L'AFFOLEMENT DES BICHES - de Marie Levavasseur Création janvier 2023
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L’AFFOLEMENT DES BICHES
de Marie Levavasseur
Création janvier 2023
C I E M A R I E L E V A V A S S E U R
L’INTENTION
Quel est notre lien intime à la mort ? Comment Ce serait ça le point de départ de ce récit :
cette question devient-elle aujourd’hui une le besoin de nous relier, de se relier. D’abord
question éthique et politique ? Comment se vit-elle très concrètement à travers la famille, un lien
concrètement entre les vivants et les morts ? qui se vit de manière ultime dans la transmission
et dans notre lien aux morts. Mais plus largement,
La crise sanitaire que nous venons de traverser comment reconquérir les autres liens ? Qu’il
ne nous a pas épargnés sur ce sujet. La mort s’agisse du lien avec le monde visible, du lien à soi-
est revenue au premier plan avec une volonté même mais aussi à la terre et au monde invisible
bien réelle de bien en maitriser les contours et dont la science est encore loin d’avoir révélé et
de l’éloigner en la rendant encore plus invisible et expliqué tous les mystères.
imperceptible : impossibilité d’accompagner les
personnes en fin de vie, de voir les corps, de dire Je ne souhaite apporter aucune réponse, mais
au revoir… La mort fait pourtant partie de la vie et raconter une histoire dans laquelle l’ensemble des
les morts peuvent avoir un rôle à jouer ! En nous personnages ouvriraient, chacun à leur manière,
L’AFFOLEMENT DES BICHES
invitant à les veiller, à les fêter, à leur dire adieu. des questions qui mettent à nu leur fragilité, invitent
à cheminer vers de nouveaux imaginaires et de
Une part des fictions qui nous ont construits depuis nouvelles croyances.
le début de l’histoire de l’humanité ont justement
puisé leur inspiration dans ce lien aux dieux et Il sera donc question de morts (au moins une)
aux morts. J’ai aujourd’hui envie de revenir à cette et de vivants (plusieurs), d’un enterrement à
question originelle des liens entre les vivants et organiser, d’une famille qui se réunit, de paroles
les défunts. Comment réinvestir aujourd’hui des que l’on écoute ou pas.
nouveaux espaces de rencontre et de dialogue ?
Quels récits raconter à ceux qui partent et à La perte d’un proche est un bon prétexte pour 2
ceux qui restent ? s’arrêter, prendre le temps de se retrouver. Il y a
les questions pratiques liées à l’organisation des
En ce sens ce spectacle est aussi une manière de funérailles qui peuvent rassembler ou diviser, les
DOSSIER DE PRODUCTION
conjurer nos peurs et de célébrer la vie. Il posera questions de successions ou d’héritage, mais
la question de la place du sacré et des rituels aussi les liens particuliers des uns et des autres
dans nos sociétés où les institutions religieuses avec le défunt, le rapport intime à l’au-delà. Être
ou civiles semblent en panne d’inspiration. Il confronté à un deuil c’est aussi se confronter à sa
interrogera la notion de croyance en lien avec la propre mort, révéler sa vulnérabilité.
religion, qui vient de religare en latin, qui veut
dire attacher, relier. La religion est ce qui relie L’Affolement des biches ou comment chacun,
les hommes entre eux, les hommes à l’univers, à la devant cette confrontation immédiate avec la mort
nature, au ciel, aux morts… Impossible de vivre les se fige, se tend, s’affole, s’enfuit ou au contraire
uns sans les autres et de ne pas appréhender cette invente de nouveaux liens, s’ancre dans de
notion au sens large, de la relier au vivant. nouvelles perspectives.
Marie Levavasseur
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L’ÉCRITURE
L’affolement des biches sera mon quatrième Je suis intimement convaincue de la
texte après Comment moi je, Les Enfants c’est nécessité de la narration, de ce besoin de
moi et Je brûle (d’être toi), trois textes que j’ai fiction, qui aide à supporter le réel et invite
écrits à l’attention de la jeunesse et que j’ai à se projeter autrement. J’aime qu’on me
eu l’occasion de monter avec la compagnie raconte des histoires et j’ai moi aussi besoin
Tourneboulé. d’en raconter.
Par ailleurs, j’ai co-écrit plusieurs projets dont Si je continue d’écrire c’est pour chercher à
Ooorigines, co-écrit avec Gaëlle Moquay, Le comprendre ce que je ne comprends pas
cri des carpes co-écrit avec Sylvain Levey, Et et tenter de trouver une réponse. Je n’ai
demain le ciel avec la collaboration de Mariette pas envie d’écrire pour reproduire le réel,
Navarro. d’autres le font mieux que moi. Tous mes
textes ont souvent débuté par une grande
Je souhaite aujourd’hui poursuivre ce travail question philosophique, « D’où on vient et où
L’AFFOLEMENT DES BICHES
d’autrice et écrire à destination des adultes, on va ? » avec Ooorigines, « Qui suis-je ? »
l’occasion de développer un format plus avec Comment moi je, « Quelle frontière entre
long et une dramaturgie plus complexe. le monde de l’enfance et celui des adultes ? »
J’aimerais entrer de manière plus fine dans pour Les Enfants c’est moi, « Pourquoi est-il si
l’intimité des personnages, voir comment les difficile de se faire comprendre » avec Je brûle
uns et les autres peuvent se répondre, prendre (d’être toi) ?
le temps de suivre leur évolution, et pousser les
situations à travers une fiction qui s’inspirerait Chacune de ces questions a donné le point
du réel. de départ à un récit, une forme de conte
moderne avec une situation, des enjeux 3
L’affolement des biches est aussi pour moi clairement définis et des personnages.
l’occasion d’affirmer la singularité de mon
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écriture qui joue avec la langue, et s’amuse à C’est dans cette direction que je souhaite
décaler les sens. J’aime quand un texte me continuer à développer mon écriture,
permet de me projeter au- delà des mots et en commençant le récit par « il était une
me fait voyager ailleurs. fois
», pour créer cette distance qui m’est
J’aime quand les mots ne disent pas tout et nécessaire pour écrire. Mais je voudrais
qu’ils s’imbriquent dans une autre écriture, m’autoriser cette fois-ci à être plus quotidienne
comme celle des images ou celle de la en m’ancrant plus concrètement dans l’intimité
partition de jeu des acteurs. J’aime l’idée de d’une famille. Comment le fantastique peut
nouer des liens invisibles entre les situations et naitre du réel ? Comment déplacer la réalité ?
les personnages, au-delà de ce que les mots Le rendre plus poétique et supportable ? Pour
réussissent à révéler. Raconter par omission. cela, je veux donner du temps à l’écriture
Chercher à faire entendre ce qui nous pour développer la psychologie de chaque
dépasse. personnage, révéler les contradictions, créer
C’est pour cette raison que j’affectionne des interactions plus subtiles et profondes,
particulièrement l’écriture théâtrale car les pour donner à chacun la possibilité de basculer
textes ont pour vocation à être incarnés. ailleurs.
J’aime la spatialité qu’offre un texte quand
un ou une comédien.e s’en empare, à la Le processus de travail sera sensiblement
fois dans son ancrage très concret au différent des précédents spectacles puisque
plateau et dans la résonnance poétique le texte s’écrira en amont du travail de
ou symbolique qui s’en dégage. Le théâtre recherche et de répétition, avant d’être
permet une dimension supplémentaire, où confronté au plateau. Plusieurs résidences
les mots se frottent à la présence physique d’écriture auront déjà lieu cette saison.
de l’acteur, à la scénographie, à la musique.
Autant de porosités qui invitent à voyager et
ouvrir nos imaginaires collectifs.
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L’HISTOIRE
L’AFFOLEMENT DES BICHES
Tout a commencé par un simple coup de fil, un coup de fil qui aurait pu être
terriblement banal mais Fulvia apprend ce matin-là que sa mère vient de
mourir.
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Sa mère était malade, sa mère était condamnée mais Fulvia ne le savait
pas. Annabelle n’avait rien dit à ses enfants. Par peur d’un au revoir
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trop douloureux ?
Pour avoir la sensation de vivre jusqu’au bout cette vie qu’elle aurait
aimée prolonger encore un peu ? Avec la retraite, elle avait son projet
de librairie qui était comme une deuxième vie à vivre.
Sa fille ainée décide de rapatrier le corps dans la maison familiale où elle vit
avec son mari absent et sa fille de 13 ans. Elle tente d’y réunir tant bien que
mal cette famille aux allures joyeusement dysfonctionnelles et bancales…
Pour veiller le corps et organiser les funérailles, un choix qu’Annabelle a
décidé de laisser aux vivants.
Alors les enfants se retrouvent, les enfants se parlent et se disputent. Ils se
redécouvrent sous le regard complice d’un père un peu déboussolé, d’un
conseiller funéraire fantasque qui veut révolutionner les pompes funèbres
et de Cahuète, la fille de Fulvia qui avait un lien puissant avec sa grand-mère.
Elle observe en silence ces adultes désemparés et lance des prières pour que
Dieu devienne une biche, et que sa grand-mère puisse partir en gambadant
librement dans les bois.
Ce spectacle où chacun s’affole face à la mort - incarnée avec malice par
le personnage facétieux d’Annabelle qui erre au milieu des vivants ! - est
un prétexte pour parler avec humour des relations familiales. Il pose aussi
la question du sacré et du païen avec la tentative d’inventer de nouveaux
rituels. Une proposition à la fois poétique et drôle pour réfléchir à la manière
dont les morts et les vivants peuvent s’apprivoiser joyeusement.
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Photos de répétitions Culture Commune (62) Octobre 2022 ©Fabien Debrabandere
LES PERSONNAGES
ANNABELLE, ROSE, SA SŒUR ENCEINTE,
LA GRAND-MÈRE MORTE LA BENJAMINE
Elle n’avait pas prévu de mourir si vite et elle n’a rien Elle est fâchée avec tout le monde.
vu venir. Un cancer foudroyant l’a saisi par surprise Elle avait caché qu’elle attendait un enfant.
sans qu’elle ait le temps de réaliser ou même de Elle est militante altermondialiste et elle est en
s’habituer. Elle a appris quelques semaines plus tôt colère. Elle rêve qu’un autre monde est possible.
qu’elle était condamnée mais elle n’a rien voulu dire. Elle est accompagnée du père de son futur enfant.
Juste à Einstein, son ex-mari. Elle n’a pas laissé Il ne parle pas bien français.
d’intentions particulières pour ses funérailles, le
choix revenant pour elle aux vivants. ELTON, SON FRÈRE, LE CADET.
L’ENFANT PRÉFÉRÉ
EINSTEIN, LE GRAND-PÈRE ABSENT, Chercheur en ethnologies et philosophie, il écrit
SON EX-MARI une thèse sur une nouvelle cartographie du vivant
Il est habitué au silence. Il s’absente souvent de dans le monde de demain.
L’AFFOLEMENT DES BICHES
lui-même, mais ce secret que lui a laissé Annabelle Comme son père, il vit dans un autre espace-
avant de partir est un peu trop lourd à porter. Les temps. Il n’est pas marié. Il veut rester libre.
mots finiront par le démanger, même s’il est difficile Il cherche.
de savoir ce qu’il pense. On ne lui a jamais appris à
parler. Peut-être rêve-t-il secrètement de rejoindre ALESSIO, LE BEAU-FRÈRE ET
son ex-femme, Annabelle, dont il est toujours COMPAGNON DE ROSE
amoureux… Il découvre sa belle-famille pour la première fois.
Sa compagne ne le laisse pas vraiment parler. Il n’a
CAHUÈTE, LA PETITE FILLE pas d’espace pour s’exprimer, alors il parle avec
D’ANNABELLE, LA FILLE DE FULVIA. Cahuète. 6
C’est elle qui racontera l’histoire. Elle a 13 ans.
Fille unique, elle a toujours eu l’habitude de vivre MONSIEUR GAËTAN DUFOSSEY,
entourée d’adultes, de se fondre dans le décor LE CONSEILLER FUNÉRAIRE
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de leurs conversations. Elle sait que son avis ne Personnage un peu fantasque, il aurait pu être
compte pas, alors elle s’adresse au public comme comédien ou metteur en scène mais il a choisi
si elle écrivait pour lui son journal intime. de faire de la mort son métier. Par choix, par
conviction. Il aime la vie plus que tout et il est
FULVIA, LA MÈRE DE CAHUÈTE, convaincu qu’il peut faire évoluer les pratiques.
L’AINÉE D’ANNABELLE ET EINSTEIN C’est un genre d’idéaliste utopiste
Elle n’aime pas le conflit et veut que tout se
passe bien. Elle s’est donnée comme mission
l’organisation des funérailles. Son mari est en
déplacement à l’autre bout du monde et ne pourra
pas revenir pour l’occasion. Elle a à cœur de bien
faire. Elle se sent débordée, submergée, à fleur
de peau.
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EXTRAITS DE TEXTE
Prologue Maintenant ?
Cahuète … je n’ai pas vraiment réfléchi
Je l’ai remarqué depuis longtemps, pas besoin Oui merci… Oui Je vous rappelle … oui
de me faire un dessin, la vie semble beaucoup Je vous en prie Merci.
plus simple pour ceux qui croient. Comme de Elle pousse un cri. Un cri terrible et elle
la lumière qui ressemble à l’évidence, comme s’écroule.
un ruisseau qui coule, y’a pas d’embrouille, ça
file. Jour 2 • La famille
Scène 3 • Elton
C’est pour ça, je m’entraine. À la manière des Elton entre, blouson en cuir, sac de sport, un
biches qui s’aventurent à la lisière du bois, ordinateur sous le bras.
j’apprends à apprivoiser l’inconnu, à guetter
tout ce qui ne se voit pas. Je me familiarise Elton
avec la mort qui rôde. J’écoute, j’observe, je Elle est arrivée ? Elle est où ?
L’AFFOLEMENT DES BICHES
bloque même ma respiration, et les adultes Fulvia
finissent par oublier que je suis là. Cela me Dans ma chambre.
permet de saisir beaucoup de choses. Derrière Elton
les mots, il y a toujours une vérité cachée, une Dans ta chambre ?
forêt à traverser. Dieu se cache forcément Fulvia
quelque part et il va bien finir par m’envoyer Sur mon lit.
un signe. Je ne savais pas où la mettre.
En attendant, je note toutes les choses dont Elton
je suis sûre dans un cahier de registre en me Sur ton lit ? T’as appelé les pompes funèbres ?
disant qu’un jour, Dieu deviendra lui aussi une Fulvia 7
certitude. Pas encore
Je les classe ensuite par liste et la vérité qui Elton
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revient toujours en numéro un - et je suis sûre Pourquoi ?
que Dieu a quelque chose à voir là-dedans - Fulvia
c’est que LA MORT EST LA SEULE CHOSE Je t’attendais. Je vous attendais.
CERTAINE QUI NOUS ARRIVE DANS LA VIE. J’ai juste rappelé l’hôpital, enfin la chambre
Même quand on croit qu’elle ne viendra pas, mortuaire.
elle finit toujours par pointer le bout de son Elton
nez. Je ne pouvais vraiment pas faire plus vite
Fulvia, tu le sais et je ne comprends pas
Jour 1 • L’annonce pourquoi tu as besoin de m’attendre, de nous
Scène 1 • Annabelle attendre. Tu connais les délais ???
Une salle à manger posée à la lisière d’une Tu as au moins prévenu Papa ?
forêt. Un vieux tapis persan recouvre le sol. Fulvia
Une fenêtre grande ouverte laisse entrer le Pas encore.
souffle des arbres. Les chaises dépareillées Elton
sont retournées sur la table. Une femme passe Mais tu attends quoi Fulvia ?
l’aspirateur. Une jeune adolescente danse Fulvia
dans un coin de la pièce avec un casque sur Bon Elton, tu me saoules avec tes questions.
les oreilles. Sa musique se superpose au bruit Je n’ai pas besoin de ta culpabilité. Je t’en prie,
du vent et de l’aspirateur. Le téléphone posé ne me culpabilise pas. J’ai juste dit à l’hôpital
sur le guéridon du salon sonne. de la ramener ici. Je n’ai pas eu le temps de
tous vous joindre et je ne voulais pas qu’elle
Fulvia reste à la morgue. Ils ont fait le nécessaire pour
Oui… Oui c’est moi… Oui… Oui… Oui… Ah la toilette. C’est déjà pas mal non ?
oui… Je ne comprends pas… Le reste, je préfère le faire avec toi, avec vous.
Non, non je ne savais pas… Oui… Oui…
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Scène 11 • Einstein et Annabelle Jour 7 • La Cérémonie
Annabelle Scène 21 • Mourir
Le minimum. Dis-leur juste le minimum. Une vaste clairière à flanc de colline.
Le soleil vient de disparaître.
Einstein Les arbres dessinent des silhouettes étranges.
Mes enfants, je vais vous expliquer…le Rose apparaît avec une crinière
minimum. et une queue de centaure blanche.
Nous allons parler tranquillement. Nous Elle entre et se met à courir comme dans un
prendrons le temps de caler nos respirations manège.
sur celle du jardin. Nous laisserons nos regards Elle dessine des cercles en creux dans les
glisser vers la fenêtre et je vous expliquerai herbes sauvages.
calmement pour que personne ne s’énerve. On dirait qu’elle va mettre le feu aux arbres.
Peut-être sans le dire vraiment.
Juste pour que nos larmes soient plus douces Rose
et que la colère ne nous pique pas les yeux. Voilà qui je suis. Vous m’avez toujours regardée
comme un animal étrange. J’ai décidé de vivre
Jour 6 • Le départ la vie que vous n’avez jamais vécue que cela
Scène 18 • La veillée vous plaise ou non. J’ai décidé d’arrêter de
Cahuète vous demander l’autorisation. J’ai décidé de
À ce moment-là, on a senti un mouvement de labourer la terre sans limite et de continuer à
feuilles. C’était sûr de chez sûr avec tous ces me perdre si j’en ai envie. Si je veux que ma
mots de travers, ma biche a eu peur. vie soit comme une fête étrange et lente, elle
L’AFFOLEMENT DES BICHES
Alors je lui ai envoyé une prière comme une sera comme une fête étrange et lente. Vous
flèche remplie d’amour et aussi incroyable êtes bienvenus dans mon manège. Il reste de
que cela puisse paraître, j’ai vu sa silhouette la place, n’hésitez pas à prendre un ticket et
ralentir et elle s’est arrêtée. Dans l’interstice à vous étourdir dans ce cercle aux senteurs
des arbres, on devinait son corps en alerte. On sacrées. Merci Dufossey, merci Cahuète. C’est
est tous devenus immobiles, aussi immobiles encore mieux que tous les feux d’artifice. Ici
que le corps de ma grand-mère allongé devant on peut dire merde aux étoiles, dessiner des
nous. J’ai même eu peur que ma mère s’arrête rayons de soleil et courir en se brûlant les ailes.
de respirer pour de bon.
Et puis, j’ai senti nos âmes se frôler et il s’est Elle fend le cercle et fait chanter la terre sous 8
produit une chose étrange. Ma grand-mère ses pieds devenus sabots.
s’est levée dans la direction de la biche. Elles Elton la rejoint suivi de Fulvia.
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ont échangé un long regard. J’ai cru qu’elles Leurs trois solitudes dessinent des courbes
se parlaient. Je ne sais pas si cet instant a sans tangentes.
duré le temps d’un soupir ou d’un orage, mais
on a senti beaucoup d’électricité. Et ma biche Cahuète
s’est échappée dans la nuit. Je me suis sentie Au milieu de cet enclos improvisé, l’enseigne
traverser tous les âges. Ma grand-mère s’est de Dufossey était encore recouverte de
assise en s’enroulant dans sa couverture et peinture fraiche : « De l’autre côté : un jardin
elle a dit : vivant ». Il avait rejoint la danse lui aussi. Il avait
un bouquet de fleurs sur la tête.
Annabelle Ma grand-mère avait quitté la scène. Pendant
Je suis prête qu’ils foulaient le sol avec leurs âmes, je l’ai
vu s’enfoncer dans la terre. On aurait dit
une déesse qui disparaît dans des sables
mouvants. Je crois qu’elle souriait. C’est à ce
moment qu’un oiseau s’est posé à côté de la
terre fraîchement retournée et que mon corps
s’est mis à crier avec eux.
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NOTES DE MISE EN SCÈNE
Comme dans mes précédents spectacles, La musique
je chercherai à créer un décalage avec le La musique a toujours été au cœur de toutes
réel en inscrivant l’histoire dans un autre mes créations que cela soit en demandant à
espace-temps, en brouillant les frontières des compositeurs de signer des musiques
entre le monde extérieur et intérieur, le monde originales et/ou en affirmant la présence de
tangible et le monde invisible. musiciens lives au plateau. Ici la musique sera
d’autant plus importante qu’il s’agit d’une
Le récit le permet d’autant plus ici qu’il se cérémonie de départ, de réinvestir ce rituel du
déroule dans ce temps intermédiaire des dernier passage.
quelques jours entre la fin de vie et la disparition Il sera question à travers elle d’évoquer le lien
du corps.L’espace du plateau pourrait être au sacré, à la cérémonie, au deuil mais aussi
pensé comme cet espace transitionnel, celui à la renaissance. J’ai demandé à Benjamin
où on prend le temps de veiller le corps, le Collier de composer ensemble cette partition.
lieu du dernier au revoir que ce soit du point L’univers électro rock de Benjamin apportera
L’AFFOLEMENT DES BICHES
de vue des vivants mais aussi de celui de la une touche plus électrique et amènera un
morte, à travers le personnage d’Annabelle. contrepoint plus décalé et dynamique par
La pièce commence dans la salle à manger rapport à la situation.
de la maison familiale qui a été rachetée par
la fille ainée, Fulvia et elle se termine dans une J’ai envie de démarrer la pièce sur des
clairière où se déroulera la cérémonie païenne. rythmes plus technos et actuels à l’image de
Entre ces deux espaces, il y a le jardin, sorte ce que pourrait écouter Cahuète sous son
de sas entre le dedans et cette prairie qu’on casque. L’enjeu est que ces rythmes invitent
imagine au milieu des champs et des arbres. les personnages à se mettre en mouvement,
Le texte se prête particulièrement à ces se déplacer, fassent avancer le récit sans 9
glissements d’espace. Je n’imagine pas de entrer dans la charge émotionnelle du texte.
cloison, pas de porte mais un lieu ouvert où Cette première couleur plus contemporaine
DOSSIER DE PRODUCTION
les frontières seront poreuses et qui pourra permettra de dessiner un thème musical qui
évoluer. Annabelle notamment pourra agir évoluera ensuite au cours de la pièce pour se
sur l’espace, s’en emparer, le transformer en déployer vers une dimension plus baroque et
pensant à ceux qui restent. Elle assumera une sacrée, en y intégrant la présence de cordes
partition de régie plateau ce qui la rendra active par exemple. L’envie est de déployer les sons
physiquement mais aussi symboliquement plus pop de Benjamin dans une dimension
dans son lien à ses enfants et sa famille.On plus lyrique en le frottant à celui des chants
peut imaginer qu’elle contribuera largement à tziganes, ces chants « venus de loin »… et qui
l’installation de l’espace finale où se déroulera nous transportent vers d’autres mondes. Nous
sa cérémonie d’adieu avant qu’elle ne soit nous appuierons sur les qualités musicales
enterrée. des interprètes pour développer une partition
chantée sur quelques moments précis.
Magali Murbach m’aidera à concevoir et
réaliser cette scénographie qui mettra en
jeu cette grande demeure familiale avec ses
nombreuses chambres (avec chacune un
nom de couleur comme dans le jeu de société
Cluedo). Cette grande maison se fera petit à
petit envahir par l’extérieur et la végétation et
se transformera en lieu de culte avec son autel
improvisé. L’enjeu sera aussi de questionner
l’espace du théâtre comme espace sacré.
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Inspirations scénographie et costumes
L’ÉQUIPE
Ce projet réunira une équipe de huit interprètes, comédien.ne.s et
musicien.ne.s, une distribution qui mêlera différentes générations pour
bousculer le lien entre ceux qui partent et ceux qui arrivent.
Écriture et mise en scène Marie Levavasseur Dramaturgie Laurent Hatat
Assistante à la mise en scène Fanny Chevallier Jeu Marie Boitel, Yannis
Bougeard, Béatrice Courtois, Serge Gaborieau Valentin Paté, Zoé Pinelli,
Morgane Vallée Scénographie Magali Murbach Costumes Mélanie Loisy
Création musique Benjamin Collier Création lumière Hervé Gary
Marie Levavasseur se forme à l’École Jacques Lecoq où elle apprend autant à
jouer qu’à écrire du théâtre. Elle poursuit ensuite avec un atelier de dramaturgie
L’AFFOLEMENT DES BICHES
et d’écriture pendant une année avec Michel Azama. Cette rencontre, comme
celle du théâtre d’objets avec Christian Carrignon, seront déterminantes dans
son parcours.
Elle fonde la compagnie Tourneboulé en 2001 qu’elle co-dirige depuis 20 ans
avec Gaëlle Moquay. Elle y développe un univers qui mêle textes d’auteurs
contemporains, musique et écriture visuelle. Son langage scénographique
très riche s’inspire autant des arts plastiques, des marionnettes ou de l’objet.
Les créations de la compagnie proposent à chaque fois un théâtre ouvert
qui s’adresse à tous avec plusieurs niveaux de lecture. Un théâtre qui part
de l’intime pour s’inscrire pleinement dans la cité et créer du lien entre les
générations. 11
Marie Levavasseur D’abord comédienne dans En Chair et en Sucre, Les Petits Mélancoliques
Écriture et mise (un des premiers textes de Fabrice Melquiot), et La Peau toute seule, elle
DOSSIER DE PRODUCTION
en scène quitte progressivement le plateau. Elle signe sa première mise en scène avec
Ooorigines qu’elle co-écrit avec Gaëlle Moquay. C’est ensuite en tant qu’autrice
et metteure en scène qu’elle poursuit son parcours artistique au sein de la
compagnie. En 2013, elle démarre une trilogie autour du lien enfant-adulte
avec Comment moi je, spectacle qui vient de fêter sa 650ème représentation,
Le cri des carpes, création participative avec 12 enfants comédiens écrit à 4
mains avec Sylvain Levey, et Les Enfants c’est moi, créé en novembre 2017.
Elle met ensuite en scène deux textes de de Suzanne Lebeau le Bruit des os
qui craquent et Elikia sur le thème des enfants soldats. Sa dernière création,
Je brûle (d’être toi), spectacle tout public à partir de 4 ans, continue d’explorer
les fils de sa réflexion autour de la construction de l’identité. Elle travaille
actuellement sur un nouveau cycle de recherche autour de Croire et Mourir
qui donnera lieu à deux spectacles Et demain le ciel, créé avec et pour des
adolescents avec la complicité de Mariette Navarro, et L’affolement des biches
qui sera son premier texte à destination des adultes, pour lequel elle sera en
résidence d’écriture à la Chartreuse de Villeneuve-Lès-Avignon à l’automne
prochain.
Parallèlement, elle accompagne d’autres équipes artistiques à la mise en
scène comme Tony Melvil et Usmar, deux artistes de musique actuelle avec
Quand je serais petit, et Manque à l’appel, et sur la dramaturgie avec la cie du
Creac’h, la chorégraphe Bérénice Legrand de la cie la Ruse, ou la jeune clown
Justine Cambon sur son prochain spectacle L’amour n’a pas d’écailles. Son
goût pour le partage et la transmission s’exprime aussi à travers ses différents
engagements dans les réseaux professionnels. Elle a notamment assumé la
présidence du collectif Jeune public des Haut-de-France pendant 6 années
avant que celui-ci évolue vers une gouvernance horizontale et collégiale.
C I E M A R I E L E V A V A S S E U RD’abord comédien, Laurent Hatat joue ses premiers spectacles dans les
dernières productions des Renaud-Barrault au Théâtre du Rond-Point des
Champs Elysées et les premières créations d’Oliver Py. Il joue dans un large
répertoire allant de Tchekhov à Mishima ou Horvàth en passant par Musset
ou Molière. Pour se former à la mise en scène, il devient d’abord assistant,
puis il est lauréat de l’Unité Nomade de Formation à la Mise en Scène du
Conservatoire National Supérieur de Paris.
En 1999, à la Comédie de Béthune, il signe la mise en scène de Grand Cahier
d’après Agota Kristof. Ces dernières saisons, après Retour à Reims de Didier
Eribon, il adapte notamment, le roman d’Edouard Louis Histoire de la Violence
en collaboration avec Emma Gustafsson qui vient du monde de la danse
contemporaine. La saison dernière il a mis en scène une version contemporaine
de La Mère Coupable de Beaumarchais adaptée en collaboration avec Thomas
Laurent Hatat Piasecki.
Dramaturgie
Fanny Chevallier s’est formée au Conservatoire de Grenoble, puis à l’École du
Passage dirigée par Niels Arestrup. Elle suit les enseignements d’Alexandre
Del Perrugia, Bruce Meyers, François Clavier… Elle continue à se former au
cours de stages professionnels avec Jacques Vincey, Rachid Ouramdamme,
Eric Louis, Vincent Rouche… Pendant une dizaine d’années, elle travaille à
Paris au sein de la Compagnie Vies à Vies qu’elle créée avec Bruno Lajara au
Plateau 31 à Gentilly. Depuis cinq ans, elle travaille très régulièrement avec la
L’AFFOLEMENT DES BICHES
Compagnie Tourneboulé, comme comédienne et assistante à la mise en scène
pour Les Enfants c’est moi et Je brûle (d’être toi).
Elle a également mis en scène et co-écrit le spectacle El Nino avec Stéphanie
Constantin présenté à la Comédie de Béthune et au Prato, à Lille. Depuis
2019, elle est coordinatrice artistique et enseigne au sein de l’École supérieure
d’art dramatique Égalité des Chances de la Comédie de Béthune. Elle joue
Fanny Chevallier actuellement dans la dernière création du Prisme d’Arnaud Anckaert Les
Assistante à la mise Règles du jeu.
en scène
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Une enfance itinérante dans la proximité d’un atelier de menuiserie-ébénisterie,
et son goût pour le poème et les formes de récit, l’ont conduite à nouer un
imaginaire entre geste et écriture, dramaturgie et paysages, plaisir de la matière.
DOSSIER DE PRODUCTION
Après une maîtrise de Lettre classiques, Magali Murbach se forme à l’ESAD-
Théâtre National de Strasbourg (2001-2004) en scénographie et costumes.
Depuis 2004, elle travaille auprès de metteurs en scènes, musiciens et
performeurs, notamment avec Norah Krief et Éric Lacascade, Sylviane Fortuny
et Philippe Dorin, Gildas Milin, François Lanel, Lucie Berelowitsch et les Dakh
Dauthers, Karelle Pruniaud, Jean-Pierre Baro, Leila Mendez et Sophie Laloy,
Samuel Gallet, Jérémie Scheidler, Jean-Luc-Vincent, les musiciens Kristof
K’Roll, Séverine Astel, la Cie du Sans Souci, Célie Pauthe, le collectif F71,
Guillaume Vincent, Aurélia Guillet, Michal Sieczkowski, Nicolas Otton, Pierre
Blaise... Membre du collectif pluridisciplinaire I Am A Bird Now, actuellement
Magali Murbach associé au théâtre du Parc floral de Paris dans un projet de recherche et de
Scénographie création Enfance, Art et Nature, elle co-écrit avec Constance Arizzoli et Daniela
Labbé Cabréra une installation paysagère destinée au tout public, dont l’enjeu
est de faire basculer des problématiques écologiques dans le domaine du
sensible (résidences et réalisation en cours, création 2021-2024).
Elle anime également des ateliers d’écriture, d’arts plastiques, et de théâtre, sur
les thèmes de la mémoire et de ses métamorphoses, du paysage imaginaire, et
a été en charge d’un TD de scénographie à L’Université Jules Verne à Amiens
(2016-2018).
Elle a fondé avec François Lantin la maison d’édition DYozoL consacrée à la
littérature jeunesse en 2016.
C I E M A R I E L E V A V A S S E U RComédienne depuis 1976, formée au conservatoire d’art dramatique de Lille,
Marie Boitel débute au théâtre de la Salamandre avec Gildas Bourdet comme
metteur en scène. Essentiellement comédienne au théâtre, Dominique Sarrazin
et le théâtre de la découverte l’ont fait collaborer à la création de la majeure
partie de leurs spectacles (textes contemporains). Quelques échappées avec
Pierre Barrat (Théâtre musical), Pierre Ascaride (Molière), Vincent Goethals
(Wajdi Mouawad), Stuart Seide (E. Bond), Brigitte Mounier (Jean-Charles
Massera), Nora Granowski (Visniec), François Godart (Dario Fo).
Marie Boitel • Annabelle
Jeu
Yannis Bougeard débute le théâtre en 2002 à l’université en parallèle de son
cursus de philosophie. En 2005, il entre « aux classes » de la Comédie de
Reims. Il intègre ensuite l’Académie, école nationale supérieure rattaché au
CDN de l’Union en 2007. À la sortie de l’école il devient acteur permanent
au nouveau théâtre de Montreuil sous la direction de Gilberte Tsai tout en
continuant de travailler dans deux créations mises en scène par Anton
Kouznetsov. Il travaillera ensuite avec Philippe Person, le collectif Zavtra et le
L’AFFOLEMENT DES BICHES
collectif Cornestone. À partir de 2015, il joue dans des fictions télévisées et
des longs métrages notamment dans Un village Français et dans Clément Alex
et tous les autres. En 2019 il collabore avec la Cie L’esprit de la Forge pour une
performance autour de la migration.
Yannis Bougeard • Elton
Jeu
Formée comme comédienne à l’École de la Comédie de Saint-Étienne, de 13
1997 à 2000, après avoir passé deux années à l’école de l’Embarcadère de
Besançon ainsi qu’au conservatoire de région, Béatrice Courtois a travaillé
notamment avec Lucien Marchal, Christophe Patty, Eric Vignier, Christian
DOSSIER DE PRODUCTION
Colin, Daniel Girard, Michel Azama, Roland Fichet, Serge tranvouez, Anatoli
Vassiliev… Entre 2000 et 2020, elle joue en Franche-Comté avec F. Esnée
(Carnet 4 la fin, tryptique des figures), à Belfort avec F. Jacob (Persona, les
larmes amères de Petra Von Kant) en Auvergne avec Les Souffleurs de Verre,
dans le Nord avec la Compagnie Abaca, Les Blouses Bleues, la Cie Talus, la
Cie dans l’arbre ainsi que la Cie Versus. Elle est comédienne et metteuse en
scène au sein du collectif Bette Davis.
Béatrice Courtois • Fulvia
Jeu
Professeur d’EPS pendant une dizaine d’années, Serge Gaborieau suit une
formation de comédien au Conservatoire de Rouen et au Théâtre des 2
Rives. Il quitte l’Éducation Nationale, passe par l’INSAS en mise en scène,
où il rencontre Christian Schiaretti dont il devient l’assistant à la Comédie de
Reims. Ensuite il partage son activité entre jeu, formation et mise en scène.
Comédien il joue, entre autres, sous la direction d’A. Bézu, C. Delattres à
Rouen. Puis il effectue des compagnonnages avec A. Hakim, E. Chaillou et
S. Tranvouez. Plus récemment il joue avec D. Wittorski, P. Sueur, et avec de
jeunes créatrices.teurs : D. Bobée, A. Lescanne, S. Derzypolski, A. Heuzé,
C. Laluque, M. Bachelot N’Guyen. Il lui arrive d’écrire pour le théâtre : Les
Collaborateurs, Histoire à deux balles. Il fait son cinéma avec M. Provost, I.
Ferroukhi, K. Drexel, les frères Boustani.
Serge Gaborieau •
Einstein
Jeu
C I E M A R I E L E V A V A S S E U RZoé Pinelli est née en 2000. Elle a commencé le jeu en faisant des castings
toute petite et elle s’est inscrite aux ateliers du Théâtre du Grand Bleu de Lille.
Après deux ans au Conservatoire de Lille elle poursuit aujourd’hui sa formation
au conservatoire du 13e arrondissement à Paris. En parallèle, elle participe à
des projets audiovisuels dont Les Invisibles de Louis Julien Petit, Les Grands
de Vianney Lebasque... En 2020 elle intègre la Compagnie Zaoum pour le
spectacle To Tube or Not to Tube mis en scène par Bernadette Gruson.
Zoé Pinelli • Cahuète
Jeu
Valentin Paté est né à Manosque le 15 juillet 1999. Il commence le théâtre dans
les ateliers animés par le comédien Laurent Nouzille au Lycée Jean Jaurès de
Reims. Plus passionné par le théâtre que par son cursus scolaire, Valentin se
dirige ensuite vers une formation d’acteur et entre en 2017 dans les classes
de la comédie de Reims, sous la direction de Ludovic Lagarde où il y passe
deux années. Ensuite, il rencontre Baptiste Amann et Rémy Barché avec qui
il travaillera sur le spectacle Rapport sur toi de mon chaos est né une étoile
L’AFFOLEMENT DES BICHES
filante.
Valentin Paté
Le conseiller funéraire
et Alessio
Jeu
14
Morgane Line Vallée est diplômée de l’ESAD en 2017. Au cours de sa formation,
elle travaille notamment avec les artistes Wajdi Mouawad, Julie Deliquet,
DOSSIER DE PRODUCTION
Christiane Jatahy, Cyril Teste et Igor Mendjinski.
Elle rejoint ensuite la création française de Pronom d’Evan Placey dans laquelle
elle incarne Dean, un adolescent transgenre. Elle joue également une jeune
hardeuse, Daphné, dans Gonzoo Pornodrame de Riad Gahmi, mise en scène
par Julien Moreau. En 2020 elle joue dans Bijou bijou de Philippe Dorin. En
parallèle elle collabore artistiquement avec Jeanne Lazar pour la création de
son dyptique Jamais je ne vieillirai et interprète le braqueur Rédoine Faïd dans
sa dernière création, Vie de Voyou.
Morgane Vallée • Rose
Jeu
C I E M A R I E L E V A V A S S E U RCompositeur, guitariste, porteur de projets artistiques, enseignant à l’ESMD
(École supérieure musique et danse Hauts-de-France), Benjamin Collier se
distingue par une signature électro-rock-minimaliste, distillée dans ses projets
personnels et des formations collectives depuis les années 90. Il compose
également la musique de nombreuses pièces performatives, chorégraphiques
ou théâtrales. Il a déjà collaboré avec le Ce Tourneboulé sur Le Cri des Carpes
et sur Et demain le ciel, deux spectacles avec de jeunes comédien.ne.s
amateur rice.s au plateau.
Benjamin Collier
Création musique
À 18 ans, alors qu’elle se destine à l’orthophonie, Mélanie Loisy découvre le
spectacle vivant. Une révélation ! Elle choisit de faire de son dada, la couture,
son métier.
Autodidacte, elle tatônne au théâtre de rue, se forme au patronage et au
montage, s’aguerrit sur de nombreux tournages. Couturière et bricolette, elle
costume et accessoirise la plupart des spectacles de la Cie Tourneboulé avec
qui elle partage une collaboration assidue, collabore régulièrement aux projets
L’AFFOLEMENT DES BICHES
de la Cie Illimitée et à ceux de Cie La Ruse.
Elle a travaillé avec la Cie Sens Ascentionnels, la Cie Grand Boucan, la Cie
Spoutnik Theater, la Cie Rêvages, la Cie Tantôt et dernièrement avec La Cie
s’appelle revient. Elle travaille aussi régulièrement avec l’Atelier Lyrique de
Tourcoing.
Mélanie Loisy
Costumes
Hervé Gary se forme au piano et à la guitare électrique avant de se tourner 15
vers une formation éclectique. Il s’est essayé avec passion à de nombreux
métiers du spectacle vivant et du cinéma. Il signe sa première création lumière
en 1981 pour Marcel Bozonnet. Depuis, il se consacre à l’éclairage et a connu
DOSSIER DE PRODUCTION
de nombreuses collaborations à l’opéra (Marc Adam, Pierre Barrat, Didier
Brunel, Marcel Bozonnet, Michel Jaffrenou, Patrick Guinan, Jean-Marie Sénia,
Jacques Connort), au théâtre (Jean-Marie Besset, Françoise Petit, Claude
Santelli, Jean Rochefort, Patrick Guinan, Philippe Adrien, Jean-Michel Ribes,
Étienne Pommeret, Jean-François Rémi, Serge Sandor, André Dussollier) et
au cirque (Johanne le Guillerm - Le cirque Ici, Cirque Cahin-Caha, NIKOLAUS,
Buren cirque, Le cirque des nouveaux nez, Le Centre National des Arts du
Cirque). Il a réalisé les créations lumière de Comment moi je, Les Enfants c’est
moi et Je brûle (d’être toi) pour la Cie Tourneboulé.
Hervé Gary
Création lumière
C I E M A R I E L E V A V A S S E U RRESSOURCES À PARTAGER
Bibliographie Podcasts
• L’espèce fabulatrice • Profession philosophe – Baptiste Morizot,
de Nancy Huston Sur la piste du vivant – Les chemins de la
• Nous ne savons plus croire philosophie – France Culture
de Camille Riquier • Profession philosophe – Camille Riquier,
Édition Desclée de Brouwer Philosophe de la croyance – Les chemins de la
• Ma carte des merveilles philosophie – France Culture
de Caspar Henderson • Profession philosophe – Catherine Larrère,
Éditions Les Belles Lettres La collapsolagie est un renoncement à agir, un
• Le pouvoir du Sacré refus de penser la diversité des possibles – Les
de Hans Joas chemins de la philosophie – France Culture
Éditions du Seuil • Spiritualité, es-tu là ? Bergson, quand l’esprit
• La dernière leçon rencontre la matière – Les chemins de la
L’AFFOLEMENT DES BICHES
de Noëlle Châtelet philosophie – France Culture
Éditions du Seuil • Spiritualité, es-tu là ? Le chamanisme, une
• La mort intime expérience de l’invisible – Les chemins de la
de Marie de Hennezel philosophie – France Culture
Édition Robert Laffont • Le deuil, la mort et nous avec Vinciane
• Éloge de l’Amour Despret et Gaëlle Clavandier – La tête au carré
d’Alain Badiou – France Inter
Éditions Flammarion, Coll. Champs essais
Films
• Voulez-vous savoir quand vous allez mourir ? 16
article de Pierre Barthélémy • La prière
Le Monde du 2 mars 2014 de Cédric Kahn
DOSSIER DE PRODUCTION
• Vivre avec les morts, numéro double • L’apparition
Magazine l’Histoire de Xavier Giannoli
• Au bonheur des morts, récits de ceux • Un conte de Noël
qui restent d’Arnaud Desplechin
de Vinciane Despret • Et je choisis de vivre
Édition La découverte documentaire de Damien Boyer et
• Rendre le monde indisponible Nans Thomassey
de Hartmund Rosa • Six Feet Under
Édition La découverte série dramatique créée par Alan Ball
• ADN
de Maïwenn
C I E M A R I E L E V A V A S S E U RCALENDRIER ET PARTENAIRES
Calendrier Partenaires
Création : janvier 2023 Production
Cie Les Oyates (anciennement Tourneboulé)
Automne 2021
Travail sur le texte (résidence d’écriture
Coproductions
à La Chartreuse) ; 3 lectures à l’issue de
quelques jours de répétitions. • Culture Commune
Scène nationale du Bassin Minier du
2022 Pas-de-Calais
Répétitions • Le Théâtre d’Angoulême
• du 11 au 13 avril 2022 Scène nationale
résidence à la table à Vitry-les-Cluny (71) • Le Théâtre Dijon Bourgogne
• du 20 juin 2022 au 1er juillet 2022 Centre Dramatique National
L’AFFOLEMENT DES BICHES
2 semaines au Théâtre d’Angoulême (16) • Le Théâtre Durance
• du 5 au 17 septembre 2022 Scène conventionnée d’intérêt national
2 semaines au Channel à Calais (62) Art et création de Château-Arnoux-Saint-Auban
• du 17 au 28 octobre 2022 • La Maison de la Culture d’Amiens
2 semaines à Culture Commune à Pôle européen de création et de production
Loos-en-Gohelle (62)
• Le GRRRANIT
• du 5 au 16 décembre 2022 Scène Nationale de Belfort
2 semaines au Théâtre Dijon Bourgogne (21)
• Le Channel
Scène nationale de Calais 17
Janvier 2023
Création • Le Rayon vert
Scène conventionnée d’intérêt national
• Résidence de création
DOSSIER DE PRODUCTION
Art en territoire de Saint Valéry en Caux
du 2 au 13 janvier 2023
• 2 semaines dont les 1ères Recherche en cours – nous contacter
les 12 et 13 janvier 2023 au Théâtre
d’Angoulême (16) Avec le soutien de la SPEDIDAM
2023
Exploitation
• le 24 janvier 2023
au GRRRANIT de Belfort (90)
La Cie Les Oyates (anciennement Tourneboulé)
• le 27 janvier 2023 bénéficie du soutien du ministère de la Culture /
au Théâtre de Mâcon (71) direction régionale des affaires culturelles Hauts-
• le 2 février 2023 de-France, au titre de l’aide aux compagnies
au Louvre Lens en partenariat avec Culture conventionnées; de la Région Hauts-de-France, et du
Département du Pas-de-Calais.
Commune (62)
• le 22 mars 2023 Marie Levavasseur et Gaëlle Moquay sont artistes
au Rayon vert à Saint-Valéry-en-Caux (76) associées à la Maison de la Culture d’Amiens (80),
• les 10 et 11 mai 2023 et Marie Levavasseur est artiste complice du Théâtre
à la Maison de la Culture d’Amiens (80) d’Angoulême, Scène nationale (16).
• semaine du 13 novembre 2023
Théâtre Dijon Bourgogne (21)
en cours
C I E M A R I E L E V A V A S S E U RCONDITIONS D’ACCUEIL
en date du 30 septembre 2022
Nous vous invitons à prendre connaissances de ces premières
informations qui devraient vous aider à vous faire une idée du « format »
du spectacle. Informations qui seront complétées ultérieurement et
sont susceptibles d’évoluer (création en janvier 2023).
Période de tournée
À partir de la création, qui aura lieu les 12 et 13 janvier 2023 au Théâtre
d’Angoulême et jusqu’en juin 2023 (voir calendrier détaillé page
précédente).
Puis saison 2023-2024 avec une période à privilégier à l’automne 2023.
Durée prévisionnelle
Entre 1h30 et 2h
L’AFFOLEMENT DES BICHES
Spectacle tout public
Le spectacle pourra être vu par des scolaires (grands collégiens,
lycéens) dans le cadre de représentations tout public.
Jauge
RAS
Conditions techniques minimales (en cours)
• Largeur : mur à mur 14 mètres minimum
• Ouverture aux pendrillons : 9 mètres minimum 18
• Profondeur : 10 mètres minimum
• Hauteur sous perches : 6 mètres minimum
DOSSIER DE PRODUCTION
Au besoin, nous consulter
Équipe • 11 à 12 personnes en tournée
• 7 comédiens
• 1 mes / assistante mes
• 2 régisseurs
• Transport : SNCF au départ de Lille, Paris ou Dijon ; transport décor :
en cours
Déroulé type tournée
• 1ère période (4 heures) déchargement, montage décor, montage
lumière et son
• 2ème période (4 heures) fin du montage, réglage lumière et son
• 3ème période (4 heures) conduite, raccords
• 4ème période (4 heures) raccords
• 5ème période (1h30/2h) représentation
autres représentations éventuelles
• 6ème période (2 heures) démontage et chargement à l’issue de la
dernière représentation
• Arrivée équipe technique J-1 ou J-2 selon la distance (départ de Lille)
• Arrivée équipe artistique J ou J-1 selon la distance
C I E M A R I E L E V A V A S S E U RC I E M A R I E L E V A V A S S E U R
Parce que le théâtre est un éternel recommencement,
Parce qu’il y a mille façons
d’envisager une aventure artistique,
Parce que la vie se prête à tous les rebondissements,
... la Cie Tourneboulé est devenue la Cie Les Oyates *.
Après vingt ans d’une passionnante direction partagée entre Gaëlle
Moquay et Marie Levavasseur, chacune a décidé de poursuivre son
propre chemin : la première sur la voie de sa carrière de comédienne
créatrice, la seconde pour conforter son travail d’autrice et envisager le
renouveau de la compagnie. vvv
Les Oyates pour ouvrir la nouvelle ère du projet artistique : élargir le champs
des adresses avec des propositions qui ne soient plus spécifiquement
destinées au jeune public, inventer de nouveaux langages, explorer
d’autres univers artistiques, faire grandir le place de l’écriture, œuvrer
pour défendre des formes atypiques à hauteur d’enfants – petits et
grands – en lien avec des lieux et des territoires, offrir visibilité et soutien
à des artistes complices de la compagnie.
La Cie Les Oyates – Marie Levavasseur fonde l’espoir de prendre
racine sur un terrain poétique et fécond, aux potentialités décuplées.
L’affolement des biches constitue le premier chapitre de cette nouvelle
aventure.
* Les Oyates L’oyat est une plante vivace de la famille des Poacées, originaire de
l’Ancien Monde, croissant dans les terrains sablonneux grâce à un système racinaire
très profond. Il joue un rôle important dans la formation et la fixation des dunes. Les
Oyates en sont une version poétisée, féminisée et tribale.
Marie Levavasseur
Metteure en scène, autrice et directrice artistique
marie@lesoyates.com • 06 07 71 93 85
Caroline Lienard
Administratrice générale / Administratrice de production
caroline@lesoyates.com • 06 83 27 05 91
Stéphanie Bonvarlet
Les Envolées
Bureau de diffusion et développement
stephanie@lesoyates.com • 06 76 35 45 84
Les Oyates – Cie Marie Levavasseur
15 place du Maréchal Leclerc • 59800 Lille
www.lesoyates.comVous pouvez aussi lire
