Guide du paysage Pour des paysages reflets des collectivités - Érudit
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Document generated on 12/12/2023 4:43 a.m. Continuité Guide du paysage Pour des paysages reflets des collectivités Chantal Prud’Homme Number 100, Spring 2004 Paysage : la vie devant soi URI: https://id.erudit.org/iderudit/15649ac See table of contents Publisher(s) Éditions Continuité ISSN 0714-9476 (print) 1923-2543 (digital) Explore this journal Cite this article Prud’Homme, C. (2004). Guide du paysage : pour des paysages reflets des collectivités. Continuité, (100), 30–33. Tous droits réservés © Éditions Continuité, 2004 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
GUIDE DU PAYSAGE our des paysages eflets des collectivités La formule existe déjà en France, où des chartes paysagères s'appliquent à des parcs naturels régionaux, habités. Novatrice et stimulante, l'idée a retenu l'attention du Conseil du paysage québécois, qui s'en inspire à son tour pour fournir aux citoyens, aux groupes d'intérêt et aux collectivités un outil pour mieux « réfléchir» leurs paysages et y intervenir avec cohérence. p a r Chantai Prud'Homme n'exigent-ils pas des réponses créatrices et adaptées à leur identité ? Ne constituent- P artout au Québec naissent ils pas des paysages distincts par leurs des projets qui confrontent des caractéristiques culturelles et géogra- visions du territoire diffé- phiques ? Comment intervenir dans le rentes, voire opposées. Faire respect du paysage ? évoluer un lieu dans le respect Pour fournir des éléments de réponse à de la mémoire de la collectivité ces questions, le Conseil du paysage qué- tient du défi, celui de créer un cadre de vie bécois propose le Guide du paysage, un culturellcmcnt significatif. Malheureu- outil pour la mise en œuvre d'une charte sement, on doute parfois de notre capacité du paysage appliquée à un territoire de relever un tel défi devant ces entrées de municipal ou régional. La démarche fait villes banalisées à coups de modèles archi- place à la concertation et à la conciliation tecturaux ou urbanistiques standardisés et des multiples acteurs qui font le paysage. À l'île Verte dans le Bas-Saint-Laurent, les sans caractère, devant ces campagnes qui élus ont eu le souci de s'outiller p o u r accélèrent leur transformation par une LE PAYSAGE IDENTITAIRE p e r m e t t r e un développement étroitement logique industrielle. Les paysages de la La notion de paysage dépasse largement lié au paysage hérité. Gaspésie, de l'Estrie, de la vallée du Saint- le visuel et l'esthétique. Le territoire Photo : François Rivard Laurent, des plateaux des Laurentides devient paysage lorsque des individus et numéro rent Doss e r
des collectivités lui accordent cette valeur. **"' $ ; ? , -•. fi % . Ils expriment dans la reconnaissance de leur paysage leurs sensibilités et leur 1 h appartenance culturelle et territoriale. à si. a ï a* Aussi, parce que le paysage appartient au j jj J f. .•* collectif, toute intervention doit s'arrimer f. '.' 1 »| W '\# $f jT« • tfts •*•• —.-• • | • * m ' • '* -J sa à la culture et aux valeurs de la commu- $i ' nauté, ("'est donc collectivement que doi- ji f vent être prises les orientations, choisis ' / ' ë -• V c' I ••. f J ? fcZ'ï tf* it • .. . ; •a ( •' -••'•< KS'tSM^. ï&i & * -•-*•'• les lieux et les modes de valorisation du • * * *- paysage. La démarche d'adoption d'une .j ' fi " C • -.- a •ijlf' ïi' W.//'" • charte du paysage permet j u s t e m e n t m «S •: - V ., -'• .f ••.•*• . "'«?*»* Nf-T ; .ï • • • i: -u d'élaborer des projets économiquement - — * ! > ' «r î viables qui p r e n n e n t en compte les k - / . a - • u. • .--..•'.* ? m> a* 1 • '- . u-Jtfe' . ui*i i * f * ' spécificités géographiques et culturelles du territoire. 0 - •=£ fi. s * -. • ( VERS UNE VISION CONCERTÉE •J^BÊ* * T»" \ 3a. Un paysage signifiant pour les commu- nautés se crée sur la base de choix éclairés et concertés. Pour ce faire, des échanges %tk -••.»• - . _ g doivent être possibles entre les personnes ^ ^ - j ^ g - *^* ii0* - . . » - - • • - et les organisations concernées de manière à englober les différentes dimensions du paysage. Penser l'avenir du paysage devient une réflexion partagée sur l'évolu- nuité et de rupture dans le temps et de À Frelighsburg, des citoyens f o r t e m e n t tion souhaitée d'un territoire comme mieux orienter la création paysagère. Le attachés au cadre naturel et sauvage reflet de la culture locale ou régionale. La projet global s'ancre dans l'espace et sur le d u m o n t Pinacle ont créé une fiducie mise en œuvre d'une charte paysagère se terrain et s'exprime par divers projets de foncière privée p o u r assurer la conservation décline en quatre temps: connaître les protection, de valorisation, de gestion ou volontaire de ce joyau du paysage estrien. spécificités du paysage local ou régional, d'aménagement du paysage. Que les pro- Photo : Linda Turgeon définir le projet de paysage avec ses jets concernent la forêt ou l'agriculture, le objectifs, orientations et principes, établir développement résidentiel ou commer- le plan d'action et obtenir l'adhésion des cial, la villégiature, le tourisme ou l'indus- partenaires. trie, ils deviennent autant d'engagements Réfléchir sur le paysage nécessite des qui lient les pattenaires, signataires de la outils adaptés pour en cerner les aspects charte, selon les responsabilités qui leur sensibles. La comparaison de photogra- incombent. phies anciennes et récentes permet par Le paysage résiste aux formules toutes exemple de saisir les éléments de conti- faites. Il n'obéit pas aux certitudes puisqu'il SSQ Groupe financier soutient activement les organismes voués à l'essor et au mieux-être des collectivités. C'est ainsi une façon de remercier le million de personnes qui nous font confiance. n (• GROUPE FINANCIER Assurance collective Investissement «t r e t r a i t e Assurances générales Immobilier D o s s i e r
Le paysage est porteur de l'identité culturelle d'un milieu. Le patrimoine agricole de l'Estrie diffère de celui des autres régions ; découpage des terres, bâtiments ruraux sont autant de traces de l'héritage britannique de l'occupation du territoire. Photo : Linda Turgeon L'INSPIRATION PAR L'EXEMPLE Les expériences m e n é e s de façon concluante dans les différentes régions du Québec enrichissent le savoir-faire en matière de paysage. Près d'une trentaine de cas exemplaires sont répertoriés dans le Guide. Ces exemples illustrent une variété de préoccupations et de solutions qui découlent des valeurs spécifiques à chaque milieu. Ces fiches-paysage ras- semblent des informations pertinentes et résulte de regards et de volontés mul- concrètes. Elles permettent un partage tiples. Le succès d'un tel projet de paysage des connaissances acquises au fil des dépend donc forcément de la mise en expériences vécues. place de conditions favorables. Aussi, un Profondément attachée à son île, la com- organisme rassembleur et crédible doit munauté de l'île Verte a développé des porter le dossier de paysage, et un chargé outils fondés sur les caractères uniques du de projet doit être nommé pour assurer la paysage insulaire. Plan d'urbanisme renou- coordination des interventions. Ce der- velé et PUA (plan d'implantation et d'inté- nier doit pouvoir compter sur une équipe gration architecturale) protègent doréna- technique qui se chargera de développer vant le paysage de l'île (voir Continuité, la connaissance du paysage. À cet organi- n° 97, été 2003, p. 51). Ces outils permet- gramme de base s'ajoutent des élus locaux tent d'encadrer un développement de et régionaux qui s'impliqueront et collabo- qualité à la suite du dézonage des terres reront, des professionnels compétents en agricoles de l'île, devenu inévitable avec matière de paysage et un milieu sensible à l'exode des jeunes, le vieillissement de la son territoire. population et le déclin de l'agriculture. La p r o t e c t i o n du paysage urbain pose des enjeux propres à chaque localité. Ici, le long du canal de Chambly, un ancien chemin de halage, où des chevaux tiraient de lourdes barges au XIX" siècle, a été réaménagé en piste cyclable q u i offre à ceux q u i la A u cours des dernières années, la rue Saint-Joseph, à Saint-Raymond dans le c o m t é de fréquentent un p o i n t de vue unique sur la Portneuf, a subi une cure de revitalisation grâce, entre autres, au soutien de la Fondation ville. Rues principales et à une volonté solidement ancrée dans le milieu. Photo : Linda Turgeon Photo : Fondation Rues principales numéro rent D o s s i e r
À Saint-Venant-de-Paquette, un village de concept Continuum ville-campagne, cen- l'Estrie d'une centaine d'habitants, le tré sur la mise en valeur du chemin Sentier poétique propose un dialogue Chambly comme axe champêtre. Pour entre le paysage et des poètes québécois. réaliser ce projet, un des premiers du Ce sentier plein de charme est le résultat genre au Québec, on a opté pour la mise en de l'énergie conjuguée de bénévoles place d'un plan d'aménagement agricole locaux et régionaux, amants de ce coin de intégré et d'un PUA adapté au milieu pays. De surcroît, les gens du milieu ne agricole. voient plus de la même façon les amoncel- Ces projets, comme les autres inventoriés lements de pierres dans les champs depuis dans le Guide, reflètent la manière dont POUR EN SAVOIR PLUS que Roger Nadeau en a fait des sculptures des populations locales ont investi dans le On peut consulter ou télécharger le (voir Continuité, n" 97, été 2003, p. 38). paysage leur sentiment de fierté et d'ap- Guide du paysage du Conseil du paysage En Abitibi, la municipalité de Landrienne partenance. Ils démontrent l'importance québécois sur le site Internet suivant : a décidé de revitaliser l'activité agricole de stimuler dans une communauté l'enga- http://www.paysage.qc.ca par la remise en culture de terres en gement, la saine émulation, la complicité friche. En quatre ans, près de 400 hectares et le développement de liens étroits pour de terres abandonnées ont retrouvé une que vivent les paysages et s'expriment les vocation agricole. Cette initiative exprime liens culturels qui lient les gens à leur l'attachement de la communauté à son milieu. paysage agricole, à son héritage de coloni- sation et aux valeurs d'entraide et de Chantai Prud'Homme est architecte paysagiste coopération qui ont présidé au développe- consultante. ment agricole de l'Abitibi. À Longueuil, la volonté de remettre en cul- ture des terres en friche, à proximité d'un milieu urbain, a conduit à l'émergence du Ile de mon HHalogbe*!! [service de livraiso "SB BOISERIES LUSSIER ' DIVISION DE QUINCAIttERIE RICHELIEU Ltée 40, rue Soumande Québec, QC (à l'arrière du Colisée) (418) 6 4 7 - 1 7 0 4 www.boiserieslussier.qc.ca D o s s i e r numéro rent o
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