In-Natura une exposition d'Artaïs-art contemporain - Julie Legrand
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In-Natura une exposition d’Artaïs-art contemporain du 9 au 17 septembre 2017 DOC, 26 rue du docteur Potain, Paris 19è Tatiana Wolska, Sans titre, 2012, bouteilles Orezza-PdT. Tatiana Wolska, Badoit expansée, bouteilles de Badoit thermosoudées, mousse polyuréthane.
Artaïs et l’art contemporain L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art (Robert Filliou) Découvrir, questionner, partager L’art contemporain : des surprises, des émotions, du rêve, des expériences Grâce à ses visites d’ateliers d’artistes, de galeries, de centres d’art, de lieux alternatifs à Paris et en Île-de-France, en région et à l’étranger, Artaïs fait le lien entre le public et les artistes, commissaires d’expositions, galeristes ou critiques d’art avec qui elle facilite les rencontres. Chaque année, plus de cinq cents participants partagent ces moments privilégiés. Et depuis 2012, des lecteurs de plus en plus nombreux prennent connaissance de l’actualité artistique contemporaine et de ses coulisses grâce à la revue gratuite Artaïssime. Artaïs est une association créée en 2007 par Dominique Chauchat, née de sa volonté de partager sa passion pour l’art contemporain avec un large public réunissant aussi bien amateurs néophytes que collectionneurs avertis. « Nous voulons essentiellement apporter des clés pour entrer dans le monde des artistes, agir en passeurs, en faveur de tous les publics, sans restriction, notamment d’âge ou de culture. Dans un esprit de rencontre qui privilégie la convivialité et le partage. Nous pensons sincèrement que l’art contemporain est accessible à tous, si l’on veut bien comprendre que c’est une nébuleuse, dont les éléments sont tous uniques et différents. Nous désirons casser le préjugé d’intellectualisme qui lui est souvent accolé. Les oeuvres sont encore plus belles quand elles donnent à penser... et la beauté est pour tout le monde. C’est une question d’ouverture d’esprit. » Rapidement rejointe par la conseillère artistique Sylvie Fontaine, l’équipe ne cesse de se développer avec l’implication de plusieurs chargées de mission. « La création contemporaine n’a jamais été aussi riche et les lieux de monstration aussi nombreux et variés. Passionnée et impliquée depuis longtemps, je partage avec joie mes coups de cœur et mes découvertes avec tous, en France comme à l’étranger ! » 3
DOC Sommaire DOC a été fondé en mars 2015 par de jeunes diplômés d’école d’art en recherche d’espace de travail. DOC est situé au 26 rue du docteur Potain dans le 19e arrondissement de Paris, dans l’ancien lycée technique Jean Quarré. L’ensemble de ses résidents a mutualisé ses forces et moyens pour mener des travaux de restauration du bâtiment durant 6 mois avant l’ouverture au public en septembre Page 6....................................................................................Avant-propos par Marie Gayet 2015. Page 7 ...................................................................................Par Marie Cantos Soucieux de retrouver les meilleures conditions de travail techniques, matérielles et sociales, la forme du projet s’inspire des modèles de partage et de diffusion du savoir propres aux écoles d’arts. Pages 8 - 11...................................................................... Cécile Beau DOC est aussi une réponse concrète à la difficulté des jeunes artistes à trouver un espace de travail à un prix abordable. Pages 12 - 15................................................................... Sylvie Bonnot Aujourd’hui ce sont 80 résidents, artistes et artisans, toutes disciplines confondues, qui y travaillent quotidiennement. Pages 16 - 19................................................................... Caroline Corbasson La volonté de DOC est de compter sur ses propres forces : le bénévolat et l’entraide comme source Pages 20 - 23................................................................... Dominique Ghesquière de liberté, l’idée d’un lien et d’une nouvelle façon d’être dans le monde. Pages 24 - 27................................................................... Fabien Léaustic DOC se compose de 28 ateliers privés ou partagés, de deux ateliers de résidences artistiques temporaires ouvertes sur appel à candidature public, de cinq ateliers techniques ouverts aux résidents mais aussi aux artistes extérieurs et aux habitants du quartier (ateliers bois, métal, post-production Pages 28 - 31................................................................... Julie Legrand vidéo, sérigraphie, labo photo argentique), d’un espace d’exposition, d’une salle de spectacle et de résidence de théâtre, d’un jardin partagé. Chacun de ces espaces est supervisé par une équipe de Pages 32 - 35................................................................... Emmanuel Régent responsables de pôle en charge de transmettre leurs savoirs techniques. DOC mène aussi des actions pédagogiques et sociales en accueillant des publics scolaires, en Pages 36 - 39................................................................... Lionel Sabatté collaborant avec plusieurs associations et collectifs de quartier, en organisant des ateliers créatifs pour les enfants ainsi qu’au travers de son programme d’Université Libre. Pages 40 - 43................................................................... Thomas Tronel-Gauthier http://doc.work contact@doc.work Pages 44 - 47................................................................... Tatiana Wolska 4 5
Avant-propos « C’est face au monde et à la nature que l’homme peut vraiment penser »* In-Natura, l’exposition des 10 ans d’Artais, met en scène fossiles pour l’environnement. Néanmoins, le mouvement les œuvres de dix artistes qui explorent, dans une grande ininterrompu de la glaise devenant sous l’effet de l’eau diversité de pratiques, le registre polymorphe et singulier une surface soyeuse et vibrante exerce une séduction de la nature, considérée à la fois comme une source de indéniable. création foisonnante et un répertoire de formes nouvelles Si engagement écologique il y a, il est davantage dans et inédites. le recours à des matériaux pauvres ou symboliquement forts, tels les aiguilles de pin noir brodées d’Herbes rares L’expression latine sous-entend qu’au-delà de la nature de Dominique Ghesquière, les clous du Nid de Tatiana même - celle souvent glorifiée, louée, pour sa beauté et Wolksa, modelé in situ sur le mur, ou encore les fines son ordre naturel, ou au contraire crainte car menaçante, pellicules de thé séché des Théinographies de F. Léaustic. envahissante et indomptable - il existe un état de nature Seul le vol arrêté d’un oiseau naturalisé (D. Ghesquière) encore plus profonde, qui serait restée intacte, non altérée. est littéral d’une mort annoncée. Plus brute, plus complexe, plus fascinante encore. Un espace voué à l’investigation des artistes. En bonne place des hybridations et des mutations, toutes des hypothèses de transformations en devenir, on trouve Il sera donc question ici de confrontation à cette notion celle touffeteuse de Lionel Sabatté et celles, vénéneuses, de pure nature. De se placer au plus près de la terre, des d’Emmanuel Régent. Quant à La Souche de Cécile Beau, éléments, des pierres, des végétaux, des animaux, des réalisée en collaboration avec Anna Prugne, elle fusionne micro-organismes et même des étoiles. D’aller chercher l’animal et le végétal. Le bois semble se soulever par la la nature là où elle peut être saisie. D’être dans un regard propulsion de longues pattes ajoutées en prolongement et une posture où l’observation, la sensation mais aussi le des racines. savoir prennent part au processus. La démarche implique un positionnement physique et intellectuel, d’où découle C’est souvent par le paysage que naît la relation sensible la mise en œuvre. Cette dernière se déploie sur un large à la nature. Sur la Pointe Sèche de Sylvie Bonnot, il est prisme qui va de l’organique à l’hybridation, de la science un paysage mirage à plusieurs strates, relief dessiné à à la mutation, du matériau naturel à l’artefact, du geste la pointe sèche sur le tirage photographique. Issue d’un minimal à la sophistication, de la fragilité à la résistance, de geste à l’opposé, la migration gélatinée de Mue dessine la critique à la conciliation. A la croisée de ces langages et aussi un paysage d’entre-deux. Les dessins à l’encre ou des ces pratiques, l’artiste compose, réinterprète, fabrique au fusain de Caroline Corbasson et Emmanuel Régent des expériences, crée de l’artificiel - qui est le produit de donnent également l’impression d’approcher une nature l’habileté humaine – « transforme la matière « nature » à part, de même que The Last Piece of Wasteland#10 de pour en révéler des propriétés insoupçonnées. » T. Tronel-Gauthier conserve la trace unique de l’éphémère beauté du passage des marées sur le sable. A première vue, la pièce Récif d’Eponges de Thomas Observer le milieu naturel et plus loin encore, celui du ciel. Tronel-Gauthier semble être le résultat d’un phénomène Si For Avoid de C. Corbasson invite à regarder l’univers, naturel de sédimentation ou volcanique. Elle est en sa structure évidée laisse la connaissance ouverte et réalité une œuvre en porcelaine, qui ne peut exister rend dérisoire la volonté de comprendre les origines sans l’intervention humaine. De même, l’arbre calciné de de la création. Naît-elle de l’impressionnant chaos Julie Legrand « renaît » de ses cendres grâce aux fines d’énergies peint de L. Sabatté ? Afflue-t-elle, concentrée flammèches de verre qu’elle greffe une par une, opérant à l’extrême, dans chaque point rouge des Arborescences une symbiose bois-verre plus vraie que nature. de J. Legrand ? Dans l’ensemble, les couleurs sombres prédominent, Résonnant les uns avec les autres, les phénomènes comme pour signifier une dégradation ou une maltraitance de In-Natura mettent en lumière une nature dans ses de la matière naturelle. Les œuvres ne sont pourtant changements d’états et, avec la subjectivité de chacun, pas velléitaires, encore moins morales. Ambivalente, donnent à la penser en « vision augmentée ». La Cariatide version noire, de Fabien Léaustic, l’est assurément. Synthèse d’un objet décoratif et d’un Marie Gayet, commissaire associée mécanisme industriel, aussi absurde qu’effrayante dans * Emanuele Coccia, La vie des plantes - Une métaphysique du son flux en continu et ses éclaboussures, elle attire autant mélange - Bibliothèque Rivages - 2016 qu’elle repousse, si l’on songe à la toxicité des énergies 6 7
Cécile Beau Née en 1978 De tout temps, Cécile Beau a été fascinée par la nature. Habituée à de longues promenades dans « Les paysages », comme les nomme l’artiste, toujours dénués de présence humaine, se situent Vit et travaille à Paris les Pyrénées de son enfance, elle développe souvent à la frontière entre réel et fictionnel, Représentée par la galerie 22,48m2 rapidement un sens aigu de l’observation et de avec des changements d’échelle parfois Expositions personnelles (sélection) l’écoute qui jouera un rôle primordial dans la déroutants telle la pièce « Suma » représentant, 2017 : « Lithique », Galerie 22,48m2, Paris ; conception de ses œuvres. Ce goût exacerbé de manière illusionniste, l’écosystème d’une « Mécanique des milieux continus », Centre d’art Bastille, Grenoble pour la beauté des phénomènes naturels et la forêt à taille réduite et aux bruits distordus. Les 2016 : « Orbis », Atelier Vortex, Dijon découverte de l’inexploré prendra corps pendant titres des œuvres, en langue étrangère, sont 2015 : « C=1/√ρχ », Zebra3, Bordeaux ses études aux Beaux-arts de Tarbes et Marseille également choisis pour leur musicalité et restent 2014 : « Substrat », Galerie 22,48 m2, Paris 2013 : « Sillage », Orangerie du Thabor, Rennes puis au Fresnoy, grâce à une technologie parfois énigmatiques de façon à permettre au regardeur 2012 : « Continuum », Espace d’art contemporain sophistiquée mais néanmoins discrète. de construire sa propre narration. Cécile Beau Rurart, Poitiers ; « Subfaciem », Module Prix aime à mélanger les temporalités et n’hésite pas Découverte, Palais de Tokyo, Paris Qu’il s’agisse de ses photographies à rallier infiniment petit et infiniment grand. Elle Expositions collectives (sélection) panoramiques de paysages enneigés au son explore également l’univers, comme dans sa 2017 : « Genesis, la invencion del futuro », mystérieux et enveloppant ou du bruissement dernière exposition à la galerie 22,48m2 où le Centre culturel Kirchner, Buenos Aires, Argentine ; Présélection prix AWARE femme 2017, vitrines du d’une flaque d’eau suite à la chute d’une goutte visiteur était projeté dans le cosmos, au centre péristyle du Palais Royal, Paris invisible, d’une grotte étrange aménagée dans d’une myriade de planètes laissant entendre le 2016 : Festival 100 %, Grande Halle de La Villette, les profondeurs du Palais de Tokyo où un carambolage des roches comme un écho de Paris ; « La timidité des cimes », Centre d’art le Parvis, Tarbes arbre poussait par son milieu ou de mousses l’agrégation de matière à l’origine des temps. 2015 : « Renaissance », Lille 3000, Tripostal, Lille ; envahissant le sol de l’espace d’exposition, tout WRO, Media Art Biennale, Wroclaw, Pologne ; est prétexte à jouer avec la matière minérale, Dans le cadre de l’exposition In-Natura, une Zabriskie, espace d’art contemporain, Genève, Suisse végétale ou liquide. De façon récurrente, l’artiste inquiétante souche (produite en collaboration 2014 : « Feito por Brasileiros », Cidade Matarazzo, donne à voir ce qui est à peine visible en usant avec Anna Prugne) s’extrait du sol et s’étire Sao Paulo, Brasil ; «Double Jeu », Turbulences, de subterfuges, et réalise des installations où sur ses pattes suite à une possible mutation. Frac Centre, Orléans ; « Etrange Nature », Pavillon Blanc, Colomiers ; « Eau solide », FEW, Wattwiller son et objet entretiennent des rapports étroits En équilibre précaire, cet être hybride semble 2013 : « Chroniques des mondes possibles», afin de mettre le spectateur en situation d’une prêt à se mettre en marche alors que survient Fondation Vasarely, Aix en Provence ; perception accrue de son environnement et lui brutalement l’orage « Zibben ». « L’arbre qui ne meurt jamais », Théâtre des Sablons, Neuilly suggérer une temporalité ralentie propice à la 2011 : « 56è édition du Salon d’art contemporain », méditation. Dans l’installation « Sporophore », Cette plongée dans des atmosphères irréelles et Montrouge des troncs d’arbre en apparence inertes, se étranges, nous invite à développer de nouvelles 2010 : « Panorama de la jeune création », 5è biennale d’art contemporain, Bourges révèlent être le lieu de transformations internes, empathies avec le monde végétal et minéral en laissant s’échapper une sonorité ténue due jouant avec des questionnements sans fin sur Prix au déplacement de microorganismes. Par ce la nature du réel. Laissons nous entraîner dans 2012 : Prix Découverte des Amis du Palais de Tokyo 2011 : Prix du Crédit Agricole, 56è édition du Salon décalage sonore, une scène anodine bascule ces expériences sensorielles où les œuvres d’art contemporain de Montrouge dans une atmosphère de science-fiction. Le sont toujours empruntes d’une grande poésie. son, outil invisible, génère le temps et l’espace Formation 2006-2008 : Le Fresnoy, studio national des arts hors-champs. Sylvie Fontaine contemporain, Tourcoing 2003 : DNSEP, Ecole des Beaux-Arts, Marseille Cécile Beau, l’envers, 2010-2012, Vue de l’exposition Subfaciem, Module Palais de Tokyo, Paris. Crédit : Aurélien Mole. Courtesy galerie 22,48m2 8 9
Cécile Beau, Accrétion, 2017, Vue de l’exposition Lithique, Bétonnière, sable, charbon, roches volcaniques. Courtesy galerie 22,48m2 Cécile Beau, Suma, 2010, Vue d’exposition L’arbre qui ne meurt jamais, Théâtre des Sablons, Neuilly. Courtesy galerie 22,48m2 Cécile Beau, Albedo, 2017, Vue de l’exposition Lithique. Courtesy galerie 22,48m2 10 11
Quand la nature s’impose Sylvie Bonnot Au salon YIA en 2015, j’ai été frappée par la puissance de la nature qui se dégageait du seconde phase en atelier elle les met en forme, retravaille, dessine, redessine à la pointe sèche travail de Sylvie Bonnot. ou au cutter, repeint, plie ou froisse, procédés qui tendent à frôler l’abstraction. La couleur s’invite Née en 1982 La pratique photographique, dont elle a acquis parfois, venant teinter la glace ou les vagues, Vit et travaille à St Léger sous la Bussière la maîtrise au contact d’artistes confirmés, sur de grandes surfaces de papier, à la mesure Représentée par la galerie Ségolène Brossette notamment dans l’atelier de Balthasar Burkhard des paysages parcourus. Expositions oersinnelles à Berne, prédomine et son travail suit un 2017-2018 : Contre-Courants, Musée de la Roche- processus en deux étapes. Ces aplats de couleur surperposés se trouvent sur-Yon, en partenariat avec le Forum Vies Mobiles aussi projetés sur des éléments architecturaux (SNCF) et le Musée des Ursulines (Mâcon) Captation, installation photographique (commande La première consiste à photographier le paysage comme la cage de verre de l’ascenseur du de la Fondation Facim & EDF (Hautes Vallées de souvent extrême - grands espaces, sommets Beffroi de Montrouge. De la 58è édition du salon Savoie) escarpés, glaciers, falaises, de l’Australie au de la ville en 2013, où le travail de l’artiste a été 2017 : Making Things Happen, avec Zhu Hong ; et Soloshow, Unseen Art Fair, The Merchant House Spitzberg en passant par l’Ile de La Réunion remarqué, à sa dernière exposition au musée (Amsterdam) Soloshow Forever, Art Fair (Paris) ou encore le Japon - dans lequel l’artiste aime des Ursulines (Mâcon), sa première grosse 2016-2017 : Contre-Courants, Musée des Ursulines déambuler : « J’ai toujours voulu enregistrer commande, le processus reste le même. L’artiste (Mâcon) (partenariat) Surimpressions, Quai des Arts de Cugnaux les images de ce que je trouvais singulier dans détourne ce qui est devenu un matériau tout en (Toulouse) le monde. J’éprouve une certaine jubilation à gardant l’esprit et l’essence de la prise, comme 2013 : Hors Champs, Esox Lucius (La Clayette, arpenter les lieux insolites et méconnus ». Ses le formule Julie Crenn : « Par le voyage, la Bourgogne) 2012 : Mazarine, Galerie Arnaud Lefebvre (Paris) recherches artistiques reposent notamment traversée, l’errance, elle (S. Bonnot) recherche sur le cheminement des lignes et l’étendue un rapport à la fois physique et poétique Expositions collectives du paysage qu’elle s’approprie en composant avec le paysage. L’ensemble du processus 2017 : Transition, Nuit Blanche, Observatoire de l’espace du CNES (Paris) d’ores et déjà in-situ, tel un peintre ou un photographique lui permet de restituer ce Tableaux fantômes #6, MUba Eugène Leroy - sculpteur. Cette première phase essentielle dialogue entre l’œil, le corps et la matière. Elle Tourcoing relève d’une double performance : le geste capte ainsi les lumières, les mouvements, la 2016 : Revoir Franz Adzemar, Espace des Arts sans Frontières (Paris) artistique et l’exploit physique. Cette rencontre substance et présence du paysage ». Équilibre instable, exposition de la Collection Colette avec la nature éprouve le corps et l’esprit, les et Michel Poitevin, Le Carmel (Libourne) forces humaines se confrontant à celles de la Les œuvres présentées à l’exposition In-Natura, 2015 : Intimenta, proposition de Paul Armand Gette, Galerie Porte avion (Marseille) & Galerie La Belle nature, et réveille les sensations. une « Mue Volante » et une « Pointe sèche » Epoque (Villeneuve d’Ascq) en sont une fidèle illustration. Urban Explorations, National Design Center, Tels les initiateurs du Land Art et des artistes Singapour conceptuels, l’artiste répertorie les prises Céline Maillard Formation de vue de ces vastes territoires. Lors de la 2001-2006 : DNSEP, Ecole Nationale Supérieure d’Art, Dijon 2004-2005 : Visiting scholar, Curtin University, Perth, Australie Résidences et voyages de recherche à l’étranger Sylvie Bonnot, Vue de l’exposition Contre-Courants, musée des Ursulines, Mâcon, 2016-2017. 12 13
Sylvie Bonnot, Pointe Sèche XIII - 30x34,5 cm 2017 Sylvie Bonnot, Pointe Sèche VII, dessin à la pointe sèche sur tirage photographie couleur, papier RC, contrecollage aluminium, 75 x 95 cm, Spitzberg - St Léger, 2014 14 15
Capturer l’invisible Caroline Corbasson Caroline Corbasson Diplômée des Beaux Arts de Paris où je l’avais rencontrée et de la Central Saint Martins de Elle s’est aussi penchée récemment sur la nébuleuse de la tête de Cheval observée par Née en 1989 Vit et travaille à Paris Londres, Caroline Corbasson, passionnée le télescope VLT au Chili. Sa silhouette en Représentée par MONTEVERITA, Paris et Laurence par l’analyse scientifique, se livre à une forme d’hippocampe, qualifiée de « nébuleuse Bernard, Genève expérimentation décisive pour la suite avec obscure » par les scientifiques, est une sorte de Expositions personnelles (sélection) : Dust to dust : des empreintes de poussières monstre en puissance, qu’elle tente d’apprivoiser 2017 : Sidereal, MONTEVERITA, Paris (en octobre) déposées sur papier comme pour nous dire ce en le sérigraphiant sur aluminium « Collapse ». 2015 : Empty Pixels, Galerie Laurence Bernard, firmament qui nous dépasse et nous échappe. Ses prochains projets : défier des formes Geneva 2015 : Les Cieux-Cavernes, galerie l’inlassable, L’invisible devenu accessible : c’est une d’astronomie souterraine, comme au Japon avec Paris intuition qui ne cessera de l’habiter au fil de ses le Super Kamiokande, ou traquer la poussière expériences. Fixer le vertigineux, s’approprier du désert d’Atacama avec des chercheurs du Expositions collectives (sélection) : l’inimaginable et percer l’énigme de cette quête Museum d’histoire naturelle. 2017 : Explore, CAC, Nîmes. 2017 : Pierres de Vision, CAIRN Centre d’Art, métaphysique qui habite l’homme et le renvoie à Digne-les-Bains. sa propre finitude. Mais pour l’heure, l’exposition des 10 ans 2017 : Infiniment le Pays des Etoiles, Centre d’Art du Pavillon Blanc, Colomiers. d’Artaïs lui donne l’occasion de révéler à Paris 2017 : Athanor, CRAC, Sète. A rebours des images scientifiques souvent For a Void, pièce de 4,60 m de haut, réalisée 2016 : Sous le Soleil Exactement, Centre d’Art esthétisantes, elle puise dans des matériaux à l’occasion de sa résidence au Pouliguen, villa Bastille, Grenoble. 2015 : New Cartographers, SongWon Art Center, pauvres (charbon, métal) de quoi traduire des Boesch. Une mappemonde dont l’enveloppe Seoul concepts abstraits et mêler ainsi les approches aurait disparu ! On peut la traverser, la contourner 2015 : Art-o-rama, Galerie Laurence Bernard, macroscopique et microscopique. S’entourant et pour autant rester face au vide, à l’absence. Marseille 2015 : Iris Time, L’Inlassable Museum, New-York. de chercheurs, d’astrophysiciens, elle sillonne A nouveau il s’agit de court-circuiter les codes 2014 : Biennale du Dessin, Cité Internationale des le globe, visitant laboratoires et observatoires de représentation scientifique et notre propre Arts, Paris. célestes. De retour du Chili, elle a réalisé grâce perception du réel. 2014 : They Used To Call It the Moon Part II, Baltic Center for Contemporary Art, Newcastle (UK) à la Bourse Henry, son premier court métrage 2014 : La Recherche, Boiler Room Gallery, Oslo. sur l’observatoire du Cerro Paranal constitué de De l’infiniment grand à l’infiniment petit, des 2014 : Possibles d’un monde fragmenté, Palais des huit télescopes astronomiques dont quatre avec poussières d’étoiles aux poudroiements de la Beaux-arts, Paris. un miroir de 8,2 m, qui l’ont fascinée. matière, du sublime à l’intime, le vertige proposé Prix / Résidences / Bourses : par Caroline Corbasson entre poésie romantique 2016 : Finaliste Prix Découverte Palais de Tokyo Autre télescope : le James Webb Space qui et vérité scientifique nous invite à un voyage 2011 : Lauréate Prix de Dessin Diamond sera propulsé dans l’espace par la NASA en immobile aussi troublant qu’impermanent. Formation : 2018 pour restituer les étoiles et galaxies issues 2008 - 2013 : DNSAP (Félicités), Ecole Nationale du Big Bang. Elle reproduit ces étoiles, nées Marie-Elisabeth de La Fresnaye Supérieure des Beaux-Arts, Paris. 2011 : BA Fine Art, Central Saint Martins, Londres. à des températures très élevées, à partir de cuivre chauffé laissant apparaître des couleurs Caroline Corbasson, Collapse, 2017 insoupçonnées qu’elle transpose sur des miroirs, Sérigraphie à l’encre chrome sur aluminium dibond noir 350 x 260 cm à l’image de ceux qui forment le télescope. 16 17
Caroline Corbasson, Echo, 2015 Caroline Corbasson, Blank III, 2015 Bois et cuivre, 40x55cm, Sérigraphie sur miroir de télescope, courtesy MONTEVERITA. béton 36 x 45 x 30 cm. Courtesy Galerie Laurence Bernard 18 19
Composer avec la nature Dominique Ghesquière Dominique Ghesquière se nourrit de ses expériences d’exploration de paysage. Elle Dominique Ghesquière tire parti de son observation de la nature. Elle travaille de façon Née en 1953 Vit et travaille à Rueil-Malmaison apprend au contact de la nature. En se méticuleuse. Avec une extrême patience, telle Représentée par la galerie Chez Valentin connectant avec les végétaux, elle dit se une brodeuse, elle prend le temps de voir son Expositions personnelles (sélection) développer, grandir, se ressourcer. Elle prend le ouvrage évoluer. Elle imite ainsi le processus 2016 : Mémoire d’eau, La Vitrine, Le Plateau, Frac temps d’observer les plantes, fascinée par leur de croissance, la beauté de la nature qui se Ile-de-France capacité mystérieuse à produire de l’énergie. transforme et dont chaque stade est source Tenir compte de la lune, Parc culturel de Rentilly 2014 : Grande tapisserie, Galerie Chez Valentin, Lors de ses promenades, elle fait attention aux d’émerveillement. Tout en créant au fur et à Paris moindres petits éléments de la nature, arbres, mesure avec la matière végétale, elle développe 2013 : Terre de profondeur, CIAP, Ile de Vassivière écailles de pommes de pin, galets, les collecte, le plaisir de voir, comme le jardinier, son œuvre 2012 : Bois dormant, Mülheim an der Rhur, Allemagne le regard ouvert, aiguisé, son âme d’enfant grandir, pousser. 2011 : Invitation d’un soir, La BF15, Lyon retrouvée. Entre chien et loup, Aspex Gallery, Portsmouth, UK Dominique Ghesquière, toujours en quête de 2010 : Pièce aveugle, La Station, Nice Après s’être imprégnée de l’atmosphère et de cette nature ingénieuse et artiste, poursuit son Expositions collectives (sélection) l’esprit des lieux qu’elle traverse, où elle est apprentissage créatif. Au fond, ses œuvres 2015 : Là où commence le jour, avec M Donnadieu, invitée en résidence, cette artiste réagence et invitent à ressentir notre besoin des plantes. LAM, Lille Un été dans la Sierra, avec S Faucon et X compose des espaces imaginaires. Telle une Subtilement posé sur le mur, son étourneau Franceschi, Parc culturel de Rentilly archéologue, elle révèle des traces de paysages semble à la fois figé et prêt à s’envoler. Rideaux/Blinds, IAC, avec M de Brugerolle, enfouis. Villeurbanne 2014 : All that falls, Palais de Tokyo, Au sol, sa sculpture, sorte d’îlot d’herbes avec M de Brugerolle et G Wajcman, Paris Ces œuvres nous invitent à revivre des fait songer à un animal, possible hérisson. Rumeurs du météore, Frac Lorraine, Metz sensations, à éprouver physiquement des Délicatement, avec la patience d’un oiseau 2013 : Géométrie Variable, avec Baron Osuna, Les Crayères, Reims milieux naturels. qui construit son nid, Dominique Ghesquière a Found in translation, Thalie Art Foundation, avec E tissé, une par une, des aiguilles de pin. Cette Lambion, Bruxelles, Belgique D’autre part, ses interventions minimales œuvre a suscité de nombreuses promenades, Reframing the ordinary, Lothringer-13 Halle, Munich, Allemagne paraissent être à la limite entre une composition le regard affûté, puis la collecte, et l’expérience 2012 : Les détours de l’abstraction, MUDAM, naturelle, une création d’un animal, et l’œuvre de composer avec ces éléments si fragiles. Elle Luxembourg d’un artiste. Dominique Ghesquière s’est rappelle par là les jeux de notre enfance. 2010 : Am Anfang war ich am Ende, Museum Abteiberg, Mönchengladbach, Allemagne approprié les techniques de croissance et 2009 : Sauvagerie domestique, galerie Edouard de construction des plantes et des animaux. Pauline Lisowski Manet, Gennevilliers Parfois fragiles, comme en suspens, à la limite Formation de la fixation, celles-ci suggèrent des moments 2002-2003 : Rijksakademie van Beeldende Kunsten, de croissance du végétal. Amsterdam, Pays-Bas 2001 : DNSEP, Ecole nationale des beaux-arts de Lyon. Dominique Ghesquière, Conférence des oiseaux. Brindilles de bouleau. Photographie Marc Domage 20 21
Dominique Ghesquière, Pierres roulées Dominique Ghesquière, Rideau d’arbres, Galets. Photographie Sylvie Chan-Liat 2016, bois de placage sycomore, peinture Mémoire d’eau, 2016, aiguilles de pin photographie Martin Argyroglo Dominique Ghesquière, Oiseau Etourneau naturalisé Photographie Sylvie Chan-Liat 22 23
Art et science, territoires partagés Fabien Léaustic Fabien Léaustic a créé un univers scientifique et artistique singulier et propose de nouvelles deux matières récurrentes dans les œuvres de Fabien Léaustic. Avec Eau de Paris – Cyprès formes de narration où se confondent 2016, installation sculpturale savamment mise Né en 1985 à Besançon (25) expérience et poésie. Il continue de puiser dans en scène, il s’intéresse à nouveau au végétal Vit et travaille à Paris et à Lons-le-Saunier (39) les sciences la matière première qu’il exprimera et notamment à la sémiologie rattachée aux Expositions personnelles (Sélection) dans son écriture plastique, ainsi que la manière plantes. Comme le Cyprès, symbole de vie 2017 : Les riens font des mondes. d’expérimenter. La genèse de son travail prend éternelle dans la mythologie grecque, informe Le 87 - Art Exprim Paris sa source dans l’invisible, et il nous amène sur l’hospitalité du lieu où il s’implante, l’œuvre a 2016 : D’un Monde à l’Autre - CSC Madeleine Réberioux - Créteil (94) à ressentir des mondes insoupçonnés. Sa trouvé sa place dans le Hall d’accueil du Centre 2016 : Cognition - Musée Claude-Bernard collaboration avec les chercheurs de différentes des Arts d’Enghien. Mais ce qui fascine c’est Saint-Julien (69) disciplines lui a appris que le hasard et l’aléatoire tout le dispositif d’excroissance autour de ces Expositions Collectives (Sélection) sont plus riches que le but recherché, d’où le 3 arbres, qui permet leur survie. grâce à l’eau 2017 : Révélation EMERIGE - Villa Emerige - Paris vagabondage de l’imagination et la notion de générée par condensation, et à l’électricité, 2017 : Echo Chamber - 3 expositions simultanées sérendipité. Ces œuvres, par le biais de ses nécessaire à la survie du système. La science en France - Espace Multimédia Gantner (Bourogne), en Lettonie - Lūznava Manor Rēzeknes (Lūznava) installations, vidéos, machines électroniques et ici se substitue à la nature comme palliatif pour RUA RED (Dublin). optiques, donnent vie à des dispositifs hybridant secourir la planète. 2017 : Appareiller - Palais de Tokyo - Paris création et recherche scientifique. 2017 : Flux virtuels et réels contemporains Institut Français : La nuit des idées. La recherche suggère de nouvelles formes à l’art, 2016 : Irisation - Fondation Vasarely - Seconde Avec son œuvre Monolithe nous sommes les œuvres de Fabien Léaustic décloisonnent les Nature - Aix-en-Provence (13) dans le domaine du bio-art, forme d’art disciplines et nous interpellent par la complexité 2016 : Bains numériques - Biennale d’art numérique - CDA - Centre des Arts - Écritures numériques contemporain qui qui utilise le vivant. Fabien de sa technique comme par leur traduction Enghien-les-bains (95) Léaustic y manipule le végétal comme médium, plastique. le phytoplancton qui joue un rôle essentiel sur 2015 : Apparitions Révélations - Espace Multimédia Gantner - Bourogne (90) le climat, notamment en consommant du CO2. La puissance de la nature est pour lui une source 2014 : Jeune Création - Le CENTQUATRE - Paris Ce projet a vu le jour après plusieurs mois de de créativité et le plasticien cherche à l’égaler ou résidence et d’échanges au sein du laboratoire la surpasser dans ses recherches scientifiques, Prix 2016 : Lauréat du Prix Pierre Gautier-Delaye de biotechnologie et de botanique de l’université en nous révélant une autre réalité, et en nous Paris (75) polytechnique de Madrid. donnant à voir une œuvre poétique et esthétique qui aiguise notre curiosité. Formation 2009 - 2014 : ENSAD, École Nationale Supérieure Monolithe, ce bloc vert, irisé de lumière, des Arts Décoratifs de Paris. Diplômé de la section objet de contemplation esthétique, présenté Pour In-Natura, Fabien Léaustic reprend sous « Art Espace » - mention très bien. dans l’exposition « Appareiller » en janvier une forme différente sa pièce Cariatide, qui mêle 2003-2008 : EISTI (École Internationale des Sciences du Traitement de l’Information). Diplôme 2017 au Palais de Tokyo, est une sculpture l’eau et la terre la plus précieuse, et il présente d’Ingénieur - spécialité Mathématiques. intrigante, futuriste et vivante. Evolutive, elle des Théinographies, dessins faits avec la peau se métamorphose constamment jusqu’à qui se forme sur le thé, à partir desquels il crée devenir d’une grande richesse picturale, via des cartographies mystérieuses. la vibration chromatique de la chlorophylle qui peut se comparer aux plus belles peintures Véronique Terme des maîtres abstraits. L’eau et la lumière sont Fabien Léaustic, Monolithe, 2015-2017. Phytoplanctons, eau, lumière et techniques mixtes. 200 X 200 X 300 cm. 24 25
Fabien Léaustic, Théinographie, Fabien Léaustic, Abri, 2016. 2017. Thé, papier velin Arches 230gr, impression Faïence crue. 600 X 400 cm jet d’encre et caisse américaine en chêne Photographie de Juan Cruz Ibanez 26 27
Julie Legrand Nature augmentée plafond. Parfois le fil est à l’honneur, lorsqu’il Née en 1973 à Suresnes Écoulements, flux, envols, empilements Vit et travaille à Paris Représentée par la galerie Céline Moine, Lyon improbables, arborescences, pierres germées, se déverse à grands flots du garde-corps d’un résurgences de l’enfoui… les installations et escalier ; parfois ce sont des pousses de verre Expositions personnelles (sélection) sculptures de Julie Legrand surgissent çà et qui se mêlent à la végétation, ou d’énormes 2018 : Centre culturel Jean Cocteau, Les Lilas (à venir) là, d’un mur, d’un plafond, s’élèvent en bulles, bulles de savon qui sortent des fenêtres, des 2017 : Les Nourritures affectives, Ecole d’Art bulbes et fleurs, s’érigent en tiges, essaiment, bouches d’égout, des poubelles… de Fresnes se lient et se délient, lévitent. Julie Legrand s’est formée à la pratique du verre 2016 : Une petite pluie, Hôpital de Villejuif, Jeanne Gatard Julie Legrand interroge le biologique, la soufflé au chalumeau et à la canne. 2015 : Germinations minérales, exposition structure infime de la matière, les phénomènes « J’apprécie la malléabilité de ce matériau, personnelle, MCL de Gauchy organiques et leur fonctionnement. son dynamisme et les multiples possibilités La Chair et l’Esprit, Chapelle Sainte Radegonde, Chinon. Les objets qu’elle collecte sont des éléments d’associations qu’il offre ». Elle ne délègue pas 2014 : La Convergence des atomes, Fondation naturels – cailloux, roches, branches et la fabrication de ses pièces, préférant apprendre Bullukian, Lyon troncs, plumes…, ou des artefacts artisanaux et les techniques artisanales et industrielles pour 2011 : Le Granit et la Savoureuse, Centre d’art contemporain Le Granit, industriels – filets de pêche, verre à vitre, pneus, mieux les détourner et les faire à sa main. 2010 : Fourmillement, Galerie Anton Weller, Paris tuyaux… Elle les explore, les sonde, fouille Qu’elles soient hautes en couleurs, translucides, 2009 : Sens dessus dessous, Centre culturel de Gentilly et outrepasse le champ de leur signification en larmes perlant des murs ou sombres 2007 : Les Liens Coupés, La Maison Rouge, première pour évoquer ses émotions, ses comme dans Noires les ronces, noir mon Fondation Antoine de Galbert, Paris rêveries, les pensées qui la traversent et ses cœur, les œuvres de Julie Legrand témoignent Tendre, Carte Blanche à Julie Legrand. Château de Saint-Ouen réflexions sur le passage du temps, l’amour, le d’allégresse, d’enthousiasme, d’intensité et de désir, la colère, le lien… curiosité pour la richesse et la fragilité de l’être Expositions collectives (sélection) « Chaque œuvre est la cristallisation à un instant au monde. 2017 : Carte Blanche au 1111. Galerie Céline Moine. Lyon (à venir) donné de la convergence entre matière et Arborescences, racines traçantes, rhizomes, Les Jardins synthétiques, Musée des Augustins, matériaux, technique, théorie, vécu, lieu, objets communication végétale, les œuvres qu’elle Toulouse expose au DOC pour In-Natura, témoignent n-Natura, DOC, Paris. Pour les 10 ans d’Artaïs et rencontres ». (septembre) de la force de la matière et du vivant. Elle Pierres de vision, Centre d’art contemporain Plusieurs milliers de feuillards en plastique, capture et rend visible l’énergie à éclore et à se de Dignes développer. L’artificiel se fond avec les éléments 2016 : CRAC Sète, Exposition collective Les liens coupés, s’agrègent en une large 2015 : Exposition des Lauréats de l’Artothèque boule compacte qui a pour socle un lit deux naturels pour donner des formes hybrides où de l’Aisne, MAL de Laon le verre fusionne avec le bois en créant de Parcours Saint Germain places. C’est le Bouquet ! Érotisme et humour A l’ombre d’Eros, Domaine Royal de Brou, se côtoient lorsque les nœuds d’un parquet nouveaux possibles. Ainsi, Demain est un autre Bourg en Bresse, reprennent vie, tels des graines germées qui jour, pourvu d’une nature augmentée : sur un 2014 : Festival ICASTICA, Rebirth, Arezzo, Italie. tronc d’arbre, de plus de deux mètres, des rejets Musée du verre de Charleroi, Belgique. 16 Jeunes montent, des tiges phalliques qui se dressent. maîtres verriers européens Dix ans plus tard, le verre filé a remplacé le bois de verre filé poussent en bouquets ; un bloc All that falls, Palais de Tokyo, Paris avec Ithyphallique mandragore. de charbon pleure ; deux pierres suspendues 2013 : Tisser des liens, Musée d’Aix en Provence vont Prendre racine, chacune développant une Fils, Exposition collective, centre culturel Saint Dans le hall d’entrée d’une grande maison, des Exupéry, Reims lacets de silicone coulent des anfractuosités arborescence qui tend vers l’autre. Tandis que 2011 : Prenez des couleurs, Galerie municipale d’un pilier de béton, comme si le sable et des Œufs de verre, dont la vésicule germinative de Chinon transperce la membrane, brûlent la tablette sur le gravier prélevés régurgitaient des algues Formation entéromorphes. D’une installation clin d’œil à un laquelle ils reposent. 2014 : Master Création et Technologies Dégâts des eaux où des vases baroques servent Ces jeux de cache-cache entre réel et fantastique Contemporaines. Félicitations du jury donnent toute une poétique à l’œuvre de Julie ENSCI, les Ateliers Saint Sabin, Paris de déversoir à l’humidité qui suinte du plafond, Julie Legrand, 1999 : Dnsep avec les félicitations, ENSACP de naît une nouvelle installation : Sens dessus Legrand. Noires les ronces, noir mon cœur, Cergy Pontoise 50x50x50 cm, 2016 - détail 1997 - 98 : Maîtrise de Lettres modernes option dessous ; les moisissures ont muté en tâches philo et esthétique, Paris VIII de couleurs, les vases empilés soutiennent le Françoise Perrachon 28 29
Julie Legrand, Et quand je l’ai arraché, c’est toute la vie qui est venue avec. Verre filé, 5 m. de long, détail, 2011 Julie Legrand, Mangrove HLM, silicone teinté dans la masse, in situ, 2004 Julie Legrand, Rose à l’enfant, double gisant, 220 x 150 x 300, fil à coudre débobiné en masse sur blocs miroir, 2015, Monastère Royal de Brou 30 31
Dessiner la soustraction Emmanuel Régent Tout d’abord, feutres noirs et feuilles de papier nouvelles technologies ? Unissant ainsi un Né à Nice en 1973 Vit et travaille à Paris et Villefranche-sur-mer blanc. Outils basiques sublimés par les dessins monde à l’autre, un temps à l’autre, aux limites Représenté par les galeries Espace à VENDRE d’Emmanuel Régent, lesquels sont, dit-il, comme de l’un et de l’autre, toujours dans l’ambivalence. (Nice), Caroline Smulders (Paris) et Analix Forever (Genève). des électrocardiogrammes de son humeur du Ambivalence des sculptures, où s’entremêlent au moment. Il utilise aussi cette jolie expression travers de pierres d’inox, puissance évocatrice Expositions personnelles (sélection) : « dessiner la soustraction ». Tout est là. du passé et avènement de la modernité, où est 2016 : L’entre Monde, trois expositions (1 solo show, 1 commissariat, 1 invitation) - Espace à VENDRE magnifiée par l’or fin une pathétique grappe de 2015 : Les nuits de Meltem - Galerie Alix Forever 2014 : L’aube incertaine - FRAC PACA Routine quasi quotidienne des hachures posées raisin dépecée, avec, sous-jacente et subtile, 2014 : Pendant qu’il fait encore jour – Galerie sur la feuille pour dire ou retenir la lenteur et le l’idée de « recouvrir et découvrir, faire briller ces Steinek, Vienne, Autriche 2013 : Sortir de son lit en parlant d’une rivière labeur, la disparition et l’absence. Car du vide espaces manquants »… (dernière définition) - MAMAC Nice dessiné en noir surgissent les formes, narrations 2012 : Sortir de son lit en parlant d’une rivière, CAC du château des Adhémar, Montélimar ambiguës, en permanence sur la corde raide : le Brouillage des pistes encore avec la peinture, 2011 : Le temps du territoire - Villa Arson, Nice spectateur regarde des foules, unes et multiples, matière couchée sur une toile suggérant les 2010 : Mes plans sur la comète / Drifting away - Palais de Tokyo universelles et spécifiques, qui attendent … un pixels du numérique puis poncée pour mettre 2008 : La parabole silencieuse, chapelle des ciné ou la route vers la mort, on ne sait, tout au jour la lumière, entre approche classique et Calvairiennes, Mayenne est possible, vrai selon l’instant, en oscillation référence aux technologies de pointe. Expositions collectives (sélection) : constante. De même, les bateaux ou les rochers, 2017- 2018 : exposition à la Payne Whitney les murs ou les ruines appellent le doute : vision Tout cela nous mène aujourd’hui à une plante Mansion - French Cultural Services New York 2017 : 14 secondes - Le 116, centre d’art optimiste ou pessimiste du monde ? Beauté de toxique blanche définie par le noir et une mâchoire contemporain de Montreuil la simplicité ou esthétisation du sordide ? de poisson d’un bel argent sur monochrome 2017 : Là où je suis - Group show hors les murs du FRAC PACA, Château-Mairie bleu, ouvrant sur d’autres références, d’autres 2016 : Le précieux pouvoir des pierres – MAMAC Des titres d’exposition à rallonge, des fragments divagations. Nice 2016 : Beyrouth Mon amour – Galerie Analix Forever de lettres sur un mur suggèrent des mondes à 2015 : Art nomad, exposition itinérante, petites touches, une histoire mystérieuse dans Nadine Poureyron commissariat Paul Ardenne – du Palais de Tokyo à la 56è Biennale de Venise laquelle on est pressé de se plonger. 2015 : L’effet Vertigo/ Œuvres de la collection du MAC VAL 2014 : 3è Biennale de Belleville – Pavillon Carré De là aux divagations et égarements divers, le de Baudoin pas se franchit sans peine, que l’artiste d’ailleurs Prix : pose comme un principe de travail : laisser couler 2015 : Commande publique du Mémorial du Camp et se perdre la pensée et le regard, enregistrer de Rivesaltes 2013 : finaliste des prix Canson et Mastercard la banalité du quotidien, s’imprégner des 2009 : Lauréat du prix découverte des Amis lectures, capter des scènes ici et là, déambuler du Palais de Tokyo pour laisser parler le hasard… Et comment ne Formation : pas évoquer l’astronomie, l’archéologie, les Diplômé de l’ENSBA Paris en 2001 Emmanuel Régent, 2010, Détail de la réalisation de Nébuleuse (Giulia) peinture acrylique poncée sur toile, 168 x 300 cm, collection permanente du Musée d’Art Moderne et d’Art Contemporain de Nice Photographe Jean-Marc Nobile. 32 33
Emmanuel Regent, Valles Marineris, 2012, inox (soutien d’Aperam), 10x1,50m, 1 tonne-chateau des adhemar, photo Blaise Adilon, courtesy galeries Espace A Vendre. Le Cabinet Nice, Paris et I Love My Job Paris. Emmanuel Régent, Le grand chemin de mes rondes, 2010, dessin encre pigmentaire, 400X460cm, vue expo palais tokyo, courtesy galeries Bertrand Baraudou Nice/Paris et Caroline Smulders/ Love My Job Paris. 34 35
L’alchimiste de l’Inconnu Lionel Sabatté S’il n’est pas retourné à La Réunion depuis son pariétal et à la bande dessinée, deux arts enfance, Lionel Sabatté conserve les images revenant souvent dans son propos. Comme et les sensations des paysages, des diverses aussi ses proximités avec la chair morte de La coutumes de cette île. Les souvenirs de ce Raie de Chardin devenant lumière ou les noirs paradis perdu restent gravés dans l’inconscient mystérieux des dessins d’Odilon Redon. Ou le de sa pratique. Certaines de ses sculptures sfumato impalpable et évanescent du paysage Né à Toulouse en 1974 vit et travaille à Paris & à Los Angeles actuelles en béton - Licorne de mai, 2015 - léonardesque. représenté par Galerie C, Neuchâtel, Suisse n’incluent-elles pas du curcuma pour le pouvoir et Galerie Ceysson & Bénétière, Paris colorant de cette épice, prenant le descriptif de Adieu l’acrylique, cette peinture dérivée du Expositions personnelles (sélection) « béton épicé » pour désigner leur matière ! pétrole, lui permettant de dire qu’il peignait avec 2018 : Patio de la maison rouge, Paris, France. 2017 : Mirabilia – Lionel Sabatté, Musée Joseph des « organismes marins morts il y a des millions Denais, Beaufort-en-Anjou ; La sélection de Il ne cesse de nous prendre dans les rêts d’années ». Avec l’apparition des rehauts, il parentèle, musée de la Chasse et de la Nature, Paris ; Physical attraction, Galerie C, Neuchâtel, des alchimies de ses sculptures faites de passa peu à peu à la peinture à l’huile. Comme Suisse. poussières, de rognures d’ongles, de peaux dans l’évolution de l’humanité, il a quitté l’océan 2016 : Tectonique des mutations, Beaux-arts de Grenoble ; La désobéissance, Le Parvis, mortes, de monnaies, de métal ou de béton, pour un autre univers. Tarbes ; Lune Grise, Sade Gallery, Los Angeles ; dans ses dessins de fer, de bronze oxydé ou de Échafaudages d’une éclosion, Chapelle des Calvairiennes, Mayenne ; Marellomorpha, Galerie poussière, dans les abysses de ses tableaux. Par son osmose avec Joseph Beuys employant Eva Hober, Paris. le feutre ou avec Christian Boltanski travaillant Expositions collectives (sélection) Dans sa peinture, se perçoivent un monde sur des images ou recueillant des battements de 2017 : Zoocryptage, crypte Ste-Eugénie, Biarritz ; aquatique, l’imaginaire de ces grandes fosses de cœur, il se sent très proche de l’humain. Dans Chassé-croisé, Château de Champlitte, l’Océan Indien et de ses mystérieux mais réels ses sculptures en ongles, l’homme était présent Haute-Saône ; Drawing now – Focus Lionel Sabatté, Galerie C, Paris ; Golem ! Avatars d’une légende poissons, caulophrynidaes et cœlacanthes. Tel mais minuscule. Le voici maintenant apparaître d’argile, Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, un scaphandrier, il descend vers les profondeurs, immense, bâti de ciment, de béton et de ferraille, Paris ; Vies d’ordures, MUCEM, Marseille ; En toute modestie – archipel Di Rosa, MIAM, Sète. y cherchant des vies surgissant comme des ces matériaux de construction avec lesquels les éruptions des fonds marins. Ces formes de vie cités s’édifient. Prix 2017 : Prix Drawing Now, Paris. inconnues se devinent dans ses peintures. Mais 2011 : Lauréat du Prix Yishu 8, Pékin, Chine. avant, il a posé sur le sol ses toiles vierges, « y La sculpture qu’il présente pour cette exposition Formation répandant de la peinture comme une mer, un lac célébrant les 10 ans d’Artaïs ? Concrete volatile : 2003 : DNSAP, École Nationale Supérieure ou un magma à l’état pur » jusqu’à l’apparition un oiseau étrange, en béton teinté pour des effets des Beaux-Arts de Paris d’une profondeur, d’un espace, de formes. Le de couleurs, surprenant avec ses deux têtes, hasard est premier, avant un travail de la lumière, une créature mutante qui eût pu être un ibis. des plans, des amorces légères de figurations. Une sculpture marquée par ses séjours états- Des rehauts par lesquels il se sent très proche de uniens, par ces échassiers vus dans une rivière la peinture de nature morte, adepte de touches canalisée de ciment. Un oiseau de béton comme brillantes, dorées, chaudes ou froides, toutes les berges de cette rivière. L’eau, toujours l’eau, ces variations offertes par la peinture à l’huile. cet élément si présent chez Lionel, l’alchimiste Un monde bercé de mystérieuses et imaginaires de l’Inconnu. Lionel Sabatté. Infusion du 5 décembre, histoires qu’il s’invente, dans sa sensibilité à 2014. Acrylique et huile sur toile. Courtoisie Lionel Sabatté. la biologie, à l’évolution des espèces, à l’art Gilles Kraemer 36 37
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