La Cartographie Participative en 3 Dimensions (CP3D) comme outil au service d'une gestion partagée des risques ? - OpenEdition Journals

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Bulletin de l’association de géographes
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                           Les risques liés à la nature et leur gestion dans les
                           Suds

La Cartographie Participative en 3 Dimensions
(CP3D) comme outil au service d’une gestion
partagée des risques ?
Intérêts et limites de la méthode à l’épreuve de l’expérience menée à
Fogo (Cap‑Vert) sur le risque volcanique
Method of participatory 3D mapping (P3DM) as a tool for shared disaster risk
reduction? Interests and limitations of the method with feedback from
experience in Fogo (Cape Verde) facing volcanic risk

Pauline Texier‑Teixeira, Floriane Chouraqui, Franck Lavigne, Delphine
Grancher, Jake Rom Cadag et Jean‑Christophe Gaillard

Édition électronique
URL : http://journals.openedition.org/bagf/1631
DOI : 10.4000/bagf.1631
ISSN : 2275-5195

Éditeur
Association AGF

Édition imprimée
Date de publication : 15 octobre 2014
Pagination : 309-324
ISSN : 0004-5322

Référence électronique
Pauline Texier‑Teixeira, Floriane Chouraqui, Franck Lavigne, Delphine Grancher, Jake Rom Cadag et
Jean‑Christophe Gaillard, « La Cartographie Participative en 3 Dimensions (CP3D) comme outil au
service d’une gestion partagée des risques ? », Bulletin de l’association de géographes français [En ligne],
91-3 | 2014, mis en ligne le 22 janvier 2018, consulté le 20 avril 2019. URL : http://
journals.openedition.org/bagf/1631 ; DOI : 10.4000/bagf.1631

Bulletin de l’association de géographes français
La Cartographie Participative en 3 Dimensions
 (CP3D) comme outil au service d’une gestion
 partagée des risques ? Intérêts et limites de la
 méthode à l’épreuve de l’expérience menée à
   Fogo (Cap-Vert) sur le risque volcanique
 (ME THOD OF PARTICIPATORY 3D MAPPING (P3DM)
AS A TOOL FOR SHARE D DISASTE R RISK RE DUCTION?
INTE RE STS AND LIMITATIONS OF THE ME THOD WITH
FE E DBACK FROM E XPE RIE NCE IN FOGO (CAPE
VE RDE ) FACING VOLCANIC RISK)

Pauline TEXIER-TEIXEIRA*, Floriane CHOURAQUI**,
Franck LAVIGNE***, Delphine GRANCHER****, Jake
ROM CADAG***** & Jean-Christophe GAILLARD******

RÉSUMÉ – Dans le cadre du 7ème PCRD MIAVITA (Mitigate and Assess risk from
Volcanic Impact on Terrain and human Activities), a été proposé un outil original
visant à une gestion intégrée des risques volcaniques : la Cartographie Participative
en 3 dimensions (CP3D). Cet outil doit permettre aux différents acteurs de la gestion
des risques, de l’échelle nationale à l’échelle locale (la population), de partager
savoirs et compétences pour mieux évaluer les risques et ses différentes composantes,
s’engager dans un dialogue et croiser les approches top-down et bottom-up pour
mettre en place un plan d’action participatif de réduction des risques. Appliqué au cas
de Fogo (Cap-Vert), nous montrons que la mise en œuvre d’un tel plan est complexe et
pose des problèmes de fond et de méthode.

Mots-clés : Réduction des risques – Approche participative – Cap-Vert

* Maître de conférences, Université Lyon 3 Jean-Moulin, UMR 5600 E nvironnement, Ville,
Société – Courriel : pauline.texier@univ-lyon3.fr
** Doctorante, Université Toulouse Le Mirail, Laboratoire Dynamiques Rurales
*** Professeur, Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, UMR CNRS 8591 LGP, Meudon
**** Ingénieur d’études, UMR CNRS 8591 LGP, Meudon – Courriel :
delphine.grancher@lgp.cnrs.fr
***** Chercheur, Université Montpellier 3, CNRS E A 3766 Gester ; University of the
Philippines Diliman (Quezon City)
****** Professeur, University of Auckland, School of E nvironment

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ABSTRACT – Within the framework of the 7th FP international research program
entitled MIA VITA (Mitigate and Assess risk from Volcanic Impact on Terrain and
human Activities), a tool for Disaster Risk reduction following an integrated
participatory approach was proposed: the Participatory 3 Dimensions Mapping
(P3DM). This tool represents the different levels of knowledge and competences of the
stakeholders involved in the DRR at different scales. It is expected to help the
mitigation by developing relevant discussions and cooperation between the top-down
and the bottom-up approaches (e.g. between authorities and communities living on the
slopes of the volcano). A case study from Fogo volcano (Cape Verde) addresses and
discusses the major flaws of such participatory approach.

Key words: Disaster Risk Reduction – Participatory approach – Cape-Verde

1. Introduction et cadre conceptuel de l’étude : le cadre institutionnel
international de la RRC

   Depuis les années 1970, la réduction des risques de catastrophe fait figure de
priorité dans l’agenda des Nations Unies, avec le cadre actuel des directives
internationales, qui est le Cadre d’Action de Hyogo pour des Nations et
collectivités résilientes 2005-2015 (CAH). Ces directives s’inscrivent bien dans
le cadre conceptuel encadrant la recherche sur les risques, appelé paradigme
radical, et centré sur la vulnérabilité. Ce paradigme considère les catastrophes
comme ayant des origines quotidiennes socio-économiques et politiques, et
met l’accent sur la vulnérabilité, qui dépend largement de l’accès aux
ressources des personnes exposées et de leurs moyens d’existence. Leurs
comportements sont donc contraints de manière indépendante des aléas
[O’Keefe & al. 1976, Hewitt 1983, Anderson & Woodrow 1989, Maskrey 1989, Chester
1993, Wisner & al. 2004]. Les stratégies préconisées au cœur de ce paradigme
s’appuient sur des mesures non structurelles de réduction de la vulnérabilité en
s’attaquant à ses causes profondes socio-économiques, et prônent une gestion
participative des risques, qui permet de valoriser les capacités des populations,
reconnues comme n’étant pas de simples victimes impuissantes [Chambers &
Conway 1991, Benson & Twigg 2007 ]. En effet, personne mieux que les
communautés vulnérables elles-mêmes, dont la survie et le bien-être sont en
jeu, peuvent comprendre les affaires locales, les contraintes et les opportunités,
et évaluer leurs propres vulnérabilités et capacités [Chambers & Conway 1991,
Chambers 1994, Kafle & Murshed 2006, Benson & Twigg 2007]. Ce type de gestion dit
« bottom-up », axé sur les causes profondes de vulnérabilité quotidienne,
correspond bien en effet au CAH (axes prioritaires n°4 et 5). Cependant, à
l’échelle des territoires nationaux, les gouvernements locaux peinent bien
souvent à appliquer ces directives. Dans la plupart des pays du monde, qui ont
pourtant ratifié le CAH, force est de constater que les stratégies de réduction
des risques mises en place s’intègrent en effet encore davantage au paradigme

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CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE 3-D DU RISQUE VOLCANIQUE                     311

dominant aléa-centré. Ce dernier considère les catastrophes comme
essentiellement liées à des phénomènes rares et extrêmes « ennemis » contre
lesquels il faut livrer une guerre sans merci, en focalisant sur des mesures
structurelles visant à contrôler l’aléa et à en limiter l’impact. Bien qu’avec les
travaux de l’école de Chicago l’accent ait été mis sur la vulnérabilité des
personnes [ Kates 1971, Burton 1972, Burton & al. 1978], les gouvernements
considèrent encore beaucoup les populations exposées comme des destinataires
passifs de leurs politiques, qu’ils leur imposent sans grande concertation. Ce
sont principalement (1) des mesures de déplacement des populations pour
réduire leur exposition, sans apporter de solutions viables de relogement et
d’alternatives économiques durables, ou (2) des campagnes de sensibilisation
au risque. Le défaut de perception des personnes exposées aux dangers est en
effet considéré par les acteurs institutionnels comme le principal facteur
expliquant leur vulnérabilité, tandis que les causes profondes socio-
économiques liées à la pauvreté sont bien souvent ignorées [Mercer & al. 2007,
Texier, 2009]. Au vu des récentes catastrophes observées dans le monde, aussi
bien en contexte développé qu’en développement, force est de constater que
cette approche technocratique « top-down » de la réduction des risques
focalisée sur l’aléa n’obtient pas les résultats escomptés, et ce malgré les
directives internationales, qui manquent de conseils concrets d’application
adaptés aux contextes locaux [Heijmans & Victoria 2001, Bankoff 2003, Gaillard
2007, 2009, Gaillard & al. 2010, Texier 2009, ISDR 2009].
   Face à ce constat, et depuis les années 1980, on observe un intérêt
grandissant dans des stratégies alternatives, qui essayent de développer une
approche plus participative dans la compréhension des risques et la recherche
de solutions ancrées dans le développement au quotidien. Le Work Package 5
du programme Européen MIAVITA (7ème PCRD, 2008-2012), intitulé
« Socio-economic Vulnerability » a eu pour objectif, sur quatre terrains
volcaniques, d’analyser la vulnérabilité socio-économique des populations
vivant sur les volcans, de développer des méthodes participatives adaptées aux
contextes territoriaux visant à mieux évaluer les risques et les causes de
vulnérabilité socio-économiques, et de proposer des outils de dialogue pour
une réduction des risques intégrée et plus participative. Cet article vise à
présenter les résultats obtenus pour le cas du Volcan Fogo, volcan actif dont la
dernière éruption a eu lieu en 1995. Le village de Chã das Caldeiras, implanté
au cœur de la caldera, a été analysé, et l’équipe de chercheurs a mis en place,
avec la population locale et les acteurs institutionnels, une cartographie
participative en trois dimensions (CP3D) pour tenter d’instaurer un plan de
gestion des risques participatif. Après avoir présenté le contexte géographique
de l’étude, physique et anthropique, la méthode de recherche-action sera
présentée et les résultats (données issues d’enquêtes réalisées par l’équipe
MIAVITA) seront discutés dans une dernière partie qui proposera des
perspectives face aux limites de la méthode.

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2. Le volcan Fogo, contexte d’un territoire ambivalent exposé mais
convoité
2.1. Ambivalence du volcan, entre menace et opportunité

   Le Volcan de Fogo est situé sur l’île du même nom, faisant partie de
l’archipel du Cap-Vert, situé au large des côtes sénégalaises. Il s’agit d’un
strato-volcan de point chaud [ Ribeiro 1954, Day & al. 1999, 2000] , encore en
activité (dernières éruptions au 20ème siècle : 1951 et 1995 ; 19ème siècle : 4
éruptions en 1816, 1847, 1852 et 1857 ; 18ème siècle : 4 éruptions en 1721-
1725, 1769, 1785 et 1799). Les aléas associés lors de la dernière éruption ont
été des retombées de cendres et de ponces, une coulée de lave. Le cœur de la
caldera du volcan [ Foeken & al. 2007] est occupé par le village de Chã das
Caldeiras, composé des hameaux de Portela et Bangaeira (dépendant de la
municipalité de Santa Catarina), habités par 697 habitants en 2010 (Fig. 1). Le
climat est de type tropical sec, avec une très courte saison des pluies fin août,
essentielle à la survie des hommes.

Figure 1 – Les villages de Chã das Caldeiras, au cœur de la caldera du volcan
Fogo.

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CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE 3-D DU RISQUE VOLCANIQUE                     313

   La fertilité des sols volcaniques, le climat et la disponibilité de terres ont
motivé les premières familles à venir s’implanter dans la caldera dès 1860
durant la colonisation portugaise. Cette implantation dans un lieu exposé aux
aléas volcaniques s’est justifiée par le besoin de terres arables en période de
sécheresse et de famine [Ribeiro 1954, Lesourd 1995, Andrade 1996, Madeira Santos &
al. 2007]. Ces familles pratiquent une agriculture mixte, à la fois vivrière et
marchande, et non irriguée, qui est aujourd’hui florissante relativement au reste
de l’île, notamment grâce à la vigne. La production du vinho do Fogo via la
coopérative a introduit depuis 1992 des pratiques modernes, créant une
opportunité d’exportation du vin aux échelles nationale et internationales,
témoin d’une certaine réussite économique.
   La dernière éruption du volcan en 1995 a eu un impact positif en favorisant
l’essor du tourisme, devenu la deuxième activité principale dans la caldera. Les
activités touristiques pratiquées sont variées : guide, commerces, pensions chez
l’habitant ou hôtellerie, artisanat, activité partagée entre adultes et enfants.
   Agriculture et tourisme sont les témoins de la valorisation du potentiel
économique du Pico de Fogo, la population s’étant progressivement approprié
ce milieu hostile qu’est la caldera en développant une relation ambivalente
avec le volcan. En effet, si le volcan est un atout, il est aussi une menace. La
coulée de lave de 1995 a occasionné des destructions importantes, telles
l’ancienne coopérative vitivinicole, une partie des champs et quelques maisons.
Cette éruption est restée gravée dans les mémoires. La population a donc une
très bonne conscience du risque et une connaissance des aléas associés (coulées
de lave, retombées de cendres et ponces), même si les éruptions passées n’ont
fait que deux morts lors des 200 dernières années [Ribeiro 1960]. En fait, nos
enquêtes par questionnaires (voir section 3.1) montrent que pour 86 % des
familles du village de Chã interrogées, le volcan est considéré davantage
comme un ami et une ressource.
   D’autre part, la localisation dans une caldera à 1750 m d’altitude induit un
isolement quotidien par rapport aux services publics, tels que les transports,
l’adduction d’eau potable, l’électricité.
   Le fonctionnement de ce territoire induit au final deux conséquences en
termes de relations entre l’homme et son milieu, qui définissent deux objectifs
de gestion : (1) l’enracinement d’une population sur un territoire menacé induit
un risque lié au phénomène volcanique, qu’il faut réduire au maximum dans un
objectif de protection des personnes et des biens ; (2) son exploitation
provoque une pression sur le milieu naturel fragile (paysage volcanique,
biodiversité) qui doit être encadrée, régulée, dans un objectif de protection de
la nature.

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2.2. Une gestion institutionnelle porteuse de contraintes territoriales fortes

   Les contraintes matérielles sont aussi renforcées par les stratégies de gestion
institutionnelles externes, qui tentent de répondre à une double nécessité de
protection.
   Premièrement, la protection des hommes face à la menace volcanique se
traduit par la création d’une Protection Civile Nationale, menée par l’armée.
Depuis 1995, un plan de surveillance du volcan a été mis en place, soutenu par
des projets de recherche internationaux. La mesure des émissions de gaz est
effectuée tous les mois par une équipe locale du village de Chã, qui est chargée
de transmettre les données, traitées à la capitale par le LEC (Laboratoire
d’ingénierie civile), soutenu par des équipes de chercheurs des Îles Canaries
(Espagne) via le programme de recherche MAKAVOL (Programme de
Coopération transnational de l’Union Européenne MAC 2007-2013 sur la
réduction des risques volcaniques en Macaronésie). Un système d’alerte à la
population a été mis en place (système de feux tricolores). Cette gestion du
risque s’appuie aussi sur de fortes restrictions d’occupation du sol, un impôt
spécial, et une stratégie volontaire qui a tenté en 1996 de délocaliser
définitivement la population hors de la caldera. L’éruption volcanique de 1995
a ainsi servi de prétexte aux institutions pour forcer les habitants au départ,
voulant éliminer leur exposition directe au risque volcanique certes, mais aussi,
selon certaines sources (cf. entretiens), dans une démarche de récupération de
terres convoitées (valorisation économique et protection intégrale de la nature).
Pourtant, face aux difficultés d’accès aux ressources hors caldera, associées à
un ancrage identitaire fort, cette tentative a échoué, une grande partie des
familles relogées étant retournées habiter dans la caldera. Il s’agit bien là d’une
stratégie de gestion des risques globalement aléa-centrée et top-down, même si
des programmes comme MIAVITA, WP5, tentent de proposer des outils
alternatifs visant à favoriser une gestion plus participative.
   Deuxièmement, face à la nécessité de protéger ce territoire exceptionnel en
termes de bio- et géodiversité, un Parc Naturel a été créé en 2003. Bien qu’il
puisse représenter une opportunité pour le développement du tourisme, il
implique des restrictions fortes d’accès aux ressources pour la communauté : le
foncier, l’élevage (e.g., interdiction du pâturage sauvage et obligation
d’enfermer les chèvres dans des corrals). Le directeur du Parc, Alexandre
Nevsky, s’oppose notamment à la construction d’une nouvelle route qui
favoriserait le désenclavement économique et social du village (accès aux
soins, à l’éducation, aux commerces) et renforcerait les capacités d’évacuation
rapide du village en cas d’éruption.
   Malgré ces restrictions, on observe globalement au Cap-Vert et à Fogo, une
volonté institutionnelle d’appliquer les directives internationales, le
gouvernement national ayant ratifié le CAH et les Objectifs d’Aichi pour la
biodiversité 2011-2020 (e.g., encourager l’utilisation durable des ressources,

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renforcer les services écosystémiques, privilégier une planification
participative et renforcer les capacités).
   L’imbrication des modes de gestion institutionnels implique, sur ce territoire
convoité aux multiples enjeux, de fortes pressions exogènes sur l’agriculture, le
bâti, l’élevage, les infrastructures publiques de base. Elles se conjuguent à la
forte pression démographique sur un territoire limité spatialement, contraignant
fortement le développement local. Ces stratégies institutionnelles ne sont par
ailleurs pas sans impact sur les modes de gestion locaux et sur les spécificités
socio-économiques de la communauté. Certaines familles ont par exemple
accaparé la gestion des structures associatives agricoles, ou travaillent en lien
étroit avec le Parc, tandis que d’autres se sont trouvées en difficulté
économique face aux restrictions et peinent à se reconvertir. Ces restrictions les
poussent bien souvent à adopter des stratégies d’adaptation non durables
(coupes illégales, fraudes). De plus, considérés par les institutionnels comme
des victimes impuissantes et prédatrices du milieu naturel, les occupants de la
caldera se sentent frustrés de voir que leurs savoirs et savoir-faire ne sont pas
reconnus ni valorisés. Ainsi, l’accès différentiel aux ressources en lien avec ces
restructurations et pressions multiples créé des conflits au sein de la
communauté, mais aussi entre acteurs et population, et modifie les jeux de
pouvoir sur le territoire. Au final, au lieu du résultat escompté, ces stratégies
conduisent à une augmentation de la vulnérabilité des habitants et de la
biodiversité.

3. Méthodologie de recherche-action : du conflit au dialogue par la
CP3D
   Face à ces conflits, et afin de mettre en place un plan de gestion des risques
qui permette d’intégrer toute la complexité du fonctionnement du territoire de
Fogo, et de favoriser la concertation de l’ensemble des acteurs aux différentes
échelles, qu’ils soient internes au territoire en question ou externes, le
programme MIAVITA a proposé la mise en place d’un projet de recherche-
action (impliquant les chercheurs aux côtés des acteurs de terrain), qui vise à
dépasser les conflits présents et à créer un dialogue entre acteurs. Il s’est
déroulé en deux phases.

3.1. Une nécessaire phase de diagnostic territorial

   Un diagnostic territorial a tout d’abord permis de cerner le contexte
physique, socio-économique et politique de la caldera volcanique (été 2010 et
hiver 2011). Il s’est appuyé sur des enquêtes approfondies de terrain auprès des
habitants du village : observations participantes, entretiens avec les personnes
ressources, groupes de discussion par groupes sociaux de 4 à 8 participants
(guides, agriculteurs, jeunes femmes seules avec enfants, femmes de plus de 45
ans, instituteurs, personnes travaillant dans des pensions) structurés autour

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d’une hiérarchisation des événements du passé, et de l’élaboration d’un outil
dynamique permettant d’évaluer l’accès aux ressources et la dépendance des
personnes par rapport aux différents types de ressources. Par ailleurs, le
diagnostic s’est appuyé sur une campagne de questionnaires très qualitatifs
bien que permettant un traitement quantitatif des données (échantillon de 60
foyers sondés) permettant d’évaluer différents paramètres de vulnérabilité
socio-économique et cognitive. Enfin, des entretiens avec les acteurs externes à
la communauté ont été réalisés (Protection Civile, LEC, INMG, Parc Naturel,
Municipalité, Croix Rouge, observatoire du volcan). Ces enquêtes ont
également permis de préparer la phase suivante.

3.2. Objectif et construction d’une CP3D

   La Cartographie Participative en 3 dimensions (CP3D) permet de préparer
des plans de gestion hybride des risques, qui combinent les savoirs
scientifiques émanant des experts et des acteurs institutionnels externes, et les
savoirs vernaculaires détenus par les populations locales. Elles se basent sur
une évaluation conjointe des aléas et vulnérabilités / capacités et sur des
discussions permettant théoriquement de combiner l’approche top-down et
bottom-up [Gaillard 2007, Gaillard & Maceda 2009]. Cet outil s’inscrit donc bien
dans le paradigme radical centré sur la vulnérabilité et dans les grandes
directives internationales de Hyogo, qui prônent une plus grande participation
du local, tout en s’appuyant sur des bases institutionnelles solides. La CP3D est
peu onéreuse (elle a coûté environ 500 euros de matériaux, prix auquel il faut
parfois rajouter l’hébergement des acteurs externes), et est réalisée avec des
matériaux locaux (à Fogo, elle a été réalisée à partir de carton de récupération,
de vieux journaux, de peinture, laine et punaises et de matériaux volcaniques) ;
elle a l’avantage de mettre tous les acteurs à égalité devant la construction
d’une maquette, elle est simple d’utilisation et n’a pas recours à l’écriture donc
n’exclut pas certains groupes défavorisés (comme les femmes de plus de 45
ans à Fogo, qui pour beaucoup n’ont pas eu accès à l’éducation). Elle met en
valeur les connaissances locales et scientifiques sur une même cartographie
référencée à l’échelle (ici, 1/3800ème, avec des dimensions de 2 mètres sur 2,5
mètres, comprenant la totalité de la caldera), grâce à la superposition
d’informations comme des couches thématiques [Rambaldi & Callosa-Tarr 2002].
Elle peut être valorisée au-delà de la communauté par une transformation en
SIG, étape que nous n’avons malheureusement pas encore réussi à finaliser
(Fig. 2). Il s’agit au final d’un partenariat aux bénéfices trilatéraux entre la
communauté (qui obtient une reconnaissance de ses savoirs), les acteurs
institutionnels et non institutionnels externes à la communauté (qui obtiennent
un consensus et une plus grande opérationnalité de leurs plans de gestion) et le
chercheur/médiateur de la CP3D (qui obtient des données inédites

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cartographiées à l’échelle du foyer, mais aussi de précieuses informations sur
les jeux d’acteurs sur les territoires).

Figure 2 – La cartographie Participative en 3 dimensions : de la discussion au
SIG (N.B. : le SIG est ici fictif, puisque non réalisé – exemple de digitalisation possible
réalisée sous Adobe Illustrator).

   Cette CP3D a été réalisée en avril 2011 en plusieurs étapes : (1) organiser un
comité d’organisation avec des représentants de la communauté locale et
préparer une réunion de lancement ; (2) construire le modèle en 3D de manière
participative en utilisant les matériaux locaux ; (3) cartographier les éléments
(vulnérabilités, capacités, ressources) ; (4) organiser des discussions sur
l’évaluation des risques, leur gestion et terminer sur l’élaboration d’un plan de
gestion des risques et des crises (identifier les personnes ressources, les
procédures d’alerte et d’évacuation par exemple) ; (5) organiser un comité de
suivi qui sera chargé de l’actualisation des données sur la maquette et de la
transmission des données aux acteurs institutionnels.

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4. Des résultats issus de la CP3D mitigés pour une Réduction des
Risques de Catastrophes (RRC) participative efficace
4.1. Des résultats encourageants au niveau de l’identification des
vulnérabilités et capacités

  Au final, la CP3D a permis de mieux comprendre à la fois les vulnérabilités
de la population de Chã face au risque volcanique, mais aussi d’identifier ses
capacités (Fig. 3) et de récolter des données inédites à l’échelle du foyer.

Figure 3 – Forces et faiblesses de la communauté de Chã das Caldeiras,
d’après les données FGD et CP3D MIAVITA.

   La vulnérabilité des gens face au risque volcanique apparaît ancrée dans des
causes profondes socio-économiques : difficile accès au foncier et précarité
agricole hors caldera, terres fertiles et ressources plus riches à l’intérieur de la
caldera ce qui explique la détermination des habitants à rester à Chã et de
continuer à vivre exposés au risque volcanique. Leur vulnérabilité face à une
crise volcanique se traduit par les difficultés d’évacuer par l’unique route,
tandis que leurs difficultés à se relever d’une crise s’expliquent par leurs
faibles revenus et le fort taux de chômage chez les jeunes (peu d’épargne),

BAGF – GÉOGRAPHIES – 2014-3
CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE 3-D DU RISQUE VOLCANIQUE                     319

l’absence d’une reconnaissance de leur propriété foncière ce qui les
empêcherait d’être indemnisés en cas de perte de terrain. Ils ont cependant des
ressources qui leur permettent de mieux faire face au risque volcanique,
comme la diversification des cultures (résistance au déficit hydrique), les
transferts de fonds et équipements légers de la part des proches partis en
Europe ou aux Etats-Unis, la présence de groupements associatifs et l’entraide
au sein de la communauté.
   Ils sont bien préparés au risque volcanique, car ils ont bénéficié d’une
simulation grandeur nature d’évacuation en 2007, et disposent d’un système de
surveillance et d’alerte performant (données mensuelles d’activité avec relevés
de gaz, capteurs sismiques etc. et présence de l’observatoire du volcan dans le
village). La mémoire collective du risque volcanique est importante et
constitue une ressource. Enfin, ils disposent d’outils et de véhicules qu’ils
peuvent mutualiser en cas de crise.
   Concernant l’évaluation du processus participatif dans la réalisation de la
CP3D, les résultats sont encourageants également, puisque la population a
réellement été impliquée dans l’évaluation de ces éléments : 70 personnes ont
participé à la réunion de lancement, et une cinquantaine d’autres sont venues
placer des éléments sur la maquette : au total, 75 foyers (60% de l’ensemble
des foyers) et leurs ressources sont répertoriées dans une base de données. Les
enfants et les instituteurs étaient largement investis dans l’opération, et un
représentant de la Protection Civile de Praia a participé aux deux semaines
d’activités en jouant un rôle assumé. Le directeur du Parc Naturel a également
participé activement aux discussions. Des groupes de discussion de deux
heures ont été menés autour de la maquette pour identifier les ressources
locales et les moyens pour réduire efficacement la vulnérabilité. Au final, la
CP3D a réussi à initier un début de dialogue entre acteurs externes et
communauté.

4.2. Des limites dans la mise en place du processus participatif

   L’analyse de cette expérience fait apparaître certaines limites. Ces limites
concernent tout d’abord l’outil, qui s’applique mieux aux vulnérabilités et
capacités physiques qu’aux dynamiques humaines complexes. La CP3D ne
permet pas d’enregistrer facilement les variations temporelles à court terme
comme les mouvements de population. Par ailleurs, la faible participation des
acteurs institutionnels, venus principalement au début de la maquette et à la fin,
soit deux jours en tout (sauf le représentant de la Protection Civile), a
discrédité la pertinence et la pérennité de l’outil. Ce défaut de participation
peut s’expliquer par une incompréhension au départ des enjeux de la CP3D et
par la difficulté pour ces acteurs de l’intégrer dans leurs plans de gestion
existants, qui se veulent top-down, efficaces, bien que peu adaptés à la réalité
du terrain. La CP3D est ainsi apparue à leurs yeux davantage comme un frein à

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ces réalisations, que comme un catalyseur d’informations essentielles. La
perception souvent erronée qu’ont les acteurs institutionnels des communautés
locales (qu’ils considèrent comme ignorantes et impuissantes à comprendre les
enjeux collectifs) les incitent à minimiser les capacités locales et donc à limiter
leur intérêt pour un tel outil. Enfin, ce manque d’implication dans un projet
participatif qui vise à donner un certain pouvoir aux communautés et à rendre
celles-ci actrices de la gestion de leur territoire, peut cacher de la part des
acteurs externes une volonté de contrôle d’un territoire convoité (hypothèse qui
semble corroborée par plusieurs entretiens avec des acteurs locaux) : ils
pourraient donc considérer la concertation comme une perte de pouvoir.
   Deuxième limite, le mois de réalisation n’a pas été suffisant pour arriver
jusqu’au stade très important de la planification de la gestion de crise, les
discussions étant bien souvent trop courtes. Les gens sont, par contrainte
économique, relativement peu disponibles pour passer plusieurs heures à
travailler sur la maquette. Les prises de rendez-vous étaient laborieuses et
certains groupes de discussion n’ont pu avoir lieu, faute de participants. Les
conflits internes à la communauté peuvent aussi expliquer que les discussions
n’aient pas été abouties, des tabous subsistant sur certaines questions cruciales
telles que l’accès au foncier, la gestion du tourisme parmi le groupe des guides,
ou la gestion de la coopérative vitivinicole source de conflits entre agriculteurs.
Des conflits avec la municipalité au moment de la CP3D (notamment liés à la
destruction récente d’une citerne construite illégalement par un membre de la
communauté qui a globalement pris sa défense) ont également freiné la
participation de certains habitants en colère contre les autorités locales, qui
n’ont pas vu en ce projet une possibilité de solution à ces conflits. Par ailleurs,
certains groupes sociaux marginalisés tels que les femmes ou les jeunes sans
emploi ont été peu présents lors des discussions : la CP3D a eu tendance à
reproduire des inégalités préexistantes [Rodary 2001, Depraz 2008].
   Dernière limite, l’outil n’est durable que s’il est mis à jour régulièrement : or
l’étape essentielle de l’organisation d’un comité de suivi n’a pu aboutir. La
personne la plus investie durant ce mois de CP3D a déménagé peu de temps
après la fin de l’opération, tandis que l’agent en charge de la liaison
administrative entre le village de Chã et la municipalité a démissionné. La
maquette est donc restée inaccessible et enfermée à la délégation municipale de
Chã pendant un an, le temps qu’un remplaçant soit nommé ; de plus, ce nouvel
agent de liaison est extérieur au village, ce qui a nécessité un temps long
d’intégration avant qu’il ne devienne vraiment efficace pour assurer cette
actualisation. Côté institutionnel, c’est le défaut de budget alloué qui a été mis
en avant pour justifier le désengagement des acteurs dans le suivi de
l’opération sur le long terme. La transformation en SIG a été laissée de côté,
faute de compétences techniques et de budget pour initier l’opération, qui
aurait pu être portée par le Parc Naturel (qui au final, a été l’acteur le plus
intéressé dans cette CP3D).

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CARTOGRAPHIE PARTICIPATIVE 3-D DU RISQUE VOLCANIQUE                     321

5. Perspectives et conclusion

   Les résultats du programme MIAVITA ont permis de mettre en lumière
d’une part que la vulnérabilité des personnes est ancrée au quotidien dans des
causes socio-économiques profondes. Une perspective intéressante pour
favoriser une plus grande participation serait d’axer une opération participative
de CP3D sur les besoins prioritaires des habitants : le risque volcanique
n’arrive en effet qu’en 3ème position des problèmes prioritaires des habitants
interrogés par questionnaire, derrière les problèmes de violence liée à
l’alcoolisme, et les maladies des cultures. Il s’agirait donc de proposer une
entrée par l’accès aux ressources et le développement au sens large. La
sécurisation des ressources est d’ailleurs une mesure essentielle pour réduire la
vulnérabilité [Twigg 2001].
   D’autre part, cette expérience a montré qu’il était essentiel de prendre en
compte les particularités des jeux d’acteurs sur le territoire, et la complexité
des positions au cœur de la communauté : la population locale est composée de
groupes sociaux différenciés en matière de vulnérabilité et de capacités, et de
groupes d’opinion différents parmi ces catégories, qu’il s’agit de prendre en
compte dans la mise en place d’une gestion participative des risques.
   Ainsi, la réalisation de cette cartographie participative des risques n’est
qu’un demi succès au regard de la mise en place d’un plan d’action
opérationnel, mais elle a été riche en enseignements et propose des
perspectives intéressantes en matière de réduction des risques. Notons que les
résultats obtenus sur les autres terrains MIAVITA (Merapi en Indonésie et
Kanlaon aux Philippines) ont été différents, mais ces différences sont fortement
liées au contexte de réalisation, et une approche comparative doit faire l’objet
d’une publication à part entière. Certains éléments communs ressortent
cependant. Tout d’abord, la réduction des risques doit être liée au
développement au quotidien et doit mettre l’accent sur l’accès aux ressources
au sens large, ce qui permettra de réduire les facteurs sous-jacents de
vulnérabilité comme le préconise le CAH, et d’aborder le problème sous un
angle prioritaire du point de vue de la population locale. Cela devrait garantir
une plus grande participation. Ensuite, elle doit passer par un travail de fond et
de long terme avec les groupes sociaux marginalisés du pouvoir, qui ne sont
pas sans détenir des capacités et des savoirs à valoriser, mais qui sont
traditionnellement exclus des débats et manquent de confiance en eux. Une
attention toute particulière doit être portée sur la compréhension des conflits
sous-jacents qui animent les parties prenantes. Enfin, il apparaît que seule une
démarche réellement participative, c'est-à-dire émanant d’une initiative locale,
endogène, et encouragée par les acteurs externes tels que le font les chercheurs,
ne pourra vraiment provoquer un changement dans les pratiques, initier une
dynamique, et remporter l’adhésion et la participation de toutes les parties
prenantes du territoire de manière durable, garantissant ainsi sa résilience.

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Cette dynamique lente et progressive remet en cause la logique actuelle de
financement de projet exogène planifié, qui empêche une initialisation émanant
des acteurs locaux, et exige des résultats quantifiables, impossibles à obtenir au
regard des délais à respecter en termes de changement social.

Remerciements
Nous tenons ici à remercier d’une part toutes les personnes qui ont permis la réalisation de
cette recherche et de la CP3D au Cap-Vert (Protection Civile Nationale, INMG, LEC, Parc
Naturel de Fogo, Municipalité de Santa Catarina, Croix Rouge Capverdienne, sans oublier
évidemment les habitants du village de Chã das Caldeiras) et d’autre part le Programme
MIAVITA pour les crédits financiers, ainsi que toute l’équipe recherche qui a permis ces
réflexions collectives, à Fogo et sur les autres terrains du programme.

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