L'IDÉE DE GÉNIE D'UNE ENTREPRENEUSE POUR FAIRE RENAÎTRE LA PRODUCTION DE SOIE EN FRANCE

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L'IDÉE DE GÉNIE D'UNE ENTREPRENEUSE POUR FAIRE RENAÎTRE LA PRODUCTION DE SOIE EN FRANCE
L’IDÉE DE GÉNIE D’UNE ENTREPRENEUSE POUR
   FAIRE RENAÎTRE LA PRODUCTION DE SOIE EN
                     FRANCE

              Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=zeEkfM-SneA

Clara Hardy, ex-étudiante en design, a inventé une nouvelle manière de produire de
la soie, en transformant les vers en ouvriers qui fabriquent directement des formes en
soie au lieu de leur traditionnel cocon.

Lundi, l’Inpi a décerné le trophée de l’inventeur le plus innovant de 2018 à une
designeuse qui a révolutionné un savoir-faire séculaire : celui de la soie. Cette jeune
femme a créé Sericyne en 2015, une start-up qui commercialise des produis en soie
à nulle autre pareille. À mi-chemin entre le papier et le textile, ils sont directement
issus du travail de vers à soie.

Traditionnellement, les fabricants de soie récupèrent les cocons produits
naturellement par les bombyx du mûrier. Ensuite, il faut ébouillanter le cocon (en tuant
le ver au passage), puis le dévider, tisser les fils entre eux pour les rendre plus solides,
etc. En tout, sept étapes de confection extrêmement chronophages, coûteuses, qui
nécessitent beaucoup de main d’œuvre, de ressources et de transport.
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Trois étapes de fabrication au lieu de sept

Le procédé mis au point par Clara Hardy, la présidente de Sericyne, est
révolutionnaire. Il ne compte que trois étapes de fabrication. Sans rentrer dans les
détails, secret industriel oblige, elle explique que c’est le ver, placé directement sur
un moule en 3D, qui tisse lui-même la forme à la taille et aux reliefs souhaités par le
designer.

Comment lui est venue l’idée de transformer les bombyx en petits ouvriers d’atelier ?
Clara Hardy a commencé à étudier le comportement des vers à soie dans le cadre de
son projet de fin d’étude pour l’Ecole Boulle. Elle conservait notamment une
cinquantaine de spécimens dans sa chambre de collocation étudiante pour les
observer.

En parallèle à la même époque, elle travaille avec un expert de la soie qui connaît sur
le bout des doigts tout le cycle de la production.

"Au départ, je cherchais à créer de la matière avec le cocon. Puis je me suis dit qu’il
fallait aller plus loin, et chercher à faire faire au ver autre chose qu’un cocon. Quand
j’ai soumis l’idée à cet expert, moi qui n’avais jamais vu un bombyx de ma vie avant
d’entamer ce projet, il a trouvé l’idée loufoque. Et puis finalement, il a commencé à y
croire et à se prêter au jeu", raconte Clara Hardy.
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A l’arrivée, et de surcroît sans tuer le ver, elle obtient une soie en trois dimensions,
rendu solide par une substance collante que déverse le ver sur la soie, et qui permet
normalement de rendre le cocon résistant. Cette "colle naturelle", qui est retirée de la
soie textile traditionnelle au cours de la fabrication, s’appelle… la séricine.

La soie Sericyne n’a donc pas les mêmes débouchés que la soie traditionnelle. Elle
peut agrémenter des vêtements, mais elle sert surtout à confectionner des éléments
de décoration, comme des paravents et des voilages, ou du packaging de luxe, de la
haute horlogerie et de la haute joaillerie. "Elle ouvre la soie à des secteurs dans
lesquels elle n’était pas historiquement", se félicite Clara Hardy.

Et les clients se bousculent au portillon "curieux et séduits par le côté onirique de
travailler avec des vers à soie", souligne-t-elle. Des grands et petits noms du luxe
dont la créatrice tait le nom comme il est d’usage dans ce secteur. Ces marques de
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grande renommée s’occupent de la commercialisation et permettent à Clara Hardy
de se concentrer sur la renaissance d’une filière soie française totalement moribonde.

"En France, le savoir-faire s’était complètement perdu. Nous avons retrouvé des gens
qui l’avaient mais ne l’utilisaient plus, en enquêtant auprès des musées des Cévennes,
du Lyonnais ou de Touraine, des régions où l’industrie de la soie était importante à
l’époque d’Henri IV. Ils s’y sont remis pour nous, en complément de leur activité
principale, souvent l’apiculture ou la viticulture", raconte la fondatrice de Sericyne.

Lorsqu’elle a créé sa start-up en 2015, elle travaillait avec trois éleveurs. Aujourd’hui,
ils sont presque dix, et envoient à son atelier situé dans les Cévennes, où travaillent
8 salariés, quelques 2000 vers à soie par jour. Clara Hardy, elle, partage son temps
entre le Gard et Paris, où la start-up est "incubée" à Station F, sous la protection de
LVMH. Le numéro un du luxe la met en relation avec ses prestigieuses maisons et lui
permet de faire décoller ses ventes. Déjà en 2017, Sericyne s’était trouvé de
prestigieux parrains lors d’une levée de fonds de près de 700.000 euros, comme
Xavier Niel (Illiad) ou Jacques-Antoine Granjon (Ventes-Privées).
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Prochaine étape pour Sérycine : la cosmétique. Une idée qui date du voyage de fin
d’étude de Clara Hardy en Asie, pour approfondir ses connaissances sur la soie. Là-
bas elle avait rencontré des femmes qui se mettaient des cocons sur le bout des
doigts pour se gommer le visage. Elles lui ont raconté les pouvoirs de la soie, qui
hydrate et régénère les cellules. "On est en train de développer toute une gamme de
produits cosmétiques : des masques, des papiers matifiants". Un segment qui devrait
vite dépasser la décoration et devenir le plus rémunérateur pour Sericyne, grâce à la
récurrence des ventes de ce type de produits.
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Étude des caractéristiques des toiles de soie d’araignée
                                   autoportantes

Une collaboration internationale entre l’Université de Melbourne, l’Université de
Bayreuth, et l’Organisation australienne des sciences et technologies nucléaires
a fourni les premiers aperçus d’un nouveau type de soie produit par une
araignée australienne, qui tisse une en toile en forme de panier, et qui l’utilise
pour protéger ses œufs ou pièger ses proies.

L’espère d’aragniée thomisidé australienne Saccodomus formivorus construit une
toile de soie en forme de panier d’une stabilité dimensionnelle et d’une intégrité
structurelle   extraordinaires   qui   facilite   la   capture   de   sa   proie   .   Cette
araignée “crabe” tisse une soie qui est particulièrement rigide et si robuste que le
panier créé n’a pas besoin de l’aide de la végétation environnante pour maintenir la
forme de sa structure.
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L’équipe de chercheurs a examiné les propriétés physiques et chimiques de cette
nappe de soie inhabituelle . Les microfibres de soie, d’un diamètre d’environ deux à
quatre micromètres, sont noyées dans une matrice polymère, constituée de fibres
beaucoup plus minces disposées dans une direction longitudinale. La technique
infrarouge haute résolution a révélé que la remarquable résilience latérale, ou rigidité,
est due à la disposition synergique ou complémentaire de leurs fibres.

En termes de biomimétique, les connaissances des fils de soie de S. formivorus
pourraient être une double source d’ inspiration. Premièrement, les fils peuvent être
utilisés comme modèle naturel pour la conception de fils rigides artificiels, par
exemple pour des applications de génie tissulaire ou textile. Deuxièmement, la
structure unique des fils comprenant deux types de fibres différents peut inspirer des
procédés basés sur l’extrusion afin de fabriquer des fils composites rigides de
manière continue.
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Toray développe un textile anti-odeurs basé sur la nanotechnologie

Toray Industries, Inc. annonce avoir développé Mushon ® 4X, un textile qui étouffe
les sources d’odeurs. La société a appliqué une nanotechnologie exclusive en
combinant plusieurs techniques de traitement fonctionnelles pour offrir des
performances de prévention et d’élimination des odeurs, antibactériennes et
antioxydants.

Toray commercialisera ce textile en novembre 2020 pour diverses applications
nécessaires pour contrôler les odeurs désagréables, comme l’utilisation dans les
vêtements, ainsi que les housses de futon, les draps et autres articles de literie, mais
aussi dans les vêtements de travail,, médicaux et scolaires, et autres uniformes. Toray
vise des ventes initiales d’environ 200 000 mètres au cours de l’exercice 2021, pour
passer à 500 000 mètres au cours de l’exercice 2025

La société a développé MUSHON avec l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale
en 2008 pour désodoriser l’ammoniac de la transpiration. Ce matériau a été
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récompensé pour ses performances dans les vêtements d’intérieur, les uniformes, les
vêtements de sport et d’autres articles. MUSHON 4X augmente les capacités de
désodorisation MUSHON avec suppression des odeurs.

Un nombre croissant de jours d’été étouffants a accru la nécessité de contrôler et
d’éliminer les odeurs de transpiration. Toray a utilisé ses chambres de simulation
météorologique Technorama GII et Technorama GIII pour reproduire une gamme de
conditions de température et d’humidité et reconfirmer et évaluer les causes des
odeurs. Ces travaux ont révélé la décomposition oxydative du sébum comme cause
d’odeur.

MUSHON 4X élimine les odeurs d’ammoniaque. Il empêche les taches en empêchant
le sébum de s’accumuler dans le tissu. Il supprime la croissance des bactéries
causant des odeurs de moisi. Il agit également comme un antioxydant en inhibant la
décomposition oxydative du sébum. Le traitement de post-finition basé sur la
nanotechnologie de Toray a permis d’offrir ces avantages sans nuire à la lavabilité.
Ce textile à usage général convient à diverses applications et peut être combiné avec
des tissus anti-transpiration et extensibles pour améliorer le confort du porteur.

MUSHON 4X est écologique car il ne contient pas de composés à base de fluor lors
du traitement fonctionnel.

                      A la semaine prochaine…
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