L'AFRASE LA LETTRE DE - NUMÉRO 89 - DÉCEMBRE 2015
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LA LETTRE DE l’AFRASE ASSOCIATION FRANÇAISE POUR LA RECHERCHE EN ASIE DU SUD-EST NUMÉRO 89 - DÉCEMBRE 2015
CONTACT AFRASE afrasebureau@gmail.com SITE WEB ncesard@ehess.fr et caroline.herbelin@univ-tlse2.fr FACEBOOK ET TWITTER caroline.herbelin@univ-tlse2.fr PUBLICATIONS helene.poitevin-blanchard@ehess.fr REVUES sieng.tephanie@gmail.com THÈSES avallard@hotmail.com MAQUETTE ET GRAPHISME herbelin.joseph@gmail.com BUREAU DE L’AFRASE Crédit illustration couverture : Anne Guillou, présidente Leang Seckon, Indochina war, 2014, anne.guillou@cnrs.fr mixed media on canvas, 2 x 4 m La toile a été exposée à la galerie Sundarann Caroline Herbelin, vice-présidente Tagore de New York en novembre 2014. caroline.herbelin@gmail.com Photo de Lim Sokchanlinda. Merci à B. Porte Gwenola Ricordeau, secrétaire REMERCIEMENTS ricordeaugwen@yahoo.fr L’Afrase remercie l’IRD et l'UMR Urmis pour leur soutien financier. Merci à Estelle Mira- Paul Sorrentino, trésorier mond pour sa participation à l’organisation des trytoshakeme@gmail.com Rencontres de l’Afrase. L'AFRASE est recon- naissante à Leang Seckon de lui avoir permis de Hélène Njoto, trésorière adjointe reproduire l'une de ses oeuvres en couverture. hfeillard@yahoo.fr Louise Pichard-Bertaux, membre du bureau louise.bertaux-pichard@univ-amu.fr Votre institution peut également aider l’AFRASE en souscrivant un Mathilde Lefebvre, membre du bureau abonnement de soutien (100 euros irasia-moussons@univ-amu.fr par an), en lui versant une subven- Hélène Poitevin, membre du bureau tion ou en finançant la mission du helene.poitevin-blanchard@ehess.fr représentant de l’Afrase aux réunions de l’Euroseas. Téphanie Sieng, membre du bureau sieng.tephanie@gmail.com 2
Sommaire� ÉDITORIAL 4 IN MEMORIAM Muriel Charras (1948-2015) 6 Michel Jacq-Hergoualc’h (1943-2014) 9 NOUVELLES DE L'AFRASE Assemblée générale de l'AFRASE 14 Rencontres de l’AFRASE sur Genre et Sexualité en Asie du Sud-Est 15 ACTUALITÉS DE L'EUROSEAS Assemblée générale et réunion du Bureau, Vienne, 13 et 14 août 2015 18 8ème congrès de l’Euroseas, Vienne, 11-14 août 2015 19 VIE DE LA RECHERCHE Congrès du GIS Asie et Réseau Pacifique, Paris 21 Colloque final de SEATIDE, Yogyakarta 23 Colloque « Images du Cambodge », Pierrefitte-sur-Seine 24 Table Ronde “Cambodge, après le 17 avril 1975 : justice et restauration ?”, Paris 25 PUBLICATIONS RÉCENTES Compte rendus d'ouvrages 29 Ouvrages parus 33 Revues 39 THÈSES 48 3
Éditorial Chers amis de l’AFRASE, L’année 2015 se termine à l’AFRASE par un bilan positif. Notre association a publié deux Lettres volumineuses dont le numéro double de mai, conte- nant un dossier sur les Etudes thai-lao en France, qui a été très demandé. Les Rencontres ont également tenu leur promesse en novembre, en réunis- sant une trentaine de participants très au-delà du public de nos adhérents, autour de deux documentaires qui ont servi de support au thème développé cette année, “Genre et sexualités”. L’as- semblée générale, en décembre, a réuni comme à son habitude une vingtaine de membres (c’est trop peu!), habi- tués et nouveaux venus, autour d’un pot amical indonésien à la Maison de l’Asie. De tout cela, la prochaine Lettre publiera les comptes rendus détaillés. Cette livraison de la Lettre de l’AFRASE commémore le quarantième anniversaire de la prise du pouvoir par les Khmers Rouges au Cambodge. Vous y lirez les comptes rendus du col- loque et de la table ronde organisés à cette occasion à Paris. Nous sommes particulièrement honorés de repro- duire en couverture un tableau de l’ar- tiste Leang Seckon, provenant de la série Indochina, exposé à New York en novembre 2014. Leang Seckon, reconnu internationalement, appar- 4
Éditorial� forces vives nécessaires. Je pense en tient à la jeune scène de l’art contem- particulier à la participation à l’accueil porain cambodgien dont l’exposition des nouveaux étudiants en études sud- Renaissance de Lille 3000, notam- est asiatiques (nous avions accueilli ment, a récemment montré certaines un stagiaire en Master à Paris 7 il y a oeuvres. deux ans); à l’organisation d’une nou- Ce numéro contient en outre ses velle édition des Assises des études sud- rubriques habituelles, reflétant l’actua- est asiatiques. Nous pourrions aussi lité scientifique de la seconde moitié de envisager une formule plus restreinte 2015, colloques, publications, thèses de ces Assises sous la forme de bilans soutenues, démontrant la vitalité des études khmères, birmanes, indo- des activités sud-est asianistes. Nous nésiennes, philippines, etc. reprenant sommes heureux de faire paraître ainsi l’excellent modèle du Bilan des enfin un hommage à Muriel Charras, études thai-lao paru dans la Lettre de collègue et amie disparue prématuré- l’AFRASE no87-88 de mai 2015 (compte ment au début de l’année, ainsi qu’à rendu d’une journée d’étude organisée Michel Jacq-Hergoualc’h dont l’abon- par l’IRAsia et la Maison Asie Pacifique dante production scientifique nous est à Aix-Marseille). Si nous avons déjà rappelée ici. fait connaissance des autres associa- tions asianistes grâce au GIS Asie qui L’assemblée générale de décembre a nous a tous rassemblé lors d’une réu- été l’occasion de procéder à une élec- nion de présentation mutuelle, il nous tion car le mandat de l'ancien bureau reste à renforcer nos liens avec les poli- arrive à son terme de trois ans (renou- tologues et les spécialistes de relations velable). Seuls deux d’entre nous ont internationales, trop souvent absents préféré mettre un terme à leur enga- de nos rangs. Enfin, last but not least, gement. Pour ma part, je passe la main le projet de publication des Itinéraires, au terme de trois ans de présidence interviews menés avec tous les grands heureuse, entourée d’un Bureau aussi noms de la recherche sud-est asianiste efficace que sympathique car je suis en française et parfois étrangère, véritable affectation au Cambodge depuis sep- morceau de l’histoire de la recherche tembre dernier. à lui tout seul, reste à réaliser. Bonne année 2016 au Bureau et aux membres Bien des chantiers, récents ou anciens, de notre belle association ! pourraient encore être ouverts ou achevés, à condition de disposer des Anne Yvonne Guillou 5
In memoriam Muriel Charras (1948-2015) Muriel Charras est décédée le 28 janvier 2015 les populations indigènes et des relations des dans sa 68ème année après une longue et pénible migrants avec l’administration locale. Ce pre- maladie respiratoire. Géographe de forma- mier livre contient déjà tout ce qui fait la spécifi- tion, elle a soutenu sa thèse sous la direction cité et la richesse des recherches de Muriel : une de Georges Condominas. Ses premiers tra- connaissance profonde, unique et intime de l’In- vaux, publiés dans le livre De la forêt malé- donésie, des enquêtes de terrain approfondies et fique à l’herbe divine, ont été consacrés aux une capacité à enrichir son approche de géo- mouvements de transmigration des Balinais à graphe par des apports de l’histoire sur le temps Sulawesi. Suivant pendant 18 mois sur le terrain long, de l’écologie et de l’ethnologie. L’autre un groupe de Balinais quittant leur village d’ori- grand ouvrage qu’elle a codirigé avec Marc Pain, gine pour se réinstaller à Sulawesi, Muriel a ana- Migrations spontanées en Indonésie, La colo- lysé la manière dont les Balinais ont reconstitué nisation agricole du sud de Sumatra, confirme dans un nouvel environnement les conditions ce goût pour la pluridisciplinarité : menée en de leurs pratiques agricoles ; leur volonté d’im- association avec le ministère indonésien de la planter systématiquement des rizières irriguées Transmigration et avec des chercheurs univer- s’est faite avec plus ou moins de succès en fonc- sitaires et administratifs locaux, cette recherche tion non seulement des conditions écologiques réunit des géographes, des historiens, des eth- du nouveau lieu d’implantation mais aussi du nologues, des agronomes et des démographes. type d’occupation et d’utilisation des terres par De cette collaboration, particulièrement fruc- 6
In memoriam� tueuse, est né un travail pionnier sur les migra- les régions d’une même île, le découpage régio- tions spontanées en Indonésie qui a contribué nal qu’elle propose dans sa contribution sur l’In- à souligner le rôle des migrants spontanés dans donésie dans la Géographie Universelle identifie le développement des économies villageoises en des sous-ensembles unis par des espaces mari- une période où leur rôle était particulièrement times. Elle souligne également dans ses travaux décrié, notamment dans les média. que la nature fluide et peu contraignante de l’es- pace maritime induit une organisation spatiale Ces recherches sur Sulawesi et sur Sumatra spécifique où les échanges sont multidirection- Sud ont progressivement nourri une réflexion nels et traversent en tous sens les détroits et les originale sur les rapports entre le centre et les mers, créant un véritable maillage de l’espace périphéries indonésiennes, entre Java et les îles indonésien. Son dernier article, publié en 2014, extérieures. Dans de nombreux articles, Muriel fait en quelque sorte la synthèse des axes de analyse les inégalités régionales, si criantes en recherche qu’elle a développés, puisque qu’elle s’y Indonésie, et expose les méfaits de l’hypercen- demande si Sumatra, une île extérieure ouverte tralisation de l’organisation territoriale indo- sur le détroit de Malacca, a réussi, après plus de nésienne sur ses périphéries : l’Indonésie exté- 10 années de décentralisation et d’autonomie rieure est au mieux délaissée, au pire exploitée régionale, à sortir de sa dépendance vis-à-vis par un régime qui se soucie prioritairement du de Jakarta grâce au développement de ses liens développement économique de Java. Comparée transnationaux avec l’autre rive du détroit. à Java, les îles extérieures font figure de fournis- seurs de matières premières et de réserve fon- Ces dernières années, Muriel était partie pre- cière et en dehors de l’amélioration des réseaux nante de plusieurs programmes de recherche routiers, elles n’ont pas fait l’objet de programmes menés en coopération avec des archéologues et de développement régional appropriés. Après des historiens français et indonésiens sur l’éco- la chute de Suharto (1998) et la mise en place logie des peuplements humains à Sumatra Sud. de la politique de décentralisation (1999) qui Elle avait accumulé de nombreuses données et s’en est suivie, les recherches de Muriel se sont voulait profiter de sa toute nouvelle retraite pour tout naturellement orientées vers l’analyse des enfin prendre le temps de se consacrer unique- impacts spatiaux de ce changement politique, ment à l’écriture. Elle n’a cependant pas eu le certes porteur d’espoirs, mais qui a aussi contri- temps de mener à bien ce dernier projet et elle bué à compartimenter le pays. laisse derrière elle de nombreux écrits inédits. Un autre apport original des recherches de Il faut dire que tout en menant ses travaux Muriel est la prise en compte de l’espace mari- personnels, Muriel a toujours privilégié les time dans l’organisation spatiale de l’archipel dynamiques collectives. La recherche sur l’Asie indonésien. Dans la lignée des travaux de Denys du Sud-Est lui doit beaucoup tant elle a œuvré Lombard, elle appréhende la géographie de durant toute sa carrière à la faire exister, la l’Indonésie en se focalisant non sur les grandes rendre visible et à l’imposer à côté de la sino- entités insulaires mais en plaçant au centre de logie et de l’indologie. Après le démantèlement son analyse les espaces maritimes. Ainsi, partant du CeDrasemi (Centre de recherches sur l’Asie du principe que les mers loin de diviser unissent du Sud-Est et le monde austronésien) en 1984, et que les liens économiques et culturels se sont elle a participé, avec Christian Pelras, à la fonda- souvent établis d’une côte à l’autre plutôt qu’entre tion du laboratoire DEVI (Dynamique, Espace 7
In memoriam et Variation en Insulinde). Elle a ensuite gran- entouré d’une cour d’étudiants admiratifs et à dement contribué à rassembler toutes les unités l’affût de la moindre parole du maître : elle se de recherche travaillant sur l’Asie du Sud-Est demandait bien comment elle pourrait endos- afin de reconstruire un grand laboratoire pluri- ser ce rôle. Finalement, et très rapidement, elle a disciplinaire regroupant l’Asie du Sud-Est conti- décidé de rester elle-même : simple, attentive, à nentale et insulaire : ce fut d’abord le LASEMA l’écoute, toujours intellectuellement stimulante, (Laboratoire Asie du Sud-Est et Monde aus- constructive, enthousiaste et encourageante. tronésien) créé en 1991, puis le CASE (Centre Les séances de travail se déroulaient plus sou- Asie du Sud-Est), né de la fusion en 2004 du vent au café ou directement chez elle dans le LASEMA avec l’équipe Archipel. Généreuse XVIIIème que dans son bureau. Muriel avait de son temps et de ses compétences, Muriel a le don de construire avec chacun de ses étu- assuré la direction du LASEMA puis la codirec- diants des relations uniques et privilégiées. Elle tion du CASE avec Andrée Feillard (2008-2012). était soucieuse de leur état de santé, de savoir Elle compte également parmi les membres fon- s’ils mangeaient suffisamment et surtout s’ils dateurs de l’AFRASE. Dans toutes ses instances gardaient le moral face à l’ampleur de la tâche auxquelles elle a participé ou qu’elle a dirigées, à réaliser. Dans les nombreux témoignages elle a su insuffler une véritable démocratie par- d’anciens doctorants qui sont arrivés au CASE ticipative où chacun avait sa place et son mot à après l’annonce de son décès, ce sont sans aucun dire, du jeune doctorant au chercheur confirmé. doute sa passion pour l’Indonésie mais aussi sa Certains débats ont parfois été houleux mais ils disponibilité, sa patience, son humanité et sa ont toujours été animés par la passion de Muriel bienveillance qui sont évoqués le plus souvent. à défendre la recherche sur l’Indonésie et sur Beaucoup lui sont reconnaissants de son aide et l’Asie du Sud-Est. se demandaient comment la remercier. Muriel a elle-même répondu un jour à cette question, Muriel considérait enfin que l’encadrement et comme le relate Dr. Mahmud Syaltout dans son le suivi des étudiants faisait partie intégrante hommage : « Je te demande seulement d’aider et de l’activité d’un chercheur. Nombre de doc- de diriger d’autres personnes dans leurs études. torants français et indonésiens ont bénéficié C’est la meilleure des manières de me remercier, de son indéfectible soutien. Je fus sa première afin que tout cela ne s’arrête pas avec toi ». doctorante. D’un directeur de thèse, elle avait au départ l’image d’un mandarin de l’Université Nathalie Fau 8
In memoriam� Michel Jacq-Hergoualc’h (1943-2014) Le présent hommage rendu à Michel Jacq-Her- toujours réalisé sous la direction de J. Boisselier goualc’h entend évoquer en quelques mots le mais aussi avec l’aide de l’historienne de l’art parcours d’un historien de l’art curieux et exi- Madeleine Giteau, porte sur un sujet encore geant, qui a su se partager entre les aires cultu- novateur pour les études khmères, à savoir la relles européenne et sud-est asiatique et dont peinture murale des monastères bouddhiques les diverses composantes de l’œuvre ont large- cambodgiens (xixe-xxe siècles) (2). Il choisit ment dépassé les frontières de sa discipline pour d’analyser plus particulièrement les représenta- contribuer à enrichir notre connaissance de tions d’un Jātaka apocryphe seulement connu l’Asie du Sud-Est à travers les siècles. au Cambodge à travers un roman populaire, l’Histoire de Preah Chinavong. Là aussi avec Né en Bretagne, il fait des études en histoire force illustrations, il confronte texte et peintures et en géographie à l’université de Rennes, avant et en profite pour multiplier les références à la de s’engager dans la carrière professorale. Il ne peinture classique thaïe dont il découvre l’esthé- reprend que plus tard des études en archéolo- tique en sillonnant les monastères de Thaïlande, gie et en histoire de l’art de l’Inde et de l’Asie ne pouvant alors, à son grand regret, se rendre du Sud-Est, d’abord à l’université Paris I puis à sur le terrain cambodgien. l’université Paris III, où il est l’élève de l’histo- rien de l’art Jean Boisselier. Sous sa direction, il Il est recruté en 1982 comme chargé de s’oriente d’abord vers le Cambodge et soutient recherche au CNRS, où il intègre le laboratoire un mémoire de DEA consacré à l’étude de l’ar- « Péninsule indochinoise » fondé par l’ethno- mement et de l’organisation de l’armée khmère logue Pierre-Bernard Lafont (UA puis URA d’après les données livrées par les grands 1075, « La Péninsule indochinoise d’hier et d’au- ensembles de bas-reliefs des temples d’Angkor jourd’hui : peuples et États », EPHE/CNRS), Vat, du Bayon et de Banteay Chmar (xiie-xiiie tout en se rapprochant du Centre d’Histoire siècles). Publiée en 1979 et récemment traduite et Civilisations de la Péninsule Indochinoise. en anglais, cette étude iconographique pous- Ses recherches se recentrent alors sur l’art et sée et abondamment illustrée constitue encore l’histoire de la Thaïlande (3, 15-16), ce qui le aujourd’hui un ouvrage de référence sur l’art de conduit à être commissaire scientifique de l’ex- la guerre dans le Cambodge angkorien (1, 12). position Phra Narai, roi de Siam, et Louis XIV, Soutenu la même année 1979 et publié trois organisée en 1986 au Musée de l’Orangerie, à ans plus tard, son doctorat de troisième cycle, l’occasion de la célébration du tricentenaire de 9
In memoriam l’établissement des relations diplomatiques fran- programme de recherche archéologique au Sud co-thaïlandaises (4, 17). Il poursuit les années Kedah, sur la côte occidentale de la péninsule. Il suivantes l’étude des rapports historiques et en publie les résultats dès l’année suivante dans culturels entre la France et le Siam au xviie un ouvrage où il inventorie tous les sites et trou- siècle, en rééditant notamment les textes rédi- vailles archéologiques rencontrés dans la région, gés par deux Envoyés extraordinaires du roi tout en proposant une première caractérisation Louis XIV au retour de la seconde ambassade de ce qu’il identifie comme une « civilisation des française de 1687-1688 : d’abord l’ouvrage de ports-entrepôts » (7). Côté thaïlandais, un parte- Simon de la Loubère (1642-1729), Du Royaume nariat de plusieurs années avec des archéologues de Siam, publié à Paris en 1691 (5) ; puis celui de du Département des Beaux-Arts lui offre la pos- Claude Céberet du Boullay (1647-1702), Journal sibilité de conduire des recherches sur les sites du Voyage de Siam, dont le manuscrit conservé des anciennes « cités-États » de la péninsule, en aux Archives nationales est alors pratiquement particulier celles établies le long de la côte orien- inédit (6). Chaque récit est reproduit dans son tale : Langkasuka (région de Yarang, province intégralité, mais aussi corrigé pour en faciliter de Patani), Tambralinga (région de Nakhon l’accès et accompagné d’une étude historique et Si Thammarat), ou encore Panpan (région de critique détaillée. L’abondance, l’érudition et le Chaiya, province de Surat Thani). Une série d’ar- sérieux des notes qui renseignent les textes ori- ticles publiés pour l’essentiel en français, notam- ginaux font de ces ouvrages des instruments de ment dans Arts Asiatiques (25, 30, 47) et dans le travail irremplaçables pour tout chercheur inté- Journal Asiatique (27, 36, 43), rendent compte ressé par l’histoire moderne de la France et du de ces divers travaux de terrain étalés sur plus Siam. Les relations entretenues entre ces deux de dix ans. Pour rendre ces publications acces- royaumes au xviie siècle constituent le sujet sibles au plus grand nombre, il en reprend les de son doctorat d’État qu’il soutient en 1988 à données éparses dans un ouvrage de synthèse Paris III, toujours sous la direction de J. Boisse- qui est traduit en anglais et publié en 2002 sous lier. S’ensuit pendant près de dix ans une série de le titre The Malay Peninsula, Crossroads of the publications, qui soit complètent encore l’étude Maritime Silk Road (9). Cette véritable somme, de ces interactions franco-siamoises, désor- sans doute l’une des publications les plus remar- mais abordées sous un angle plus spécifique- quées au sein de sa production, s’impose comme ment culturel et étendues à d’autres intervenants une étude exemplaire de l’histoire de la pénin- européens (Portugais, Hollandais, Anglais) (8), sule Malaise entre le ier siècle avant notre ère et soit en détaillent certains aspects (20-22, 26, 28, le xive siècle de notre ère. Confrontant culture 31, 40). matérielle et sources écrites, il y décrit tous les systèmes politiques situés le long des deux côtes Parallèlement, à partir du début des années de la péninsule, mais aussi les voies transpénin- 1990, il développe un intérêt croissant pour l’his- sulaires et les route maritimes qui les animent de toire de la péninsule Malaise, ce qui se traduit manière complémentaire. par des travaux de terrain d’abord en Malaysia puis en Thaïlande péninsulaire. Dès 1991, en Devenu entre-temps directeur de recherche collaboration avec le Muzium Negara de Kuala au CNRS, il est nommé en 2003 professeur des Lumpur, le Muzium Arkeologi de Merbok et universités à Paris III, où il succède à Bruno l’Universiti Kebangsaan Malaysia, il mène aux Dagens et prend la direction de l’UFR Orient côtés de l’archéologue Nik Hassan Shuhaimi un et Monde Arabe. Il y enseigne pendant cinq ans 10
In memoriam� l’art et l’archéologie des pays indianisés de l’Asie aimé, Jean-Jacques François Le Barbier l’Aîné du Sud-Est. Professeur titulaire puis émérite, il (1738-1826). Il s’en fait une obligation quoti- s’investit également dans la formation de jeunes dienne, inventoriant les unes après les autres chercheurs aux études sud-est asiatiques, un les œuvres de l’artiste dispersées dans de très domaine de recherche qui est, selon lui, « sinis- nombreuses collections publiques et privées. De tré » et pour lequel il est nécessaire d’assurer ce travail méticuleux, il tire d’abord plusieurs une relève. Il veille ainsi à ce que tous les docto- articles qui paraissent dans des revues presti- rants sous sa direction soutiennent leurs travaux gieuses du monde de l’art et des musées français avant son départ à la retraite en 2011. (60-64), avant de publier en 2014 un catalogue monographique en deux volumes qui revient Il a néanmoins déjà commencé à prendre sur la vie et l’art du Barbier et traite à la fois de quelque distance avec l’Asie du Sud-Est, léguant son œuvre peint et de son œuvre dessiné (13- par exemple dès 2007 son abondante collection 14). Cette dernière production, qui lui tient par- photographique à la Photothèque de l’École ticulièrement à cœur, conclue en quelque sorte française d’Extrême-Orient. Son intérêt pour sa deuxième carrière de chercheur ainsi qu’une l’histoire de l’art, mais aussi pour la recherche, longue et riche série de publications scienti- ne s’est pourtant pas tari. Depuis longtemps fiques étalées sur près de trente-cinq ans. passionné par l’art des xviie et xviiie siècles français dont il est un grand connaisseur, il se Brice Vincent consacre à ressusciter l’œuvre d’un peintre mal Bibliographie OUVRAGES 9. The Malay Peninsula, Crossroads of the Maritime Silk Road 1. L’armement et l’organisation de l’armée khmère aux xiie et (100 BC-1300 AD) [Traduit par Victoria Hobson], Leiden, E.J. xiiie siècles, d’après les bas-reliefs d’Angkor Vat, du Bàyon et de Brill, Handbook of Oriental Studies. Section 3, South-East Asia Banteay Chmar, Paris, Presses universitaires de France, Publi- (13), 2002, 607 p. cations du Musée Guimet. Recherches et documents d’art et 10. Le Siam, Paris, Les Belles Lettres, Guide Belles Lettres des d’archéologie (12), 1979, 240 p. Civilisations (13), 2004, 254 p. 2. Le roman source d’inspiration de la peinture khmère à la fin 11. Zlatý věk Siamu [Traduit par Miroslav Nožina et Petr du xixe et au début du xxe siècle : L’histoire de Preah Chinavong Komers], Praha, Nakladatelství Lidové Noviny, 2005, 240 p. et son illustration dans la (sālā) de Vat Kieng Svay Krau, Paris, 12. The Armies of Angkor: Military Structure and Weaponry of École française d’Extrême-Orient, Publications de l’École fran- the Khmers [Traduit par Michael Smithies], Bangkok, Orchid çaise d’Extrême-Orient (126), 1982, 2 vol., 166 p. et 147 p. Press, Bibliotheca Asiatica, 2007, 178 p. 3. Une vie du Buddha dans les peintures de la sālā de Wat Ruak 13. Jean-Jacques François Le Barbier l’aîné, 1738-1826, I. La vie Bangbamru à Thonburi (Thaïlande), Paris, Centre d’études des et l’art. Catalogue de l’œuvre peint, Tokyo, Texnai, 2014, 442 p. monuments du monde indien / Musée Guimet, Monographies 14. Jean-Jacques François Le Barbier l’aîné, 1738-1826, II. Ca- du CEMMI (1), 1984, 39 p. talogue de l’œuvre dessiné (Dessins avérés, Dessins mentionnés, 4. Phra Narai, roi de Siam, et Louis XIV : Musée de l’Orangerie, Dessins rejetés), Tokyo, Texnai, 2014, 406 p. 13 juin – 13 juillet 1986, Paris, Ministère des Affaires étrangères / Association française d’action artistique, 1986, 56 p. ARTICLES, CHAPITRE D’OUVRAGES ET COMPTES-RENDUS 5. Étude historique et critique du livre de Simon de La Loubère 15. « Les ambassadeurs siamois à Versailles, le 1er septembre « Du Royaume de Siam », Paris, 1691, Paris, Éditions Recherche 1686, dans un bas-relief en bronze d’A. Coysevox », Journal of sur les civilisations, 1987, 647 p. the Siam Society, 72 (1-2), 1984, p. 19-36. 6. Étude historique et critique du « Journal du Voyage de Siam » http://www.siamese-heritage.org/jsspdf/1981/JSS_072_0d_ de Claude Céberet, Envoyé extraordinaire du Roi en 1687 et JacqHergoualch_Ambassa desSiamoisesAVersailles1686.pdf 1688, Paris, L’Harmattan, Recherches asiatiques, 1992, 360 p. 16. « À propos des canons siamois, offerts à Louis XIV, qui 7. La civilisation de ports-entrepôts du Sud Kedah (Malaysia), participèrent à la prise de la Bastille », Annales historiques de la ve-xive siècle, Paris, L’Harmattan, 1992, 354 p. Révolution française, 261, 1985, p. 317-334. 8. L’Europe et le Siam du xvie au xviiie siècle : Apports culturels, http://www.persee.fr/doc/ahrf_0003-4436_1985_ Paris, L’Harmattan, eRecherches asiatiques, 1993, 302 p. num_261_1_1121 11
In memoriam 17. « Le “Barcalon” Constance Phaulkon », « Ayutthaya et 31. « La France et le Siam de 1680 à 1685 : Histoire d’un le Siam vus par les Européens », « Le royaume de France », échec », Revue française d’histoire d’outre-mer, 82 (308), 1995, « L’influence occidentale, et particulièrement française, sur les p. 257-275. techniques et l’art siamois », « L’écho des ambassades fran- http://www.persee.fr/doc/outre_0300-9513_1995_ co-siamoises en France », in Martial Dassé (éd.), Phra Narai, num_82_308_3340 roi de Siam, et Louis XIV : études, Paris, Musée Guimet, 1986, p. 32. « À propos d’un petit bronze d’Avalokiteśvara découvert à 41-42, 45-50, 71-102, 103-105 et 107-112. Yarang (Patani) », in Khaisri Sri-Aroon et Subhadradis Diskul 18. « La peinture khmère » et « L’armée khmère au temps [M. C.] (éd.), Studies & Reflections on Asian Art History and d’Angkor », in Dossiers Histoire et Archéologie : Angkor, l’art Archaeology: Essays in Honour of H.S.H. Professor Subhadradis khmer au Cambodge et en Thaïlande, 125, 1988, p. 54-57 et Diskul, Bangkok, Silpakorn University, 1995, p. 449-454. 84-87. 33. « Dunia Melayu Dan Dunia Indocina : Hubungan Kese- 19. « Le monde malais et le monde indochinois : relations artis- nian », in Ismail Hussein, Pierre-Bernard Lafont et Po Dharma tiques », in Centre d’Histoire et Civilisations de la Péninsule in- (éd.), Dunia Melayu Dan Dunia Indocina, Kuala Lumpur, dochinoise / Ministère de la Culture et du Tourisme de Malaisie Dewan Bahasa dan Pustaka, 1995, p. 16-48. (éd.), Le monde indochinois et la péninsule malaise (Contribu- 34. « Tentera Campa pada Awal Abad ke-13 », in Ismail Hus- tions de la délégation française au 2e Congrès international sur sein, Pierre-Bernard Lafont et Po Dharma (éd.), Dunia Melayu la civilisation malaise, Kuala Lumpur, 15-20 août 1989), Kuala Dan Dunia Indocina, Kuala Lumpur, Dewan Bahasa dan Pusta- Lumpur, 1990, p. 115-140. ka, 1995, p. 169-188. 20. « À propos de dessins de Charles Le Brun liés à la venue 35. « The Cambodian Painting », in The Dictionary of Art, d’ambassadeurs siamois à Paris en 1686 », Journal of the Siam London, Macmillan, 1996, p. 501-502 [vol. 5]. Society, 78 (2), 1990, p. 30-35. 36. « La région de Nakhon Si Thammarat (Thaïlande pénin- http://www.siamese-heritage.org/jsspdf/1981/JSS_078_2e_ sulaire) du ve au xive siècle », Journal Asiatique, 284 (2), 1996, JacqHergoualch_Dessins DeCharlesLeBrun1686.pdf p. 361-435 (en collaboration avec Tharapong Srisuchat, Thiva 21. « Ayutthaya vue par les Européens au xviie siècle », in Supajanya et Wichapan Krisanapol). Pierre-Bernard Lafont (éd.), Péninsule indochinoise. Études 37. « Temples brahmaniques de l’ancien Tambralinga (Pénin- urbaines, Paris, L’Harmattan, Recherches asiatiques, 1991, p. sule malaise) », in Les apports de l’archéologie à la connaissance 121-142. des anciens États en Thaïlande : Actes du 3e symposium fran- 22. « La France et le Siam de 1662 à 1680 », Revue française co-thaï, Bangkok, Université Silpakorn, 11-13 décembre 1995, d’histoire d’outre-mer, 78 (291), 1991, p. 207-214. 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In memoriam� Actes du colloque organisé par l’Équipe « Langues, textes, histoire num_59_1_1527_t1_0179_0000_2 et civilisation du monde indien » (UPRES-A 7019, Université 55. « [Compte-rendu de :] Madeleine Giteau, Chefs-d’œuvre Paris III-CNRS), Paris, EFEO, 28-29 janvier 1999, Paris, École de la peinture cambodgienne dans les monastères bouddhiques française d’Extrême-Orient, Études thématiques (11), 2000, p. post-angkoriens. Capolavori della pittura cambogiana nei 193-202. monasteri buddhisti di epoca post-angkoriana, Torino, Abaco 45. « Quelques représentations d’embarcations monoxyles en Editori / CESMEO, Orientalia IX, Collana di Studi Orientali del Asie du Sud-Est », in Laura Bogani et Jacques Ivanoff (dir.), CESMEO, 2003 », in Arts Asiatiques, 59, 2004, p. 181-182. Techniques & Culture, Traversées : Construction navale, expres- http://www.persee.fr/doc/arasi_0004-3958_2004_ sions symboliques – Asie-Pacifique, 35-36, 2001, p. 401-416. num_59_1_1527_t1_0181_0000_1 https://tc.revues.org/302 56. « La péninsule Malaise au tournant du xiiie siècle », Aséa- 46. « In search of the entrepôt ports of Myeik-Taninthayi nie, Sciences humaines en Asie du Sud-Est, 14, 2004, p. 11-27. (Mergui-Tenasserim) (From the beginning of the Christian http://www.persee.fr/doc/asean_0859-9009_2004_ era to the end of the 13th century A.D.) », in Proceedings of the num_14_1_1827 Myanmar Two Millenia Conference, 15-17 December 1999. Part 57. « [Compte-rendu de :] Forrest McGill et Pattaratorn Chi- 3, Yangon, Universities Historical Research Centre, 2000, p. rapravati [M. L.] (éd.), The Kingdom of Siam: The Art of Central 13-30. Thailand, 1350–1800, Ghent / Bangkok / Chicago / San Fran- 47. « À propos de transferts de formes communs au Campā et cisco, Snoeck Publishers / Buppha Press / Art Media Resources au Panpan (péninsule Malaise) au ixe siècle », Arts Asiatiques, / Asian Art Museum of San Francisco – Chong-Moon Lee 56, 2001, p. 45-60. Center for Asian Art and Culture, 2005 », in Arts Asiatiques, 62, http://www.persee.fr/doc/arasi_0004-3958_2001_ 2007, p. 157-158. num_56_1_1463 http://www.persee.fr/doc/arasi_0004-3958_2007_ 48. « Exemples de représentations de la vieillesse dans la num_62_1_1682_t1_0157_0000_2 statuaire d’Asie du Sud-Est : deux statuettes en bronze d’Agastya 58. « Figurines animales, témoins des premiers échanges entre découvertes en péninsule Malaise », in Christine Chojnacki l’Inde et l’Asie du Sud-Est au tournant de notre ère », in Nalini (éd.), Les âges de la vie dans le monde indien : Actes des journées Balbir et Georges-Jean Pinault (éd.), Penser, dire, et représenter d’étude de Lyon (22-23 juin 2000), Lyon, Centre d’études et l’animal dans le monde indien, Paris, Honoré Champion, 2009, de recherches sur l’Occident romain de l’Université Lyon 3, p. 403-408. Collection du Centre d’études et de recherches sur l’Occident 59. « Srivijaya Revisited », in Tineke Hellwig et Eric Taglia- romain (24), 2001, p. 277-281. cozzo (éd.), The Indonesia Reader: History, Culture, Politics, 49. « The Mergui-Tenasserim Region in the Context of the Durham, Duke University Press, The World Readers, 2009, Maritime Silk Road: From the Beginning of the Christian Era p. 44-47 [reproduction de The Malay Peninsula, Crossroads of to the End of the Thirteenth Century A.D. », in Jozef Johannes the Maritime Silk Road (100 BC-1300 AD), Leiden, E.J. Brill, Leon Gommans et Jacques Pierre Leider (éd.), The Maritime Handbook of Oriental Studies. Section 3, South-East Asia (13), Frontier of Burma: Exploring Political, Cultural and Commercial 2002, p. 233-240]. Interaction in the Indian Ocean World, 1200–1800, Amsterdam 60. « Autour d’une esquisse d’un tableau disparu de Jean- / Leiden, Koninklijke Nederlandse Akademie van Wetenschap- Jacques François Le Barbier l’Aîné (1738-1826) : Ulysse sortant pen / KITLV Press, 2002, p. 79-92. de Sparte avec Pénélope pour retourner à Ithaque ou La Pu- 50. « Les voies transpéninsulaires en Péninsule malaise (ve-xive deur », Les Cahiers d’Histoire de l’Art, 7, 2009, p. 39-47. siècles) », in Flora Blanchon (dir.), Asie VI-VII : Aller et Venir, 61. « Plaidoyer pour un tableau néoclassique mal-aimé de Jean- Faits et Perspectives, Paris, Presses de l’Université de Paris-Sor- Jacques François Le Barbier l’Aîné (1738-1826) : Le Courage bonne, Centre de Recherche sur l’Extrême-Orient de Paris-Sor- des femmes de Sparte (1787) », La Revue des Musées de France. bonne, 2002, p. 119-145. Revue du Louvre, 5, 2010, p. 55-65. 51. « The Mergui-Tenasserim Region and the Maritime Silk 62. « Jean-Jacques François Le Barbier l’Aîné (1738-1826) et Road », in Jacques Ivanoff et Thierry Lejard (éd.), A Journey l’estampe », Les Cahiers d’Histoire de l’Art, 10, 2012, p. 75-86. through the Mergui Archipelago, Bangkok, White Lotus, 2002, 63. « Jean-Jacques François Le Barbier l’Aîné », Revue de l’Art, p. 143-146. 176 (2), 2012, p. 51-62. 52. « The Earliest Images of Avalokiteśvara and the Arrival 64. « Renaissance d’un tableau réputé perdu de Jean-Jacques Date of Mahāyāna in the Malay Peninsula », in Anna Karls- François Le Barbier l’Aîné (1738-1826) : L’Apothéose de Saint tröm et Anna Källén (éd.), Fishbones and Glittering Emblems. Louis (1818) », Les Cahiers d’Histoire de l’Art, 11, 2013, p. 48-56. Southeast Asian Archaeology 2002, Stockholm, Museum of Far Eastern Antiquities / Östasiatiska Museet, 2003, p. 317-321. 53. « About the Introduction of Mahāyāna in Myanmar », in Texts and Contexts in Southeast Asia: Proceedings of the Texts and Contexts in Southeast Asia Conference, 12-14 December 2001. Part I, Yangon, Universities Historical Research Centre, 2003, p. 104-109. 54. « [Compte-rendu de :] Hiram Woodward, Jr., The Art and Architecture of Thailand: From Prehistoric Times through the Thirteenth Century, Leiden / Boston, E. J. Brill, Handbook of Oriental Studies, Section Three. South-East Asia (14), 2003 », in Arts Asiatiques, 59, 2004, p. 179-180. http://www.persee.fr/doc/arasi_0004-3958_2004_ 13
Nouvelles de l'AFRASE Assemblée générale de l'AFRASE vendredi 11 décembre 2015 à 18h30 Grand salon de la Maison de l'Asie, 22, avenue du Président Wilson - 75016 PARIS Suivie d'un pot dînatoire amical Votre présence est indispensable pour la vie de l’association, le renouvellement des responsabilités et des activités, les interactions entre générations, l’échange d’informations, le renouvellement des cotisations et l’intégration des nouveaux membres. 14
Nouvelles de l'AFRASE� Rencontres de l’AFRASE sur Genre et Sexualité en Asie du Sud-Est Vendredi 27 novembre – EHESS – 13h30-18h00 Le but de cette journée de l’AFRASE était de Laurence Husson (Institut de recherches asia- permettre des échanges entre chercheur-e-s et tiques, CNRS, Aix-Marseille Université), Cyn- non chercheur-e-s, étudiant-e-s, coopérant-e-s, thia Embido Benejo (International Institute membre d’associations sur les thèmes du genre of Social Studies, Erasmus University of Rot- et des sexualités en Asie du Sud-Est – des thèmes terdam, Pays-Bas), François Guillemot (CNRS, propices à beaucoup de stéréotypes… Institut d’Asie Orientale-ENS de Lyon) et Estelle Miramond (Laboratoire de Changement L’après-midi était organisée en deux temps : Social et Politique, et Centre d’Enseignement, d’abord la projection de deux documentaires de Documentation et de Recherches pour les (Walang Ilaw Sa Bahay 2013, de Justine Meignan Études Féministes, Université Paris Diderot). La et Red Over the Rainbow 2013, de Vincent Bau- table ronde était animée par Gwenola Ricordeau mont) en présence de Justine Meignan, puis une (Université Lille 1, Centre Lillois d’études et de table ronde réunissant quatre chercheur-se-s : Recherches Sociologiques et Économiques). 15
Nouvelles de l'AFRASE En introduction, Estelle Miramond a évoqué les manifestations homophobes se multipliaient le but de cette rencontre et est revenue sur son face au projet de la légalisation du mariage pour titre : « genre et sexualités ». En effet, si la défi- les couples de même sexe. Ainsi, Vincent Bau- nition de la sexualité pose généralement peu mont monte/démonte le conservatisme prêté problème, celle du genre reste souvent moins au Viêt-Nam : au regard de ce documentaire, évidente en dehors du monde académique (il le Viêt-Nam apparait sous bien des aspects plus suffit de penser à la « théorie du genre » et aux progressiste que la France… (même s’il ne faut controverses qu’elle a suscitées récemment). pas sous-estimer le fait que les avancées envers Lorsqu’on utilise le terme « genre », on désigne les homosexuel-le-s a pu être aussi un élément un système : la division des humains en catégo- utiliser comme un outil de softpower comme ries sexuées (hommes et femmes notamment), à cela a pu l’être dans d’autres pays d’Asie du Sud- laquelle sont attachées des valeurs et des repré- Est). Ce documentaire, qui montre un pan sentations. Penser le genre, c’est donc interro- peu connu de l’histoire contemporaine et de la ger les rapports de pouvoir entre hommes et société vietnamienne, n’avait pas encore été pro- femmes, notamment dans la division sexuelle jeté en France, même s’il a déjà tourné à Hanoï du travail. (notamment lors de l’ouverture de la Vietpride 2014) et a été sélectionné dans de nombreux Estelle Miramond a souligné qu’il s’agissait de festivals Asie du Sud-Est (Yangon, Myanmar et discuter et d’approfondir des réalités mécon- Philippines) – mais aussi ailleurs (Amsterdam, nues, mais surtout de les expliciter en se posi- Naples, États-Unis, Nairobi entre autres). tionnant contre des visions exoticisantes, folk- lorisantes et essentialisantes qui dominent les La séance s’est ensuite poursuivie par le vision- discours médiatiques et politiques sur les ques- nage du documentaire Walang Ilaw Sa Bahay tions de genre et de sexualité. Les « femmes » (Une maison sans lumière, en tagalog) ayant seraient des êtres plus naturels que d’autres, en pour objet les migrantes philippines travail- tout cas plus doux et moins enclins à la guerre, lant comme domestiques et leurs enfants. Réa- les homosexuel-le-s auraient une sexualité lisé par Justine Meignan, dans le cadre de ses « contre-nature »… Ces discours ont tendance études à l’Université Paris 8, le procédé cinéma- à prendre des formes d’autant plus caricaturales tographique choisi particulier : la réalisation de que les régions et sociétés discutées sont loin- lettres-vidéo envoyées par des migrantes philip- taines : lointaines d’un point de vue géogra- pines en France à leurs enfants aux Philippines phique, économique, social et politique. est à la fois original et émouvant et permet de mieux connaître la vie de ces familles. Après cette introduction, nous avons donc regardé les deux documentaires, qui ont en La table ronde a débuté par des questions commun d’avoir tous deux été autofinancés et posées à Justine Meignan par rapport à son qui témoignent d’un engagement réel auprès des documentaire puis quatre chercheur-se-s, qui personnes enquêtées. Le premier documentaire, ont commencé par présenter leurs travaux sur Red Over the Rainbow, de Vincent Baumont, est genre et sexualités en les mettants en perspec- consacré à la première marche des fiertés LGBT tives avec leur parcours de recherche. François (lesbian, gay, bi et trans) d’Hanoï. Le réalisa- Guillemot a présenté ses travaux sur le corps et teur, installé au Vietnam depuis 2009, a décidé les femmes durant la guerre du Viêt-Nam, en de réaliser son film en 2013, alors qu’en France particulier les bataillons féminins des Jeunesses 16
Nouvelles de l'AFRASE� de Choc. Cynthia Embido Benejo a exposé le ciation que quantité de reportages et enquêtes cas des agricultrices engagées dans le mouve- sur les femmes de cette région a pu générer, en ment politique et social aux Philippines lié à la interrogeant les conséquences de la lutte contre réforme agraire. La session s’est ensuite pour- la traite pour les migrantes laotiennes, qu’elles suivie avec Laurence Husson qui est revenue aient travaillé en Thaïlande dans l’industrie du sur son parcours de chercheuse engagée dans sexe, dans des usines ou comme travailleuses des travaux sur les femmes, le VIH et les migra- domestiques. tions, essentiellement en Indonésie et aux Phi- lippines. Elle a présenté ses travaux sur les temps Cette table ronde a été l’occasion de nombreux libres des travailleuses domestiques philippines, échanges avec les personnes venues assister à la réinsérant des formes d’agentivité dans la vie de journée et les discussions qui se sont poursui- femmes qui semblent réduites à l’esclavage. vies après la fin officielle de la journée ont mon- tré l’intérêt suscité par les thèmes abordés par la L’intervention d’Estelle Miramond sur les tra- journée. vaux qu’elle mène dans le cadre de son doctorat nous a permis de continuer à nous éloigner de Merci à tou-te-s les participant-e-s à cette l’équation femme asiatique = prostituée, asso- journée et aux personnes présentes pour les échanges ! 17
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