L'IRM DE L'HOPITAL PRINCIPAL DE DAKAR BILAN DE LA PREMIÈRE ANNÉE DE FONCTIONNEMENT - JFR Octobre 2008
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L’IRM DE L’HOPITAL PRINCIPAL DE DAKAR BILAN DE LA PREMIÈRE ANNÉE DE FONCTIONNEMENT J.F. WERNER (anthropologue, médecin, IRD) I. C.DIAKHATÉ (Médecin, radiologue HPD) T. O. SOKO (Médecin radiologue, HPD) J.L. DEMANGE (Bio-ingénieur, HPD) JFR Octobre 2008
POUR MEMOIRE - Installation et mise en marche d’une machine Siemens® Magnetom Avanto® à l’Hôpital Principal de Dakar au début de l’année 2007 - Cet hôpital est un établissement public géré par les forces armées sénégalaises avec le soutien de coopérants militaires français - Un projet pionnier en Afrique de l’Ouest francophone dans le domaine de l’IRM haut champ - Raison pour laquelle ce projet fait l’objet d’une étude scientifique en longitudinal
PREMIÈRE PARTIE FONCTIONNEMENT DE L’UNITÉ IRM DE PRINCIPAL
SUR LE PLAN TECHNIQUE LES MOTS CLEFS SONT - UNE VIGILANCE DE TOUS LES INSTANTS - UNE ETROITE COORDINATION - Surveillance en continu de la machine et de son environnement assurée localement par l’équipe technique de l’Hôpital et, à distance, par les ingénieurs de Siemens. - L’entretien est effectué tous les deux mois par l’équipe technique de l’Hôpital et le sous-traitant local sous la supervision des ingénieurs de Siemens. Résultats Le système a donné entière satisfaction à ses utilisateurs en dépit d’une relative instabilité. Des dysfonctionnements mineurs ont nécessité le remplacement de différentes pièces de la machine et de trois antennes. Sans incidence financière puisque la machine est sous garantie.
SUR LE PLAN MÉDICAL UNE ACTIVITÉ EN PROGRESSION . Durant la première année de fonctionnement, 1906 examens ont été réalisés • Les examens du rachis (30,8%), des membres (26,5%) et du crâne (23,4%) représentent 80% de l’ensemble . Les 20% restant se distribuent entre : abdomen (6%), pelvis (5,4%), Angio-IRM (5%), seins (2%) et cou (1%) . Entre le début et la fin de l’année de référence, l’activité a augmenté de 25%
EVOLUTION DES ACTES IRM 400 350 300 250 200 150 100 50 0 juil- août- sept- oct- nov- déc- janv- févr- ma avr- mai- juin- 07 07 07 07 07 07 08 08 rs-08 08 08 08
LES FACTEURS QUI STIMULENT LA DEMANDE - L’IRM de l’HPD est le seul équipement de ce type en activité au Sénégal et dans les pays limitrophes (Mauritanie, Guinée- Conakry, Gambie) - L’excellente qualité des résultats a pour effet d’inciter les praticiens à prescrire davantage d’examens - Tendance renforcée par les défaillances à répétition de plusieurs TDM dans le secteur public - Une banalisation de la prescription qui n’est plus réservée aux seuls spécialistes
LE FACTEUR QUI FREINE LA DEMANDE UNE ACCESSIBILITÉ LIMITÉE Le coût d’un examen a été fixé à 162 750 F CFA (# 250 €) Ce tarif dit « général » comprend l’injection éventuelle de Gadolinium mais pas l’amortissement de l’appareil Il est hors de portée des 80% de la population sénégalaise dépourvus de protection sociale et confrontés à une augmentation générale du coût de la vie Dans ces conditions, les 20% de la population bénéficiant d’une couverture sociale représentent 60% de la clientèle de l’IRM
DEUXIÈME PARTIE LES RELATIONS ENTRE RADIOLOGUES ET PRESCRIPTEURS CONSIDÉRÉES A TRAVERS LE PRISME DE L’IRM
LA PRESCRIPTION Modalités pratiques Ces relations sont médiatisées par un « bon d’examen » élaboré par les radiologues de Principal La prescription d’un examen IRM passe obligatoirement par son remplissage Chaque demande fait l’objet d’une validation préalable par un des radiologues du service
LA PRESCRIPTION Qui sont les prescripteurs ? - Ils exercent en majorité dans le secteur public - Ils se répartissent moitié-moitié entre chirurgiens et médecins - Les spécialités chirurgicales les plus concernées sont : Neuro-chirurgie, Orthopédie- traumatologie, ORL - Les spécialités médicales les plus concernées sont : Neurologie, Médecine interne, Cancérologie
LA PRESCRIPTION Le point de vue des radiologues La pertinence de la prescription – Dans 80% des cas, la prescription est pertinente par rapport à l’indication et aux informations attendues – Dans 17% des cas, la pertinence laisse à désirer car le prescripteur a « brûlé les étapes » – Dans 3% des cas, la prescription n’est pas justifiée Un déficit récurrent en informations concernant : • La symptomatologie, • Les examens complémentaires pratiqués au préalable Ce problème, non spécifique à l’IRM, est à mettre sur le compte d’un remplissage souvent bâclé du d’examen
LA PRESCRIPTION Le point de vue des prescripteurs Un bon d’examen « trop compliqué, trop long » Une tâche qui « n’est pas de leur ressort » Ce qui pose problème aux prescripteurs - La recherche de contre-indications - La recherche d’antécédents allergiques - L’évaluation du niveau de coopération et de validité du patient
LA PRESCRIPTION Le point de vue du chercheur A l’origine de ces résistances ? - Le refus d’une norme imposée par les radiologues - Une méconnaissance profonde de l’IRM - Souvent perçue comme une sorte de super-TDM • L’ignorance des prescripteurs - Les principes physiques de l’IRM - Les modalités concrètes de réalisation d’un examen
LA RÉCEPTION DES RÉSULTATS Apport de l’IRM sur le plan diagnostique • Apport jugé « capital », voire « essentiel », • L’IRM apporte une « preuve formelle », une « certitude diagnostique » • Un diagnostic étiologique est établi dans les deux tiers des cas (sondage sur un échantillon de 54 cas) • Si pas de diagnostic étiologique, orientations fournies pour examens complémentaires.
LA RÉCEPTION DES RÉSULTATS Impact de l’IRM sur le plan thérapeutique Lorsque le diagnostic étiologique est fait, le prescripteur peut choisir à bon escient entre traitement médical et traitement chirurgical Les chirurgiens sont moins interventionnistes Et lorsqu’ils interviennent, ils disposent d’informations qui leur permettent d’affiner la stratégie opératoire à mettre en œuvre
PREMIERE LEÇON Les éléments clefs du succès Du point de vue technique - Un fournisseur sérieux - Un sous-traitant compétent et motivé - Un environnement technique plutôt sur-dimensionné que sous-dimensionné - Un approvisionnement électrique stable - La formation des techniciens et du bio-ingénieur de l’HPD Du point de vue médical - Des médecins et manipulateurs compétents, motivés et disciplinés, - Ayant bénéficié d’une formation spécifique (sur site, à l’étranger) - Une communication de bonne qualité entre radiologues et prescripteurs - Un approvisionnement régulier en consommables Du point de vue financier, rôle essentiel de l’Etat - Directement (salaires, consommables, énergie) - Indirectement (couverture sociale agents de l’Etat, étudiants, Plan « Sésame »)
DEUXIÈME LEÇON Une réussite jamais définitivement acquise Du point de vue technique - La fin du contrat de garantie en mars 2010 constitue un défi pour l’équipe technique - dans un environnement où le déploiement de la technique ne va pas de soi Du point de vue médical - L’augmentation prévisible de la demande va mettre un peu plus la pression sur l’équipe médicale qui devra nécessairement s’étoffer (recrutement, formation) - un problème qui relève de la gestion des ressources humaines Du point de vue financier La pérennité de cet équipement dépend de la capacité de l’Etat à en assurer le financement dans le contexte d’une crise économique mondiale qui met la société sénégalaise à rude épreuve.
TROISIÈME ET DERNIERE LEÇON « On récolte ce que l’on sème » Tout se joue au niveau de la phase préparatoire du projet qui doit être dirigé par un leader compétent et déterminé capable d’imposer ses vues et d’anticiper les différents problèmes qui peuvent se poser à court et moyen terme • Les points cruciaux • Le cahier des charges . L’appel d’offres • La formation • Le financement
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