" L'atelier du pêcheur " - Intégrateur de solutions pour la pêche côtière à Wallis et Futuna
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Le projet régional océanien des territoires pour la gestion durable des 2018 entre l’Union européenne, la CPS et le PROE. La mise en œuvre du projet est écosystèmes, PROTEGE, est un projet intégré qui vise à réduire la vulnérabilité des prévue sur 4 ans. écosystèmes face aux impacts du changement climatique en accroissant les capacités d’adaptation et la résilience. Il cible des activités de gestion, de conservation et d’utilisation durables de la diversité biologique et de ses éléments en y associant la ressource en eau. Il est financé par le 11 ème Fonds européen de Ce rapport est cité comme suit : développement (FED) au bénéfice des territoires de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française, de Pitcairn et de Wallis et Futuna. (2021), « L’atelier du pêcheur » - note de cadrage L’objectif général du projet est de construire un développement durable et Cette publication a été produite avec le soutien financier de l’Union résilient des économies des pays et territoires d’Outre-mer (PTOM) face au européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité de Baptiste Jaugeon changement climatique en s’appuyant sur la biodiversité et les ressources et ne reflète pas nécessairement les opinions de l’Union européenne. naturelles renouvelables. Le premier objectif spécifique vise à renforcer la durabilité, l’adaptation au changement climatique et l’autonomie des principales filières du secteur primaire. Il est décliné en deux thèmes : 1. Thème 1 : la transition agro-écologique est opérée pour une agriculture, notamment biologique, adaptée au changement climatique et respectueuse de la biodiversité ; les ressources forestières sont gérées de manière intégrée et durable. 2. Thème 2 : les ressources récifo-lagonaires et l'aquaculture sont gérées de manière durable, intégrée et adaptée aux économies insulaires et au changement climatique. Le second objectif spécifique veut renforcer la sécurité des services écosystémiques en préservant la ressource en eau et la biodiversité. Il se décline également en 2 thèmes : 3. Thème 3 : l'eau est gérée de manière intégrée et adaptée au changement climatique 4. Thème 4 : les espèces exotiques envahissantes sont gérées pour renforcer la protection, la résilience et la restauration des services écosystémiques et de la biodiversité terrestre. La gestion du projet a été confiée à la Communauté du Pacifique (CPS) pour les thèmes 1, 2 et 3 et au programme régional océanien pour l’environnement (PROE) pour le thème 4, par le biais d’une convention de délégation signée le 26 octobre 2
1. L’atelier du pêcheur en bref .............................................................. 4 1.1. Pourquoi ce projet ? 4 1.2. De quoi s'agit-il ? 4 1.3. Que contient le projet ? 4 2. Difficultés rencontrées et pistes d’action ............................................ 5 2.1. La pêche à Wallis et Futuna, une activité communautaire parmi d’autres. 5 2.2. Entreprenariat à Wallis et Futuna 5 2.3. Les failles de l’administration du secteur 5 2.4. Des pistes durables pour un développement raisonnable 6 3. Logique d’intervention ..................................................................... 7 3.1. Objectif global : 7 3.2. Objectifs spécifiques : 7 3.3. Résultats attendus : 7 3.4. Activités 7 3.5. Périmètre du projet 8 4. Mise en œuvre détaillée ................................................................... 9 4.1. Etude de faisabilité 9 4.2. Mise en œuvre des activités des ateliers du pêcheurs : 9 4.3. Communication 10 5. Planification ................................................................................. 11 5.1. Macro-planning 11 5.2. Planning détaillé 11 5.3. Les ressources 11 6. Evaluation des risques ................................................................... 12 3
1. L’atelier du pêcheur en bref La deuxième phase du projet concernera la mise en œuvre, l’achat du matériel et l’animation des missions de la structure. L’atelier du pêcheur sera également le 1.1. Pourquoi ce projet ? point focal pour l’observatoire des pêches et le projet de gestion durable des ressources côtières. En dépit des changements passés et récents, l’état de la pêche sur le territoire témoigne d’un certain décalage entre les politiques publiques mises en œuvre et -- les résultats obtenus. On ne compte plus le nombre de bateaux financés qui n’ont pas eu d’activité significative ou encore les initiatives de groupements de pêcheurs Changer de cap pour fournir un appui durable aux pêcheurs de Wallis et Futuna qui ne se sont pas maintenues. pour un avenir désirable ! En accord avec le Plan Pluriannuel De Développement Durable du Secteur Primaire (PPDDSP) 2018-2030, la feuille de route fixée par les élus de l’Assemblée Territoriale, la Direction des Services de l’Agriculture de la Forêt et de la Pêche de Wallis et Futuna (DSA) souhaite aujourd’hui rechercher des solutions d’appui à l’activité de pêche qui puissent permettre l’émergence de projets pérennes. Dans ce cadre et avec l’appui du programme européen PROTEGE, le service de la pêche lance « l’atelier du pêcheur ». 1.2. De quoi s'agit-il ? « L’atelier du pêcheur » est un projet qui vise à créer des lieux de regroupement de services à destination des pêcheurs de Wallis et de Futuna dans un objectif d’augmenter la durabilité de l’activité de pêche sur le territoire, de favoriser la mise en réseau des pêcheurs et de renforcer la collaboration entre les pêcheurs et le service de la pêche. L’atelier du pêcheur c’est avant tout l’animation d’un réseau de pêcheurs, un soutien matériel et logistique à l’activité de pêche et un accompagnement pour renforcer la durabilité économique, sociale, environnementale et culturelle de la pêche sur le territoire. 1.3. Que contient le projet ? La première phase du projet consiste à évaluer la faisabilité du projet et permettra de mieux définir les besoins des acteurs locaux, évaluer les risques et proposer un mode de gouvernance adapté. Le champ d’action de l’atelier du pêcheur pourra par exemple concerner la réparation des bateaux et du matériel, la sécurité en mer, l’amélioration des pratiques de pêche ainsi que la valorisation des produits de la mer. 4
2. Difficultés rencontrées et pistes d’action population mais cette transition se heurte au système traditionnel de partage des richesses. Afin de ne pas reproduire les erreurs du passé il convient d’analyser les obstacles En effet les hommes et les femmes de Wallis et Futuna sont tous impliqués dans auxquels les projets de pêche sont confrontés. des circuits de dons formels et informels qui constituent les fondements de la vie 2.1. La pêche à Wallis et Futuna, une activité communautaire parmi coutumière du territoire (Van Der Grijp, 2008). Les relations économiques ne sont d’autres. pas socialement désencastrées comme ça peut être le cas dans une économie de marché occidentale (Van Der Grijp, 2006). En d’autres mots, pour les pêcheurs qui L’acte de pêche comme il est conçu par les sociétés de Wallis et Futuna demeure ne peuvent s’extraire des valeurs de partage et de vie communautaire, il leur est en profond décalage avec la représentation occidentale que l’on peut avoir de la difficile de réaliser suffisamment de profits pour rester intégrés dans la vie pêche. En effet la pêche à Wallis et Futuna est une activité parmi d’autres, coutumière tout en assurant la pérennité de leur activité. pratiquée par une grande partie de la population qui permet de subvenir aux besoins essentiels. Au dernier recensement général agricole de 2014, 29 % des Les quelques pêcheurs qui ont pu démontrer une capacité d’autofinancement sont ménages à Wallis (395) et 40 % à Futuna (263) déclaraient pêcher et plus de 80 % souvent des pêcheurs qui avaient une autre activité rémunératrice par ailleurs ou de la production était destinée à la consommation familiale et aux échanges qui ont su s’astreindre moralement de la coutume. coutumiers. S’il ne s’agit pas ici de débattre du système le plus adapté, il apparait que les De ce fait la grande partie de l’activité de pêche sur le territoire ne répond pas à valeurs de la vie traditionnelles à Wallis et Futuna sont difficilement compatibles une logique commerciale et doit plutôt être abordée sous l’angle du maintien de avec l’établissement d’une filière économique pérenne. l’activité, de l’autosubsistance et de la vie communautaire. 2.3. Des orientations peu réalistes et un accompagnement insuffisant Les implications en termes de développement d’un secteur formel de la pêche Pendant longtemps la politique de développement du secteur de la pêche à Wallis sont nombreuses : et Futuna a eu l’ambition d’un développement économique de la filière à l’image - La majeure partie de la population pêche pour subvenir à ses besoins et des pêcheries « modernes » sans prendre en compte les représentations locales ne souhaite pas s’insérer dans un circuit d’achat et de vente et ainsi du travail et l’importance de la vie communautaire. Les gestionnaires, par le passé, permettre le développement d’une filière économique ; anticipaient une évolution rapide vers une économie de marché (Blanchet, 2006), - La majorité des pêcheurs ne peut et ne souhaite pas se consacrer à une mais ils ont sous-estimé la force et l’importance de la coutume et des traditions à activité de pêche à plein temps car ils ont d’autres activités par ailleurs ; Wallis et Futuna. - Le système de partage des richesses lié à la vie communautaire limite la Il est difficile aujourd’hui de savoir si les aides attribuées au secteur ont permis capacité des individus à s’insérer dans une logique d’entreprenariat. une réelle création de richesse ou a contrario ont favorisé une culture de 2.2. Entreprenariat à Wallis et Futuna l’assistanat défavorable à l’esprit d’initiative et d’entreprenariat. Une grande part des pêcheurs les plus actifs n’ont probablement pas bénéficié des aides attribuées. Vendre a longtemps été considéré comme un signe de pauvreté et acheter un En effet s’équiper et acheter une embarcation, même si elle est subventionnée à signe de paresse. Un homme wallisien doit élever ses propres cochons, cultiver ses hauteur de 80 %, n’est pas à la portée de ceux qui n’ont pas de revenus monétaires propres taros et ignames, et attraper ses propres poissons (Van Der Grijp, 2008). et qui vivent pourtant d’une activité de pêche régulière. Ainsi, un certain nombre Une des actions de la politique de développement de la pêche sur le territoire a d’embarcations financées par le service de la pêche ne sont pas ou très peu été de banaliser la vente des produits de la mer (Blanchet, 2006). Aujourd’hui vendre son poisson et vivre (au sens économique) de la pêche est reconnu par la 5
utilisées pour la pêche, leurs acheteurs se situant généralement dans la catégorie Ainsi l’atelier a également pour vocation de rechercher des pistes de la plus aisée de la population (Blanchet, 2001; Faure et Manufekai, 2021). développement et d’expérimenter des solutions d’appui à la filière. A cela s’ajoute le manque de présence des agents du service de la pêche sur le terrain, à la fois pour évaluer les capacités des porteurs de projets et les accompagner pour consolider leur activité ou mettre en place des mesures contraignantes dans le cas d’une activité non significative (Blanchet, 2001). Ce manque de présence est également à mettre en lumière avec un nombre réduit d’agents au service de la pêche. Ces années ont rendu la situation d’autant plus délicate qu’il est devenu difficile de proposer de nouvelles pistes de développement sans créer de frustration chez les pêcheurs habitués à un fort accompagnement financier. 2.4. Des pistes durables pour un développement raisonnable Des obstacles rencontrés par la filière nous pouvons évoquer 4 pistes pour un développement raisonnable et réaliste de la pêche à Wallis et Futuna : - Améliorer l’appui financier donné à l’acquisition et à l’entretien d’embarcations et mettre en place des mesures visant à responsabiliser les porteurs de projet ; - S’appuyer sur des « pêcheurs pilotes » revenus de métropole, Nouméa ou Tahiti qui ont une bonne connaissance du secteur de la pêche commerciale et de l’économie de marché ; - Offrir un appui technique aux pêcheurs tout au long de leur activité (stratégies de pêche, entretien du matériel, comptabilité, sécurité en mer, vente et valorisation du poisson) et attribuer les ressources humaines nécessaires ; - Promouvoir une pêche vivrière responsable à tous les niveaux et maintenir l’activité sur le territoire. Le faire en plus étroite coopération avec les pêcheurs et les coutumiers et en s’assurant d’un réel soutien des élus. 6
3. Logique d’intervention Quantité de produits de la mer locaux vendu/Quantité de Budget total :13 117 058 F CFP financé dans le cadre du projet PROTEGE produits de la mer importés RA 3 La qualité de vie et la sécurité des Nombre de pêcheurs équipés 3.1. Objectif global : pêcheurs est améliorée ; de kits de sécurité ; Nombre de formations à la sécurité en mer Fournir un large panel d’activités, de services et d’outils pour soutenir une dispensées et nombre de exploitation durable des ressources et le maintien de la pêche sur le territoire ; participants ; Nombre de 3.2. Objectifs spécifiques : pêcheurs inscrits à la CPS Existence d‘un fonds de • Accompagner et former les pêcheurs dans une démarche d’amélioration secours ; de la durabilité de leur pratique (durabilité environnementale, RA 4 Les pêcheurs sont rendus acteurs du Nombre de réunions et nombre économique et sociale) développement de la filière et le secteur de de pêcheurs présents aux • Améliorer les pratiques d’hygiène et de conservation des produits de la la pêche est rendu plus visible à l’échelle du réunions. mer territoire. Part du budget du Territoire • Augmenter l’offre en produit de la mer dédié à la pêche côtière 3.3. Résultats attendus : 3.4. Activités Résultat attendu Indicateur RA 1 Activité 1.1 - Former et accompagner les pêcheurs à l’entretiens du RA 1 Les projets de pêches sont rendus plus Retour sur investissement ((gain matériel (navires, moteurs, engins de pêche.) ; durables ; de l'investissement – coût de Action 1.1.1 - Formation à l’entretiens des moteurs l'investissement) / coût de Action 1.1.2 - Formation aux réparations des coques (aluminium et composites) l'investissement) des projets de Action 1.1.3 - Formation à la réparation des filets de pêche pêche (économique) Action 1.1.4 - Mise à disposition de matériel (poste à souder, outils, treuil…) Nombre de pêcheurs RA 1 Activité 1.2 - Améliorer les pratiques de pêche : professionnels et non Action 1.2.1 - Former à la chasse sous-marine responsable, former à l’utilisation professionnels (social) responsable des filets, former à la biologie et l’écologie des espèces pêchées. Moyenne d’âge des pêcheurs en RA 2 Activité 2.1 - Favoriser la mise en marché des produits de la mer pour baisse mieux répondre à la demande locale ; RA 2 L’autonomie alimentaire du Territoire Qté de glace vendue ; Qté de Action 2.1.1 - Mise en place d’un réseau de commerçants et publicité sur la est augmentée par un meilleur produits de la mer stockés dans vente de poissons. approvisionnement en produits de la mer et les chambres froides Action 2.1.2 - Mise en place de ventes régulières « au cul du bateau » lors des les produits de la mer commercialisés voient Quantité et valeurs des produits marchés de la CCIMA. leur qualité améliorée ; de la mer locaux commercialisés Action 2.1.3 - Mise en place d’une camionnette pour la vente ambulante. ou Part de produits de la mer RA 2 Activité 2.2 - Améliorer les pratiques d’hygiène et de conservation par la locaux consommés mise à disposition de glace et d’espaces de stockages ; Mise en service d’une machine à glace dans les locaux du service de la pêche à Wallis et Futuna. 7
Action 2.2.1 - Achat d’une machine à glace et de deux chambre froides solaires (Analyse des besoins, analyse de la profitabilité, modalités de mise à disposition…) RA 3 Activité 3.1 - Améliorer la sécurité en mer : Action 3.1.1 - Promouvoir l’utilisation de kit de sécurité à bord des bateaux. Action 3.1.2 - Formation à la sécurité en mer, aux premiers secours. Action 3.1.3 - Formation à l’utilisation des « grab-bag » Action 3.1.4 - Achat de matériel de sécurité RA 4 Activité 4.1 Mobiliser et fédérer les pêcheurs dans une activité commune et dans leur propre intérêt ; Action 4.1.1 - Mise en place du comité technique halieutique Action 4.1.2 - Réunion hebdomadaires des pêcheurs, le lundi matin pour le café et pour la remise des fiches de pêche Action 4.1.3 - Réunions thématiques sur les besoins en formation, l’organisation des forums de la pêche 3.5. Périmètre du projet L’atelier du pêcheur sera déployé à Wallis et à Futuna et concernera principalement le segment de la pêche artisanale côtière. L’atelier du pêcheur sera ouvert à l’ensemble des personnes ayant une activité de pêche régulière. Des critères d’adhésion pourront être proposés. 8
4. Mise en œuvre détaillée En parallèle le service de la pêche et l’équipe du projet PROTEGE organiseront des sessions de partage d’expérience avec les partenaires régionaux sur des 4.1. Etude de faisabilité expériences similaires au projet d’atelier du pêcheur : L’étude s’attèlera à évaluer la faisabilité du concept d’atelier du pêcheur à Wallis - Discussions avec les pêcheurs d’Ouvéa et Futuna et à en délimiter le périmètre (définition et priorisation des services - Gestion des chambres froides et machines à glace en PF rendus, public et conditions d’accès) et les modalités de mise en œuvre. Tout au long du processus, le contractant devra veiller à l’engagement d’un 4.1.1. Comment va se dérouler l’étude de faisabilité ? processus de consultation inclusif auprès des pêcheurs, des chefferies, des élus et Sur la base des informations compilées dans cette note de cadrage, le service de des services techniques en charge de la pêche et du développement économique. la pêche missionnera un consortium d’experts chargés : - De compléter éventuellement d’autres retours d’expérience (dans des domaines autres que la pêche par exemple) Le contractant devra également proposer un plan de communication adapté au projet d’atelier du pêcheur. - De porter une analyse critique sur le projet d’atelier tel que décrit dans la note. Cette critique imprégnée du contexte socio-culturel et économique L’ensemble de la mission pourra être réalisée entièrement en à distance. de Wallis et Futuna portera sur les missions, la logique d’intervention (Objectifs, RA, Activités), mode opératoire, proposition budgétaire… • Livrables attendus : o L’étude de faisabilité - D’analyser les besoins des acteurs cibles (les pêcheurs professionnels et o La note de cadrage finalisée comprenant une planification vivriers) par une séance de travail sur le format world café auprès des détaillée de la mise en œuvre du projet principaux acteurs 4.2. Mise en œuvre des activités des ateliers du pêcheur : - D’en extraire et prioriser les services rendus, le périmètre et le cœur d’action de l’atelier Les activités mises en œuvre dans le cadre des ateliers du pêcheur seront priorisées et budgétisée au cours de l’étude de faisabilité. D’autres sources de - D’évaluer les risques, dont l’acceptation du projet et la volonté financement pourront être mobilisées. d’engagement (ou la motivation) des parties prenantes, par une enquête d ’utilité auprès des pêcheurs, des coutumiers, des élus et de Budget total estimé pour réaliser l’ensemble des activités proposées : 7 370 000 F l’administration CFP par an - De proposer une forme juridique et d’évaluer le degré de contrôle Temps RH : 206 jours par an nécessaire par la puissance publique Budget disponible sur PROTEGE : 10 117 058 F CFP Le prestataire devra recommander des pistes très concrètes de construction et de développement de l’atelier du pêcheur ainsi que les moyens techniques, humains Activité ETP Budget et financiers à y associer. RA 1 Activité 1.1 - Former et accompagner les pêcheurs à 20 2 000 l’entretiens du matériel (navires, moteurs, engins de 000 Le prestataire devra suivre les consultations auprès des acteurs et assister le pêche.) ; service de la pêche dans sa planification pour évaluer les besoins, l’acceptation du Action 1.1.1 - Formation à l’entretiens des moteurs projet et la motivation des acteurs. 9
Action 1.1.2 - Formation aux réparations des coques Action 4.1.3 - Réunions thématiques sur les besoins en (aluminium et composites) formation, l’organisation des forums de la pêche Action 1.1.3 - Formation à la réparation des filets de pêche Action 1.1.4 - Mise à disposition de matériel (poste à souder, outils, treuil…) RA 1 Activité 1.2 - Améliorer les pratiques de pêche : 20 1 000 4.3. Communication Action 1.2.1 - Former à la chasse sous-marine responsable, 000 L’atelier du pêcheur bénéficiera d’une image de marque et d’un plan de former à l’utilisation responsable des filets, former à la communication adapté et intégré aux autres opérations de communication de biologie et l’écologie des espèces pêchées. l’Observatoire et de la gestion participative des ressources. RA 2 Activité 2.1 - Favoriser la mise en marché des produits 32 200 000 de la mer pour mieux répondre à la demande locale ; Action 2.1.1 - Mise en place d’un réseau de commerçants et publicité sur la vente de poissons. Action 2.1.2 - Mise en place de ventes régulières au cul du bateau lors des marchés de la CCIMA. Action 2.1.3 - Mise en place d’une camionnette pour la vente ambulante. RA 2 Activité 2.2 - Améliorer les pratiques d’hygiène et de 100 2 000 conservation par la mise à disposition de glace et d’espaces 000 de stockages ; Mise en service d’une machine à glace dans les locaux du service de la pêche à Wallis et Futuna. Action 2.2.1 - Achat d’une machine à glace et de deux chambre froides solaires (Analyse des besoins, analyse de la profitabilité, modalités de mise à disposition…) RA 3 Activité 3.1 - Améliorer la sécurité en mer : 20 2 000 Action 3.1.1 - Promouvoir l’utilisation de kit de sécurité à 000 bord des bateaux. Action 3.1.2 - Formation à la sécurité en mer, aux premiers secours. Action 3.1.3 - Formation à l’utilisation des « grab-bag » Action 3.1.4 - Achat de matériel de sécurité RA 4 Activité 4.1 Mobiliser et fédérer les pêcheurs dans une 34 170 000 activité commune et dans leur propre intérêt ; Action 4.1.1 - Mise en place du comité consultatif technique halieutique Action 4.1.2 - Réunion hebdomadaires des pêcheurs, le lundi matin pour le café et pour la remise des fiches de pêche 10
5. Planification 5.3. Les ressources 5.3.1. Ressources humaines 5.1. Macro-planning R - Responsible - il réalise ; A - Accountable - il supervise et rend des comptes ; C - Consulted - il conseille ; I - Informated - il est informé Coordinateu Coordinateu Technicienn Technicien Animateur ESC pêche Agent des r régional r régional PROTEGE PROTEGE PROTEGE Pêcheurs e Wallis Chef du Futuna pêches service Wallis DSA AT 2021 2022 2023 Expression A, C R, R I A I C C I C, I C, I Etude de Mise en Evaluation des besoins faisabilité oeuvre du projet Etude de A, C I I I A, I C C I I I faisabilité R Commande A R R I A, A C C I C, I I du matériel R Travaux A R R R A, A C C R C, I R I, R Animation A R R R A, A I I R R I 5.2. Planning détaillé R Gestion du A R R R A A I I R R I A venir site Evaluation C C C C A A A A C C C 5.3.2. Ressources financières Le lancement du projet et les premiers investissements seront pris en charge dans le cadre de l’action 6C.1.2 du projet PROTEGE par la mise en place d’un contrat de service entre la DSA et la CPS d’un montant de 10 117 058 F CFP. 5.3.3. Ressources matérielles La DSA dispose de locaux à Aka aka qui pourraient être utilisés pour l’atelier du pêcheur. La machine à glace de la coopérative et un nouveau congélateur y sont déjà entreposés. A Futuna, l’ancienne école de Vele pourrait permettre également d’accueillir l’atelier du pêcheur (le matériel DCP y est déjà stocké) 11
6. Evaluation des risques livre d’utilisation Risque Description Probabilité Criticité Mesure de du matériel. d’occurenc réduction Covid-19 Le local doit Occasionne Limité Mettre en e être fermé ls place un plan Perception Très Graves Concerter, pour cause de continuité erronée du courant communiquer de d’activité besoin : , être à confinemen Permettre processus de l’écoute, t l’activité des concertation motiver… pêcheurs pour répondre professionnel au mieux aux s pendant le besoin des confinement. pêcheurs Mettre à disposition le Défaillance du Le matériel Très Graves Entretenir le matériel matériel tombe en courant matériel nécessaire panne du pour garantir fait d’un les gestes mauvais barrière entretien La majorité à Occasionne Grave Communiquer ou de l’assemblée l l’absence territoriale ne de soutien compétenc plus/pas le es locales projet pour Une partie des Occasionne Limité Fédérer, entretenir pêcheurs l concerter le matériel n’utilisent pas Matériel Courants Graves Concerter, l’atelier du inadapté aux communiquer pêcheur à besoins des , être à cause du conflit pêcheurs l’écoute, coutumier motiver… Les pêcheurs de Courant Limité Fédérer, Vol du matériel Occasionne Limité Un inventaire Alo ne veulent concerter, ls du matériel pas utiliser dupliquer ou sera tenu l’atelier du projeter. régulièrement pêcheur si ainsi qu’un l’atelier du
pêcheur est Les Courant Limité L’ensemble du localisé à Sigave propriétaires matériel et (et fonciers des structures inversement) réclament seront Conflit entre les Courant Limité Communiquer l’occupation mobiles et pêcheurs , concerter des lieux modulables Former Un groupe fait Occasionne Grave Concerter, l’équipe pression contre l communiquer projet à la le projet gestion de Certains Occasionne Limité Mise en place conflit pêcheurs ne l d’un Conflit au Occasionne Grave Communiquer peuvent ramassage service de la l , bien définir accéder au site collectif pêche les rôles de Risque Occasionne Limité Isoler, chacun et météorologiqu l renforcer les l’attribution e: structures, des Température protéger en ressources trop élevée période aux missions pour la cyclonique Grève (à la DSA Occasionne Limité production de ou dans d’autre l glace, services inondation, pouvant cyclone… impacter le fonctionnemen Dénonciation Improbable Dramatiqu Planifier t de l’atelier du du contrat de e pêcheur) service entre la Plus de budget Occasionne Grave Planifier, DSA et disponible pour l communiquer PROTEGE le auprès des (délais, fonctionnemen décideurs moyens, t de l’atelier du objectifs…) pêcheur Objectifs Courant Limité Planifier Défaillance Occasionne Grave Demander des irréalistes (délai d’un l garanties au insuffisant, fournisseur clé fournisseur budget Augmentation Courant Limité Demander des insuffisant…) du prix d’achat garanties au Prévisions Courant Limité Etude de de matériel fournisseur erronées faisabilité 13
Sous- Blanchet, G. (2006). Bilan de la mise en valeur des ressources de la mer à Wallis- estimation de la Planifier complexité et-Futuna. Journal de La Société Des Océanistes, 122–123, 110–121. Sous- Bonne évaluation de conduite du RF. (2005). Arrete 2005 625 Approuvant et rendant exécutoire la délibération moyens processus de humains et/ou concertation n°73/AT/05 du 25 novembre 2005 portant modernisation de la techniques, de pour l’étude l’investissemen des réglementation en matière de pêche et la commercialisation des produits t besoinsPlanifi Mauvaise er de cette activité. 7. évaluation des besoins et de la Taumaia, & Cusack. (1984). Rapport d’une deuxième campagne à Wallis et Futuna: motivation des pêcheurs 4 novembre 1983—22 mars 1984. 32. Pilotage Courant Grave Adopter un Van Der Grijp, P. (2006). Entrepreneurs des îles: Développement des petites et inadéquat plan de Mauvaise communicatio moyennes entreprises à Wallis (Polynésie occidentale). Journal de la maitrise de la n qualité, de la Former le chef société des océanistes, 122–123, 91–108. communication de projet à la Absence de gestion de https://doi.org/10.4000/jso.569 visibilité et/ou projet décision Van Der Grijp, P. (2008). Projets de marché et représentations locales du travail à inadaptées Manque de Wallis, en Polynésie occidentale. coordination de l’équipe projet Annexe 1. Contexte et historique de la pêche à Wallis et Futuna 6.1. La pêche à Wallis et Futuna en 2021 Au dernier recensement général agricole de 2014, 29 % des ménages à Wallis (395) Références et 40 % à Futuna (263) déclaraient pêcher soit environ 2 632 pêcheurs dont 736 à Blanchet, G. (2001). Rapport d’expertise les potentialités économiques et Futuna et 1896 à Wallis pour 181 bateaux. La production annuelle était estimée à 825 tonnes pour 150 commercialisées et 675 tonnes autoconsommées. La les conditions d’un développement autocentré du territoire de Wallis et consommation en poisson local par habitant était alors estimée à 68,7 kg/an (RGA, 2014). Futuna. 14
La pêche à Wallis et Futuna est exclusivement côtière, la quasi-totalité de l’effort Tableau : production et effort de pêche d'après les fiches de pêche des pêcheurs de pêche se concentre sur une bande s’étendant du récif frangeant à quelques licenciés entre 2017 et 2020 milles marins du récif. Wallis Futuna Toutes techniques confondues, les pêcheurs sortent 1 à deux fois par semaine 2017 2018 2019 2020 2017 2018 2019 2020 pendant environ 2 à 8 heures par sortie. Nombre de 15 14 18 26 4 9 13 15 pêcheurs La pêche à Wallis et Futuna est très peu mécanisée, la plupart des embarcations licenciés sont de petite taille (entre 4 et 6 mètres) avec des motorisations de 40 cv. Très peu Nombre de 595 608 551 621 202 592 662 357 de pêcheurs détiennent un GPS ou un sondeur et le matériel de sécurité et bien sorties souvent absent. Production 22 21 23 21 9 25 27 16 La pêche à Wallis et Futuna est multi-métier. La plupart pratiquent la pêche au filet totale (Tonnes) (50 %), la chasse sous-marine (44 %), la pêche à la traîne (21 %) ou encore à la Production 19 20 21 18.3 7 21 24 13.4 vendue (kg) palangrotte (26 %). 35% des pêcheurs pratiquent également le ramassage de Valeur (M.CFP) 17,8 18,7 19,1 18.8 6,4 23 25,8 16.0 coquillages et de crustacés Moyenne de 37 47 42 37 67 59 55 40 La pêche à Wallis et Futuna est multi-espèce, près de 152 espèces pêchées et sorties/navire consommées. Les prises sont vendues entre 900 et 1 000 XPF le kilo, surtout au actif retour du pêcheur ou dans les commerces. La pêche à Wallis et Futuna est principalement destinée à la consommation Entre 2017 et 2019, on compte une quinzaine de pêcheurs professionnels à Wallis, familiale et aux échanges coutumiers avec des ventes limitées (27% des pêcheurs nombre stable, qui sont modérément voire peu actifs sur les trois années déclarent vendre de temps en temps le produit de leur pêche). Une petite partie considérées. En 2020, le nombre de pêcheurs licenciés a fortement augmenté en des pêcheurs tente de générer un véritable revenu de leur activité mais ils n’ont fin d’année à la suite d’un évènement organisé par le Service qui a contribué à en général aucune notion de gestion (en particulier d’amortissement), le matériel faire connaître le statut et ses avantages. Une partie significative des prises est souvent mal entretenu et les sorties sont irrégulière et en général liées à des concernent les espèces lagonaires, prisées par les wallisiens. besoins financiers immédiats. Seulement un nombre restreint de pêcheurs peut A Futuna, le nombre de pêcheurs enregistrés a quasiment doublé entre 2017 et être considéré comme véritablement « professionnel ». 2019, passant de moins de 5 à plus de 10. Dans le cas de Futuna, il s’agit Le service de la pêche de Wallis et Futuna s’efforce d’appuyer les pêcheurs à la essentiellement de pêcheurs au large qui ne ciblent pas d’espèces récifales. professionnalisation. Le statut du pêcheur professionnel existe depuis 2005 (RF, Zoom sur le thème 2 « Pêche et aquaculture » 2005). Il permet notamment de commercialiser le produit de sa pêche et de prétendre à l’aide aux carburant, aux exonérations de taxes et aux aides à Le programme PROTEGE porte dans sa deuxième thématique, l’ambition d’une l’équipement. gestion durable des ressources récifo-lagonaires et de l’aquaculture, intégrée et adaptée aux économies insulaires et au changement climatique. Un suivi régulier des captures est réalisé par le Service de la Pêche depuis 2006 par le biais des fiches de pêche que chaque pêcheur professionnel remet Le service de la pêche a adopté et va mettre en œuvre dès 2021 une stratégie mensuellement comme condition au versement de l’aide au carburant. d’intervention et un plan de communication qui visent à créer les conditions 15
d’émergence d’une prise de conscience sur les pratiques de pêche durables et non durables. En 2020, le service de la pêche a mené une étude de faisabilité avec l’appui du consortium Squale-IRD pour la mise en œuvre d’un observatoire des pêches côtières à Wallis et Futuna. L’observatoire des pêches permettra de contribuer à une bonne gestion des ressources récifo-lagonaires marines et de mieux appréhender les évolutions socio-économiques de la filière. L’observatoire permettra de suivre les différents types de pêches récifo-lagonaires (professionnelle, vivrière et récréative) également la commercialisation des productions. Il proposera et développera des outils permettant la consolidation et l’harmonisation des données halieutiques et mettra à disposition des méthodes d’acquisition de données et des méthodes de suivis. L’observatoire aura également pour mission d’analyser les données, de définir et d’évaluer des jeux d’indicateurs robustes, et de proposer des valeurs d’alerte aux autorités chargées de la gestion des ressources. 16
6.2. Le bilan de 60 années d’appui aux pêcheurs marché capable de satisfaire les besoins croissants de la population et de déboucher sur des exportations vers la Nouvelle-Calédonie. La plupart des éléments sont repris du rapport de Gilles Blanchet, 2006. Un atelier de montage et de construction de petits bateaux de pêche et de Un survol de l’évolution de la pêche à la lumière des politiques mises en œuvre pirogues à balancier est mis en place en 1970 à Mata’Utu. De préférence aux peut permettre de mieux comprendre la situation présente. pirogues, ce sont des doris, analogues à ceux de Saint-Pierre-et-Miquelon, qui vont Les années 1960 et la SMDR finalement être retenus et commencent à être assemblés à Mata’Utu. Mais, en Nouvelle-Calédonie, l’exploitation du nickel connaît alors un « boom » et multiplie Ce n’est qu’au début des années 1960 que l’administration commence les opportunités d’emplois qui se traduit par un exode d’une partie de la véritablement à s’intéresser au développement de la pêche et décide de le faire population active de Wallis et de Futuna. La relance de la pêche cesse de ce fait en s’appuyant sur le mouvement coopératif (Angot, 1962). Une Société mutuelle d’être une priorité. Trois ans plus tard, à la fin du « boom » du nickel calédonien, de développement rural (SMDR) est créée en 1961 et mise en place deux ans plus le Service de l’Économie rurale essaie de donner à la pêche un nouvel élan et tard pour diversifier l’approvisionnement alimentaire du territoire. Mais favorise la fabrication et la livraison aux pêcheurs d’embarcations dérivées des finalement la SMDR va moins se focaliser sur la pêche que sur l’amélioration de doris. L’une d’elles est utilisée pour la première fois en dehors du lagon en 1973. l’habitat et l’importation de matériaux de construction et de produits pétroliers. À Trois autres un peu plus grandes sont mises en service en 1974 pour permettre à la fin des années 1970, sa situation financière est catastrophique et elle est de jeunes Wallisiens, revenus d’un stage en métropole, de se livrer à la pêche dissoute. hauturière. Trois nouvelles unités sont construites en 1975 et un second atelier de Estimant que depuis plus d’un siècle des interdits et tabous d’ordre coutumier et construction est créé à Futuna. religieux détournent les insulaires de l’exploitation des ressources marines, le À la même époque, commence à se mettre en place une nouvelle politique de service de l’Économie rurale (ex SMDR) décide de redonner vie aux activités de développement qui se veut plus autocentrée et moins tournée vers l’extérieur pêche tombées en désuétude et lance un programme de subventions et de (IEOM, 1975). Elle débouche sur un programme de renforcement de la construction d’embarcations qui doit permettre aux insulaires de « réapprendre la construction de bateaux de pêche en contreplaqué, simples et robustes, aptes à mer » (Service de l’économie rurale, 1981). sortir du lagon et inspirés cette fois d’un modèle proposé par la FAO. Le territoire Les années 1970 et les efforts d’industrialisation de la pêche subventionne les embarcations à hauteur des trois quarts (la main-d’œuvre est totalement prise en charge et le pêcheur débourse 40 % du prix des matériaux). À Un spécialiste de la CPS est chargé d’étudier la possibilité de développer la pêche Futuna, des embarcations plus rudimentaires sont vendues aux pêcheurs au prix au large et de mettre sur pied un programme d’étude des ressources du récif et d’achat des matériaux entrant dans leur fabrication. En dix ans, deux cents du lagon (Hinds, 1969). Sur sa recommandation, est créée, en 1969, la société des embarcations sortent des chantiers (deux tiers de canots et un tiers de pirogues pêcheurs de Wallis qui doit se livrer à des essais de pêche à la ligne de traîne et à en contreplaqué), soit une vingtaine d’embarcations par an. la ligne de fond à l’extérieur du récif. Dans le cadre d’un programme de trois ans soutenus par le Fonds d’investissement pour le développement économique et Les années 1980 et les expériences de pêche profonde social (FIDES), deux grandes pirogues doivent être construites sur un modèle des En 1979, dans le contexte de la création d’une zone économique exclusive (ZEE) îles Cook. En cas de succès, il est prévu d’en construire dix autres et de recruter de 200 milles au large des côtes, l’Assemblée territoriale adopte un plan de une vingtaine de Wallisiens. Il est aussi prévu d’acquérir un navire plus important développement à long terme de la pêche qui met une fois de plus au centre de ses équipé pour la pêche à la palangre et la pêche à la canne à l’appât vivant. L’objectif ambitions l’exploitation des ressources marines à l’extérieur du récif. C’est aussi la est de faire revivre la pêche au large à Wallis dans le cadre d’une économie de période où la CPS développe un programme de pêche profonde qui fait appel à de 17
nouvelles techniques pour la capture de vivaneaux (Étélidés) sur les tombants En 1987, deux slips de carénage sont construits, l’un à Wallis et l’autre à Futuna, extérieurs du récif (Fourmanoir, 1980). Une initiation à la pêche profonde est pour répondre aux besoins des pêcheurs et faciliter les réparations de leurs entreprise en 1981 avec l’aide de la CPS et de l’Office de la Recherche scientifique embarcations. et technique outre-mer (ORSTOM). Les années 1990 et la poursuite des essais de pêche hauturière Elle fournit des résultats encourageants et rencontre du succès auprès des Un recensement opéré par le service des Mines en 1990 dénombre 330 pêcheurs. Le chantier naval de Mata’Utu se lance dans la construction de embarcations, 272 à Wallis et 58 à Futuna. Il précise que près d’une embarcation nouveaux bateaux adaptés à cette pêche au demi-large. Il s’agit de catamarans en sur deux (131/272) à Wallis n’est pas destinée à la pêche, mais à la navigation de contreplaqué marine de type Alia, de conception samoane et agréés par la FAO, plaisance. Il est alors décidé de réduire la fabrication de ces embarcations et de se qui sont vendus aux pêcheurs à 20 % de leur prix de revient. Le territoire se dote tourner vers la construction de bateaux adaptés à la pêche hauturière. Le lui-même d’une unité expérimentale de pêche, équipée d’une cale réfrigérée de 4 prototype retenu est, cette fois encore, un modèle agréé par la FAO, un bateau en tonnes, qui doit prospecter les zones de pêche profonde à l’extérieur des deux îles. contreplaqué à fond plat de 9 m de long et doté d’une cabine couverte. Un premier Le bateau doit simultanément former des pêcheurs aux techniques de la palangre exemplaire est mis à l’eau en 1989. Il est propulsé par deux moteurs hors-bord de et des casiers. 40 CV et équipé pour la pêche profonde aux vivaneaux sur le tombant extérieur Une deuxième campagne est entreprise par la CPS à la fin de 1983 pour évaluer le du récif. Il est financé par le Fonds d’investissement pour le développement montant de ces ressources démersales et la rentabilité de leur exploitation. Elle économique et social (FIDES) et le Fonds européen de développement (FED) dans encourage les pêcheurs à s’y investir et propose des stages de formation théorique le cadre de l’aide accordée à la réalisation de micro-projets. Cette fois encore, et pratique. Une vingtaine de sorties sont ainsi organisées avec une trentaine de l’expérience n’est pas concluante et, lorsque le bateau est remis à un équipage de pêcheurs. jeunes Wallisiens, le nombre de sorties en mer s’avère très inférieur aux prévisions et, après trois mois d’activité, un seul des candidats pêcheurs est encore à son Plusieurs techniques sont testées comme la pêche au moulinet à main (avec un poste. modèle samoan de bateau en bois agréé par la FAO), la pêche à la traîne en eaux profondes et la pêche à la palangrotte sur les hauts-fonds. Dans un compte rendu Un programme complémentaire de formation inauguré à Nouméa débouche sur de ces essais (Taumaia & Cusack, 1984), la CPS conclut que, pour être rentable, la un stage de charpentier de marine, un stage de perfectionnement aux techniques pêche profonde dans le territoire doit rester à faible échelle et ne pas mobiliser de pêche au large avec le concours de la CPS et un stage de mécanique hors-bord plus d’une demi-douzaine de bateaux. avec le concours des Affaires maritimes. Dans les années qui suivent, les efforts se focalisent sur les infrastructures Le regroupement des pêcheurs en coopératives est parallèlement favorisé par terrestres. Ils conduisent le Service de l’Economie Rurale et de la pêche à mettre l’administration qui encourage l’achat de matériel et de glacières dans le cadre de en place, à Wallis comme à Futuna, une machine à fabriquer de la glace en contrats de village. Des subventions sont accordées aux pêcheurs qui s’engagent paillettes d’une capacité de 600 kilos et une chambre froide de 10 m 3. Ils à stocker leurs poissons dans la chambre froide du SERP et à les mettre en vente conduisent aussi à améliorer les équipements de bord, avec la mise en place de en fin de semaine dans une poissonnerie créée par une coopérative à Mata’Utu. caissons isothermes et d’instruments de navigation et de sécurité. Une unité de L’expérience est brève : les pêcheurs ne se conforment pas à la hiérarchie des prix fumage, de filetage et de conditionnement du poisson pour l’exportation est établie en fonction des espèces et ont des difficultés à écouler leurs prises. Les également prévue. fonctionnaires expatriés hésitent à acheter les poissons pour des questions de présentation et d’hygiène et les autochtones, qui manquent d’argent liquide, préfèrent capturer eux-mêmes le poisson qu’ils consomment. 18
L’installation de dispositifs de concentration de poissons (DCP) Grâce aux DCP, la production totale de poissons semble se stabiliser et, selon les estimations du SERP, elle s’établissait en 1996 aux alentours de 300 tonnes dont En 1992, toujours dans le souci de développer la pêche hauturière et de préserver 220 tonnes commercialisées. les ressources côtières, le SERP décide de mobiliser un financement du sixième Fonds européen de développement (FED) pour implanter des dispositifs de Préoccupé par le fait que presque tous les bateaux acquis à tarifs préférentiels concentration des poissons (DCP) qui rencontrent un succès grandissant dans la sont transformés en bateaux de plaisance, le SERP en informe l’Assemblée région. Il fait appel à la Marine nationale et à la CPS pour procéder au mouillage à territoriale qui les subventionne et envisage d’abandonner son activité de mille mètres de profondeur de trois DCP, deux à Wallis et un à Futuna (Beverly et construction navale. L’Assemblée territoriale n’est pas de cet avis et maintient ses al., 1995). La CPS apporte son concours dans le cadre de son programme de subventions mais une conjoncture de restrictions budgétaires l’amène à réduire développement de la pêche au demi-large financé par le programme des Nations les dépenses relatives aux matériaux de construction navale et au personnel et le unies pour le développement (PNUD). La Marine nationale appuie l’opération avec chantier de Mata’Utu ne tourne plus qu’au ralenti. Le nombre d’embarcations qui son patrouilleur La Glorieuse basé à Nouméa et la Marine marchande apporte une y sont construites chaque année passe d’une quarantaine dans les années 1980 à aide à la fabrication des bouées et des corps-morts et au montage des systèmes une quinzaine dans les années 1990 et continue de décroître au début des années de mouillage. 2000. En 1995, avec l’aide du Japon, qui fournit les matériels et les pièces d’accastillage L’expérience de l’Orion dans le cadre de son aide bilatérale avec la France, deux nouveaux DCP sont mis En 2001, un bateau, l’Orion, se livre pendant plusieurs mois avec succès à la pêche en place et viennent remplacer les précédents qui ont disparu au bout de quelques au large. Le bateau, en provenance d’Honolulu, a été racheté à son propriétaire mois. L’un est disposé au large de Futuna, l’autre au nord-est de Wallis, par La américain en août 2000 par un conseiller territorial qui a bénéficié d’un prêt Glorieuse. La CPS en profite pour délivrer au personnel du SERP une formation garanti par l’État et en a confié l’exploitation à un jeune métropolitain (Pierre Gins) pratique concernant la fabrication, le montage et le mouillage des DCP. Ceux-ci installé sur le territoire. Construit en 1995 et long de 14,5 m, le bateau est propulsé restent cette fois suffisamment de temps en place pour faire preuve de leur par deux moteurs de 195 CV qui lui permettent de se rendre sur un ensemble de efficacité et la CPS fait état d’une augmentation de la production de poissons et hauts fonds situés au nord de la zone économique exclusive du territoire, à une de l’apparition sur les marchés locaux de poissons frais capturés dans leur distance de 40 à 150 milles nautiques de son port d’attache. Manœuvré par un voisinage. équipage de cinq Wallisiens, il effectue une ou deux sorties par semaine (deux Le financement de nouveaux stages sorties de deux nuits ou une sortie de trois nuits) et se livre à la pêche à la traîne à l’aube et au crépuscule et à la pêche à la palangre le jour et la nuit. Les prises Deux nouveaux stages sont organisés, l’un avec des spécialistes de la CPS pour varient de cinq cents kilos à une tonne par semaine et se composent de thonidés, améliorer les techniques de pêche, de conservation et de préparation du poisson, de carangues, thazards et aussi de requins, nombreux autour des hauts fonds. Les l’autre avec des spécialistes de l’École des métiers de la mer (EMM) de Nouméa poissons sont vidés à bord et placés dans des glacières avant d’être écoulés dans pour sensibiliser les stagiaires à l’entretien des moteurs et à la sécurité en mer. Au une poissonnerie de Mata’ Utu, dans le centre de Wallis. terme de ces formations, les stagiaires bénéficient d’une aide à l’installation qui doit leur permettre d’acquérir un bateau à moteur et de se lancer dans le métier L’entreprise a vite été confrontée à des problèmes qui l’ont conduite à de pêcheur. Mais, un an plus tard, il n’y a qu’un stagiaire à pêcher régulièrement, interrompre ses activités en 2002. Les rapports entre l’armateur et l’équipage se les autres se contentant d’effectuer d’épisodiques sorties en mer. sont détériorés à la suite de retards répétés dans le versement des salaires, dans les opérations de maintenance du bateau et dans son approvisionnement en pièces de rechange. S’y sont ajoutés le manque d’assiduité de l’équipage, des 19
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