Hôpital : Emmanuel Macron en première ligne. 19 mai 2020 Le Parisien
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Hôpital : Emmanuel Macron en première ligne. 19 mai 2020 Le Parisien Le chef de l’Etat a fait son mea culpa devant des personnels soignants qui réclament une vraie revalorisation des métiers et carrières. Ce sera, promet-il, l’un des piliers du « Ségur de la santé » présenté ce mercredi en conseil des ministres. Il n'a plus le droit à l'erreur. Emmanuel Macron et l'hôpital, c'est l'histoire d'un dialogue de sourds depuis le début du quinquennat. Epuisés, démotivés par trois décennies de rigueur, les personnels soignants n'acceptent plus les demi-mesures budgétaires ou les médailles. Le président de la République l'a compris et a changé de braquet lors de sa visite surprise à l'hôpital parisien de la Pitié- Salpêtrière le 15 mai. Interpellé, parfois durement, par des médecins et des infirmières, il a promis non pas de simples « primes Covid » mais bien une revalorisation pérenne des salaires et des carrières. Ce sera le premier pilier d'un nouveau plan santé qui prévoit aussi des investissements, une gouvernance plus souple, « plus déconcentrée », et une nouvelle organisation du système de santé basée sur le territoire. Bref : plus de moyens, plus d'agilité, moins de cloisons. Mais le vrai sujet, ce sont bien les salaires. Les promesses sont faites, la méthode est posée, mais la réalité politique c'est qu'il faudra cette fois ne pas décevoir. C'est tout l'enjeu des négociations qui commenceront au ministère de la Santé, avenue de Ségur à Paris, le 25 mai. Redoutant de vaines promesses, onze syndicats, associations et collectifs viennent d'accentuer la pression en annonçant une « journée d'actions confinées » le 16 juin. Les salaires point crucial du plan. « Olivier Véran doit trouver le bon chemin, explique un conseiller gouvernemental. Sur l'aspect budgétaire, il va falloir lâcher de l'argent, mais il n'y a pas que ça, l'hôpital peut aussi être mieux organisé. » « Moins de bureaucratie, plus de soins ! Voilà ce vers quoi il faut tendre », s'enflamme un autre Marcheur. Et, à l'Elysée, on précise : « il y a des déséquilibres dans la structure des dépenses. Le Ségur de la santé, ce sera un plan global. » Face à des soignants en première ligne contre le coronavirus, le chef de l'Etat a reconnu « une erreur dans la stratégie » de sa politique de santé jusque-là : l'opération « ma santé 2022 » et les deux plans 1
d'urgence portés à l'époque par Agnès Buzyn étaient trop lents dans leurs effets bien qu'importants (primes, hausse historique des dépenses de santé, reprise d'un tiers de la dette…). Le futur « Plan Ségur » est donc condamné à être massif et aux effets rapides. L'Elysée abonde : réorganiser l'hôpital, revaloriser les salaires et les carrières, « c'est une demande sociale réclamée par tous les Français depuis leurs balcons tous les soirs à 20 heures pendant deux mois. Les salaires sont le préalable à la confiance ». C'est aussi une question de survie pour l'hôpital public contraint, faute d'être capable d'attirer du personnel, de fermer des lits, voire des services entiers. . Objectif tout boucler avant le 14 juillet. Maintenant, le président de la République veut que les choses aillent vite : le ministre de la Santé doit préciser ce mercredi matin à l'issue du Conseil des ministres la méthode et le calendrier des concertations. Emmanuel Macron s'est montré très clair devant son cabinet : il veut que tout cela soit bouclé avant le 14 juillet. En s'engageant personnellement, il crée une nouvelle fois de fortes attentes. Il faut maintenant que les actes soient à la hauteur, sinon la déception aura vite fait de réveiller une contestation elle aussi en phase de déconfinement. Véran choisit Nicole Notat pour son "Ségur de la santé" AFP/ HuffPost 20-05-2020 Première femme à diriger un syndicat majeur, la CFDT, elle aura la lourde tâche de mettre un terme à la "paupérisation" des personnels soignants en France. Soutien d’Emmanuel Macron en 2017 et première femme à diriger une grande organisation syndicale en France, la CFDT, entre 1992 et 2002, Nicole Notat a été chargée ce mercredi 20 mai d’une mission délicate : coordonner le “Ségur de la santé”, censé mettre fin à la “paupérisation” des personnels soignants. Elle promet dans un communiqué d’exercer cette mission “en ayant à cœur d’organiser l’écoute réciproque et le dialogue entre l’ensemble des parties prenantes et d’aider à la construction de conclusions le plus partagées possible”. Pendant cette période, elle s’abstiendra “de toute expression”. Une discrétion chevillée au corps depuis qu’elle a lâché les rênes de la CFDT, en 2002. Un putsch pour arriver à la tête de la CFDT ? Née le 26 juillet 1947 à Chatrice (Marne), cette Lorraine commence à travailler comme enseignante spécialisée dans l’enfance inadaptée à Bar-Le-Duc (Meuse), puis à Nancy (Meurthe-et-Moselle), avant de se jeter dans le bain syndical. En 1982, élue à la commission exécutive de la CFDT, c’est alors la seule femme de cette instance dirigeante. Et aussi la benjamine (35 ans). Dix ans plus tard, elle prend la tête de la confédération, dans des circonstances controversées quelques mois après la démission forcée de Jean Kaspar, le précédent numéro un (1988-1992). Certains militants parleront d’un “putsch”. Énergique, précise, courtoise, partisane d’un syndicalisme “partenaire” à l’allemande -“complaisant, d’accompagnement”, diront ses détracteurs, n’hésitant pas à la qualifier de “tsarine”-, Nicole Notat ne fait pas l’unanimité les premières années de son mandat, car jugée insuffisamment offensive. 2
Lors d’un congrès houleux en 1995, une majorité de congressistes (52%) estiment que le bureau national qu’elle chapeaute “n’a pas rempli le mandat qu’attendaient les syndicats” au cours des trois années précédentes. Un désaveu, d’autant que ce vote sanction est une première pour la CFDT. Partenaire privilégiée du patronat La secrétaire générale maintient toutefois son cap, approuvant quelques mois plus tard le plan Juppé sur la réforme très controversée de la protection sociale en 1995, qui déclenche alors une mobilisation sociale jamais vue depuis mai 68. Ce soutien cristallise les critiques en interne. Des militants rejoignent ou créent des syndicats SUD. Les réprobateurs partis, Nicole Notat reprend en main sa centrale, en alternant remontrances et propositions vis-à-vis des équipes gouvernementales. Dans le cadre de la “Refondation sociale” (2000) lancée par le Medef, la CFDT devient le partenaire privilégié de l’organisation patronale, signant tous les accords, au grand dam de la CGT ou de FO. “Discuter avec le patronat, ce n’est en aucun cas le dédouaner”, assure Nicole Notat en mai 2002, lors de son dernier congrès. Louis Viannet, son homologue de la CGT, dira d’elle : “C’est une femme qui n’a vraiment pas les mêmes conceptions que moi du syndicalisme, mais dont je suis obligé de reconnaître qu’elle a un certain courage de ses convictions”. Restée (très) active depuis son départ de la CFDT Une fois rendu son mandat, l’ancienne dirigeante, qui reconnaîtra avoir souffert de sexisme, fonde Vigeo, une agence internationale de notation sociale et environnementale, réalisant notamment des audits sur les discriminations en entreprise et rachetée l’an dernier par Moody’s. Parallèlement à ses fonctions au sein de cette agence, qui revendiquait, en 2019, 250 experts et une dizaine d’implantations dans le monde, Nicole Notat est restée très active. Appelant à voter “oui” à la Constitution européenne en 2005, elle participe en 2007, sous le quinquennat Sarkozy, au comité d’évaluation du Grenelle de l’environnement, et sous celui de Hollande, en 2013, intègre un groupe de réflexion lancé par le gouvernement pour favoriser l’entreprise en France. Entre 2011 et 2013, elle préside l’association “Le Siècle”, qui réunit des personnalités issues de tous les horizons (politique, économie, presse, social...). Là aussi, c’est une première pour une femme dans cette association fermée à la gent féminine jusque dans les années 1980. Sous ce quinquennat, elle a déjà été appelée à une autre mission : corédiger un rapport pour Bercy sur le rôle de l’entreprise. En 2018, l’exécutif la nomme déléguée gouvernementale à l’Organisation internationale du travail (OIT) pour représenter la France, mais fait marche arrière, en raison de “risques d’interférences potentiels” avec son activité professionnelle. Peu attirée par la politique mais proche “des idées de gauche progressistes”, elle a souvent été pressentie pour des postes ministériels sous différents gouvernements. Commentaire : En Mai 2020 le secrétaire général de la CFDT est toujours le « chouchou » du patronat pour construire avec lui des rapports sociaux particuliers. Ce n’est pas nous qui le disons c’est le Directeur de la rédaction du parisien voir l’article en annexe. Comme toujours bien évidemment en détricotant les droits et acquis sociaux des salariés. Comme quoi aussi : les responsables passent, changent mais la doctrine reste la même. La faillite menace 436 millions d’entreprises dans le monde. 18 mai OIT La crise a des répercussions particulièrement négatives sur l’économie informelle, dont dépendent plus de la moitié des travailleurs dans le monde. Plus de 436 millions d’entreprises risquent de devoir cesser leurs activités en raison de la crise actuelle, selon l’Organisation internationale du travail. L’Europe serait la deuxième région la plus touchée après les Amériques. 3
Selon le troisième rapport de l’OIT sur les effets de la pandémie sur le marché du travail, environ 232 millions de commerces de gros et de détail, 111 millions d’entreprises dans l’industrie manufacturière, 51 millions dans l’hôtellerie et 42 millions dans les autres activités commerciales, dont l’immobilier, sont en difficulté. « Des millions d’entreprises partout dans le monde sont au bord de la faillite, n’ont pas d’épargne ou d’accès aux crédits. Voilà le vrai visage du monde du travail. Et si nous ne leur venons pas en aide maintenant, elles vont tout simplement mourir », a mis en garde le directeur général de l’OIT, Guy Ryder. L’organisation basée à Genève invite dès lors les gouvernements à instaurer des mesures de relance fondées sur un haut niveau de création d’emploi et soutenues « par des politiques et des institutions du travail plus efficaces, ainsi que des systèmes de sécurité sociale plus larges et dotés de plus de moyens ». Par ailleurs, l’OIT appelle à une meilleure coordination internationale en matière de mesures incitatives et de dispositifs d’allègement de la dette, de sorte que « la reprise soit effective et durable ». Dans son rapport, l’OIT prévoit une baisse de 10,5 % du total des heures de travail dans le monde au deuxième trimestre en raison du confinement et des restrictions imposées pour freiner la propagation du virus. Ce pourcentage équivaut à 305 millions d’emplois à plein temps (une nette dégradation par rapport aux estimations du début du mois, qui se situaient à 195 millions). Les Amériques, la région la plus touchée D’un point de vue régional, l’organisation estime que les Amériques sont les plus touchées, avec une perte d’heures de travail qui devrait atteindre 12,4 % au deuxième trimestre, suivies par l’Europe, où la baisse est estimée à 11, 8 %, puis par le reste des régions, toutes supérieures à 9 %. La crise a eu des répercussions particulièrement négatives sur l’économie informelle, dont dépendent plus de la moitié des travailleurs dans le monde (plus de 2 milliards sur les 3,3 milliards au total). L’OIT estime que près de 1,6 milliard de travailleurs risquent d’essuyer des pertes de revenu massives. L’organisation calcule que durant le premier mois de confinement contre la pandémie, ces travailleurs informels (qui ne sont pas liés par un contrat) ont subi une baisse de revenus de 60 % à l’échelle mondiale. Les pourcentages sont encore plus élevés par région, avec une chute de 81 % en Afrique et dans les Amériques, et de 70 % en Europe et en Asie centrale. L’OIT informe par ailleurs que ces deux dernières semaines, la proportion de travailleurs vivant dans des pays où de nombreux secteurs ont été mis à l’arrêt par le COVID-19 est passée de 81 à 68 % — un déclin principalement imputable à l’assouplissement des restrictions en Chine. Covid : l’économie française n’est pas plus soutenue que les autres. 19 mai, 2020 -My Europe Non, l’Hexagone n’est pas le pays le plus généreux d’Europe en matière de mesures anti-récession ou de protection de l’emploi. Elle y consacre moins de moyens que l’Allemagne et le chômage partiel y compense le salaire au même niveau qu’ailleurs. Face à la pandémie du Covid 19 et à la très grave récession qu’elle engendre, les Etats européens ont tous déployés des mesures exceptionnelles de soutien à l’économie. Des soutiens budgétaires directs, des remises ou des reports d’impôts et de charges sociales, des enveloppes de prêts garantis… Pour éviter le spectre du chômage de masse, des dispositifs de chômage partiel ont été mis en place afin de garantir aux salariés le maintien d’un revenu alors que les entreprises sont à l’arrêt ou tournent au ralenti. Pour les plus fragiles d’entre elles – les PME ou les micro-entreprises – des aides d’urgence ont été par ailleurs accordées. Soutien global : la France dans la moyenne En matière de soutien global à l’économie et en ne prenant en compte que les mesures à caractère budgétaire, le gouvernement français a annoncé pour l’instant quelques 115 milliards d’euros d’aides diverses à l’activité, ce qui représente 4,7% du PIB hexagonal en 2019. Un effort important mais qui est à peine supérieur à la moyenne des financements accordés dans les quinze pays occidentaux de l’UE. La France se montre un peu plus généreuse que ses voisins britannique ou italien où les mesures avoisinent 4,5% du PIB mais son effort est très supérieur à celui de l’Espagne (3,3%), pays pourtant très sévèrement touché. 4
En revanche, l’Allemagne, dont l’économie semble pourtant à ce stade un peu mieux résister, consacre près de 6% de son produit national aux mesures de soutien (204 milliards). Mais, en la matière, la championne d’Europe est l’Autriche avec un effort supérieur à 9% du PIB. Chômage partiel : beaucoup d’indemnisés en France… La ministre française du travail Muriel Pénicaud affirme avoir mis en place le système « le plus protecteur d’Europe » en matière de chômage partiel. Ce n’est pas exact. Ce qui est vrai, c’est que le chômage partiel concernait en France, début mai, plus de 12 millions de travailleurs, 60% des effectifs du secteur privé. En Allemagne, seules 10,5 millions de personnes sont concernées, soit 28% de la main d’œuvre privée. Et les chiffres sont inférieurs en Italie ou au Royaume-Uni (un peu plus de sept millions de travailleurs indemnisés). Or, curieusement, les financements prévus en Allemagne ou au Royaume-Uni sont bien plus élevés qu’en France : 40 et 48 milliards d’euros contre 26 chez nous. Cela est dû, semble-t-il, au fait que les Français sous- estiment pour l’instant le coût global du dispositif. … mais les compensations sont comparables ailleurs Car on ne saurait dire que la France indemnise moins bien. En revanche, le gouvernement ne peut prétendre que les chômeurs partiels français sont mieux traités que les autres car la hauteur des compensations n’est pas très différente : 70% de la rémunération brute en France (soit 84% du salaire net), comme en Espagne mais moins que les 80% versés outre-Manche ou en Italie. Outre-Rhin, les bénéficiaires ne reçoivent que 60% de leur salaire net (67% s’ils ont des enfants) mais ce taux passe à 70 et 77% après quatre mois d’indemnisation. En revanche, la France se distingue par le niveau de l’indemnité mensuelle maximale : elle atteint près de 4.900 € dans l’Hexagone mais seulement 2.900 en Allemagne, 2.800 en Grande Bretagne et 1.350 en Italie. Comme souvent, au nom de l’égalité, la France traite mieux ses cadres supérieurs ! Small business : l’Allemagne championne Enfin, le gouverneur de la Banque de France estimait récemment que le pays faisait plus que ses voisins en faveur des petites entreprises. Là encore, cela ne se vérifie guère dans les chiffres. Le fonds de solidarité français pour les TPE et les indépendants se monte à 7 milliards d’euros auxquels s’ajoutent 2 milliards ciblés sur les start up. En Allemagne, ces aides directes atteignent 50 milliards et au Royaume-Uni 18 milliards (15 milliards de livres). En revanche, l’Italie et l’Espagne ne soutiennent leur PME que via des reports d’impôts ou des crédits garantis. Bref, à ce stade, il apparait que la France ne se distingue pas vraiment de ses voisins en matière de soutien à l’emploi et qu’elle est moins volontariste que les Allemands ou les Britanniques pour aider le « small business ». Mais ce qui ressort avant tout, c’est que tous les pays d’Europe occidentale ont grosso-modo déployés ces deux derniers mois le même arsenal de mesures pour amortir le choc de la récession. Pour un marché sensé être unifié, on peut déplorer l’absence d’une vraie coordination de ces mesures à l’échelle européenne. Signalons quand même que le nouveau plan européen d’aide aux régions défavorisées représente, avec 500 milliards d’euros, un soutien équivalent au cumul des financements mis en œuvre par les quatre premières économies d’Europe. Le franc CFA, c’est officiellement fini dans huit pays d’Afrique de l’Ouest. Le 20 mai AFP Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo n’ont plus comme monnaie ce « vestige de la Françafrique ». Souvent dénoncé par ses opposants comme « colonialiste », le franc CFA n'existe plus en Afrique de l'Ouest. C'est à Paris que le projet de loi qui entérine la fin de cette monnaie a été adopté mercredi en Conseil des ministres. « Cette fin symbolique devait s'inscrire dans un renouvellement de la relation entre la France et l'Afrique et écrire une nouvelle page de notre histoire », a affirmé la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye sur le perron de l'Elysée. 5
C'est la mise en œuvre concrète de l'accord du 21 décembre dernier, annoncé par le président ivoirien Alassane Ouattara, en présence de son homologue français Emmanuel Macron, qui a lancé cette réforme du franc CFA. Le président français avait reconnu qu'elle était « perçue comme l'un des vestiges de la Françafrique ». Concrètement, les huit pays d'Afrique de l'Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée- Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) devront désormais décider si cette nouvelle monnaie s'appelle Eco comme prévu initialement. Paris se retire des instances de gouvernance Grâce à cet accord, la Banque centrale des Etats d'Afrique de l'Ouest (BCEAO) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès du Trésor français, obligation qui était perçue comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France par les détracteurs du franc CFA. Autre différence importante : Paris se retire des instances de gouvernance dans lesquelles elle était présente. Jusqu'à présent, le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque de France participaient aux deux réunions annuelles, dont l'une se déroulait à Paris. La France reste garante En revanche, la France continuera de jouer son rôle de garant pour cette monnaie qui maintiendra également une parité fixe avec l'euro (1 euro = 655,96 francs CFA). Ce point est appelé à évoluer lorsque la monnaie commune ouest-africaine verra le jour. Ce changement se produit à un moment où la France plaide à l'échelon international pour un soutien aux pays africains, qui subissent de plein fouet la crise économique provoquée par le coronavirus. «Les engagements sont tenus et nous sommes au rendez-vous », a assuré le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian lors d'une audition mercredi après-midi devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale. Un soutien en cette période de pandémie Le ministre des Finances Bruno le Maire a précisé devant les parlementaire que la France prévoyait de soutenir les pays de ce continent « à travers le Fonds monétaire international ». En plus de la chute des prix du pétrole et de ceux des matières, l'Afrique est aussi confrontée à la défiance des investisseurs qui se replient sur des marchés plus sûrs. Depuis le début de la crise, Paris a également été très actif au sein du G20 et a notamment obtenu il y a un mois un moratoire sur le paiement du service de la dette cette année pour les 77 pays les plus pauvres. Le Mali a été le premier pays africain à bénéficier mardi de cette mesure auprès des créanciers du Club de Paris. D'autres devraient suivre comme l'Éthiopie, la République démocratique du Congo, le Congo-Brazzaville, le Cameroun et la Mauritanie. L'Afrique centrale suivra-t-elle ? Concernant le nouvel Eco, il reste à savoir si cette monnaie s'étendra par la suite à l'ensemble des quinze pays membres de la Communauté des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédeao). Mais le franc CFA ne disparaît pas complètement : les six pays d'Afrique centrale (Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad), qui forment une zone monétaire distincte, continueront à l'utiliser. Afrique, Coronavirus : des millions d’Africains menacés de pauvreté extrême Le 20 mai 2020 Le Parisien Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU qui lance un appel à « une solidarité internationale » accrue avec ce continent. « La pandémie en Afrique n'en est qu'à ses débuts, et les perturbations pourraient s'intensifier rapidement », prévient Antonio Guterres, le secrétaire général de l'ONU. Si pour l'heure, le virus a fait plus de 2 500 morts sur ce continent, ce chiffre est cependant « plus faible que ce que l'on craignait », souligne le patron de l'ONU en ajoutant que les pays ont rapidement réagi face à la pandémie en renforçant la coordination régionale, en déployant des travailleurs 6
sanitaires, en fermant les frontières… « Ils puisent également dans l'expérience acquise dans la lutte contre le Sida et l'Ébola pour réfuter les rumeurs et surmonter la méfiance à l'égard des autorités, des forces de sécurité et du personnel sanitaire. » « La pandémie menace les progrès accomplis » En outre, les vols de solidarité de l'ONU ont permis d'acheminer des millions de kits de dépistage, de masques et d'autres équipements, à travers pratiquement tout le continent. Toutefois, dans un rapport qui sera publié ce mercredi, Antonio Guterres pointe une série de problèmes urgents pour lequel il faut agir vite. « Ces dernières années, les pays Africains ont fait beaucoup pour améliorer le bien-être des peuples du continent. La croissance économique a été forte. La révolution numérique s'est installée. Une zone de libre-échange a été décidée. Mais la pandémie menace les progrès accomplis en Afrique », lance- t-il. Selon lui, elle va aggraver les inégalités existantes, accentuer la faim, la malnutrition et la vulnérabilité face à la maladie. « Déjà, la demande pour les produits africains de base, le tourisme et les envois de fonds sont en baisse. L'ouverture de la zone de libre-échange a été reportée et des millions de personnes pourraient basculer dans la pauvreté extrême », prévient-il. Il faut « une mobilisation internationale » Face à cette catastrophe annoncée, Antonio Guterres demande « une mobilisation internationale pour renforcer les systèmes sanitaires en Afrique, maintenir les chaînes d'approvisionnement alimentaire, éviter une crise financière, soutenir l'éducation, protéger les emplois, maintenir les ménages et les entreprises à flot et protéger le continent contre les pertes de revenus et de recettes d'exportation. » En outre, « les pays d'Afrique doivent bénéficier du même accès rapide, équitable et abordable à tout vaccin et traitement à venir qui doivent être considérés comme des biens publics mondiaux. » Le secrétaire général de l'ONU plaide pour un plan de relance mondiale qui représente au moins 10 % du produit intérieur brut global. « Pour l'Afrique, cela signifie plus de 200 milliards de dollars de soutien additionnel de la part de la communauté internationale », explique-t-il. Par ailleurs, il demande pour le moment un gel de la dette des pays afin d'éviter à ces pays de se retrouver en défaut de paiements. Nouvelle-Zélande : la semaine de quatre jours pour relancer le tourisme ? 21/05/2020 CI Si, grâce à sa rapidité de réaction, la Nouvelle-Zélande a enregistré un nombre limité de malades et de décès du Covid-19, son économie n’en est pas moins durement touchée. Parmi les pistes explorées par la Première ministre Jacinda Ardern pour la faire repartir, davantage de jours de repos qui inciteraient la population à voyager et consommer. Pour son premier déplacement hors de la capitale Wellington depuis le début de la pandémie de Covid-19, la Première ministre Jacinda Ardern a opté pour un haut lieu touristique : Rotorua, une ville réputée pour ses geysers et sa culture maorie. Et c’est de là, à travers un “live” sur Facebook, qu’elle a exposé plusieurs pistes en vue de relancer l’industrie du tourisme, rapporte ce jeudi 21 mai le site Stuff. Le secteur emploie 15 % de la population active et contribue pour près de 6 % au PIB. Avec son voisin australien, le gouvernement travaille ainsi à la mise sur pied d’une “bulle trans- Tasman”, du nom de la mer de Tasman qui sépare les deux pays. Mais d’autres idées émergent et “pourraient avoir le mérite d’encourager les Néo-Zélandais à voyager à travers le pays”, note Stuff. Et cela inclut davantage de jours de repos ou jours fériés ainsi qu’une semaine de quatre jours. “Au bout du compte, ce sera aux employeurs et employés de décider”, a expliqué Jacinda Ardern. Mais nous avons tellement appris avec le Covid, y compris avec la flexibilité qu’offre le télétravail et la productivité qu’il génère.” + 20 % de productivité En Nouvelle-Zélande, rappelle Stuff, la semaine de quatre jours payés cinq a cours depuis novembre 2018 au sein de Perpetual Guardian, un fonds de pension. Après un essai concluant de plusieurs semaines et avoir constaté une hausse de 20 % de la productivité parmi son personnel, l’entreprise a décidé de proposer cette formule à l’ensemble de ses employés. Aujourd’hui, lit-on dans The Guardian, Jacinda Ardern, dont la gestion de la crise sanitaire a été exemplaire, jouit d’une côte de popularité “stratosphérique”, “92 % des Néo-Zélandais saluant sa 7
politique pour contenir la pandémie”. C’est pourquoi, estime la dramaturge et romancière australienne Van Badham dans une tribune, la Première ministre peut se permettre de défendre des idées politiques “qui, il y a quelques mois seulement, dépassaient l’entendement”. Alors, au milieu de politiques qui espèrent revenir à l’avant-pandémie ou qui pensent à travailler davantage pour relancer la machine économique, la Nouvelle-Zélande “fait preuve encore et encore de courage pour aller de l’avant”, estime Van Badham. “Pas étonnant qu’elle soit devenue si populaire.” La France et l’Allemagne proposent un plan de relance européen de 500 milliards d’euros AFP/Le Monde 18.05.2020 La France et l'Allemagne proposent un plan de relance en Europe de 500 milliards d'euros, dans une déclaration commune publiée après un entretien du président Emmanuel Macron avec la chancelière Angela Merkel. Il signe la naissance d'une nouvelle union solidaire - essentielle pour prétendre au titre de super-puissance. "Pour soutenir une reprise durable qui rétablisse et renforce la croissance dans l'UE De l'Europe, on retient souvent qu'elle se construit à grand peine. On pointe ses divisions. On raille sa faiblesse, son manque de leadership… Raison de plus pour saluer l'événement lorsqu'elle se dote d'une colonne vertébrale. En acceptant le principe d'une dette mutualisée au sein de l'Union, Emmanuel Macron et Angela Merkel marquent une étape décisive dans la construction européenne. Ils lui donnent une dimension qu'elle n'avait jamais eue jusqu'alors : celle d'une union solidaire, capable de dépasser les intérêts particuliers de chacun. Celle d'une union qui tient son rang face aux deux superpuissances que sont la Chine et les Etats-Unis. Bref, celle d'une union porteuse d'un projet politique qui s'affirme en réponse à la déflagration mondiale que constitue la crise du Covid. Cet accord franco-allemand, qui doit encore être validé par les autres Etats membres, est en soi une révolution. Après des semaines de discussions entre leurs équipes et de nombreuses visioconférences, Emmanuel Macron et Angela Merkel ont présenté, lors d’une conférence de presse commune lundi 18 mai dans l’après-midi, l’accord auquel ils sont parvenus sur un plan de relance européen. Celui-ci prévoit que la Commission s’endette à hauteur de 500 milliards d’euros et transfère cet argent aux Etats, régions et secteurs qui ont été le plus abîmés par la pandémie due au coronavirus. Certes, la Commission, que les Vingt-Sept ont mandatée pour travailler sur le sujet, n’a pas encore fait ses propositions. Certes, Paris et Berlin devront encore convaincre les autres Etats membres de les suivre, au premier rang desquels les Pays-Bas et les pays scandinaves, que la proposition franco- allemande ne devrait pas enchanter. Certes, il reste beaucoup de détails à arrêter, comme les conditions de l’endettement et du remboursement, ou encore les conditions qui accompagneront l’attribution de cet argent – par exemple pour favoriser la transition écologique. Mais le fait que le couple franco-allemand se soit mis d’accord sur les grandes lignes d’un plan de relance financé par une dette commune des Etats européens, émise par l’Union et dépensée par le biais du budget européen, est en soi une révolution. Car ce sont deux tabous qui sont finalement tombés outre-Rhin, au fil de ces dernières semaines. Berlin, qui était vent debout fin mars contre tout ce qui, d’une manière ou d’une autre, revient à mutualiser la dette des Européens, est aujourd’hui d’accord pour s’engager dans cette voie. Après avoir exclu toute levée de dette commune, lors du conseil des chefs d’Etat et de gouvernement le 26 mars, Angela Merkel avait envoyé des signaux montrant qu’elle avait évolué ces derniers temps. Pour autant, répétait-on à Berlin, pas question que cet argent soit transféré : il devra être remboursé par les pays qui en bénéficieront. Voilà que la chancelière allemande est désormais d’accord pour qu’il vienne abonder le budget européen et soit redistribué, selon des critères liés à la sévérité de la crise et qui restent à définir. Il faudra bien rembourser l’emprunt – là aussi selon des conditions que l’on ne connaît pas à ce jour –, mais cela se fera au niveau de l’Union européenne, et non pas en fonction de ce que les uns et les autres auront touché. Europe de la santé 8
Emmanuel Macron et Angela Merkel souhaitent également que l’Europe adopte un instrument de contrôle des investissements, pour éviter que des entreprises œuvrant dans des secteurs stratégiques, comme la santé, l’énergie ou la défense, passent sous pavillon étranger. Forts des enseignements de la crise, le président français et la chancelière allemande appellent aussi à construire une Europe de la santé, qui permettrait de constituer des stocks communs de masques et autres équipements médicaux, mais aussi d’harmoniser les données des Vingt-Sept, dont on a vu que, même sur la question de la comptabilisation du nombre de décès dus au Covid-19, ils ne faisaient pas les choses de la même manière. Il s’agit aussi de discuter avec les laboratoires pour éviter que certains pays non européens ne s’approprient les vaccins. UE : Un quart des travailleurs européens au chômage partiel. 19. .05.2020 Euractiv 42 millions de demandes ont été déposées en Europe pour bénéficier d’amortisseurs sociaux. Un record qui dépasse les niveaux atteint lors de la crise de 2008, comme le révèle une étude de l’Institut syndical européen. Entre fin avril et début mai 2020, 26 % des 160 millions de travailleurs de l’Union – soit plus d’un sur quatre – avaient demandé à bénéficier du chômage partiel ou d’autres prestations similaires en Europe. Un pourcentage jamais atteint auparavant, y compris durant la crise financière de 2008. Ces données sont issues d’une étude de l’Institut syndical européen (ETUI) datée du 13 mai et intitulée « Garantir un régime de travail à temps réduit équitable – un aperçu européen ». Les données des différents États membres, mises à jour début mai, montrent que la France se trouve en première place avec plus de 11 millions de demandes, suivie de l’Allemagne (10 millions de requêtes), et de l’Italie où, le 3 mai, selon les données de l’Institut national de prévoyance sociale (Inps), les bénéficiaires du chômage partiel ou technique étaient un peu plus de 8 millions. Selon les dernières données de l’Inps cependant, le nombre total de bénéficiaires potentiels du chômage partiel, par dérogation, de l’allocation ordinaire et des subventions salariales, était de 7,2 millions. Si l’on examine le pourcentage de travailleurs concernés par ces mesures, le tableau varie considérablement d’un pays à l’autre. En tête du classement, la Suisse, où près de la moitié des travailleurs (48,1 %) ont demandé des allocations de chômage partiel. La France occupe la deuxième place avec 47,8 % des travailleurs, suivie par l’Italie avec 46,6 %. En Allemagne, en revanche, malgré un nombre élevé de demandes, seul un travailleur sur quatre bénéficie du chômage partiel. Le rapport de l’Institut syndical européen souligne que les différents amortisseurs sociaux ont permis d’éviter que de nombreux travailleurs européens se retrouvent subitement au chômage et sans aucun subside, comme cela s’est produit aux États-Unis, où la pandémie a fait perdre leur emploi à 33 millions de personnes. « Compte tenu des lacunes au niveau national et international, des problèmes de couverture et de l’incroyable retard dans la mise en œuvre de [l’instrument anticrise] SURE, le risque est que si les États et l’UE n’agissent pas rapidement, la plupart de ces 42 millions de travailleurs vont se retrouver au chômage », a indiqué Luca Visentini, le secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), à Euroefe. La CES estime que « par le biais du programme SURE, la Commission européenne a reconnu l’importance du chômage partiel pour éviter le chômage et soutenir la rémunération des employés ». Le programme n’apporte cependant « qu’un soutien financier et perpétue ainsi les défaillances structurelles potentielles des systèmes nationaux ». Comme l’indique Euroefe, Luca Visentini prévient également qu’avec l’allègement des mesures de confinement, les États pourraient être tentés de suspendre les amortisseurs sociaux mis en œuvre jusqu’à présent. Ce qui, selon le syndicaliste, se traduirait par l’émergence d’un « chômage de masse ». Il souligne en outre que les États pourront récupérer les dépenses engagées pour le chômage partiel et les autres mesures analogues, dès que le plan SURE sera opérationnel. Comme l’a expliqué la Commission européenne, ce système offrira une assistance financière d’un montant total de 100 milliards d’euros sous forme de prêts, accordés aux États membres à des conditions favorables. UE : Coronavirus ; La Commission mobilise 122 millions d'EUR supplémentaires pour stimuler les actions urgentes de recherche et d'innovation. 20 mai Commission européenne 9
La Commission a mobilisé 122 millions d'EUR supplémentaires au titre de son programme de recherche et d'innovation « Horizon 2020 » en faveur de projets de recherche urgents sur le coronavirus. Ce nouvel appel à manifestation d'intérêt contribue à l'engagement de 1,4 milliards d'EUR de la Commission en faveur de l'initiative de réponse mondiale contre le coronavirus, lancée par la présidente Ursula von der Leyen le 4 mai 2020. Il s'ajoute à une série d'actions de recherche et d'innovation financées par l'UE pour lutter contre le coronavirus. Il complète les actions précédentes visant à mettre au point des diagnostics, des traitements et des vaccins en renforçant les capacités de fabrication et de déploiement de solutions immédiatement accessibles afin de répondre rapidement aux besoins urgents. Il permettra également de mieux comprendre les incidences comportementales et socio-économiques de la pandémie. Mme Mariya Gabriel, commissaire à l'innovation, à la recherche, à la culture, à l'éducation et à la jeunesse, a déclaré à ce propos : « Nous mobilisons tous les moyens à notre disposition pour lutter contre cette pandémie au moyen du dépistage, des traitements et de la prévention. Néanmoins, pour vaincre le coronavirus, nous devons également comprendre de quelle façon il affecte notre société et quelle est la meilleure manière de déployer ces interventions rapidement. Nous devons explorer des solutions technologiques permettant d'accélérer la fabrication d'équipements et de fournitures médicaux, de surveiller et de prévenir la propagation de la maladie, et d'améliorer la prise en charge des patients.» M. Thierry Breton, commissaire au marché intérieur, a ajouté : « Nous apportons notre soutien aux autorités sanitaires, aux professionnels de la santé et au grand public dans tous les États membres, pour faire face à la crise du coronavirus. À cet effet, nous déployons des technologies et des instruments novateurs utilisables rapidement pour prévenir la maladie, la traiter de manière optimale, nous remettre de cette pandémie et nous préparer à la période qui suivra. Parmi ces instruments figurent des solutions et technologies numériques, telles que la télémédecine, les données, l'intelligence artificielle, la robotique et la photonique.» Les projets financés dans le cadre de cet appel à propositions devraient permettre de réorienter l'industrie manufacturière vers une production rapide de fournitures et équipements médicaux vitaux nécessaires au dépistage, au traitement et à la prévention, ainsi que de développer des technologies médicales et des outils numériques pour améliorer la détection, la surveillance et les soins aux patients. Les nouvelles recherches recueilleront des informations auprès de grands groupes de patients (cohortes) dans toute l'Europe tandis qu'une meilleure compréhension des incidences comportementales et socio-économiques de la pandémie de coronavirus pourrait contribuer à améliorer les stratégies de traitement et de prévention. Le délai de soumission des propositions est le 11 juin 2020, cet appel étant axé sur l'obtention rapide de résultats. L'Europe et le monde dans son ensemble ont un besoin urgent de solutions innovantes pour contenir et atténuer la pandémie, et pour améliorer la prise en charge des patients, des survivants, des groupes vulnérables, du personnel de santé de première ligne et de leurs communautés. C'est pourquoi la Commission entend encourager le lancement des travaux de recherche le plus rapidement possible en accélérant les manifestations d'intérêt et leur évaluation. Les nouvelles solutions doivent être disponibles et à la portée de tous, conformément aux principes de la réponse mondiale au coronavirus. À cette fin, la Commission inclura, dans les conventions de subvention faisant suite à ce nouvel appel, des clauses de partage rapide des données garantissant la possibilité d'utiliser les conclusions et les résultats immédiatement. Lituanie : nouvelle petite Chine d’Europe pour l’Industrie ? 20/05/2020 Verslo zinios /FT Alors que les économies européennes cherchent à rapatrier une partie de leur production sur le continent pour assurer les chaînes d’approvisionnement, le quotidien lituanien Verslo zinios estime que la Lituanie tient là sa chance. “Il est temps de transformer les paroles en actes”, estime ce mercredi 20 mai Verslo zinios, le journal économique de Vilnius. En se préparant correctement, en agissant à temps, la Lituanie pourrait attirer des investissements conséquents et même devenir la petite Chine d’Europe.” Et lorsque l’on parle de la nécessité de relocaliser, les regards des analystes se tournent déjà vers l’Europe de l’Est. Verslo zinios note que si les économies de l’Europe centrale et des pays baltes devraient se contracter de 4,3 % en 2020, leur croissance devrait être de 4,5 % en 2021, citant les chiffres de la Banque européenne de reconstruction et de développement. 10
Attirer les investisseurs Selon l’institution citée par le quotidien, “les États qui ont rejoint l’UE entre 2004 [dont la Lituanie] et 2007 devraient même profiter du réaménagement de la chaîne d’approvisionnement post- pandémie”. À leur avantage, “une dette publique moindre, davantage de ressources fiscales pour soutenir l’économie et des exportations importantes dans des domaines où domine la Chine comme l’industrie automobile ou le matériel médical”, avance le Financial Times, cité par Verslo Zinios. En début de semaine, le ministre lituanien des Finances a présenté un plan pour l’investissement sur le long terme. Son but est d’“inciter les investisseurs étrangers à relocaliser leur production d’Asie”, indique le quotidien. Pour cela 21 millions d’euros sont sur la table. Les représentants de l’industrie lituanienne soulignent “la mobilité et les capacités d’adaptation” du secteur. Agir à l’échelle régionale fait également sens pour mutualiser les investissements. Comme les trois pays baltes ont créé une bulle pour permettre les voyages de leurs résidents, une bulle industrielle pourrait être créée en y ajoutant les pays scandinaves. “L’Europe du Nord est juste à côté de la Lituanie et de nombreuses sociétés lituaniennes les considèrent déjà comme leur marché intérieur”, explique l’attaché économique lituanien en Finlande. Sacrifier un jour férié ou des vacances en France ? 21/05/2020 Financial Times Pour faire face au choc économique provoqué par la pandémie, certains suggèrent de supprimer un jour férié comme l’Ascension ou une semaine de vacances. Le sujet est explosif en France, constate le Financial Times. Un débat houleux puisqu’il s’agit de savoir si les Français sont prêts à renoncer à “certaines de leurs sacro-saintes vacances” ou à l’un des onze jours fériés nationaux. Pour justifier cette proposition ? Le choc économique provoqué par la pandémie : la croissance de la “deuxième économie de la zone euro s’est contractée de 5,8 % au premier trimestre, soit sa plus forte baisse depuis 1949”. Et si, le déconfinement a commencé le 11 mai, bien des lieux, commerces, entreprises comme les restaurants ou les bars restent pour le moment fermés. La question de la durée du temps de travail Suggérée par des entreprises par des élus politiques de LREM et LR, mais aussi par l’Institut Montaigne “important groupe de réflexion dirigé par un allié du président Emmanuel Macron”, précise le FT, l’une des options est de faire travailler davantage les Français pour compenser la pause provoquée par le confinement. Dans un rapport publié début mai, il est donc évoqué une “augmentation nécessaire de la durée moyenne du travail”, ce qui permettrait “aux entreprises de compenser la perte de productivité, de mieux concurrencer les autres pays, de payer plus d’impôts afin de limiter un déficit béant et d’éviter le risque de goulots d’étranglement dans les secteurs où la demande va rester élevée”. Concrètement, il est suggéré de supprimer le jeudi de l’Ascension comme jour férié en mai, “mois au cours duquel les Français bénéficient d’un nombre de jours de congé supérieur à la moyenne”, évoque le Financial Times. De “supprimer la première semaine des vacances scolaires de la Toussaint en 2020” ou encore de “supprimer une dizaine de jours de RTT pour les cadres de la fonction publique, sans compensation salariale obligatoire”. Rapidement, “les syndicats ont fustigé l’idée”, rapporte le titre britannique. En avril dernier déjà, ils avaient qualifié “d’indécent” un appel similaire du Medef à travailler plus. Ils ont jugé ces propositions “absurdes”. Il faut dire que “les vacances et le temps de travail sont des sujets sensibles en France”, insiste le FT. Mais si le sujet est délicat, ce n’est toutefois pas la première fois que l’idée de travailler davantage est évoquée. Déjà en 2014, l’Institut Montaigne avait lancé cet appel. Et un peu plus tôt pendant la crise du coronavirus, le Medef avait évoqué l’hypothèse. Du côté du gouvernement, on se garde bien de rentrer dans le débat, rapporte encore le journal économique. Interrogé sur la question, Bruno Le 11
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