Contexte - France Alzheimer
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Contexte Mesure de distanciation sociale devant un hypermarché à Strasbourg Article détaillé : Pandémie de Covid-19 en France. La mesure du confinement national en France a été adoptée en raison de la pandémie de Covid-19, dont le premier foyer est apparu à la mi-décembre 2019 à Wuhan, en Chine, et qui s'est répandue en France à partir de la fin janvier 2020. Cette situation a provoqué une crise sanitaire, sociale et économique en France, et a entraîné des mesures de mise en quarantaine de certains foyers d'épidémie de niveau régional. À la mi-mars 2020, le bilan sanitaire mondial s'élève à plus de 7 000 morts, et l'Europe est devenue l'un des principaux foyers de la pandémie. Les médecins généralistes ont privilégié les consultations par téléphone, pour éviter des risques de contamination dans leurs cabinets. Les EHPAD (les maisons de retraite) ont interdit les visites. Quelques jours avant que ce confinement ne soit imposé, l'augmentation des cas en France avait déjà entraîné la fermeture effective de tous les lieux publics non indispensables à la vie du pays dont tous les établissements scolaires, annoncée par le Premier ministre le soir du samedi 14 mars 2020. Le nombre de cas confirmés de malades du coronavirus en France,
passe de 4 500 cas à 5 423 cas dépistés (dont 400 graves ainsi que 127 décès) dans la journée du 15 mars 2020. Le dimanche 15 mars 2020, le premier tour des élections municipales a lieu. Prise de la décision Accès aux zones de promenade le long de la rivière Marne interdit à Noisy-le-Grand par décision de la préfecture de Seine-Saint-Denis, du 20 mars 2020 « jusqu'à nouvel ordre », en réponse à la pandémie de Covid-19. Il s'agit de réduire le risque de regroupements de personnes dans les espaces verts. Le lundi 16 mars 2020 au matin, une coordination européenne a lieu entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président du Conseil européen, Charles Michel, la chancelière allemande, Angela Merkel et le président français, Emmanuel Macron. À l'issue de cette réunion, le président français annonce sur Twitter qu'il prendra « des décisions exigeantes dans les prochaines heures ». L'après-midi, il convoque un conseil restreint de Défense à l’Élysée, et la progression du Covid-19 est, au même moment, qualifiée d’« inquiétante » par le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, au vu de la courbe exponentielle de l'épidémie entraînant l'augmentation du nombre de décès. Cette décision fait suite aux mesures de confinement des pays voisins : le confinement similaire commencé en Italie le 9 mars 2020, ainsi que celui appliqué en Espagne depuis le 15 mars 2020. Annonce Le confinement obligatoire est annoncé lors d'une adresse à la nation du président de la République, Emmanuel Macron, sous la forme d'une allocution télévisée diffusée le lundi 16
mars 2020 à 20 heures ainsi que sur le site Internet de l’Élysée3. Il y souligne à 6 reprises que la France est en guerre sanitaire contre le Covid-19. À la suite de l'allocution présidentielle, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner précise dans la nuit du 16 au 17 mars les consignes applicables à compter du mardi 17 mars 2020 à 12 h. Il emploie le terme de « confinement », mot qui n'avait pas été employé par le Président. Prolongations Lors d'une allocution le 24 mars 2020, le Premier ministre Édouard Philippe annonce quelques durcissements des règles de confinement par un décret qui entrera en vigueur le lendemain5. Le 13 avril, le président Emmanuel Macron annonce que le confinement est prolongé jusqu'au 11 mai. Mesures L'attestation de déplacement dérogatoire proposée par le gouvernement, version à compter du 25 mars 2020.
Le confinement imposé à l'ensemble du pays, pour une durée minimale de quinze jours, est une mesure destinée à restreindre les mouvements de population afin de limiter la propagation de la pandémie de maladie à coronavirus de 2020 en France. Interdictions Avant l'entrée en vigueur du confinement, les Français doivent regagner le domicile de leur choix. La population est ensuite tenue de rester à domicile à partir du 17 mars à midi, les seuls motifs de sortie étant d'aller travailler ou effectuer un déplacement professionnel, faire ses courses, se déplacer pour raison de santé, pour raison d'urgence familiale, pour la garde d'enfant8, pour une activité physique individuelle (à proximité du domicile - sans rassemblement) ou pour sortir un animal de compagnie, tout rassemblement étant interdit. Les personnes se trouvant à l'extérieur de leur domicile doivent - sur réquisition des forces de l'ordre - présenter une attestation dérogatoire de déplacement justifiant de la nécessité du déplacement. Cette obligation, initialement sous peine d'amende de 38 €, passe à 135 € puis à 220 euros en cas de déplacement injustifié. L'établissement d'une fausse attestation est un délit. L'attestation peut être imprimée ou manuscrite (sur papier libre). Les attestations orales ne sont pas acceptées. Les attestations sur smartphone — initialement permises — sont interdites13 sur des applications tierces, jusqu'à la mise en ligne dès le 6 avril d'un générateur d'attestation de déplacement dérogatoire officiel disponible sur le site du Ministère de l'intérieur. Les informations saisies sur cette attestation, ainsi que la date et l’heure de génération du document PDF, sont compilées sur un code QR lisible par les forces de l'ordre. Cent mille policiers et gendarmes sont chargés du respect du confinement. Le fichier ADOC est, dans un premier temps, consulté illégalement par les forces de l'ordre, en raison d'une anomalie dans le dispositif policier mis en place par le ministère de l’intérieur pour contrer l’épidémie due au coronavirus. Afin de constater la réitération de l'infraction de non-respect du confinement, qui devient un délit à partir de quatre violations en trente jours, les forces de police étaient amenées à consulter le fichier ADOC, destiné aux infractions routières et non pour les contraventions de4eme catégorie. Un grand nombre de zones de promenade sont totalement interdites de fréquentation : bords de mer, parcs, forêts, abords de certains monuments. Outre les mesures nationales, certaines mesures locales viennent durcir le confinement. Ainsi, le 19 mars 2020, face aux 11 cas de coronavirus déclarés en Tarn-et-Garonne (sur 258 349 habitants, le préfet Pierre Besnard, « considérant que le département de Tarn-et- Garonne constitue bien une zone de circulation active du virus », prend un arrêté très restrictif sur la liberté de circulation des personnes. Bien que la densité de population ne soit que de 69 hab./km2, Pierre Besnard arrête que « les voies pédestres et cyclables des berges de canaux et cours d’eau » ainsi que « les sentiers de randonnée balisés » « sont interdits au public ». Le 7 avril, la maire de Paris Anne Hidalgo annonce l'interdiction des pratiques sportives en extérieur dans la capitale entre 10 et 19 heures. La mesure prend effet dès le lendemain. Fermetures Contrôle des attestations par la police nationale lors du confinement en mars 2020.
Dans le domaine de l'activité économique, les restrictions liées au confinement ont rendu obligatoire la fermeture temporaire des magasins et des entreprises non essentiels pour la vie de la nation, et des lieux de sociabilité et de loisirs que sont les bars, restaurants, cafés, cinémas, et commerces de détail, à l'exception des pharmacies et des magasins d'alimentation. Le même jour, les présidents de la Commission européenne et du Conseil européen, la chancelière allemande et le président français décident la fermeture des frontières de l'espace Schengen. Cette mesure n'a aucune efficacité selon certains épidémiologistes. Le 20 mars, la ville de Nice (dont le maire Christian Estrosi a été testé positif au Covid-19 le 16 mars) est la première commune en France à instaurer un couvre-feu à partir de 20 heures. Elle est suivie par la ville de Perpignan le 21 mars. Le 21 mars, le préfet des Alpes-Maritimes décrète un couvre-feu dans tout le département. Cette mesure est inédite sur le territoire français. Cet arrêté préfectoral prend effet le samedi 21 mars à partir de 22 h. Il n'est plus possible de se déplacer dans le département, sans raison valable, entre 22 h et 5 h. Les commerces alimentaires ont pour obligation de fermer au plus tard à 21 h 30. Toute personne circulant durant le couvre-feu sans justificatif valable sera sanctionnée d'une amende à hauteur de 38 €. Reports Le second tour des élections municipales est reporté pour les communes n’ayant pas élu leur maire dès le premier tour19. La réforme des retraites ainsi que d'autres réformes sont suspendues jusqu'à nouvel ordre. Mesures économiques Fermeture des commerces de la principale rue commerçante de Villard-de- Lans (Isère) durant le confinement.
Durant son allocution du 16 mars, le président de la République française prévoit « un mécanisme exceptionnel et massif de chômage partiel » afin de faire face aux arrêts de travail causés par la mesure du confinement général contre la pandémie. Les impôts et les cotisations sont également suspendus en mars 2020 pour les entreprises, afin d'éviter des faillites en cascade dans les secteurs les plus affectés. Il annonce un plan de soutien et une garantie de l’État de 300 milliards d'euros pour les prêts bancaires des entreprises. Avec ces mesures, le gouvernement espère éviter la propagation d'une crise économique et financière. À ces mesures, constituant un "bouclier de trésorerie" fourni par le gouvernement et la Banque de France pour protéger les entreprises et aider les ménages, s'ajoute la création d'un fonds de solidarité pour les petites entreprises. La médiation du crédit, qui fait l'objet de demandes environ trente fois plus nombreuses qu'en 2019, met en place une procédure accélérée pour aider les entreprises en difficulté dans leurs relations avec les établissements financiers. Un comité de crise réunissant le Ministère de l'Économie et des Finances et la Banque de France est créé pour faire respecter les délais de paiement des entreprises. Ces mesures s'ajoutent à celle de l'Eurosystème : fourniture de 3 000 milliards de liquidités aux banques et achats supplémentaires de titres de dette à hauteur de 750 milliards d'euros, pour atteindre 1 000 milliards en 2020, ont aussi pour objectif de maintenir des taux d'intérêt bas, une inflation basse et d'avoir des liquidités abondantes afin de maintenir l'économie à flot. Cadre juridique Le cadre juridique a été de plusieurs natures. Les mesures prises les 16 et 17 mars prennent la forme de décrets: le décret du 16 mars 2020 « portant réglementation des déplacements dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus Covid-19 » et le décret du 17 mars 2020 « portant création d'une contravention réprimant la violation des mesures destinées à prévenir et limiter les conséquences des menaces sanitaires graves sur la santé de la population ». Ces décrets s'appuient sur l'article L3131-1 du Code de la santé publique et « vu les circonstances exceptionnelles ». La loi du 23 mars 2020 d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19 crée et instaure immédiatement l'état d'urgence sanitaire. Le même jour, les arrêtés et décrets précédant sont abrogés, leur contenu étant repris dans le nouveau cadre juridique. Impact social Sujet important, car l'enfermement prolongé en ce moment de quatre milliards de personnes peut avoir de nombreux impacts psychologiques. Différentes populations, comme les personnes en confinement, mais également les malades isolés, les familles en deuil ou les personnels soignants épuisés, sont directement concernées par cette situation totalement inédite. D'où l'importance de pouvoir identifier dès maintenant les facteurs de stress afin d'anticiper leurs effets le plus rapidement possible. Et tout le monde n'est pas égal face à ces perturbations. Certaines populations sont plus vulnérables que d'autres que d'autres en raison de leurs antécédents ou de leur niveau de ressources économiques, mais aussi cognitives. Se retrouver confiné en famille dans un logement exigu représente par exemple un facteur aggravant. Est-ce qu'on peut déjà évaluer le retentissement psychologique d'un tel événement sur les personnes confinées ?
Il faut rester prudent car le confinement est récent. Il faudra des études scientifiques longues pour avoir une idée réelle de ce qui s'est passé sur le plan psychique. Néanmoins, des travaux tirés de précédentes épidémies ainsi que les premiers retours d'enquêtes menées en Chine peuvent nous aider quand même à avoir quelques éléments. Il y a d'abord cette publication sortie dans The Lancet le 26 février, qui a permis d'analyser 24 études dans la littérature scientifique concernant dix pays lors de précédentes épidémies. Elle montre que la durée du confinement elle-même est un facteur de stress et qu'une durée supérieure à dix jours était prédictive de symptômes post-traumatiques, de comportements d'évitement et de colère. Parmi les facteurs de stress, on trouve : La peur d'être infecté ou de transmettre le virus. L'ennui, bien sûr, La frustration Le sentiment d'isolement, Mais aussi : L’absence de clarté sur les niveaux de risque L’absence de transparence sur la sévérité de la pandémie. Du côté de la Chine, une enquête a porté sur le degré de détresse psychologique de la population. Elle a permis de collecter 52 000 réponses dans ce pays. Elle révèle que 35% des personnes avaient un stress psychologique modéré et que ce sont les personnes âgées ou isolées, les femmes et les adolescents qui sont les populations les plus fragiles. Dans le même temps, cette enquête indique l'émergence de symptômes psychiatriques nécessitant une prise en charge chez 5% de la population au bout de trois semaines de quarantaine. Quelles sont les autres populations qui peuvent être particulièrement affectées ? On pense bien sûr aux patients souffrant de troubles psychiques qui sont plus vulnérables, mais aussi au personnel soignant, qui représentent une autre population à risque qui n'a pas l'habitude d'être prise en charge pour son propre accompagnement psychologique. Vous l'avez compris, dans un contexte si particulier, tout le monde est concerné, les personnes à risque comme la population générale. Car traverser une épidémie et un confinement est un événement qui peut marquer durablement. Mesure de santé publique nécessaire pour contenir l’épidémie, le confinement peut avoir un impact psychologique sur une grande partie de la population. Anxiété, troubles du sommeil, symptômes de stress-post-traumatique… Comment évaluer les risques sur la santé mentale ? Des parents ayant des tout-petits de 1 ou 2 ans, se questionnent sur l’impact des mesures de confinement actuelles sur le développement social de leurs enfants. Le fait qu’un tout jeune enfant ne puisse pas jouer avec d’autres et socialiser aura-t-il un effet à long terme ?
Les enfants qui bénéficiaient de repas gratuits à la cantine n'en bénéficient plus. Banlieues Le confinement est à l'origine de nouvelles émeutes dans les banlieues. Une frange de la population de ces quartiers vit de l'économie informelle, fortement impactée par les mesures de confinement. Les conditions de vie y sont plus difficiles qu'ailleurs, avec une recrudescence des agressions contre les forces de l'ordre et les pompiers, des dégradations du mobilier urbain et des véhicules particuliers. Laurent Nunez, secrétaire d’État auprès du ministre de l'intérieur, déclare le 25 mars 2020 : "Ce n'est pas une priorité que de faire respecter dans certains quartiers la fermeture de commerces et faire cesser les rassemblements". Cette sortie médiatique déclenche aussitôt une vive polémique. Impact économique L’impact économique du Covid-19 en trois chiffres Une perte de 60 milliards d’euros par mois de confinement, une chute de 18 % de la consommation des ménages, un chômage partiel qui pourrait concerner 5,7 millions de salariés. « Cette crise est sans commune mesure avec tout ce que l’on a connu », estime une étude de l’OFCE, centre de recherche en économie de Sciences-Po. L'impact économique de la pandémie est triple, affectant à la fois l'économie réelle, mais aussi la bourse et les finances publiques. Krach boursier Crise de 2020: le krach boursier n’a pas eu lieu Par Damien Pelé et Grégoire Pinson le 03.05.2020 à 14h00 Chute des indices sans précédent, volatilité des marchés au sommet… Derrière ces points communs, la situation d’aujourd’hui est différente par rapport au siècle dernier. Les mesures de confinement se produisent en parallèle d'un krach boursier aussi bien en France que dans le monde. Le krach commence cependant avant le confinement, à partir du 24 février 2020, en conséquence des inquiétudes anticipées sur l'impact de la pandémie sur l'économie, la bourse anticipant aussi bien l'impact du confinement sur l'activité économique que craignant une pandémie incontrôlée. Troublant parallèle. Aux Etats-Unis, le 16 mars dernier, l’indice Dow Jones s’est effondré de 12,9 % en une journée. Une chute historique, qui a dépassé les niveaux du 28 octobre 1929 (- 12,8 %) et du lendemain (- 11,7 %), deux journées noires du krach boursier de Wall Street, à l’époque. Et, en quelques semaines, les grandes places financières mondiales ont perdu plus de 30 %. « Une baisse de 35 % correspond au décrochage observé lors de
marchés fortement baissiers, observe Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements à Natixis Wealth Management. La différence essentielle est que ce mouvement s’est effectué en un mois, alors qu’habituellement ces tendances s’inscrivent sur un an et demi. » Autre similitude, la volatilité des marchés a atteint des sommets, comme à la fin des années 1920. De quoi alimenter les craintes d’une situation identique à la grande crise du siècle dernier, qui avait abouti à une chute boursière de 87 % en quelques mois à New York. Et la Bourse de Paris avait été rattrapée avec un temps de décalage par la tempête financière, avec un recul de 14 % en 1930 et près de 30 % en 1932. Récession Alors que le gouvernement tablait sur une croissance de 1,3 % en 2020, Bruno Le Maire indique dès le 9 mars que l’impact du coronavirus sur la croissance de l’économie française sera « de plusieurs dixièmes de points de PIB ». Le 17 mars, il évoque pour la première fois une récession de 1 %. Le 25 mars, l'agence de notation Moody's révise sa prévision de croissance pour la France à -1,4 % en 2020. La directrice générale du Fonds monétaire international Kristalina Gueorguieva annonce le 27 mars 2020 que l'économie mondiale entre officiellement en récession. Le mercredi 8 avril, la Banque de France estime une baisse de 6 % du PIB au premier trimestre 2020. Le 14 avril 2020, Bruno Le Maire annonce une prévision de récession de 8 %. Mais pour son collègue, Gérald Darmanin, ce serait plutôt 9 %. Le Gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau considère que s'il est bien géré, le choc, même sévère, peut rester temporaire. Le FMI estime d'ailleurs que la France pourrait connaître une croissance de + 4,5 % en 2021. Impact sur les finances publiques Le budget de l'État français pour 2020 fixe les recettes et les dépenses prévues pour l'année 2020. Alors que le déficit budgétaire était prévu dans le budget initial à un niveau de 93 milliards d'euros, en légère réduction par rapport à 2019, l'année 2020 est marquée dès le mois de mars par l'impact de la pandémie de Covid-19 qui fait doubler la prévision de déficit en quelques semaines. Initialement prévu à 2,2 % du PIB, le niveau du déficit public est estimé dès le 17 mars à 3,9 % du PIB en 2020 en raison de la révision à la baisse de la croissance économique et de la mise en place d'un plan d'urgence de 45 milliards d'euros pour soutenir les entreprises. Toutefois, le 22 mars, le ministre chargé du Budget annonce de nouvelles mesures suggérant que le déficit sera « sans doute supérieur à 3,9 %». Le 14 avril 2020, Bercy annonce une prévision de déficit public de 9 % et 42,7 milliards d'euros en moins pour les recettes fiscales. La Banque de France évalue l'impact sur la dette publique à l'issue du confinement à 15 points supplémentaires, soit 115 % du PIB. Impact dans différents secteurs d'activité
Covid-19, un impact différent selon les secteurs La très rapide propagation actuelle du corona virus et les effets induits sur la vie publique changeant quotidiennement ne permettent pas vraiment d'évaluer de manière définitive les effets de la crise sur l'économie mondiale et française. Toutefois, il apparaît déjà que les secteurs seront touchés avec des intensités différentes. Dans le blog d'hier, nous avons décrit comment nous voyons la crise liée au Covid-19 affecter les différents segments du marché des services IT. Aujourd'hui, nous partageons notre analyse de la situation actuelle dans les différents secteurs. Dans certains secteurs, tels que les services publics ou les opérateurs télécoms les activités se poursuivent en grande partie normalement (pour autant qu'on puisse le dire actuellement) et les effets à court terme de la crise liée au Covid-19 sur les dépenses informatiques sont plutôt réduits. D'autres secteurs, en revanche, comme le transport, les services (avec notamment toute la partie liée au tourisme et à la restauration), l’industrie ou encore le retail (notamment toute la partie non alimentaire qui est actuellement fermée) sont fortement impactés. Le secteur du transport est le plus fortement touché par les effets de la crise liée au Covid-19. La situation d’Air France, par exemple, qui a suspendu 90% de ses vols pour les deux prochains mois avec ses filiales HOP et Transavia qui ont stoppé l’intégralité de leur vol ou encore l’aéroport d’Orly qui va fermer à partir du 31 mars 2020 au soir, est très préoccupante. Cela entraînera des pertes de recettes considérables et donc des économies de coûts massives, y compris bien sûr les dépenses liées aux projets informatiques. La situation est différente dans le transport de marchandises. Pour les prestataires de services de colis tels que DHL, la situation a d'abord été positive grâce à l'augmentation des commandes en ligne, même si de nombreux sites ne proposent plus la livraison aujourd’hui (sauf éventuellement pour de l’alimentaire). Le marché du transport industriel de marchandises s’est effondré (par rail, route et bateau) en raison d'une part, des arrêts de production dans l'industrie manufacturière et, d'autre part, de l'interruption des chaînes d'approvisionnement, y compris la fermeture des frontières. Dans les transports publics, la fréquence des services de transport est réduite en raison de la diminution du nombre de passagers ou de l'arrêt total des opérations (par exemple, Flixbus). Le secteur des services est très largement impacté, notamment toutes les activités autour du tourisme et de la restauration qui se trouvent aujourd’hui à l’arrêt, ou quasiment. Les pertes économiques des entreprises de ce secteur vont être énormes et ne seront pas forcément compensées sur la fin de l’année (les hôtels ne peuvent pas louer plus de chambres qu’ils n’en
disposent par exemple). Au-delà de ne pas connaître la date de fin du confinement, il ne serait pas étonnant que la population reste toutefois assez prudente pendant un certain temps après cette période et ne se rue pas dans les restaurants, les théâtres, cinémas… (Les lieux fermés / confinés avec un nombre important de personnes), ce qui implique un redémarrage progressif de l’activité de ce secteur. Les effets de la crise vont aussi être très forts dans l'industrie. Les grands industriels tels que Airbus, PSA, Renault, Toyota, MBDA, Safran, Alstom, Dassault Aviation et leurs fournisseurs comme Daher, Stelia, Valéo, Bosch, Continental… ferment tout ou partie de leurs usines de production. Le secteur industriel ressent également des retards dans la chaîne d'approvisionnement et n'est donc pas en mesure de produire des machines au même rythme qu’habituellement, par exemple. Même lorsque la production se poursuit sans pertes importantes, les machines ne peuvent pas être livrées à l'étranger en raison des restrictions d'entrée dans de nombreux pays et du manque de techniciens et d'ingénieurs pour mettre en service les machines et les installations sur place. Si les fabricants de machines ont jusqu'à présent été réticents à accorder des droits d'accès à distance aux équipementiers de leurs usines (par exemple pour la surveillance des machines), ils seront probablement plus ouverts à ces solutions à l'avenir. On sait que lorsque les entreprises manufacturières ont eu des difficultés avec des interruptions dans la chaîne d'approvisionnement, les projets informatiques visant à rendre cette chaîne plus transparente et à identifier les risques plus tôt afin de pouvoir réagir plus rapidement (par exemple en utilisant des solutions d'IA) augmentent rapidement. Il y a fort à parier que nous observerons le même phénomène. Pour le secteur du retail, les directives gouvernementales impliquent que seuls les magasins qui vendent des articles de première nécessité, comme l’alimentaire ou les pharmacies, peuvent rester ouverts. Cela entraînera des pertes de ventes considérables pour les détaillants concernés. Il faut s'attendre à des faillites ou à des fermetures, en particulier dans le cas des petits, mais aussi des moyens détaillants, ce qui réduira le marché IT adressable dans divers domaines. La fermeture de nombreux magasins entraînera également un changement de comportement d'achat en faveur du commerce en ligne, ce qui conduira à l'abandon d’une partie des magasins traditionnels à moyen et long terme. Par conséquent, les dépenses en matière IT se déplaceront également vers le commerce électronique. Les solutions d'IA qui aident les détaillants à optimiser leur logistique de distribution deviendront également intéressantes lorsqu'il s'agira de distribuer encore mieux les marchandises au sein du réseau de détaillants. Dans un environnement aussi exceptionnel la mise en œuvre de projets informatiques est très difficile, voire peut devenir « la dernière des préoccupations » quand il s’agit de la survie de l’entreprise. Nous supposons que de nombreux projets seront suspendus (beaucoup l’ont déjà été). Et même lorsque la situation reviendra à la normale, nous nous attendons à ce que les projets informatiques soient réaménagés en fonction des priorités : la tendance à l'automatisation, qui est de toute façon évidente, va augmenter, tout comme la demande de solutions pour le maintien en condition opérationnelle à distance. Nous pouvons aussi penser que la transformation numérique des entreprises risque de s’accélérer. En effet, celles qui sont aujourd’hui dans une situation très compliquée car elles n’étaient pas prêtes pour le télétravail de manière massive vont devoir s’équiper (ou se sont déjà équipées en urgence), celles qui ont l’habitude des prestations en régie sur site vont peut-être réfléchir à la forfaitisation de projets qui pourraient être réalisés à distance (avec les outils adéquats). L’impact de cette crise va être très violent pour certains secteurs. Il faut aujourd’hui espérer que la « casse » ne soit pas trop importante, que l’activité économique puisse repartir « à la normale » d’ici la fin de l’année et que les fournisseurs IT réussissent à accompagner leurs clients pour sortir de cette crise « par le haut » en les rendant plus forts, plus résilients et mieux préparés en cas de prochaine crise.
Le monde culturel, les restaurateurs, les coiffeurs, les esthéticiennes, artisans, commerçants et compagnies aériennes font partie des secteurs économiques les plus touchés, leur activité étant mise à l'arrêt. Confrontée à des difficultés d’approvisionnement, l’industrie agroalimentaire est autorisée à changer la composition d’aliments sans avoir à le préciser sur l’étiquette. Efficacité de la mesure Le délai d'incubation (période entre la contamination et l'apparition des premiers symptômes) est estimé entre 3 et 5 jours en général mais peut s'étendre jusqu'à 14 jours. Rappelons que pendant cette période, le sujet peut être contagieux alors qu'il n'en est pas forcément conscient. D'où l'effet à retardement d'une mise en quarantaine et un nombre de morts qui continue d'augmenter pendant plusieurs semaines après le début du confinement. Autre exemple : l'Italie. Le pays a été placé en quarantaine totale le 10 mars. Quatre jours après, sans parler de chute du nombre de nouveaux cas, l'augmentation était moins forte : 3 497 samedi 14 mars, 3 590 dimanche 15, 3 233 lundi 16, 3 526 mardi 17. Mais, le 18 mars, le nombre de nouveaux cas repart à la hausse et atteint un pic samedi 21 mars, avec 6 557 nouveaux cas. La courbe amorce sa descente seulement par la suite : selon le bilan officiel publié lundi 23 mars, soit 15 jours après le confinement total de l'Italie, les nouveaux cas ont chuté à 4 789. L'Italie ne crie pas victoire pour autant. Les autorités sanitaires ont appelé, mardi 24 mars, à "ne pas se faire d'illusions" sur la baisse du nombre de nouveaux cas. "Nous devons examiner les données très attentivement, les analyser sur le plan épidémiologique. Il faut encore attendre quelques jours pour comprendre quelle est la tendance, nous vivons une semaine très importante", a expliqué le président de l'Institut supérieur de la santé de l'Italie. "Un mauvais comportement aujourd'hui aura des conséquences dans les deux prochaines semaines", a-t-il mis en garde. Réduction de la propagation de la maladie Selon une étude épidémiologique française Le confinement pourrait avoir évité autour de 590.000 hospitalisations et 140.000 admissions en soins intensifs sur l'ensemble du territoire métropolitain. Réduction de la pollution À Paris, le confinement a permis une réduction de 54 % de la pollution au dioxyde d'azote. Circulation automobile et sécurité routière La mise en place de la politique de confinement sur 47 % des jours du mois de mars a conduit à une baisse des accidents de la route de 43 % et 47 % (en métropole et en outre-mer), une baisse des victimes de 44 % et de 50 %, une baisse du nombre de tués de 40 % et 30 % ainsi qu'une baisse du nombre de blessés de 44 % et 52 %54.
Dans le même temps un accroissement des délits de grande vitesse et très grande vitesse est observée, sur des axes routiers ou autoroutiers libérés de tout engorgement de trafic. Non-respect et contournement des mesures de confinement par la population Le nombre de verbalisations par les forces de l'ordre s'élève à plus de 700 000 durant le premier mois de confinement (sur 11,8 millions de contrôles). Des départs massifs de population de zones infectées sont intervenus. Près de 17 % des Parisiens ont fui la capitale, notamment à destination de leurs résidences secondaires. Polémiques Critiques de la mesure : A chacun son avis, je ne rentre pas dans cette polémique (JC) Motif avancé : où sont les sources de synthèse confirmant que sont citées dans cette section les critiques les plus représentatives, notamment celle de Julien Bayou ? Bien qu'il semble qu'une majorité de Français soit favorable à la mesure, elle suscite des critiques de la part de certaines personnalités politiques, médicales, associatives et journalistiques: Dans la classe politique, certains la jugeant « pas assez stricte » tel que le secrétaire national du parti Europe Écologie Les Verts, Julien Bayou, d'autres trouvent les mesures floues, amenant le syndicat des jeunes médecins à saisir le conseil d'État « afin de contraindre le Premier Ministre à prendre en urgence les mesures qui s’imposent, à savoir le confinement total ». Dans le monde médical, le confinement suscite également des critiques, notamment pour l’ancien directeur général de la santé William Dab qui cite trois critiques: Après quatre semaines de confinement, la courbe n'a que ralenti faiblement: Des gens continuent à travailler et prennent les transports en commun; Le port du masque n’est pas généralisé; La question de la transmission aérienne du virus en complément des gouttelettes respiratoires est également posée notamment dans la revue Nature. Des personnes contagieuses sortant du milieu médical sont renvoyées chez elles où elles peuvent contaminer leur famille. Certaines personnalités, telle que Didier Raoult, microbiologiste et infectiologue français, membre du conseil scientifique Covid-19 mandaté par le gouvernement, juge quant à lui, le confinement inutile car inefficace. Il n'assistera à aucune des réunions du conseil scientifique et refusera à partir du 24 mars d'y participer arguant du manque de fiabilité scientifique. La journaliste Marie Astier souligne que le confinement démultiplie les difficultés pour les mal-logés : logements surpeuplés ou insalubres, familles fragiles et dépendantes des associations et services sociaux désormais fermés. Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement, évoque une « catastrophe » : « Le confinement, pour les mal- logés, c’est comme si on les mettait en prison. Il est évident que pour des raisons de santé publique il faut les sortir de là, mais le gouvernement n’a pas pris de mesures sérieuses là- dessus. » Selon lui, malgré la réquisition de 2 000 places d’hôtel pour les sans-abri, « on est très loin du compte pour les sans-abri, et il n’y a rien pour les mal-logés. On demande la réquisition des Airbnb. » Le rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement, publié en janvier 2020, fait état de près de quatre millions de personnes mal-logées en France. De nombreux témoins font état d’abus, de discriminations et de brutalités de la part des forces de l’ordre, en particulier dans les banlieues.
Libertés en France et état de droit Le 26 mars 2020, le Conseil constitutionnel déclare conforme à la Constitution la loi organique d'urgence destinée à faire face à l'épidémie de Covid-19. La loi organique du 23 mars 2020 suspend les délais liés à l'examen d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), ce qui signifie que tout recours sera reporté d'au moins trois mois après que l'urgence sanitaire sera levée. Le délai de recours pour une QPC soulève des inquiétudes. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a demandé le 25 mars 2020 l'organisation d'un débat public sur l'état des libertés en France après l'adoption du projet de loi d'urgence sanitaire72. L'avocat Raphaël Kempf considère l'adoption de l'état d'urgence sanitaire comme la fin de l'état de droit. L'ordonnance du 25 mars 2020, apporte à la procédure pénale des dispositions relatives au confinement afin de limiter les audiences dans les cours et tribunaux et les extractions de détenus pour y assister. L’article 16 de l’ordonnance prolonge de deux ou trois mois, selon les cas, la durée maximale des détentions provisoires ordonnées lors d’informations judiciaires sur des délits. Selon Louis Boré, président de l’ordre des avocats au Conseil d’État et à la Cour de cassation, la décision du Conseil d'État représente la première fois depuis la loi des suspects de 1793 que l’on ordonne que des gens restent en prison sans l’intervention d’un juge. Violences policières et abus De nombreux cas de violence policière sont dénoncés suite à des contrôles effectués dans le cadre du confinement. Plusieurs plaintes ont été enregistrées contre les forces de l'ordre pour « violence en réunion avec arme et par personne dépositaire de l'autorité publique » et, au 10 avril 2020, au moins 5 enquêtes sont en cours par l'IGPN. Dans un communiqué du 27 mars 2020, des associations de défense des droits humains telles que Human Rights Watch, la Ligue des droits de l’homme et le Syndicat des Avocats de France (SAF) s'inquiètent de témoignages et vidéos alarmantes et appellent à la vigilance des autorités pour éviter les contrôles abusifs et les violences. Les témoignages dénoncent l'usage de coups, de spray lacrymogène au visage, de clés d'étranglement et de taser, ainsi qu'un cas de policier à moto renversant volontairement un piéton. Pour au moins deux cas, les violences ont mené à plusieurs jours d'ITT (incapacité temporaire de travail) : c'est le cas pour une jeune mère de 19 ans qui aurait reçu un coup de taser et des coups à Aubervilliers, et qui s'est vue prescrire 5 jours d'ITT par l'hôpital, et pour un livreur Amazon de 19 ans sorti sans attestation qui s'est vu prescrire 4 jours d'ITT. Dans plusieurs cas, des témoignages ou vidéos retranscrivent également des propos racistes tenus par les policiers pendant ou après la verbalisation, et le ministre de l'intérieur Christophe Castaner a publiquement condamné des propos racistes tenus dans une vidéo diffusée sur internet. Ces cas sont rapportés essentiellement dans les banlieues, où les contrôles policiers sont « plus intenses et plus durs » selon Laurent Mucchielli, spécialiste des politiques de sécurité. Plusieurs figures de la lutte contre les violences policières prennent position, notamment Assa Traoré qui déclare qu'« il est important de prendre en considération les facteurs qui poussent certains jeunes à sortir : logement exigu, rupture familiale, violence ».
La journaliste Sihame Assbague relaye les positions de la militante Amal Bentounsi, qui dénonce une inégalité de traitement et une stigmatisation de certaines populations. Restrictions dans l'exercice de l'activité des associations d'aide aux migrants et aux sans-abri Dans le secteur administratif de la préfecture du Pas-de-Calais, des associations dénoncent des entraves de l'exercice de leur mission bénévole, en contradiction avec les déclarations d'Emmanuel Macron à ce sujet. Des verbalisations abusives, malgré la possession de justificatifs, ainsi que des empêchements d'effectuer des distributions de nourriture en centre- ville sont mentionnées. La préfecture, afin de justifier ces interdictions, évoque le respect des conditions sanitaires dans le cadre de la lutte contre la propagation du virus. Hors, l'action des bénévoles s'applique aussi aux sans-abri, dont certains refusent d'être dans les campements en raison des conditions sanitaires. Utopia 56 et l’Auberge des migrants sont deux associations qui mentionnent des entraves à leur mission de pallier les carences de l'État. Les associations mentionnent également une poursuite des expulsions des migrants, avec des démantèlements des petits campements quasiment quotidiens, la police venant et les délogeant toutes les 48 heures, prenant parfois les tentes et les couettes, en formulant des menaces de verbalisation envers les spectateurs, ainsi qu'une situation d'urgence alimentaire. Crainte d'une hausse de la précarité et idée du revenu universel de base Les personnes sans-abri sont vues comme particulièrement à risque durant cette crise, car étant dans l'impossibilité d'adopter les mesures de confinement du fait de leur itinérance, et de par leurs conditions de vie, davantage vulnérables à la maladie. De plus, les mesures de confinement ont forcé de nombreux organismes d'aide à stopper ou ralentir leur activité. La ville de Paris met à disposition des gymnases en guise de dortoirs, cependant, des associations craignent que de tels arrangements soient propices à la transmission du virus ; l'État a promis de réquisitionner des chambres d'hôtel vides sous la pression des groupes d'aide. Le président socialiste du conseil départemental de Haute-Garonne, Georges Méric, pense que la pauvreté, la précarité et l'exclusion vont être démultipliées dans les mois qui viennent. Lui et ses dix-huit homologues ont pris la parole pour demander l'établissement d'un revenu de base, qui constituerait un accompagnement renforcé, pour éviter le problème du non-recours aux droits, et ce dès l'âge de 18 ans, dans une volonté d'égalité et d'inclusion républicaine. Selon le Frankfurter Rundschau, l'Allemagne devrait profiter de la crise du virus SARS-CoV- 2 afin d'introduire le revenu universel à l'échelle de tout le pays. Conséquences du confinement pour les personnes malades ou fragiles Difficulté d'accès aux services d'urgence et sélection des malades à soigner Le 4 avril, l'Unapei, dans un communiqué, évoque des difficultés rencontrées par les personnes handicapées pour trouver une place à l'hôpital en cas de détresse respiratoire, dans les territoires les plus touchés par l'épidémie. Les équipes hospitalières de soins palliatifs n'interviennent plus dans les établissements médico-sociaux, et le niveau d'autonomie des personnes est devenu, pour le SAMU, un critère d'admission à l'hôpital. L'Unapei demande un renforcement des équipes de soins palliatifs dans les établissements et services médico-sociaux et du matériel adéquat, et dénonce une forme de discrimination (voir capacitisme). Confinement des personnes dans les établissements médico-sociaux et les EHPAD Le Collectif pour la liberté d'expression des personnes autistes (CLE autistes), soutenu par Validity Foundation, association de défense des droits des personnes handicapées, a déposé une requête urgente devant le Conseil d’État en raison des violations des droits fondamentaux, notamment les droits à la liberté, à la protection contre la détention arbitraire et les droits à la vie et à la dignité.
La requête dénonce la décision prise par Sophie Cluzel de confiner les personnes handicapées vivant dans les établissements d'aide sociale, son absence de base juridique appropriée et l'exposition des personnes handicapées à un risque accru de détresse psychologique et de danger physique pendant la pandémie de Covid-19, la privation de tout contact avec leurs proches et de tout moyen de communication alternatif, l'accroissement de l'opacité de la situation dans les établissements médico-sociaux . Une plainte a été déposée devant le Conseil d’État afin d'obtenir des mesures d'urgence pour garantir la liberté de circulation, l'égalité et la non-discrimination des personnes handicapées dans les institutions. Est également dénoncée l'absence de comptabilisation par le gouvernement du nombre de morts dans les EHPAD. Le Collectif évoque des témoignages sur la situation des personnes confinées dans des institutions, notamment l'augmentation des cas d'automutilation, des enfants qui pleurent en cherchant à contacter leurs parents, et plusieurs personnes handicapées qui ont cessé de manger. Cette crise apparaît comme une occasion afin de dénoncer le « modèle fondé sur la dépendance » des établissements médico-sociaux français, et le non-respect par la France de la Convention relative aux droits des personnes handicapées et de la Convention européenne des droits de l'homme. Cette alerte a été relayée par d'autres associations. Le magazine sur le handicap Beaview, relaie le témoignage du directeur d'un établissement spécialisé en Alsace abritant une Maison d'accueil spécialisée (MAS) ainsi qu'un Institut médico-éducatif (IME), disant notamment que l'ARS Grand-Est ne leur a fourni aucun gel, ni blouses, charlottes ou encore lunettes de protection, et qu'il ont dû se débrouiller avec seulement quatre-vingt masques, parce que la « priorité était donnée aux hôpitaux ». Il est également question du maintien à domicile d'un tiers du personnel des deux sites considéré comme vulnérable, mentionnant comme conséquences notables l'augmentation du passage à l'acte des résidents ainsi que l'augmentation corrélative de la quantité de neuroleptiques administrée. On mentionne aussi l'absence totale de respirateurs. Devant les inquiétudes du directeur quant à la prise en charge des résidents atteints par le Covid-19 par le Centre Hospitalier Intercommunal de La Lauter, situé à quelques kilomètres de là, un infirmier a répondu « vos résidents vous pouvez les oublier, ils ne sont pas hospitalisables ». Conséquences du confinement dans les hôpitaux psychiatriques Un témoignage relayé le 15 avril 2020 par l'Intersyndicale nationale des internes, recueilli dans un hôpital psychiatrique de banlieue parisienne, évoque les conséquences des protocoles de confinement, comme quoi tout nouveau patient entrant doit être examiné par un médecin généraliste ou urgentiste avant son entrée, puis rester confiné dans sa chambre quatorze jours, sans contact avec les autres patients. Pour tous les patients, y compris ceux qui étaient hospitalisés avant le confinement, il y a suppression des sorties, des visites, des permissions, et des activités de groupe. L'interne en psychiatrie qui témoigne révèle être forcé de signer des protocoles de chambres d'isolement pour des patients qui ne sont ni agressifs ni agités mais incapables de porter un masque, de rester seuls dans leur chambre, ou jugent les consignes absurdes. Il mentionne également l'incompréhension des patients qui voient Emmanuel Macron à la télévision mentionner l'assouplissement des mesures de confinement accordé aux personnes avec handicap psychique, mental ou cognitif (voir aussi Sophie Cluzel) et se disent « deux
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