JONATHAN NOTT CHRISTIANE KARG - SUISSE ROMANDE ORCHESTRE DE LA - Orchestre de la Suisse Romande
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
ORCHESTRE DE LA OSR.CH SUISSE ROMANDE 01. 10. 20 jeudi 20h15 — Salle Métropole JONATHAN NOTT direction CHRISTIANE KARGsoprano
PROGRAMME JONATHAN NOTT direction CHRISTIANE KARG soprano MAHLER MAHLER Rückert-Lieder Symphonie № 4 cinq lieder sur des poèmes de F. Rückert en sol majeur I. Blicke mir nicht in die Lieder - Bedächtig. Nicht eilen II. Ich atmet' einen Linden Duft - In gemächlicher Bewegung. Ohne Hast IV. Um Mitternacht - Ruhevoll V. Liebst du um Schönheit ? - Sehr behaglich (« Das himmlische Leben », III. Ich bin der Welt abhanden extrait de Des Knaben Wunderhorn) gekommen Durée donnée à titre indicatif : 1h30 Ce concert a été enregistré et diffusé en Concert sans entracte direct le 30.09.20 à l'enseigne de l'émission "Plein jeu", une production de Mitsou Carré Nous vous remercions de bien vouloir et Daniel Rausis. éteindre votre téléphone portable et de ne pas en faire usage La plupart des concerts captés par Espace 2 pendant le concert. sont disponibles en streaming durant trente jours après leur diffusion sur le lien Le port du masque est obligatoire wwww.rts.ch pour la durée du concert.
Dans le monde À peine son deuxième mandat entamé, le Gustav Mahler achève et fait créer sa Qua- président McKinley est assassiné, succédé par trième Symphonie, ébauche la Cinquième et Theodore Roosevelt. Winston Churchill fait son écrit quatre des cinq Rückert-Lieder. Il fait la premier discours dans la Chambre des Com- connaissance de sa future épouse, Alma Schin- munes. Le premier aspirateur est breveté. La dler. Ancien professeur et amant de cette der- traduction et publication en grec moderne des nière, Gustav Klimt peint Judith et Holoferne Évangiles provoque des heurts violents dans (conservé au Belvédère de Vienne). Debussy les rues d’Athènes. connaît le succès avec la création intégrale de Nocturnes, tandis que Dvořák donne son opéra Roussalka. Elgar remporte un triomphe avec sa marche Pomp and Circumstance. Le Deuxième Concerto pour piano de Sergeï Rachmaninoff marque son retour dans la vie musicale après l’échec de sa Symphonie № 1 en 1897. Le jeune Ravel écrit Jeux d’eau, alors que Grieg vieillis- sant publie son dixième livre de Pièces lyriques. Tchekov donne la première de Trois Sœurs à Moscou. Deux expositions à Paris créent la sen- sation : le jeune Picasso montre ses tableaux en public pour la première fois, et une grande rétrospective est consacrée à Van Gogh, onze Le premier aspirateur est breveté ans après sa mort. Gauguin s’installe aux îles Hubert Cecil Booth, ingénieur anglais, reçut un brevet Marquises. britannique pour un aspirateur le 30 août 1901 Une foule de 300'000 personnes ac- (un engin à essence tiré par des chevaux, stationné compagnent le cercueil de Verdi dans les rues à l'extérieur du bâtiment. Ce dernier était nettoyé à de Milan, et les têtes couronnées de l’Europe l'aide de longs tuyaux qui passaient par les fenêtres.) entière se donnent rendez-vous aux obsèques de la reine Victoria, après un règne de 64 ans.
CE QU'IL SE PASSAIT EN 1901... En Suisse À Genève Établi à Berne, Albert Einstein obtient la na- L’Association pour le Bien des Aveugles et mal- tionalité suisse. Le gouvernement valaisan fait voyants est créée. On pleure le jeune poète intervenir les forces de l’ordre après une grève Louis Duchosal, disparu à l’age de 38 ans. Le par les ouvriers du tunnel du Simplon. La des- Musée d’ethnographie est inauguré. La création cente d’une météorite dans le canton de Vaud genevoise de La Bohème de Puccini attire des sème l’émoi. L’Union des fabricants suisses de foules au Grand Théâtre. Le jeune composi- chocolat est fondée. Le grand peintre Arnold teur Ernest Bloch écrit une critique élogieuse Böcklin meurt près de Florence. À Lausanne, et très remarquée de l’Orchestre du Théâtre. les quais d’Ouchy sont inaugurés. Le financier richissime Charles Galland meurt en laissant son immense fortune à la Ville, à la condition qu’on donne son nom à une rue. Comme une grande partie de l’argent ira à construire le Musée d’art et d’histoire, on re- baptise la rue de l’Observatoire où se situe le nouveau musée, inauguré en 1910. Richard Cole Quais d’Ouchy à Lausanne
JONATHAN NOTT Directeur musical et artistique Reconnu pour ses interprétations mahlériennes lors de multiples tournées internationales, la auxquelles il donne force, vigueur et clarté, Jo- Neuvième Symphonie de Mahler se fait consa- nathan Nott est invité à diriger les musiciens crer au Midem en 2010, il initie et préside la de l’Orchestre de la Suisse Romande dans la Gustav Mahler Conducting Competition qui Septième Symphonie du compositeur viennois fait découvrir des chefs aujourd’hui devenus en 2014. Cette première rencontre très promet- célèbres tels Gustavo Dudamel et Lahav Shani. teuse aboutit à sa nomination comme directeur Par ailleurs, il occupe le poste de di- musical et artistique de l’OSR où il entre en recteur musical à l’Orchestre symphonique de fonction en janvier 2017. Tokyo depuis 2014. L’inspiration qu’il éveille Son parcours débute lors d’études de auprès des jeunes artistes est concrétisée entre musique à l’Université de Cambridge, de chant autres par son engagement fidèle et sur le long et de flûte au Royal Northern College of Music terme avec la Junge Deutsche Philharmonie et de Manchester et de direction d’orchestre à le Gustav Mahler Jugendorchester. Londres. En 1989, il commence sa carrière aux Jonathan Nott offre un vaste catalogue opéras de Francfort et de Wiesbaden, où il d’enregistrements très acclamés parmi lesquels dirige les œuvres majeures du répertoire, dont l’intégrale des œuvres pour orchestre de Ligeti le cycle complet du Ring de Wagner. avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin, Des 1997 des liens privilégiés s’éta- l’ensemble des symphonies de Schubert et blissent avec la Suisse : en tant que chef prin- Mahler avec l’Orchestre Symphonique de cipal de l’Orchestre de Lucerne, il prend une Bamberg, Das Lied von der Erde de Mahler part active dans la période inaugurale du avec l’Orchestre Philharmonique de Vienne et nouveau KKL où il se produit également avec Jonas Kaufmann. Son premier enregistrement l’Ensemble Intercontemporain crée par Pierre a la tête de l’OSR avec des œuvres de Richard Boulez, et dont il assure la direction musicale Strauss, Claude Debussy et György Ligeti est de 2000 à 2003. sorti en septembre 2018 chez le label Penta- Les seize années passées à la tête du Tone et le deuxième enregistrement, consacré Symphonique de Bamberg de 2000 à 2016 aux Pelléas et Mélisande d’Arnold Schoenberg sont fécondes à plusieurs titres : il instaure les et de Claude Debussy, sera disponible en 2021. séries d’artistes en résidence, dirige l’orchestre
CHRISTIANE KARG soprano Née à Feuchtwangen, en Bavière, Christiane des Carmélites, et le rôle-titre de La Calisto. Au Karg étudie le chant au Mozarteum de Salz- Komische Oper Berlin, elle chante Musette dans bourg avec Heiner Hopfner et Wolfgang Holz- La Bohème et Norina dans Don Pasquale et à mair, où elle reçoit la « Médaille Lilli Lehmann », l'Opéra de Lille, Anne Trulove, dans The Rake's et au Conservatoire de musique de Vérone. En Progress. Au Semperoper de Dresde, elle chante 2009, elle est nommée « Jeune Interprète de Sophie avec Christian Thielemann. Elle fait ses l'Année » par le magazine Opernwelt et plus débuts en chantant Pamina au Royal Opera récemment, en 2018, elle reçoit le prestigieux House de Covent Garden en 2015 et à la Scala « Prix Brahms ». de Milan en 2016, où, elle revient en 2018 pour Membre de l’International Opera Stu- Eurydice. Ses débuts à l’opéra, aux États-Unis, se dio au Staatsoper de Hambourg, elle rejoint font en chantant Susanne à l’Opéra lyrique de ensuite l'ensemble de l'Opéra de Francfort en Chicago, où elle revient dans la saison 2016-17 2008 où elle incarne Susanne, Musette, Pamina, pour Pamina dans La Flûte enchantée. La saison Servilia, Zdenka et le rôle-titre de La Calisto. 2017-18 a vu ses débuts au Staatsoper de Vienne Elle revient à Francfort en 2013 pour chanter dans le rôle de Mélisande et au Metropolitan Mélisande, dans la nouvelle production de Opera dans le rôle de Susanne. Claus Guth accueillie chaleureusement par la Parmi ses récentes apparitions, citons le presse et interprète Sophie, en 2015, dans Le rôle-titre de Daphné, son premier rôle de La Chevalier à la rose. Comtesse Almaviva dans Les Noces de Figaro En 2006, elle fait des débuts prometteurs au Staatsoper de Hambourg, ainsi que Micaëla au Festival de Salzbourg, où elle revient chanter dans Carmen au Staatsoper Unter den Linden à Amour dans Orphée et Eurydice avec Riccardo Berlin. Pour cette saison 2020-21, Christiane Karg Muti et Zerline dans Don Juan avec Yannick revient à Munich pour Fiordiligi dans Così fan Nézet-Séguin. Elle est régulièrement invitée tutte au Bayerische Staatsoper et pour Pamina au Theater an der Wien où elle est Ismene dans La Flûte enchantée au Metropolitan Opera dans Mitridate, Télaïre dans Castor et Pollux et à l'Opéra de Paris. et Héro dans Béatrice et Bénédict. Au Staat- En concert, Christiane Karg se produit soper de Bavière, elle interprète Ighino dans avec Nikolaus Harnoncourt et le Concentus Mu- Palestrina, Pamina et Blanche dans Dialogues sicus de Vienne ; Daniel Harding et l’Orchestre
symphonique de Londres, l’Orchestre philhar- Danemark. monique de Vienne et la Staatskapelle de Dres- Christiane Karg est une remarquable de en tournée aux États-Unis ; Mariss Jansons et récitaliste et se produit au Musikverein de l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion Vienne, à la Schubertiade de Schwarzenberg, bavaroise à Tokyo ; Christian Thielemann et l'Or- au Festival de Salzbourg, au Festival Interna- chestre philharmonique de Berlin au Festival de tional d'Édimbourg, festival durant lequel elle Pâques de Salzbourg ; Yannick Nézet-Séguin reçoit le prix « Herald Angel » et au Wigmore et l’Orchestre philharmonique de Rotterdam, Hall de Londres où elle donne cette saison trois l’Orchestre de Philadelphie et l’Orchestre phil- récitals. Elle se produit également au Mozar- harmonique de Berlin au Festival Mostly Mozart teum de Salzbourg, au Konzerthaus de Vienne, de New York ; Jaap van Zweden et l’Orchestre à Essen, Cologne, Schwetzingen, Hambourg, symphonique de Chicago ; Jonathan Nott et Innsbruck, Amsterdam, Francfort et à Stuttgart. l’Orchestre symphonique de Bamberg ; Andrés Parmi les points forts de sa tournée de concerts Orozco-Estrada et l’Orchestre de l’Académie lyriques, donnés au Japon et aux États-Unis, nationale Sainte-Cécile ; Ivor Bolton durant la citons ses débuts avec Malcolm Martineau, en Salzburg Mozartwoche ; David Afkham et l’Or- 2016, ainsi qu’une émission télévisée de la NHK chestre national d’Espagne ; Florian Helgath et filmée à l'Oji Hall de Tokyo et au Carnegie Hall l'Orchestre symphonique allemand de Berlin ; de New York. Rafael Payare et l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig ; Laurence Equilbey lors du Festival de Salzbourg ; une tournée européenne avec Iván Fischer et l’Orchestre du Festival de Budapest. En 2017, elle chante ses premiers Vier letzte Lie- der de Richard Strauss avec l'Orchestre philhar- monique tchèque et Manfred Honeck et rejoint l'orchestre en 2018-19 pour la Symphonie № 2 de Gustav Mahler avec Semyon Bychkov à Prague, Vienne et au Carnegie Hall de New York. En 2019-20, elle se produit avec Daniel Harding et l’Orchestre philharmonique de Vienne ; Ricardo Chailly et l’Orchestre philharmonique de la Scala en concert pour la Symphonie № 4 de Gustav Mahler ; Sir John Eliot Gardiner et l'Orchestre royal du Concertgebouw pour Les Scènes du Faust de Goethe et avec Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre de Chambre d’Europe pour la Symphonie № 9 de Ludwig van Beethoven. Cette saison, les points forts sont la Symphonie № 4 de Gustav Mahler avec Daniel Harding et l’Orchestre du Concertgebouw à Amsterdam ; deux tournées en Scandinavie et en Europe avec Leif Ove Andsnes et l'Orchestre de Chambre de Norvège et le Mahler Chamber Orchestra, respectivement, et enfin, Un Requiem allemand, de Johannes Brahms, avec Christoph Eschen- bach et l’Orchestre symphonique national du
La SGMG, association de droit suisse, Nous avons aussi contribué à a été fondée en janvier 2009. l'édition de DVD (Le Chant de la Terre, Forte aujourd'hui d'environ 140 concert donné par l'OSR en septembre membres, provenant non seulement 2012) ou de CD (8e Symphonie enre- de Genève, mais aussi des cantons ro- gistrée par la Tonhalle de Zurich). Et mands et de France, elle n'a cessé de nous avons financé le tournage d'un déployer une activité toujours grandis- film DVD qui retrace la vie extraordinaire sante, en lien avec ses buts qui sont de d'Henry-Louis de La Grange, malheu- faire rayonner l'œuvre de Gustav Mahler, reusement décédé en janvier 2017. en organisant des manifestations, des Soucieuse de se déployer aussi conférences et en soutenant l'organisa- vers les jeunes, la SGMG, en lien avec tion de concerts, etc. la HEM de Genève, organise en outre Depuis 12 ans, notre société a tous les deux ans, le Concours Gustav par exemple soutenu financièrement Mahler, ouvert à de jeune chanteurs et l'organisation de plusieurs concerts pianistes en fin d'études. donnés par l'Orchestre de la Suisse La SGMG est particulièrement Romande, celui du Festival de Verbier, heureuse de soutenir le concert de ce le Sinfonietta de Lausanne, l'Orchestre soir avec Maestro Jonathan Nott diri- de Chambre de Genève, celui de geant 2 œuvres phares de Mahler et Fribourg, Contrechamps, l'Orchestre vous souhaite un beau concert. Symphonique de Lucerne, etc. Régulièrement, dans la salle www.gustav-mahler.ch du Théâtre Les Salons, notre société organise des conférences, présenta- tions et projections DVD d'œuvres de Mahler sur la présence éclairée de feu le Professeur Henry-Louis de La Grange, LE biographe de Gustav Mahler et grand ami de notre société, de Messieurs Georges Starobinski, Pierre Michot, William Blank, Ulrich Mosch, etc. 10
GUSTAV MAHLER Rückert-Lieder, cinq Lieder sur des poèmes de Friedrich Rückert Symphonie N° 4 en sol majeur Les voix célestes réjouissent les sens ! L’été 1901 est le premier où le composi- Tout s'éveille à la joie. 1 teur séjourne dans sa nouvelle villa au bord du Wörthersee, près de Maiernigg, en Carinthie. Depuis la saison 1897-1898, lorsque Mahler avait été nommé directeur de l’Opéra de Vienne, et ensuite chef des concerts d’abonnement du Philharmonique, il avait pris l’habitude de se re- tirer dans les Dolomites, pour se vouer aux deux choses pour lesquelles il n’avait pas le temps pendant la saison : le repos et la composition. La genèse de la Symphonie № 4 remonte Le travail artistique, intense, ne se passe aux années 1899-1901, donc à un point tour- pas à la maison, mais plutôt dans le Kompo- nant, autant artistique que personnel, dans la nierhäuschen que Mahler s’était fait construire vie de Gustav Mahler (1860-1911). Chef de au cœur de la forêt. C’est là où, coup sur coup l'Orchestre philharmonique de Vienne depuis lors d’un été particulièrement riche en créativité, 1898, il doit faire face en 1900 aux critiques il met les dernières touches à la Quatrième, parisiennes mitigées dont son ensemble fait ébauche la symphonie suivante, et écrit trois l'objet lors de sa tournée à l'Exposition univer- des Kindertotenlieder, ainsi que quatre des selle. L'année suivante, alors qu'il est en pleine cinq mélodies qu’on connaîtra plus tard sous convalescence d'une opération, Mahler apprend le nom des Rückert-Lieder. Certes, les senti- que l'Orchestre, de façon plutôt inélégante, lui a ments exprimés dans ces derniers sont loin des déjà trouvé un successeur. Il donne sa démission émotions mises à nu dans les textes quasi auto- en avril 1901. biographiques des Kindertotenlieder (Chants ¹ Extrait de Das himmlische Leben in Des Knaben Wunderhorn (trad. de Dennis Collins).
des enfants morts), du même Friedrich Rückert prend également six mélodies du recueil Des (1788-1866), où le poète laisse libre cours à son Knaben Wunderhorn (1892-1901). Il est vrai que, bouleversement et à sa tristesse après la perte profitant de ses fonctions comme directeur de de ses deux enfants en 1836. Mais à travers leur l'Opéra, Mahler engage pour l'occasion les trois caractère intime, voire introspectif, sur l’amour meilleurs chanteurs de sa troupe, dont ses in- et la nostalgie de jours plus heureux, les Rüc- terprètes préférés, les barytons Anton Moser kert-Lieder laissent percer la voix et les pensées pour les Rückert-Lieder, et Friedrich Weide- du compositeur. En effet, à 40 ans passés, de mann pour les Kindertotenlieder. (Il faut dire son propre aveu, Mahler ne songe plus guère à que le compositeur affichait toujours une nette trouver son âme-sœur, et encore moins à fonder prédilection pour les voix masculines, surtout la une famille. En cela, il se trompe… tessiture du baryton, pour ses cycles de mélo- En novembre 1901, alors que Mahler dies – exigence qui ne lui a pas survécu.) Toutes vient de donner la première audition de la les places à la Musikverein ayant été arrachées Symphonie № 4 dans sa mouture primitive à d'avance, un public nombreux et curieux as- Munich, il fait la connaissance d'Alma Schindler siste à la répétition générale, qui annonce le (1879-1964), de presque vingt ans sa cadette triomphe à venir. et élève de composition (ainsi que maîtresse) Comble d’ironie, ce grand succès s’avé- d'Alexander von Zemlinsky. C’est le coup de rera en quelque sorte le point culminant de la foudre, mais l’attitude équivoque affichée par carrière viennoise de Mahler. Ensuite, de plus Alma lors de la création viennoise de la Qua- en plus contesté dans sa direction de l’Opéra, il trième en janvier 1902 s'inscrit évidemment non devra démissionner de son poste en 1907, suivi pas dans les sentiments anti-sémites répandus de deux drames familiaux : la mort de Maria, sa dans la capitale, mais plutôt dans l'insistance fille de cinq ans, et la découverte que lui-même par Mahler qu’elle abandonne sa propre car- souffre d’une maladie cardiaque incurable. rière, très prometteuse, de compositrice. Alma Dans un premier temps, chacun des cinq y renoncera – à contrecœur, il est vrai – et le Rückert-Lieder fut publié séparément, puis en- couple se marie deux mois plus tard. suite réunis avec Revelge et Der Tambourg’sell, deux mélodies du Knaben Wunderhorn de l’été Rückert-Lieder 1901, pour former un cycle créé de toutes pièces Paradoxe peut-être pour l’un des plus grands par l’éditeur, Sieben Lieder aus letzten Zeit. symphonistes de son temps : la création, en jan- Ce n’est que plus tard qu’on a pris l’habitude vier 1905, des quatre Rückert-Lieder composés d’exécuter les seuls Rückert-Lieder ensemble en 1901 – le cinquième, Liebst du um Schön- au concert. heit, date de l’année suivante – et du cycle des Kindertotenlieder, lors d'un concert avec Blicke mir nicht in die Lieder ! des membres du Philharmonique de Vienne, Joli jeu de mot – Lider en allemand veut dire dirigé par le compositeur et organisé par les « paupières » – c’est une page insouciante et soins de Schoenberg et Zemlinsky, constitue sans prétension, quoique d’une facture impec- l'un des plus grands succès de Mahler devant cable. Mahler s’est amusé à chercher la couleur les mélomanes viennois. Le programme com- instrumentale juste (ligne agitée des cordes,
ponctuée des commentaires des hautbois) pour nouvelle épouse attendent leur premier en- rendre l’image d’abeilles affairées à butiner. fant – cette page ne peut être qu’un hymne d’amour à la jeune et jolie Alma et à leur vie Ich atmet’ einen linden Duft de famille naissante. Irisée de mille couleurs tonales, comme un bi- Malgré la datation de l’autographe, se- jou aux facettes multiples dont on ne se lasse lon les souvenirs d’Alma, Liebst du um Schön- jamais, cette mélodie est l’une des premières heit aurait vu le jour l’été suivant. Mais ceci où Mahler explore à fond la technique de est contredit par son propre journal intime, où Klangfarbe. En cela, il profite au maximum du elle ne s’explique pas ses changements violents texte du poète, jouant sur l’allitération (linden, d’humeur incessants et s’en inquiète : « Tantôt je Linde, lieber, lieblich, Lindenduft, Lindenreis, déborde d’amour pour lui, tantôt je ne sens rien, gelinde, leis, Liebe), ce qui permet également mais rien ! Et toujours ces larmes – jamais je n’ai au chanteur de relancer chaque ligne avec une pleuré autant, précisément au moment où j’ai consonne coulante. Les interventions lyriques tout ce qu’une femme pourrait se souhaiter. » 2 du hautbois et du cor, ainsi que le recours au C’est alors que Mahler écrit cette page, célesta ou à la harpe, finissent de rehausser une « privatissimum an Dich », que la destinataire ambiance onirique et hors temps. accueille avec joie, avant de sombrer à nouveau dans la dépression : « Souvent je me sens si Um Mitternacht insignifiante ; j’ai tellement peu comparé à ses Comment ne pas penser au Chant de minuit immenses richesses ! » 3 Alma exprime-t-elle nietszchéen tiré de Also sprach Zarathustra, ses ressentiments à peine enfouis envers Gus- dont Mahler s’était servi dans le quatrième mou- tav et ses exigences avant leur mariage qu’elle vement de sa Symphonie № 3 (« O Mensch ! abandonne sa propre carrière, prometteuse, Gib acht ! ») ? Ici, l’écriture pour les seuls vents, de compositrice ? qui donnent la réplique au soliste, notamment Quoi qu’il en soit, cette mélodie, avec hautbois et cuivres, avec un travail appuyé sur sa mise en musique simple mais d’un grand les registres graves, ajoute à la densité d’expres- effet, et son accent sur l’amour, la jeunesse et sion. Paroles répétées, phrases réduites à leur la beauté d’Alma, restera la chasse gardée du plus simple expression, les lignes instrumen- couple Mahler. En 1907, la pièce est donnée à tales et vocales qui tournent en rond, peinant Vienne et à Leipzig, toujours avec son accom- à s’affranchir jusqu’à la conclusion théâtrale : pagnement d’origine au piano. Mahler ne l’a tout concourt ici pour nous révéler une vision jamais orchestrée, et Alma s’insurgera – sans mahlérienne de l’éternité, le temps suspendu succès – contre l’exécution, en 1916, d’une ver- à jamais. sion arrangée par Max Puttmann. Liebst du um Schönheit Ich bin der Welt abhanden gekommen Que de changements dans la vie du compo- Mahler se sent-il vraiment, comme il le dira siteur dans les douze mois qui séparent cette plus tard, « perdu pour le monde » en ce 16 page et les quatre Rückert-Lieder précédents ! août 1901, lorsqu’il la rédige dans son Kompo- En ce 16 août 1902, l’ancien vieux garçon et sa nierhäuschen ? Le cor anglais expose le thème 2 Extrait du journal intime d’Alma Mahler, août 1902, cité in Liebst du um Schönheit, Bolzano, Gustav Mahler Foundation, p. 5.
principal, motif ascendant repris par le soliste Bedächtig. Nicht eilen : voulus par dès son entrée. Ici tout respire la résignation Mahler comme une entrée pour charmer les doucement assumée : les nuances dynamiques auditeurs d'emblée, les grelots – tant les vrais qui ne s’élèvent jamais au-dessus de mf ; la ligne que ceux imités par les flûtes – et la mélodie vocale qui coule tranquillement ; la variété de que présentent les violons en toute simplicité formules rythmiques, où les silences jouent un ont dérouté les mélomanes et les critiques, qui rôle primordial ; enfin, l’accompagnement ins- ont taxé le premier mouvement de « naïve » et trumental, chef-d’œuvre en miniature, où une raillé ses « plaisanteries instrumentales ». Le com- différente couleur tonale, soigneusement sculp- positeur français Vincent d'Indy est allé encore tée, est confiée à chaque pupitre, couleur qui se plus loin : « C'est une musique pour les Mou- transforme alors au contact d’autres instruments. lins Rouges, pas pour une salle de concerts. » 5 On connaît les sombres pressentiments de la On n'appréciait pas non plus le jeu constant mort qui habitaient Mahler toute sa vie, même d'interruptions et de reprises, de variations et durant ses périodes les plus accomplies et les d'extensions dont la mélodie des violons fait plus heureuses. Ne pourrait-on pas voir dans l'objet, bien que le compositeur le conduise cette page bouleversante et magnifique son d'une main de maître. Les violoncelles chantent crédo personnel et l’acceptation de son destin ? un thème magnifique, ample et expressif, suivi d'une série de dialogues enjoués, d'abord entre Symphonie № 4 hautbois et basson, puis entre cordes aiguës Moins monumentale que la symphonie pré- et graves. Les grelots annoncent le début du cédente, la Quatrième garde néanmoins des développement étendu, avec cette attention liens avec les poèmes du Knaben Wunderhorn raffinée aux timbres de chaque pupitre si ty- et renoue avec l'aspiration de la Création à la pique de Mahler. Les variations du chant des rédemption, image qui caractérise sa « Tétra- violoncelles sont particulièrement remarquables. logie » (comme il appela ses quatre premières Très gracieux, un solo de cor débouche sur la symphonies), et la Troisième en particulier. La coda, crescendo et accelerando. thématique de la Quatrième, l'idée qu'un enfant « Je pourrais songer aux titres les plus se fait du Paradis, est rendue par des effectifs merveilleux pour les mouvements de cette sym- plus dépouillés (le compositeur ayant supprimé phonie », écrit Mahler à un ami avec sa verve trombones et tuba), un style moins dissonant, et habituelle. « Mais je ne veux pas les faire trahir dans une approche plus proche de la tradition par la racaille des critiques et des auditeurs chrétienne, après le panthéisme de la Troisième. et leurs mésinterprétations ordinaires. » 6 Ceci Avec la № 4 Mahler entend concevoir une par- dit, nous savons, grâce au témoignage d'Alma tition plus accessible au grand public, mais ce Mahler, que le compositeur pensait intituler le n'est guère l'avis qui prévaudra de son vivant. scherzo (In gemächlicher Bewegung. Ohne Pris de court par les critiques féroces, l'auteur Hast) Freund Hein spielt auf (L'ami Henriot, s'est insurgé : « Ils sont tellement corrompus par c'est-à-dire la Mort, mène la danse). Selon son la musique à programme qu'ils sont incapables épouse, Mahler se trouvait alors sous l'effet d'un d'apprécier une œuvre strictement musicale ! » 4 autoportrait du peintre suisse Arnold Böcklin, où l'on voit la Mort en violoneux jouer dans 3 Ibid. 4 Cité in Marc Vignal, « Gustav Mahler », in Guide de la musique symphonique, Paris, Fayard, 1986, p. 442. 5 Ibid., p. 442. 6 Citée in Michael Steinberg, The Symphony, Oxford, Oxford University Press, 1995, p. 302.
espace2.ch Espace 2 s’écoute en DAB+ et sur
l'oreille de l'artiste visiblement ravi. Cela explique rement difficile, car le finale est paradoxalement la précision du compositeur dans la partition non pas l'aboutissement de l'œuvre, mais au que le premier violon solo soit accordé ici un contraire son véritable point de départ. La ver- ton plus haut, pour bien rendre la sonorité aigre sion primitive, intitulée Ce que me dit l'enfant, et assez agressive d'un musicien rustique. Le devait prendre place comme la septième et caractère volontiers dissonant, voire grotesque, dernière partie de la Symphonie № 3. Devant du mouvement se voit adouci par le trio. Mahler la longueur exceptionnelle de celle-ci – son le décrivait lors d'une répétition à la tête du mouvement initial est aussi vaste que toute la Concertgebouw à Amsterdam en 1904 comme Cinquième de Beethoven – Mahler s'est ravisé. « l'entrée dans un beau paysage » 7, donc le Il s'agissait alors de faire en sorte que les trois Paradis. Cette idée est renforcée par la tentative premiers mouvements de la Symphonie № 4 des violons d'introduire un nouveau motif en se réfèrent à, et soient résolus dans la dernière mode majeur, délicat et très legato, vers la fin partie déjà composée. du mouvement – passage bientôt noyé dans Dans la Quatrième, la mélodie chantée le grondement des cordes graves. par la soliste – en fait, la voix de l'enfant mort Mahler considérait le mouvement lent – reprend son titre d'origine, Das himmlische (Ruhevoll) comme le meilleur de son œuvre Leben (La vie céleste). Mahler l'avait écrite en symphonique, et il n'a effectivement rien à en- 1892 comme l'une des cinq « humoresques » ti- vier à l'Adagietto de la Cinquième Symphonie, rées de poèmes de Des Knaben Wunderhorn, rendu célébrissime par le film de Visconti, Mort ce recueil de Brentano et von Arnim (1800) qui à Venise. Le thème exposé par les altos et les a tellement marqué la production symphonique violoncelles, tranquille mais déjà d'un autre mahlérienne. Le poème mis en musique ici se monde, est soumis à plusieurs variations, dont fond sur un texte folklorique bavarois, Der Him- la première est confiée au hautbois. Ponctuées mel hängt voll Geigen (Le ciel est pendu de de l'ostinato pincé des contrebasses, les varia- violons). Les différents couplets sont séparés tions s'enchaînent dans une succession étour- par des interludes qui renvoient à l'introduc- dissante de rythmes et de tempi fort différents, tion si critiquée du mouvement initial. Mahler interrompue à deux reprises par une sorte de emploie un langage musical, riche en détails lamentation. La dernière variation, très expres- certes, mais dépouillé, pour mettre en valeur ce sive et conduite par les cordes, mène à une chant céleste, où l'enfant énumère les délices explosion sonore dans le tutti, signalée par les de l'au-delà. La simplicité même du style dans violons dans leur registre aigu. Les timbales et ce finale, jointe au caractère archaïque et naïf la grosse caisse reprennent la ligne obstinée des textes, ne fait qu'augmenter la véritable des contrebasses, avant une ultime reprise du émotion ressentie à cette conclusion morendo thème par les violons, dans les aigus célestes, menée par le cor anglais. soutenus par les flûtes. On l'aura compris : par tout ce qui Richard Cole précède, Mahler entend nous préparer pour l'entrée au Paradis (Sehr behaglich). Cette préparation s'est avérée une tâche particuliè- 7 Ibid., p. 303.
RÜCKERT-LIEDER, CINQ LIEDER SUR DES POÈMES DE FRIEDRICH RÜCKERT Blicke mir nicht in die Lieder ! N'essayez pas de lire mes chansons ! Blicke mir nicht in die Lieder ! N'essayez pas de lire mes chansons ! Meine Augen schlag' ich nieder, Voyez, je baisse les yeux, Wie ertappt auf böser Tat. Comme pris en flagrant délit ; Selber darf ich nicht getrauen, Moi-même je n’ose à peine lhrem Wachsen zuzuschauen. Percer leur secret, Deine Neugier ist Verrat ! Votre curiosité m’est trahison. Bienen, wenn sie Zellen bauen, Les abeilles bâtissant leurs alvéoles Lassen auch nicht zu sich schauen, Ne tolèrent pas d'œil indiscret, Schauen selbst auch nicht zu. Pas plus qu'elles ne s'admirent. Wenn die reichen Honigwaben C'est seulement quand les gâteaux de miel Sie zu Tag gefördert haben, Sont prêts et sortis en plein jour Dann vor allen nasche du ! Qu'à leurs délices, vous goûterez. lch atmet' einen linden Duft J'ai respiré un doux parfum lch atmet' einen linden Duft J'ai respiré un doux parfum lm Zimmer stand Il y avait dans la chambre Ein Zweig der Linde, Une branche de tilleul, Ein Angebinde Un présent Von lieber Hand D'une main aimée Wie lieblich war der Lindenduft ! Comme le parfum du tilleul était délicieux ! Wie lieblich ist der Lindenduft, Comme le parfum du tilleul est délicieux, Das Lindenreis Les rameaux du tilleul Brachst du gelinde ! Tu cassas doucement ! lch atme leis J'ai respiré légèrement lm Duft der Linde Le parfum du tilleul, Der Liebe Iinden Duft. L'arôme doux de l'amour. Um Mitternacht A minuit Um Mitternacht A minuit Hab' ich gewacht J'ai veillé Und aufgeblickt zum Himmel ; Et j'ai levé mes yeux vers le ciel ; Kein Stern vom Sterngewimmel Aucune étoile parmi les myriades d’étoiles. Hat mir gelacht Ne me sourit Um Mitternacht. A minuit 18
Um Mitternacht A minuit Hab' ich gedacht Mon esprit est allé Hinaus in dunkle Schranken. Au-delà des noirs horizons. Es hat kein Lichtgedanken Il n’y avait pas d’espoir Mir Trost gebracht Pour me consoler Um Mitternacht. A minuit. Liebst du um Schönheit Aimes-tu pour la beauté Liebst du um Schönheit, o nicht mich liebe ! Aimes-tu pour la beauté ? Oh ! ne m'aime pas ! Liebe die Sonne, sie trägt ein goldnes Haar ! Aime le Soleil, il porte des cheveux d'or ! Liebst du um Jugend, o nicht mich liebe ! Aimes-tu pour la jeunesse ? Oh ! ne m'aime pas ! Liebe den Frühling, der jung ist jedes Jahr ! Aime le Printemps, qui est jeune chaque année ! Liebst du um Schätze, o nicht mich liebe ! Aimes-tu pour des trésors ? Oh ! ne m'aime pas ! Liebe die Meerfrau, sie hat viel Perlen klar ! Aime la Dame de la Mer, elle a force perles limpides ! Liebst du um Liebe, o ja -mich liebe ! Aimes-tu pour l'amour ? Alors, oui, aime-moi ! Liebe mich immer, dich lieb ich immerdar ! Aime-moi toujours, car je t'aime toujours, et à jamais ! lch bin der Welt abhanden gekommen Je me suis perdu aux yeux du monde lch bin der Welt abhanden gekommen Je me suis perdu aux yeux du monde, Mit der ich sonst viele Zeit verdorben ; Après avoir gâché bien du temps avec lui ; Sie hat so lange nichts von mir vernommen, Il resta si longtemps sans nouvelles de moi Sie mag wohl glauben, ich sei gestorben ! Qu'il peut aussi bien me croire mort ! Es ist mir auch gar nichts daran gelegen, Et il m'est parfaitement indifférent Ob sie mich für gestorben hält De savoir si le monde me croit mort. lch kannn auch gar nichts sagen dagegen, Je n'ai d'ailleurs rien à y redire, Denn wirklich bin ich gestorben der Welt. Car pour le monde je suis vraiment mort. Ich bin gestorben dem Weltgetümmel Je suis mort aux tumultes du monde Und ruh’in einem stillen Gebiet. Et je repose en un lieu de sérénité. Ich leb’allein in meinem Himmel, Je vis seul dans mon paradis, In meinen Lieben, in meinem Lied. Dans mon amour, et dans mon chant. 19
LES MUSICIENS Premiers violons Saya Nagasaki Clarinettes Percussions Svetlin Roussev Marco Nirta Dmitry Rasul-Kareyev Christophe Delannoy Bogdan Zvoristeanu Verena Schweizer Michel Westphal Michel Maillard Abdel-Hamid El Shwekh Catherine Soris Orban Benoît Willmann Michael Tschamper Yumiko Awano Yan Wei Wang Camillo Battistello Caroline Baeriswyl Guillaume Le Corre Harpe Linda Bärlund Violoncelles Notburga Puskas Elodie Bugni Léonard Frey-Maibach Bassons Theodora Christova Aram Yagubyan Céleste-Marie Roy DAS Stéphane Guiocheau Cheryl House Brun Afonso Venturieri Lucas Monerri-Fons Yumi Kubo Hilmar Schweizer Francisco Cerpa Román (violon) Florin Moldoveanu Jakob Clasen Vincent Godel Adrià Trulls Freixa (alto) Bénédicte Moreau Laurent Issartel Katrin Herda Simon Kandel (cor) Muriel Noble Yao Jin Yin Shen Olivier Morel Cors La Fondation de l’OSR Michiko Yamada Caroline Siméand Morel Jean-Pierre Berry remercie la Fondation Silvia Tobler Julia Heirich Francis & Marie-France Seconds violons Son Lam Trân Isabelle Bourgeois Minkoff pour le don Sidonie Bougamont Alexis Crouzil au Fonds des instru- François Payet-Labonne Contrebasses Pierre Briand ments de l’OSR qui a Claire Dassesse Héctor Sapiña Lledó Clément Charpentier- rendu possible l’acquisi- Rosnei Tuon Bo Yuan Leroy tion du piano Steinway Florence Berdat Alain Ruaux Agnès Chopin & Sons, Concert Grand, Gabrielle Doret Ivy Wong Modèle D. Véronique Kümin Mihai Faur Trompettes Inès Ladewig Adrien Gaubert Olivier Bombrun Claire Marcuard Gergana Kusheva Trân Stephen Jeandheur Eleonora Ryndina Gérard Métrailler Claire Temperville- Flûtes Claude-Alain Barmaz Clasen Sarah Rumer Laurent Fabre David Vallez Loïc Schneider Cristian Vasile Raphaëlle Rubellin Trombones Nina Vasylieva Ana Naranjo Matteo De Luca Eurydice Vernay Jerica Pavli Alexandre Faure Vincent Métrailler Altos Hautbois Andrea Bandini Frédéric Kirch Nora Cismondi Laurent Fouqueray Elçim Özdemir Vincent Gay-Balmaz Emmanuel Morel Alexandre Emard Tuba Jarita Ng Sylvain Lombard Ross Knight Hannah Franke Hubert Geiser Timbales Stéphane Gontiès Arthur Bonzon Denis Martin Olivier Perrenoud
CONSEIL DE FONDATION Olivier Hari* Jean-Luc Darbellay Sarah Rumer Président Thierry Debons Christine Salvadé Sylvie Buhagiar* Louis Ferran Loïc Schneider Vice-présidente Nicolas Gyger Yves-Marie Trono* Étienne d’Arenberg* Laurent Issartel* Trésorier Valérie Laemmel-Juillard* Charlotte de Senarclens* Blaise Lambelet* Présidente de la Commission Bruno Mégevand* du Mécénat & Sponsoring René Michon Olivier Perrenoud* * Membres du Marie-Thérèse Pictet-Althann Gérald Sapey Bureau du Conseil Dominique Radoux* Membre d’honneur ADMINISTRATION Direction Régie Communication Steve Roger Grégory Cassar et sponsoring Directeur général Régisseur principal Carolyn Polhill David Jaussi du personnel Directrice du marketing Directeur administratif Mariana Cossermelli et de la communication et financier Régisseur adjoint Philippe Borri Alexandra Marinescu du personnel Responsable sponsoring Assistante de direction et mécénat Service technique Alix Hoffmeyer Service financier Marc Sapin Chargée des publications Alexandre Fahrny Superviseur et et du marketing Comptabilité coordinateur technique Guillaume Poupin Didier Ibanez Vincent Baltz Community manager Assistant Coordinateur technique et chargé de projets adjoint Helena Misita Production Aurélien Sevin Attachée de Presse Guillaume Bachellier Régisseur de scène Délégué production Frédéric Broisin Billetterie Inès de Saussure Régisseur de scène Valérie Voiblet Coordinatrice artistique Responsable billetterie Catherine Bézieau Aymeric Favre Responsable Bibliothèque Agent d’accueil d’orchestre Marie Ernst Responsable pédagogique
À L’ U N I S S O N D E P U I S 1 8 9 6 NOUS ŒUVRONS AVEC RESPONSABILITÉ ET IMPLICATION M A Î T R E I M P R I M E U R S 1 8 9 6 CERTIFICATIONS RÉGULIÈREMENT RENOUVELÉES ET COMPLÉTÉES A T A R R O T O P R E S S E S. A . – GENÈVE – T + 41 22 719 13 13 – ATAR @ ATAR.CH – A T A R.C H
Vous pouvez aussi lire