L'AMITIÉ Évry-Courcouronnes - ville de toutes les cultures - Evry-Courcouronnes

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L'AMITIÉ Évry-Courcouronnes - ville de toutes les cultures - Evry-Courcouronnes
Évry-Courcouronnes
 ville de toutes les cultures
            célèbre

L’AMITIÉ
JUDÉO-MUSULMANE
     DE FRANCE

                                BUS DE L’AMITIÉ
L'AMITIÉ Évry-Courcouronnes - ville de toutes les cultures - Evry-Courcouronnes
Que l’habitude ne rime jamais plus avec lassitude !
Depuis sa création, la Ville d’Évry, devenue Évry-Courcouronnes, est résolument aux côtés de l’AJMF, tout
comme elle soutient les efforts citoyens à destination d’une laïcité active, tant par l’adoption du Pacte
Républicain et Laïque, depuis 2016 déjà, que par l’attribution du prix annuel de la laïcité ou encore la création
d’un conseil local de la Laïcité.
Comment pourrait-il en être autrement pour cette Ville préfecture où se côtoient hommes et femmes de
cultures différentes, dans la paix, la cohésion, l’harmonie et le respect, où la plus grande Mosquée de France
côtoie la seule Cathédrale construite en France au XXème siècle, toutes deux tournées vers l’une des plus
grandes Pagode d’Europe.
Ces initiatives pour faire reculer les préjugés et donner de l’autre une pleine connaissance dans sa diversité
est un combat que chacune des entités de l’association de l’Amitié Judéo-Musulmane de France mène au
quotidien avec vigueur et détermination.
La parole face à l’ignorance,
La connaissance face à l’obscurantisme,
Le dialogue ciment de la tolérance,
Voilà ce qui, durant cette semaine va animer les débats, les rencontres, les visites. La pédagogie arme du
vivre ensemble, le partage des spiritualités, dans leurs expressions différentes, mais toutes tendues vers
un absolu de développement personnel dans le respect de l’Autre ; tels sont ces beaux objectifs qui seront
déclinés, expliqués, travaillés auprès de populations en attente de sérénité.
Dans l’esprit et sous le regard de la loi du 9 décembre 1905, socle de la garantie de la liberté de conscience et
de croyance, le Rabbin, l’Imam, le Prêtre et le Pasteur d’un commun élan iront mettre en œuvre ces moments
de Paix et de connaissance.
Pleine réussite donc à cette semaine de dialogue et d’échange, auprès de personnes en attente de repères et
de marques, là où se distillaient parfois encore les germes de la discorde et du rejet.

Stéphane Beaudet
Maire d’Évry-Courcouronnes

Encourager les hommes et femmes à partager leurs fois et coutumes en établissant des passerelles afin que
les religions rapprochent à travers les valeurs morales et éthiques qu’elles véhiculent, combattre ensemble
l’antisémitisme et les actes antimusulmans et transmettre aux jeunes générations l’histoire du judaïsme et
de l’islam, instaurer un dialogue fraternel entre les communautés juives et musulmanes voilà les buts fixés à
l’ALMF ou moment de sa fondation.
Mieux se connaitre pour mieux se comprendre et mieux combattre ensemble la haine qui gangrène notre
société. Depuis 2004, c’est cette noble mission que s’est fixée l’Amitié judéo-musulmane de France. Œuvrer
au rapprochement entre Juifs et Musulmans en prenant le Bus de l’Amitié qui sillonne la France tous ans ou
en participant à des rencontres, expositions et journées portes ouvertes dans les lieux de culte, démontrant
ainsi que la connaissance éloigne la violence.
Dans une société ou les divisions et les oppositions semblent être devenues la règle, l’AJMF par son action
vient nous rappeler l’impérieuse nécessité de trouver le chemin non pas du vivre ensemble mais bien du faire
ensemble pour construire ensemble une société plus fraternelle et plus respectueuse de chacun. C’est une
mission particulièrement courageuse que s’est fixée l’AJMF.
Le Crif, membre fondateur de l’AJMF avec le Consistoire et la Grande mosquée de Paris a toujours soutenu et
poursuivra son soutien à l’action courageuse de l’AJMF et de son président le Rabbin Michel Serfaty.

Francis Kalifat
Président du Crif
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L’amitié par l’image.
Avec notre soutien appuyé, l’Amitié Judéo-Musulmane de France poursuit inlassablement son travail de
reconstruction d’une» amitié historique. L’implication de l’ A.J-M.F. dans les quartiers populaires est une
stratégie courageuse et originale. Elle exige persévérance et patience tant les résultats espérés sont à l’image
de cette lente évolution des idées d’un enfant tout au long des années de son éducation. Les rencontres
de I’ A.J.M.F. avec les mères musulmanes et les cadres animateurs des maisons de quartiers autant que
celles des rabbins avec les imams, méritent notre encouragement parce qu’elles viennent en complément
à l’éducation des enfants. À présent, c’est par l’image que musulmans et juifs dans leurs environnements
traditionnels sont présentés par nos militants. Très attachée au rapprochement des musulmans et juifs,
la Grande Mosquée de Paris se réjouit de la réalisation de cette exposition sur nos deux religions. Les belles
couleurs au service de nos sources, de nos rites et de nos coutumes s’inscrivent dans cet amour de l’Islam
pour l’art, la peinture et de l’enluminure.

Chems-eddine Hafiz
Recteur de la Grande Mosquée de Paris.

Laïcité, culture et citoyenneté,
contre les extrêmismes
Au cœur du panorama social et culturel français, juifs et musulmans resteront solidaires face aux méfaits
des préjugés et de l’ignorance. La multiplication des rencontres et des activités culturelles ou religieuses
entre juifs et musulmans de France, restera la stratégie pédagogique préférée de l’A.J-M.F. Combattre
l’antisémitisme et le racisme antimusulman, se confronter aux radicaux religieux de tous bords, et en même
temps promouvoir des solidarités... fondent notre engagement et notre foi en l’avenir. Bannir l’enseignement
du mépris et de la haine, lutter contre la diffusion des « Protocoles des Sages de Sion » en milieu radical
musulman permettent de faire reculer les poncifs « juif-singe », ou du « juif sioniste » et d’autres. Méconnaître
le musulman, sa culture, ses traditions religieuses et son éducation, c’est entretenir les peurs, le mépris et la
suspicion de sa personne. Pour l’AJMF, seule la stratégie de la main tendue met en confiance ses interlocuteurs
de tous âges et de toutes origines. L’exposition « Culture en partage » vise à mettre en valeur quelques
traits communs au Judaïsme et à l’Islam. Elle présente le juif et le musulman sous des aspects quotidiens.
À l’école, à la maison, au marché, à la synagogue, à la mosquée, ... Bref, un choix d’images et de symboles qui
présentent le fait religieux et qui permettent de consolider les liens d’amitié entre juifs et musulmans. Notre
infinie reconnaissance va à la Mairie d’Évry-Courcouronnes et à son maire Stéphane Beaudet pour son
soutien. Nous renouvelons nos remerciements à Laurence Sigal, ex-directrice du Musée d’Art et d’Histoire
du Judaïsme, premier soutien au projet de l’exposition ainsi qu’à Anne Rothschild et Dorota Sniezek du MAHJ
et Ouardia Oussedik de l’Institut du Monde Arabe, les chevilles ouvrières de notre brochure.

Michel Serfaty
Président de l’A.J-M.F.

Bientôt 18 ans que l’A.J-M.F., poursuit inlassablement ses « Tours de France » et « d’Ile de France » en
vue de bâtir l’amitié entre juifs et musulmans. Lancée en 2004 sous les auspices du Consistoire de Paris,
de la Grande Mosquée de Paris et du CRIF, la courageuse et nécessaire démarche de l’AJMF favorise la
connaissance des civilisations juive et musulmane, tente d’affaiblir les barrières et l’intolérance, enfin elle
encourage le dialogue intercommunautaire tout en inscrivant les Juifs et les Musulmans et leurs cultures
respectives comme des composants positifs dans la société française.
Autant pour la lutte contre l’antisémitisme que pour la pédagogie du dialogue, l’exposition sert de support à
l’action pédagogique et citoyenne de l’AJMF. Elle permet de découvrir le terreau commun des deux religions
et leurs parentés nombreuses, sur le plan des origines, des textes et des rites. Elle s’appuie sur les réalités
courantes tels les lieux de prières, les coutumes religieuses et les rites alimentaires des deux religions.
Notre soutien à l’AJMF reste entier depuis toujours tant son travail trouve sa pleine signification aujourd’hui.
Vivre ensemble sur la terre de France incite nos deux communautés à découvrir leurs fondements communs,
leurs traditions textuelles et rituelles grâce aux traits communs qui les caractérisent. La diffusion d’une telle
brochure permettra de sensibiliser nos jeunes aux traits culturels et religieux de nos communautés.

Joël Mergui
Président du Consistoire de France et du Consistoire de Paris
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Le fondement du judaïsme,
sur lequel s’édifie la vie
religieuse, culturelle
et sociale du peuple juif,
depuis les origines,
est la Bible. Elle est
                                                          hrw†     LE JUDAÏSME

                                                                                                L’étude
                                                                                                Le mot Torah désigne l’ensemble des lois contenues dans
                                                                                                les cinq premiers livres de la Bible, soit la Genèse, l’Exode,
composée de vingt-quatre                                                                        le Lévitique, les Nombres et le Deutéronome.
                                                                                                La tradition attribue leur rédaction à Moïse qui n’aurait fait que transmettre
livres et s’organise en
                                                                                                la législation divine, d’où le statut de livre révélé, conféré à ces textes.
trois ensembles : la Torah                                                                      Par extension, les rabbins ont regroupé l’ensemble des écrits bibliques, sous le terme
(mot hébreu signifiant                                                                          de Torah. Ils distinguent la Torah écrite de la Torah orale. Cette dernière, interprétation
« enseignement ») ou le
                                                          Les enfants étudient dans l’atelier
                                                          d’un orfèvre, Yémen, 1991
                                                                                                de la loi écrite, n’est jamais achevée. Elle comporte entre autres le Talmud, une œuvre
                                                          © Maria et Pascal Maréchaux           riche d’explications et de commentaires, réunis par les autorités rabbiniques des
Humash : Pentateuque,                                                                           premiers siècles et considérés comme ayant été inclus dans la Révélation faite à Moïse
les Neviim (les prophètes),                                                                     sur le Mont Sinaï.
les Ketouvim (les Écrits                                                                        Pour un juif pratiquant, lire les Écritures, c’est interpréter. Le rapport au texte
ou les Hagiographes).                                                                           révélé ne découle donc ni de l’expérience religieuse, ni d’un attachement à des dogmes
                                                                                                mais de l’étude, à savoir une interprétation infinie, remise sans cesse en question.

                                                                                                Le garçon à l’âge de 13 ans (ou la fille à 12 ans) intègre la communauté des adultes,
                                                                                                par une cérémonie durant laquelle il est appelé à lire à haute voix la Torah devant
                                                                                                la communauté. Ensuite, il est de coutume qu’il en donne sa propre interprétation
                                                                                                en s’appuyant sur les interprétations faites avant lui.

Rouleaux de Torah, Espagne ou Empire ottoman, XVe,
peau de gazelle brune, encre noire
Copie manuscrite des cinq livres du Pentateuque
entreposée dans l’arche sainte des synagogues,
d’où elle est sortie à l’occasion de la lecture le jour
du Shabbat, les jours de fêtes, les jours de jeûne,
le premier jour du mois, ainsi que les lundi et jeudi.
Le texte est recopié par un scribe sur
des parchemins cousus ensemble ;
chacune des extrémités est fixée à un axe en bois.
Elle se déroule de droite à gauche,
l’hébreu se lisant dans ce sens, comme l’arabe

Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme,
Paris, © MAHJ

                                                                                                                        Le récit
                                                                                                                        relaté par la Torah et l’époque
                                                                                                                        du premier Temple
                                                                                                                        Après avoir raconté la création du monde et de
                                                                                                                        l’homme, les cinq livres du Pentateuque décrivent                      Lectu
                                                                                                                                                                                              pendan

                                                                                                                        l’histoire des ancêtres du peuple d’Israël,
                                                                                                                        les patriarches, Abraham, Isaac et Jacob et de leur
                                                                                                                        descendance. Abraham, désigné comme le premier
                                                                                                                        Hébreu, Ivri, parce qu’il vient d’un pays au-delà du
                                                                                                                        fleuve, découvre le monothéisme et scelle une alliance
                                                                                                                        avec Dieu, qui engagera l’histoire du peuple d’Israël.
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Abraham
                                           L’histoire d’Abraham, habitant la                                                                          il croit, malgré son grand âge, à la promesse apportée
                                           Mésopotamie (actuel Irak), contée dans                                                                     par des anges qui lui déclarent qu’il aura une postérité,
                                                                                                                                                      accepte de se séparer de sa servante Agar et d’Ismaël,
                                           la Genèse, débute par une rupture.
                                                                                                                                                      le fils qu’elle lui a donné. L’épreuve la plus tragique qu’il
                                           Descendant de Noé et fils de Térakh,
                                                                                                                                                      affronte est le sacrifice de son fils Isaac, requis par Dieu :
                                           Abraham entend une injonction :
                                                                                                                                                      « Prends donc ton fils, ton unique,
                                           «Va-t-en de ton pays, de ta patrie
                                                                                                                                                      que tu aimes, Isaac, va-t-en au pays
                                           et de la maison de ton père,
                                                                                                                                                      de Moriah, et là offre-le en holocauste sur
                                           vers le pays que je te montrerai.
                                                                                                                                                      l’une des montagnes que je t’indiquerai »
                                           Je ferai de toi une grande nation,                                                                         (Gen. XXII ; 2).
                                           je te bénirai et je grandirai ton nom ! »
                                                                                                                                                      Au dernier moment, un ange détourne le bras
                                           Cette déclaration qui contient en germe la promesse                                                        d’Abraham et lui désigne un bélier prêt à être immolé
                                           d’une terre et d’une descendance, accompagnée                                                              en remplacement. Cet épisode marque la fin du
                                           d’une bénédiction éternelle, exige le départ d’Abraham                                                     sacrifice humain. Les deux fils, Ismaël et Isaac,
                                           pour suivre un Dieu unique, encore inconnu.                                                                se retrouvent auprès de leur père, lors de sa mort.
                                           L’alliance est réaffirmée plus tard avec pour signe                                                        Ils l’enterrent aux côtés de Sarah. Isaac donnera naissance
                                           la circoncision d’Abraham et de tous les adultes                                                           à Jacob, dont naîtront douze enfants qui seront à l’origine
                                           et enfants mâles de sa tribu et de sa descendance.                                                         des douze tribus d’Israël. Ismaël, l’ancêtre des Arabes,
                                           À travers les diverses péripéties de l’histoire,                                                           engendrera également douze fils.
                                           plusieurs visages d’Abraham apparaissent. Figure                                                           En tant qu’initiateur de la croyance en un Dieu unique
                                           du recommencement, Abraham peut être à l’occasion                                                          et universel, Abraham est le père des trois monothéismes :
                                           un chef de guerre et un négociateur, dans ses démêlés                                                      le judaïsme, le christianisme et l’islam.
                                           avec les rois voisins et avec le Pharaon. Modèle de
                                           l’hospitalité et de la générosité, il accueille dans sa tente
                                           les voyageurs et essaye de sauver les habitants corrompus
                                           de Sodome et Gomorrhe. Par-dessus tout, il est le croyant                                                      Moïse
                                           qui se soumet avec une foi absolue à la parole de Dieu :                                                       L’Exode, le deuxième livre du Pentateuque,
                                                                                                                                                          raconte l’oppression d’Israël en Égypte
                                                                                                                                                          et sa libération sous la conduite de Moïse.
                                                                                                                                                          Le futur libérateur des Hébreux, devenus esclaves en
                                                                                                                                                          Égypte est « sauvé des eaux » bébé, par la fille du Pharaon.
                                                                                                                                                          Après une révélation, il affronte le Pharaon et guide
                                                                                                                                                          les Hébreux hors d’Égypte, au-delà de la mer Rouge,
                                                                                                                                                          dans le désert. Il amène le peuple à la montagne du Sinaï
                                                                                                                                                          où selon la tradition le Dieu transmet le Décalogue
                                                                                                                                                          (les Dix commandements).
                                                                                                                                                          Les chapitres suivants relatent le séjour de quarante
                                                                                                                                                          ans dans le désert ; Moïse et sa génération n’entreront
                                                                                                                                                          pas en Terre Promise. Le dernier livre, le Deutéronome,
                                                                                                                                                          contient le testament de Moïse, dans lequel il rappelle
                                                                                                                                                          les termes de l’Alliance et les fondements de la Loi ;
                                           Livre de prière, Recueil de Piyyoutim pour Rosh Haschanah et Yom Kippour, Espagne, XVe siècle,
                                           encre sur parchemin, ornementations à l’or et encre de couleur violette ou rouge sur panneaux filigranés       il se termine par la mort de Moïse qui apparaît comme
                                           Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris, © MAHJ
                                                                                                                                                          un prophète, législateur et intercesseur auprès de Dieu
                                                                                                                                                          pour son peuple. Le judaïsme, dont l’enseignement et les
                                                                                                                                                          rites s’enracinent dans le Pentateuque, est dominé par
                         Après Moïse                                                                                                                      la figure de Moïse, qui selon la tradition, a rédigé la Torah
                         La tradition biblique se                                                                                                         sous la dictée divine.
                         concrétise par le mariage d’une loi,
                         d’un peuple et d’une terre.
                         Le roi David fait de Jérusalem la capitale
                         de son royaume ; son fils le roi Salomon y
                         construit le Temple en 1010-970 avant l’ère
                         chrétienne, pour y abriter les tables de la Loi,
                         signe tangible de la présence divine parmi
                         son peuple. Durant la période du Second
                         Temple (érigé en 516 av. J.C.), le culte qui,
                         originellement reposait sur les sacrifices
                         d’animaux, se double d’un second rituel,
                         la lecture des livres du Pentateuque.
                         C’est cet ajout essentiel accompagné
                         de l’étude qui, dès l’Antiquité, va faire d’Israël
                         un peuple de lettrés et de lecteurs. Dès lors,
                         la transmission orale consignée dans le Talmud
                         dont la rédaction s’échelonne du Ier au Ve siècle,
                         devient le ressort majeur de la perpétuation
                         du judaïsme malgré un monde souvent
                         fragmenté en de multiples courants.
                         La transmission des fondements du judaïsme
                         assurera la survie du peuple juif face
                         aux innombrables avatars, dont l’un des plus
                         dramatique sera la destruction du Temple
                         de Jérusalem (en l’an 70 de notre ère),                                                                                                         L’époque talmudique
                         par les Romains.                                                                                                                                À partir de la destruction du IIe Temple,
                                                                                                                                                                         en 70 de notre ère, le judaïsme, arraché de son cadre
 Lecture de la Torah à la synagogue Yussef Abad
pendant la fête de Nouvel An (Rosh Haschanah),
                                                                                                                                                                         géographique, national et religieux, doit repenser
              Téhéran, Iran, 1999, Pierre Abensur
                                                                                                                                                                         ses repères. Les centres du judaïsme se diversifient
            Collection du Musée d’art et d’histoire
                       du Judaïsme, Paris, © MAHJ                                                                                                                        et la Babylonie est le siège des écoles dominantes ;
                                                                                                                                                                         l’enseignement des générations de rabbins et de maîtres
                                                                                                                                                                         qui s’y succèdent forge les cadres du judaïsme rabbinique
                                                                                                                                                                         qui servent de référent jusqu’à aujourd’hui. L’étude et
                                                                                                                                                                         la prière se substituent désormais au culte sacrificiel.
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L’ I S L A M

L’islam naît au VIIe siècle
de notre ère, dans                                                                                       Abraham
la péninsule arabique                                                                                    Selon la tradition, Abraham est le fondateur                                             Mosq

au carrefour de                                                                                          du monothéisme, le père des juifs, des chrétiens                                         Casab
                                                                                                                                                                                                  Tréal

l’Extrême- Orient et                                                                                     et des musulmans.                                                                        © Pho

                                                                                                         Ibrahim en arabe, serait né au alentour du XVIIIe siècle avant
du monde méditérranéen.                                                                                  notre ère en Mésopotamie. De Sarah, sa première épouse,
                                                                                                         il aurait eu un fils Isaac qui serait à l’origine du peuple juif
                                                                                                         et de Agar, l’égyptienne, il aurait eu Ismaël qui serait l’ancêtre
                                                                                                         du peuple arabe.

                    Mohammad
                    C’est un personnage historique, mais sa                          Dès 613, sa prédication est suivie par un petit groupe
                    biographie se réduit à peu de choses, si l’on                    de Mecquois, la première est Khadidja, sa femme et sa
                                                                                     confidente. Par cette prédication, Mohammad s’attire
                    se place sur un plan purement historique.
                                                                                     les foudres des riches commerçants de La Mecque,
                    La tradition musulmane situe sa naissance autour de
                                                                                     car les messages sont empreints de justice et de charité                    Mosquée des Omeyyades,
                    570 à La Mecque, dans une tribu sédentarisée, les Banu                                                                                       Damas, Syrie, Fabrice Cateloy,
                                                                                     pour les exclus de la société. Il est contraint de quitter
                    Hashim. Ses biographes musulmans se fondent sur des                                                                                          © Photothèque IMA, Paris
                                                                                     La Mecque pour Yathrib.
                    centaines de milliers de « dits » et de « faits », les hadîths
                                                                                     Cette émigration, le 16 juillet 622 de l’ère chrétienne,
                    attribués au prophète par une chaîne de transmission,
                                                                                     marque le début de l’ère musulmane ; c’est al-hijra,
                    constituée de savants en sciences religieuses.
                                                                                     d’où le mot hégire. À Yathrib, appelée depuis Médine
                    Les hadîths font état des premières visions de Mohammad,         (abréviation de « madinat al- Nabi », ville du prophète),
                    vers 610, suivies d’un appel qui inaugure la Révélation,         Mohammad devient le chef de la communauté formée
                    laquelle ne sera interrompue que par sa mort.                    de Mecquois venus avec lui, de Médinois nouvellement
                    Selon la tradition musulmane l’ange Gabriel (Jibril)             convertis à l’islam, de clans juifs, de chrétiens et d’Arabes
                    lui annonce que Dieu l’a choisi pour être son prophète           polythéistes. L’umma, ou la communauté des croyants
                    au cours de la « Nuit du destin », célébrée le 27 du mois        est en gestation.
                    de Ramadhan. L’ange revient plusieurs fois ; ses messages
                    constituent le corpus coranique. Selon la tradition,
                    le Coran n’est pas la parole de Mohammad, mais la parole
                    de Dieu, révélée à lui par l’intermédiaire de l’ange Gabriel.

         La victoire du prophète
         Les nombreuses guerres sont menées de 622 à 632,
         opposant principalement les musulmans et leurs
         alliés, aux Mecquois.
         Lors de la victoire finale en 629, la conversion des Mecquois
         à l’islam favorise et accélère la progression de cette nouvelle
         religion dans une grande partie de l’Arabie.

         Après cette conversion, le Prophète conduit le Grand Pèlerinage,
                                                                                     Hadîth, manuscrit du Maghreb, XVe siècle © Photothèque IMA, Paris
         consacrant La Mecque, ancien lieu de pèlerinage païen,
         comme premier lieu saint de l’islam. Il meurt en 632, à Médine
         et est enterré dans sa maison.
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Le Coran
                                         Selon la tradition, la collecte de la
                                         parole aurait été amorcée par le premier
                                         successeur du Prophète, Abu Bakr.
                                         Vers 650, le calife Uthman aurait imposé une
                                         deuxième recension fixant l’ordre des versets et
                                         des sourates. Vers 700, le livre, doté de voyelles
                                         et de points, aurait été imposé par le 5e calife omeyyade,
                                         Abd al- Malik.

                                         « Comme le judaïsme et le christianisme,
                                         l’islam est l’histoire d’une parole destinée
                                         à la descendance d’Adam, transmise
                                         à Abraham, mémorisée et fixée dans une
                                         écriture. Mais pour les musulmans,
                                         la parole est enfermée dans un seul livre,
     Mosquée Hassan II,
     Casablanca, Maroc
     Tréal Cécile et Ruiz Jean Michel,

     © Photothèque IMA, Paris            dans une seule langue et a été reçue dans
                                         sa version définitive par un seul homme.1 »
                                         Les autres messages auraient été distordus par
                                         leurs peuples. Si le Coran reconnaît le caractère divin
                                         des Écritures antérieures (Sourate XXI), il affirme
                                         qu’il les parachève (Sourate V). attestent d’une
                                         profonde connaissance de la Bible et des commentaires
                                         rabbiniques ainsi que du Nouveau Testament,
                                         il en récapitule l’héritage.
                                         Le mot arabe Qoran, signifie récitation.

                                         « Dans l’islam, le livre révélé est
                                                                                                                   Coran indien, XIVe siècle © Photothèque IMA, Paris
                                         d’abord prière, psalmodie, attestation.2 »
                                                                                                                   1
                                                                                                                     Nicolle Samadi, Islams, islam, CRDP de Créteil, 2003
                                         Le livre serait de toute éternité écrit en arabe par Dieu.                2
                                                                                                                     Jean-Louis Schlegel, « Lire, commenter, interpréter »,
                                         D’où la vénération portée à la lettre par les calligraphies               Le Nouvel Observateur, n°20042-20043, décembre 2003
                                                                                                                   3
                                                                                                                     Jean Grosjean, Introduction au Coran, La Pléiade, Gallimard, Paris 1986
                                         qui ornent aussi bien les livres que les murs des édifices
                                         en terre d’islam.

                                         « L’idée fondamentale de la révélation
                                         coranique est que tout vient de Dieu,
                                         en tant que créateur universel, et retourne
                                         à lui en tant que rémunérateur suprême. 3»
                                         Allah est totalement unique et absolument
                                                                                                                                                 Les cinq piliers
                                         transcendant, il est la Vérité, le Réel, le Sage, le Savant,
                                                                                                                                                 L’islam repose sur cinq prescriptions
                                         il embrasse tous les lieux, commencement et fin                                                         essentielles appelées « cinq piliers ».
                                         de toutes choses. En d’autres termes, on pourrait dire                                                  1. La profession de foi, la shahâda ou
                                         que la profession de foi « Il n’est de dieu que Dieu                                                    « témoignage » qui affirme l’unicité de Dieu.
                                         et Mohammad est son prophète » résume le message                                                        Elle consiste en une double confession : « il n’y a
                                         du Coran qui en passant par la bouche du prophète                                                       de dieu que Dieu et Mohammad est son prophète ».
                                         est devenu lumière, évidence, sagesse et direction                                                      Elle doit être prononcée lors d’une conversion,
                                         pour les hommes. En raison de la clarté et de                                                           et un musulman doit la réciter avant sa mort.
                                         l’universalité du message, de la simplicité d’une pratique
                                         accessible à tous, l’islam, porté par la conquête arabe,                                                2. La prière rituelle, salât, s’accomplit cinq
                                         va s’étendre, en un peu plus d’un siècle, de Samarcande                                                 fois par jour, elle consiste dans la récitation de
                                         en Ouzbékistan à l’Andalousie.
                                                                                                                                                 versets coraniques ponctuée par des prosternations
                                                                                                                                                 et des génuflexions.
y,

                                                                                                                                                 3. « L’aumône légale », zakât, permet
                                                                                                                                                 de purifier son argent en donnant une partie
                                                                                                                                                 aux nécessiteux. L’équivalent juif est tsedaka,
                                                                                                                                                 mot dérivant de la même racine sémitique que
                                                                                                                                                 sadaqa qui signifie aumône, charité en arabe.

                                                                                                                                                 4. Le jeûne, sawm est suivi durant tout le
                                                                                                                                                 mois lunaire du Ramadhan, par les musulmans
                                                                                                                                                 pratiquants. Il consiste à s’abstenir de toute
                                                                                                                                                 nourriture, boisson et rapports sexuels dans
                                                                                                                                                 la journée. Il permet de se recentrer sur la religion
                                                                                                                                                 et ainsi de purifier ses pensées et ses
                                                                                                                                                 comportements. C’est également l’occasion
                                                                                                                                                 de partager le sort des personnes démunies.
                                                                                                                                                 La nuit du 27e jour commémore le souvenir de la
                                                                                                                                                 révélation du Coran au Prophète.

                                                                                                                                                 5. Le pèlerinage à La Mecque, hajj,
                                                                                                                                                 est obligatoire pour tous les musulmans qui en
                                                                                                                                                 ont les moyens, au minimum une fois dans leur vie.
                                                                                                                                                 Les pèlerins portent tous le même habit blanc,
                                                                                                                                                 couleur du linceul que portent les défunts.

                                                                Majnun devant la Kaaba, Irak ou Iran XVIe siècle
                                                                © Ph. Maillard/ Photothèque IMA, Paris
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Myyjh yghnm

La circoncision
Elle trouve sa source dans l’histoire d’Abraham pour les traditions juive et musulmane.
Cette obligation découle de la Genèse. (17, 9-24)
Le petit garçon juif, huit jours après sa naissance, comme Isaac, fils d’Abraham
et de Sarah, doit être circoncis en signe de l’alliance conclue entre Dieu et son peuple.
L’acte, qui consiste à enlever le prépuce du nouveau-né, se déroule lors d’une cérémonie
où sont présents dix hommes adultes. Cet acte est exécuté par un Mohel,
personne spécialisée dans la réalisation de ce rite.
                                                                                                                                    Marco Marcouola, Une circoncision, Venise, Italie, vers 1780

« La circoncision enlève une partie de l’homme pour qu’il fasse                                                                     Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris, © MAHJ

l’expérience du manque. »
Le fils d’Abraham, Ismaël, ancêtre des musulmans, fut circoncis le même jour
que son père. Il avait 13 ans.

Mariage juif, Téhéran, Iran, septembre 1999, Pierre Abensur,
Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris, © MAHJ
                                                                                                                                                                        Cimetière juif près du mausolée
                                                                                                                                                                        Sarah Batasher, Ispahan, Iran,

                                                                     Le deuil
                                                                                                                                                                        septembre 1999, Pierre Abensur
                                                                                                                                                                        Collection du Musée d’art
                                                                                                                                                                        et d’histoire du Judaïsme, Paris,
                                                                                                                                                                        © MAHJ
                                                                     Juifs comme musulmans couchent leur mort dans un linceul blanc
                                                                     et enterrent à même la terre, le plus rapidement possible,
                                                                     dans les pays où la loi ne l’interdit pas. Sont également proscrits
                                                                     l’incinération ou l’embaumement et surtout toutes les marques de richesse,
                                                                     car tous se retrouvent égaux devant Dieu.
                                                                     Les juifs tournent la tête du mort vers Jérusalem. La cérémonie mortuaire
                                                                     s’achève sur le Kaddish, récité par les personnes endeuillées.
                                                                     Cette prière est une « sanctification du nom de Dieu ».

Le mariage
Le mariage juif est célébré en présence de deux témoins.
Les mariés sont réunis sous un dais nuptial, la houppa,
symbolisant le nouveau foyer du couple.
Le mariage est scellé par la lecture de la Ketoubbah,
contrat de mariage, un acte juridique écrit en araméen,
signé par les deux partis devant témoins et remis à la mariée.
En cas de divorce, il garantit les droits de la femme.
La cérémonie se conclut par le bris d’un verre,
geste symbolique, exécuté par le marié en souvenir
de la destruction du Temple.
Le célibat est mal vu par les juifs comme par les musulmans.
L’homme doit accomplir son devoir de procréation.
Dans le Maghreb, le mariage est précédé par un rituel
commun aux deux traditions ; Laïlat al henne, ou nuit
du henné, destiné à assurer au couple abondance, fertilité.
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La circoncision
                                                                                               Elle trouve sa source dans l’histoire d’Abraham
                                                                                               pour les deux traditions.
                                                                                               Cette obligation découle de la Genèse (17, 9-24).
                                                                                               Le fils d’Abraham, Ismaël, ancêtre des musulmans,
                                                                                               fut circoncis le même jour que son père ; il était âgé de
                                                                                               treize ans, âge auquel les garçons musulmans devraient
                                                                                               se faire circoncire (dans les faits, ils sont circoncis
                                                                                               beaucoup plus jeunes). Bien qu’aucun texte coranique
                                                                                               ne la prescrive, elle est pratiquée systématiquement.

                    Le mariage
                    Le mariage musulman consiste en un contrat conclu devant
                    deux témoins, en présence d’un juge, qadi, ou d’une autorité                                                 Enfants en habits de fête pour une circoncision traditionnelle,
                                                                                                                                 Ghadamès Libye, Pascal Meunier © Photothèque IMA, Paris
                    juridique, après récitation de versets coraniques.
                    La Sourate IV, 3, autorise le mariage avec plusieurs femmes
                    à condition de pouvoir subvenir à leurs besoins et d’être juste.
                    Le célibat est mal vu par les musulmans comme par les juifs.

mausolée
 , Iran,
 bensur

 Paris,

                                                                                       Le deuil
                                                                                       Les musulmans comme les juifs couchent leur mort dans un linceul
                                                                                       blanc et l’enterrent à même la terre, le plus rapidement possible,
                                                                                       la tête orientée vers la Mecque pour les musulmans. Sont également
                                                                                       proscrits l’incinération ou l’embaumement et surtout toutes les marques
                                                                                       de richesse, car tous se retrouvent égaux devant Dieu.
                 Cimetière chiite Tyr (Sour), Liban
           Houda Kassatly, © Photothèque IMA, Paris
L'AMITIÉ Évry-Courcouronnes - ville de toutes les cultures - Evry-Courcouronnes
tsnÈh-ty◊
                La prière                                                                                                                                                                L
                Elle est d’abord communautaire.
                Une présence de dix hommes est nécessaire,
                                                                                                                           L’Arche                                                       La
                                                                                                                           Elle comporte, généralement                                   de
                pour le déroulement d’un office,                                                                           un rideau brodé, parokhet,                                    ne
                mais il peut se célébrer n’importe où,                                                                     sur le devant ou à l’intérieur.                               da
                la synagogue servant à la fois de lieu d’étude,                                                            Il rappelle le rideau qui                                     ma
                de rassemblement communautaire, de prière,                                                                 dans le Temple séparait
                et d’abri pour les voyageurs et les indigents.                                                             le Lieu saint du Saint des                                    Av
                                                                                                                           Saints. Au centre de la                                       da
                                                                                                                           synagogue, se trouve la bima,                                 àd
                                                                                                                           un pupitre de lecture placé                                   ou
                                                                                                                           sur une estrade.                                              se
                                                                                                                           Rideau d’Arche Sainte, Parokhet, Empire Ottoman,
                                                                                                                                                                                         Ce
                                                                                                                           XVIIIe siècle, soie, lin, broderie de fil d’or, d’argent
                                                                                                                           et cannetilles.                                               d’a
                                                                                                                           Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris,
                                                                                                                           © MAHJ
                                                                                                                                                                                         est
                                                                                                                                                                                         et
                                                                                                                                                                                         éte
                                                                                                                                                                                         la
                                                                                                                                                                                         pa
                                                                                                                                                                                         au

                                                                                                                                                                                         En
                                                                                                                                                                                         êtr
                                                                                                                                                                                         de
                                                                                                                                                                                         pri
                                                                                                                                                                                         pri
                                                                                                                                                                                         de
                                                                                                                                                                                         on
                                                                                                                                                                                         sou
                                                                                                                                                                                         po
                                                                                                                                                                                         tou
                                                                                                                                                                                         la

Synagogue de Constantine, Sanya, Algérie, 1841

                                                                     La Torah
Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris, © MAHJ

                                                                     Dans la synagogue, traditionnellement les
                                                                     hommes et les femmes se couvrent la tête.
                                                                     Pendant l’office, on prie debout ou assis sur des sièges.
                                                                     La Torah est lue.
                                                                     Le « Shema Israël », « Écoute Israël » constitue, avec la Amidah
                                                                     (les dix-huit bénédictions), le noyau central des prières
                                                                     quotidiennes. Cette profession de foi affirme la reconnaissance
                                                                     d’un Dieu unique, transcendant, qui s’est révélé dans l’histoire.

                                                                     « Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu,
                                                                     le Seigneur est Un » (Dt VI, 4)
                                                                     Tout juif pratiquant la récite le matin et le soir, et avant sa mort.

                                                                                 Cérémonie de Yom Kippour dans la synagogue familiale de Mollah
                                                                                 Davoud, dans le quartier de Jambore, Ispahan,
La prière                                                                                                                               Prière dans le désert, © C. Brahimi

La prière a lieu à des moments précis
de la journée : à l’aube, avant que le soleil
ne se lève : fajr ; à midi après le zénith : zuhr ;
dans l’après-midi : ‘asr ; au coucher du soleil :
maghrib ; et dans la nuit : ‘ishâ.

Avant de prier, le croyant fait ses ablutions
dans le but de se purifier. S’il n’a pas d’eau
à disposition, il peut se purifier avec du sable
ou une pierre. Ces cinq prières quotidiennes
se font en direction de La Mecque.
Cette orientation rappelle que,
d’après la tradition musulmane, La Mecque
est la ville que Dieu choisit pour Abraham
et son fils Ismaël afin qu’ils aient une demeure
éternelle (la Kaaba). Quotidiennement
la prière peut-être faite individuellement,
partout, dans un espace délimité et propre
aux heures prévues.

En cas d’empêchement, les prières peuvent

                                                           La mosquée
être regroupées et faites à un moment
de disponibilité. En cas de maladie, on peut
prier intérieurement. En revanche, la grande               La mosquée est à la fois un lieu de rassemblement
prière du vendredi midi ainsi que celles                   des fidèles, espace de prière, centre d’enseignement,
de grandes fêtes religieuses et celle des morts
ont lieu à la mosquée, en communauté,
                                                           abri pour les voyageurs et les indigents.
sous la direction d’un imam ; il en est de même            L’organisation interne de la mosquée répond à l’exigence de la prière.
pour les prières Tarâwih qui ont lieu                      Le mihrab, une niche vide, qui détermine la direction des orants, est orienté vers
tous les soirs du mois de ramadhan après                   La Mecque, la qibla. Les fidèles se rangent en lignes parallèles au mur de la qibla,
la rupture du jeun.                                        récitent des versets coraniques et répètent à la suite de l’imam, debout devant
                                                           le mihrab, une série de gestes qui constituent la prière et dont l’un des principaux
                                                           est la prosternation, front contre terre. Ce rituel explique l’absence de meubles.
                                                           En effet mis à part les tapis qui recouvrent le sol, le seul meuble de la mosquée,
                                                           est le minbar, chaire d’où l’imam prononce le prône du vendredi midi, il est situé
                                                           à droite du mihrab.
                                                           À l’entrée de la mosquée, on se déchausse. Des ablutions sont nécessaires
                                                           pour y accéder.

    Mihrab et minbar de la mosquée Gurgi, Tripoli Libye,
    Pascal Meunier © Photothèque IMA, Paris
r ©È
                                                                  La pratique
                                                                  est une mise en œuvre de la Torah,
                                                                  qui joue un rôle essentiel dans le judaïsme.               Casher                                                        Mezzés l

                                                                  Elle régule et encadre l’existence du pratiquant en        Le Lévitique et le Deutéronome prescrivent
                                                                  toutes circonstances. Les prescriptions sont au nombre     des interdits alimentaires précis.
                                                                  de 613 mitsvot, commandements positifs et négatifs.        Ainsi, la nourriture doit être casher, c’est-à-dire
                                                                  Elles couvrent toute la vie individuelle et collective,    « propre, convenable ». Il existe des animaux interdits
                                                                  religieuse et civile. Leur observance méticuleuse est      et permis. Il est interdit de consommer viandes et produits
Petit déjeuner de Shabbat dans la famille
d’un commerçant, Ispahan, Iran, septembre 1999,
                                                                  un garant de la cohésion et la perpétuation du groupe.     lactés ensemble en référence au commandement :
Pierre Abensur
                                                                  Tout écart est perçu non seulement comme une faute
Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme,                                                                         « tu ne cuiras pas le chevreau dans le lait
Paris, © MAHJ                                                     grave, mais aussi comme une menace pour soi,
                                                                  pour le groupe et pour l’univers entier.                   de sa mère ».
                                                                  Les commandements dont la circoncision, la célébration     Les conditions d’abattage sont d’une grande importance
                                                                  du Shabbat et le respect de la casherout (interdits        et sont strictement réglementées. Seule une personne
                                                                  alimentaires) ont été pendant longtemps des signes         habilitée peut abattre les animaux destinés à la
                                                                  distinctifs de l’identité juive. La casherout désigne de   consommation. Celle-ci peut repérer un animal malade
                                                                  manière générique toutes les lois alimentaires juives.     impropre à la consommation et connaît parfaitement
                                                                                                                             les lois d’abattage. La saignée provoque la mort
                                                                                                                             instantanée de l’animal. Il lui fait également perdre
                                                                                                                             un maximum de sang afin d’éviter la consommation
                                                                                                                             de ce fluide qui représente symboliquement la vie
                                                                                                                             et l’âme de l’être vivant.
                                                                                                                             Durant les huit jours de la fête de Pessah (Pâque),
                                                                                                                             en souvenir de la précipitation avec laquelle les
                                                                                                                             Hébreux sortirent d’Égypte et ne purent faire
                                                                                                                             lever la pâte, les juifs ne mangent aucun aliment qui
                                                                                                                             serait susceptible de contenir de la levure (Hametz)
                                                                                                                             et d’avoir été en contact avec.

                             Paris, 2005, Didier Ben Loulou
                             Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris, © MAHJ
Fête de l’Aïd, sacrifice du mouton, © Michel Lemoine

                                    Les interdits
                                    alimentaires
                                    L’islam interdit la consommation des boissons alcoolisées.
                                    Il est aussi très rigoureux sur la consommation de la
                                    viande ; il reprend une partie des interdits de la Torah tout
                                    en les simplifiant.

                                    « les animaux morts, le sang, la chair du
                                    porc, tout ce qui a été tué sous l’invocation
                                    d’un autre nom que celui de Dieu, les
                                    animaux assommés, tués ; ceux qui ont été
Mezzés libanais © Thierry Rambaud   entamés par une bête féroce […], ce qui
                                    a été immolé à l’autel des idoles, tout cela
                                    vous est défendu » (Sourate V, 4.).
L’activité cultures en partage
                                                                     au MAHJ et à l’IMA
                                                                     La main est l’un des symboles les plus   Après avoir découvert, non sans
                                                                     anciens et l’un des plus universaux.     un certain étonnement, la proximité
                                                                     Connue depuis l’Antiquité, on la         des traditions qui relient juifs et
                                                                     trouve autour de la Méditerranée,        musulmans à l’IMA et au MAHJ,
                                                                     chez les Cananéens, les Phéniciens,      les jeunes réalisent sur du métal
                                                                     les Juifs et les Berbères et dans        repoussé une Hamsa, un symbole
                                                                     l’ensemble du monde islamique.           fort partagé par les juifs et les
                                                                     En dessinant la main, l’homme se         musulmans. Les jeunes tracent
                                                                     met sous la protection de Dieu.          le contour de leur propre main sur
                                                                     Chez les mystiques, elle symbolise       le métal qu’ils décorent de multiples
Atelier au MAHJ, André Lejarre,
Collection du Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Paris, © MAHJ
                                                                     le manteau protecteur du Prophète        motifs et l’emportent chez eux.
                                                                     qui le couvrait lui, sa fille Fatima,
                                                                     son gendre Ali, ses deux
                                                                     petits-fils (les cinq premiers de
Cette exposition a été conçue par
                                                                     la lignée). Lorsqu’elle est présentée,
les services pédagogiques de l’Institut
du monde arabe et du Musée d’art et
                                                                     l’index tendu ou réduite au seul
d’histoire du Judaïsme, avec l’association
Amitié Judéo-Musulmane de France.                                    médius, la main suggère une idée
conception graphique :
Nous Travaillons Ensemble 07                                         de fécondité.
Programme de la semaine de clôture AJMF 2021
      Découverte des Maisons de quartiers
            d’Évry-Courcouronnes
Dans le cadre de la formation des stagiaires de l’AJMF, les jeunes découvriront le fonctionnement et
les activités des maisons de quartier d’Évry-Courcouronnes.

Lundi 13 décembre
10h - 12h : Visite de la Maison de quartier Bois Sauvage, rencontre avec le directeur

Mardi 14 décembre
Matin :      - Visite de la Maison de quartier Jacques Prévert aux Pyramides
             - Visite de la Maison de quartier des Champs-Élysées
Après-Midi : - Visite de la Maison de quartier du Chantier du Coq

Mercredi 15 décembre
Matin :      Maison de quartier des Aunettes : comment organiser des activités ?
Après-Midi : Maison de quartier centre-ville : découverte des activités

Jeudi 16 décembre
Matin :      Visite de la Maison de quartier Évry-Sud
Après-midi : Rencontre avec la direction de la Maison de quartier Évry-Sud
20h :        Soirée-débat : « Le combat des religions contre les extrêmes » - Salle Bexley (rue Montespan)

Vendredi 17 décembre
De 10h à 17h : Sit-in, présentation du « Bus de l’Amitié » et des expositions de l’AJMF, promotion des
activités de l’association, distribution de tracts et plaquettes.
Centre commercial Évry 2, place de l’Agora
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