Hindemith String Trio - Mardi 29 avril 2014_19h30_Théâtre de Vevey
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Concerts arts et lettres 2013/2014 9/9 Mardi 29 avril 2014_19h30_Théâtre de Vevey Hindemith String Trio Latica Honda-‐Rosenberg, violon Hartmut Rohde, alto Jens Peter Maintz, violoncelle
Concerts arts et lettres 2013/2014 9/9 Franz Schubert (1797-‐1828) Trio à cordes n° 1 en si bémol majeur D. 471 Allegro Paul Hindemith (1895-‐1963) Trio à cordes n° 1 op. 34 (1924) Toccata -‐ Schnelle Halbe Adagio – Langsam und mit grosser Ruhe Scherzino – Mässig schnelle Viertel Finale – Fuge (Sehr lebhafte Viertel) > Wofgang Amadeus Mozart (1756-‐1791) Divertimento pour violon, alto et violoncelle en mi bémol majeur K. 563 Allegro Adagio Menuetto Andante Menuetto (Allegretto) Allegro
Concerts arts et lettres 2013/2014 9/9 Franz Schubert Trio à cordes n° 1 en si bémol majeur D. 471 Franz Schubert consacre au genre du trio à cordes deux oeuvres de jeunesse composées, à une année d’écart, lorsqu’il a tout juste vingt ans. Le premier Trio en si bémol majeur demeure inachevé et comporte un seul mouvement, Allegro, en forme sonate. Il reste également une ébauche de deuxième mouvement, un Andante Sostenuto en mi bémol, comprenant trente-‐neuf mesures. Le matériau thématique de cette page est proche de l’Ouverture pour orchestre en si bémol D. 470 qui lui est contemporaine. Nombreux sont les musicologues à reconnaître l’influence de Mozart qu’ils associent à la recherche d’un style personnel dans la musique de chambre. Ainsi Alfred Einstein qualifie le Trio de « très gracieux, un peu mozartien, coulant et harmonieux mais sans plus». Brigitte Massin affirme que le compositeur « éprouve encore [ici] des difficultés pour ne pas tomber dans des formules « à la Mozart » ». Elle remarque cependant « une volonté de parvenir à une expression virile et dramatique, et non plus seulement lyrique » qui portera ses fruits, une dizaine d’années plus tard, dans les chefs d’oeuvre de musique de chambre que sont les trois Quatuors à cordes composés entre 1824 et 1826. Paul Hindemith Trio à cordes n° 1 op. 34 (1924) Le Trio à cordes n° 1 op. 34 de Paul Hindemith appartient à la première maturité du compositeur. C’est, en effet, de 1918 à 1926 qu’il écrit ses premières grandes oeuvres de musique de chambre dont les Sonates pour instruments à cordes op. 11, 25 et 31, les quatre premiers Quatuors à cordes ainsi que
Concerts arts et lettres 2013/2014 9/9 deux Quintettes qui contribueront à sa croissante renommée internationale. Cette page contribue, avec son deuxième Trio et l’opus 20 d’Anton Webern, au renouveau du genre du trio à cordes qui connaît une véritable renaissance dans l’entre-‐ deux-‐guerres, après avoir été délaissé par les compositeurs de la fin du XIXe siècle en raison de son exigeante économie de moyens. Cette pièce est dominée par une veine rythmique connue sous le nom de « Motorik » (contraction des mots « moteur » et « musique » en allemand, traduit fréquemment, faute de mieux, par « motorisme »). Ce style percutant et répétitif, à l’instar de la marche des machines industrielles dont il s’inspire, est doublé par un contrepoint volontairement dissonant, autant de manières pour le compositeur de rejeter toute forme de sentimentalité dans sa musique. Le premier des quatre mouvements, Toccata, est structuré par un thème déclamé dès l’ouverture qui donne lieu, par la suite, à de riches jeux d’imitation entre les voix. Il est suivi par une belle page contemplative richement développée, Adagio (Lent et très calme), écrit à la manière d’une Invention à trois voix de Bach, et un fugace Scherzino tout en pizzicati. La Fugue conclusive est un mouvement à la polyphonie raffinée qui développe à partir de la tête de son sujet principal de nombreux et inventifs jeux contrapuntiques tels que des strettes, des diminutions ou des augmentations, pour se terminer sur une cadence inattendue dans la tonalité de mi bémol majeur – lien direct avec l’oeuvre de Mozart qui la suit dans le programme de ce soir !
Concerts arts et lettres 2013/2014 9/9 Wofgang Amadeus Mozart Divertimento pour violon, alto et violoncelle en mi bémol majeur K. 563 Le Divertimento en mi bémol majeur voit le jour au cours de l’été 1788, saison créatrice des plus fertiles en dépit des difficultés personnelles et matérielles de Mozart, chagriné par la mort prématurée de sa fille Theresia et criblé de dettes. En six mouvements, l’oeuvre s’inscrit dans un genre ancien, celui du Divertimento : « divertissement », tant du public que des interprètes. Dès son apparition au XVIIe siècle, le terme est employé pour désigner une musique d’occasion, servant à accompagner et agrémenter de grands évènements, prémisse d’une forme destinée à s’épanouir ensuite à l’époque classique dans les cours de l’Allemagne méridionale, de l’Autriche, de la Bohème et du Nord de l’Italie. Des compositeurs de l’envergure de Boccherini et Haydn s’intéressent alors au Divertimento qui devient un genre de première importance parallèlement à d’autres styles musicaux destinés à l’exécution en plein air ou lors de réceptions, comme la Sérénade et la Cassation. Mozart écrit la plupart de ses Divertimenti à Salzbourg dans les années 1770 pour de petits ensembles mixtes. L’opus 563, dernière oeuvre que le compositeur consacre au genre et à laquelle il revient au cours de l’été 1788 en l’adaptant pour trio à cordes, est un cas à part dans son catalogue : en effet, si les deux Menuets rappellent le caractère propre au divertimento, destiné à flatter l’oreille plus qu’à exprimer des émotions complexes (comme le note le théoricien allemand Heinrich Christoph Koch dans son Musikalische Lexikon en 1802), «par sa gravité, sa complexité, l’oeuvre se situe au niveau des grands quatuors et quintettes écrits pour cordes seules » (Harry Halbreich). La dédicace à Michael Puchberg, camarade de loge dont le soutien précieux permet au
Concerts arts et lettres 2013/2014 9/9 compositeur de faire face aux difficultés matérielles, et le symbolisme associé à la tonalité de mi bémol majeur (tonalité à trois bémols, réunissant les symboles du numéro trois et de la consonne b dont Heinz Sichrovsky nous rappelle qu’elle « est connectée avec le Temple de Salomon, symbole de la construction idéale ») font dire à Harry Halbreich qu’il s’agit d’une « oeuvre-‐clef, une oeuvre d’alliance, de fraternité » placée sous le signe de la camaraderie maçonnique. Elena Schwarz
Concerts arts et lettres 2013/2014 9/9 Hindemith String Trio De formation récente, le Hindemith String Trio réunit trois remarquables instrumentistes. Interprètes inspirés du répertoire de la musique de chambre, ils se sont vu distingués, l’un après l’autre, de prix de grand renom comme ceux décernés par les Concours ARD (Münich), Tchaïkovski (Moscou) ou Naumburg (New-‐York). Longtemps associés, chacun de leur côté, à d’excellents ensembles de musique de chambre, ils décident d’un commun accord de se faire les ardents défenseurs de la très exigeante littérature écrite pour le trio à cordes. Plus particulièrement des pages qui tendent à être délaissées comme celle d’Alessandro Rola, Ernst Toch, Mieczeslaw Weinberg, Franz Krommer ou Paul Hindemith. C’est d’ailleurs à ce dernier qu’ils rendent hommage en adoptant son nom, celui du charismatique professeur de la Berliner Universität der Künste, fameuse institution qui les voit, aujourd’hui, enseigner tous trois à leur tour. Latica Honda-‐Rosenberg naît en Allemagne et, entourée de parents musiciens, se met à jouer au violon à l'âge de quatre ans. Peu après, elle suit les cours de Tibor Varga à la Musikhochschule de Detmold avant de devenir l’élève de Zakhar Bron à Madrid puis à Lübeck. Lauréate du Concours Tibor Varga et Deuxième Prix du Concours Tchaïkovski (1998), elle connaît depuis lors une remarquable carrière tant de soliste que de chambriste. Latica Honda-‐Rosenberg partage également son talent avec de nombreux élèves auxquels elle dispense son enseignement, notamment, depuis 2009, à l’invitation de l’Universität der Künste de Berlin. Instrumentiste engagé sur de nombreux fronts, Hartmut Rohde fait preuve d’une inlassable énergie. Interprète curieux, il porte un vif intérêt aux questions d’ordre historique, à leur effets sur les différents styles musicaux, notamment l’influence et la persistance de la rhétorique musicale
Concerts arts et lettres 2013/2014 9/9 baroque et classique sur le répertoire romantique. Chambriste convaincu, il s’associe aux meilleurs talents pour des programmations à chaque fois originales et renouvelées. Son champ d’interprète s’étend également à la musique contemporaine dont il se fait le défenseur convaincu. La carrière de soliste de Harmut Rohde le voit à l’affiche des plus prestigieuses affiches de la scène internationale. Il ne néglige pas pour autant le monde de l’enseignement où son sens de la pédagogie est particulièrement recherché. Né à Hambourg, Jens Peter Maintz bénéficie de l’enseignement de David Geringas, puis des conseils de Heinrich Schiff, Frans Helmerson, Boris Pergamenschikow et Siegfried Palm. Lauréat du Concours ARD de Münich (1994), il voit sa carrière le mener, depuis lors, dans le monde entier aux côtés des phalanges orchestrales les plus renommées. Il tient également le premier pupitre de violoncelle du Deutsches Symphonie Orchester Berlin (DSO) et de l’Orchestre du Festival de Lucerne. Interprète fidèle du répertoire de musique de chambre, il s’engage successivement au sein d’ensembles comme le Trio Fontenay ou aux côtés des meilleurs chambristes du moment. En 2004, il prend la succession de Wolfgang Boettscher au sein de l’Universität der Künste de Berlin.
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