REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Jeudi 13 décembre 2018 Outre-mer - Mayotte

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REVUE DE PRESSE ET DES RESEAUX SOCIAUX - Jeudi 13 décembre 2018 Outre-mer - Mayotte
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    REVUE DE PRESSE
ET DES RESEAUX SOCIAUX
     ˂˂ Outre-mer ˃˃
 Jeudi 13 décembre 2018

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A LA UNE
 FORAGE S PETROLIERS;
Pages, 8, 26 à 28.
Guyane, sept associations déposent un recours contre l'Etat.

 EDUCATION MANIFESTATION LYCEENNE;
Pages, 17 à 19, 34, 77.
Outre-mer, non à la réforme des lycées.

 JUSTICE MANIFESTATION AVOCATS;
Pages, 23, 38 à 41, 73 à 74.
Outre-mer, « justice pour tous » les avocats mobilisés.

 IMMIGRATION OCCUPATIONS ILLEGALES;
Pages, 42 à 46.
Mayotte, 80 bangas restants et plus de 400 personnes à
déloger.

 XVIIIe COMITE DES SIGNATAIRES;
Pages, 52 à 60.
Nouvelle-Calédonie, un front loyaliste pour le Comit é des
signataires.

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Forage en Guyane: sept associations déposent un recours contre l'Etat

Paris, France | AFP | mercredi 12/12/2018 - 15:00 UTC+2 | 294 mots

Sept associations ont annoncé mercredi avoir déposé un recours contre l'Etat concernant les autorisations de
forage accordées au groupe pétrolier Total au large de la Guyane, dénonçant des "irrégularités et (des) zones
d’ombre", dans le but d'obtenir leur annulation.

Les Amis de la Terre France, Greenpeace France, Guyane Nature Environnement, Nature Rights, Sea Shepherd
France, Surfrider Europe, et ZEA ont déposé mardi un recours au tribunal administratif de Cergy, selon un
communiqué.

Ces associations dénoncent l'absence de saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP) "qui a
pourtant rappelé qu’elle était obligatoire". Elles critiquent aussi "l’absence d’expertise et l'incompréhension du
dossier des commissaires-enquêteurs chargés d’émettre un avis argumenté sur l’étude d'impact environnemental
de Total et "les lacunes de la modélisation en cas de marée noire".

Elles voient dans ces autorisations de forage une "contradiction avec les engagements climatiques de la France"
et un danger pour "un écosystème unique et vulnérable, le Récif de l'Amazone".

Total a obtenu fin octobre l'arrêté préfectoral lui permettant de commencer ses forages d'exploration au large de
la Guyane. Le géant pétrolier français s'est engagé mardi à ce que la campagne de forage se déroule en toute
"transparence".

Quatre jours plus tôt, le Brésil lui a refusé l'autorisation d'effectuer des forages dans cinq secteurs de
l'embouchure de l'Amazone, jugeant que le plan présenté par Total en cas d'éventuelles situations d'urgence
présentait d'"importantes incertitudes".

Jusqu'à avril 2019, un navire de forage stationné à quelque 150 kilomètres des côtes guyanaises va creuser de
un à cinq puits d'exploration dits "profonds", par environ 2.000 mètres de profondeur d'eau à la recherche
d'hydrocarbures. Cette mission d’exploration pétrolière sera la dernière sur le permis d’exploration Guyane
Maritime ouvert en 2001, puis prorogé en 2007, 2011 et à nouveau en 2017 jusqu’au 1er juin 2019.

laf/rh/nth

© Agence France-Presse

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Pourquoi la vague des "gilets jaunes" n'atteint pas les Antilles
Papier d'angle Pointe-à-Pitre, France | AFP | jeudi 13/12/2018 - 12:37 UTC+2 | par Amandine ASCENSIO avec Fanny
MARSOT en Martinique

Le mouvement des "gilets jaunes" ne prend pas en Guadeloupe et en Martinique, déconcertées par cette
mobilisation sans syndicats, et qui tirent une leçon amère de la grève générale contre la vie chère qui les avaient
paralysées en 2009. En Guadeloupe, au début du mouvement national des "gilets jaunes", une poignée de
manifestants a organisé une opération escargot, mais leurs voitures ont été saisies. Depuis lundi, quelques uns
sont installés près du plus grand centre commercial de l'île, où ils affirment se relayer nuit et jour.
En Martinique, quelques dizaines de "gilets jaunes" se rassemblent chaque samedi près de la préfecture à Fort-
de-France. Le 1er décembre, ils ont défilé dans le centre ville et bloqué un rond point. Le samedi suivant, une
cinquantaine d'entre eux s'est rendue dans le plus grand centre commercial de l'île, au Lamentin, avant de
manifester à pied sur l'autoroute. Des actions sporadiques, très loin de la mobilisation enregistrée à la Réunion
notamment. Et surtout sans comparaison avec janvier et février 2009, lorsque la Guadeloupe avait été
entièrement bloquée pendant 44 jours et la Martinique pendant 38 jours, à l'appel du LKP (Lyannaj Kont
Pwofitasyon), un collectif "contre la vie chère", regroupant syndicats, partis politiques et associations
identitaires.
Les revendications se rapprochaient de celles des "gilets jaunes": ils réclamaient une baisse des prix jugés
abusifs de certains produits de base, comme le carburant et l'alimentation et une revalorisation des bas salaires.
Aujourd'hui, la mobilisation ne décolle pas car c'est "un mouvement désordonné, où tout le monde n'a pas les
mêmes revendications", estime Thierry, un des "gilets jaunes" de la première heure en Guadeloupe. Devant la
diversité des revendications, allant de l'augmentation du smic, à la suppression de la taxe foncière, en passant
par des sujets plus locaux, comme l'indemnisation des malades de la chlordécone, il a fini par quitter le
mouvement. En Martinique, se sont aussi rajoutés la réduction controversée de l'abattement fiscal outre-mer, le
manque de développement du territoire, les problèmes du centre hospitalier, etc. Et le détonateur qu'a constitué
dans l'Hexagone la hausse des taxes sur le carburant n'a pas fonctionné aux Antilles, puisque le prix de l'essence
y est règlementé par l'État.

- des miettes -
Selon le sociologue guadeloupéen Raymond Otto, interrogé par le quotidien France Antilles, l'absence de leader
explique la faiblesse du mouvement, alors qu'en 2009, avait émergé Elie Domota, le secrétaire général du
syndicat UGTG, devenu le visage du LKP. De plus, analyse-t-il, "les gens se disent qu'ils n'ont pas été suivis il
y a dix ans quand la Guadeloupe a mené sa propre révolution". Un avis partagé par Elie Domota lui-même. "Où
étaient les +gilets jaunes+ quand nous nous mobilisions ?".
Pour André Lucrèce, sociologue martiniquais cité par Outre-mer la 1ere, le mouvement de 2009 "a
considérablement traumatisé" les Antillais. "Ils ne sont pas prêts à se mobiliser par rapport aux miettes
rapportées par la crise en Martinique et en Guadeloupe. La leçon tirée est que ça ne vaut pas le coup", explique-
t-il. Yvon Joseph-Henri, ancien syndicaliste qui a relayé l'appel des "gilets jaunes" en Martinique, le confirme à
l'AFP: "Tous les gens sont d'accord avec les gilets jaunes parce qu'ils crèvent, mais ils ont du mal à se mobiliser
parce qu'ils sont traumatisés par 2009". À l'époque, "on était tous seuls dans notre mobilisation" mais
aujourd'hui, "certains pensent qu'on devrait soutenir ceux qui sont en France et que si ce qui se passe là-bas
réussit, nous avons une chance d'être entendus ici".
Mais en 2009, ce sont "les organisations syndicales qui avaient appelé à la grève", souligne Danièle Laport,
sociologue du travail martiniquaise. "Les Martiniquais se mobilisent toujours autour de la question du travail
avec les syndicats. (...) À partir du moment où il n'y a pas de syndicat, les gens sont perdus. Les gilets jaunes,
c'est qui en Martinique ? (...) Si c'était des organisations, ça aurait pu prendre". Mais "est-ce que parce qu'il y a
un mouvement en France, les Martiniquais doivent systématiquement se mobiliser ?", demande-t-elle. "Est-ce
qu'on n'a pas un combat propre qui doit être mené dans d'autres termes ?"
asa-fam-cre-caz/cs/pta
© Agence France-Presse
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France Télévisions prépare une nouvelle série quotidienne pour France Ô

Paris, France | AFP | mercredi 12/12/2018 - 18:22 UTC+2 | 313 mots

France Télévisions prépare une nouvelle série policière quotidienne, "OPJ, Pacifique Sud", qui sera tournée en
Nouvelle-Calédonie pour une diffusion en novembre 2019 sur France Ô, chaîne appelée à disparaître de la TNT
à l'horizon 2020. Il s'agira du troisième feuilleton quotidien de France Télévisions, avec Plus belle la vie sur
France 3 et Un si grand soleil sur France 2.

La série (50 épisodes de 26 minutes) est produite par Terence films, qui produisait déjà la série quotidienne
"Cut" pour France Ô (6 saisons tournées à la Réunion). Cette fiction, dont le tournage débutera en mars avec
l'appui de Nouvelle-Calédonie la 1ère, "allie l'ambition éditoriale sur la vie en Outre-mer et la participation
active des acteurs de l'audiovisuel local, et des techniciens et comédiens du bassin océanien", souligne le
groupe dans un communiqué.

Comme pour Cut, la diffusion sera à la fois quotidienne en journée et hebdomadaire en prime time.

La saison 1 met en scène Clarissa, capitaine de police d'origine réunionnaise, commandante de brigade dans un
quartier populaire de Nouméa. Pivot d'une équipe d'officiers de police judiciaire, elle mène de front sa vie de
mère, seule et responsable de 2 enfants, détaille France Télévisions. Si une deuxième saison voit le jour, elle
pourrait être diffusée sur les autres chaînes du groupe (France 2, France 3, France 5), France Ô étant appelée à
disparaître aux côtés de France 4 d'ici à 2020 dans le cadre d'un plan d'économies.

Le groupe s'est engagé à renforcer la présence de l'Outremer sur ses autres chaînes pour compenser sa
fermeture, avec des programmes dédiés "au moins une fois par mois". En 2019, France 3 diffusera notamment à
21h00 "Un Mensonge oublié", qui retrace l'histoire des enfants de la Creuse déportés de l'île de la Réunion
(1963 – 1982), et le groupe indique que plusieurs autres projets sont en écriture pour des tournages 2019 dans
les Outremer.

sr/fpo/rh/nm

© Agence France-Presse

                                          Le Nouvel Observateur
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L’OUTRE-MER
DANS LA PRESSE
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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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LES UNES DE LA PRESSE LOCALE

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GUADELOUPE

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Des lycéens de Baimbridge entrent dans le
mouvement qui affecte plusieurs établissements
dans l'Hexagone et en Guadeloupe
Faisant suite au mouvement déclenché par les lycéens de Convenance puis ceux de Trioncelle, plusieurs élèves
des lycées de Baimbridge sont entrés dans le mouvement de protestation ce matin. Une mobilisation qui s'est
traduite par l'occupation des voies de la rocade et du boulevard des Héros.

                                                                       © E. Rayapin Occupation des voies de la
                                                                       Rocade par les lycéens de Baimbridge

                                                                         La contestation lycéenne amorcée lundi
                                                                         par les élèves du lycée Agricole de
                                                                         Convenance et mardi par ceux de
                                                                         Trioncelle, s'est élargie aujourd'hui en
                                                                         comprenant désormais des élèves des
                                                                         trois lycées de Baimbridge. comme leurs
                                                                         camarades de Baie-Mahault les lycéens
                                                                         des Abymes ont choisi de reprendre à
                                                                         leur compte les revendications exprimées
                                                                         sur le plan national mais aussi, de faire
entendre des revendications plus particulières, propres à leurs établissements respectifs.

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MALAAIKA RICHARDS ELEVE DE TERMINALE AU LYCEE JARDIN D ESSAI
Mais cette mobilisation aux Abymes s'est en premier lieu traduite par l'occupation par les lycéens des deux
voies de la Rocade, au-dessous du Pont de Baimbridge et au niveau du Boulevard des héros. Une occupation
qui a provoqué un important embouteillage dans les deux sens de la circulation, au grand dam des
automobilistes.

© J. Babel
Rapidement sur les lieux, les Forces de l'Ordre ont pris position face aux lycéens alors même que certains
jetaient du pont des projectiles. L'un d'entre eux a percuté un véhicule qui était immobilisé sur la voie rapide,
cassant son pare-brise. Le conducteur a été pris en charge par les secours.
Afin de rétablir la circulation mais aussi garantir la sécurité des automobilistes, les forces de l'ordre ont mis en
place des déviations au rond point Hibiscus et au rond point de Chauvel pour délester la rocade.
En mi-journée la rocade et le pont de Baimbridge ont été libérés et la circulation a été immédiatement rétablie.
4 personnes suspectées d’avoir jeté des projectiles sur les forces de l’ordre ont été interpellées.

Commentant la situation ce matin, le préfet Philippe Gustin a "condamné ces actes de violence et déploré la
prise de risque inconsciente des lycéens qui ont envahi la voie rapide au péril de leur vie".

Pour sa part, le recteur d'Académie Mostafa Fourar a déclaré : "Ces agissements sont intolérables et exposent
les élèves et toutes autres personnes présentes dans les manifestations à de graves dangers."
Il en "appelle à la responsabilité de chacun et invite l’ensemble des manifestants à agir avec calme et respect".

Enfin Mostafa Fourar a indiqué que lui autant que les chefs d’établissement et le personnel d’encadrement de
l’Éducation nationale restent ouverts au dialogue et sont prêts à recevoir les représentants des élèves pour
entendre leurs revendications.

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Protestation contre la suppression des zones
franches en outremer
Il y aurait une « rupture d’égalité » entre les contribuables. Le sénat a adopté la suppression des zones franches
urbaines en outre-mer alors qu’elles vont subsister dans l’hexagone.

Elle n'en est pas à sa première intervention pour faire reconnaitre ce qu'elle appelle "une rupture d'égalité" entre les
contribuables d'Outremer et ceux de l'Hexagone. Pour Maître Isabelle Michel-Garbiel, avocate fiscaliste, les députés ou
les parlementaires peuvent encore saisir le conseil constitutionnel pour examiner la constitutionnalité du texte.
Le sénat a, en effet, voté, en début de semaine leur suppression et leur remplacement par des zones franches globales
d’activités dites de nouvelle génération. Plusieurs élus et socioprofessionnels de Guadeloupe se sont mobilisés pour
maintenir ce dispositif, à l’instar de l’hexagone.
Aujourd’hui, une commission mixte paritaire se penche sur le texte, mais il n’y a que peu de chance pour que cette ZFU
soit remise au programme

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12/12/2018

Changement climatique: L’aménagement
sensible à l’érosion des côtes en Guadeloupe

© BRGM

L’Observatoire Régional de l’Energie et du Climat (OREC) a présenté le mardi 11 décembre son second
rapport concernant la vulnérabilité de la Guadeloupe aux changements climatiques.

Parmi les facteurs de vulnérabilité soulignées, la Guadeloupe est particulièrement sujette à l’érosion des côtes. «
Nous constatons depuis quelques temps la disparition d’une partie de la plage de Sainte-Anne, de certains traits
de côte au niveau de Petit-Bourg et de Capesterre» a déclaré Amélie Belfort, responsable de l’Observatoire
régional de l’Energie et du Climat.
Un ensemble de facteurs climatiques qui joue également sur l’aménagement du territoire; «De nombreux
bourgs et la plupart de nos routes sont proches du littoral. Avec l’élévation du niveau de la mer, ce sont ces
aménagements qui sont les premiers exposés».
Pour faire face à ces effets du changement climatique, l’OREC se propose des outils pour accompagner les
collectivités dans la lutte contre les effets du changement climatique.

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GUYANE

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12/12/2018

Forages pétroliers en Guyane : une tribune contre une
"aberration climatique soutenue par le gouvernement"
Des ONG environnementales ont publié, mercredi 12 décembre, une tribune contre le projet de forage pétrolier
au large de la Guyane. Ils pointent les contradictions du gouvernement en matière d'écologie et ont déposé un
recours contre l'Etat pour contester l'autorisation délivrée à Total.

© J. HELGOUALCH Banderole des opposants aux forages de pétrole au large des côtes de Guyane

       Par Pauline Rouquette

Ce n'est plus qu'une question de jours, et la tribune publiée par des ONG environnementales, ce mercredi 12 décembre
sur franceinfo, arrive à point nommé.

Le navire de forage du géant pétrolier Total est en route vers le site pour lequel il a récemment obtenu son autorisation
d'exploitation, à 150 kilomètres des côtes guyanaises... Après des mois de mobilisation, de bras de fer, à coup de
pétitions et communiqués interposés, les organisations de défense de l'environnement ont pris le parti de frapper fort.
Certaines ont même déposé un recours contre l'Etat pour contester l'autorisation de forage.

Pointer "les contradictions du gouvernement"
La mission, décriée par les ONG depuis des mois, débutera bientôt, pour quatre mois d'exploration pétrolière. Le but :
évaluer la présence d'hydrocarbures en quantité suffisante dans les eaux guyanaises.

Plus qu'un ultime cri désespéré contre ce projet de forage, ce sont "les contradictions du gouvernement en matière
d'écologie" qui sont visées dans cette tribune. "Il y a un an, le gouvernement s'enorgueillissait de la loi hydrocarbures
censée mettre fin à la production d’énergies fossiles en France en 2040" rappellent les signataires. "Entre-temps, le
gouvernement a tout fait pour faciliter le travail à Total."

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12/12/2018

Après plusieurs prolongations de permis d'exploration pétrolière accordés par le ministère de l'Environnement à Total,
dont le dernier, en septembre 2017, délivré pendant les débats parlementaires sur la loi hydrocarbures, est attaqué par
les associations Greenpeace France et Amis de la Terre France, les signataires de la tribune dénoncent "une aberration
climatique soutenue par le gouvernement".
 Le rapport du Giec est formel : pour respecter l'objectif des 1,5°C de réchauffement, 80% des ressources fossiles non
exploitées doivent rester dans le sol.
"Comment peut-on se présenter sur la scène internationale comme le champion du climat et en même temps, dérouler le
tapis rouge à un des plus gros pollueurs au monde ?", poursuivent les signataires, parmi lesquels des présidents et
porte-parole de Greenpeace France, Sea Shepherd France, Surfrider Europe, Stop Pétrole Offshore Guyane ou encore
Guyane Nature Environnement, invitant le chef de l'Etat à regarder "de l'autre côté de la frontière guyanaise".
C'est sur le Brésil que les ONG nous demandent de fixer le regard. Là où l'administration environnementale vient de
refuser d'accorder à Total l'autorisation d'effectuer des forages dans l'embouchure de l'Amazone, au motif que le plan
présenté par le groupe pétrolier français présente "d'importantes incertitudes", notamment en situation d'urgence.

Un recours déposé contre l'Etat
En réaction à la décision catégorique du Brésil et en réponse aux critiques adressées par les ONG, dont le collectif Stop
pétrole offshore Guyane qui estime que Total conduit ses opérations sans informer "la population guyanaise" des
risques encourus, le pétrolier a assuré dans un communiqué publié mardi 11 décembre (soit quelques heures avant la
sortie de la tribune) que la campagne de forage offshore prévue en Guyane se déroulerait en toute "transparence". Par
cela, le géant s'engageait à "rendre compte" de leur "avancée" à la commission de suivi et de concertation pétrole de
Cayenne, co-pilotée par le préfet de Guyane.

"Le récif le plus proche identifié est situé à 30 kilomètres du point de forage et n'est pas corallien", a précisé Total,
répondant aux craintes des ONG environnementales de voir se reproduire la catastrophe du Deepwater Horizon (la
plateforme pétrolière exploitée par BP avait explosé en 2010 et provoqué une gigantesque marée noire, ndlr). Des
craintes pourtant légitimées quelques mois plus tôt par l'avis de l'Autorité environnementale qui soulignait que le plan
de Total en Guyane souffrait de "la faiblesse de certains volets importants pour appréhender les impacts" liés à la
"toxicité des produits utilisés" et notamment à la survenue éventuelle d'une marée noire.

Malgré cela, le rapport de la commission, établi à l'issue de l'enquête publique réalisée l'été dernier, a rendu un avis
favorable à la réalisation d'une campagne de cinq forages d'exploitation au sein du permis exclusif de recherches
"Guyane Maritime".
Le navire de forage poursuit donc sa route vers la Guyane. Total y creusera jusqu'à avril 2019 de un à cinq puits
d'exploration dits "profonds", par environ 2.000 mètres de profondeur d'eau à la recherche d'hydrocarbures, sous
contrainte de forts courants marins.

"Il y a urgence à agir : nous demandons à la justice de ne pas attendre et d’annuler au plus vite les autorisations de
forage." Parmi les ONG signataires, sept ont décidé de doubler leur action par un recours contre l'Etat, déposé ce
mercredi 12 décembre au tribunal administratif de Cergy, afin de contester l'autorisation de forage délivrée récemment
à Total.
Samedi dernier encore, des "centaines de personnes" participaient, en Guyane, à des marches pour le climat et contre
les forages pétroliers.

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13/12/2018

Les chefs d’entreprises guyanais réagissent
aux annonces d’Emmanuel Macron

Les dirigeants des petites et moyennes entreprises (TPE/PME) annoncent qu’ils auront des difficultés à
verser la prime proposée par le Président de la République.

Afin de répondre à la révolte des "Gilets jaunes", les mesures phares du discours télévisé d’Emmanuel Macron lundi sont
l’augmentation des salaires des travailleurs au SMIC de 100 euros par mois dès 2019 et le versement d’une prime de
Noël.

L’annonce n’est pas une augmentation du salaire minimum, mais de plusieurs mesures d’aides additionnées. Dans le
détail, les 100 euros annoncés correspondent à une accélération de la revalorisation de la prime d'activité à laquelle est
ajoutée une diminution des cotisations chômage et maladie, et incluant la revalorisation légale. Un second amendement
déposé par le gouvernement ouvre 600 millions d'euros de crédit pour financer la mesure. Cette hausse ne sera pas à la
charge des chefs d’entreprise. Seule la hausse mécanique de 1,8 % sera à la charge des employeurs. Reste à savoir si tous
les salariés percevant le SMIC seront concernés par cette annonce et si elle aura un effet sur les autres salaires.

Autre annonce, la prime de Noel pour les entreprises volontaires. En Guyane, la majorité des patrons de Petites et
Moyennes entreprises, ne pourront pas fournir de primes à leurs salariés. « Les petites entreprises d’artisan, dans le
commerce ou dans les services ne pourront pas verser de prime », affirme Joëlle Prévot Madère, présidente de la
confédération des petites et moyennes entreprises de Guyane (CPME). « C’est quand même une avancée que l’on
permette aux salariés de gagner en pouvoir d’achat mais sans que cela puisse impacter les petites et moyennes
entreprises », ajoute-t-elle.

Les patrons de Très petites entreprises (TPE) ont été oubliés dans les annonces, estime Cédric Narayanin, président de la
Fédération des très petites entreprises (FTPE) de Guyane. « Les patrons des TPE font déjà pas mal d’efforts. On nous
demande d’en faire davantage mais il faut que cela se fasse dans les deux sens », affirme-t-il. « On a conscience qu’il
faut augmenter les pouvoirs d’achat de nos collaborateurs mais il ne faut que ça soit à chaque fois les chefs d’entreprise
qui mettent la main à la poche. Nous verrons bien dans quelles conditions ces mesures seront mises en œuvre », ajoute-t-
il.

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Habitat illégal | Délogement sous tension à Kawéni
- Par R.G. avec O.La

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                                                                 Une impressionnante opération de délogement de
                                                                 familles occupant illégalement un terrain privé au
                                                                 creux de la côte Sogea a généré un "léger
                                                                 caillassage" mercredi matin, auquel ont répliqué jets
                                                                 de grenade et de gaz lacrymogène. La circulation
                                                                 routière a été interrompue par les forces de l'ordre
                                                                 jusqu'en début d'après-midi et l'opération de
                                                                 destruction s'est ensuite déroulée dans un calme
                                                                 relatif.

 Un nuage de poussière s’évapore de la côte Sogea. Sur le bord de la route, dans les lacets en direction de
Kawéni, quelques personnes regardent d’un air médusé les coups de tractopelle. Les bangas, eux, s’effondrent
comme des châteaux de cartes. Hommes et femmes tentent de sauver leurs quelques biens. Certains transportent
sur leur tête des morceaux de tôle, d’autres remontent de cette fosse gigantesque des armoires et des bidons.
Pieds nus, les enfants accourent pour aider leurs parents, inconscients du danger qui les entoure. Positionnées
en hauteur et en contrebas, deux sections de la compagnie départementale d’intervention (CDI), réunissant une
cinquantaine de policiers, tentent de maintenir l’ordre. Mais des jets de pierre les poussent à faire usage de gaz
lacrymogène et de grenades pour disperser la foule en colère. La tension est palpable et les insultes fusent. Un
enfant de 3 ans est légèrement blessé par des gaz lacrymogènes et pris en charge par les secours, confirme le
commandant Cosseron. Un peu plus tard dans la matinée, une dizaine de gendarmes mobiles rejoignent les
                                                               policiers afin de renforcer les effectifs. Par peur de
                                                               nouveaux caillassages sur des véhicules de civils,
                                                               les forces de l'ordre interrompent la circulation
                                                               routière sur la côte Sogea.

                                                              "Mardi matin, nous avons procédé à l’expulsion
                                                              de 80 familles qui occupaient illégalement le
                                                              terrain. Aujourd’hui (ce mercredi matin, ndlr),
                                                              nous encadrons la destruction de ces habitats
                                                              illégaux", raconte le commandant Demeusy. De
                                                              fait, une pelleteuse – dont la panne en milieu de
                                                              matinée suscitera les vivats moqueurs des
                                                              habitants expulsés – broie ce mercredi la tôle et les
                                                              structures en bois constituant les abris précaires de
                                                              ces familles. Parmi elles, des étrangers en situation
                                                              régulière et des Français. Une quarantaine de
                                                              clandestins présents sur ce terrain ont d'ores et
                                                              déjà été interpellés dimanche et lundi derniers,
confirme le sous-préfet en charge de la lutte contre l'immigration clandestine, Julien Kerdoncuf. Ce n'est pas la
première opération de destruction de l'habitat illégal qui a lieu sur cette parcelle, mais la "cinquième ou la
sixième (…) C'est cependant la plus importante", détaille encore le sous-préfet.

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                                                                    "Moi et mon enfant de deux ans, on ne sait pas
                                                                    où on va dormir ce soir", se désole une
                                                                    Grande-comorienne, portant son fils dans les
                                                                    bras et contemplant les décombres. Si la
                                                                    préfecture assure que "des propositions
                                                                    d'hébergement temporaires" ont été faites aux
                                                                    familles, quelques habitants affirment ce
                                                                    mercredi matin qu'aucune solution de
                                                                    relogement n'a été évoquée. Or, entre le
                                                                    moment où les enquêtes sociales préliminaires
                                                                    au délogement ont été réalisées avec un
nombre déterminé de bangas recensés (53 à l'origine selon Julien Kerdoncuf) et le début de l'opération de
destruction, près d'une trentaine d'habitats sont apparus soit, potentiellement, plus d'une centaine de personnes
supplémentaires que les assistants sociaux n'ont vraisemblablement pas eu le temps de voir. "La plupart des
familles ont refusé" les propositions de relogement au profit d'un emménagement chez des proches, précise en
outre la préfecture, davantage préoccupée par les familles cherchant à emporter avec elles des reliquats de leur
maison détruite afin d'aller reconstruire sur d'autres terrains. C'est d'ailleurs la volonté farouche des habitants
d'emporter avec eux les restes de leur banga qui a provoqué l'intervention des forces de l'ordre puis la riposte
d'une partie des habitants, en début de matinée. "Nous sommes extrêmement vigilants" par rapport à ce
phénomène, souligne le sous-préfet en charge de la lutte contre l'immigration clandestine. Ainsi, la "destruction
totale" de l'ensemble des constructions est-elle de rigueur. L'opération devrait s'achever ce jeudi.

                                                             Une propriété privée en plein cœur des bangas

                                                              Les larmes aux yeux, Saenu Said constate
                                                              impuissant la destruction des bangas. Pourtant, le
                                                              père de cinq enfants tient fermement entre ses mains
                                                              un titre de propriété privée. "C’est ma mère qui a
                                                              acheté le terrain, avec une personne dénommée Said
                                                              Soihili. Depuis 2002, j’y suis installé après y avoir
                                                              construit ma maison. J’ai en ma possession tous les
                                                              papiers pour prouver que je ne suis pas dans
                                                              l’illégalité", dévoile-t-il. Au loin, impossible de la
                                                              manquer. En tôle, elle reste malgré tout sophistiquée
                                                              par rapport aux habitations voisines. De plus, son
                                                              investissement dans des panneaux photovoltaïques,
pour produire de l’électricité en l’absence de raccordement, ne passe pas non plus inaperçu... "Pour cela, j’ai
même fait un prêt de 7.000 euros à la banque que je rembourse encore aujourd’hui", dit-il. Sur place ce
mercredi matin lors de l'opération de délogement, Saenu Said ne sait pas vers qui se tourner. Ni les forces de
l’ordre, ni l'huissier, ni la préfecture ne sont en capacité de lui assurer que son logement ne sera pas détruit.
Alors que tous ses voisins s’empressent de sauver leurs biens, il n’a pas bougé le petit doigt. "Je suis
complètement perdu, je ne sais pas ce que je dois faire pour arrêter cette intervention !" S’il compte faire valoir
ses droits pour défendre sa propriété, il ne s’interdit pas de porter plainte : "C’est sûrement la seule solution
pour obtenir justice."

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Les salafistes tissent leur toile à Mayotte [ENQUETE]

Les prédicateurs islamistes ne seraient qu’une quinzaine à Mayotte. Mais leur efficacité opérationnelle est
grande. En deux ans, ils ont réussi à accroître, de manière significative, le nombre d’adeptes du salafisme sur
l’île.

                                                                         © Gervais Nitcheu Prière du vendredi à la
                                                                         mosquée de Koungou

                                                                             Gervais Nitcheu, envoyé spécial à
                                                                         Mayotte Publié le 13/12/2018 à 11:01

                                                                        Sur la barge, qui assure des liaisons quotidiennes
                                                                        entre Grande Terre et Petite Terre, ce jour-là,
                                                                        une femme, portant le niqab, promène son
                                                                        regard sur le lagon magnifié par un flamboyant
                                                                        coucher de soleil. De temps en temps, elle
                                                                        égrène son chapelet en récitant des versets du
Coran, dans l’indifférence des centaines de passagers qui se trouvent à bord du bateau. La scène est banale à Mayotte.

« Ça ne choque plus personne, ici », témoigne une passagère métropolitaine, installée depuis six ans dans le
département. Et de s’indigner : « C’est triste ; à mon arrivée en 2012, on ne voyait pas de djaoulas dans les lieux
publics. » Aujourd’hui, pas un pas sans croiser ces adeptes de la pratique d’un Islam traditionnaliste. Ils arpentent de
jour comme de nuit les rues des 17 communes de l’île aux parfums.

Un ex djihadiste à la manoeuvre
De toute évidence, il flotte comme un parfum de radicalisation islamiste sur Mayotte. Lentement mais sûrement, la
mouvance salafiste s’incruste dans la société. Ses figures mahoraises les plus marquantes ont des profils aussi divers que
variés.

YBA impressionne par sa barbe particulièrement fournie. Il est toujours coiffé d’une calotte blanche et vêtu d’un
boubou. C’est l’un des célèbres fichés S du département. Ce Mahorais, né il y a une quarantaine d’années à
Mamoudzou, est un ancien djihadiste. Il a servi dans les rangs de l’armée de libération du Kosovo (UÇK) pendant la
guerre contre la Serbie. « J’étais dans une unité de déminage, positionnée sur la ligne de front », précise YBA. Et
d’ajouter : « J’y ai combattu, pendant quatre mois, pour défendre l’islam et apporter mon soutien à mes frères
musulmans, qui étaient massacrés par le régime de Slobodan Milosevic. »

Cet engagement individuel, volontaire et temporaire constitue le principal fait d’armes de ce salafiste, qui commence
toutes ses phrases par les formules « Allah Soubhana Wa Ta’ala – Allah, gloire à lui, qu’il soit exalté ! » - ou encore
« Allah Bismillah – Au nom d’Allah, le Tout-miséricordieux, le Très miséricordieux. » Aux yeux de ce musulman radical, la
participation à la lutte contre les Serbes, ennemis de l’umma, la communauté des croyants, est un devoir religieux exigé
du coran. Ce djihad mineur lui permet d’acquérir la notoriété et d’obtenir une grande récompense.

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Quelques mois seulement après son retour du Kosovo, YBA se rend en Arabie saoudite. Son séjour dure plusieurs
années et il est entièrement pris en charge par le royaume wahhabite. « J’approfondis ma connaissance de l’islam à
Médine », souligne-t-il. YBA complète alors sa formation, qui avait débuté quelques années auparavant au Soudan, à
l’époque où Hassan Al-Tourabi était l’idéologue du régime au pouvoir et se rêvait en leader du monde musulman en
accueillant notamment Oussama Ben Laden avec ses quatre femmes et ses 17 enfants.

Ruissellement des fonds saoudiens
Une quinzaine de Mahorais et de Comoriens, vivant actuellement à Mayotte, ont bénéficié de bourses offertes par
l’Arabie Saoudite pour étudier l’islam dans le royaume wahhabite. Ils sont en charge de la propagation de l’idéologie
salafiste dans le 101e département français.

En août dernier, l’un d’eux, âgé d’une soixantaine d’années, a été sauvagement tué –après avoir été poignardé à 17
reprises - dans la commune de Labattoir. Formé pendant dix ans à l’université islamique de Medine, après un cursus à
l’université Al Azhar en Egypte, le religieux vivait depuis quelques années à Mayotte. Pourquoi et par qui a -t-il été tué ?
Mystère. « Il est difficile de dire ce qui s’est pas passé exactement ce jour-là ; nous n’avons pas d’éléments nouveaux
depuis quatre mois », confie le procureur de la République. Et Camille Miansoni de souligner : « Avec la création d’un
troisième poste de juge d’instruction, l’enquête sur cette affaire pourrait s’accélérer. » Toujours est-il que la mort
tragique de cet islamiste mahorais n’a nullement émoussé la détermination de ses « frères », adeptes d’un mouvement
fondamentaliste musulman qualifié d’extrémiste. Bien au contraire. Ces islamistes poursuivent imperturbablement leur
double mission d’incitation à la radicalisation et d’appel au djihad. Ils véhiculent leurs messages dans des lieux de culte
construits, pour la plupart, grâce à des fonds dont on peine à définir l'origine.

Dans la commune populaire de Koungou, ce vendredi-là, YBA est fier de montrer une grande mosquée encore en
chantier. Sur l’origine de l’argent qui sert à financer les travaux, il est quelque peu hésitant. « Une partie des fonds
provient des cotisations des fidèles », confie-t-il. Et l’autre ? « Nos frères du Royaume saoudien nous fournissent une
aide financière substantielle », lâche, un peu gêné, un fidèle qui affirme n’avoir jamais été sollicité pour une quelconque
cotisation.

                                                                        © Gervais Nitcheu Prière du vendredi à la
                                                                        mosquée de Koungou

                                                                        Il n’existe pas de statistiques officielles. Mais,
                                                                        selon des sources concordantes, le nombre de
                                                                        mosquées salafistes est en nette augmentation à
                                                                        Mayotte. Quelques-unes sont déclarées. Elles
                                                                        sont placées sous la surveillance des agents des
                                                                        services spécialisés. Les imams de ces mosquées
                                                                        salafistes « officielles » sont assez souvent
                                                                        généreux. Les fidèles, assidus et particulièrement
dévoués, sont repérés et récompensés. « Les imams salafistes reçoivent des monarchies du Golfe – notamment Arabie
Saoudite, Qatar - de l’argent qui sert parfois à financer le pèlerinage de ces bons musulmans à la Mecque », confie un
proche des milieux islamistes mahorais. Et de préciser : « Le voyage et le séjour à La Mecque coûtent environ 4500
euros ; et quand ces fidèles reviennent à Mayotte, ils deviennent des relais de la propagande salafiste dans les villages. »

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                                             © Gervais Nitcheu Un couple de salafistes à l'embarquement de la barge

                                          A côté de ces lieux de culte et de prière salafistes « conventionnels », existent
                                          des mosquées, qui fonctionnent dans la clandestinité. « Dans le village de
                                          Dzoumogné, dans la commune de Bandraboua, où je vis, il y a beaucoup de
                                          mosquées dans des appartements », témoigne une éducatrice spécialisée qui
                                          souhaite garder l’anonymat. Et de souligner : « Personne ne sait ce qu’il s’y
                                          passe, ce qui y est dit ; ce sont des lieux dangereux très fréquentés par des
                                          djihadistes, des musulmans qui portent la haine en eux. » La plupart de ces
                                          mosquées non déclarées échappent à la surveillance de la Sous-direction
                                          antiterroriste (SDAT) et de la Direction générale de la Sécurité intérieure
                                          (DGSI).

                                          Les salafistes mahorais, une menace pour la République
                                            D’après nos sources, plusieurs prédicateurs ou imams salafistes, ayant
bénéficié de la bourse de l’Arabie Saoudite, y envoient leurs lieutenants pour prêcher. Et quand ils réussissent à déjouer
le dispositif mis en place par la SDAT et la DGSI pour les suivre, ces religieux, pour la plupart fichés S, se rendent
personnellement dans ces mosquées radicales clandestines. « C’est probablement dans l’une de ces mosquées sauvages
que Radouane Lakdim - allait souvent pour prier, lors de son bref séjour à Mayotte», affirme un habitant de l’île, inquiet
de la montée de l’islamisme dans le département.

D’après des enquêteurs de ces services spécialisés, le Franco-Marocain de 25 ans, qui avait mené des attaques
terroristes ayant fait quatre morts – dont le lieutenant-colonel de gendarmerie Arnaud Beltrame - en mars à Trèbes et
Carcassonne, se serait déclaré à Pôle Emploi à Mayotte, du 11 au 31 août 2014. Pendant son voyage -éclair, le djihadiste
avait noué des liens plus ou moins solides avec plusieurs islamistes dont un qui vient d’être interpellé à Mayotte dans le
cadre d’une commission rogatoire ordonnée par le juge d’instruction chargé de l’enquête sur les attentats revendiqués
par le groupe Etat islamique. « Les ex-boursiers du royaume wahhabite, pour la plupart, utilisent une stratégie basée
essentiellement sur la ruse, le double jeu : le jour, ils sont dans des mosquées déclarées, et ont un discours
raisonnablement radical, ils sont irréprochables du point de vue judiciaire; la nuit, ils officient dans des mosquées non
déclarées », explique un spécialiste des questions de sécurité. Et de noter : « C’est dans ces mosquées clandestines que
ces prédicateurs salafistes encouragent des mineurs isolés et des jeunes Mahorais radicalisés à commettre des actes
terroristes ou à rejoindre les rangs des groupes armés terroristes dont le groupe Etat islamique en Syrie; ce faisant, la
quinzaine de prédicateurs salafistes établis à Mayotte représentent une menace sérieuse pour la sécurité de la
République française. »

Les mineurs isolés, recensés à Mayotte, constituent leur cible privilégiée. Ils sont entre 3000 et 6000. Ces jeunes, pour la
plupart, abandonnés par leurs parents expulsés vers les Comores, sont en errance dans le 101e département français.
Ce sont des potentiels candidats au djihad mineur, des proies faciles, particulièrement prisées par les salafistes.
«Presque tous les jours, les imams radicaux leur donnent à manger et les laissent dormir dans les mosquées déclarées ou
clandestines », témoigne un fin connaisseur des milieux islamistes mahorais. Et d’expliquer : « ils inculquent à ces jeunes
en errance l’idéologie salafiste, en insistant sur l’importance du djihad comme le meilleur moyen d’accéder au paradis. »
Selon nos informations, deux ou trois jeunes sont partis de Mayotte pour aller combattre dans les rangs du groupe Etat
islamique en Irak et au Levant. Et, selon les mêmes sources, rien ne laisse penser qu’ils sont les derniers djihadistes de
l’île aux parfums.

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Perquisition dans les bureaux de Calédonie
ensemble au Congrès

Photo Archives LNC

Ce jeudi matin, les enquêteurs de la section de recherches (gendarmerie nationale), accompagnés d’un juge
d'instruction, se sont rendus dans les locaux de Calédonie ensemble au Congrès, pour procéder à une
perquisition.

L’information a été confirmée par le parquet de Nouméa. Les enquêteurs sont repartis les bras chargés de
documents.

Selon nos informations, cette opération interviendrait dans le cadre d'une enquête portant sur des soupçons
d'emplois fictifs bénéficiant à des proches ou des membres du parti au sein de la province Sud et du Congrès.

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12/12/2018

Polynésie : Annick Girardin présente le projet de
« toilettage » du statut au gouvernement

©Ludovic Marin / AFP

Ce mercredi 12 décembre, la ministre des Outre-mer Annick Girardin a présenté au gouvernement le
projet de loi organique portant modification du statut d’autonomie de la Polynésie française et un projet
de loi portant diverses dispositions institutionnelles en Polynésie française, apprend-on dans le compte-
rendu du Conseil des ministres.

Cette modification du statut d’autonomie de la Polynésie, appelée également « toilettage » par le gouvernement
local, avait été débattue en novembre dernier à l’Assemblée territoriale de la Collectivité, avec pour issue un
avis favorable des rangs de la majorité du président polynésien Édouard Fritch. « Cette réforme statutaire
permet la mise à jour de la loi organique n° 2004-192 du 27 février 2004 portant statut d’autonomie de la
Polynésie française, comme cela avait été convenu dans le cadre de l’accord pour le développement de la
Polynésie française, signé le 17 mars 2017 », à l’Élysée et sous François Hollande.

« Le projet de loi organique modifie plusieurs dispositions de la loi organique du 27 février 2004 », indique le
compte-rendu du Conseil des ministres. « Il confirme la reconnaissance, par l’État, de la contribution de la
Polynésie française au développement de la capacité de dissuasion nucléaire et rappelle que ses conséquences
sanitaires doivent être indemnisées et la reconversion de l’économie polynésienne accompagnée à la suite de la
cessation des essais nucléaires ». Cette inscription dans le statut de la Polynésie avait suscité de nombreux
débats parmi les représentants polynésiens. Le président Édouard Fritch avait reconnu avoir menti lorsqu’il était
un proche de l’ancien homme fort de la Collectivité, Gaston Flosse.

« Ce projet corrige les points du statut qui posaient des difficultés concrètes dans le fonctionnement des
institutions locales (délégation de signature, types de conventions soumises à l’Assemblée, etc.), contribuant
ainsi à assurer leur stabilité dans la durée ». Le projet de loi organique clarifie également le partage des
compétences entre l’État et le pays dans plusieurs domaines : « il autorise ce dernier à créer des sociétés
publiques locales, à participer à des syndicats mixtes ouverts et à constituer une autorité administrative
indépendante de régulation, dans un champ relevant de ses compétences ». Il élargit enfin « le périmètre des
organisations internationales auxquelles la Polynésie française peut adhérer », indique encore ce compte-
rendu. De son côté, le projet de loi ordinaire modifie des dispositions du code général des collectivités
territoriales « de façon à favoriser la création de communautés de communes et de syndicats mixtes en
Polynésie française ».

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LA RÉUNION

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Le délégué interministériel à la lutte contre la
pauvreté, Olivier Noblecourt, de retour ce vendredi à
La Réunion

Il faisait partie de la délégation qui accompagnait Annick Girardin dernièrement. Olivier Noblecourt, le délégué
interministériel à la lutte contre la pauvreté, sera de retour ce vendredi pour une série de réunions avec différents
acteurs socio-économiques et des représentants du monde politique.

Lors de son discours clôturant ses trois jours de visite à La Réunion, la ministre des Outre-Mer avait annoncé qu'elle
souhaitait, "sous trois mois (…) faire le point sur les travaux conduits par le délégué interministériel à la lutte contre la
pauvreté pour nous assurer, ensemble, qu’elles sont à la hauteur des attentes."

Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le "Monsieur Pauvreté" du gouvernement n'aura pas tardé avant de revenir à
La Réunion pour aborder avec les acteurs économiques et politiques les premières pistes de réflexion pour faire
diminuer le coût de la vie dans l'île.

Selon nos informations, Olivier Noblecourt devrait rester dans l'île au minimum deux jours et rencontrera notamment
les présidents des conseils départemental et régional, Cyrille Melchior et Didier Robert, sans oublier les acteurs
économiques.

SI

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