de la
la famille, la compréhension de la maladie, l’observance      discussion du pronostic et de la prise en charge des soins
et les résultats des soins (13). aussi bien, le               de fin de vie dans plus de 80% des cas.
professionnel que le patient ont besoin de                    dans un travail récent, dunlay et al (9) ont montré une
connaissances, de compétences et de motivation pour           divergence dans la détermination du responsable de la
pouvoir communiquer correctement. l’environnement             communication avec le patient insuffisant cardiaque et
de soins de santé doit également faciliter le processus de    de la prestation des soins de fin de vie (9). la plupart des
communication (14).                                           cliniciens en soins primaires estimaient que c’était leur
les déclarations de position (position statement) de          responsabilité. alors que la plupart des cliniciens en
l’aha (7), de la société canadienne de cardiologie (15) et    cardiologie estiment que c’est leur responsabilité de
de la société européenne de cardiologie (6, 16)               discuter des soins de fin de vie. les cardiologues
soulignent l’importance de fournir des soins palliatifs       confiaient souvent la responsabilité de fournir des soins
aux patients atteints d’iC et à leurs familles.               de fin de vie à d’autres cliniciens. dunlay et al ont
une étude récente (17) résumant les données actuelles         postulé que cette variation dans l’attribution des
sur les interventions de soins palliatifs chez les patients   responsabilités peut se traduire par des différences dans
atteints d’iC a montré que les interventions de soins         les modèles de soins en fonction de la disponibilité des
palliatifs associées à la prise en charge des iC peuvent      plateaux techniques. (9)la perception du rôle et de la
améliorer le devenir des patients et réduire les coûts et     place de la médecine palliative est variable en fonction
les dépenses (17). une autre étude récente randomisée         des pays (23)
et contrôlée, l’étude Pal-hF (Palliative Care in              Parmi les avantages des consultations en médecine
heartFailure trial) a étudié les conséquences rapportées      palliative, l’amélioration de la satisfaction des patients
par les patients et a constaté que l’ajout de soins           et des familles et la gestion des symptômes (21, 24, 25)
palliatifs aux soins basés sur les évidences améliore la      et la réduction de l’utilisation des soins de santé durant
qualité de vie psychosociale (anxiété / dépression), les      la période de fin de vie (21,26).
aspects physiques et le bien-être spirituelcomparés aux       dans notre travail, les raisons d’un éventuel envoi à des
soins habituels (18).                                         centres de soins palliatifs seraient le soulagement des

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INFORMaTION Du paTIeNT INSuFFISaNT CaRDIaque eN FIN De VIe

symptômes liés à l’insuffisance cardiaque (63%), des           offerts en fonction des besoins du patient tout au long de
symptômes non liés à l’insuffisance cardiaque (66.6%),         la trajectoire de la maladie. Cela remplacerait la
l’assistance à la fin de vie (69.7%), la planification de      fourniture de soins palliatifs basés sur des critères de
soins avancés (57.6%) et l’absence d’options                   pronostic dans la dernière phase de la vie, car le
thérapeutiques alternatives (66.6).                            pronostic de l’iC est très difficile (32). la trajectoire de
Par contre, la plupart des cliniciens (84.8%) ont signalé      l’iC est souvent imprévisible, ce qui explique pourquoi il
avoir renvoyé des patients souffrant d’iC à domicile. les      est difficile de prédire les soins palliatifs qui doivent être
raisons de référence à domicile sont, l’absence d’une          envisagés
option thérapeutique à fournir au patient (69.7%) ; le         de nombreux cliniciens ont cité des raisons pour
meilleur soutien psychologique assuré par la famille et la     lesquelles ils hésitent avoir des discussions sur la fin de
meilleure qualité d’accompagnement (60.6%) ; et                vie, incluant la peur de détruire l’espoir et le sentiment
l’absence de centre de soin palliatif en Tunisie (57.5%).      que les patients et leurs familles pourraient ne pas être
l’absence d’option thérapeutique à fournir au patient          prêts. alors qu’un petit nombre d’études ont suggéré
insuffisant cardiaque (19/23 (82.6%) vs 4/10 (40%), p=         qu’une réponse erronée concernant le pronostic peut
0.023) et l’absence de centres palliatifs (16/ 23 (69.6%)      nuire au sentiment d’espoir d’un patient(9, 23). la revue
vs 3/10 (30%), p= 0.042) étaient les raisons les plus          de la littérature a démontré que lorsqu’elle est bien
fréquemment avancées chez les médecins ayant une               gérée, une discussion sur le pronostic peut renforcer la
expérience < 15 ans que ≥ 15 ans.                              confiance sans nuire à l’espoir (4, 21, 24-26).
allonger la survie n’est pas le seul objectif pour de          du point de vue du patient, une communication optimale
nombreux patients, et la qualité de la vie et la lourdeur      satisfait les besoins d’information et renforce également
des soins médicaux peuvent jouer un rôle important dans        la relation de confiance (67). selon les patients, il est
la prise de décisions.(6,7)                                    fondamental pour assurer les meilleurs soins de fin de vie
dans notre travail, les domaines abordés dans la               que les services de santé coordonnent une
conversation de fin de vie sont essentiellement la             communication complète et efficace avec eux, qui inclut
disponibilité d’un soutien social et familial (51.1%) et de    également les membres de la famille (33).
la qualité de vie par rapport à la longévité (39.4%).          Ces dernières années, le concept de «préparation à la
l’importance accordée à la fonction cardiaque en raison        mort» a été décrit. Ce concept intègre la sensibilisation
de l’utilisation de diverses combinaisons de thérapies         et l’acceptation des composants. la préparation à la
pharmacologiques et non pharmacologiques, ainsi que            mort signifie «une transition de la communication
l’espoir d’un « projectile magique » nuisent aux               facilitée avec un fournisseur de soins de santé qui mène
discussions relatives aux problèmes de fin de vie que          à la prise de conscience et / ou à l’acceptation des soins
vivent les patients atteints d’iC et leurs familles (27,28).   de fin de vie» (34).
Cette approche, en particulier chez les patients               dans notre travail, les cliniciens ont le plus souvent
gravement malades et susceptibles de retourner à               indiqué qu’ils discutaient du pronostic avec leurs
l’hôpital, augmente leur souffrance et celle de leurs          patients atteints d’iC lorsque leur état de santé se
familles (29, 30).                                             détériorait (51.5%) ou en cas d’hospitalisation pour iC
un registre suédois a évalué 31 060 décès dus à des            (48.4%). aucun médecin n’a discuté du pronostic chaque
maladies cardiaques et a conclu que seulement 10,6%            année, comme le préconise l’aha et seulement 15
des patients atteints de maladies cardiaques meurent           médecin lors de visite initiale (45.4%).
dans un cadre de soins palliatifs. de plus, peu de             les professionnels doivent clarifier les besoins des
patients et leurs familles sont au courant des symptômes       patients et des membres de la famille et adapter les
possibles pouvant survenir pendant la trajectoire de la        informations en conséquence. il est également
maladie et de l’imminence du décès (31).                       important de reconnaître que les besoins d’information
dans une étude du royaume-uni, la plus grande base de          du patient et des membres de la famille peuvent varier
données sur les soins primaires au monde a été explorée        à différents moments de la trajectoire de la maladie
pour déterminer combien de patients souffrant d’iC ont         (35 ;36).
été reconnus comme ayant besoin d’une approche de              dunlay et al (9) ont rapporté que la confiance des
soins palliatifs. Parmi les patients souffrant d’iC qui        cliniciens à discuter et à fournir des soins de fin de vie
figuraient dans la base de données, 7% (234/3122)              peut avoir un impact sur leurs pratiques. au total, 30%
étaient inscrits dans un registre de soins palliatifs,         des cliniciens interrogés ont déclaré avoir une confiance
contre 48% (3669/7608) chez les patients atteints de           «faible» ou «très faible» dans la discussion ou la
cancer. Vingt-neuf patients atteints d’iC ont été inscrits     prestation de soins de fin de vie, et la confiance était
au registre durant la semaine de leur décès. Ceci traduit      moindre chez ceux qui avaient moins d’expérience.
une inégalité dans la prise en charge des patients             seulement 31% des cliniciens ont rapporté une confiance
atteints d’iC et de néoplasie. les auteurs suggèrent un        «élevée» ou «très élevée» dans les quatre domaines
changement de pratique, où les soins palliatifs sont           interrogés. nous pensons que cette proportion est sous-

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S. Ouali & al.

optimale et que tous les cliniciens qui s’occupent de         mesure objective de communication n’a été évaluée. les
patients souffrant d’insuffisance cardiaque doivent avoir     cliniciens peuvent être subjectifs sur leurs véritables
une haute confiance avec toutes les compétences               schémas de communication s’ils estiment qu’ils
associées à la communication telles que les                   devraient discuter du pronostic et des soins de fin de vie
connaissances sur la fin de vie qui influencent les aspects   avec leurs patients
des soins de fin de vie (23). Ceci est accord avec nos
résultats. les taux des cliniciens qui ont déclaré avoir      ConClusion
une confiance «faible» ou «très faible» à l’un ou
plusieurs des domaines suivants sont respectivement
pour l’initiation de discussions sur le pronostic de 18% ou   l’insuffisance cardiaque est un problème de santé
la fin de vie de 39%, le recrutement des patients en          publique avec un pronostic réservé malgré les
centre de soins palliatifs de 81.8% ou la prise en charge     avancements thérapeutiques. la qualité de la
des soins de fin de vie de 45.4%.                             communication entre professionnels de la santé et les
si certains cliniciens manquaient de confiance, la            patients en fin de vie suivant des soins palliatifs est
majorité souhaitait en apprendre davantage. les               parfois médiocre, surtout en ce qui concerne la
résultats de cette enquête soulignent la nécessité d’une      discussion du pronostic, des préoccupations et des
formation supplémentaire des prestataires. les sujets         émotions spirituelles du patient et de son entourage.
clés incluraient les bases de la planification des soins      Trouver un bon équilibre entre espérer le meilleur et se
futurs en iC, comment aborder les discussions sur les         préparer au pire est un défi pour tous les praticiens.
objectifs des soins, le rôle des soins palliatifs et des      Tous les professionnels de toutes les disciplines et
conseils pour gérer les symptômes à la fin de vie.            spécialités offrant des soins aux patients atteints de
Ce travail porte principalement sur les perceptions des       maladies graves devraient être compétents dans les soins
cardiologues en matière de communication sur la               palliatifs de base, y compris la communication.
trajectoire de l’iC. Cependant, à l’avenir, il est            il existe une variabilité dans la façon dont les cliniciens
important de décrire les points de vue d’autres               perçoivent et abordent les discussions sur la fin de vie
professionnels de la santé (infirmiers, médecins              avec leurs patients atteints d’iC. une perception et une
généralistes, réanimateurs) et des patients concernant        confiance variables des cliniciens peuvent y contribuer.
la communication des soins de fin de vie. les besoins en      Cependant, la plupart des cliniciens s’intéressent à
communication des membres de la famille doivent               l’acquisition de compétences supplémentaires.
également être décrits plus en détail pour comprendre         répondre aux besoins d’apprentissage des cliniciens
leurs besoins et leurs préférences en matière de              constitue une prochaine étape importante dans
communication. les interventions futures doivent viser à      l’amélioration des soins de fin de vie des patients
améliorer la communication en fonction des différentes        souffrant d’iC.
étapes de la trajectoire de l’iC et doivent tenir compte      la fin de vie est un événement que la science peut certes
des différences culturelles sociales et religieuses, et la    tenter de définir, de comprendre et que la médecine
qualité du système sanitaire local.                           doit essayer de rendre la plus confortable possible. Mais
                                                              la fin de vie et la mort s’inscrivent aussi dans des
limites                                                       dimensions sociales, psychologiques et spirituelles
il y a des limites à reconnaître pour faciliter               extrêmement complexes dans leur singularité absolue
l’interprétation de ces données. Premièrement, un             échappant à toute forme de maîtrise.
nombre limité de cliniciens ont été interrogés, tous          la reconnaissance des besoins par une communication
exerçant dans des centres tertiaires. les médecins            adéquate améliore la qualité de vie des patients en fin
sollicités sont essentiellement des cardiologues du           de vie, leur bien-être ainsi que leur satisfaction des
secteur public et le questionnaire n’ pas été transféré à     soins. Cette communication spécifique se révèle difficile
tous les cardiologues de la Tunisie correspondant ainsi à     dans de nombreux cas et profiterait de plans de
un biais de sélection. un peu plus de la moitié des           communication formalisés et de formations spécifiques.
personnes sollicitées pour participer au sondage ont
répondu.les médecins de première ligne n’ont pas été          Conflits d’intérêts : aucun
sollicités et les médecins du secteur privé n’ont pas
répondu pour la plupart.a notre connaissance, il n’ya pas
de questionnaires validés sur ce sujet et adapté à notre
contexte. Cependant, nous avons pris soin de développer
ces questions, ce qui pourrait constituer la base de
futures recherches.
enfin, nous nous sommes appuyés sur l’auto-évaluation
des cliniciens concernant la communication, et aucune

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INFORMaTION Du paTIeNT INSuFFISaNT CaRDIaque eN FIN De VIe

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3e Trimestre 2018                                                                                      Cardiologie Tunisienne 169
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