La Centrale Osmo-Végétale - EN 2050, QU'AUREZ-VOUS FAIT POUR LA PLANETE ?
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Jérémy DUTHEIL - 25 ans Ingénieur en Chimie Verte – Doctorant en Bioénergies & Génétique Prix Etudiant Epe-Metro 2012 EN 2050, QU’AUREZ-VOUS FAIT POUR LA PLANETE ? La Centrale Osmo-Végétale ...de chasseurs-cueilleurs d’énergie à cultivateurs d’énergie
EN 2050, QU’AUREZ-VOUS FAIT POUR LA PLANETE ? Vous aurez 60 ans, nous serons près de 10 milliards sur Terre. Au rythme actuel, nous aurions besoin de trois planètes. Heureusement, vous aurez agi ! Quelle innovation ou évolution aurez-vous apportée dans votre métier ou votre secteur (énergie, habitat, mobilité, agriculture, santé, finance...), dès les dix prochaines années, pour maîtriser les risques associés à cette croissance ? Votre réponse, précise et concrète, peut être technique, économique, diplomatique ou réglementaire. Si l’humanité continue sur sa trajectoire actuelle, en 2050 nous serons peut-être 10 milliards, nous aurons des besoins énergétiques jamais atteints et des ressources fossiles probablement épuisées ou sur le point de l’être. Il faudra remonter presque 2 milliards d’années en arrière pour trouver une atmosphère aussi carbonée et chaude que celle de 2050. La biodiversité aura connu sa septième extinction massive, pire encore que celle ayant entrainé la disparition des dinosaures. Les conflits géopolitiques pour la domination des quelques ressources restantes auront atteint leur paroxysme. En 2050 j’espère que j’aurai pu aider à apporter des solutions de fond à ces problèmes apportés par le développement anthropique tel qu’il est envisagé depuis 250 ans. Plutôt que de chercher des solutions cosmétiques pour limiter les dégâts que nous allons continuer de causer, j’espère que j’aurai pu profondément changer la façon dont l’humanité conçoit son développement. Les connaissances multiples en chimie, biologie, environnement, énergie et industrie que je m’efforce de collecter depuis 5 ans me servent déjà à dépeindre une vision globale de la logique shadoquienne de notre développement. Ces compétences me serviront, je l’espère, à trouver les meilleures solutions à nos problèmes, permettant d’allier les besoins des uns aux impératifs des autres. J’ai la très ferme conviction que la solution qui permettra d’inverser la tendance actuelle de réchauffement planétaire ne sera pas une nouvelle technologie sortie du cerveau d’un génie, comme a pu l’être la radioactivité en son temps, mais une utilisation ingénieuse de la plus belle invention de la planète pour laquelle l’homme n’est responsable de rien sinon de sa destruction: je parle de la plante et particulièrement des arbres. Je propose ici une idée, à ma connaissance jamais décrite ailleurs, qui permettrait de fixer efficacement et durablement de colossaux volumes de carbone de l’atmosphère, inversant ainsi la tendance planétaire au réchauffement, et le tout de manière rentable énergétiquement et financièrement (en tout cas je l’espère): la Centrale Osmo-Végétale. Bien entendu il y a certains verrous technologiques à faire sauter avant que mon idée fonctionne mais le principe relève de la science et non pas de la science-fiction. J’espère que ma démonstration n’est pas trop pleine d’imprécisions et qu’elle saura vous convaincre. Bonne lecture !
De chasseurs-cueilleurs de l’énergie à cultivateurs d’énergie Merci à mes anciens professeurs : Sylvie CONDOM maître de conférence à L’ENSCM et spécialiste en nanofiltration à l’Institut Européen des Membranes de Montpellier Eric DUBREUCQ professeur à SupAgro et spécialiste en amélioration de microorganismes et biotechnologies des lipides de m’avoir transmis leur savoir pendant mon passage à l’école... ...et d’avoir trouvé le temps de répondre à mes questions pour ce projet! Merci aussi à Juan Fontecilla de l’institut de Biochimie Structurale de m’avoir fournit la figure traitant de la composition de l’atmosphère depuis l’apparition de la Terre.
La Centrale Osmo-Végétale I- La photosynthèse a- Créatrice de complexité chimique b- Source de toute vie sur Terre II- Le cycle du carbone a- Dans le temps 1- Le carbone atomique est devenu du carbone moléculaire 2- Le carbone moléculaire s’est retrouvé enfoui b- Dans l’espace III- Les énergies et le carbone a- Le confort et l’énergie b- Les énergies carbopositives : Les centrales thermique à ressources fossiles c- Les énergies carboneutres 1- L’énergie nucléaire 2- Les énergies renouvelables i- Hydraulique ii- Solaire iii- Eolien iv- Marin d- La filière biomasse et les biocarburants e- L’osmose comme source d’énergie : Le projet Norvégien de Statkraft 1- L’osmose avance (forward osmosis) 2- La centrale osmotique 3- Les perspectives de leur technologie f- Problématique des filières énergétiques IV- Une variante carbopositive : La centrale Osmo-Végétale 1- L’arbre : une solution au problème ? i- Changer de regard sur l’arbre ii- Planter des arbres pour ralentir le réchauffement climatique et fixer le carbone iii- Légitimer financièrement l’existence des forêts vivantes 2- La centrale-osmovégétale i- Quels produits mélanger ? ii- Quelle membrane utiliser ? iii- Quels rejets de la centrale ? iv- Quel potentiel énergétique ? v- D’autres perspectives : Améliorer les arbres ? V- Conclusion VI- Références et sources
I- La photosynthèse a- Créatrice de complexité chimique La photosynthèse est un processus biologique qui utilise l’énergie solaire, l’eau et le dioxyde de carbone afin de créer des molécules plus complexes indispensables au fonctionnement de la cellule. Le photosystème II capte l’énergie solaire via ses antennes photosynthétiques, les molécules qu’elles contiennent atteignent alors un état excité, chargées d’énergie, et cette énergie est ensuite utilisée pour rompre la liaison chimique des molécules d’eau et en extraire 4 protons et 4 électrons (c’est cette opération qui dégage le dioxygène). Ces électrons voyagent ensuite dans la cellule de complexe protéique à Figure 1 : La photosynthèse alimente les cellules végétales en électrons en cassant une molécule d’eau. Les électrons alimentent toutes les voies métaboliques de la complexe protéique par excitation de cellule qui fixe alors le carbone, l’azote et le soufre pour fabriquer toutes les molécules, jusqu’à atteindre la molécules du vivant.Source (réf 1): ferrédoxine qui va transmettre cette énergie à différentes enzymes qui s’en serviront pour, à partir des nutriments élémentaires : carbone, azote et soufre naturellement disponible dans l’environnement, créer les briques de la vie : acides nucléiques, acides aminés, sucres et lipides, avec quoi la cellule fabriquera ses membranes cellulaires, ses protéines et enzymes et pourra multiplier son patrimoine génétique (l’ADN) et ainsi se multiplier par division. Ces briques du vivant sont créées à partir de rien par tous les organismes autotrophes, c’est à dire ceux réalisant la photosynthèse. L’énergie solaire captée par l’organisme se trouve alors emprisonnée dans chacune de ses molécules. b- Source de toute vie sur Terre Avant la vie, il n’y avait sur Terre que des atomes individuels, la vie en a émergé très difficilement, cherchant divers moyens pour assurer sa pérénnité à partir des seules ressources minérales dont elle disposait. Puis le vivant a connu sa plus grande révolution lorsque la photosynthèse est apparue. La photosynthèse est le seul processus biologique terrestre qui a une balance de complexité chimique positive, c’est à dire qui, tout considéré, créée des molécules. Là où tout les autres procédés vivants brûlaient des molécules pour en créer d’autres, là où les premières formes de vie dépendaient des quelques molécules que le monde minéral seul avait pu fabriqué spontanément, la photosynthèse en créée à partir de rien. A compter de cette découverte, toute la Biosphère dépendra pour sa survie de ce processus biologique : les organismes hétérotrophes ont trouvé dans ces nouveaux organismes une nouvelle source d’énergie infiniment plus efficace. Le développement du monde hétérotrophe n’a pu se produire efficacement que lorsqu’ils ont pu disposer des ressources illimitées apportées par la photosynthèse. Ainsi, toute forme de vie terrestre voit dans chacune de ses cellules, chacune de ses molécules, couler l’énergie solaire captée un jour par un organisme photosynthétique. S’il ne s’agit pas de la molécule originellement créée, il s’agit alors d’une molécule créée via la consommation d’une molécule de la photosynthèse. En chacun de nous il coule l’énergie du soleil.
II- Le cycle du carbone Comme décrit précédemment, avant la vie, et schématiquement, avant la photosynthèse, la majorité des atomes que contenait la planète Terre étaient présents sous leur forme élémentaire (carbone sous forme CO2 ou CH4, azote sous forme N2, soufre sous forme SH2 etc...). Lorsque la photosynthèse apparut, la vie commença à pouvoir transformer ce stock de molécules et à assembler ces briques en molécules plus complexes. Le cycle du carbone nous intéresse particulièrement parce que c’est son taux dans l’atmosphère à un instant t qui détermine grandement la température d’une époque. a- Dans le temps 1- Le carbone atomique est devenu du carbone moléculaire La quantité d’atome de carbone sur Terre est finie. Elle n’a pas varié depuis la création de la Terre. A l’origine, la température terrestre était très élevée. L’eau n’était pas présente sous sa forme liquide. La Terre refroidissant peu à peu, l’eau a pu commencer à précipiter, formant les océans et entrainant avec elle une grande partie du carbone atmosphérique. L’eau liquide permit alors l’apparition de la vie. Les premiers organismes photosynthétiques apparurent ensuite, et le carbone contenu dans l’air devint biomasse vivante, les atomes devinrent molécules plus complexes et vie. Cette nouvelle diminution du taux de carbone entraina une autre chute des températures et, couplée à différents évènements comme notamment l’augmentation du taux d’oxygène dans Figure 2: La composition atmosphérique depuis l’apparition de la Terre l’air par ces mêmes organismes, créa une corrélée aux preuves géologiques et paléontologique dont nous atmosphère profondément différente à laquelle ces disposons.(réf 2) organismes n’étaient pas adaptés : diminution de la température et apparition d’une atmosphère très oxydante ont entrainé la mort en masse de ces organismes. Leur propre mode de développement a entrainé leur perte. 2- Le carbone moléculaire s’est retrouvé enfoui et, avec lui, le climat de l’époque Figure 3: Formation du Pétrole : 1/ les organismes photosynthétiques meurent en raison des variations climatiques et environnementales engendrées par leur prolifération. 2/ les cadavres coulent au fond des océans et sont recouvert par les sédiments. 3/ enfouie dans le sol, la biomasse subit une augmentation de la température et de la pression. 4/ la biomasse devient pétrole. Ces premiers organismes vivants qui avaient capté dans leur biomasse le carbone atmosphérique moururent et leurs cadavres en vinrent à couvrir le fond des océans. Les mouvements des sols recouvrirent ces cadavres et finirent par isoler durablement ce carbone de la Biosphère. Emprisonnée dans les sols, cette biomasse carbonée souffrit d’augmentation de la pression et de la température et le carbone, autrefois aérien sous forme simple puis vivant sous forme moléculaire, devint alors pétrole : de lourdes molécules composées d’atomes de carbones liés entre eux, retenant dans toutes ces liaisons chimiques de l’énergie solaire concentrée. Le pétrole n’est pas une ressource minérale, il s’agit bien d’une ressource organique et autrefois vivante. Ces évènements eurent lieu il y a quelques 2 milliards d’années, mais ce cataclysme climatique permit cependant à de nouveaux organismes, mieux adaptés à la nouvelles atmosphère, moins carbonée, plus froide et plus oxydante, d’apparaitre. Depuis 2 milliards d’années la vie évolua au fil de
l’évolution. D’autres changements climatiques de grande ampleur entrainèrent ce qu’on appelle aujourd’hui les 6 extinctions massives d’espèces, mais la vie perdura cependant jusqu’à notre ère. Ce qu’il est nécessaire de remarquer sur ces 6 extinctions massives, c’est que chacune eu pour cause un facteur non lié à la Biosphère. La plus connue de ces extinctions, la plus récente, est celle qui a vu la disparition des dinosaures. Les raisons présumées de cette catastrophe pour la vie sont des activités volcaniques extrêmes peut-être combinées à la chute d’un astéroïde, ces 2 phénomènes, ne dépendant pas de la moindre activité biologique, ont obscurcit le ciel, rendant impossible la photosynthèse. La disparition de beaucoup de plantes entraina la disparition des organismes herbivores puis des carnivores s’en nourrissant. Ne survécurent à ces nouvelles conditions de vie que les quelques organismes charognards qu’étaient les petits mammifères, qui eurent ensuite la voie libre pour occuper toutes les niches écologiques libérées par la disparition des dinosaures. Un autre exemple marquant est la plus grave des extinctions massives (Permien Trias l y a 252millions d’anées), celle-ci vit la disparition de plus de 95% des espèces marines et 70% des espèces terrestres. La raison est ici aussi d’origine extérieure à la biosphère : La raison présumée en est la tectonique des plaques qui aurait refermé un océan. Changeant ainsi les courants marins qui régulaient le climat et eutrophisant (diminution de l’oxygène) les océans. On retiendra de ces catastrophes que, depuis 2 milliards d’années, les écosystèmes ont connus 6 remises à zéros, et qu’à chaque fois l’écosystème s’est effondré, non pas de lui-même, mais à cause d’un évènement qu’il ne pouvait contrôler, extérieur à l’écosystème. b- Dans l’espace On le sait, le taux de carbone atmosphérique, influe directement la température globale, au même titre que d’autres phénomènes comme les courants marins. La compréhension du cycle du carbone est donc un des leviers qui nous permettra de diminuer ce taux de carbone et peut-être espérer contrôler notre climat : En dehors de toute activité humaine, le carbone Terrestre se trouve dans 3 lieux : Figure 4 : Le cycle du carbone et les flux massiques associés. Les flèches en noir correspondent aux flux tels qu’ils étaient équilibrés avant l’ère industrielle (avant 1750) les flèches en rouges Dans l’Atmosphère correspondent aux variations depuis lors. Le bilan net pour l’atmosphère correspond à une sous forme de dioxyde de augmentation de près de 30% de la quantité de carbone. (réf 3) carbone CO2 ou de méthane CH4. C’est le seul carbone qui participe à l’effet de serre et à la régulation climatique. Cette quantité de carbone est stable lorsque l’écosystème est lui aussi stable et non- perturbé. Dans la Biosphère sous forme de Biomasse : lignocellulose des arbres, lipides membranaires et protéines de toutes les formes de vie etc... Ce carbone solide ne participe pas directement à l’effet de serre. Cependant le carbone de la Biosphère s’échange en permanence avec le carbone atmosphérique via la photosynthèse des organismes autotrophes qui le fixent et la respiration des hétérotrophes qui en dégagent. Dans la Lithosphère sous forme de pétrole, gaz naturel et charbon. Ce carbone là ne participe plus depuis 2 milliards d’année à la régulation du climat. On le sait désormais, la température Terrestre se détermine depuis 2 milliards d’années en fonction de la quantité de carbone contenue dans les 2 première « sphères », et particulièrement dans la première : l’atmosphère. Cependant depuis quelques décennies, les activités anthropiques déséquilibrent profondément l’écosystème et sa régulation climatique :
En utilisant le pétrole et le charbon depuis la révolution industrielle, l’Homme a créé une communication entre la lithosphère et l’atmosphère. Nous avons fortement agrandit le pool de carbone que se partagent l’atmosphère et la Biosphère : nous injectons chaque jour de plus en plus de carbone dans un endroit où il n’a rien à faire. Et pour aggraver le tout, nous travaillons chaque jour à nous assurer que ce carbone reste le plus nocif possible en l’empêchant de se fixer dans la Biosphère : en déforestant, nous empêchons la fixation du carbone et le laissons dans la seule sphère où son impact est dramatique. Nous allons ainsi recréer irrémédiablement l’atmosphère qu’avait la Terre il y a de ça plusieurs milliards d’années : une atmosphère irrespirable, moins oxygénique, plus carbonée et bien sûr, plus chaude, avec tout ce que ça implique pour l’écosystème qui n’y est plus adapté. Le résultat de ce dérèglement se chiffre déjà : nous vivons en ce moment la 7ème extinction massive d’espèce, le taux de disparition des espèces est évalué de 10 à 100 fois pire que celui des 6 précédentes extinctions et la raison cette fois est bien liée à une activité biologique : la nôtre.
III- Les énergies et le carbone a- Le confort et l’énergie Le confort est une notion ancienne, mais son sens moderne est devenu très différent de celui du passé. Autrefois il pouvait faire référence à l’espace ou aux ornements dont on pouvait disposer, mais aujourd’hui il fait référence au bien-être et aux économies de corvées. Ce confort moderne, qui passe par l’accession à sans cesse plus d’outils technologiques, nous en sommes devenus complètement dépendants, et ce à la fois physiquement et philosophiquement: par le confort de nos maisons modernes nous nous protégeons contre la rudesse de la Nature sauvage tout en nous éloignant de notre condition d’animal sensible et fragile. Figure 5 : Population mondiale corrélée à de grands évènements du développement Humain. La révolution Le confort moderne est le fruit des révolutions industrielle est estimée à 1750 et la révolution « verte » de industrielle de 1750 et agricole de 1950. Ces 2 l’après guerre : 1950. A ces 2 dates la population mondiale a évènements ont permis 2 booms consécutifs de la connu des booms de croissance phénoménaux.(réf 4) population mondiale et selon plusieurs prédictions de l’ONU la population mondiale pourrait atteindre les 10 milliards en 2050 et les 15 milliards en 2100. D’autres scénarios prévoient que la population se stabiliserait ou encore connaitrait une diminution avant de se stabiliser. Quoi qu’il en soit, il est vraisemblable que les humains du futur seront toujours très attachés à leur confort, tout différent qu’il puisse être de celui d’aujourd’hui. Mais d’autres vérités concernant le confort existent: la première c’est que sa condition principale, ce qui l’alimente et le rend possible, c’est l’énergie. Il n’y a pas d’électricité sans énergie, il n’y a pas d’électroménager sans usines alimentées en énergie, il n’y a pas de liberté de déplacement sans voitures et l’énergie requise pour la faire avancer et cette énergie ne nous est pas acquise. En effet, avant 1750 et depuis la découverte du feu nous trouvions de l’énergie en brulant du bois. Bois qui appartient à la Biosphère et n’avait jamais causé de problème environnemental notable, pas plus que permis de boom démographique. Par contre depuis 1750 nous piochons notre énergie dans le charbon, le gaz et le pétrole. Trois ressources qui n’appartiennent plus à la Biosphère depuis 2 milliards d’années, le confort actuel n’est donc en fait qu’un emprunt fait à la Nature. Nous nous glorifions d’être devenus indépendants de cette Nature et pourtant nous n’en avons jamais été aussi dépendants. Une deuxième vérité c’est que c’est cette même quête du confort qui rend la nature plus rude, en effet nous voulons être protégés des intempéries, nous allons dépenser des milliards d’euros, yens, dollars et watts pour nous protéger des intempéries : ouragans, inondations, canicules, tornades... Mais nous ne voulons pas comprendre que c’est l’extraction même de ces watts du sol qui cause ces problèmes climatiques et les agrave, essayer de les atténuer en déployant plus de solutions à base de watts est futile. b- Les énergies carbopositives : Les centrales thermique à ressources fossiles Comme expliqué plus tôt, cela fait bientôt 3 siècles que nous extrayons du sol le carbone moléculaire qui y est enfoui depuis des milliards d’années. Nous brûlons les molécules carbonées (de gaz naturel, charbon ou pétrole) qui ont été créées par les premiers organismes photosynthétiques. Et en faisant cela, nous réduisons ce carbone moléculaire en carbone atomique par la réaction suivante : CnH2n + O2 -> nCO2 + H2O + énergie L’énergie thermique issue de la combustion des hydrocarbures sert à faire bouillir de l’eau dont la vapeur entraine des turbines et des dynamos pour produire de l’électricité. C’est le fonctionnement de toutes les centrales thermiques actuelles. Plus récemment de nouveaux types de centrales thermiques apparaissent et proposent d’exploiter des cycles thermodynamiques différents et ainsi atteindre de meilleurs rendements énergétiques, tout en limitant les émissions de particules autres que le carbone.
Ces améliorations, bien que nécessaires pour limiter les dégâts environnementaux, ne doivent pas faire perdre de vue la réalité de ce type de centrales : leur fonctionnement se base sur des ressources épuisables, de plus en plus chères, problématiques d’un point de vue géopolitique et dont l’utilisation a un effet cataclysmique sur l’environnement. Sur ce dernier point en effet, on voit bien que le problème de ce procédé réside dans le relargage atmosphérique du CO2. Ce même CO2 qui n’a plus sa place dans la Biosphère depuis longtemps. Un simple coup d’oeil au graphique de la composition atmosphérique au cours des âges suffit pour comprendre le danger que nous faisons prendre à notre Biosphère en la mettant sous perfusion de carbone : nous risquons de revenir à une atmosphère que la planète n’a pas connu depuis des milliards d’années, et aucun des organismes qui vivent aujourd’hui n’est adapté à une telle atmosphère. Cette inconscience cause déjà la 7ème extinction massive d’espèces. Le plus urgent aujourd’hui est de trouver un moyen de fixer ce carbone qui n’a plus rien à faire dans notre Biosphère. Mais à quel prix? Pouvons-nous nous passer de notre confort? Sans doute pas. Pouvons-nous trouver d’autres sources d’énergie ? Sans doute que oui. c- Les énergies carboneutres Ces énergies sont décrites comme telles car, dans l’inconscient collectif, elles ne sont pas sensées émettre de CO2 lors du processus de production d’énergie. Cependant pour nombre d’entre elles la vérité est toute autre et des limites parfois inatendues se présentent aussi. Figure 6 : Emissions en CO2 des différentes filières de production d’électricité. Les Energies fossiles sont extrêmement émettrices de gaz à effet de serre (à l’exception du nucléaire) là où les énergies renouvelables sont presque carboneutres. (réf 5) 1- L’énergie nucléaire L’énergie nucléaire propose d’utiliser la radioactivité naturelle des atomes les plus lourds présents sur notre planète. C’est l’instabilité de certaines variantes des atomes d’uranium que l’on utilise ici pour produire de l’électricité. Ces atomes instables éclatent naturellement en dégageant des rayonnements, ces rayonnements sont alors utilisés pour faire bouillir de l’eau et entrainer des turbines et produire de l’électricité. Ce procédé n’émets effectivement pas de carbone lors de l’étape de production d’énergie, il pourrait ainsi sembler une excellente alternative pour réduire les émissions de gaz à effets de serre. Mais cependant il faut garder à l’esprit que le nucléaire ne peut pas non plus être une solution durable de production d’électricité ; même sans parler des risques extrêmes liés à la maitrise même de la technologie (les évènements de Fukushima, Three Miles Island et Tchernobyl), la raison la plus simple de cette non-durabilité est tout simplement la faible quantité d’uranium existante sur Terre. Par contre, la question peut se poser de favoriser le nucléaire par rapport aux centrales thermiques comme énergie de transition avant d’avoir découvert l’énergie verte du futur. Le dilemme posé ici en est de savoir choisir entre la peste et le choléra. Le nucléaire présente beaucoup de risques, mais le thermique n’en présente pas moins en terme de réchauffement climatique imminent. Expliquer vouloir la sortie du nucléaire sans proposer d’alternative au pétrole et au charbon fait courir à toute la planète un danger bien plus terrible encore que celui posé par le seul risque d’une explosion de centrale. Actuellement la population souhaite la sortie du nucléaire car le risque d’une destruction locale de l’environnement lors d’un accident nucléaire lui semble trop grand. Il faut rappeler à cette population que l’alternative à cette destruction locale est la destruction à moyen terme, voire court terme si on parle en terme géologique, de la totalité de l’écosystème.
2- Les énergies renouvelables Ces énergies sont dites renouvelables car le mode même de la génération d’électricité de chacun de ces procédés se fait sur la base de l’utilisation d’un consommable dont la quantité n’est pas limitée dans le temps. Elles présentent aussi l’avantage de ne pas émettre de carbone à part lors de la fabrication et l’entretien des outils technologiques nécessaires. Sans être exhaustif, je décrirai ici les quelques limites générales de ces technologies à l’heure actuelle. i- Hydraulique La technologie des barrages vise à bloquer le cours d’une rivière et créer une rétention d’eau suffisamment importante pour que lors de l’ouverture des vannes, la pression de l’eau soit suffisante pour entrainer des turbines et produire de l’électricité. Le procédé n’émet pas de carbone à part lors de la construction des installations. Mais la destruction locale de l’environnement qu’il entraine pose problème. Des forêts, pièges à carbone, sont noyées dans les lacs artificiels, et la faune et la flore des cours d’eaux sont profondément perturbées en amont et en aval des barrages. L’autre principale limite de la technologie est son potentiel de développement, en effet en Europe la quasi-totalité des fleuves est déjà barrée plusieurs fois et la technologie n’est déjà plus extensible. Dans d’autres pays où l’irrigation des cultures est encore plus primordiale que sous nos latitudes, de nombreux fleuves n’arrivent déjà plus à leur embouchure en raison des trop nombreux prélèvements qui y sont faits. A terme, la question d’utiliser l’eau pour la production d’énergie ou bien d’aliments risque également de se poser. ii- Solaire Les panneaux solaires utilisent l’énergie lumineuse du soleil pour en faire de l’électricité. La technologie utilise des matériaux inorganiques très couteux à base de silicium qui, sous l’excitation des photons, créent un courant électrique. Ces panneaux solaires pourraient virtuellement être installés dans toutes les places extrêmement ensoleillées de la planète comme les déserts, mais c’est alors le problème de l’acheminement de l’électricité vers les lieux où elle est consommée qui va poser problème. De plus la production de ces panneaux solaires est encore loin d’être verte, de même que l’entretien. Au vu des émissions de CO2 elle n’est pas neutre non plus, mais elle reste avantageuse par rapport aux différents types de centrales thermiques. Un autre inconvénient de cette technologie est son intermittence, la production d’électricité par le solaire ne se fait que durant la journée et est plus efficace durant les saisons à ensoleillement maximal comme l’été. Pourtant on le sait, les pics de consommation électriques ont lieu la nuit pour l’éclairage et l’hiver pour le chauffage. L’énergie solaire nécessite donc de déployer d’autres appareils permettant le stockage de cette électricité et, à ce jour, de tels accumulateurs (piles chimiques par exemple) présentent eux aussi de nombreux problèmes environnementaux. iii- Eolien Cette énergie vise à directement faire tourner des dynamos sous l’action du vent. C’est effectivement une des énergies les plus « carboneutres » existantes avec l’hydraulique et le nucléaire, mais tout comme pour le solaire elle pose le problème de l’intermittence de la production d’électricité. Un pays ou une région ne peut pas dépendre pour son énergie des aléas du vent et cette électricité ne peut pas suffire pour se substituer seule aux centrales thermiques. iv- Marin Récemment d’autres idées d’énergies renouvelables sur les mers fleurissent, parmi elles : - L’éolien offshore, qui propose d’utiliser des éoliennes en mer où les vents sont plus fréquents et forts. - « L’hydraulien », qui propose d’exploiter les courants marins de la même manière que les éoliennes exploitent les courant aériens.
- L’énergie houlomotrice, qui utilise l’énergie de la houle des vagues pour produire de l’électricité. Ces quelques exemples d’énergies marines sont séduisants eux aussi mais posent également d’autres questions comme la perturbation des écosystèmes marins, les conflits avec les voies maritimes, l’impossibilité de mettre en place de telles technologies pour les pays sans littoraux marins etc... v- La filière biomasse et les biocarburants La filière Biomasse vise à faire pousser des arbres, puis les transformer en granules pour les brûler dans des centrales thermiques. La conversion de cette biomasse ligno-cellulosique en bioéthanol est également possible et pourrait apporter une alternative au pétrole et aux biocarburants actuels qui sont en compétition avec l’alimentaire. Couplé à une exploitation durable des forêts, ces procédés sont considérés par beaucoup comme carboneutres en émissions de CO2 et connaissent une croissance exponentielle. A titre d’exemple le Canada est, avec 33 usines de production de granules, le quatrième plus grand producteur après les Etats-Unis, l’Allemagne et la Suède, et le deuxième plus grand exportateur au monde (1,2 million de tonnes exportées en 2010 vers l’Europe, soit une augmentation de 700 % en huit ans). Capacité de production qui devrait encore augmenter de dix fois d’ici 2020. Pourtant, cette filière ne devrait pas être considérée comme carboneutre. Un récent rapport de Greenpeace, dont une partie des allégations ont été confirmées par le CNRS, mets en évidence le fait que cette carboneutralité est fictive. Le principe jusqu’alors invoqué par les industriels pour cette carboneutralité est le fait que, théoriquement, tout le carbone qui transite par cette filière est en circuit fermé : le carbone émis lors de la combustion est ensuite refixé dans les nouvelles plantes qui poussent. Cependant les travaux de Greenpeace (réf 6 : Rapport sur la filière Biomasse) révèlent que « les centrales électriques nord-américaines fonctionnant à la biomasse émettent jusqu’à 150 % de plus de CO2, 400 % de plus de monoxyde de carbone irritant pour les poumons, et 200 % de plus de particules fines qui causent l’asthme que celles à charbon pour produire la même quantité d’énergie ». Plus problématique, le rapport révèle également que le bilan carbone de la filière ne peux pas être neutre sur des échelles de temps si courtes, en effet, ils démontrent que pour que la forêt puisse fixer efficacement du carbone, et ainsi fermer le cycle, il faudrait la laisser pousser plus longtemps avant de la couper, la filière devient carboneutre sur une centaine d’années d’exploitation et au début de la création de la filière ce sont les émissions de carbone qui prédominent sur la fixation. L’autre point problématique est le potentiel de la filière. Le rapport montre que tous les arbres coupés en 2008 dans quatre provinces canadiennes, représentant 47 millions de mètres cubes, ont seulement contribué à hauteur de 3,4 % de la production totale d’énergie primaire (chauffage et électricité) du pays. Et pour fournir ne serait-ce que 15 % de la production électrique canadienne, il faudrait brûler l’équivalent de tous les arbres coupés en 2008 au Canada (147 millions de m3). Quant au biocarburant, plus de 560 000 arbres devraient être coupés chaque jour pour produire assez d'éthanol pour alimenter l’ensemble des voitures canadiennes. Au final, l’ONG dénonce le fait que cette filière n’est pas comptabilisée pour les émissions de CO2 du Canada (en vertu de la carboneutralité supposée) alors qu’en réalité, selon le rapport, elles s’élèvent à 40 mégatonnes par an, chiffre qui dépasse celui du parc automobile canadien en 2009. Malgré cette mise au point, l’ONG rappelle cependant que cette filière reste préférable aux filières du thermique fossile.
d- L’osmose comme source d’énergie : Le projet Norvégien de Statkraft Depuis que le coût de la production d’énergie a explosé ces dernières décennies, cette compagnie norvégienne s’est mise à étudier la production d’énergie par les procédés membranaires qui exploitent l’énergie osmotique. Leur procédé propose d’utiliser l’eau de mer, l’eau douce et une membrane organique pour produire de l’électricité. 1- L’osmose avance (forward osmosis) Ce phénomène naturel est en fait une conséquence de la 2ème loi de la thermodynamique. Celle qui veut que tout système évoluera toujours vers un état d’entropie maximale. L’entropie étant une grandeur qui mesure le désordre, tout système naturel évolue vers l’état où le désordre est maximum. Le phénomène d’osmose est la tendance de toute substance à vouloir se répartir de manière homogène lorsqu’il est plongé dans un liquide. L’exemple typique en est la diffusion naturelle du sirop de grenadine dans un verre d’eau : l’eau (le solvant) va diluer le sirop (le soluté) jusqu’à ce qu’il soit uniformément répartit dans toute la solution. Lorsqu’on empêche la diffusion naturelle du soluté dans le solvant, par exemple en plaçant une membrane semi-perméable (c’est à dire perméable au solvant mais pas à certains solutés) entre 2 solutions de concentrations différentes, le solvant va se répartir des 2 côté de la membrane pour essayer d’équilibrer au mieux les 2 concentrations. Ce mouvement du solvant entraine une variation des volumes des 2 solutions, et la différence d’altitude qui s’ensuit caractérise la pression osmotique du système. Figure 7 : Principe de l’osmose. Le solvant se déplace au travers de la membrane pour équilibrer les concentrations des solutés 2- La centrale osmotique des 2 côtés de la membrane. Il en résulte une différence de pression : la pression osmotique. (réf 7) Comment produire de l’énergie avec ce phénomène? En diluant de l’eau douce dans de l’eau de mer au travers d’une membrane, Statkraft créée de manière continue l’élévation du niveau de l’eau salée dans ses cuves (l’équivalent d’une colonne d’eau d’environ 120m de haut), cette élévation naturelle de l’eau est ensuite exploitée en la dirigeant vers un canal où sa descente entraine des turbines et produit de l’électricité comme pour un barrage. Leur procédé en est encore au stade du prototype industriel et les verrous technologiques à faire sauter pour rendre le procédé définitivement Figure 8 : La centrale Osmotique de Statkraft. L’eau douce et l’eau de mer sont rentable concernent essentiellement la mélangées au travers d’une membrane. Le niveau de l’eau salée augmente et permet qualité de la membrane organique d’entrainer des turbines qui produisent de l’électricité. (réf 8) (leur membrane en acétate de cellulose a une puissance de 1W/m2 et 2 ils estiment que 5W/m seront nécessaires pour devenir rentables) qu’ils utilisent et le système d’acheminement de l’eau à la turbine. Selon leurs calculs, une centrale de la taille d’un stade de football devrait avoir une capacité de 25 MW, ce qui suppose cinq millions de mètres carrés de membranes. Une telle installation pourra produire 166 GWh par an – soit la consommation de 30 000 ménages.
3- Le potentiel énorme mais limité de leur technologie Cette source d’énergie écologique et renouvelable devrait en principe pouvoir être exploitée partout où de l’eau douce se jette dans la mer. La production peut se dérouler en continu, indépendamment des conditions météorologiques ce qui présente un avantage certain par rapport aux autres énergies renouvelables non hydrauliques. Selon leurs calculs, le potentiel de production de l’énergie osmotique à l’échelle planétaire est de 1600 à 1700 TWh par an, ce qui correspond à 50 % de la production électrique annuelle de l’Union européenne, ou encore la consommation énergétique totale de la Chine en 2008. Le potentiel de l’Europe est chiffré à environ 180 TWh. Arrivée à maturité, l’énergie osmotique se présentera certainement comme une des énergies les plus carboneutres de toutes mais elle restera tributaire de la disponibilité en eau douce et donc de la compétition avec l’agriculture (de nombreux fleuves n’atteignent déjà plus les océans en raison de cette problématique). Et même si toutes les embouchures de fleuves de la planète étaient équipées, la seule énergie osmotique ne sera pas suffisante pour alimenter l’humanité entière en énergie propre, il est donc encore trop tôt pour crier victoire. e- Problématique des filières énergétiques Après cette brève mise à plat des différentes méthodes dont dispose l’Homme pour produire l’énergie dont il est si dépendant, il apparait clairement que toutes ces différentes techniques produisent de l’énergie au détriment d’émissions de carbones et donc du réchauffement climatique. Certaines sont plus vertueuses que d’autres dans le sens qu’elles se rapprochent de plus en plus de la carboneutralité absolue. Cela est une excellente chose en soit, mais le dérèglement climatique est déjà en cours à cause du carbone fossile que nous réinjectons quotidiennement dans notre atmosphère et de la déforestation galopante qui ne permet plus la fixation de ce carbone par les arbres. L’enjeu à venir ne devrait plus être de trouver comment ralentir les émissions de carbone, mais comment les inverser. Comment faire pour faire baisser le taux de carbone atmosphérique et le ramener à son niveau préindustriel? Au delà même de cet enjeu climatique capital, il y a aussi la question de la durabilité de notre mode de développement basé sur le fossile. Que fera t-on lorsque les vannes du pétrole se refermeront? Chaos et anarchie? Le Développement Durable n’est pas une mode ou une coquetterie intellectuelle, il s’agit bien de l’enjeu capital de notre ère.
IV- Une variante carbonégative : la centrale Osmo-Végétale On ne tue pas la vache quand on veut récupérer du lait... 1- L’arbre : une solution au problème ? i- Changer de regard sur l’arbre Un arbre on en fait du papier, du bois de chauffage et même maintenant des biocarburants. Pourtant un arbre, c’est bien plus que du bois mort et quelques feuilles. C’est bien plus que de la lignocellulose inerte qui pousse et dont on se donne tout droit d’en disposer à notre convenance. Un arbre c’est une usine à molécules, l’usine la moins chère du monde parce qu’elle fabrique tout à partir de la seule énergie solaire de l’eau et du CO2 atmosphérique, le tout sans aucune action humaine. Dans un arbre on trouve certes de la lignocellulose, mais il ne s’agit là que du squelette de l’arbre et aujourd’hui nous ne savons exploiter que celui-ci pour faire de l’énergie. Pourtant il y a aussi la sève qui a un potentiel énergétique fort. A quoi sert la sève ? ou plutôt les sèves ? Pour vivre les feuilles ont besoin d’eau et de sels minéraux venant du sol et les racines ont besoin des molécules complexes fabriquées par la photosynthèse des feuilles. Pour ces 2 rôles l’arbre a 2 sèves qui transitent par 2 types de canaux : le xylème et le phloème, le premier apporte les sels minéraux et l’eau aux feuilles et le deuxième apporte les nutriments élaborés aux racines, le tout pour assurer la survie de l’ensemble. On comprend bien que les caractéristiques physico-chimiques des sèves de toutes les plantes sont aussi variées qu’il y a d’espèces végétales différentes. On peut trouver des sèves extrêmement acides ou basiques, particulièrement riches en sucres simples, en lipides, en sels etc... Les caractéristiques varient également en fonction des types de sols et des différentes variétés de plantes. C’est cette diversité si abondante qui fait la richesse de l’arbre et qu’il va falloir désormais considérer. ii- Planter des arbres pour ralentir le réchauffement climatique et fixer le carbone Ce qui nous intéresse chez l’arbre c’est sa capacité à fixer rapidement et simplement dans la Biosphère du carbone et ainsi le retirer de l’atmosphère où sa présence entraine les dégâts que nous connaissons. En effet de 20 à 50% de la matière produite par l’arbre est constituée de CO2 (réf 9). Donc si un sapin de 15m pèse (tout compris) environ 2 Tonnes, ce sont ainsi entre 400 et 1000kg en moyenne de CO2 qui sont séquestés dans chaque arbre adulte et qui sont retirés de l’atmosphère. Schématiquement, les 165 GtC excédentaires dans notre atmosphère représentent ainsi seulement entre 100 et 400 millions d’arbres à planter pour retourner au climat préindustriel. En outre de la simple fixation du carbone atmosphérique, par la plantation d’arbres, on a un effet considérablement positif sur l’écosystème, sa simple présence prévient l’érosion des sols, créée l’humus qui rend les sols fertiles, sa transpiration permet un cycle de l’eau fonctionnel et optimal (50m2 de forêt abaisse la température locale de 3,5°C et augmente l’humidité de 50%, réf 9), les forêts sont des refuges de biodiversité (50% de la biodiversité terrestre) qui permettent d’apporter subsistance à 1,6milliards d’humains , etc... Pourtant des enquêtes de l’ONU ont montré que la moitié des forêts de la planète a été détruite au XXème siècle. Entre 2000 et 2005, 7,3 millions d’hectares de forêts tropicales ont disparu chaque année, soit 20000 hectares par jour. Par ces déforestations et dégradations contribuent d’environ 15 à 20% aux émissions de CO2. Et ainsi L’ONU estime que la plantation de forêts pourrait compenser 15% de ces émissions au XXIème siècle. iii- Légitimer financièrement l’existence des forêts Actuellement, l’homme cultive des forêts parce qu’il trouve un intérêt financier dans sa découpe (bois de chauffage, bois matériau), il ne laisse les forêts intactes que par contrainte légale (réserves naturelles, espaces verts...) ou parce qu’il a pu y trouver un intérêt économique quelconque (zone de loisirs forestiers, campings, etc...), mais ces exemples ne peuvent être étendus à l’infini et justifier des plantations d’arbres en masse dans une société où c’est la logique implacable de l’économie qui guide les actes humains de grande envergure.
Tout l’enjeu de l’inversion des émissions de gaz à effets de serre réside dans le fait de trouver une validité économique à l’existence des forêts en tant que telles et pas en tant que bois de chauffage en attente d’être brûlé (Greenpeace a démontré que la filière biomasse n’était pas carboneutre et ne pouvait servir qu’à ralentir les émissions de CO2). De plus, l’ONU estime que l’on pourrait « compenser » 15% des émissions de carbone si on plantait des forêts. Mais si il était possible de trouver une légitimité économique à garder le carbone sous sa forme solide plutôt que gazeuse, nul doute que les attentes de l’ONU seraient largement dépassées. Et si en plus cette légitimité économique pouvait être une substitution au prélèvement du carbone fossile, nul doute non plus que la compensation carbone espérée par l’ONU deviendrait une véritable « inversion carbone ». Mais à ce jour le défi reste non relevé. 2- La Centrale Osmo-Végétale Figure 9 : La centrale Osmo-Végétale. A partir d’eau de mer et de sève, on récupère de l’énergie osmotique. Les rejets servent à alimenter des bassins d’algues marines pour la production de biocarburants. Voici la description d’un type nouveau de centrale énergétique qui permettrait de légitimer la présence de forêts intactes. Par ce procédé membranaire librement inspiré du procédé de Statkraft de récupération de l’énergie osmotique entre l’eau de mer et l’eau douce, on trouverait une source d’énergie virtuellement inépuisable et renouvelable basée non plus sur la « consommation du vert », mais sur le « maintient du vert ». i- Quels produits mélanger ? Concrètement, la centrale utiliserait toujours 2 solutions de compositions différentes séparées par une membrane semi-perméable, mais là où le solvant était l’eau douce (ressource limitante) et le soluté
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