HISTOIRE DE FRANCE ET D'ESPAGNE - MANUEL - VOLUME 2 - JEAN-BASTIEN URFELS

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HISTOIRE DE FRANCE ET D'ESPAGNE - MANUEL - VOLUME 2 - JEAN-BASTIEN URFELS
CURRICULUM MIXTE BATXIBAC

HISTOIRE DE FRANCE
   ET D’ESPAGNE

  MANUEL – VOLUME 2
         (1º et 2º Batxibac)

   JEAN-BASTIEN URFELS
         Septembre 2014
HISTOIRE DE FRANCE ET D'ESPAGNE - MANUEL - VOLUME 2 - JEAN-BASTIEN URFELS
HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

Sommaire

CONTEXTUALISATION : l’Europe au XIXº siècle                                             PAGE 3

CHAPITRE 4 : la France à la recherche d’un régime stable (1848-1879)                   PAGE 4

I. La Seconde République : 1848-1852                                                    PAGE 5
         Vers l’épreuve externe                                                         PAGE 7
II. Le Second Empire : 1852-1870                                                        PAGE 9
         Vers l’épreuve externe                                                        PAGE 11
III. Les débuts de la Troisième République : 1870-1879                                 PAGE 13
         Vers l’épreuve externe                                                        PAGE 15

CHAPITRE 5 : la difficile marche de l’Espagne vers le libéralisme (1833-74)
                                                                  PAGE 17

I. La construction de l'Etat libéral (1833-1868)                                       PAGE 18
         Vers l’épreuve externe                                                        PAGE 24
II. Le Sexennat démocratique (1868-1874)                                               PAGE 26
         Vers l’épreuve externe                                                        PAGE 31
III. Les débuts de la Restauration monarchique (1874-1898)                             PAGE 33
         Vers l’épreuve externe                                                        PAGE 37

                    Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat
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HISTOIRE DE FRANCE ET D'ESPAGNE - MANUEL - VOLUME 2 - JEAN-BASTIEN URFELS
HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

      CONTEXTUALISATION : l’Europe au XIXº siècle

I. Les révolutions libérales.

       En 1815 le Congrès de Vienne redessine la carte de l’Europe et impose le
       retour à la monarchie d’Ancien Régime dans de nombreux États.
       Ce nouvel équilibre est garanti par la Sainte-Alliance qui vise à empêcher le
       retour des idées révolutionnaires.
       Mais la Révolution française et les guerres napoléoniennes ont exporté
       durablement les idées libérales : liberté, égalité civile, souveraineté nationale.
       Ces idées vont ressurgir sous la forme de vagues révolutionnaires :
           • en 1820-23 : en Espagne ;
           • en 1830 : après la révolution des Trois Glorieuses en France ;
           • en 1848 : après la révolution de Février en France qui lance le
               « Printemps des peuples » dans toute l’Europe.

II. Nations et nationalismes.

      L’autre héritage de l’époque révolutionnaire est l’affirmation des sentiments
      nationaux (Espagne, 1808-1812).
      Dès 1830, des États deviennent indépendants, comme la Grèce et la Belgique.
      Deux projets nationaux vont surgir et se développer jusqu’en 1870-71 :
          • l’unité allemande autour de la Prusse : projet impulsé par Bismarck
             contre l’Autriche puis la France qui aboutit à la proclamation de l’Empire
             allemand en janvier 1871 ;
          • l’unité italienne autour du Piémont-Sardaigne : projet impulsé par
             Cavour et Victor-Emmanuel II qui aboutit en 1870.

III. L’industrialisation et ses conséquences.

       Dès le milieu du XVIIIº siècle, l’industrialisation lancée en Angleterre se
       répand progressivement en Europe autour du textile et de la sidérurgie :
           • cette industrialisation permet de mécaniser la production, d’augmenter
              la productivité et une nouvelle organisation du travail : en usine, puis
              à la chaîne (début XXº siècle) ;
           • les progrès techniques permettent une révolution des transports ;
           • le charbon, puis le pétrole et l’électricité en sont les sources d’énergies.
       L’industrialisation entraîne des bouleversements :
           • économiques : essor des échanges internationaux et du capitalisme ;
           • sociaux : affirmation de la bourgeoisie et de la classe ouvrière ;
           • idéologiques : le mouvement ouvrier s’organise (syndicalisme) et le
              socialisme théorise les besoins d’égalité et de progrès social des
              classes laborieuses.

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                CHAPITRE 4 :
La France à la recherche d’un régime stable
                 (1848-1879)

              Problématique :
  comment les Français ont-ils cherché
à établir un consensus politique durable ?

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              I. La Seconde République : 1848-1852.
               Comment expliquer l’échec de la Seconde République ?

La monarchie de Juillet, mise en place après les Trois Glorieuses (1830), et dirigée
par le roi Louis-Philippe s’effondre victime d’une crise :

- économique et sociale : mauvaises récoltes (disette), misère ouvrière et
chômage depuis 1846-1847 ;
- politique : le suffrage censitaire, la répression, et la limitation du droit
d’association et de la liberté de la presse provoquent une forte opposition.

Les 22, 23, et 24 février 1848, une révolution éclate à Paris qui renverse le pouvoir.

1. La République démocratique et sociale.

       Un gouvernement provisoire est mis en place :

                  dirigé par le poète Lamartine et composé de républicains
                  modérés, de démoc’-soc’ et de socialistes (Louis Blanc) ;
                  il prend une série de mesures décisives :
                       • démocratiques : rétablissement des libertés publiques,
                          suffrage universel masculin, abolition de l’esclavage ;
                       • sociales : droit au travail, journée de travail limitée.

       La Commission du Luxembourg est formée :

                  présidée par Louis Blanc ;
                  cherche à résoudre la question sociale : chômeurs employés pour
                  des grands travaux publics dans des Ateliers nationaux.

2. La dérive conservatrice.

       Un tournant, les élections du printemps 1848 :

                  majorité : républicains conservateurs et monarchistes portés au
                  pouvoir par le monde rural ;
                  ils changent d’orientation : suppression des ateliers nationaux ;
                  les ouvriers parisiens se révoltent (juin 1848) et sont réprimés.

       Le régime se coupe progressivement des classes populaires :

                  décembre 1848 : élection présidentielle au suffrage universel ;
                      • Louis-Napoléon Bonaparte est élu avec le soutien des
                         monarchistes et des conservateurs (Parti de l’Ordre) ;
                      • ses proches forment le parti de l’Élysée (Morny) ;
                  suffrage universel restreint par la loi du 31/05/1850 :
                      • portée par la majorité conservatrice à l’Assemblée (Thiers);
                      • condamnée a posteriori par Louis-Napoléon Bonaparte ;
                      • 1/3 de l’électorat de 1848 désormais exclu pour priver
                         l’extrême-gauche républicaine de ses soutiens.

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3. La fin de la République.

       Le conflit entre le Président et l’Assemblée :

                  Louis-Napoléon Bonaparte veut modifier la constitution pour être
                  élu une seconde fois ;
                  refus systématique de l’Assemblée ;
                  2/12/1851 : Louis-Napoléon Bonaparte lance un coup d’État ;
                      • répression des opposants à Paris et en province ;
                      • dissolution de l’Assemblée ;
                      • suffrage universel rétabli et annonce d’un plébiscite.

       De la République à l’Empire :

              20/12/1851 : plébiscite confiant tous les pouvoirs à Louis-Napoléon
              Bonaparte pour modifier la constitution de 1848 ;
              il devient président pour dix ans, nommé « Prince-président » et
              gouverne sans parlement ;
              après une campagne active et le plébiscite victorieux du 2/12/1852 :
                  • le Second Empire est proclamé ;
                  • Louis-Napoléon Bonaparte devient Napoléon III.

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                            Vers l’épreuve externe.

                Exercice 1. Commentaire de documents.
Option A. Gravure de Boisredon, Le vote ou le fusil, 1848, BNF, Paris.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant en quoi les débuts de la
Seconde République ont permis l’extension de la démocratie et des droits sociaux.

Option B. Discours d’Adolphe Thiers en faveur de la loi adoptée le 31 mai 1850.

M. Thiers. […] Maintenant, ces hommes que nous avons exclus, sont-ce les pauvres ?
Non. Ce n’est pas le pauvre, c’est le vagabond, qui souvent, par des moyens licites ou
illicites, gagne des salaires considérables, mais qui ne vit pas dans un domicile à lui
appartenant […] ce sont ces hommes qui méritent ce titre, l’un des plus flétris de
l’histoire, entendez-vous, le titre de multitude.
[…] les vrais républicains, redoutent la multitude, la vile multitude, qui a perdu toutes
les républiques. […]
(Applaudissements et bravos répétés sur tous les bancs de la majorité.) […]
M. Thiers. […] Ce n’est pas le nom du peuple que j’ai prononcé […] ; j’ai dit c’est la vile
multitude ; ce n’est pas là le peuple, ce n’est pas le vrai peuple. […] Tant pis pour ceux
qui veulent défendre la multitude, je leur laisse cet honneur, quelque nom qu’ils
portent. […] ; ce n’est pas le peuple, le vrai peuple qui incendie les palais, les statues,
égorge à Paris, qui verse le sang… A droite. C’est vrai ! c’est vrai ! […]
M. Thiers. Le peuple, le vrai peuple, celui que nous voulons appeler dans les comices,
ce vrai peuple, il souffre des crimes de ce que j’appelle la multitude. […]
(A droite. Très-bien !) […].
                                  Discours publié dans le Moniteur universel, 25 mai 1850.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la dérive
conservatrice et la chute de la Seconde République.

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                              Exercice 2. Rédaction.

Option A. L’échec de la Seconde République (1848-1852).

Chronologie indicative :
Février 1848 : révolution à Paris et proclamation de la Seconde République
Juin 1848 : révolte ouvrière réprimée à Paris
Décembre 1848 : élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence
31/05/1850 : loi restreignant le suffrage universel
2/12/1852 : proclamation du Second Empire

Option B. Le coup d’État du 2 décembre 1851.

Chronologie indicative :
Décembre 1848 : élection de Louis-Napoléon Bonaparte à la présidence.
31/05/1850 : loi restreignant le suffrage universel
2/12/1851 : coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte
20/12/1851 : premier plébiscite
2/12/1852 : proclamation du Second Empire

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                 II. Le Second Empire : 1852-1870.
                Comment expliquer la longévité du Second Empire ?

1. L’Empire autoritaire (1852-1860).

       Le césarisme démocratique :

              un régime autoritaire :
                  • Napoléon III détient l’essentiel des pouvoirs ;
                  • opposition réprimée : exil (V. Hugo), déportations (Algérie et
                     Guyane) ;
                  • atteintes aux libertés :
                             presse soumise à l’autorisation préalable ;
                             liberté de réunion limitée ;
              instrumentalisation du suffrage universel :
                  • institutions parlementaires encadrées : leur pouvoir est limité ;
                  • candidats officiels soutenus par les autorités ;
                  • plébiscites pour donner une légitimité populaire au régime.

       Un contexte favorable :

              prospérité économique et accélération de l’industrialisation ;
              le régime en profite pour encourager l’activité et moderniser
              (Haussmann à Paris) ;
              popularité assurée auprès de certaines couches sociales :
                 • masses rurales rassurées par le retour à l’ordre ;
                 • industriels et capitalistes favorisés par le régime ;
                 • conservateurs catholiques.

2. L’Empire libéral et la chute du régime (1860-1870).

       L’usure du pouvoir :

              l’Empereur se coupe de certains soutiens :
                  • industriels hostiles au libre-échange (1860 avec l’Angleterre) ;
                  • catholiques hostiles à la politique en Italie ;
              l’opposition (républicains et monarchistes) progresse à chaque
              élection ;
              maladie de Napoléon III qui le pousse à envisager l’abdication.

       Une libéralisation progressive :

              le régime se libéralise peu à peu :
                  • plus de pouvoirs aux députés : droits d’adresse, puis
                      d’interpellation ;
                  • plus de libertés : droit de grève (1864), amnistie, loi sur la
                      presse, liberté de réunion.
              accélération après les législatives de 1869 :
                   • poussée des opposants mais aussi des bonapartistes
                       libéraux ;

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

           •      nouvelle vague de démocratisation vers le parlementarisme :
                  initiative des lois pour le Corps législatif et responsabilité des
                  ministres.

L’effondrement brutal du régime :

      l’Empire conserve sa popularité malgré les difficultés :
          • victoire éclatante du plébiscite de 1870 ;
          • confirmation que les réformes libérales sont populaires ;
      mais en juillet 1870 éclate la guerre contre la Prusse :
          • 2/09/1870 : Napoléon III est battu et fait prisonnier à Sedan ;
          • 3/09/1870 : la III° République est proclamée à Paris.

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                     Vers l’épreuve externe.

            Exercice 1. Commentaire de documents.
Option A.

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Questions :
a) Présenter chaque document et indiquer son idée principale.
b) Expliquer le contexte historique des deux documents.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant la manipulation du suffrage
universel et de la souveraineté nationale sous le Second Empire.

Option B. Les résultats du plébiscite de 1870.

                                          Abstentions
                                             18%
                                  NON
                                  14%
                                                 OUI
                                                 68%

                                                                                        .

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la
libéralisation du régime impérial et ses conséquences.

                               Exercice 2. Rédaction.
Option A. L’évolution politique sous le Second Empire (1852-1870).

Chronologie indicative :
2/12/1852 : proclamation du Second Empire
1853 : Haussmann nommé préfet de la Seine (Paris)
1860 : signature du traité de libre-échange avec l’Angleterre
1864 : droit de grève
1869 : élections législatives marquant les progrès de l’opposition

Option B. La chute du Second Empire.

Chronologie indicative :
1869 : élections législatives marquant les progrès de l’opposition
1870 : victoire de Napoléon III lors du plébiscite sur la libéralisation du régime
2/09/1870 : défaite de Sedan
3/09/1870 : Napoléon III, prisonnier, est transféré en Prusse
4/09/1870 : proclamation de la Troisième République

                     Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat
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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

 III. Les débuts de la Troisième République : 1870-1879.
     Pourquoi la mise en place de la Troisième République a-t-elle été difficile ?

1. La difficile mise en place du régime (1870-1875).

       L’instabilité politique :

              un gouvernement de Défense nationale est constitué :
                  • les Prussiens assiègent Paris et écrasent les armées
                    françaises ;
                  • des généraux hostiles à la République se rendent (Bazaine) ;
                  • échec de la tentative de libérer Paris et de reprendre la lutte ;
                  • l’armistice est signé le 28 janvier 1871 malgré l’opposition du
                    ministre de l’Intérieur Gambetta ;
              une nouvelle assemblée est élue en février 1871 :
                  • majorité de monarchistes siégeant à Bordeaux puis Versailles
                    ;
                  • Thiers est nommé « chef du pouvoir exécutif» et négocie
                    avec Bismarck la paix signée en mai 1871 ;
              la Commune de Paris :
                  • les Parisiens refusent la défaite et une dérive monarchique du
                    régime : c’est la révolution de la Commune (mars – mai 1871) ;
                  • sur ordre de Thiers, les troupes fidèles à l’Assemblée écrasent
                    dans le sang la Commune à partir du 21 mai 1871 (« Semaine
                    sanglante », 21-28 mai 1871).

       Les tentatives de restauration monarchique :

              nommé Président de la République, Thiers essaie de convaincre
              l’Assemblée de l’impossibilité d’une restauration ;
              il est remplacé par Mac-Mahon élu en 1873 pour sept ans ;
                   • politique d’ « ordre moral » pour préparer la restauration ;
                   • impossible vu les désaccords entre légitimistes et
                       orléanistes.

2. La conquête de la République par les républicains (1875-1879).

       Les lois constitutionnelles de 1875 :

               votées grâce aux voix orléanistes (Thiers) et républicaines ;
               confirmation de la forme républicaine du régime ;
               République démocratique et parlementaire :
                   • Parlement bicaméral élu au suffrage universel ;
                   • Gouvernement investit et renversé par le Parlement ;
                   • Président de la République sans véritable pouvoir (sauf
                      dissolution de la Chambre) et élu par le Parlement.

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

Face aux monarchistes divisés, les républicains conquièrent les institutions :

       les chefs républicains (Gambetta et Jules Ferry) veulent une
       République gouvernée par les Républicains :
           • attitude plus prudente, d’où leur surnom d’ « opportunistes » ;
           • conquête des campagnes pour contrôler légalement le
              régime ;
       les grandes institutions sont conquises par les républicains :
           • 1876 et 1877 : Chambre des députés contre Mac-Mahon ;
           • 1879 : conquête du Sénat et de la Présidence de la République
              après la démission de Mac-Mahon, remplacé par Jules Grévy.

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                            Vers l’épreuve externe.

                Exercice 1. Commentaire de documents.
Option A. Les élections de février 1871.

                                Source : wikipédia
(http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lections_l%C3%A9gislatives_fran%C3%A7ai
                                  ses_de_1871)

Questions :
a) Présenter le document et indiquer son idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée expliquant pourquoi les débuts de la
Troisième République ont été difficiles.

Option B. Message de Mac-Mahon aux chambres du 18 mai 1877.

[Le président de la République expose son point de vue sur le fonctionnement des
institutions et annonce l'ajournement des chambres.]
J’ai du me séparer du ministère que présidait M. Jules Simon et en former un nouveau.
Je dois vous faire l’exposé sincère des motifs qui m’ont amené à prendre cette
décision.
[…] Avec les élections de l’année dernière, j’ai voulu choisir pour ministres des
hommes que je supposais être en accord de sentiments avec la majorité de la
Chambre des Députes. J’ai formé, dans cette pensée, successivement deux
ministères. […]
[…] ni l’un ni l’autre de ces ministères n’a pu réunir dans la Chambre des députés, une
majorité solide acquise à ses propres idées. […]
Ni ma conscience, ni mon patriotisme ne me permettent de m’associer, même de loin
et pour l’avenir, au triomphe de ces idées. Je ne les crois opportunes ni pour
aujourd’hui ni pour demain. […] Tant que je serai dépositaire du pouvoir j’en ferai
usage dans toute l’étendue de ses limites légales, pour m’opposer à ce que je regarde
comme la perte de mon pays.
Mais je suis convaincu que ce pays pense comme moi. Ce n’est pas le triomphe de
ces théories qu’il a voulu aux élections dernières. […] S’il était interrogé de nouveau et
de manière à prévenir tout malentendu, il repousserait, j’en suis sûr, cette confusion.

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée répondant au sujet suivant : la conquête
de la République par les républicains (1875-1879).

                             Exercice 2. Rédaction.

Option A. La Commune de Paris (mars-mai 1871).

Chronologie indicative :
Septembre 1870 : début du siège de Paris
28/01/1871 : armistice entre la France et la Prusse
Février 1871 : majorité monarchiste à l’Assemblée
Mars 1871 : proclamation de la Commune de Paris
21/05/1871 : début de la répression ordonnée par Thiers

Option B. Les débuts de la Troisième République (1870-1879).

Chronologie indicative :
4/09/1870 : proclamation de la Troisième République
Février 1871 : majorité monarchiste à l’Assemblée
Mars-mai 1871 : Commune de Paris
1875 : vote des lois constitutionnelles
1879 : Jules Grévy Président de la République

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                   CHAPITRE 5 :
        La difficile marche de l’Espagne
               vers le libéralisme.
                    (1833-1874)

                  Problématique :
quelles difficultés l’Espagne a-t-elle rencontrées
        pour construire un État libéral ?

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       I. La construction de l'Etat libéral (1833-1868).
  Comment l’Ancien régime s’est-il définitivement effondré en Espagne et par quelle
                 organisation politico-sociale a-t-il été remplacé ?

1. La difficile mise en place d’une monarchie libérale (1833-1856).

1.1. La révolution libérale (1833-1843).

      Le rôle de la première guerre carliste (1833-1840) :

                  deux mouvances opposées :
                     • carlistes, « Dios, Patria, Fueros y Rey » :
                               Carlos María Isidro seul roi légitime ;
                               défense de l’absolutisme et de l’Ancien régime :
                               Eglise catholique, société d’ordres, fueros ;
                               hétérogénéité : clercs, nobles, paysans et artisans
                               pauvres redoutant les effets de la réforme agraire
                               promue par les libéraux ou écrasés d’impôts ;
                     • partisans d’Isabelle :
                               régente María Cristina et son entourage ;
                               fonctionnaires réformistes ;
                               bourgeoisie et travailleurs urbains espérant une
                               évolution libérale ;
                  étapes du conflit :
                     • 1833-1835, la guerre se fixe au nord :
                               zones carlistes : Pays basque et Navarre, une partie
                               des pré-Pyrénées catalanes ;
                               Carlos gouverne en Navarre en tant que Charles V ;
                               plusieurs succès carlistes (Tolosa, Durango,
                               Vergara), mais échec devant Bilbao ;
                     • 1835-1837, de nouveaux fronts s’ouvrent et le camp
                        d’Isabelle se renforce :
                               Cabrera réunit les foyers carlistes (bas-Aragon,
                               Maestrazgo et nord du pays valencien) ;
                               expéditions carlistes de Gómez (fin juin 1836) et de
                               Charles V (1837) qui échoue à conquérir Madrid ;
                               succès des partisans d’Isabelle, aidés par les
                               puissances       étrangères    (Angleterre,   France,
                               Portugal), comme Espartero à Luchana (1836) ;
                     • 1838 à 1840, effondrement du mouvement carliste :
                               tensions (ultras/partisans d’un compromis), manque
                               d’unité du commandement et isolement (embargo) ;
                               Paix de Vergara (31/08/1840) entre Maroto et
                               Espartero : respect des fueros basques et navarrais
                               et reclassement des carlistes dans l’armée ;
                               Charles V s’exile et Cabrera est vaincu en 1840.

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

Étapes de la révolution libérale (1833-1843) :

           gouvernements de transition (1833-1836) :
              • Conseil de gouvernement formé pour appuyer la régente :
                        présidé par Cea Bermúdez : absolutiste réformiste ;
                        troisième voie entre carlisme et libéralisme ;
                        quelques réformes : division en 49 provinces ;
              • sous la menace carliste et la pression populaire, la régente
                 accepte l’alliance avec les libéraux :
                        Martínez de la Rosa (modéré) au gouvernement ;
                        Statut Royal (1834) : compromis absolutisme/
                        libéralisme, souveraineté partagée roi/Cortès,
                        bicaméralisme, suffrage censitaire (16000 votants) ;
                        divisions : modérés/progressistes (Mendizábal) ;
              • climat révolutionnaire dans plusieurs villes :
                        menace carliste provocant une radicalisation (1834,
                        émeutes anticléricales à Madrid).
                        diffusion des idées progressistes grâce au retour de
                        certaines libertés (presse et réunion) ;
                        revendications : constitution de Cadix, réunion de
                        Cortes, milice nationale.
           progressistes au pouvoir (1835-1837) :
              • révoltes urbaines (été 1835) : la régente choisit
                 Mendizábal ;
              • opposition de la cour et des modérés à Mendizábal
                 aboutissant à son renvoi et à une seconde crise en 1836 :
                        nouveau soulèvement urbain : constitution de
                        Juntes ;
                        révolte de La Granja contraignant la régente à céder :
                        constitution       de    Cadix      rétablie,      Cortès
                        constituantes convoquées et Calatrava à la tête du
                        gouvernement ;
                 • démantèlement de l’Ancien Régime pour créer une
                    monarchie libérale, constitutionnelle et parlementaire :
                            réforme agraire : régime seigneurial et majorats
                            supprimés, désamortissement ;
                            libéralisation économique : Mesta abolie, liberté
                            des prix, de l’industrie et du commerce,
                            douanes intérieures et dîmes supprimées ;
                            lois libérales (censure supprimée, cens élargi) et
                            constitution de 1837 (souveraineté nationale,
                            droits, séparation des pouvoirs et neutralité de
                            l’Etat, mais bicaméralisme et exécutif fort) ;
           modérés au pouvoir (1837-1840) :
                 • retour des modérés aux élections après la constitution ;
                 • annulation de certaines réformes progressistes :
                            régime électoral plus restrictif, liberté de la
                            presse limitée et rétablissement des dîmes ;
                            loi sur l’administration municipale (1840) :
                            maires des chefs-lieux de province nommés ;
                            vague de protestation (Barcelone) : la régente
                            nomme Espartero au gouvernement ;
                 • exil de María Cristina après son refus de retirer la loi
                    municipale ;

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          régence d’Espartero (1840-1843) :
                • un militaire progressiste au pouvoir :
                          nommé régent en 1841 ;
                          après de nouvelles élections, les progressistes
                          sont majoritaires aux Cortès ;
                          rétablissement des décisions de 1835-1837 ;
                • dérive autoritaire et chute d’Espartero :
                          Espartero se coupe des progressistes :
                          mauvaises relations avec les Cortes, entourage
                          de      militaires    (ayacuchos),     répression
                          (Barcelone, 1842) ;
                          progressistes       et      modérés      agissent :
                          soulèvements urbains à partir de mai 1843 et
                          pronunciamientos          (nouvelle     génération
                          d’officiers : Narváez, O’Donnel, Prim et
                          Serrano) ;
                • Espartero s’exile et Isabelle II est proclamée reine.

La décennie modérée (1844-1854) :

          élections de 1844 donnant la majorité aux modérés qui forment
          nouveau gouvernement présidé par Narváez ;
                 • programme : fonder un Etat libéral, mais contre les
                     tentations        révolutionnaires,       sociales       ou
                     démocratiques :
                             principes défendus : ordre, propriété et autorité ;
                             libertés individuelles limitées ;
                             défense de l’Etat confessionnel ;
                             souveraineté partagée : Cortès/couronne ;
                 • régime modéré mis en place par une série de réformes :
                             constitution (1845) : exécutif renforcé         (roi
                             nomme ministres, sénateurs, dissout les Cortès,
                             veto) ;
                             catholicisme religion d’Etat et concordat de
                             1851 (congèle la vente des biens de l’Eglise) ;
                             droits de 1837 reconnus mais lois les limitant
                             (contrôle de la presse, 1845) ;
                             limitation des mécanismes électoraux : loi de
                             1846 (électorat divisé par 6), élections locales
                             contrôlées (pressions du gouverneur civil,
                             corruption et clientélisme) ;
                             réseaux d’influence à la cour (camarilla) et
                             interventions de la couronne dans le jeu
                             politique ;
                 • renforcement du centralisme :
                             pouvoir accru de l’administration centrale :
                             maires nommés (loi d’administration locale,
                             1845) et réforme fiscale de Mon-Santillán;
                             projet de système national d’instruction publique
                             (Loi Moyano de 1857) ;
                             unification des lois : Code pénal (1848), projet de
                             Code civil ;
                             instruments de répression : suppression de la
                             Milice et création de la Garde civile (1844) ;
                 • répression des révolutions (Madrid, 1848) ;

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                                         20
HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

           crise du système modéré :
                  • facteurs d’impopularité croissante :
                              instabilité : 10 gouvernements de 1844 à 1851 ;
                              corruption des milieux dirigeants (María Cristina
                              rentrée en 1848) ;
                  • échec de Bravo Murillo :
                              1er ministre après Narváez en 1851 ;
                              projet de créer une dictature technocratique ;
                              opposition parlementaire qui provoque sa
                              chute ;
                  • modérés divisés en trois tendances :
                              conservateurs favorables à un rapprochement
                              avec les carlistes (Balmes) ;
                              centristes à l’origine de la plupart des réformes
                              modérées (Mon et Narváez) ;
                              puritains favorables à une alliance avec les
                              progressistes et opposés à l’autoritarisme
                              (généraux Serrano et O’Donnel) ;
                  • opposition au régime :
                              carlistes : minoritaires ;
                              modérés puritains et progressistes ;
                              démocrates : extrême-gauche radicalisée dès
                              1835-1837 dans les villes (Barcelone) défendant
                              la souveraineté populaire, les libertés, la
                              démocratie locale, les droits sociaux et la liberté
                              de culte ;
                              républicains : démocrates les plus radicaux ;
           révolte de 1854 :
                  • juin-juillet     1854 :     O’Donnel,      progressistes   et
                      démocrates déclenchent le pronunciamiento de
                      Vicálvaro ;
                  • Cánovas del Castillo rédige le Manifeste de Manzanares
                              retour à la lettre de la constitution de 1845 ;
                              parlementarisme véritable, sans camarilla ;
                              mesures libérales : abolition de la loi électorale,
                              libertés locales, rétablissement de la milice
                              nationale.

Le biennat progressiste (1854-1856) :

           progressistes au pouvoir :
              • conséquences de la révolte de 1854 :
                        Espartero devient 1er ministre ;
                        O’Donnel ministre de la guerre forme l’Union
                        libérale (puritains + aile droite progressiste) ;
                        victoire progressiste au Congrès des députés et
                        quelques démocrates élus ;
              • réformes :
                        politiques : Milice nationale et Loi municipale
                        (élection des maires) rétablies, préparation d’une
                        constitution jamais appliquée mais plus libérale ;
                        économiques : désamortissement (Madoz, 1855),
                        investissements (rail, reforestation, infrastructures),
                        recherche d’investissements (sociétés par actions,
                        avantages aux étrangers).

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

                 crise et chute du biennat progressiste :
                     • contexte difficile et troublé par la question sociale :
                                malaise ouvrier du aux crises et à un capitalisme
                                sans encadrement légal : grèves et révoltes
                                (Catalogne, 1855), revendications nouvelles (droit
                                d’association, limitation de l’horaire légal de travail) ;
                                contestation dans les campagnes fragilisées par les
                                crises et les désamortissements (révolte de 1857 en
                                Andalousie) ;
                                tentative de freiner la contestation ouvrière : Loi sur
                                le travail (création d’associations ouvrières) ;
                     • désunion des progressistes face à la crise :
                                aile gauche : se rapproche des démocrates ;
                                aile modérée : rapprochement avec l’Union libérale ;

Chute des progressistes : démission d’Espartero remplacé par O’Donnell qui
réprime les contestations et suspend l’élaboration de la nouvelle constitution.

2. La monarchie en crise (1856-1868).

2.1. Les gouvernements unionistes (1856-1863).

          Stabilisation intérieure :

                 O’Donnel assure une relative stabilité pendant sept ans ;
                 politique visant à trouver un nouvel équilibre couronne/parlement :
                     • dissolution des Cortès évitée ;
                     • retour du débat parlementaire ;
                     • acceptation de l’opposition parlementaire, même limitée
                         par le contrôle gouvernemental sur les élections.

          Politique de prestige à l’extérieur :

                 expéditions : Cochinchine (1858-1863), Mexique (1862), Saint-
                 Domingue, Pérou (guerre en 1866) ;
                 affirmation territoriale et commerciale au Maroc (1859-1860) :
                         victoires (Tetuán), extension de Ceuta et contrôle d’Ifni ;
                         véritable engouement populaire renforçant le nationalisme
                         et le prestige des militaires (général Prim).

Décomposition du bloc unioniste qui se fractionne en clans rivaux : la cour
cesse de soutenir O’Donnel qui présente sa démission en 1863.

2.2. L’effondrement du régime sous les gouvernements modérés (1863-1868).

          Retour de l’autoritarisme :

                 les modérés reviennent avec Narváez ;
                 retour aux principes du modérantisme et politique plus autoritaire :
                     • exercice du pouvoir en marge de la vie parlementaire ;
                     • répression de toutes les oppositions : révolte étudiante
                         (1865 à Madrid : 9 morts, 100 blessés) ou soulèvement des
                         sergents de San Gil (66 exécutions).

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

La montée des oppositions dans un contexte de crise :

      oppositions multiples :
          • démocrates/républicains : clandestinité et insurrection ;
          • progressistes (Prim) : même attitude après 1865-1866
              (boycott des élections) ;
          • unionistes : opposition ouverte (O’Donnell) ;
      1867 : pacte d’Ostende Démocrates-Progressistes prévoyant la
      destitution d’Isabelle II, des Cortes constituantes au suffrage
      universel, une unité d’action ;
      vers 1866, triple crise économique :
          • financière : chute à la bourse des investissements
              ferroviaires, crise des banques et gel du crédit ;
          • industrielle : pénurie de coton (Guerre de Sécession),
              hausse du prix des importations, affectant surtout le textile
              catalan ;
          • agricole : mauvaises récoltes et hausse des prix (x2 1865-
              1868) ;
      conséquences : hausse du chômage urbain, chute du niveau de
      vie et climat de tension sociale.

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                           Vers l’épreuve externe.

               Exercice 1. Commentaire de documents.
Option A. La 1ère guerre carliste (http://angelluisgonzalez.blogspot.com.es).

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir du document proposé et de vos connaissances personnelles, rédiger en
vingt lignes environ une réponse argumentée au sujet suivant : la première guerre
carliste, causes, déroulement et conséquences (2,5 points).

Option B. Constitution espagnole de 1837.
Art. 2. Tous les Espagnols peuvent imprimer et publier librement leurs idées sans
censure préalable, dans le respect des lois. […]
Art. 5. Tous les Espagnols sont admissibles aux emplois et charges publics selon leurs
mérites et leurs capacités. […]
Art. 11. La nation s’engage à entretenir le culte et les ministres de la religion
catholique. […]
Art. 12. Le pouvoir de faire les lois réside dans les Cortés et dans le roi.
Art. 13. Les Cortés sont composées de deux co-législateurs : le Sénat et le Congrès
des députés. […]
Art. 45. Le pouvoir de faire exécuter les lois réside dans le roi.

Questions :
a) Présenter le document et indiquer l’idée principale.
b) Expliquer le contexte historique du document.
c) À partir des documents proposés et de vos connaissances personnelles, vous
expliquerez en quoi ce document illustre la révolution libérale qui se déroule en
Espagne entre 1833 et 1843 (2,5 points).

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

                               Exercice 2. Rédaction.
Option A. La décennie modérée (1844-1854).

Chronologie indicative :
1844 : exil d’Espartero et proclamation de la majorité d’Isabelle
1845 : constitution modérée
1846 : loi électorale restreignant le suffrage censitaire
1851 : concordat avec le Vatican
1854 : pronunciamiento de Vicálvaro

Option B. La crise et la chute de la monarchie isabelline (1856-1868).

Chronologie indicative :
1856 : O´Donnel remplace Espartero comme chef du gouvernement
1859-1860 : campagne du Maroc
1863 : O´Donnel remplacé par Narváez
1866 : répression du soulèvement de la caserne de San Gil
1867 : Pacte d’Ostende

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

          II. Le Sexennat démocratique (1868-1874).
 Pourquoi la tentative d’établir une démocratie stable s’est-elle soldée par un échec?

1. La révolution de 1868 et ses conséquences.

1.1. La naissance du premier régime démocratique espagnol.

          Le pronunciamiento militaire :

                 19/09/1868 : l’escadre de Topete à Cadix se soulève ;
                 Prim et Serrano se joignent à l’insurrection :
                    • ils gagnent Cadix, Málaga, Almería et Carthagène ;
                    • et lancent le manifeste « España con honra » : régime
                        transitoire, libertés, Cortes au suffrage universel
                        masculin ;
                    • victoire de Puente de Alcolea.

          Le soulèvement urbain et ses conséquences :

                 nombreuses villes où se forment des Juntes locales qui
                 réclament :
                     • des libertés, la souveraineté populaire, des Cortes
                          constituantes, ou la République ;
                     • la séparation de l’Eglise et de l’Etat ;
                     • la suppression du système des quintas.
                 Isabelle s’exile et se forme un Gouvernement provisoire
                 (progressiste-unioniste) présidé par Prim avec Serrano comme
                 régent ;
                     • pour satisfaire les revendications avancées : libertés
                         publiques et convocation de Cortès constituantes ;
                     • janvier 1869 : victoire de la coalition gouvernementale
                         (unionistes, progressistes, quelques démocrates) pour une
                         monarchie parlementaire et démocratique (minoritaires :
                         républicains et carlistes) ;
                     • constitution démocratique de 1869 : droits et libertés,
                         (liberté religieuse mais entretien du culte), souveraineté
                         nationale          (suffrage      universel) ;          régime
                         parlementaire (Cortes bicamérales) roi affaibli (arbitre) ;
                 priorité de la régence : trouver un roi, mais plusieurs difficultés
                 (multiples candidats, oppositions carliste et républicaine, crise
                 économique grave).

          Un plan de réformes économiques libérales :

                 urgence : la dette publique aggravée par la crise ferroviaire ;
                 solutions :
                     • tentative de stabilisation financière : nouvelle monnaie, la
                         peseta (Figuerola), impôt personnel et direct substitué à
                         l’impôt sur la consommation ;
                     • ouverture du marché espagnol : lois sur les Mines (1871)
                         permettant les investissements étrangers et sur le Libre-
                         échange (1869) ouvrant aux textiles et céréales étrangers.

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HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

1.2. Un nouveau panorama politique.

         La droite d’opposition :

                le carlisme :
                    • participation à la vie parlementaire et aux élections ;
                    • influence : limitée au pays basque – Navarre et à d’autres
                        foyers anciennement carlistes (Catalogne et Levant) ;
                les modérés ou Isabellins :
                    • programme : retour d’Isabelle II sur le trône ;
                    • influence : soutien de la bourgeoisie rurale latifundiaire ;
                    • leader : Cánovas del Castillo.

         Le centre monarchiste-démocrate :

                unionistes (Ríos Rosas), progressistes (Prim, Sagasta, Ruiz
                Zorilla), démocrates monarchistes ;
                programme : monarchie, souveraineté nationale, libertés ;
                influence : bourgeoisie financière et industrielle, classes
                moyennes urbaines et professions libérales, part importante de
                l’armée.

         La gauche républicaine :

               Parti Républicain Fédéral (1869, scission du Parti Démocrate) :
                   • programme :
                               république fédérale (pactes entre régions) ;
                               séparation de l’Eglise et de l’Etat (laïcité) ;
                               pas d’intervention de l’armée dans la vie publique ;
                               transformation sociale (interventionnisme étatique) ;
                   • diverses tendances :
                               benévolos majoritaires : fédéralisme de « haut en
                               bas » (Pi y Margall) ;
                               intransigeants : fédéralisme de « bas en haut »
                               (Orense) ;
               républicains unitaires (Castelar) : conservateurs et centralistes.
         La question sociale :

                malaise social :
                    • crise et inégalités causant des revendications populaires :
                                paysannerie : répartition des terres (Andalousie et
                                Estrémadure) ;
                                prolétaires urbains et ouvrier : contrôle des prix, fin
                                des quintas, salaires et conditions de travail ;
                    • une partie des couches populaires frustrée par la révolution
                        après la constitution (monarchie et conservatisme) ;
                très grande conflictualité :
                    • soulèvements fédéralistes dès décembre 1868 (Cadix,
                        Málaga, Séville, etc.) et formation (mai 1869) d’un Conseil
                        Fédéral provisoire à Madrid ;
                    • échec           entraînant       une         radicalisation vers
                        l’internationalisme : première section de l’A.I.T. (Barcelone,
                        mai 1869), influence de l’anarchisme.

                  Direcció General d’Educació Secundària Obligatòria i Batxillerat
                                               27
HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

2. L’impossible monarchie démocratique : le règne d’Amédée de Savoie (1871-
1873).

2.1. Un roi pour un régime démocratique.

          Le choix du monarque :

                 Prim défend la candidature d’Amédée de Savoie :
                     • accepté par les autres puissances européennes ;
                     • affiche des convictions démocratiques ;
                     • membre d’une dynastie populaire après l’unité italienne ;
                 l’accession au pouvoir :
                     • Amédée est élu roi par les Cortes en novembre 1870 et
                        arrive en Espagne le 30 décembre ;
                     • malgré l’assassinat de Prim, il prête serment sur la
                        Constitution devant les Cortès qui se dissolvent.

          Un socle de soutien étroit :

                 soutenu      par     des       démocrates,      progressistes       et
                 unionistes regroupés en deux tendances : radicaux et
                 constitutionnels ;
                 opposition multiforme : la cour, les modérés, les républicains,
                 les carlistes, une partie de l’armée et une large fraction du peuple.

2.2. L’effondrement du règne d’Amédée de Savoie.

          L’accumulation des difficultés :

                 économiques : recours à la dette publique ;
                 politiques :
                    • modérés (Cánovas         del    Castillo)   :   préparent   la
                        restauration (prétendant,    Alphonse) et     fédèrent  les
                        mécontents (dissidents unionistes/progressistes, clergé,
                        bourgeoisie financière hostile à certaines réformes) ;
                    • soulèvement carliste (1872) au Pays Basque, en Navarre et
                        dans une partie de la Catalogne ;
                    • 1872 : nouveaux soulèvements fédéralistes, vite réprimés ;
                    • Cuba : insurrection (1868) de Céspedes marquant le début
                        de la Guerre de Dix Ans.

          La chute de la coalition gouvernementale :

                 grande instabilité : 6 gouvernements en deux ans, trois élections
                 législatives ;
                 blocage des institutions : élections boycottées par l’opposition à
                 partir de 1872.

Le 11 février 1873 : Amédée renonce au trône et quitte l’Espagne.

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                                                28
HISTOIRE DE FRANCE ET D’ESPAGNE. VOLUME 2

3. L’échec de la Première République (1873-1874).

3.1. La République démocratique et fédérale.

          La proclamation de la République :

                 11/02/1873 : les Cortes (monarchistes) proclament la République
                 Figueras (républicain fédéraliste) nommé chef du pouvoir exécutif et
                 forme un gouvernement ;
                 convocation d’élections pour des Cortès constituantes.

          Un consensus trompeur :

                 projet monarchiste : organiser le retour des Bourbons ;
                 République isolée sur le plan international (sauf EUA et Suisse) ;
                 les dirigeants républicains coupés de leur base :
                     • mouvement d’adhésion après la proclamation de la
                          République et agitation des couches populaires : Juntes,
                          insurrections (Andalousie), revendications ouvrières et
                          fédéralistes (Catalogne) ;
                     • Juntes dissoutes et répression des révoltes.

          Le projet d’une République fédérale :

                 élections aux Cortes : majorité fédéraliste, mais abstention
                 énorme (plus de 60%) ;
                  7 juin : proclamation de la République Démocratique Fédérale :
                     • Pi y Margall prend la tête du gouvernement ;
                     • projets : constitution fédérale, séparation Eglise-Etat,
                         indépendance des colonies, lois sociales, armée
                         disciplinée ;
                 certaines mesures sont prises : abolition de l’esclavage dans les
                 colonies, suppression des quintas remplacées par le volontariat ;
                 projet de Constitution (jamais adopté) :
                     • droits et libertés de 1869 ;
                     • Président de la République (exécutif) et bicaméralisme ;
                     • liberté de culte et séparation Eglise-Etat ;
                     • structure fédérale : 17 Etat-régionaux autonomes.

3.2. Le tournant conservateur et la chute du régime républicain.

          Les facteurs d’échec de la République démocratique et fédérale :

                 insurrection carliste dès 07/1873 : Catalogne, Pays Basque,
                 Maestrazgo ;
                     • véritable conflit avec des armées constituées ;
                     • zones carlistes : embryon d’Etat (jusqu’en 1876) ;
                 guerre de Cuba qui se poursuit (jusqu’en 1878) ;
                 partis monarchistes opposés aux réformes ;
                 fédéralisme qui explose à propos du soulèvement cantonal :
                     • régions                 autoproclamées             cantons
                        indépendants (Carthagène, Séville, Cadix, Grenade,
                        Salamanque, Alicante, Vaence) ;
                     • Pi y Margall refuse de réprimer le mouvement et Salmerón,
                        qui lui succède, emploie la force armée.

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