L'INNOVATION DIGITALE AU SERVICE DE L'ENVIRONNEMENT - EAUX DE MARSEILLE
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MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:26 Page1 Publication du Groupe des Eaux de Marseille DOSSIER l’INNOvAtION DIgItAlE AU SErvICE DE l’ENvIrONNEMENt L’INVITÉ AlAIN DrOUADAINE, PréSIDENt DE l’ASSOCIAtION YArgO DévElOPPEMENt PATRIMOINE AUX SOINS DES fONtAINES DE MArSEIllE MARS 2019 - N°18 eauxdemarseille.fr
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:26 Page2 3 SOMMAIRE ÉDITORIAL 3 DOSSIER IL FAUT LEVER l’innovation digitale au DES BARRAGES service de l’environnement Le climat et son évolution vont, nous dit-on, assoiffer 8 la planète. Si rien n’est fait bien sûr. Assoiffés, quelques milliards d’humains le sont déjà : pas ou peu s du Marseille-Cassis ACTUALITÉ d’accès à l’eau, eau polluée par l’agriculture, l’indus- loïc fauchon Président du trie et l’usage domestique, absence de toilettes, de Conseil Mondial de l’Eau réseaux d’égouts et d’épuration. 9 L’eau, l’assainissement, pourtant devenus objectifs du millénaire, ne sont pas la priorité. Les fusils, les ca- PATRIMOINE nons et le téléphone portable continuent à passer Aux soins des fontaines toujours avant l’eau potable. de Marseille L’eau est pourtant présente partout, disponible dans l’instant, mais pas toujours dans la durée. Nombre de 12 pays, y compris la France d’aujourd’hui n’ont pas, ou plus, les moyens de la stocker face à la croissance dé- INFO-CONSO mographique particulièrement dans les villes. gardez vos compteurs Les barrages, réservoirs d’eau douce, ont mauvaise au chaud presse. Ils seraient attentatoires à la conservation de la biodiversité. Le résultat est là. En France le manque d’eau saisonnier devient patent. En août dernier, 13 soixante-dix sur la centaine de départements métro- L’INVITÉ politains étaient sous astreinte préfectorale de limita- tion de consommation. Alain Drouadaine Les pays les plus pauvres ne sont pas les seuls concer- Président de l’association nés, la Californie est au bord de la rupture, comme Yargo Développement certains de ses barrages vieillissants et délaissés. 16 L’humanité a pourtant depuis l’antiquité, veillé à TECHNIQUE conserver l’eau de l’hiver pour celle de l’été. Le temps de la pluie et du ruissellement pour les moments de la Aptunion : soif. la méthanisation comme L’impératif est double : il faudra beaucoup plus de bar- énergie verte rages, plus respectueux de dame nature, plus “intelli- 18 gents’’, équitablement partagés entre les différents usages. Il faut partout aussi renouveler nos réseaux, nos INTERNATIONAL tuyaux qui ici et là perdent de l’eau comme de vieilles De l’eau de qualité pour chambres à air. les Nigériens Vaste programme, impérieuse nécessité. Une obligation politique : sécuriser l’eau d’aujourd’hui et de demain. Loïc FAUCHON Publication du Groupe des Eaux de Marseille 25, rue Edouard Delanglade - 13006 - Marseille Tél : 04.91.57.60.15 e-mail : accueil@eauxdemarseille.fr Directeur de la publication : Marie-Thérèse Laguerre. Rédactrice en chef : Anna Galvan. Photos : Jean-Marie Huron. Correspondants : Jean-Pierre Bonnafoux, Sonia Briki, Lionel Ercolei, Patrick Lanneluc, Marc Renoux, Julie Sahuc. Flashage et impression :INA - 16 avenue du Labbé - ZI Les Paluds - 13400 - Aubagne. N°ISSN : 2265-3767. Le Groupe des Eaux de Marseille a souhaité produire cette publication dans le respect de l'environnement. Ainsi, l'im- pression a été réalisée avec des encres et vernis BIO, à base d'huile végétale. Le papier sélectionné pour ce magazine est du Condat Silk certifié 100% PEFC. Il est composé de fibres à base de bois issu de forêts gérées durablement. inf ’m eau a gazine 2
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:26 Page3 DOSSIER L’INNOVATION DIGITALE au service de L’ENVIRONNEMENT Captage d’eau brute au plus juste des besoins, amélioration du rendement des réseaux d’eau potable et d’assainissement, prévention des risques d’inonda- tion, maîtrise énergétique, sur- veillance des données environnementales, arrosage économe intelligent… Fort d’une expertise déployée depuis plus de 10 ans dans le télé-relevé des compteurs d’eau sur le territoire de la Métropole Aix-Marseille-Provence, le Groupe des Eaux de Marseille met en œuvre des solutions numériques et connectées au service de l’environnement. SUITE EN PAGE 4 3 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:26 Page4 DOSSIER C SUITE DE LA PAGE 3 ’est dans un souci d’innovation permanent GESTION RATIONNELLE DE LA RESSOURCE qu’une offre de services complète a été déve- Mis en place sur le canal de Marseille, “Smart-Régul’’ loppée par le Groupe des Eaux de Marseille est un système de gestion prévisionnelle qui s’adapte pour ses clients, qu’ils soient particuliers, aux fluctuations de la demande en eau brute grâce à un abonnés au service de l’eau, collectivités, entreprises, système de 5 vannes de stockage en ligne, automati- bailleurs sociaux ou industriels. sées sur le parcours du canal. Ainsi, la “Smart-Régul’’ Du capteur de niveaux jusqu’au tableau de bord digital, donne en continu les prévisions de production de l’en- un seul mot d’ordre : faciliter le service. Ces innova- semble des centres de production d’eau potable en tions au cœur de nos métiers transforment les mé- aval et intègre les variations constatées (pluviométrie, thodes de travail pour plus de performance et de pic de consommation…) pour ajuster les prélèvements réactivité. et diminuer les rejets d’eau brute liés au process. Le Sur le territoire de Marseille-Provence, 195 000 comp- système permet à l’opérateur d’intervenir sur ce fonc- teurs connectés ont été installés. Cela permet notam- tionnement automatique en cas de dysfonctionnement ment à 65 000 clients de bénéficier d’un relevé d’index constaté. sans être dérangés et d’être alertés d’une fuite éven- tuelle sur leurs installations privées, soit 6000 alertes SURVEILLANCE DES RÉSEAUX EN TEMPS RÉEL environ chaque année. Enfin, les informations tech- Des pré-localisateurs acoustiques ont été installés sur niques récupérées (compteurs bloqués, consomma- l'ensemble des réseaux d’eau potable du territoire mé- tions anormales, fraude, etc.) participent tropolitain. Au total, ce sont 1 000 appareils, dont 700 quotidiennement à l’amélioration des rendements de mobiles et 300 fixes, placés aux endroits critiques (sus- réseaux. ceptibles d'être plus fuyards), qui permettent de tra- Pose de capteurs sur le réseau d’assainissement de La Ciotat. inf ’m eau a gazine 4
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page5 Les abelles, des bio-indicateurs pour la surveilance de l’environnement. quer les fuites grâce à l’enregistrement des bruits. Des capteurs aimantés sont posés sur les conduites et enre- gistrent les données durant la nuit, entre 2h et 3h du matin. Les informations sont transmises par radio-re- levé sur la tablette de l’opérateur qui se déplace en voiture à proximité. Un logiciel dédié permet de procé- der à une analyse fine des données pour déterminer les points de fuites potentiels. L'endroit exact de la ré- paration est ensuite repéré par les agents sur le ter- rain. Dans la même volonté de préserver le milieu naturel, le Groupe développe également des solutions connectées de monitoring qui détectent les points d’obstruction dans les réseaux d’eaux usées, ainsi que les entrées d’eaux parasites, notamment l’eau de pluie s’infiltrant dans les collecteurs d’assainissement. Les données en- registrées par ces solutions connectées facilitent les in- terventions préventives de curage afin d’éviter des débordements polluants sur le littoral. OPTIMISATION ÉNERGÉTIQUE ET MONITORING ENVIRONNEMENTAL Suivi des consommations, contrôles des températures d’eaux chaudes sanitaires, surveillance des poteaux in- cendie et de la qualité de l’air constituent autant de La technologie embarquée permet un retour en temps réel services désormais disponibles - séparément ou dans le sur l’intervention. cadre d’une prise en charge plus large - afin d’accom- SUITE EN PAGE 6 5 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page6 DOSSIER “Smart planing’’ un outil efficace de gestion des interventions. SUITE DE LA PAGE 5 bonne gestion du site sous plusieurs angles : la pagner les clients dans l’amélioration environnemen- consommation énergétique, la maintenance des tale de leurs activités. Les solutions développées par le installations et le renouvellement des appareils. Groupe équipent déjà aéroports, hôpitaux et de nom- breux bâtiments communaux. SURVEILLANCE DES PARAMÈTRES Une solution innovante d’optimisation énergétique est ENVIRONNEMENTAUX également testée dans les installations gérées par l’en- C’est en mesurant avec précision (grâce à des cap- teprise, avec la collaboration de la société Schneider teurs) les données météorologiques (pluviométrie, Electric, leader mondial en gestion de l'énergie et en températures, pollution de l’air…) et leur répercus- automatisation. Cette solution, appelée “Smart Pum- sions sur le milieu naturel qu’il est possible d’anticiper ping’’, associe une méthodologie d’analyse du fonction- les phénomènes d’inondation et de protéger les mas- nement d’un procédé technique - au sein des stations sifs forestiers en période de feu. Sans oublier “Api- d’épuration, de pompage etc. -, à la collecte des princi- Smart’’, un système de ruche connectée permettant le paux paramètres de fonctionnement. traitement des données des paramètres vitaux des Des algorithmes d’optimisation permettent, sous le abeilles à partir de l’Intelligence artificielle pour en contrôle d’experts en régulation, de vérifier la faire un outil performant de bio-surveillance. des outils NoMades d’iNterveNtioN Le projet “Smartmobility’’ a permis d’équiper quelque 400 collaborateurs d’outils de technologie em- barquée dotés d’applications métier, mais aussi d’un accès internet permettant l’utilisation de plusieurs fonctionnalités de la vie courante (e-mail, réseaux sociaux, GPS, météo) facilitant les interventions sur le terrain. Grâce à la remontée d’informations en temps réel vers les outils métier dédiés et à la géolo- calisation des points d’intervention, on obtient un gain de temps significatif, ainsi que la rationalisation des trajets, pour plus d’efficacité dans l’exercice des missions. “SmartMobility’’ permet également aux techniciens de gérer tout type d’intervention sur le réseau et de générer sur place un retour de leur activité. Ainsi, par exemple, les releveurs de compteurs ne sont rvei plus obligés de rentrer au bureau pour décharger les données de leur tournée : ils se servent de leurs smartphones ou tablettes pour le faire. L’outil ‘’Smartplanning’’ permet, quant à lui, d'avoir une vision en temps réel des portefeuilles d'inter- ventions des agents, au jour le jour, avec une facilité de programmation. Toutes les interventions sont repérées sur un fond cartographique afin d'être regroupées. Elles sont ensuite pré-triées et hiérarchi- sées en fonction des priorités afin de faciliter l'aide à la décision. Cela a pour effet de limiter les dépla- cements et de réduire ainsi les coûts, les risques routiers, mais aussi l’empreinte carbone de nos interventions. inf ’m eau a gazine 6
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page7 3 QUESTIONS À... lioNel ercolei, Directeur de l’Innovation du Groupe des Eaux de Marseille - Comment les innovations nelles sur les deux volets stratégiques de l'entreprise. digitales font-elles évoluer L’amélioration de la productivité interne, d’une part, les métiers de l'environne- avec SmartPlanning et SmartMobility, ou par exem- ment ? ple, la mise en œuvre de tutoriels d'exploitation pour Lionel Ercolei : “Les inno- améliorer la connaissance et la transmission du sa- vations digitales créent voir, ou encore les capteurs connectés pour l'assai- plus d'informations à moindre coût, donc plus de nissement qui permettent de gagner du temps sur le connaissances, plus de connectivité, plus de réacti- repérage des entrées d'eaux parasites dans les vité pour, au final, plus de productivité et de meil- égouts. leurs services. C’est le cas avec la détection Mais, aussi, le développement de nouveaux services, automatique des fuites par les compteurs ou l'esti- avec, entre autres, les solutions de “coaching énergé- mation des volumes des boîtes de lavage sur la voie tique” mises en œuvre avec Ecotec, filiale Génie élec- publique qui permettent d’éviter le gaspillage. trique du Groupe, au profit des collectivités ou des industriels pour une bonne maîtrise de l’installation ou en- core les solutions d'arrosage connecté pour une meilleure gestion de la ressource et des espaces verts ! - Quels avantages pour le client ? L.E : Un service amélioré. En effet, connaître ses consomma- tions détaillées c'est pouvoir le conseiller sur ses fuites, ses problèmes de retour d'eau éventuels. De plus, aujourd’hui 65 000 clients de la Métropole peuvent surveiller leur consom- Surveillance des paramètres environnementaux pour l’aide à la décision. mation d’eau au jour le jour. D’autres services vont plus loin et visent également l’intérêt Pour développer ces innovations il faut savoir antici- public. Connaître et anticiper les phénomènes plu- per ces nouvelles tendances et les accompagner en viaux, c'est pouvoir intervenir pour éviter un débor- interne par la formation. dement dans le milieu naturel et protéger le littoral. Connaître les “points noirs’’ dans un réseau d'assai- - Sur quels aspects interviennent les nissement, c'est anticiper les problèmes d'odeurs et innovations du Groupe ? de débordements sur la chaussée, pour offrir une L.E : Nous envisageons les innovations opération- meilleure qualité de vie au citoyen.’’ 77 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page8 ACTUALITÉ NOMINATION LOÏC FAUCHON PRÉSIDENT DU CONSEIL MONDIAL DE L’EAU Loïc Fauchon a été élu Président du Conseil Mondial de l’Eau (CME) lors de l’assemblée générale de l’association, en décembre dernier, à Marseille. Nommé pour 3 ans à la tête du "Board des gouverneurs" du CME, le Président du Groupe des Eaux de Marseille retrouve ainsi ce poste qu’il avait occupé entre 2005 et 2012. L’organisation internationale, basée à Marseille, représente près de 400 entités (de la Banque Mondiale aux agences des Nations Unies en passant par des associations et des entreprises) dans plus de 50 pays. Ensemble, elles forment un réseau global qui contribue à ré- soudre les défis complexes liés à l'eau dans le monde. DÉVELOPPEMENT DURABLE SOLIDARITÉ UN NOUVEAU SITE DU MIEL LABELLISÉ RESPONSABLE Dans le cadre de sa dé- 92 pots de 500 grammes de miel marche de gestion dura- issus d’une récolte “100% locale’’ ble des zone végétalisées ont été remis le 6 décembre dernier de ses sites d'exploita- par la Société Eau de Marseille tion, la Société Eau de Métropole (SEMM) à l’association Marseille Métropole vient Les Restos du Cœur des Bouches- n de se voir renouveler, fin du-Rhône, en présence de 2018, le label “Espace Vé- Nathalie Perrin, Directrice de la Gestion Environnementale lo gétal Écologique’’ (EVE), certifié par l’organisme Ecocert, à l’issue d’un et des Contrats de l’Eau pour la Métropole Aix-Marseille- s Provence. Cette récolte provient des ruches implantées par audit de suivi du centre de production d’eau po- table de Sainte-Marthe. Ce label a été également des associations d’apiculteurs sur les sites d’exploitation de M attribué, pour la première fois cette année, au la SEMM. au centre de Vallon Dol, à Marseille. l’ab GOUVERNANCE LA RELÈVE AU FÉMININ Lors d’un récent déjeuner de presse, Loïc Fauchon a annoncé son départ de la prési- dence du Groupe des Eaux de Marseille en juin 2019. L’occasion de présenter la nouvelle équipe de Direction, constituée de Sandrine Motte, 48 ans, actuelle Directrice Générale, et de Marie Borni, 39 ans, Directrice Générale Déléguée. Avec cette équipe rajeunie et féminisée – l’en- treprise compte sept femmes sur les dix mem- bres de sa direction – Eaux de Marseille entend relever de nouveaux challenges, dont celui de l'innovation. inf ’m eau a gazine 8
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page9 PATRIMOINE AUX SOINS DES FONTAINES DE MA RS EIL LE Auparavant nécessaires pour la vie quotidienne locale, les fontaines sont le symbole du patrimoine de Marseille. Elles sont aujourd’hui le signe de la qualité et de l’abondance de l’eau dans notre ville. SUITE EN PAGE 10 Fontaine de la Place Thiars, près du Vieux-Port 9 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page10 PATRIMOINE P Bassins du palais de Justice de Marseille. SUITE DE LA PAGE 9 Afin de gérer au mieux le nombre important de fontaines et leur entre- tien, il est indispensable, pour les équipes en charge, d’en établir un our la Société des Eaux de Marseille (Sem), planning mensuel en collaboration avec la ville. Un programme qui doit tout a commencé en mai 1999 avec la prise cependant faire face aux aléas météorologiques – pluies, vent, gel -, en charge de l’ entretien courant et de l’exploi- mais aussi à l’agenda des diverses manifestations culturelles ou fes- tation des fontaines publiques de la ville de tives, ainsi qu’aux actes d’incivisme malheureusement répétés. En Marseille. Désormais, à la Sem, c’est la Direction des effet, de nombreux détritus ou objets insolites sont ainsi retrouvés ré- Opérations de Diversification (DOD) qui est en charge gulièrement dans les fontaines. Ces déplorables trouvailles entraînent de ce marché remporté cette année, après une paren- un surcroît d’activité pour les équipes, tâches qui s’ajoutent aux opé- thèse de dix ans. rations de maintenance régulières déjà très denses. En effet, à l’isue d’un appel d’offres lancé par la ville de C’est grâce à ce travail de longue haleine, que les quartiers et les parcs Marseille l’année dernière, l’entreprise s’est vue attri- de Marseille retrouvent leur panache chaque année. buer le marché de maintenance des fontaines de la cité Paola CORTI phocéenne pour une durée d’un an. Ces opérations de maintenance, la Sem les multiplie au service d’un patrimoine aussi riche que varié, depuis les simples bornes à eau jusqu’aux fontaines monumen- tales. Soit, au total, 186 fontaines (78 ornementales et 108 à boire), dont 154 sont situées dans les parcs et jar- dins publics. DES PRESTATIONS COMPLÈTES En étroite collaboration avec la commune, la Sem réalise les opérations d’entretien courant : le balayage, l’écré- mage, le nettoyage, la vidange, le réglage des effets d’eau et le traitement de l’eau. Les équipes dédiées as- surent également la maintenance préventive, c’est-à- dire le maintien en bon état de marche des parties électriques, hydrauliques et de tous éléments de sécu- rité des matériels et des personnes ainsi que la mainte- nance corrective (réparation de dispositifs en panne). Les fontaines du Palais Longchamp célèbrent l’arrivée de l’eau à Marseille. FORMULE 1:Formule 1 13/06/12 15:09 Page 2 inf ’m eau a gazine 10
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page11 Fontaine à boire sur la corniche Kennedy, à Marseille. . le saviez-vous ? Afin de préserver l’environnement et d’économiser l’eau, les fontaines marseillaises sont toujours plus nombreuses à fonctionner avec de l’eau recyclée. En outre, toute nouvelle fontaine doit désormais être dotée d’un équipement de recyclage. ntre- n FoNtaiNes de Marseille Opérations d’entretien doit des parties hydrauliques -, et électriques des ou les cheMiNs de l’eau s- ouvrages. ré- ent pé- arcs ORTI uN peu d’histoire … Henry Espérandieu, architecte à qui l’on doit notam- ment les plans de Notre-Dame de la Garde et de la Ca- En collaboration avec l’association Label Mar- thédrale de la Major, a conçu en 1862 le Palais seille, la Société des Eaux de Marseille a mis à Longchamp et ses fontaines pour célébrer l’arrivée de l’honneur, en 2012, les fontaines marseillaises au l’eau à Marseille. En effet, la Ville de Marseille, pour pallier le manque d'eau accentué par le développement travers d’un bel ouvrage de 120 pages. Le photo- de l'agglomération, a fait construire au cours du graphe Jean-Marie Huron et l’écrivain Olivier XIXe siècle le canal de Marseille, pour dériver les eaux Emran ont parcouru la cité phocéenne à la dé- . de la Durance. couverte de ce patrimoine. 11 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page12 INFO-CONSO GARDEZ VOS COMPTEURS AU CHAUD Chaque année, durant la période d’hiver, vos installations d’eau potable sont mises à rude épreuve. Il faut penser à protéger les canalisations des locaux non chauffés, U les tuyaux et les robinets exposés aux in- tempéries et, bien entendu, les comp- teurs. n compteur gelé peut engendrer de nombreux désagréments : coupure d’eau, fuites, etc. C’est pour cette raison qu’il est important de le protéger. Il est conseillé d’éviter le recours à la laine de verre, à la paille ou au tissu, qui risquent d’absorber l’hu- protégez votre coMpteur midité et de se transformer en glace. L’idéal est eN 5 MiNutes chroNo d’enrober les tuyaux extérieurs dans une gaine iso- lante. Quant au compteur, le Groupe Eaux de Mar- seille met à votre disposition un kit de protection Le kit de protection de compteur est à récupérer dans facile à installer, efficace et gratuit. Le procédé l’une de nos agences en vous munissant de votre facture consiste en un sac isolant breveté, similaire à ceux d’eau et d’une pièce d’identité. Pour connaître l’agence la plus proche de chez vous, rendez-vous sur eaudemarseille-metropole.fr (Mon Espace Client, ru- brique “Nos agences d’accueil’’). Vous pourrez mettre en place votre kit en quelques mi- nutes, en suivant le mode d’emploi, de manière simple et efficace. Il suffit d’étendre le kit sur une surface plane et d’ap- puyer sur les endroits indiqués à cet effet. Vous n’aurez alors qu’à ouvrir l’abri à compteur et à placer l’isolant, en prenant soin de bien refermer la porte. Si cette dernière est manquante, n’hésitez pas à le signaler au Centre Ser- “ vice Clients (n° Cristal 0969 39 40 50, appel non surtaxé) pour son remplacement. Anc nag velo peti Cett nan Coo lanc nari A l’h den utilisés pour protéger les envois de par colis. Que ce soit en niche ou en regard, ce kit s'adaptera parfaitement à votre compteur. FORMULE 1:Formule 1 13/06/12 15:09 Page 2 inf ’m eau a gazine 12
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page13 “ L’INVITÉ alaiN DROUADAINE PRÉSIDENT DE L’ASSOCIATION YARGO DÉVELOPPEMENT - Quelle a été l’origine de votre vocation humanitaire ? Alain Drouadaine : J ’ai toujours aimé voyager, aller à la rencont tre des gens, à la découverte d’autres cultures. De retour d’un voyage, j’ai réfléchi à mon empreinte carbone et ressenti le besoin d’un réel engagement humain. A l’approche de la retraite, j’ai eu envie de me sentir utile, de mettre à profit mon énergie et mes compétences pour aider les habitants d’un village situé dans un pays pauvre. - A quel moment avez-vous décidé de concrétiser cette ambition ? A.D : En 2007, j’ai créé Ventalili, une association qui avait un double objectif : créer une dynamique dans ma com- mune de résidence, Ventabren, pour aider les habitants “NOTRE DEVISE : AIDER SANS ASSISTER’’ de Tanlili, au Burkina Faso, à mieux vivre, en fédérant des bonnes volontés autour d’un projet. Depuis 2012, j’ai fondé Yargo Développement pour aider un village burkinabé à 5 km de Tanlili, Yargo, dans la com- Ancien technicien puis consultant en marketing et en ma- mune de Zitenga à 60 km au Nord-Est de Ouagadougou. nagement, Alain Drouadaine est le fondateur de Yargo Dé- veloppement, une association qui doit son nom à une - Quels sont les principales problématiques rencontrées ? petite commune burkinabé de 1500 habitants. Le village de Yargo, constitué de 5 hameaux dispersés de Cette structure à taille humaine mène à bien des projets fi- 200 à 400 habitants chacun, ne dispose pas d’électricité nancés en partie grâce au Programme de Solidarité et de et se trouve exposé à l'insuffisance alimentaire à cause du Coopération Internationale pour l’Eau et l'Assainissement manque d'eau. Or, on ne peut accéder au développement lancé par la Métropole Aix-Marseille-Provence, en parte- économique sans satisfaire au préalable les besoins vi- nariat avec la Société Eau de Marseille Métropole. taux : l’accès à l’eau, à la nourriture et à l’hygiène. A l’heure où un nouvel appel à projets voit le jour, le prési- La problématique principale du quotidien des habitants dent de Yargo Développement décrit ici le chemin parcouru est la survie. Au point qu’ils n’ont pas la force de s’ouvrir par l’ONG et ses projets. à des nouveaux dispositifs. Ils ont besoin d’un catalyseur extérieur pour sortir de la dépendance. SUITE EN PAGE 14 13 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page14 L’INVITÉ SUITE DE LA PAGE 13 - Quels sont vos principaux objectifs en termes d’eau potable ? mité. Enfin, la gestion des toilettes sèches permet de dis- A.D : L’objectif principal qu’on s’est fixé est d’améliorer poser d’un engrais organique pour les cultures. l'avenir alimentaire du village. Cela passe par l'accès à l'eau. Nous avons ainsi équipé le village de 2 forages sup- - Quels sont les moyens mis en œuvre par Yargo Deve- plémentaires et mis au point un système pour réduire le loppement ? gaspillage afin de satisfaire les besoins vitaux et permet- A.D. : L'équipe YD est constituée d’un groupe de béné- tre une activité de maraîchage en dehors des saisons des voles de tout âge et d’horizons divers, dont d’anciens ca- pluies. dres à la retraite, comme moi. Quant au financement, il L’eau de la commune provient des forages. Elle est pui- est essentiellement assuré par les adhérents, qui paient sée à partir d’une nappe fossile qui risque l’épuisement. leurs propres déplacements, mais aussi par la commune de Ventabren, la Métropole Aix-Marseille-Provence via le De là l’importance de mieux récupérer et stocker l’eau fonds Loi Oudin. Nous n’avons pas les moyens d’une pluviale, abondante pendant la saison de pluies et ré- grande organisation internationale, mais il nous tient à duire d’autant le pompage d’eau de la nappe. cœur d’apporter notre modeste contribution. - Et en ce qui concerne l’assainissement ? A.D. : C’est un sujet important, parce qu’il faut se battre - Quel est votre mode opératoire ? contre les vieilles coutumes. D’ici 2020, nous allons équi- A.D. : Notre slogan est “aider sans assister’’. Proposer per les 5 hameaux de Yargo de mini-blocs sanitaires une aide ponctuelle sans créer un engagement de la part comportant des WC secs, un évier pour l’hygiène des du bénéciciaire peut être contre-productif. Il faut que les mains et une douche, alimentés par l’eau pluviale villageois s’approprient la démarche et soient acteurs de stockéé sous la toiture ou dans des bidons. La mortalité leur avenir. infantile dues aux maladies gastrointestinales pourrait Objectif : mettre le pied à l’étrier d’une activité écono- diminuer de moitié par le simple geste du lavage des mique et sociale. Cela dans l'optique d'un désengage- mains. Les femmes,notamment, ont besoin d’un lieu ment progressif de YD à moyen terme (3 à 5 ans), dédié pour faire leurs besoins dans l’inti- lorsque les habitants auront compris l'intérêt et pris l'ha- bitude de ces nouvelles structures (banque de céréales, le dispositiF loi oudiN La loi Oudin-Santini, adoptée le 9 février 2005, auto- rise les collectivités, syndicats et agences de l’eau à consacrer jusqu’à 1% de leur budget eau et assainisse- ment pour financer des actions de solidarité interna- tionale dans ces domaines. Le dispositif dit “Loi Oudin’’ a permis à la Métropole Aix-Marseille-Provence en partenariat avec la Société Eau de Marseille Métropole (SEMM) de financer un programme de solidarité et de coopération Internatio- nale pour l’eau et l'assainissement. Pour être éligibles, les projets candidats doivent per- mettre l’accès à l’eau potable des populations en stress hydrique, améliorer l’assainissement, la sécurité sanitaire et favoriser l’émergence de solutions origi- nales de gestion pour la préservation de la ressource. Pour plus de renseignements sur l’appel à projets: www.ampmetropole.fr Alain Drouadaine distribue l'aide auprès des femmes du village. FORMULE 1:Formule 1 13/06/12 15:09 Page 2 inf ’m eau a gazine 14
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page15 Les charrettes à eau permettent de transporter jusqu'à 8 bidons de 20 l sans peine. caisse des micro-crédits pour les femmes, coopérative féminine, jardin collectif des femmes…) pour laisser place à l’initiative et à la gestion villageoise. - Quelle est votre démarche vis-à-vis de l’égalité des femmes et leur accès à l’autonomie économique ? A.D. : Les femmes ont un rôle essentiel dans l’organisa- tion des hameaux. Elles sont le moteur économique de la société et font absolument tout, en s’occupant des en- fants, de la cuisine et en allant chercher l’eau, le bois, etc. Elles sont l'avenir de ces petits villages et partie pre- nante de tous les projets. C’est pourquoi nous essayons de leur donner les moyens de s’en sortir par le biais de micro-crédits (de 20 à 30 €) qui leur permettent d’ache- “ ter des matières premières à transformer et à vendre sur le marché. Elles les remboursent sur une durée de 6 à 8 mois. Les coutumes ont la vie dure, mais nous comptons beau- coup sur les femmes pour faire avancer les choses. - Sur quels projets planchez-vous actuellement ? A.D. : Nous allons poursuivre nos actions pour améliorer l’accès à l’eau potable ainsi que la récupération d’eau de pluie afin de favoriser le maraîchage et la culture du mo- ringa, un arbre aux qualités nutritionnelles exceptionnelles, durant la saison sèche. Aujourd’hui, nous étudions un projet de reforestation plus vaste, avec des espèces pour l’alimentation mais aussi pour la production de bois à couper afin de lutter contre la dé- sertification. Un nouveau chapitre s’ouvre pour la sensibili- sation des enfants à la bonne gestion de l’eau et de l’environnement et à la gestion écologique de la forêt. Nous plaçons nos espoirs dans l’éducation des jeunes géné- rations pour faire évoluer les men- talités et assurer l’avenir du village. Propos recueillis par Anna gAlvAN l’actioN de Yargo eN chiFFres Depuis 2013, l’ONG a mis en place : • 2 forages équipés. • 32 “charrettes à eau’’ revendues 20% de leur prix pour faciliter la corvée d’eau. • 223 micro-crédits pour les femmes du village. • 3 activations de la Banque à céréales (3 X 3 tonnes de sorgho revendues à 2/3 du prix coûtant en période de pénurie). • 2 métiers à tisser. Inauguration officielle d’un forage en 2017. • 50 tables-bancs pour l’école (CP1 et CM2). FORMULE 1:Formule 1 13/06/12 15:09 Page 2 15 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page16 TECHNIQUE APTUNION: LA MÉTHANISATION Leader des réputés fruits confits d’Apt dans le Vaucluse, le Groupe Aptu- nion a souhaité optimiser le traitement de ses effluents industriels en se L dotant d’un système respectueux de l’environnement. a problématique du leader agroalimentaire consistait bout de 5 ans d’exploitation. “Nous allons pouvoir injecter 9 à trouver un traitement adapté au développement Gigawatts par an sur le réseau de gaz, soit la consommation de son activité et aux exigences environnementales de 4.000 personnes’’ explique Jean-Michel Scalabre. “Aptu- tout en diminuant le coût lié à l’épuration de ses ef- nion va devenir producteur d’énergie verte, ce qui aura pour fluents. Le tout en assurant la continuité de la production de effet de neutraliser ses émissions de carbone grâce à sa sta- l’usine et du traitement pendant les travaux. tion d’épuration à énergie positive’’ précise-t-il. “Malgré une extension réalisée en 2012, la station d’épura- tion industrielle existante sur le site de production d’Aptu- Cerise sur le gâteau, cette technologie est économe en éner- nion commence à être sous-dimensionnée et arrive à gie, en réactifs et en espace utile pour son implantation. Un saturation, ce qui a pour conséquence de générer ponctuel- critère non négligeable pour Aptunion, qui va également ré- lement des rejets non-conformes et le recours à “l’épanda- duire sa facture d’électricité de 30% grâce, entre autres, à la ge”explique Jean-Michel Scalabre, responsable Environne- réduction du volume de boues à traiter. ment du centre. DU PROJET À LA RÉALISATION SOLUTION SUR-MESURE Cette réalisation permet d’envisager les futures évolutions de La proposition d’OTV DBI, le spécialiste de la conception- l’usine en toute sérénité. “A terme, nous avons le projet de construction de stations d’épuration industrielles et ses co- réunir l’ensemble des ateliers de fabrication sur le même site. traitants, consiste à équiper la station de traitement La capacité de notre unité d’épuration ne sera donc pas une d'effluents à boues activées d’une unité de méthanisation, ce contrainte’’, commente le responsable. La phase de travaux qui permet d’éliminer jusqu’à 85% des polluants d’origine or- vient de commencer sur le site aptois, pour une mise en ser- ganique ou DCO (demande chimique en oxygène). Cette op- vice, dès juillet 2019. tion était particulièrement adaptée aux besoins d’Aptunion, Après une première expérience de méthanisation dans le do- qui doit traiter quelque 3 000 tonnes de DCO et 250 000 m3 maine vinicole pour la Coopérative Terres Valdèze, à La Tour d’effluents environ par an. d’Aigues (84), la Sem participera au démarrage et à l’assis- Le biométhane ainsi produit est soumis à un traitement spéci- tance à l'exploitation au cours de la première année de cette fique, de façon à pouvoir être directement injecté dans le ré- unité de traitement sophistiquée. “Nous comptons sur les seau de gaz de GRdF pour sa revente. Grâce au financement équipes de la Société des Eaux de Marseille (Sem) pour réus- de l’Agence de l’eau, l’ADEME et la région Provence-Alpes- sir cette mise en service’’ conclut Jean-Michel Scalabre. Une Côte-d’Azur et au rachat de biométhane par GRDF, l’industriel opération multi-technologies gagnante qui démarre sous les réussit la valorisation énergétique de ce sous-produit de trai- meilleurs auspices. tement et peut amortir son investissement initial (4 M€) au FORMULE 1:Formule 1 13/06/12 15:09 Page 2 A.G. inf ’m eau a gazine 16
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page17 APTUNION EN CHIFFRES • 22 hectares d’exploitations fruitières en Provence • 35 millions d’euros de chiffre d’af- faires par an • 200 employés ON • 10 000 tonnes de produits finis par an • 2 000 références • plus de 500 clients répartis dans une cinquantaine de pays COMME ÉNERGIE VERTE COMMENT ÇA MARCHE ? TRAITEMENT D’ÉPURATION TRADITIONNEL MÉTHANISATION (AÉROBIE) La méthanisation est un procédé anaérobie (sans oxy- Constitué essentiellement de méthane et de dioxyde de gène) de traitement des effluents industriels. Il consiste carbone, le biogaz peut être utilisé pour la cogénération à utiliser des bactéries anaérobies dans un milieu sans énergétique (production d'électricité et de chaleur), oxygène afin de convertir les polluants organiques ou l’alimentation d’une chaudière industrielle, mais aussi, DCO (Demande chimique en oxygène), par digestion (ou après épuration, pour sa revente par injection dans un fermentation anaérobie), en biogaz énergétiquement réseau de gaz public ou comme carburant utilisé pour le valorisable. fonctionnement des bus urbains. 17 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page18 INTERNATIONAL de l’eau de q p Depuis quelques mois, la Société des Eaux de Marseille conduit, en partenariat avec le bureau d’études Seureca, des mis- sions d'assistance sur le principal site de production d'eau potable du Niger. Il s’agit du centre de Goudel exploité par la Société d'Exploitation des Eaux du Niger, qui alimente en eau la capitale, Niamey. L’enjeu : garantir une eau de bonne qualité aux habitants de la capitale nigérienne et de ses environs, quelle que soit la qualité de la ressource. P Le Centre de production d’eau potable de Goudel. lusiieurs actions prioritaires ont été mises en pace matisation des dosages de réactifs de traitement de l’eau. pour améliorer la communication entre les diffé- Le centre de production de Goudel alimente plus d’un mil- rents centres de production du pays et normaliser lion d’habitants de la capitale nigérienne et traite actuelle- les procédures afin de faciliter leur gestion à dis- ment près de 3m3/seconde (soit le débit en été des deux tance. Cela se traduit par un plan en trois volets : formation principaux centres de Marseille). “L’une des caractéristiques à l’exploitation mise en place d’un programme de supervi- de la station est sa capacité à traiter l’eau brute en prove- sion et télégestion sur Niamey puis sur l’ensemble du pays nance du fleuve Niger, à la turbidité très fluctuante, allant et l’optimisation ainsi que l’automatisation des équipe- d’une eau pratiquement claire à une eau boueuse par ments de traitement. temps de pluie. Ce qui oblige l’exploitant à des ajustements fréquents du process de la station’’ explique Patrick Lanne- TRAITER LES EAUX DU FLEUVE, UN DÉFI luc, expert de la Sem. C’est dans le cadre de ce dernier point que la Société des “Pour affiner le traitement, et après un premier état des Eaux de Marseille (Sem) a assuré l’an dernier un audit tech- lieux, nous avons validé une liste et un protocole d’injection nique de la station de Goudel, puis réalisé une mission de des produits chimiques : hypochlorite de calcium, sel d’alu- maitrise d’œuvre et de démarrage des installations d’auto- mine, polymères, lait et eau de chaux’’ détaille l’expert pro- 18
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page19 e qualité pour les NigérieNs Séance de formation. cess. “Nous avons également, sur l’ensemble du cycle de tion de Goudel. L’installation et la mise en service doivent traitement, réalisé l’analyse fonctionnelle et le plan d’ins- être réalisées vers la fin du premier trimestre 2019. trumentation de la station, validé les points d’injection, les Thierry JALABERT concentrations et les procédures de préparation des réac- tifs.’’ Un modèle mathématique a même été établi sur la base de milliers de “ jar-tests ‘’ (tests dans des flacons avec des concentrations différentes du produit) effectués par la SEEN. Ce programme a permis de concevoir les équipements et l’automatisme dédié pour assurer l’optimisation de l’ins- tallation de traitement. HOMOGÉNÉISATION ET AUTOMATISATION Plusieurs sessions de formation du personnel ont émaillé le déroulement du projet dans la capitale nigérienne. Une soixantaine de collaborateurs aux profils différents (tech- nicien, exploitant, responsable de centre, chargé de labo- ratoire ou de la maintenance, etc.), en provenance de différents centres du pays ont participé à ces sessions. Ces formations visaient à homogénéiser les procédures et les pratiques au sein de l’entreprise. Au programme, les diffé- rentes sessions proposaient la conduite de stations de traitement d'eau potable, les dosages et ajustements des traitements jusqu’à la télégestion et la supervision des ins- tallations, en passant par la prévention des risques liés à Analyse de la qualité de l’eau au laboratoire. l’emploi de réactifs chimiques. L’ensemble des équipements a été conçu et réalisé en France sous forme de modules, puis câblés et reliés aux la seeN eN chiFFres installations existantes sur place afin de garantir la conti- nuité du service. La Sem a été chargée de la supervision des travaux qui ont La ville de Niamey représente : réuni une cinquantaine de personnes sur 15 jours. “Cette phase a permis, entre autres, une refonte complète du bâ- - 55 % de la capacité de production totale timent de dosage, la réalisation des plans d’exécution des 55 centres du périmètre affermé. (3D), des schémas électriques et des dispositifs d'automa- - plus de 228 000 m3 d’eau potable produits tisation des machines ainsi que la mise en service de l’en- par jour. semble’’, explique Marc Renoux qui a suivi la conception - 4652 km de réseaux exploités. du système. - 3,6 millions de personnes alimentées en Prochaine étape : l’automatisation de la préparation et de eau potable. l’injection des polymères dans le process pour assurer la - 699 salariés. floculation lors de la phase de décantation primaire qui s’opère dans les bassins, à l’entrée du centre de produc- 19 inf ’m eau a gazine
MAG N°18.qxp_MAGAZINE 26/02/2019 16:27 Page20 des 96% 96% desMMarseillais arseillais(e)se s ( ) satisfaits de la qualité satisfaits de la qualité de l’eau du robinet* * de l’eau du robinet Tourne Inf'eau Mag N°18-Février 2019.indd 1 12/02/2019 11:34:46
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