JDNrapport annuel - Jan De Nul

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JDNrapport annuel - Jan De Nul
JDN
                 

rapport annuel
JDNrapport annuel - Jan De Nul
TABLE DES
MATIÈRES

18
SABETTA (RU)
                                                         28
                                                         RACE BANK (R-U)
  DRAGAGE                                                  OFFSHORE

Dragage de pergélisol en Sibérie avec dix-huit           Pose de câbles à l’aide d’engins « maison »
navires pendant l’été arctique.                          dans une zone de balancement des marées.
                                                         Ces câbles desserviront un parc éolien
                                                         offshore.

40
ÉCOLES DE DEMAIN (BE)
                                                         50
                                                         CENTRES ENVISAN (BE-FR)
  GÉNIE CIVIL                                              ENVIRONNEMENT

Construction de quatorze bâtiments scolaires durables.   Construction et exploitation de centres de
                                                         traitement de terres et de sédiments.

62
TAKORADI (GH)
                                                         76
                                                         PSA PANAMA (PA)
  DRAGAGE                                                  GÉNIE CIVIL

Travaux de dragage en vue de l’extension                 Travaux de terrassement et de fondation,
du port, dont l’allongement du brise-lames               construction du mur d’un quai le long du canal
et l’édification du mur d’un quai.                       de Panama, une voie navigable très fréquentée.
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AVANT-PROPOS            2

ESR                     6

PERSONNEL              12

PROFIL DE LA SOCIÉTÉ   16

LES PROJETS            88

LISTE D’ADRESSES       96
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2

    AVANT-PROPOS
    Le mot du Conseil d’Administration

    De gauche à droite : David Lutty, J.P.J. De Nul (ing.), Johan Van Boxstael, Julie De Nul, Paul Lievens, Dirk De Nul,
    Pieter Jan De Nul, Géry Vandewalle et Jeannot Krecké
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Avant-propos   3

Chers lecteurs,

Pour Jan De Nul, 2016 a été une année de transition. L’éco-
nomie mondiale ne s’est pas totalement redressée et les
effets de la crise de 2008 demeurent perceptibles dans un
secteur acyclique comme le nôtre. L’industrie pétrolière
continue de pâtir de la faiblesse des cours et, par ricochet,
nos activités dans ce domaine souffrent également. Par bon-
heur, nous compensons ce manque à gagner sur d’autres
terrains, notamment celui de l’éolien offshore renouvelable.
D’ici 2040, pas moins de 60 % de la nouvelle capacité de
production électrique dans le monde entier proviendra des
énergies durables. C’est un nouveau marché sur lequel Jan
De Nul mise pleinement.

Parallèlement, notre organisation a aussi connu de nom-
breux changements internes. Nous sommes désormais
bien davantage que la classique société d’entrepreneur
d’antan. Aujourd’hui, nous sommes présents dans de com-
plexes travaux de génie civil, dans des projets maritimes
et environnementaux ambitieux, et dans des réalisations
offshores qui repoussent les frontières de la technologie.
Les travaux de construction sur la terre ferme, qu’il s’agisse
d’infrastructures ou de bâtiments, demeurent néanmoins
un volet important de nos activités.

Nous observons de plus en plus d’interactions fécondes
entre nos divisions. C’est une évolution à la fois constante
et frappante. Au Panama, nos ingénieurs civils et nos spé-
cialistes du dragage ont œuvré conjointement à l’édifica-
tion d’un mur de quai ; à Malte et en Suède, les seconds
unissent leurs efforts à ceux de nos experts environne-
mentaux dans des projets d’assainissement portuaire. Nos
clients sont de plus en plus à la recherche d’un entrepre-
neur capable de leur soumettre une solution englobant les
phases de conception, de construction et d’entretien. Et, si
possible, assortie d’un financement.

Ces dernières années, notre entreprise a connu une
croissance exponentielle. Non seulement par la taille,
mais aussi par la diversification de ses activités. Dans
nos cœurs, nous n’en restons pas moins une PME ani-
mée par la mentalité d’entrepreneur qui lui est associée.
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4

    Nous sommes un terreau idéal pour les personnes quali-
    fiées, dynamiques, ayant le goût de l’aventure, ainsi que la
    capacité et la volonté de travailler de façon autonome. Jan
    De Nul est une entreprise qui offre à ses jeunes collabora-
    teurs de très nombreuses opportunités. La Jan De Nul Aca-
    demy les forme afin d’assurer la transmission des savoirs
    que nous détenons en interne. Tous les mois, un nouveau
    groupe de recrues fraîchement embauchées suit une for-
    mation de quatre semaines et nos travailleurs reviennent
    à intervalles réguliers dans nos bureaux pour y suivre des
    mises à niveau et partager leurs connaissances. C’est une
    manière de rapprocher les collègues dispersés sur les
    chantiers en Belgique et à l’étranger, d’une part, et ceux
    opérant dans nos bureaux, d’autre part. Nous stimulons la
    culture des ‘meilleures pratiques’ qui y est bien vivante.

    Jan De Nul est une entreprise de services. Chez nous, ce
    n’est pas un produit, mais une solution qui sort des ateliers.
    Et toujours sur mesure. Un projet n’est pas l’autre, bien
    sûr, mais tous doivent néanmoins répondre à nos normes
    et constantes en matière de qualité et de rendement, sans
    oublier la touche nécessaire de créativité. Ce n’est pas
    pour rien que nous avons travaillé dans 108 pays différents
    aux cours des quinze dernières années. Pour chaque pro-
    jet, nous constituons une nouvelle équipe rassemblant des
    gens aux capacités complémentaires qui se dévouent dans
    toutes les circonstances possibles et imaginables. Faculté
    d’adaptation et flexibilité : voilà notre force.

    Depuis sa fondation, Jan De Nul s’est construite en s’ap-
    puyant sur une vision et en mobilisant son courage. Repérer
    de nouveaux débouchés, réfléchir à bon escient et relever
    les défis, le tout conjugué à un leadership fort dans l’élabo-
    ration des plans : c’est au cœur de notre dynamique. Ima-
    gine-Think-Act.

    Notre ambition pour l’avenir reste simple : nous voulons
    préserver notre position d’acteur de rang mondial. Nous
    étendre dans tous les domaines au sein de notre secteur.
    Le mérite de notre entreprise tient à sa capacité d’autar-
    cie : nous croissons par nos propres moyens et grâce à nos
    propres savoirs. Et nous entendons bien qu’il en aille encore
    ainsi en 2017 et après.

    Le Conseil d’Administration
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Avant-propos   5

« NOUS
VOULONS
PRÉSERVER
NOTRE
POSITION
D’ACTEUR
DE RANG
MONDIAL »
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    ESR
    Entrepreunariat Socialement Responsable
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ESR    7

En 2016, Jan De Nul Group a continué d’investir dans une politique ESR
structurelle et les initiatives et lignes d’action existant dans ce domaine au
sein du groupe ont été répertoriées. L’élaboration de la matrice de maté-
rialité dans laquelle les parties prenantes internes ont été sondées, s’est
poursuivie. Cette matrice mesure l’importance de la bonne administration,
des droits de l’homme, des conditions de travail, de l’environnement, de la
loyauté des pratiques et des questions relatives aux consommateurs, ainsi
que de l’implication auprès des communautés et du développement local.
Les observations de parties prenantes externes telles que les clients, les
fournisseurs et les sous-traitants seront également inventoriées.

À partir du deuxième trimestre de 2017, Jan De Nul Group publiera tous
les ans un rapport ESR rédigé conformément aux lignes directrices inter-
nationales du GRI.

IMAGINE-THINK-ACT                        Des travaux définis avec profession-
                                         nalisme sont le gage d’un degré
Imagine-Think-Act (ITA en abrégé)        élevé de qualité et de satisfac-
est le programme au moyen duquel         tion client. En même temps, cette
tous les collaborateurs de Jan De        démarche accroît la sécurité sur les
Nul Group se focalisent sur l’effi-      chantiers. Une concertation accrue
cience et la maîtrise des risques.       permet d’éviter certains risques et
                                         donc, certains accidents aussi. C’est
Le programme a été établi sur la base    ainsi que la tendance positive obser-
d’un sondage interne et remonte          vée en 2015 a pu être maintenue en
jusqu’au cœur de l’entreprise : ima-     2016.
giner de nouvelles situations poten-
tielles, bien réfléchir et relever les   Pour pouvoir appliquer les principes
défis, exercer un leadership fort lors   ITA, il faut les connaître. C’est la rai-
de l’élaboration des activités dans le   son pour laquelle, en 2016, un mes-
but de les mener à bien.                 sage vidéo du CEO a été diffusé dans
                                         tous les départements, en Belgique
                                         comme à l’étranger.
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ESR   9

QUALITÉ, SÉCURITÉ,                       TRANSITION VERS L’ISO 9001:2015
SANTÉ, PROTECTION ET                     ET L’ISO 14001:2015
ENVIRONNEMENT
(QHSSE)                                  L’année 2016 a été placée sous le
                                         signe du passage aux normes ISO
ACCIDENTS DU TRAVAIL AVEC                9001:2015 (qualité) et 14001:2015
ABSENCE AU TRAVAIL                       (environnement).      Cette     transi-
                                         tion a nécessité une toute nouvelle
Les chantiers et lieux de travail        approche du système de manage-
fixes en Belgique ont connu en           ment QHSSE. Nous avons basculé
2016 le nombre d’incidents le plus       d’un éventail de procédures spéci-
bas jamais enregistré. Ce nombre         fiques des services à une trentaine
a accusé une légère hausse sur les       de processus qui restituent sous une
chantiers à l’étranger.                  forme condensée les activités de
                                         Jan De Nul Group. Ce virage à 180
Néanmoins, le nombre d’accidents         degrés a d’emblée porté ses fruits,
du travail avec absence au travail       puisque Jan De Nul Group a été l’une
s’est établi à son plus bas niveau       des premières grandes entreprises
depuis la mise en place d’iRep en        de Belgique à obtenir des mains de
2010.                                    Lloyd’s Register QA le certificat déli-
                                         vré selon les nouvelles versions de
La majeure partie des accidents se       ces normes. La simplification du sys-
produisent lors du levage de charges,    tème de management se poursuivra
de la navigation à bord des navires et   dans les prochaines années en se
des manœuvres effectuées avec des        focalisant totalement sur sa facilité
engins lourds. En 2017, une cam-         d’emploi pour l’utilisateur final.
pagne de sensibilisation centrée sur
ces opérations délicates s’efforcera
de remédier à cet état de fait.

INCIDENTS AVEC BLESSURES

Le nombre d’incidents avec lésions
est resté pour ainsi dire le même.
10
ESR     11

ENVIRONNEMENT                                                 Pour ramener à un minimum la pol-
                                                              lution atmosphérique due à sa flotte,
Jan De Nul Group contribue en permanence à l’éco-             Jan De Nul Group mise sur le retrai-
nomie circulaire au travers de l’une de ses activités         tement de leurs émissions au moyen
majeures. Sa filiale PSR Brownfield Developers conver-        de filtres à particules (FAP) et de la
tit des friches industrielles ou des sites sous-exploités     réduction catalytique sélective (RCS).
en espaces résidentiels, commerciaux, professionnels
et récréatifs. Les terres gravement polluées peuvent          Jan De Nul Group est aussi atten-
être assainies et entreposées dans les centres de trai-       tif à la consommation de ses équi-
tement d’Envisan, une autre filiale de Jan De Nul Group.      pements de taille moindre tels que
Celui-ci s’attache également à réutiliser au maximum          camions, engins de chantier, groupes
ces sédiments dépollués dans des travaux de construc-         électrogènes et voitures de société.
tion et d’infrastructures.                                    Les solutions retenues pour chaque
                                                              équipement de travail sont toujours
Jan De Nul Group s’est doté d’un département spécia-          les plus actuelles et les mieux adap-
lement dédié à l’exécution de ses projets maritimes et        tées à son utilisation : voitures à
offshores. Le Mared – c’est son nom – suit de très près       essence pour les petits trajets, suivi
les problématiques environnementales propres à cha-           de l’écoscore des véhicules, AdBlue,
cune des diverses phases d’un projet : de l’adjudication      vérification de la consommation des
à l’application du plan de politique environnementale en      engins de terrassement et choix de
passant par le stade de la mobilisation. Il rédige un rap-    la meilleure classification Euro dis-
port de maîtrise des risques environnementaux pour            ponible.
chaque projet en se fondant sur une solide connais-
sance des techniques mises en œuvre et de la vulnéra-         La participation de Jan De Nul Group
bilité du site où les travaux sont exécutés.                  à l’échelle des performances CO2 est
                                                              une autre initiative placée sous le
CLIMAT ET POLLUTION                                           signe de la réduction de ses émis-
                                                              sions de gaz à effet de serre. Cette
Jan De Nul Group évite sciemment d’investir dans des          norme néerlandaise de gestion des
navires fonctionnant au GNL, leurs émissions n’étant          rejets de CO2 a servi de référentiel
pas réglementées. Il compte surtout sur l’optimisation        pour délivrer au Groupe un certifi-
des moteurs diesels et sur le retraitement nettement          cat de niveau 3 relatif à ses activités
amélioré des gaz de combustion qui satisfont aux règles       de dragage au Benelux. Jan De Nul
européennes les plus sévères sur les émissions.               Group est passé de la version 2.2 à la
                                                              version 3.0. Lloyd’s Register Quality
Le Groupe surveille ses émissions de gaz à effet de serre     Assurance exécute tous les six mois
tant sur le plan technique que sur celui de ses opéra-        un audit de l’empreinte carbone du
tions. Il conçoit ses navires en s’efforçant que leur coque   Groupe selon la norme ISO 14064. En
oppose le moins de résistance possible à l’avancement,        2016, il a également été couronné de
tandis que leurs moteurs, tout comme les directives sur       succès et le certificat a été prolongé
leur usage par les membres des équipages, sont conti-         de trois ans.
nuellement ajustés et optimisés. Dans le domaine opé-
rationnel, chaque navire suit une route tracée en tenant
compte des courants et des prévisions météorologiques
de manière à fortement réduire sa consommation de
combustible.
12

     PERSONNEL
     La force motrice

           DE NOUVEAUX             TRAVAILLEURS       NOMBRE TOTAL DE
      TRAVAILLEURS POUR LES    AUTOCHTONES ENGAGÉS    TRAVAILLEURS AU
      BUREAUX ET LES PROJETS    POUR DIVERS PROJETS      31/12/2016
       DANS LE MONDE ENTIER       DANS LE MONDE

           276
           travailleurs
                                 1 270
                                   travailleurs
                                                      7 370
                                                       travailleurs
Personnel   13

En 2016, le département du recrutement de Jan De
Nul Group a poursuivi inlassablement sa quête de nou-
veaux collaborateurs. Comme il y a aujourd’hui davan-
tage de petits projets, il faut davantage de personnel.
En effet, un petit projet réclame autant d’efforts et de
préparatifs qu’un grand projet.

Un collaborateur sur dix est ingénieur. Beaucoup d’en-
treprises sont à la recherche d’ingénieurs et de profils
techniques apparentés, ce qui fait qu’en Belgique, la
demande est supérieure à l’offre. C’est pourquoi, tout
comme les années précédentes, nos recruteurs se sont
rendus dans des bourses à l’emploi belges. Ils sont
aussi allés à l’étranger, par exemple au Portugal, en
Espagne, en Croatie ou à Singapour.

MEILLEUR ÉQUILIBRE ENTRE VIE PRIVÉE ET
PROFESSIONNELLE

Depuis 2016, les employés des bureaux d’Alost et de
Capellen travaillent en horaire glissant. Ce régime ne
repose pas sur un nombre fixe d’heures de travail par
jour ou par semaine, mais consiste en un système
continu autorisant une modulation des heures de tra-
vail par jour. Les travailleurs peuvent utiliser les heures
flottantes pour mieux équilibrer vie professionnelle et
vie privée (conduire les enfants à la crèche, aller chez le
médecin, se rendre dans les services publics…).
14

               Formation à la
       JAN DE NUL ACADEMY
     Afin de renforcer la tradition de formation au sein de la
     société, la Jan De Nul Academy a été portée sur les fonts
     baptismaux en août 2016. Désormais, c’est elle qui cha-
     peaute toutes les formations, dans le but d’améliorer
     constamment la préparation, à leur fonction, des nou-
     veaux venus. Mais l’initiative stimule aussi l’apprentis-
     sage permanent et la communication décloisonnée entre
     les services. En effet, des collègues dont les fonctions
     n’ont apparemment rien à voir entre elles, peuvent fort
     bien avoir beaucoup de choses à s’apprendre les uns aux
     autres.

     En à peine 4 mois, la Jan De Nul Academy a déjà accueilli
     quatre-vingts participants, nouveaux recrus, qui ont suivi le
     programme destiné aux débutants. Autrefois d’une durée
     de six semaines, il n’en fait plus que quatre aujourd’hui.
     Dorénavant, les connaissances qui ne sont pas strictement
     nécessaires pendant la première année de service, seront
     abordées ultérieurement pendant un parcours de formation
     qui a été établi par fonction.

     La formation pour débutants est destinée à tous les nou-
     veaux travailleurs du Service technique et des services Exé-
     cution, Survey, Mared et QHSSE. Des formations adaptées
     sont prévues pour les autres services. Le décloisonnement
     des formations élargit les horizons, permet de mieux se
     comprendre et améliore donc la communication entre tous
     les services intervenant dans les projets.

     Les collaborateurs plus chevronnés suivent aussi régu-
     lièrement des mises à niveau. Les anciens intitulés des
     cours (Finance Days, Superintendent Days, Chief Engineer
     Days, Survey Days, QHSSE Days, Master Meetings) ont été
     conservés au sein de la JDN Academy, car ils sont déjà bien
     implantés dans les esprits. Ce qui est nouveau, c’est qu’au
     moins deux formations sont organisées en même temps
     afin que les deux groupes puissent assister ensemble à
     certains cours ou ateliers, ce qui renforce la communica-
     tion mutuelle. De surcroît, les participants séjournent dans
     le même hôtel et se côtoient le soir lors d’activités com-
     munes. Ils apprennent ainsi à mieux se connaître en dehors
     du travail aussi.
Personnel     15

TEAM BUILDING

SAIN, SOCIAL ET SPORTIF

En 2016, Jan De Nul a pris part à la toute première
édition du Relais pour la Vie à Alost. Pendant
24 heures, quatre-vingts collègues et membres
de leur famille se sont relayés qui en marchant,
qui en courant, sur la piste du centre sportif alos-
tois Osbroek. Avec le concours de leurs amis,
de leur famille, de sponsors et de Jan De Nul
Group, nos représentants ont collecté 12 758,80
euros (deuxième don en importance) au profit de
la Fondation contre le Cancer. Ils étaient animés
par un esprit d’équipe intense.

Fin août, quatre-vingt-dix collaborateurs de Jan
De Nul ont participé à une course cycliste au
profit de Climbing For Life (CFL). Ils ont escaladé
divers cols de la région des Deux Alpes pour la
bonne cause. Selon une vieille tradition, l’excur-
sion alpestre a eu une suite en automne. Pour
la première fois, elle était ouverte à tous les tra-
vailleurs du Groupe et pas uniquement aux par-
ticipants du CFL. Lors de cette première journée
sportive de Jan De Nul Group, tout le monde
pouvait s’inscrire aux parcours pédestres et
cyclistes tracés dans Asse et ses environs.

Parmi les autres évènements sportifs auxquels
Jan De Nul Group a participé en 2016, citons le
week-end de régates aux Pays-Bas, la course
de drakkars à Anvers, l’Ekiden Run à Bruxelles,
le Pentathlon pour tous de Gooik, l’ING Night
Marathon à Luxembourg et la Course pour la
Paix Abbé Daens.

Un comité sportif a été fondé en 2016 en vue de
renforcer la participation de Jan De Nul Group
à de futures manifestations sportives. C’est un
premier pas vers le lancement d’un programme
interne visant à promouvoir et à stimuler l’exer-
cice physique ainsi qu’à inciter à une alimenta-
tion saine pour le bien-être des travailleurs.
16

     PROFIL DE
     LA SOCIÉTÉ
      Ce que fait Jan De Nul Group...

     TRAVAUX DE DRAGAGE ET MARITIMES                             SERVICES OFFSHORE

     Jan De Nul Group assure, au niveau international, des       Jan De Nul Group offre des services spécialisés pour
     projets de dragage et de remblai de A à Z : conception,     l’installation de structures sous-marines pour les mar-
     aménagement et entretien de ports, approfondissement        chés du pétrole, du gaz et des énergies renouvelables.
     de canaux, travaux de remblai et travaux de protection      Le groupe assure tant la préparation du fond marin et le
     côtière, dragage dans les conditions les plus diverses.     dragage de caniveaux pour les structures que leur sta-
     Ces activités de dragage font souvent partie d’un projet    bilisation et leur ballastage. Qu’il s’agisse de pipelines
     d’infrastructure portuaire intégral qui est confié par le   sous-marins, de câbles, d’ombilicaux, de fondations, de
     client à une seule partie.                                  plates-formes ou de parcs éoliens intégraux. En outre,
                                                                 Jan De Nul Group installe aussi lui-même les câbles et
     La société a déjà exécuté de nombreux et prestigieux        les ombilicaux pour ces trois marchés offshore. Dans
     projets d’envergure mondiale, comme l’aménagement           chaque cas, les services sont proposés sur mesure au
     de la deuxième piste d’atterrissage pour l’aéroport de      client et, si ceci est souhaité, sur une base EPC.
     Brisbane en Australie ou la construction du deuxième
     Canal de Suez en Egypte.

     Jan De Nul Group doit principalement sa position de lea-
     der mondial à son savoir-faire technique et à une flotte
     importante. En investissant dans ses propres installa-
     tions, machines et navires, le groupe dispose actuelle-
     ment de la flotte de dragage la plus moderne au monde.
     Et ses employés se concentrent continuellement sur la
     recherche de nouvelles techniques …
Profil de la société   17

                                                             ACTIVITÉS ENVIRONNEMENTALES
                                                             ET DÉVELOPPEMENT DE FRICHES
TRAVAUX DE GÉNIE CIVIL                                       INDUSTRIELLES

Le génie civil a été le berceau des premières activités      L’assainissement du sol et des eaux souterraines, le
de l’entreprise Jan De Nul. Actuellement, ce secteur         dragage environnemental et le traitement des sédi-
représente toujours une part importante des activités,       ments, le traitement et la valorisation de déchets ainsi
et dans ce domaine, l’entreprise vise des projets com-       que le développement des anciennes friches indus-
plexes. Pour ce faire, Jan De Nul Group a mis en place       trielles : Jan De Nul Group possède, grâce à ses filiales
une structure qui lui permet d’offrir aux clients un ser-    Envisan et PSR Brownfield Developers, une expérience
vice total sur mesure.                                       à tous les niveaux en matière de technologie environne-
                                                             mentale.
De la conception à l’exécution, toutes les activités clés
sont exécutées par le propre personnel et matériel de        Pour ce faire, son équipe pluridisciplinaire dispose d’une
l’entreprise, qu’il s’agisse de la construction d’écluses,   vaste panoplie de méthodes d’assainissement. Ici aussi,
de murs de quai, de ponts, de tunnels, de routes, de bâti-   Jan De Nul Group assure une approche intégrée, de la
ments, d’installations d’épuration d’eau, d’égouts ou de     conception à l’exécution. En effet, le groupe travaille avec
canalisations. De même, la société est experte dans les      son propre matériel et dispose d’un réseau dispersé
techniques de fondation et de coffrage par le biais de sa    géographiquement de centres de traitement qui lui sont
filiale Soetaert-Soiltech. Par ailleurs, Jan De Nul Group    propres.
est un acteur important sur le marché des grands pro-
jets PPP.                                                    Innovation, recherche et développement sont des
                                                             concepts cruciaux pour pouvoir offrir aux clients les
Cette approche, combinée à l’expertise technique et aux      solutions les plus créatives et les plus concurrentielles.
nombreuses années d’expérience du groupe font que            L’empreinte environnementale de Jan De Nul Group
Jan De Nul Group se positionne au sommet pour les tra-       s’est développée pour en faire le partenaire idéal de pro-
vaux de génie civil.                                         jets d’assainissement complexes et de réhabilitation de
                                                             friches industrielles et ceci, tant au niveau national qu’in-
                                                             ternational.
18

                                              18
                                              navires
     Domaine d’activité :
     Dragage

     Lieu :
     Sabetta, Russie septentrionale, dans
     la partie Nord-Est de la péninsule de
                                              750
                                              collaborateurs
     Yamal, en Sibérie.

                                              24
     Client :
     USK Most, maître d’œuvre pour
     Rosmorport, entreprise publique en
     charge de l’exploitation des ports
     maritimes russes.                        nationalités

                                              16,8
     Mission :
     Dragage du chenal d’accès, du bassin
     du port et du canal maritime.

     À noter :
                                              millions de mètres cubes dragués
     Sabetta n’est accessible par la route

                                              15
     maritime du Nord que trois mois par
     an. Le reste de l’année, la région est
     bloquée par les glaces. Le délai était
     donc très serré.
                                              mètres de profondeur
19

SABETTA
Jan De Nul n’avait que douze semaines pour
draguer le port de Sabetta. Avec dix-huit
navires et sans ravitaillement par voie de terre,
cette mission était un défi logistique colossal.
20

     Dix-huit navires venus, entre
     autres, d’Indonésie, du Sénégal
     et de Dubaï, se sont regroupés à
     Mourmansk avant de mettre le
     cap sur Sabetta.
Sabetta    21

Le projet Sabetta a été le défi logistique majeur
que Jan De Nul a dû relever en 2016.
Sabetta (Nord de la Russie) est le cadre de la
construction d’un port qui servira à acheminer,
par méthaniers, les réserves de gaz sibérien vers
l’Europe et l’Asie. Les dix-huit dragues devaient
déblayer 16,8 millions de mètres cubes en douze
semaines. Ce délai était impératif, car au-delà
de ces douze semaines, toute la région serait à
nouveau prise par les glaces.
                                              DRAGAGE

Le port de Sabetta est le pivot du projet Yamal LNG.
Celui-ci porte entre autres, sur la construction à terre
d’une usine de liquéfaction de gaz naturel. Le gaz extrait
des gisements sibériens sera amené jusqu’au port par
gazoduc et transformé en gaz liquide sur place. Ensuite,
le GNL sera transbordé dans des méthaniers qui le
transporteront jusqu’en Asie et en Europe.

Sabetta se trouve dans le Nord de la Russie, dans la
partie Nord-Est de la péninsule de Yamal (Sibérie). Les
bateaux peuvent l’atteindre par la route du Nord, mais
uniquement pendant les mois de l’été arctique (juillet,
août et septembre). En dehors de cette période, la route
est bloquée par l’embâcle. La saison de dragage est donc
très courte.

Dans l’avenir, bien qu’il ne puisse être dragué qu’en été,
le port sera utilisé toute l’année. Des brise-glace aide-
ront les méthaniers à se frayer un chemin à travers la
banquise. Yamal LNG sera la première usine de liqué-
faction implantée au nord du cercle polaire arctique. Une
primeur mondiale.

Jan De Nul a entamé le dragage de Sabetta en 2012. À
cette époque, la région était encore le domaine réservé de
la toundra et du renard arctique. Pas de routes, ni d’aéro-
ports. On ne pouvait s’y rendre qu’en bateau ou hélicop-
tère. Jan De Nul y est retourné en 2013 pour draguer la
première phase du chenal d’accès et le bassin du port.

UNE ESCADRE IMPRESSIONNANTE

En 2016, Jan De Nul a poursuivi ses opérations à Sabetta.
Des quatre coins de la planète, ses navires ont mis le
cap sur la péninsule en vue de déplacer un maximum de
terres dans le court laps de temps de douze semaines.
Dix-huit navires notamment, depuis l’Indonésie, le Séné-
gal et Dubaï ont convergé vers Mourmansk, l’ultime port
libre de glaces sur la route menant à Sabetta. Début juil-
let, tous ont levé l’ancre pour voguer vers Sabetta, sous la
conduite de pilotes locaux chevronnés. Un voyage de près
de quatre jours.
22

     Une fois sur site, notre armada a été
     scindée en deux groupes : treize uni-
     tés ont dragué le chenal d’accès au site
     GNL, ainsi qu’un bassin appelé à ser-
     vir de bassin d’évitage pour les métha-
     niers. Cent milles plus loin, à dix heures
     de navigation, les cinq autres navires ont
     dégagé un canal maritime de 50 kilo-
     mètres de long. Deux volets du projet
     indépendants, mais toujours en contact
     l’un avec l’autre. Le bassin a été appro-
     fondi à 15,2 mètres, le chenal d’accès a
     été élargi à 315 mètres et approfondi à
     15,1 mètres, et le canal maritime a été
     élargi de 210 à 295 mètres et approfondi
     à 15,1 mètres.

     « Nous avons fait de l’excellent travail »,
     se félicite Dennis Veeckman, chef du
     projet. « Tout le monde, de l’équipage
     à l’encadrement, a accompli son tra-
     vail à la perfection eu égard à la briè-
     veté du délai. En moyenne, il y a eu 360
     personnes actives par jour sur les dix-
     huit navires. Au total, durant la période
     où nous y avons travaillé, quelque 750
     membres de notre personnel ont fait le
     voyage en avion vers Sabetta. »

     « J’ai assuré moi-même la coordina-
     tion depuis Moscou », explique Dennis.
     « Je restais en contact avec nos colla-
     borateurs sur place. Les deux volets du
     projet étaient supervisés chacun par
     un Works Manager qui devait opérer en
     toute autonomie au départ de Sabetta.
     Ce projet a été une grande aventure
     pour beaucoup de jeunes travailleurs.
     Rien que le voyage avait déjà un carac-
     tère insolite. »

     « À Moscou, je m’occupais de la concer-
     tation avec le client. Ce n’était pas tou-
     jours simple vu la différence de culture
     et la barrière des langues. Mais, avec
     l’expérience que nous avons acquise
     sous toutes les latitudes, nous sommes
     rompus à cet exercice et nous nous
     adaptons. Les contacts se sont donc
     souvent déroulés avec le concours d’in-
     terprètes. Dans l’intervalle, nous avions
     aussi noué de bons contacts avec les
     pouvoirs locaux. Nous connaissions
     toutes les normes et règles voulues, et
     nous savions de quelles autorisations et
     licences nous avions besoin. »
Sabetta    23

   UNE PRÉPARATION CRUCIALE

   « Nous avons dragué 24 heures sur
   24, 7 jours sur 7 », insiste Kleo Danau,
   directeur des travaux. « Il est crucial
   de tout planifier avec minutie. Chaque
   navire doit constamment tenir les
   autres au courant. Ce n’était pas tou-
   jours facile : Internet ou le téléphone
   tombaient parfois en panne et nous ne
   pouvions nous parler que par radio. »
   Jan De Nul a aussi dû composer avec
   la présence d’autres entrepreneurs sur
   le site. « Nous étions contraints d’ajus-
   ter notre planning sans arrêt. Ce n’était
   pas simple, mais la flexibilité est pri-
   mordiale sur un projet d’une telle com-
   plexité. »

   « Les dragues ne s’arrêtaient de travail-
   ler que pour les besoins de la mainte-
   nance, soit une fois toutes les deux ou
   trois semaines en fonction de l’usure.
   Cet entretien nécessitait la mise à dis-
   position à bord de toutes les pièces de
   rechange et autres composants requis,
   ce qui a entraîné de vastes prépara-
   tifs. Toutes les pièces de rechange ont
   dû être commandées et livrées avant le
   départ de Mourmansk, le dernier port
   où les navires avaient encore la possi-
   bilité d’être avitaillés. Tout l’équipement
   de relevé bathymétrique – le matériel
   servant à déterminer la profondeur de
   l’eau – a été réparti sur les navires. Le
   topographe a dressé la carte du relief
   sous-marin et circonscrit les zones
   à draguer. Deux embarcations plus
   petites se trouvaient à bord à cet effet,
   les navires pouvant les mettre à l’eau à
   l’aide de leur grue embarquée. »

« Ce projet a été
une grande aventure
pour beaucoup de
jeunes travailleurs »
   L’avitaillement de notre flotte en com-
   bustible constituait un autre grand
   défi. Il va sans dire que dix-huit
   navires brûlent beaucoup de com-
   bustible. Celui-ci était livré par un
24

     PERGÉLISOL
     La quantité de pergélisol à déblayer par les dragues
     a été l’un des nombreux défis à relever dans le cadre
     du projet Sabetta. Comme les missions de dragage
     sont rarissimes dans le Grand Nord, c’était une nou-
     veauté absolue pour l’entreprise.

     Le pergélisol (ou permafrost) est une couche pro-
     fonde du sol qui est gelée en permanence. Dans le
     cas présent, il s’agissait principalement de sable
     gelé. « Cette couche est plus dure et donc, le rende-
     ment est moindre », note Pieter Timmermans, ingé-
     nieur de production. « De toute façon, pour ce type
     de sol, il nous fallait une drague suceuse munie d’un
     désagrégateur : celui-ci consiste en un disque rotatif
     dont les dents désagrègent et fragmentent le sol, les
     débris étant ensuite aspirés. Si le sol est plus dur, les
     dents s’usent plus vite et il faut aussi les remplacer
     plus vite. Tout le processus coûte dès lors plus cher.
     Il était donc important de bien évaluer à l’avance quel
     pourcentage du sol serait constitué de pergélisol. »

     « Les estimations du volume reposaient sur des son-
     dages remontant à 2013. À l’époque, nous avions
     constaté que les 15 premiers mètres étaient du per-
     mafrost et que la couche sous-jacente était plus
     meuble. Mais ces sondages étaient antérieurs aux
     premiers dragages. Or, suite à ceux réalisés les
     années précédentes, une partie du permafrost était
     déjà entrée en contact avec l’eau de mer. Le sol s’était
     donc déjà ameubli en certains endroits et il a été plus
     facile à déblayer. »
Sabetta    25

fournisseur depuis le port de Mourmansk ou Arkhan-              Le traitement des déchets a aussi
gelsk. Une drague dont la soute est pleine, possède en          réclamé une solide organisation
moyenne une autonomie de trois à quatre semaines.               logistique. « Nous avions sur chaque
Comme Mourmansk se trouve à quatre jours de naviga-             navire un compacteur qui réduisait
tion, il fallait calculer très précisément à quel moment        près de cinq fois le volume de nos
chaque bateau aurait besoin de faire le plein. Les com-         déchets. Puis, un « bateau-poubelle »
mandes étaient passées trois semaines à l’avance.               russe opérant sous une licence spé-
                                                                cifique venait tout emporter. Heu-
« C’est la raison pour laquelle nous avions toujours un         reusement qu’il faisait froid là-bas.
coordinateur du trafic, quelqu’un qui déterminait quel          Ainsi, lorsque le navire collecteur se
bâtiment aurait besoin de combustible tel jour », explique      faisait un peu attendre, cela ne se tra-
Kleo Danau. « On ne peut pas avitailler une drague en           duisait pas tout de suite par des nui-
cours d’opération parce qu’elle est en mouvement. En            sances », sourit Dennis.
fonction du type et de la nature du combustible, il faut
environ trois heures pour avitailler un petit bateau et par-    DÉLAI
fois jusqu’à dix heures pour des gros navires. »
                                                                « La difficulté majeure de ce projet
DES NAVETS, DES CAROTTES ET DES                                 a été de tenir les délais. Comme il
POMMES DE TERRE                                                 n’était pas possible de les prolonger,
                                                                les navires devaient partir avant que
Toute la flotte devait vivre en autarcie complète, puisque      l’embâcle ne débute. Sans cesse, Il
l’endroit était totalement coupé du monde. Tous les             a fallu évaluer la situation et tenir
accessoires et les composants de réserve ont été répar-         compte de la météo afin de lever
tis entre les navires et transbordés de l’un à l’autre le cas   l’ancre à temps. Heureusement, il y
échéant.                                                        avait à la barre des capitaines pos-
                                                                sédant plus de 20 ans d’expérience
En 2016, Sabetta possédait déjà un aéroport, mais pas           et capables de garder leur sang-froid
encore de routes, ni d’hôtels. Donc, tous les travailleurs      en toutes circonstances », se réjouit
de Jan De Nul ont dormi et mangé à bord. Qui dit pas            Kleo Danau.
d’hôtels, dit aussi pas de bureau à terre d’où l’encadre-
ment peut suivre tous les travaux. Tout était effectué à        La dernière phase de l’intervention
bord. L’équipage des navires avait été réduit au minimum.       de Jan De Nul dans le port de Sabetta
« Il régnait une bonne ambiance parmi tout le personnel         aura lieu en 2017. Le chenal d’accès
embarqué. Tout le monde était content de participer à ce        sera élargi de 315 à 495 mètres et le
projet unique », observe Kleo.                                  canal maritime sera achevé.

L’appétit vient en mangeant, mais aussi en travaillant.         La première tranche de l’usine ter-
« Nous nous étions arrangés avec un grossiste de Bel-           restre de liquéfaction sera opé-
gique », révèle Dennis Veeckman. « Les congélateurs de          rationnelle fin 2017. Yamal LNG
chaque navire faisant escale en Belgique sur la route de        produira 16,5 millions de tonnes de
Sabetta ont été remplis. Les bâtiments qui le pouvaient,        gaz liquide par an.
ont pris à bord un ou deux conteneurs congélateurs sup-
plémentaires. Et à Mourmansk, nous avons chargé le
plus de provisions possible. Ces réserves nous ont per-
mis de tenir les six à huit premières semaines. Ensuite,
nous avons recouru à des fournisseurs locaux et nous
avons été tributaires de ce qu’ils pouvaient nous fournir.
L’effectif présent les dernières semaines a mangé un peu
plus de pommes de terre, de navets et de carottes. Au
début, nous avions par exemple des fruits frais. Mais, à la
fin, il s’agissait surtout de conserves. »                        Kleo Danau,
                                                                  Works Manager
L’eau potable était produite à bord à l’aide de désalini-
sateurs. « Nous utilisions deux méthodes. D’une part,
nous évaporions de l’eau de mer en récupérant la cha-
leur dissipée par les moteurs. Et, d’autre part, quelques-
uns de nos navires avaient emporté une unité autonome
de filtrage qui purifiait l’eau selon le procédé de l’osmose            EN SAVOIR PLUS SUR
inverse. »                                                              ANNUALREPORT.JANDENUL.COM
26
Sabetta   27

CLIMAT
C’est peu de dire qu’il fait froid à Sabetta.
En hiver, le mercure peut atteindre
jusqu’à -25 degrés Celsius alors qu’en
été, il se grimpe péniblement jusqu’à 10
degrés Celsius.

En hiver, il fait nuit en permanence tan-
dis qu’en été, le soleil ne se couche pas.
« Une expérience singulière », rapporte
Pieter Timmermans, ingénieur de pro-
duction. « Le soir, on reste éveillé sans
se rendre compte que l’on accumule
la fatigue. Votre horloge biologique est
déréglée. »

Pendant les dernières semaines du pro-
jet, la nuit a quand même repris ses
droits et divers collaborateurs de Jan
De Nul ont eu la chance d’assister à une
aurore boréale. « Le personnel de quart,
sur le pont des navires la nuit, avait une
liste des personnes qu’il pouvait réveiller
si une aurore se produisait. Nous avons
donc été tirés du lit, plusieurs fois par la
sonnerie, pour aller en regarder une.»,
évoque le capitaine Koen Van den Ber-
ghe. « C’est vraiment magique à voir,
quelque chose que je peux garder dans
mon album de souvenirs personnels. »
28

     Domaine d’activités :
     Offshore

     Cadre :
     Parc éolien de Race Bank comprenant
     91 aérogénérateurs de 6 MW produits
     par Siemens.

     Capacité :
     580 MW – alimente en électricité verte
     500 000 ménages du Royaume-Uni
     (et évite ainsi le rejet de 830 000
     tonnes de CO2).

     Lieu :

                                              580
     Au large de la côte Est de la
     Grande-Bretagne à 27 kilomètres au
     nord de la côte du comté de Norfolk et
     à 28 kilomètres à l’est du rivage du
     Lincolnshire.                            capacité en MV

                                              500 000
     Mission :
     Poser 148 kilomètres de câbles
     d’exportation pour relier au continent
     deux sous-stations offshore du parc
     éolien de Race Bank et créer une         ménages alimentés en
     liaison entre les deux sous-stations.    électricité verte
     A noter :
     Pour ce projet, Jan De Nul a
     mobilisé quatre outils innovants :
     l’Isaac Newton, le DN120, la Moonfish
     et la Sunfish ont uni leurs forces.
                                              148
                                              kilomètres de câbles
29

RACE
BANK
Jan De Nul est une entreprise innovante.
La Sunfish et la Moonfish ont été spécialement
mises au point pour réaliser l’atterrissement
de câbles d’exportation à travers une zone
intertidale vulnérable.
30

     La Sunfish à l’ouvrage dans les marais des
     schorres. Elle devait épargner au maximum
     la végétation de cet écosystème fragile et son
     empreinte au sol devait être inférieure à celle
     d‘un humain.
Race Bank      31

Jan De Nul a mené à bien le projet de pose de câbles du parc éolien
de Race Bank. Sa mission consistait à mettre en place une liaison
par câble entre le continent et ce site éolien aménagé au large de la
côte Est de l’Angleterre. Il fallait poser deux câbles d’exportation
sur 71 kilomètres. Un défi particulièrement ardu à relever. Le client,
DONG Energy, attachait une importance cruciale à la qualité et à
la fiabilité, mais aussi au respect de la date de réception. Échaudé
par des expériences passées négatives, le pouvoir adjudicateur avait
été particulièrement exigeant dans la formulation des conditions
applicables aux travaux à effectuer dans les schorres et les slikkes
du parc naturel The Wash. Si le navire câblier Isaac Newton était
tout-à-fait adapté pour les opérations à réaliser en profondeur, il
n’existait pas encore d’engins appropriés aux travaux à exécuter sur
les 8 derniers kilomètres du trajet des câbles, un milieu intertidal. Les
équipes d’ingénieurs de Jan De Nul ont donc inventé la Sunfish et
la Moonfish, qui sont dorénavant des machines de référence pour la
réalisation d’opérations à mener dans des zones aussi vulnérables.

                                                                   OFFSHORE

CRÉER SES PROPRES                         sur le sol devait rester limitée à envi-
SOLUTIONS : UN DEFI                       ron 15 kPa. Celle qu’un être humain
CONSTANT CHEZ                             moyen applique sur le sol, est d’en-
JAN DE NUL                                viron 30 kPa. Par ailleurs, notre
                                          machine devait quand même pro-
En charge de ce projet, Patrik Lowie      duire une traction suffisante pour
se souvient encore très bien que le       avancer dans le sol humide couvert
défi paraissait très compliqué. Les       de végétation. »
exigences des collectivités locales
étaient inédites, et les conditions sur   Dans les slikkes (partie basse du
site étaient très complexes.              marais littoral), le problème majeur
                                          résidait dans le fait que les machines
« De la côte jusqu’à environ 5 kilo-      allaient devoir opérer tantôt à sec,
mètres en mer, la bathymétrie varie       tantôt sous l’eau. Il fallait donc
entre 0 et 7 mètres en fonction du        qu’elles soient amphibies, « Compte
cycle lunaire. La pose des câbles         tenu de leur usage en eau saumâtre,
n’était donc déjà pas une sinécure.       ce n’était pas un détail mineur »,
Mais les autorités environnemen-          commente le chef du projet. « Les
tales ont demandé que les câbles          ingénieurs se sont mis en quête
soient enterrés à un mètre et demi        de machines aptes à répondre à ce
de profondeur dans la zone littorale      cahier des charges, mais n’en ont
marécageuse qui est exondée une           pas trouvées. » Fort de ses compé-
à deux fois par mois, et jusqu’à 5        tences, de ses atouts, de ses capa-
mètres sous terre dans l’estran qui       cités et de sa volonté de surpasser
lui fait suite. »                         les difficultés, notre département
                                          d’ingénierie à trouver des solutions
« Fragile, la végétation des marais       en interne », enchaîne Patrik Lowie.
salés des schorres devait être épar-      « Plus c’est compliqué, plus nous
gnée. Nous devions nous limiter à un      sommes performants », renché-
passage. Il n’était donc pas question     rit-t-il.
de recourir à des excavatrices pour
creuser une tranchée et la rebou-
cher ensuite. La pression exercée
32

     Les ingénieurs de Jan De Nul ont mis au point deux nou-
     veaux engins, la Sunfish pour le travail dans le marais lit-
     toral et la Moonfish, engin amphibie pour le travail dans
     la zone intertidale du Wash. « Nos ingénieurs ont inventé
     ces deux machines qui, associées au DN120, un ponton
     transformé, et à l’Isaac Newton, pouvaient mener à bien
     la mission. Au cours de la procédure d’appel d’offres très
     concurrentielle, nous avons démontré au client DONG
     Energy, que nous étions capable de relever le défi. Notre
     capacité à concevoir, construire et mettre au point les

     « Plus c’est compliqué,
     plus nous sommes
     performants »
     machines dans nos ateliers, tout en respectant les délais,
     a convaincu la société DONG Energy de retenir Jan De
     Nul à l’issu de l’appel d’offre, d’autant plus qu’elle envi-
     sageait d’améliorer la méthode qui avait été employée
     précédemment lors d’un projet réalisé dans une partie
     contiguë de cette zone fragile. »

     LE DN120 POSE LES CÂBLES EN EAU PEU
     PROFONDE. LA SUNFISH ET LA MOONFISH
     LES ENTERRENT À LA PROFONDEUR
     VOULUE.

     L’utilisation de la Sunfish et la Moonfish étaient primor-
     diale dans le cadre du projet Race Bank, mais pas suffi-
     sante. « Les câbles d’exportation paraissent très solides,
     mais il ne faut pas les soumettre à une traction trop forte.
     Pour pouvoir les tirer jusqu’à la terre ferme depuis le
     câblier, nous aurions aimé mouiller celui-ci au plus près
     de la côte mais, avec son tirant d’eau de 6,5 mètres en
     charge, l’Isaac Newton ne convenait pas, puisqu’il ne pou-
     vait approcher qu’à quelque 8 kilomètres . Le DN120, prévu
     à l’origine pour acheminer des roches, a donc été utilisé.
     Il est relativement facile à convertir en plate-forme utili-
     sable, d’une part pour poser des câbles et, d’autre part
     pour transporter et piloter la Sunfish et la Moonfish en
     vue d’ensouiller les câbles après leur pose. Au final, nous
     sommes parvenus à amener ce ponton à 2 kilomètres de
     la côte, juste à la limite du schorre et de sa végétation. Le
     DN120, la Sunfish et la Moonfish ont travaillé sur le tron-
     çon allant de la côte jusqu’à l’endroit où l’Isaac Newton
     pouvait prendre le relais à 8 kilomètres au large. »

     Patrik Lowie : « Nous avons dégagé tout le pont du DN120
     pour y installer le matériel nécessaire : un grand carrou-      Le DN120 et la Moonfish opérant de
     sel pour enrouler et dérouler le câble, un système d’an-        concert. Celle-ci est pilotée à
     crage automatisé afin de déplacer le DN120 en ligne             distance par le biais d’un ombilical.
     droite, un système pour commander la Moonfish à dis-
     tance… Les opérateurs qui pilotaient la Moonfish, au
Race Bank      33

moyen d’un dispositif appelé « ombilical », se trouvaient
aussi sur le ponton. Pour rappel, la Moonfish est un engin
amphibie qui travaille la moitié du temps sous l’eau. Il est
impossible pour son conducteur de rester à son bord, à
l’inverse de celui de la Sunfish. »

DES MACHINES « MAISON »

Dries Lammens était présent avec l’équipe d’ingénieurs
de Jan De Nul lorsque le cahier des charges à remplir
par la Sunfish et la Moonfish a été connu. « Un projet
réclamant l’invention d’engins qui n’existent pas encore,
n’est ni plus ni moins qu’un défi », assène-t-il. « En prin-
cipe, le champ des possibilités est infini. Mais toute une
série de raisons pratiques vous poussent à chercher
d’abord des équipements existants aptes à exécuter une
tâche déterminée, moyennant d’éventuelles adaptations
que l’on peut réaliser soi-même. Dans le cas du Race
Bank, nous nous sommes vite aperçus que cela n’était
pas envisageable. Nos fournisseurs attitrés de machines
ne pouvaient pas répondre à des exigences aussi spé-
cifiques, surtout au vu de la rapidité avec laquelle nous
devions mener l’affaire à bien. Des machines s’étaient
déjà embourbées dans la même zone lors d’un projet
antérieur. Nos ingénieurs se sont donc mis à leur table
de dessin. Pour rédiger des spécifications internes, ils
doivent d’abord tenter de définir en quoi consistent réel-
lement les exigences : les hypothèses de départ sont-
elles correctes ? Pourquoi l’empreinte maximale due au
poids des machines doit-elle être nettement moindre
que celle d’un être humain ? De quelle puissance une
telle machine a-t-elle besoin ? Que peut-on résoudre sur
place en cas de panne en mer ? Ce n’est qu’après avoir
passé tous ces points en revue que nous pouvons com-
mencer à imaginer et à dessiner des solutions. Dans ce
cas-ci, nous avons choisi d’acheter sur le marché des
pièces conformes à nos propres spécifications et de les
assembler nous-mêmes dans nos ateliers pour en faire
une machine opérationnelle. D’abord à l’échelle, puis
grandeur nature, de la première mise en service à la
mise en service définitive. »

« Nous jouons un rôle central du début à la fin. Notre
travail ne prend fin qu’avec la première mise en service
d’un engin. Il n’est pas rare que les ingénieurs qui font
construire une machine, soient installés eux-mêmes
aux commandes. Une machine totalement neuve reste
un prototype. La Sunfish et la Moonfish étaient des pro-
totypes appelés à entrer tout de suite en action. C’est
pourquoi, dans ce cas-ci, notre département est resté
impliqué jusqu’à ce que le projet soit démarré. »
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