KEVIN JEAN & NEW GRAVITY - THE SWEET WAY 13 NOVEMBRE - 13H30 14 NOVEMBRE - 10H TÉAT CHAMP FLEURI - ACADÉMIE DE LA RÉUNION

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KEVIN JEAN & NEW GRAVITY - THE SWEET WAY 13 NOVEMBRE - 13H30 14 NOVEMBRE - 10H TÉAT CHAMP FLEURI - ACADÉMIE DE LA RÉUNION
parkour

Kevin Jean
&
New Gravity

The Sweet Way

13 novembre - 13h30
14 novembre - 10h
TÉAT Champ Fleuri
à partir du CE2

Dossier ressource
David Sarie
Professeur relais
des TÉAT, île de La Réunion
auprès de la délégation académique
à l’éducation artistique
et à l’action culturelle.
Marine Carron
Médiatrice culturelle des TÉAT

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Dossier ressource

SOMMAIRE

  P 3 - A propos du spectacle
  P 4 - Démarche artistique
  P 7 - A propos des artistes
  P 14 - Le parkour
  P 18 - Pistes pédagogiques

Dossier ressource - The Sweet Way   2
KEVIN JEAN & NEW GRAVITY - THE SWEET WAY 13 NOVEMBRE - 13H30 14 NOVEMBRE - 10H TÉAT CHAMP FLEURI - ACADÉMIE DE LA RÉUNION
A propos du spectacle
The Sweet Way est le fruit d’une rencontre initiée par les TÉAT entre le chorégraphe Kevin Jean et les New
Gravity, une équipe de traceurs qui font du parkour à La Réunion. Cette rencontre est celle de langages
artistiques différents, d’histoires personnelles avec les failles intimes de chacun mais également d’un
cheminement du travail des uns et des autres appelés logiquement à converger.

Après Emergency chorégraphié par Jérôme Brabant en 2015, les New Gravity reviennent sur scène avec une
création plus intimiste, moins acrobatique. Il s’agit de mettre l’énergie non plus au service de performances
spectaculaires mais d’une démarche à la recherche de la douceur. Dans cette création, Kevin Jean poursuit
un travail initié en 2016 avec Promesses du Magma vers des chorégraphies plus introspectives et apaisées. Il
prend le contrepied de ses trois premiers spectacles, La 36ème chambre (2011), Derrière la porte verte (2012)
et Des Paradis (2015) qui étaient centrés sur l’entrave et la contrainte.

Cette création parle d’eux. C’est-à-dire de jeunes gens. Ils vivent à La Réunion mais cela pourrait aussi être
ailleurs. Comme tous ceux de leur âge, ils sont en butte aux difficultés de l’entrée à l’âge adulte. Celles liées à
leur avenir, à leur identité personnelle, à la place qu’on leur laisse ou qu’on leur refuse, aux rapports toujours
questionnant aux figures parentales. En outre, pour certains issus de l’immigration, ce vécu est également
marqué par les préjugés à l’égard des étrangers, le rejet, les violences morales parfois difficiles à appréhender
objectivement pour ceux qui ne les ont pas subies, les difficultés auxquelles sont confrontés tous ceux qui
sont éloignés géographiquement de leurs familles et de la culture d’origine de celles-ci.

Comment se construit-on dans un milieu hostile ? De quoi est-on capable ?

The Sweet Way est la recherche d’un cheminement vers une voie apaisée. La quête de la douceur. Pour Kevin
Jean, il s’agit avec The Sweet Way d’une « histoire d’individus qui se regroupent pour créer une famille.
Leur propre famille dans une maison où ils trouveront leur place, seront compris et accueillis dans leurs
différences. Des histoires de jeunes hommes et femmes qui font face et luttent ensemble pour exister dans
une époque rude et peu enveloppante. L’urgence de trouver son chemin et de tracer sa voie, quels que soient
les obstacles rencontrés sur son parcours. Une pratique quotidienne pour apprendre à les déjouer, à s’en
servir, pour grandir, évoluer, se transformer et ne pas se laisser enfermer. Courir vite, sauter loin, passer, se
dépasser, dans la vitesse et la virtuosité, dans la prise de risque et l’engagement. Petit à petit, en acceptant
la diversité de nos envies et notre complexité, s’accorder de la douceur et de la lenteur, de la tendresse et
du dépôt. Ce sera une aventure explosive et haute en lutte. Nous viendrons demander des comptes. Ce sera
une course pleine de contrastes et à l’image de cette famille. Ils nous parlent alors de leurs origines, de leurs
fractures, ou de l’absence du père. La voix off, très artisanale, instaure néanmoins une authenticité que
renforce le travail d’interprétation des jeunes. Les expressions sont graves, les gestes en suspens, on s’appuie
les uns sur les autres dans la pesanteur ou l’apesanteur, au grès du récit. »

La troupe de danseurs/traceurs prend lieu et place du groupe des pairs au sein duquel l’individu encore
adolescent trouve une seconde famille où ses difficultés, ses doutes, ses questions trouveront un écho et
seront comprises. C’est bien d’une lutte dont il s’agit pour dépasser, contourner ce qui fait obstacle. S’aguerrir
et prendre confiance en soi.

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Démarche artistique
Le thème du spectacle est servi par la technique de parkour qui est mobilisée. Cependant, il ne s’agit
pas seulement de mettre le parkour sur scène mais de l’appréhender comme un langage pouvant entrer
en résonance avec un langage chorégraphique plus éprouvé. Pour ce faire, Kevin Jean a utilisé la danse
contact1 mais également des techniques perceptives tels que le yoga, le chi qong ou des techniques de danse
contemporaine afin de permettre aux New Gravity d’expérimenter d’autres voies chorégraphiques. Cette
création n’est pas seulement l’œuvre d’un chorégraphe mais une construction collective au sein de laquelle
s’est instauré un dialogue permanent à partir du discours que les danseurs portaient sur eux et les diverses
propositions faites durant ce temps donné à l’expérimentation par les uns et les autres.

 La scénographie est minimale. Trois cubes en bois brut de tailles différentes qui permettent de délimiter
l’espace, de créer des obstacles sans lesquels le parkour ne peut exister, ainsi que différents paysages.

Il s’agit donc d’un spectacle abstrait au sens où il ne se déploie pas selon une trame narrative mais qu’il offre
une structure où chacun va pouvoir se raconter une histoire à partir de ce qui l’interpelle.

La musique est essentiellement électronique (Ryoji Ikeda, Dear criminals..) et est mêlée d’enregistrements
des danseurs. Ceux de leurs voix racontant des récits de vie. Ceux du bruit de leurs pieds martelant le sol du
plateau lors des répétitions. Ceux de corps fatigués suite à de longues sessions de travail.
Dans ce spectacle, la démarche des New Gravity est mise au service de la création chorégraphique dont elle
devient un des langages. Cependant, le parkour en tant que tel ne peut rien dire et ne donne lieu qu’à des
acrobaties. Aussi, c’est en faisant dialoguer ce que porte le parkour en terme de valeurs, de pratiques et de
codes esthétiques avec des techniques chorégraphiques contemporaines que les New Gravity et Kevin Jean
ont composé au plateau ce spectacle.

1
  Le point de concentration fondamental pour les danseurs est de rester en contact physique ; s’offrant mutuellement des appuis, innovant, ils méditent sur
les lois physiques liées à leurs masses : la gravité, l’impulsion, l’inertie et la friction. Ils ne s’efforcent pas d’atteindre des résultats mais bien plutôt cherchent
à accueillir une réalité physique constamment changeante par une manière appropriée de se placer et de diriger leur énergie. » Steve Paxton, A definition,
Contact Quarterly, 1979

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The Sweet Way part de l’identité du groupe dans les valeurs et les objectifs qui le structurent. Dans la logique
du parkour, le groupe ne prime pas sur l’identité de chacun de ses membres. À l’inverse, c’est le groupe qui
existe comme une fédération d’individualités autonomes mais solidaires, rassemblés autour de valeurs et
d’objectifs communs.

À l’origine de ce spectacle il y a donc le discours des individus sur eux-mêmes, leur parcours biographique,
leurs difficultés et questionnements, la raison d’être de leur pratique du parkour, leur rapport au groupe de
traceurs. Il y a une quête de vérité sur ce qui anime intimement les uns et les autres, la recherche de ce qui est
présupposé implicitement et ce qui ne s’énonce pas. Pour ce faire, Kevin Jean et les New Gravity ont travaillé à
partir d’improvisations initiées par l’usage de techniques de danse contemporaine telle que la danse contact.

Le contact physique continu des corps des danseurs ouvre une sorte de dialogue charnel. Le mouvement
des corps répond incessamment aux propositions de l’autre. Dans cette démarche, il n’est nulle question
de virtuosité ou de « spectaculaire » mais bien plutôt d’une recherche de sensations qui éveillent et rendent
manifeste ce qui est contenu et fait parfois l’objet d’un déni. Ce qui n’empêche pas ensuite de donner lieu à
quelque chose de « spectaculaire ».

Ainsi, Sally Banes remarquait dans Le contact improvisation : un projet démocratique2 que « le Contact
improvisation peut se composer d’une série d’évènements dramatiques et spectaculaires à regarder. La
présentation sous la forme de “concert”, c’est-à-dire devant un public, diffère cependant très peu de ce qui
se fait en atelier. » Comme dans le jazz en musique ou les milongas au tango, la danse contact ou contact
improvisation permet aux danseurs d’entrer dans des rapports au sein desquels ils peuvent mieux se
connaître. Ils explorent à partir, d’une part, des propositions faites par les uns et les autres et d’autre part, de
la compréhension qu’en a chaque danseur. Ils composent ensemble des codes communs.

Ce dialogue soutenu de propositions des danseurs et du chorégraphe sur une période courte a fait naître un
spectacle choral où chacun parle de soi et du groupe. Cette création est scandée en paysages qui offrent une
structure non-narrative à partir de laquelle chacun va pouvoir se raconter une ou des histoires au service de
sa propre interprétation du spectacle.

2
    Le contact improvisation : un projet démocratique, Sally Banes, 1972. Disponible sur Nouvelles de danse n°38-39, 1999.

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A propos des artistes

                   Kevin Jean, Chorégraphe
                   Entré dans le mouvement à travers la pratique d’activités
                   physiques en pleine nature, il se forme en science de
                   l’éducation physique, avant de se tourner vers la danse.
                   Depuis 2009, il a collaboré en tant qu’interprète auprès de
                   Stéphanie Aubin, Odile Duboc, Myriam Gournk, Philippe
                   Grandrieux, Yann Marussich, Julie Nioche, Agathe Pfauwadel
                   & Laurie Giordano, Pascal Rambert, Alban Richard et Perrine
                   Valli.
                   Il est l’auteur de pièces chorégraphiques et de performances. La
                   36ème chambre (2011), Derrière la porte verte (2012) et Des
                   Paradis (2015), constituent un premier cycle de créations
                   qui explore les relations entre l’environnement et nos
                   comportements, nos capacités à cohabiter et à coopérer, à
                   nous libérer en jouant avec les contraintes, les handicaps.
                   En 2016, il co-signe le duo Les Promesses du Magma avec
                   la rappeuse Casey, dans le cadre des Sujets à Vifs du festival
                   d’Avignon. En 2018, il signe The Sweet Way pour le groupe
                   de parkour réunionnais New Gravity. Dans le cadre de son
                   association 2017-19 avec le Théâtre d’Arles, il développe
                   La Poursuite du Cyclone (création 18-19), ainsi qu’un cycle
                   de week-ends de pratiques et de réflexions autour des
                   coopérations et des mutualisations. Il initie des projets de
                   transmissions en lien avec ses recherches auprès des publics
                   des territoires dans lesquels il s’engage : projet de création
                   participative (Des Autres Paradis), CLEA, interventions en
                   milieux institutionnels (IME, EHPAD) et scolaires.

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Les New Gravity
Tout commence avec Momo Saïd Toto qui est né à Acoua, un petit village mahorais. À 10 ans il atterrit seul à
La Réunion. Fan du film Yamakasi – les samouraïs des temps modernes, il fait des immeubles de son quartier
d’adoption un nouveau terrain de jeu : comme ses héros, il pratique le parkour, l’art athlétique du déplacement
urbain. C’est à travers cette discipline émergente qu’il va « traverser les murs pour se faire des amis ».

Au collège Bourbon de Saint-Denis, il monte un premier crew avant de fonder l’association New Gravity sous
l’impulsion de son ami Ludovic Mazeau, figure du petit monde des traceurs que tout le monde appelle « le
Coach » ou « le Patron ».

En 2011, la Présidente Nassimah Dindar et le Conseil Départemental décident d’embellir le parvis du TÉAT
Champ Fleuri et d’y créer un jardin d’enfants. Toujours en quête de nouveaux espaces où vivre sa passion, Momo
investit les lieux et demande au régisseur du théâtre l’accès à une prise électrique pour pouvoir s’entraîner
en musique ! Ce petit branchement devient le point de ralliement quotidien d’une troupe de traceurs qui
s’entraînent dur. C’est là que Pascal Montrouge, directeur des théâtres départementaux fait leur rencontre.

Séduit par leur talent, leur énergie et leur assiduité, il les invite au TÉAT, les encourage à découvrir des
spectacles et de nouveaux horizons artistiques.3
Deux ans plus tard, le crew est invité à se produire sur le parvis à l’occasion du festival Total Danse, et de
nouveau en 2014 pour Toto Total. Parallèlement, le groupe commence à se faire remarquer grâce à leurs
shows free style dans différents évènementiels de la ville de Saint Denis : Nuits du Roller / Jeunesse en lèr /
Marché de nuit / et sur le département.

Un pari leur est lancé : monter un spectacle qui sera chorégraphié par Jérôme Brabant. Ainsi est né Emergency
qui rencontre un vrai succès entre 2015 et 2017 :

• 60 représentations dans toute l’ile et sur les événements majeurs tels que : TOTO TOTAL en 2015 et 2016,
LEU TEMPO en 2016, Il était une fois les vacances, Musiko Marmaille

• En 2017, deux tournées dans l’Océan Indien, à Mayotte dans le cadre du Festival Hip Hop Evolution et à l’Ile
Maurice, à l’initiative de l’Institut Français

• En 2016, Momo part faire une formation d’encadrant de Parkour à Marseille au sein de l’association PK13.
Revenu galvanisé et motivé plus que jamais, il devient également artiste associé des TÉAT Réunion. En marge
des spectacles, les New Gravity assurent des ateliers dans toute l’ile dans les établissements scolaires mais
aussi pour des jeunes de différentes associations.

En 2018 nait la seconde création des New Gravity : The Sweet Way, chorégraphié par Kevin Jean, programmé
lors de Toto Total 2018, Leu Tempo 2018 et à Léspas Culturel Leconte de Lisle.

3
    Dossier de communication des New Gravity

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Momo SAID TOTO
                   âgé de 23 ans, passionné par le parkour depuis son plus jeune
                   âge, Momo s’est d’abord tourné vers une formation de BP JEPS
                   APT pour devenir Educateur Sportif. Depuis 3 ans il donne
                   des cours de parkour de façon bénévole à deux groupes de
                   jeunes les mercredis et samedis. Il est le leader de son groupe
                   les New Gravity.

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Liane-Cécile Vivendeuil dite Lilou
                   pratique la gymnastique acrobatique et artistique depuis l’âge
                   de 3 ans. Après avoir participé à plusieurs championnats,
                   Lilou a été consacrée championne de France en équipe dans
                   cette discipline en 2009.

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Ali Ahamadi Moustadran dit Mousta
                   pratique intensément le parkour depuis cinq ans. Il a rejoint
                   le groupe New Gravity depuis deux ans. Il projette de devenir
                   éducateur sportif.

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Aly Christophe dit Kriis Acrostreet
                   est né à Madagascar où il a grandi, puis a vécu en Martinique.
                   Il pratique le parkour depuis cinq ans. Il se destine à une
                   carrière en management sportif.

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Tanguy Techer
                   pratique le parkour et le free running depuis 5 ans. Il a
                   commencé avec des amis, puis il a fait partie des membres
                   fondateurs de l’équipe Flow New. L’envie de vivre de son
                   sport a amené Tanguy à devenir l’un des piliers fondateurs de
                   l’association New Gravity. Il est titulaire du BP JEPS APT.

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Le parkour
Définition du parkour par la Fédération Française de Parkour
« Le parkour est une activité physique consistant à se déplacer efficacement grâce à ses seules capacités
motrices, dans différents types d'environnements. Le traceur - pratiquant du parkour - développe son corps et
son contrôle par le biais d'une méthode d'entrainement alliant course, passement d'obstacle, sauts, escalade…
Le “Free running/Art du déplacement” est issu du parkour mais se focalise davantage sur l'esthétique des
mouvements.

Le parkour est une pratique personnelle, qui favorise l'épanouissement par une meilleure connaissance de
soi, de ses limites physiques et de ses peurs. Un entraînement patient et persévérant permet de les dépasser
et de gagner en confiance : la liberté de mouvement amène créativité et liberté. L'entraînement en groupe,
ainsi que les rencontres dans d'autres villes sont des facteurs d'ouverture à l'autre et de tolérance par une
volonté d'échange et d'entraide. La pratique, bien que sérieuse sur le plan de l'entraînement physique se veut
ludique et sans compétition. L'un des objectifs du parkour reste de protéger son corps (“Être et durer”) et de
s'entraîner tout en gardant à l'esprit l'aspect utilitaire de la pratique.4 »

Historique de la discipline

Les origines du parkour

                                                             Georges Hébert (1875-1957) était un officier de la marine française
                                                             qui, lors de ses navigations, va être fasciné par la vigueur et la
                                                             souplesse des peuples autochtones qui sont de véritables athlètes.
                                                             Hébert comprend qu’ils doivent cette condition physique à leur
                                                             mode de vie et aux gestes naturels (marcher, courir, sauter, nager,
                                                             porter) nécessaires à la satisfaction de leurs besoins.

Le sauvetage des survivants de l’éruption de la Montagne Pelée en Martinique lui permet de prendre conscience
de l’importance d’une bonne condition physique et d’un aguerrissement des forces morales pour intervenir
efficacement dans ce type de circonstances. Dès 1903, Hébert va s’attacher à réformer l’enseignement de la
gymnastique dans la Marine française et développer ce qu’il va appeler « la méthode naturelle ». C’est après
la Première Guerre mondiale que cette méthode fera ses preuves, Hébert développera des programmes en
direction des femmes et des enfants. Il s’agira pour lui de sortir des logiques de compétitions sportives pour
viser un développement harmonieux des capacités de l’individu basé sur les principes de déplacement, de
liberté d’action, de continuité, d’alternance des efforts et de la gradation de l’intensité de travail en s’inspirant
des mouvements libres des peuples dits « primitifs » dans leur milieu naturel. Ceux-ci recherchaient par une
économie de moyen et de gestes à atteindre leurs buts dans des situations variées.

4
    Définition du parkour disponible sur : http://www.fedeparkour.fr/parkour

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L’objectif n’est donc pas la recherche d’une performance mais le développement de l’agilité, de l’adresse, du
discernement. En les observant, Hébert comprit qu’il n’y avait pas besoin d’infrastructures, de matériels ou
d’outils pour développer sa condition physique. Il suffisait d’imiter la démarche de ces peuples.

Marin, Hébert ne disposait pas de vastes milieux naturels pour entraîner ses soldats. C’est donc sur l’espace
limité du pont des navires qu’il va organiser le travail en répartissant les soldats en petits groupes de quatre
ou cinq individus qui vont s’entraîner à tour de rôle en « vagues ». Sur la terre ferme, cet espace appelé
« plateau » sera délimité sur un terrain herbeux, mais il pourra être également mené sur un parcours en
campagne ou en forêt. Les accidents de terrain, les obstacles deviennent des moyens pour mener certains
exercices de la « méthode naturelle ».

La méthode naturelle est donc une adaptation constante aux caractéristiques et aux variations de
l’environnement. Il s’agit dans une continuité de travail5 de solliciter plusieurs des dix « familles » de
mouvements6 de façon libre7. L’effort alterne avec des temps de détentes. Cette variation permet de maintenir
l’intérêt de l’individu pour sa pratique. Cette démarche permet à chacun quels que soit sa condition physique,
son âge ou ses capacités de s’aguerrir et de développer ses aptitudes propres.

Il s’agit selon Georges Hébert de mener une « action méthodique, progressive et continue, de l'enfance à l'âge
adulte, ayant pour objet d'assurer le développement physique intégral ; d'accroître les résistances organiques ;
de mettre en valeur les aptitudes dans tous les genres d'exercices naturels et utilitaires indispensables ;
de développer l'énergie et toutes les autres qualités d'action ou viriles ; enfin de subordonner tout l'acquis,
physique et viril, à une idée morale dominante : l'altruisme !8 ».
On reconnaît là des méthodes, des valeurs, des objectifs qui sont propres au parkour.

5
  C’est-à-dire un mouvement ininterrompu.
6
  La marche, la course, le saut, la quadrupédie, grimper, l’équilibre, le lancer, le lever, la défense, la natation.
7
 Chacun travaille à son rythme et ses capacités. il s’agit pour chacun d’apprendre à connaitre ses propres capacités pour maîtriser son effort et son endurance
afin d’obtenir le rendement optimal.
8
  Le sport contre l’éducation physique, George Herbert, 1925

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Le parkour selon David Belle et Sébastien Foucan
Le parkour est une discipline sportive et artistique qui émerge en France au début des années 1990. Elle est
popularisée par David Belle et son ami Sébastien Foucan. Ils établissent un groupe de traceurs9, (le nom des
pratiquants du parkour), qu’ils appelleront « Yamakasi » qui en Lingala, une langue parlée en République
Démocratique du Congo signifie littéralement « ma puissance, ma résistance, mon énergie ».

Les membres du groupe vont se donner des défis afin de s’aguerrir et de trouver en eux-mêmes les ressources
physiques et morales qui leur permettront de réussir. Cela se traduira par exemple par des entrainements
sans eau ou nourriture, au sol sans tapis. Lorsqu’un membre du groupe réussi à accomplir un exploit, tous les
autres membres doivent y parvenir. À aucun moment, durant l’entraînement, les membres ne sont autorisés
à se plaindre où à tenir des propos négatifs. Cependant, chacun doit être conscient de ses propres limites
et soucieux de sa santé ainsi que de celles des autres membres. Un mouvement devra donc être répété
inlassablement afin d’être parfaitement maîtrisé. Un seul succès n’est en aucun cas un gage d’accomplissement.
Si un membre du groupe se blesse pendant ou après un mouvement, celui-ci est considéré comme défaillant
et doit être repensé. L’humilité est un principe central de la discipline. Aucun traceur ne peut se positionner
comme supérieur aux autres. Chaque traceur évolue et progresse de façon indépendante dans sa pratique. Le
groupe doit le soutenir et l’encourager à progresser.

David Belle est fils et petit-fils de pompier. Il s’est inspiré des techniques d’entraînement des pompiers et de
l’armée pour développer avec Sébastien Foucan sa propre pratique. En cela le travail de David Belle s’inspire
de la « méthode naturelle » développée par Georges Hébert à partir de 1902.

La pratique de David Belle s’est enrichie d’autres disciplines comme les arts martiaux, la gymnastique et
l’entraînement militaire ou le « parcours du combattant ».
Lui-même définira le parkour comme « l’art de se déplacer aussi bien en milieu urbain qu’en milieu naturel
en se servant de tous les obstacles et de toutes les constructions comme support pour le mouvement10 ». Au-
delà d’être une discipline sportive, le parkour est aussi une véritable philosophie. Il s’agit de toujours aller de
l’avant, de ne jamais lâcher comme dans la vie et de trouver une solution lorsque l’on rencontre un problème :
« tout le monde peut faire du parkour. Le parkour existe dès le moment où il y a un obstacle devant vous et que
vous êtes obligés de vous servir de vos membres pour passer. »11 L’idée directrice de cette démarche est qu’il
n’y a pas d’obstacle infranchissable, de forteresse imprenable sinon celles que l’on se donne.

9
 Le groupe est composé de Châu Belle Dinh, Williams Belle, Yann Hnautra, Laurent Piemontesi, Guylain N'Guba Boyeke, Malik Diouf, and Charles Perriére
10
   Interview de David Belle disponible sur https://www.youtube.com/watch?v=DN6_b6dLbVY
11
  Ibid.

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« Le parkour est une méthode d’entraînement au franchissement d’obstacles inventée par David Belle,
inspiré par son père Raymond Belle, qui permet de découvrir le monde de l’effort et de l’altruisme. Toutes les
qualités physiques de l’homme : la force, la vitesse, la puissance, la détente, l’agilité, l’adresse, la coordination,
l’équilibre, sont explorées et exploitées. L’entraînement au parkour permet au corps humain de réaliser des
performances physiques qu’il ne soupçonnait plus. Développé en milieu urbain comme naturel, le parkour
s’adapte à tous les environnements et situations. Les étapes permettant de surmonter l’obstacle, vaincre
l’appréhension, gérer le stress et tout ce qui peut nous limiter dans l’action sont ici travaillées, décortiquées,
pour ne pas rester bloqué par l’obstacle. Par la recherche, la réflexion, la volonté et la détermination que
demande sa pratique, il développe indéniablement des qualités morales nécessaires et indispensables pour
surmonter l’appréhension et continuer à avancer… La finalité du parkour est de surmonter l’obstacle qu’il
soit physique ou mental en rendant le pratiquant plus fort, plus agile et plus sûr de lui, afin de pouvoir tout
simplement continuer à avancer là où d’autres resteraient bloqués au pied du mur… Le parkour se pratique
sans matériel spécifique, l’entraînement forgeant le corps comme unique outil nécessaire.

Les devises suivantes définissent la pratique et guident le traceur dans son parkour :

             - Être fort pour être utile

             - Être et durer

             - Faire, faire bien, faire vite et bien

L’approche altruiste fait du parkour une discipline non-compétitive par nature, qui peut ainsi être vu à la fois
comme un art, une méthode d’entraînement physique et mental, ou comme une véritable philosophie de vie12. »

En 1998 David Belle et Sébastien Foucan se séparent des « Yamakasi », et fondent un nouveau groupe : « Les
Traceurs ».

Le parkour est longtemps resté inconnu du grand public et des institutions sportives, mais il a récemment
bénéficié d'une certaine exposition médiatique à travers différents films comme Yamakasi en 2001 d’Ariel
Zeintoun, Banlieue 13 et Taken de Pierre Morel, Les Rivières pourpres de Mathieu Kassovitz, le documentaire
Jump London de Mike Christie en 2003, des publicités pour Nike, Adidas ou encore My Little Box, ou des jeux
vidéo comme Assassin’s Creed. Et également via Youtube lorsque les traceurs postent leurs vidéos.

12
     http://www.parkourinternational.org/le-parkour/definition-du-parkour/

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Pistes pédagogiques

Avant le spectacle

1)     Que signifie en français The Sweet Way ? Que t’évoque ce titre ? À quoi l’opposerais-tu ?

2) 	Regarde cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=NX7QNWEGcNI
     Quelles sont les impressions que suscitent ces images ? D’après-toi, qu’est-ce qui motive les prises
     de risques des traceurs ? Que recherchent-ils ?

3)     Dans quels types de productions et de média retrouve-t-on ces figures ? Pourquoi d’après-toi ?

4) 	Pour comprendre depuis quand et comment cette discipline s’est démocratisée, vous pouvez vous
     appuyer sur ces vidéos :
	Publicité Nike : https://www.dailymotion.com/video/x22anz
			 https://www.youtube.com/watch?v=KoLABOAwB7Q

	Reconstitution de Assassin’s Creed
  https://www.youtube.com/watch?v=S8b1zWOgOKA

       Extrait du film Yamakasi
       https://www.youtube.com/watch?v=AMw-prHFUHI&frags=pl%2Cwn

5)     Fais des recherches sur ce qu’est le parkour. À quel type de spectacle t’attends-tu ? Donne quatre
       adjectifs et justifie tes choix.

6)     Les cinq danseurs utilisent trois cubes en bois brut de tailles différentes. Que rendent possibles ces
       éléments pour la chorégraphie du spectacle, sa mise en scène et son déroulement ?

7) Dans sa note d’intention, c’est-à-dire le texte qui explique ce que va être le spectacle, le chorégraphe,
	Kevin Jean écrit :

       « Une histoire d’individus qui se regroupent pour créer une famille. Leur propre famille dans une
       maison où ils trouveront leur place, seront compris et accueillis dans leurs différences. Des histoires
       de jeunes hommes et femmes qui font face et luttent ensemble pour exister dans une époque rude et
       peu enveloppante.
       L’urgence de trouver son chemin et de tracer sa voie, quels que soient les obstacles rencontrés sur
       son parcours. Une pratique quotidienne pour apprendre à les déjouer, à s’en servir, pour grandir,
       évoluer, se transformer et ne pas se laisser enfermer. Courir vite, sauter loin, passer, se dépasser, dans
       la vitesse et la virtuosité, dans la prise de risque et l’engagement.
       Petit à petit, en acceptant la diversité de nos envies et notre complexité, s’accorder de la douceur
       et de la lenteur, de la tendresse et du dépôt. Ce sera une aventure explosive et haute en lutte. Nous
       viendrons demander des comptes. Ce sera une course pleine de contraste et à l’image de cette famille. »
                                                                                                      Kevin Jean

       - Qu’est-ce que tu retiens ? Qu’est-ce qui te semble important ?

8)     Fais des recherches sur la « danse contact » ou « contact improvisation ». En quoi d’après-toi cette
       technique chorégraphique contemporaine a permis de nourrir la création de The Sweet Way ?

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Après le spectacle

1)     Comment décrirais-tu de façon objective le spectacle à un camarade qui n’a pas eu l’occasion de le
       voir ? Pense à parler de la chorégraphie, des éléments de décors, des costumes, de la musique, des
       jeux de lumière.

2)     Quels sont les thèmes qui sont abordés dans ce spectacle ?

3)     Le parkour te semble-t-il approprié pour aborder les thèmes dont traite ce spectacle ?

4)     Choisis quatre adjectifs pour qualifier ce que tu as ressenti durant ce spectacle. Comment
       expliquerais-tu à tes camarades ces choix ?

5)     Est-ce que ta définition du parkour a évolué après avoir vu le spectacle ?

6)     Comment le parkour permet-il de créer un langage chorégraphique nouveau ? Te semble-t-il
       approprié pour aborder les thèmes dont traite ce spectacle ?

7)	Avez-vous eu l’impression d’avoir assisté à un spectacle artistique ou à une démonstration sportive ?
	Pourquoi ?

8)     Dans ce spectacle, où est la frontière entre le sport et l’art ?

9)     Le parkour est une discipline qui se pratique en milieu urbain (la rue, des parcs…). Elle est utilisée ici
       dans une création chorégraphique. Qu’est-ce que cela change ? Qu’est-ce que cela implique ?

10)    Est-ce que cette mutation d’une pratique sportive en une pratique artistique est possible pour tous
       les sports (urbains ou non) (skate, rollers…) ?

11)    L’étymologie de « arts » vient du latin, « ars » qui signifie « savoir-faire, technique ». A partir de
       cette étymologie, peut-on considérer que le sport est un art ?

12)    Si tu devais écrire une lettre aux danseurs et au chorégraphe, que leur dirais-tu ?

13)    Écris le récit de l’histoire que l’on pourrait se raconter en regardant ce spectacle.

Ressources pour approfondir certains aspects du spectacle
Sur l’histoire du parkour :
        - Pour aller plus loin sur le parkour, il serait intéressant de visionner le documentaire Jump London de
        2003, réalisé par Mike Christie et produit par Optomen Télévision.
        Le documentaire suit le parcours de trois traceurs français : Sébastien Foucan, Jérôme Ben Aoues
        et Johann Vigroux à Londres. Le film est disponible intégralement sur Youtube, cependant il est en
        anglais (il est important de signaler que les sous-titres proposés par Youtube ne sont pas du tout
        fidèles aux propos des traceurs…). https://www.youtube.com/watch?v=l8fSXGP9wvQ

       - Démonstration de ce qui ne s’appelait pas encore du parkour dans les années 1930 aux USA :
       https://www.youtube.com/watch?v=61FeUtjVG_I

       - David Belle, sportif qui démocratise le parkour en France :
       https://www.youtube.com/watch?v=DN6_b6dLbVY

       - Les traceurs : https://www.youtube.com/watch?v=ZgcfKb5aHSM

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Les techniques de base du parkour :
       - https://www.mobilesport.ch/favorites-fr/?lang=fr&token=6cd060ef7115ec2c999a3babc1fcdf
       8e-6040348-6613737

       - https://www.crif-ffgym.com/file/179222/

Les principales figures du parkour :
       - https://www.crif-ffgym.com/file/179222/

       - https://www.mobilesport.ch/favorites-fr/?lang=fr&token=6cd060ef7115ec2c999a3babc1fcdf
       8e-6040348-6613737

       - Une définition des mouvements fondamentaux illustrés avec des photographies pp6-17 du dossier
       Le parkour ou l’art du déplacement de Frédéric Leroy et Mickaël Surain pour le Cufocep : https://
       docplayer.fr/1721745-Le-parkour-ou-l-art-du-deplacement.html

       - Illustrées dans un dossier pédagogique réalisé par Frédéric Doan enseignant d’E.P.S.
       https://fredepscycle2.weebly.com/uploads/3/7/5/6/37564011/parkour_dossier_ap_yverdon_.pdf

Sur la danse contact :
        - Définitions
        http://lolm.eu/contact-impro-quoi/
        [en vidéo] : https://www.youtube.com/watch?v=d3ya0AD1RSo
        [en anglais] : https://contactquarterly.com/contact-improvisation/about/index.php

       - Quelques exemples d’exercices : https://www.youtube.com/watch?v=H8JiB2Nv5Qo

       - Un exemple d’improvisation au moyen de la danse contact :
       https://www.youtube.com/watch?v=ffaHTXG-CBc

Les différents styles de danses urbaines :
        Support pour comparer et mettre en perspective avec les principaux styles de danses urbaines
        https://raymondviger.wordpress.com/2012/10/01/differents-styles-danses-urbaines-video-
        breakdance-hiphop/

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