La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma

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La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
n°2190

                               La Cravate
          de Étienne Chaillou et Mathias Théry

         N°2190 • 5 FÉVRIER 2020
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
SOMMAIRE
Le Lion                                RETAR
                                            D   H
de Ludovic Colbeau-Justin

          FILMS DU 5 FÉVRIER 2020
Adam                                            HHH
de Maryam Touzani
Aquarela                                        H
de Victor Kossakovsky
Bayala                                          HHH
de Aina Järvine et Federico Midella
Birds of Prey                                   H
de Cathy Yan
La Cravate                                      HHH
de Étienne Chaillou et Mathias Théry
La Dernière vie de Simon                        HH
de Léo Karmann
L’Équipe de secours                             HHH
de Janis Cimermanis
The Gentlemen                                   HHH
de Guy Ritchie
#JeSuisLà                                       HH
de Éric Lartigau
Notre-Dame du Nil                               HHH
de Atiq Rahimi
SamSam                                          HHH
de Taguy de Kermel
Soumaya                                         HH
de Waheed Khan et Ubaydah Abu-Usayd
Un soir en Toscane                              HH
de Jacek Borcuch
Le Voyage du Dr. Dolittle                       H
de Stephen Gaghan
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
ÉDITO

Vers un label
“Animation”…
L’Extraordinaire voyage de Marona, magnifique film
d’animation, artistiquement ambitieux, émotionnellement
sensible, et ayant bénéficié d’une presse assez unanimement
élogieuse, sorti le 8 janvier dernier, a déjà disparu des salles
parisiennes après un échec prévisible. Face à cette absurdité,
nous relayons ce texte de Francis Gavelle, journaliste,
spécialiste du cinéma d’animation et vieux compagnon
de route des Fiches, s’interrogeant sur les difficultés de
l’animation d’auteur à trouver sa place en salles, et sur les
moyens d’en sortir.

Est-il suffisant, à longueur de colonnes, de la presse généraliste à
la presse spécialisée, de constamment s’esbaudir devant la réussite
économique et créatrice du milieu de l’animation hexagonale, qui,
en termes de volume de production (cinéma + séries TV) serait -
paraît-il - passée de la 3e place mondiale à la 2e, derrière le Japon,
mais devant, désormais, les États-Unis ? En dehors des hourras
cocardiers et des indicateurs statistiques de performances, chers
aux financeurs publics et privés et aux forums de coproduction type
“Cartoon Movie”, la belle affaire !
Ne serait-il pas davantage pertinent de s’interroger sur la difficulté,
pour des œuvres plus singulières, à trouver leur place dans les
salles, et, en premier lieu, auprès des exploitants – j’évoque plutôt
là le secteur de l’art et essai – frileux (pas forcément sans raison,
par rapport aux attentes qu’ils peuvent supposer de leur public) à
les programmer sur leurs écrans : ainsi, L’Extraordinaire voyage de
Marona sera sorti le 8 janvier dernier sur uniquement trois salles
parisiennes, dont le Studio des Ursulines (salle à la fois dédiée au
cinéma d’animation et au cinéma “jeune public”), et a, moins d’un
mois plus tard, totalement disparu des écrans parisiens. Bien sûr,
on peut noter que le film connaîtra sans doute une deuxième vie
cinématographique, à travers les précieux dispositifs d’éducation à
l’image que sont “école et cinéma”, “collège et cinéma” et “lycéens
et apprentis au cinéma” ; mais, ceci posé, comment parvenir,
auparavant, jusqu’aux spectateurs et s’imposer dans leurs choix de
sortie ciné, quand on a déjà disparu des écrans, et qu’en amont on
ne bénéficie, évidemment pas, de la force de frappe promotionnelle
d’un blockbuster animé hollywoodien ?
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
Car, au-delà du film précité, du
                                   cinéma “jeune public” et des seuls
                                   longs métrages hexagonaux,
                                   comment  ne pas se désoler - et
                                   quel que soit son propre point de
                                   vue critique sur les films – des
                                   non-rencontres “œuvre/public”
                                   ayant frappé, l’année dernière, Ville
                                   Neuve, de Félix Dufour-Laperrière,
                                   ou Buñuel après L’Âge d’or, de
                                   Salvador Simó. Même un film
                                   comme J’ai perdu mon corps, avec
son exceptionnel parcours en festivals (Cannes, Annecy), son achat
par Netflix et sa présence parmi les cinq derniers nommés pour
l’Oscar du long métrage d’animation n’a guère réussi à dépasser,
d’après le site JP’s Box-Office, la barre des 157.000 entrées - certes,
nombre de films d’auteur en prise de vues réelles se satisferaient
de ce chiffre, mais là n’est pas le questionnement. Ces films
sont-ils donc condamnés à devenir des “films de festivals”, vus
par les seuls festivaliers, comme vont très possiblement le rester.
Away, du Letton Gints Zilbalodis, étrange ballade contemplative
en forme de jeu vidéo, primé en 2019 à Annecy, ou Bombay Rose,
de l’Indienne Gitanjali Rao, mélo aux allures kitsch autour d’une
impossible histoire d’amour entre une hindoue et un musulman,
présenté aussi bien à Venise qu’à Toronto l’année passée ? A ce jour,
en effet, sans doute échaudé par l’accueil quasi inexistant réservé
aux films d’animation d’auteur préalablement sortis,
aucun distributeur ne semble s’être positionné sur ces deux œuvres
- à noter, Bombay Rose, tourné en prise de vues réelles, aurait sans
doute déjà trouvé preneur.
Alors, comment sortir de ce cercle vicieux et éviter que ne se
reproduise ce même schéma pour, par exemple, les films à venir
d’Alain Ughetto (Interdit aux chiens et aux Italiens), de Simone Massi
(Trois enfances) ou de Florence Miailhe (La Traversée) ? Faut-il
suggérer aux institutions représentatives du milieu de l’animation
(SPFA, AFCA) de porter auprès des instances régulatrices du
cinéma (le CNC) le projet d’un label “Animation” qui, à l’identique
des labels “Art et essai”, “Jeune public” ou “Patrimoine”, inciterait
les salles à s’engager, moyennant soutien en contrepartie, sur
une programmation à caractère durable et équitable de ce cinéma
d’animation d’auteur qui peine à exister malgré les pépites qu’ils
façonnent - hier aussi, Jasmine ou Le Garçon et le monde - et a
besoin de nouveaux leviers réglementaires, pour croire dans un
futur qui ne l’assigne pas à la pire des niches cinéphiles qui soit :
le “film de festival”.
Si cette modeste chronique peut être un premier minuscule caillou
posé sur la voie de cet indispensable chantier de réflexion, elle
n’aura alors pas été tristement vaine.

                                                        FRANCIS GAVELLE

Ce texte a été initialement écrit pour une chronique radiophonique
diffusée le 18 janvier 2020 dans l’émission Longtemps, je me suis couché
de bonne heure (Radio Libertaire, 89.4 Mhz)
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
Le Lion
de Cyril Colbeau-Justin

Dany Boon et Philippe Katerine en duo d’espions                                                                                 COMÉDIE
                                                                                                                    Adultes / Adolescents
maladroits dans une comédie française? La case est
cochée, avec une efficacité inégale et un scénario                       u GÉNÉRIQUE
franchement paresseux. Quelques répliques                                Avec : Dany Boon (Léo Milan), Philippe Katerine (le docteur Romain
et mimiques saugrenues arrachent un sourire.                             Martin), Anne Serra (Louise), Samuel Jouy (Swanney), Sophie
                                                                         Verbeeck (Aki), Carole Brana (Anna), Stana Roumillac, Olivier Sa,
                                                                         Benoît Prété, Christian Diaz.
                                                                         Scénario : Alexandre Coquelle et Mathieu Le Nahour Images :
                                                                         Thomas Lerebour Montage : Élodie Codaccioni et Sylvie Landra
                                                                         1er assistant réal. : Jérémy Mainguy Scripte : Dominique Roisin
                                                                         Son : Antoine Deflandre Décors : Hérald Najar Costumes :
                                                                         Laetitia Bouix Maquillage : Suzel Jouguet Casting : Joanna
                                                                         Delon Production déléguée : Monkey Pack Films Coproduction :
                                                                         TF1 Studio, Pathé, TF1 Films Production et Artémis Productions
                                                                         Producteurs délégués : Jean-Yves Robin et Marc Stanimirovic
                                                                         Producteur exécutif : Yann Arnaud Dir. de production : Thomas
                                                                         Maggiar Distributeur : Pathé / TF1 Studio.

                                                    © Jean-Marie Leroy

     H        Avec Le Lion, Ludovic Colbeau-Justin tente
de redynamiser un genre qui s’est plutôt raréfié ces
dernières années : la comédie d’action à la française.
Les ingrédients, cuits et recuits, sont tous dans la recette :                       105 minutes. France - Belgique, 2019
un duo de bras cassés sympathiques, une vague histoire                                  Sortie France : 29 janvier 2020
de kidnapping sur fond de vol de lingots d’or, quelques
                                                                         u RÉSUMÉ
poursuites dans des belles voitures, une musique punchy
                                                                         Léo Milan retrouve sa femme Anna dans un hôtel chic de
en habillage sonore et Paris en toile de fond. L’idée                    Dubaï. Le couple d’agents secrets est attaqué par des hommes
de départ, à savoir associer un psy timide et maladroit                  de main, et s’échappe en sautant par la fenêtre de l’immeuble...
à un illuminé psychotique dont toute la question est                     Un mois plus tard : Léo est interné dans un hôpital
de découvrir s’il est, ou pas, un agent secret, n’est pas                psychiatrique et essaye de convaincre son médecin, Romain,
déplaisante. Malheureusement, au lieu de dérouler un fil                 de le libérer. Il prétend être un agent secret surnommé
narratif continu qui pourrait donner du rythme (et de l’enjeu)           “le lion”. Lorsque Louise, la compagne de Romain, vient lui
à l’action, et permettre de décliner ce postulat fantasque               rendre visite à l’hôpital, Léo remarque une camionnette de
                                                                         fleuriste qui la suit, et explique à Romain que Louise va être
en situations variées et cocasses, le film ne parvient
                                                                         kidnappée. Romain ne le croit pas, mais le soir même, il est
jamais à décoller, et juxtapose les unes aux autres                      agressé à son domicile, et à son réveil, Louise a disparu.
une suite de saynettes pour le moins inégales - le moment                Le lendemain, Romain décide de libérer Léo.
le plus drôle étant sans doute une scène de poursuite durant
                                                                         SUITE... Romain et Léo se mettent à la recherche de Louise.
laquelle le personnage de Romain, interprété par Philippe                Celle-ci a en effet été kidnappée par son ancien amant,
Katerine, s’est injecté par inadvertance des amphétamines.               Swanney, qui a décidé de dévaliser la banque de France,
Finalement, Le Lion ressemble cruellement à un film                      et a besoin des talents informatiques de Louise, qui s’avère
qui s’est fait parce qu’il pouvait se faire, sans doute sur              être une ancienne espionne. Léo et Romain interviennent
la foi d’un duo d’acteurs qui, chacun à leur manière et                  pendant le casse de la banque de France, et poursuivent
pour des raisons différentes, sont des “valeurs sûres” de                Swanney et son équipe jusqu’à une péniche dans laquelle
la comédie française actuelle. Dany Boon cabotine avec                   ils tentent de s’échapper. Romain tue Swanney pour sauver
                                                                         Léo, qui est blessé durant l’assaut. Romain libère Louise.
son aisance habituelle, et Katerine semble attendre
                                                                         Un policier lui apprend que Léo n’est pas un agent secret,
les rares moments de lâcher-prise que lui offrent le scénario            mais qu’il s’est inventé cette vie suite à la mort de sa femme
pour dérouler ses mimiques jouissivement délirantes.                     Anna dans une fusillade dans un restaurant. Romain vient
À part cela, il n’y a franchement rien à signaler : vous pouvez          libérer Léo, avant qu’il ne soit à nouveau interné en hôpital
circuler. _F.B-P.                                                        psychiatrique.

                         Visa d’exploitation : 98472. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. 714 copies.

                                                                    5                                              © les Fiches du Cinéma 2019
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
Adam     (Adam)
de Maryam Touzani

Deux femmes se rencontrent. L’une est une veuve                                                                                      DRAME
                                                                                                                       Adultes / Adolescents
éplorée, mère d’une fillette de 8 ans, l’autre est une
jeune femme enceinte et abandonnée. Dans un Maroc                          u GÉNÉRIQUE
encore machiste, elles vont se faire du bien. Un film                      Avec : Lubna Azabal (Abla), Nisrin Erradi (Samia), Douae Belkhaouda
sensible et délicat.                                                       (Warda), Aziz Hattab (Slimani), Hasna Tamtaoui (Rkia).
                                                                           Scénario : Maryam Touzani, avec la collaboration de Nabil Ayouch
                                                                           Images : Virginie Surdej Montage : Julie Naas 1er assistant réal. :
                                                                           Ali Tahiri Scripte : Émilie Flamant Son : Nassim Mounabbih
                                                                           Décors : Pilar Peredo Costumes : Aida Diouri Casting : Amine
                                                                           Louadni Production : Ali n’ Productions Coproduction : Les Films
                                                                           du Nouveau Monde et Artémis Productions Producteur : Nabil
                                                                           Ayouch Coproducteurs : Amine Benjelloum et Patrick Quinet
                                                                           Distributeur : Ad Vitam.

                                                          © Ali n’ Prod.

   HHH        Ce tendre et joli film trouve sa source dans
la rencontre que fit, enfant, Maryam Touzani, la réalisatrice,
avec une jeune femme enceinte et abandonnée que
ses parents recueillirent un temps. Du combat moral                                98 minutes. Maroc - France - Belgique, 2019
que cette femme livra avec elle-même pour se résoudre                                     Sortie France : 5 février 2020
à donner à l’adoption l’enfant bâtard qu’elle portait et
                                                                           u RÉSUMÉ
qu’elle savait, sinon, condamné à l’opprobre et au rejet
                                                                           Samia, jeune femme enceinte, parcourt les rues de la médina
dans une société aussi traditionaliste et phallocratique que               de Casablanca à la recherche d’un travail et d’un abri pour la nuit,
la société marocaine, Maryam Touzani tire la matière vive                  mais toutes les portes se referment y compris celle d’Abla.
de son film. Alors qu’elle était enceinte à son tour, le souvenir          Boulangère, veuve, raide de caractère et mère d’une petite
vif du désarroi de cette femme s’est de nouveau imposé                     fille prénommée Warda, Abla ne parvient pas à trouver
à sa mémoire. L’urgence d’écrire est alors venue et avec                   le sommeil sachant Samia allongée seule sur le trottoir d’en
lui le désir de raconter deux belles figures féminines.                    face. Elle lui offre alors le gîte pour quelques nuit. Dans
En les confrontant dans le huis clos de la maison, fortes                  la journée, Samia lui confectionne des gâteaux qu’Abla vend
                                                                           sans peine dans son commerce. Samia et Warda se prennent
et fières mais malmenées par les coutumes marocaines,
                                                                           d’affection, ce qu’Abla, brisée par son veuvage, supporte mal.
la réalisatrice fait en creux le procès d’un pays qui ne sait              Elle finit par chasser Samia mais, rongée par la culpabilité,
encore ni ne veut les protéger. Abla est cette femme gelée,                s’en va courir les rues avec Warda pour la retrouver.
rompue, défendue de tout affect, figée dans la raideur par
                                                                           SUITE... Ce faisant, elle l’implore de rester chez elle jusqu’à
l’indicible chagrin de n’avoir pu, l’Islam le jugeant péché,               son accouchement. La vie reprend alors. Samia aide à
toucher une ultime fois le corps de son mari adoré. Samia,                 la boulangerie et, peu à peu, livre à Abla le projet qui est
si ronde, belle, sensuelle et gaie, est quant à elle parfaitement          le sien : donner son enfant bâtard à l’adoption avant de
lucide sur le sort peu enviable qui l’attend, elle et l’enfant             s’en retourner dans son village natal. De son côté, Abla
sans père qu’elle porte. Pourtant, en apprivoisant leur                    lui raconte l’amour éperdu pour son mari pécheur, mort à
solitude, en exprimant leur peine, en confrontant leur                     la suite d’un accident du travail, et la douleur jamais refermée.
abandon, l’une par la mort de l’être aimé, l’autre par sa                  Peu à peu Abla s’ouvre de nouveau à la vie, se maquille,
                                                                           rit et envisage même un avenir, peut-être avec Slimani,
fuite, elles retrouvent, pour l’une le désir de vivre et pour
                                                                           le meunier amoureux. Quand Samia accouche enfin, elle
l’autre la force d’être mère, fut-elle une réprouvée. L’enfant,            refuse de nommer l’enfant, de le regarder ou de l’allaiter.
alors enfin regardé par sa mère, devient un fils et trouve son             Mais les cris du nouveau-né affamé finissent par l’infléchir.
nom, qu’il donne au film : Adam, ce premier homme, père                    Elle l’allaite et le nomme Adam. Au petit matin, Samia et
de l’humanité. _N.Z.                                                       Adam quittent la maison. Abla et Warda dorment encore.

                                Visa d’exploitation : 150058. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                      6                                               © les Fiches du Cinéma 2019
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
Aquarella L’Odyssée de l’eau (Aquarella)
de Victor Kossakovsky

Évocation sophistiquée des mille et un visages de l’eau,                                                                    DOCUMENTAIRE
                                                                                                                        Adultes / Adolescents
le film de Victor Kossakovsky propose une expérience
esthétique plutôt réussie à laquelle viennent se                           u GÉNÉRIQUE
mêler des séquences nettement moins inspirées.                             Scénario : Victor Kossakovsky et Aimara Reques Images : Victor
Une œuvre souvent fascinante mais inaboutie.                               Kossakovsky et Ben Bernhard Montage : Victor Kossakovsky,
                                                                           Ainara Vera et Molly Malene Steensgaard 1re assistante réal. :
                                                                           Ainara Vera Musique : Eicca Toppinen Son : Alexander Dudarev
                                                                           Production : Ma.Ja.De Filmproduktion, Aconite Productions,
                                                                           Louverture Films et RBB Producteurs : Heino Deckert, Sigrid
                                                                           Dyekjær et Su Bainbridge Producteurs délégués : Matthias
                                                                           Ehrenberg, Sawsan Asfari, Isabel Davis, Frank Lehmann,
                                                                           Maya Sanbar, Jeff Skoll, Mark Thomas et Diane Weyermann
                                                                           Coproducteurs : Susan Rockefeller, Joslyn Barnes, Danny Glover
                                                                           et Tony Tabatznik Distributeur : Dammed Films.

                                                        © Damned Films

                                                                              89 minutes. Royaume-Uni - Allemagne - Danemark -
    HH       Sur un immense lac gelé, des hommes semblent                        États-Unis, 2018. Sortie France : 5 février 2020
chercher quelque chose. Ils avancent avec précaution,
et se mettent finalement à genoux pour scruter sous                        précision exceptionnelle, sont souvent hypnotiques.
la glace. Puis ils creusent. La séquence est longue. On finit              On voit au ralenti la surface de la mer se transfigurer,
par comprendre : c’est bien une voiture que l’on repêche à                 devenir mercure, soie, on voit sous la glace la lumière
grand renfort de cordes et de planches. Plus tard, un autre                décliner à l’infini toutes les possibilités du bleu,
véhicule, au loin, roule sur le lac et disparaît soudain sous              on voit l’écume d’une immense chute d’eau se vaporiser
la surface. Deux personnes sont parvenues à s’extraire                     telle une fumée. Ce travail des textures, des lumières
de l’habitacle, et l’on assiste à la tentative désespérée                  et des couleurs donne de splendides moments de
de sauvetage d’une troisième, restée prisonnière. On passe                 contemplation qui méritent le détour. Mais le film
ensuite à un travelling rapide à fleur de glace, presque                   se propose d’aller plus loin. À ce propos plastique
abstrait, accompagné d’un “sound design” sophistiqué                       tente de s’ajouter un propos vraisemblablement
tout en craquements. Ce virage “arty” juste après une scène                politique. Ce dernier, s’il n’est certes pas absent
aussi crue et tragique a quelque chose de perturbant.                      des scènes d’effondrements majestueux de pans
S’ensuit une longue séquence montrant d’énormes morceaux                   entiers de banquise, prend surtout place dans
de banquise remuer, plonger puis ressortir de l’eau, évoquant              ces plans de la tempête Irma, où l’on voit des habitations
les mouvements de gigantesques baleines. La musique,                       détruites, des rues inondées, et des personnes sans
mélange de cordes et de guitare électrique proche du heavy                 refuge attendant la fin du déluge. Cet aspect du film,
metal, est assez inquiétante. La caméra plonge, le son                     sans doute là pour rappeler les conséquences du
s’étouffe. La surface des icebergs se fait veloutée, étrange,              réchauffement climatique, n’est pas aussi travaillé
entre la peau d’un monstre préhistorique et la carlingue                   que le reste du long métrage, ni dans l’image ni dans
d’un vaisseau spatial. Le film s’intéressera aussi à                       le montage, et semble comme collé là de façon presque
une navigatrice, traversant les étendues blanches à                        anecdotique. C’est trop ou pas assez. Le film s’en
la barre de son voilier, puis, plus tard, à une ville balayée par          trouve déséquilibré et affaibli. Par ailleurs, quitte à
un ouragan... Pas de voix off, pas de cartons, juste                       s’intéresser à l’eau sous toutes ses formes, pourquoi
une évocation des mille et une formes de l’eau et de sa                    ne pas avoir filmé de sources chaudes, de geysers ?
puissance. La plus grande partie du film se concentre sur                  On a en définitive le sentiment d’une œuvre
cette pure expérience esthétique, immergeant le spectateur                 inaboutie, qui ne sait sur quel pied danser, mêlant
dans un maelström de sensations à la fois brutes et raffinées.             de magnifiques séquences glaciaires à l’évocation
Filmées en 96 images par seconde, les images, d’une                        malhabile des catastrophes en cours. _G.R.

                     Visa d’exploitation : 151603. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD Atmos. 50 copies (vo).

                                                                    7                                                  © les Fiches du Cinéma 2019
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
Bayala La Magie des dragons (Bayala - A Magical Adventure)
de Aina Järvine et Federico Midella

La petite elfe Marween découvre un œuf de dragon.                                                                                    AVENTURES
                                                                                                                                         Famille
L’animal devant voir ses parents à sa naissance
pour être magique, elle est chargée de le leur apporter                      u GÉNÉRIQUE
avec la princesse Surah. Mais la méchante reine                              Avec les voix originales de : Madison Mullahey (Surah), Jessica
Ophira le convoite elle aussi... Un film lumineux.                           Webb (Sera), Olivia Manning (Marween), Sara Petersen (Eyela),
                                                                             Marc Thompson (Falaroy), Gregory Max (Jaro), Liza Ortiz (Ophira),
                                                                             Rebecca Becker (Nuray), Kathryn Cahill (Bilara), Louise White
                                                                             (Feya), Vibe Jones (la reine des glaces), Andrew Watts (le roi des
                                                                             arcs-en-ciel), David Wills (le roi des forêts), Michael Kargus (Piuh).
                                                                             Scénario : Pamela Hickey, Dennys McCoy et Vanessa Walder
                                                                             Montage : Mark Broszeit et Nana Novosad Animation : Jo Bub
                                                                             Musique : Pascal Le Pennec Son : Felicitas Heck Décors :
                                                                             Stéphane Lecocq Effets visuels : Julien Silvestre Dir. artistique :
                                                                             Heiko Lueg Production : Ulysses Filmproduktion et Fabrique
                                                                             d’Images Productrice : Emely Christians Producteurs exécutifs :
                                                                             Christine Parisse, Frédérique Vinel et Jean-Marie Musique
                                                                             Producteurs associés : Benjamin Wüpper, Stephan Herzog,
                                                                             Jana Bohl et Bernhard zu Castell Distributeur : Septième Factory.

                                       © Ulysses Films - Fabrique d‘Images

  HHH         Un film d’animation comme on les adore :
dynamique dans sa forme, beau jusque dans ses
couleurs, au récit fluide, plein d’humour, intelligent et
édifiant à travers ses messages. Rien ne manque à notre                              85 minutes. Allemagne - Luxembourg, 2019
bonheur dans ce royaume des elfes, pas même la licorne.                                    Sortie France : 5 février 2020
Même les voix sonnent juste, notamment celle de Kaycie
                                                                             u RÉSUMÉ
Chase qui interprète Marween, renforçant ainsi l’irrésistible
                                                                             Le royaume de Bayala dépérit : Ophira, reine des elfes des
note de fantaisie que ce personnage craquant et son panda                    Ombres, a volé les œufs des dragons qui assuraient sa
Piuh apportent. Grande originalité, les rôles principaux                     prospérité. Emportée par mégarde avec eux, la princesse
sont essentiellement féminins, sans que cela fasse “air du                   Surah s’échappe cinq ans plus tard avec l’elfe Jaro,
temps” ! Et le mix d’Ophira, mi reine-sorcière de Blanche-                   promettant à sa sœur de cœur Nuray, nièce d’Ophira, de
Neige mi Ursula de La Petite sirène, confère à son statut de                 revenir. Chez elle, elle retrouve sa cadette Sera et son aînée
méchante un délicieux côté madeleine de Proust. La bande                     sur le point d’être couronnée reine du royaume des elfes
musicale de Pascal Le Pennec est à l’aune de l’ensemble :                    du soleil. La petite elfe Marwenn découvre alors un œuf de
                                                                             dragon oublié. Ce dernier devant naître devant ses parents
tour à tour entraînante et émouvante. Quant au fond, il
                                                                             pour garder ses pouvoirs magiques, elle est chargée de
est tout aussi merveilleux. À travers Surah sont abordés                     l’apporter à ceux-ci dans la montagne. Surah, Sera et Jaro
les thèmes du métissage, de l’identité, de la double culture,                iront chercher Nuray afin que la reine puisse réunir tous les
de l’attention à l’autre. Le lien familial relève ici du cœur                clans et fêter le retour des dragons autour d’un banquet.
autant que du sang. Enfin, si, bien que joliment intégrée                    SUITE... Chemin faisant, les jeunes elfes rencontrent
au récit, l’allusion au réchauffement climatique est un peu                  la magicienne Bilara qui révèle à Marween ses dons de magie
de circonstance, les auteurs ont su, grâce leur en soit                      et initie Surah à user pour le bien de ceux qu’elle a acquis
rendue, donner à l’ensemble une portée plus intime en                        au royaume des Ombres. Malgré l’opposition de Nuray,
traitant de l’estime de soi, du courage qui fait soulever                    Ophira, qui a tout suivi grâce à sa magie et à son corbeau
les montagnes, tout en rappelant que la liberté réside                       espion, multiplie les obstacles pour empêcher le banquet.
dans nos choix, à l’instar du mot pharmacie qui signifie                     En parallèle, elle attire chez elle Surah et sa petite bande.
                                                                             Partie de son côté, Marween rend le bébé dragon à ses
étymologiquement à la fois le remède et le poison. Tout cela
                                                                             parents malgré l’attaque des corbeaux d’Ophira, qui tente
est par ailleurs compréhensible dès l’âge de 5 ans, sans                     pour sa part de retenir Surah, Sera et Jaro, venus chercher
mièvrerie ni roublardise. Là se trouve sans doute le point                   Nuray. Mais Nuray, Surah et Sera associent leurs pouvoirs,
le plus féerique de ce beau spectacle à voir si possible en                  la terrassent et ramènent à Bayala les œufs volés jadis.
famille. _G.To.                                                              L’union et la prospérité reviennent sur le royaume.

                      Visa d’exploitation : en cours. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 200 copies (vf).

                                                                        8                                                © les Fiches du Cinéma 2019
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
Birds of Prey Et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn
de Cathy Yan                       (Birds of Prey - And the Fantabulous Emancipation of One Harley Quinn)

Harley Quinn s’émancipe du Joker et va se faire des amies :                                                           COMÉDIE D’ACTION
                                                                                                                     Adultes / Adolescents
voilà le programme de ce Birds of Prey aux ambitions
cartoonesques, mais à la pénible exécution avec son                      u GÉNÉRIQUE
scénario aux abonnés absents. Ne restent qu’un casting                   Avec : Margot Robbie (Harleen Quinzel / Harley Quinn), Mary
résolument “cool” et de sympathiques scènes d’action.                    Elizabeth Winstead (Helena Bertinelli / la Chasseuse), Jurnee
                                                                         Smollett-Bell (Dinah Laurel Lance / Black Canary), Rosie Perez
                                                                         (Renee Montoya), Ella Jay Basco (Cassandra Cain), Chris Messina
                                                                         (Victor Zsasz), Ewan McGregor (Roman Sionis / Black Mask),
                                                                         Bojana Novakovic (Erika), Charlene Amoia (Maria Bertinelli),
                                                                         Derek Wilson (Tim Evans), Robert Catrini (Stefano Galante), David
                                                                         Anthony Buglione (Joe Bertinelli), Ali Wong.
                                                                         Scénario : Christina Hodson D’après : les personnages de bande
                                                                         dessinée créés par Paul Dini et Bruce Timm (1993) et Jordan B.
                                                                         Gorfinkel et Chuck Dixon (1996) Images : Matthew Libatique
                                                                         Montage : Jay Cassidy et Evan Schiff Réal. 2e équipe : Chad
                                                                         Stahelski 1ers assistants réal. : Donald Sparks et Alexander H.
                                                                         Gayner Scripte : Jody Blose Musique : Daniel Pemberton Son :
                                                                         Paula Fairfield Décors : K.K. Barett Costumes : Erin Benach Effets
                                                                         visuels : Greg Steele Dir. artistique : Kasra Farahani Maquillage :
                                                                         Deborah La Mia Denaver Casting : Rich Delia Production :
                                                           © Warner      LuckyChap Entertainment, Clubhouse Pictures et Kroll & Co.
                                                                         Pour : DC Entertainment Producteurs : Margot Robbie, Bryan
                                                                         Unkeless et Sue Kroll Producteurs exécutifs : Geoff Johns,
     H        Après un Suicide Squad (2016) de sinistre
                                                                         David Ayer, Walter Hamada, Hans Ritter et Galen Vaisman
mémoire (et en attendant une suite, prévue pour l’été
                                                                         Coproducteur : Donald Sparks Distributeur : Warner Bros.
2021), que faire de l’un des membres emblématiques de la
bande, Harley Quinn, qui a fait de son actrice Margot Robbie                             109 minutes. États-Unis, 2020
une mégastar ? Lui offrir un film pour elle toute seule, et                              Sortie France : 5 février 2020
en profiter pour laisser son interprète se réapproprier son
                                                                         u RÉSUMÉ
personnage, loin des clichés sexistes qui accompagnaient
                                                                         Gotham City. Harley Quinn et le Joker ont rompu. Harley
sa première apparition au cinéma. Birds of Prey démarre                  fait exploser ACE Chemicals, lieu symbolique de son amour
comme une comédie sentimentale post-rupture - que faire                  avec le Joker. Chargée de l’enquête, la lieutenant Renee
pour la complice d’un génie du mal lorsqu’il vous largue, et             Montoya soupçonne Harley. Le criminel Roman Sionis, alias
que toute la pègre vous en veut ? - puis… ne sait plus vraiment          Black Mask, veut mettre la main sur le diamant Bertinelli,
dans quelle direction aller. Le scénario, laborieusement                 qui cacherait les codes bancaires de la famille mafieuse du
déconstruit, souffre d’une voix off très encombrante et                  même nom, décimée une décennie plus tôt. Harley découvre
multiplie les allers-retours temporels pour complexifier                 que, sans la protection du Joker, moult ennemis sont prêts
                                                                         à l’éliminer. Harley prend d’assaut le commissariat où est
inutilement une intrigue rigoureusement basique, tout
                                                                         détenue la jeune pickpocket Cassandra Cain.
en introduisant une galerie de personnages secondaires
plus ou moins essentiels au récit... et par la suite plus                SUITE... Une semaine plus tôt. Roman engageait Dinah Lance
                                                                         comme chauffeur. Celle-ci servait d’indic’ à Renee. Roman
ou moins négligés. Le film lance des pistes, n’en exploite
                                                                         chargeait Victor Zsasz, son bras droit, de récupérer le diamant.
qu’une - l’émancipation de son antihéroïne - pour l’appliquer            Mais Cassandra le lui déroba, avant d’être arrêtée. Capturée par
sans nuances aux autres personnages féminins, et ne met                  Roman, Harley s’engagea à récupérer le diamant... Pendant
finalement en évidence que son incapacité à dépasser ses                 ce temps, la mystérieuse Huntress élimine des membres
poncifs tarantinesques : Birds of Prey aspire à être le Kill             de l’organisation de Roman. Harley fait évader Cassandra.
Bill du cartoon avec, en lieu et place de David Carradine,               Renee est suspendue. Dinah l’avertit que Roman a rendez-
un Ewan McGregor en roue libre... et un sous-texte crypto-               vous avec Harley dans un parc d’attractions désaffecté.
gay en bonus. Mais si la forme chorale ou l’humour ne                    Mais Victor et Roman découvrent sa trahison. Au parc,
                                                                         Harley, Cassandra, Renee, Dinah et Huntress - en réalité
parviennent pas à prendre, les scènes d’action font preuve
                                                                         la vengeresse Helena Bertinelli, seule survivante de sa famille -
d’une belle lisibilité et d’un certain sens esthétique, et               font équipe. Huntress élimine Victor. Puis Harley, au terme
le casting s’amuse beaucoup malgré les limitations d’écriture :          d’une course-poursuite, sauve Cassandra en tuant Roman.
Margot Robbie évidemment, mais également Rosie Perez et                  Plus tard, Harley a pris sous son aile Cassandra, tandis
la trop rare Mary Elizabeth Winstead. _Mi.G.                             que Huntress, Dinah et Renee forment les Birds of Prey.

                           Visa d’exploitation : 152348. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD Atmos.

                                                                 9                                                 © les Fiches du Cinéma 2019
La Cravate de Étienne Chaillou et Mathias Théry - n 2190 - Les Fiches du Cinéma
La Cravate
de Étienne Chaillou et Mathias Théry

En suivant le parcours d’un militant du FN,                                                                             DOCUMENTAIRE
                                                                                                                    Adultes / Adolescents
ce documentaire remarquable explore à la fois
la psyché d’un militant et celle d’un parti au passé                      u GÉNÉRIQUE
trouble. L’originalité du dispositif évite tout manichéisme.              Avec : Bastien.
Un film qui cherche plus à comprendre qu’à accuser.                       Scénario : Étienne Chaillou et Mathias Théry Images : Étienne
                                                                          Chaillou et Mathias Théry Montage : Étienne Chaillou et Mathias
                                                                          Théry Son : Étienne Chaillou et Mathias Théry Production : Quark
                                                                          Productions Producteurs : Juliette Guigon et Patrick Winocour
                                                                          Dir. de production : Dan Weingrod Distributeur : Nour Films.

                                                         © Quark Prod.

                                                                                              97 minutes. France, 2019
    HHH        Bastien est un jeune militant du Front National.                             Sortie France : 5 février 2020
Il se rend régulièrement à la permanence du parti à
Amiens où il y retrouve Éric, cadre du Front, pour soutenir               La Cravate qui relate, sous la forme d’un récit,
la campagne électorale de Marine Le Pen lors des élections                les événements cités plus haut. Superposée aux
de 2017. Fils de bonne famille, Bastien a tenté une carrière              images captées par les auteurs, la voix du récit devient
professionnelle en dehors du giron familial. Mais ses                     aussi une voix intérieure, troublant par la complexité
idées extrémistes lui ont valu d’être licencié. Passionné                 de son propos l’aspect lisse de la représentation
de Laser Quest, il est employé maintenant dans un espace                  politique. Bastien réagit parfois à ce qui est écrit,
consacré à cette activité. Il crée une fédération nationale               relativise ou précise. L’enjeu pour lui est d’admettre
dans le but de la faire reconnaître comme sport, et                       un passé violent alors qu’il n’a eu de cesse de vouloir
se sert de son entregent politique pour mener ses                         le dissimuler. Cette entreprise de dédiabolisation
démarches. Il aide le numéro deux du parti, Florian                       fut aussi celle de son parti. Ainsi, La Cravate - dont
Philippot, à lancer une chaîne YouTube. Mais le buzz lors                 le titre renvoie à l’emblème de la respectabilité
de la diffusion est mauvais. Cela reste un tremplin pour                  publique - mêle, met en parallèle, effectue des
côtoyer l’élite du parti. Il observe alors des responsables,              allers-retours entre les stratégies de Bastien et celles
d’abord unis, commencer à se déchirer pour un poste                       du FN pendant les élections de 2017. En donnant
de candidat aux prochaines législatives. Bastien éprouve                  la forme d’un récit chapitré à cette non-fiction,
du dégoût pour ces manœuvres politiciennes. Le passé                      les auteurs ouvrent des pistes, orchestrent des
du jeune homme resurgit : son inadaptation à la vie                       résonances. Les harangues de meetings sont
dans un collège catholique, marquée par l’échec et le rejet,              étouffées, réduites à de simples gesticulations.
son enfermement morbide, jusqu’à ce qu’il fomente                         C’est l’effet de ces discours sur la sensibilité
une tuerie de masse dans ce collège. Il y renonce, mais est               d’un individu qui est montré. On comprend alors mieux
accusé de port d’arme illégal. Placé en famille d’accueil,                à quel point ils flattent, restaurent des égos blessés,
il rencontre un membre des skinheads qui le fait entrer                   frustrés. Ce qui peut nourrir une colère, domestiquer
dans le Picard Crew. Pendant un temps, il s’adonne à                      une violence. Grâce à cette dialectique de l’apparence
la violence, se bagarre, s’approprie les idées du clan. Enfin,            et de l’intériorité, le film s’improvise parfois
il rejoint le Front National, meilleur moyen de voir triompher            psychanalyste, et sonde aussi bien les rouages
politiquement ses idées. Ce parcours, particulièrement                    inconscients qui ont motivé l’engagement d’un
édifiant, nous est raconté par le biais d’un dispositif                   militant que ceux qui ont poussé une leader politique à
remarquable. Bastien, face caméra, lit un texte intitulé                  se saborder pendant un débat crucial. _J.C.

                          Visa d’exploitation : 151928. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 90 copies.

                                                                   10                                              © les Fiches du Cinéma 2019
La Dernière vie de Simon
de Léo Karmann

Entre conte, drame et récit d’apprentissage, Léo                                                                           FANTASTIQUE
                                                                                                                    Adultes / Adolescents
Karmann tente de ressusciter la magie et l’émotion
des grands classiques de son enfance. Un coup d’essai                   u GÉNÉRIQUE
plutôt réussi dont les limites se révèlent en seconde                   Avec : Benjamin Voisin (Simon), Martin Karmann (Thomas Durant),
partie, plus confuse et trop prévisible.                                Camille Claris (Madeleine Durant), Nicolas Wanczycki (Jacques
                                                                        Durant), Julie-Anne Roth (Agnès Durant), Albert Geffrier (Simon,
                                                                        enfant), Simon Susset (Thomas, enfant), Vicki Andren (Madeleine,
                                                                        enfant), Florence Muller (le commissaire Leroy), Pierre Cachia
                                                                        (l’éducateur), Christophe Reymond (le docteur Badet), Sébastien
                                                                        Magere (le vendeur de barbe à papa), Cathy Bodet (Madame
                                                                        Gautron), Tudy Boënnec (Kevin), Lola Rolland (la jeune fille),
                                                                        Caroline Gay (la vendeuse), Tatiana Labouré (la serveuse), Daniel
                                                                        Trubert (Simon, âgé), Adrian Conquet et Joris Conquet (Simon,
                                                                        urgentiste), Jean-Christophe Frèche (Simon, policier), Stéphane
                                                                        Hausauer (le directeur de l’hôpital), Lélia Nevert et Daniel Bankolé
                                                                        (les policiers), Arnaud Baillet, Marceau Magère, Illan Soulaimana.
                                                                        Scénario : Sabrina B. Karine et Léo Karmann, d’après une histoire
                                                                        de Sabrina B. Karine, Marie-Sophie Chambon et Léo Karmann
                                                                        Images : Julien Poupard Montage : Olivier Michaut-Alchourroun
                                                                        1er assistant réal. : Basile Julien Scripte : Jeanne Fontaine-Sarda
                                                        © Geko Films    Musique : Erwann Chandon Son : Cédric Berger Maquillage :
                                                                        Simon Livet Casting : Nathalie Chéron Production : Geko Films
                                                                        Coproduction : Wrong Men et A-Motion Producteur : Grégoire
    HH       Pour un premier long métrage, le projet était
                                                                        Debailly Coproducteurs : Christophe Toulemonde et Benoît
ambitieux. Réaliser un film mêlant les genres et jouant
                                                                        Roland Dir. de production : Julien Bouley Distributeur : Jour2Fête.
avec leurs codes, en hommage à l’esprit des grands
classiques de Robert Zemeckis et Steven Spielberg                                   103 minutes. France - Belgique, 2019
des années 1980-1990, tel était le fil conducteur qui a                                 Sortie France : 5 février 2020
mené à La Dernière vie de Simon . Le film emprunte
                                                                        u RÉSUMÉ
d’abord la voie du conte fantastique : Simon, orphelin de
                                                                        Simon a huit ans, vit en foyer et peut prendre l’apparence
huit ans, rêve de l’amour inconditionnel d’un parent envers             des personnes qu’il a touchées. Un jour, il rencontre
son enfant ; un fantasme dans lequel il peut se projeter                Thomas et sa sœur Madeleine (Mad) qui vivent heureux avec
lors de son séjour chez Thomas et Mad. Son pouvoir, celui               leurs parents. Mad souffre d’une malformation cardiaque.
de prendre l’apparence de n’importe quelle personne                     Simon est invité à passer le week-end chez eux. Alors
qu’il a déjà touchée, est un secret qu’il peut enfin                    qu’ils font un pacte d’amitié, Simon leur dévoile son secret.
partager mais qui va aussi lui permettre de dissimuler                  Le lendemain, Thomas et Simon se baladent en forêt. Ils
un autre secret bien plus lourd, la disparition accidentelle            font la course. Thomas veut arrêter mais Simon continue
                                                                        et Thomas, en voulant le rattraper, chute dans un ravin.
de Thomas, dont il se sent responsable. L’enfance et
                                                                        La nuit venue, les adultes se lancent à la recherche
l’innocence disparaissent alors : l’histoire est désormais              des garçons et Simon, rongé par la culpabilité, rentre
un récit d’apprentissage. La prise de conscience de                     sous l’apparence de Thomas. Simon est considéré comme
Simon, tiraillé entre la volonté de reprendre son apparence             mort.
et la peur de blesser ceux qui l’ont élevé, amène                       SUITE... Des années plus tard, “Thomas” a vingt ans.
les questions de l’affirmation de soi, de la responsabilité             Seul, il décide de reprendre son apparence pour voir ce
et de l’éveil d’un désir réprimé. Curieux ovni plutôt                   qu’il est devenu. Il sort de temps en temps ainsi. Un jour,
agréable à regarder, le film démontre d’abord l’audace de               Mad l’aperçoit en ville et en parle à Thomas. Simon oscille
ses idées à l’aide de nombreuses références, tant dans                  entre ses deux vies. Mad et lui tombent amoureux. Elle
son esthétique (Jeux d’enfants, E.T. l’extra-terrestre) que             découvre la vérité et l’oblige à le dire aux parents. Elle
dans son scénario (Roméo et Juliette, pour le thème tardif              tire sur Thomas pour l’obliger à redevenir Simon. Le père
                                                                        est fou de rage, Simon s’enfuit. Plus tard, Mad reconnaît
de l’amour sacrificiel). Dans sa volonté de tenter un projet
                                                                        Simon sur la plage. Ils s’enfuient mais Mad est victime
peu courant en France, défendu avec conviction par ses                  d’un malaise. Elle a besoin d’une transplantation. Simon
acteurs, Léo Karmann réussit plutôt bien son coup d’essai.              aide sa mère à la transporter à l’hôpital, mais il est
Dommage qu’il soit bien trop prévisible et parfois un peu               recherché par la police. Cerné, il se suicide afin de donner
niais. _A.L.                                                            son cœur pour sauver Mad.

                        Visa d’exploitation : 148850. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD. 80 copies.

                                                                 11                                                © les Fiches du Cinéma 2019
L’Équipe de secours En route pour l’aventure !
de Janis Cimermanis

Pote, Sily et Bemby forment une brigade de secours au                                                                              COMÉDIES
                                                                                                                                     Enfants
service de l’Europe. Pour aider un torero en “mauvaise
passe”, chasser les souris d’un musée suédois ou                           u GÉNÉRIQUE
réparer Big Ben, ils ne manquent jamais d’inventivité.                     1. La Corrida (Corrida) (7’ - 2012. Visa : 152188)
Cinq courts hilarants formant un ensemble cohérent.                        2. Vasa (Vasa) (8’ - 2013. Visa : 152187)
                                                                           3. La Tour de Pise (8’ - 2014. Visa : 152186)
                                                                           4. Les Mystères de Paris (9’ - 2018. Visa : 152185)
                                                                           5. Les Vacances à Londres (8’ - 2019. Visa : 152184)
                                                                           Scénario : Maris Putnins Montage : Janis Cimermanis, Evalds
                                                                           Lacis et Elvijs Menniks Animation : Maris Brinkmanis, Janis
                                                                           Cimermanis, Inese Neija et Dace Riduze 1er assistant réal. :
                                                                           Evalds Lacis Musique : Martins Brauns Son : Anrijs Krenbergs
                                                                           et Jevgenijs Svjatovs Décors : Viktors Maksurovs et Gints Grasis
                                                                           Effets visuels : Andris Gailitis Production : Studio AB “Animacijas
                                                                           Brigade” Producteur : Maris Putnins Dir. de production : Rita
                                                                           Dadzite Distributeur : Cinéma Public Films.

                                                           © Studio AB

   HHH        Comme Pat et Mat, distribués eux aussi
par Cinéma Public Films, Pote, Sily et Bemby adorent
dépanner. Professionnels là où les premiers sont amateurs,
ils sont néanmoins tout aussi maladroits, usant, qui plus                                 44 minutes. Lettonie, 2012-2019
est, des mêmes moyens rudimentaires et incongrus                                           Sortie France : 5 février 2020
quand on les appelle au secours. Dans la lignée de
                                                                           u RÉSUMÉ
la devise latine “Quod licet Jovi non licet bovi”, ici inversée
(et donnant donc : ce qui est permis au bœuf ne l’est pas                  1. En Espagne, un torero est coursé à travers la ville par
à Jupiter), le réalisateur Janis Cimermanis et son complice                le taureau qu’il combattait. Juché sur un arbre, il appelle
                                                                           Pote, Sily et Bemby, qui doivent se déguiser en vache pour
scénariste Maris Putnis dynamitent nos tics à coups de
                                                                           séduire l’animal et sauver l’homme...
clichés : Italiens parlant beaucoup, Français fiers et                     2. Dans un musée suédois, un fameux trois-mâts est la proie
dilettantes, Anglais stoïques, matadors fanfarons, etc.                    des souris. N’arrivant pas à s’en débarrasser, les gardiens
Les couleurs vives apportent de la bonne humeur à ce                       appellent l’équipe de secours. Quand ils parviennent à leurs
réjouissant programme et le montage chronologique des cinq                 fins, c’est pour provoquer la glissade du galion jusqu’à
courts  (2012 à 2019) qui le composent permet judicieusement               la mer, où il finit par couler.
de constater que si l’animation est parfaite dès 2012,                     3. À la suite du tir d’un enfant amateur de foot, la Tour de
le rythme et la densité des gags, eux, se sont renforcés.                  Pise se met à pencher au point de menacer de s’effondrer.
                                                                           Les touristes la retiennent comme ils peuvent. Pote, Sily et
De plus, toujours de situation, ils permettent de fédérer
                                                                           Bemby la redressent après l’avoir tirée au lasso depuis leur
un large public, d’autant que les dialogues sont réduits                   avion. Un nouveau tir du gamin la penche dans l’autre sens.
à de simples onomatopées servant à identifier les pays visités.            4. Le circuit électrique de la Tour Eiffel lâche. Appelée par
Les plus petits riront des touristes japonais récurrents ou                le gardien de nuit, l’équipe de secours se présente. Tandis
de cet autre retrouvant dans la Joconde le portrait de sa                  qu’un policier empile les PV sur leur avion mal garé et
mère. Ou du policier français accumulant les PV sur l’avion                que les touristes visitent le Louvre, les trois compères
de l’équipe de secours, ou finissant attaché tel un vélo.                  s’attellent à réparer. En vain. Jusqu’à ce que Pote actionne
Sans oublier la Reine d’Angleterre plus vraie que nature...                tout simplement la manette du compteur général.
                                                                           5. Pote, Sily et Bemby pêchent non loin de la Grande-
Les adultes, eux, savoureront l’ironie avec laquelle sont
                                                                           Bretagne. Big Ben tombant en panne, la Reine d’Angleterre
croqués les portraits. Nec plus ultra, si La Walkyrie de                   les appelle. Mais alors qu’ils travaillent d’arrache-pied
Wagner sert d’amusant gimmick aux déplacements de                          toute la nuit, Sily casse le bourdon. Le lendemain,
l’avion, ces 44 minutes permettent également d’entendre                    la Reine constate qu’ils l’ont remplacée par un coucou et
Verdi, Bizet, Elgar, Ravel et autre Delibes. _G.To.                        s’évanouit.

                       Visa d’exploitation : voir ci-dessus. Format : 1,85 - Couleur - Son : Dolby SRD. 90 copies.

                                                                   12                                                © les Fiches du Cinéma 2019
The Gentlemen (The Gentlemen)
de Guy Ritchie

Guy Ritchie trouve son tempo idéal : celui d’un film                                                                  COMÉDIE POLICIÈRE
                                                                                                                      Adultes / Adolescents
d’action sans action, d’une lente et séduisante mélodie,
aussi entêtante que frustrante, soignant à la perfection                 u GÉNÉRIQUE
ses rares moments d’explosion - le tout sur fond                         Avec : Matthew McConaughey (Mickey Pearson), Charlie Hunnam
de concours de machisme entre truands.                                   (Ray), Michelle Dockery (Rosalind Pearson), Jeremy Strong
                                                                         (Matthew), Lyne Renée (Jackie), Colin Farrell (Coach), Henry
                                                                         Golding (Dry Eye), Tom Wu (Lord George), Chidi Ajufo (Bunny), Hugh
                                                                         Grant (Fletcher), Simon Barker (Frazier), Eddie Marsan (Big Dave),
                                                                         Jason Wong (Phuc), John Dagleish (Hammy), Jordan Long (le
                                                                         barman), Lily Frazer (Lisa), Gershwyn Eustache Jr. (Roger), Samuel
                                                                         West (Lord Pressfield), Geraldine Somerville (Lady Pressfield), Eliot
                                                                         Sumner (Laura Pressfield), Franz Drameh (Benny), Christopher
                                                                         Evangelou (Primetime), James Warren (Jim), Sean Sagar (Mal),
                                                                         Bugzy Malone, Tom Rhys Harries, Danny Griffin, Max Bennett,
                                                                         Eugenia Kuzmina, Bruce Chong, Ashley McGuire, George Asprey,
                                                                         Shanu Hazzan, Jack Jones, Sammy William, Ryan Dean.
                                                                         Scénario : Guy Ritchie, d’après une histoire de Guy Ritchie, Ivan
                                                                         Atkinson et Marn Davies Images : Alan Stewart Montage : James
                                                                         Herbert 1er assistant réal. : Max Keene Musique : Christopher
                                                                         Benstead Son : Luke Gentry Décors : Gemma Jackson Costumes :
                                                          © Miramax      Michael Wilkinson Dir. artistique : Fiona Gavin et Oliver Carroll
                                                                         Casting : Lucinda Syson Production : Miramax Producteurs : Guy
                                                                         Ritchie, Bill Block et Ivan Atkinson Producteurs exécutifs : Robert
   HHH       Guy Ritchie, après quelques incursions dans
                                                                         Simonds, Alan J. Wands et Andrew Golov Dir. de production :
le film spectaculaire à gros budget (les deux volets de
                                                                         Samantha Waite Distributeur : SND.
Sherlock Holmes et Le Roi Arthur, notamment), revient
à sa première veine, qui fit son succès en 1998 avec Arnaque,                            113 minutes. États-Unis, 2019
crimes et botanique : le film de truands ludique et malin,                               Sortie France : 5 février 2020
avec sa galerie de trognes, d’accents et de dialogues
                                                                         u RÉSUMÉ
truculents, de superpositions de flash-backs et de flash-
                                                                         Le journaliste Fletcher s’introduit dans la luxueuse maison
forwards, de rebondissements gigognes, de retournements                  de Ray : ce dernier est le lieutenant du renommé Mickey
de situations et de trahisons à tout-va. La grande                       Pearson, baron du trafic de cannabis. Fletcher cherche à
nouveauté de cet opus, qui en constitue également                        faire chanter Ray avec des informations importantes sur
la principale bonne nouvelle, est que le réalisateur semble              Mickey, et commence son récit. Quelques jours plus tôt.
y trouver, enfin, son rythme de croisière : un rythme lent               Mickey Pearson, voulant prendre sa retraite, cherche à
et comme suspendu, qui semble dilater le temps, en étirer                vendre son réseau de production et de distribution d’herbe
les bords jusqu’au point de rupture, en jouant notamment                 à Matthew, un riche entrepreneur. Dry Eye, lieutenant du
                                                                         chef mafieux Lord George, cherche aussi à racheter son
sur la longueur de dialogues jouissivement ciselés. Ritchie
                                                                         empire, et lui fait une offre qu’il refuse. Sur ses entrefaites,
parvient ainsi à créer une sorte de phénomène d’attente                  l’un des laboratoires de Mickey est dévalisé par une bande
perpétuelle, retardant sans cesse les rares moments                      de jeunes boxeurs entraînés par le Coach.
d’action, qui interviennent toujours de façon aussi
                                                                         SUITE... Le Coach propose ses services à Ray pour excuser
violente que brève, à la manière de flashs pulsionnels                   l’affront de ses élèves. Ray est envoyé par Mickey chercher
qui viendraient relâcher la pression et la tension                       la fille d’un riche couple de nobles, qui a fugué avec
accumulées. Il créé ainsi un style assez unique, qu’il peaufine          une bande de jeunes drogués. Les choses s’enveniment
depuis le début de sa carrière : le cinéma d’action                      et l’un des jeunes, un étudiant russe, est tué par accident.
sans action. Un style très musical, en somme, où l’on                    Dry Eye tue Lord George et s’en prend à la femme de
serait séduit par une ritournelle entêtante qui n’en finirait            Mickey. Celui-ci parvient à tuer Dry Eye, et comprend
pas de ne pas exploser. Le film d’action devient ici un slow             qu’il discutait dans son dos avec Matthew, qui cherchait
                                                                         à déstabiliser son entreprise pour la racheter moins
flegmatique très séduisant... Pourvu qu’on ait envie d’entrer
                                                                         cher. Retour au présent : deux tueurs russes, envoyés par
dans la danse, bien entendu - car le fond de l’affaire, qui              le père de l’étudiant mort, tentent d’assassiner Ray, qui
est de savoir qui sera le plus macho et le plus cool des                 est sauvé par le Coach. Fletcher en profite pour filer, mais,
“rois de la jungle”, peut également laisser totalement                   quelque temps plus tard, Ray le retrouve. Mickey reste
indifférent. _F.B-P.                                                     le roi du cannabis.

                              Visa d’exploitation : 152068. Format : Scope - Couleur - Son : Dolby SRD.

                                                                13                                                   © les Fiches du Cinéma 2019
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