LA FORET DE FONTAINEBLEAU ET LES PEINTRES

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LA FORET DE FONTAINEBLEAU ET LES PEINTRES
LA FORET DE FONTAINEBLEAU ET LES
                   PEINTRES

UN PEU D’HISTOIRE :

Introduction
Du fait de la proximité de Paris et de la diversité de ses paysages, la forêt de Fontainebleau a
été l'inspiratrice de nombreux artistes et a renouvelé ainsi la conception du paysage en
peinture, avec notamment les peintres de l'école de Barbizon. De plus l’apparition de la
peinture en tube permet aux peintres de s'exercer en plein air et les artistes peuvent se loger à
prix modeste grâce à l'auberge du père Ganne à Barbizon.

Les premières représentations de la forêt :

Les premiers artistes connus ont été Adams Frans Van der Meulen (1632-1690), et surtout,
Jean-Baptiste Oudry (1686-1755), ces deux derniers peignant essentiellement des scènes de
chasse royale dans le décor de la forêt.

Les débuts d’un succès (1820-1840)
C’est dès 1822 que Camille Corot (1796-1875) rend une première visite à la forêt de
Fontainebleau. Il est l'un des premiers à prendre comme thème principal la forêt elle-même.
Camille Corot est l’un des tous premiers peintres à s’installer à Fontainebleau. Il se détourne
du paysage mythologique ou historique en vogue à l’époque se concentrer sur la nature et en
faire son thème principal. En multipliant les plans en fond de toile, il crée un effet de
perspective aérienne et confère une nouvelle dimension à la représentation des paysages.
Inspirés par ses œuvres, d’autres artistes viennent puiser leur inspiration à Fontainebleau. En
effet le paysage attire de plus en plus d’artistes, souvent en révolte avec la peinture
académique d’atelier. Théodore Rousseau (qui s’installe à Barbizon en 1835), Jean-François
Millet, Dupré, Daubigny, Troyon et Diaz de la Peña forment ainsi une nouvelle génération de
paysagistes. Ils sillonnent la forêt et la peignent du plus petit détail jusqu’aux grands
panoramas. Théodore Rousseau et de Jean-François Millet, formeront bien plus tard (en 1880
en Angleterre et en 1905 en France) l'école de Barbizon.

l’Apogée des années 1850
L’école de Barbizon a fortement été inspirée par les écoles flamandes et hollandaises du
paysage, mais aussi par la peinture paysagiste anglaise. Autour de Théodore Rousseau, enfin
reconnu, le monde de Barbizon est bien organisé, Jean-François Millet travaille dur et peine à
vendre ses œuvres consacrées à des sujets centrés sur la vie du monde rural alentour, Diaz de
la Peña plus à l’aise financièrement apporte son aide à beaucoup et d’autres vont et viennent
comme Jules Dupré très intime avec Rousseau, Charles Jacques qui retrouve Millet, Paul Huet
ou le jeune Léon Belly ; Ça fait du monde à l’auberge ! Certains sites ont été particulièrement
peints comme le lieu dit Le Pavé de Chailly, en lisière de forêt.
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Les impressionnistes et les mouvements à venir :

Les impressionnistes trouvèrent eux aussi leur inspiration dans la forêt : comme Claude
Monet, Auguste Renoir et Alfred Sisley. De même Félix Ziem, Paul Cézanne et Georges
Seurat firent plusieurs tableaux dans la forêt.

Dans les années 1860, Renoir, Sisley et Monet élaborent leurs premières toiles
impressionnistes dans la forêt de Fontainebleau. Claude Monet y exécute "Le Déjeuner sur
l’herbe", qui devient par la suite un véritable manifeste de la peinture moderne. Quant naît
l’impressionnisme (1860-1870)
Barbizon est incontestablement un ferment très actif pour le développement de
l’impressionnisme.
Le prestige des grands maîtres de Barbizon, leurs techniques de travail en plein air (une toile
pour le matin, un casse-croûte le midi, une toile pour le soir), profitant des effets de la lumière
tout au long de la journée, une certaine évolution du goût des gens qui découvrent autre chose
que l’académisme historique ou religieux, des hommes et des femmes « ordinaires » au travail
à la ferme ou dans les bois et les champs, se révèlant sous un jour différent des portraits
académiques trop bien amidonnés, tout cela c’est l’apport de cette école à l’avenir de la
peinture à sa libération, qui conduira, au-delà de l’impressionnisme alors naissant à des écoles
de plus en plus libérées des convenances et du figuratif rigoureux.
Par la porte ouverte par Barbizon s’engouffre directement l’impressionnisme et au-delà sans
doute Gaughin et les Nabis, les Fauves et les Expressionnistes, eux-mêmes précurseurs de la
peinture abstraite. Ils feront même des émules en Hollande avec l’Ecole de la Haye conduite
par Josef Israëls.

Même Picasso est passé dans la forêt.Il a effectué un séjour à Fontainebleau en 1921 et a
réalisé « La source » un dessin au crayon gras sur une grande toile de 2 mètres sur 1 mètre
avec, à côté, un minuscule tableau intitulé « nu assis sur un rocher » probablement de
Fontainebleau.

Conclusion
Tous ces peintres font de Fontainebleau le site le plus fréquenté par le monde de l’Art durant
tout le XIXe siècle. Ce succès donne naissance à des centaines d’œuvres qui, tout en
représentant la forêt, illustrent les transformations de l’art du paysage.
Fontainebleau représente alors un passage obligé pour tout peintre européen. Cette renommée
internationale perdure d'ailleurs jusqu’au XXe siècle, notamment avec la venue de Redon,
Seurat, Derain et Picasso.
De la peinture classique jusqu'à l'art moderne en passant par l'impressionnisme et le
pointillisme, la forêt de Fontainebleau s'est prêtée à tous les genres. Vastes clairières
parsemées de rochers aux formes étranges, larges étendues sablonneuses ombragées de pins et
de bouleaux... à chaque pas, le paysage évolue, excitant l'imaginaire des artistes. Du choas
originel jusqu'à la savane, en passant par les Alpes ou la Provence, la forêt de Fontainebleau
inspire les représentations les plus variées.
Du début du XIXe siècle au milieu du XXe, la forêt fut le théâtre de l’évolution de la
peinture : sa modernisation et son affranchissement vis-à-vis des règles académiques.

Ce passage dans l’histoire la peinture fut si important qu’il était l’objet d’une exposition au
musée d’Orsay à Paris du 6 mars au 13 mai 2007.
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QUELQUES ŒUVRES :
Jusqu'à la Révolution, la forêt de Fontainebleau était un domaine royal réservé à la chasse. A
l'époque où Jean-Baptiste Oudry peignit cette toile, le désert Franchard était qualifié de
monstrueux. Avec ce tableau, Fontainebleau devient un lieu où s'exprime le Sublime, en
vogue au XVIIIe siècle. Jean-Baptiste Oudry : Le Cerf qui tient aux chiens sur les rochers de
Franchard, forêt de Fontainebleau (1737),

. Camille Corot : Un artiste passant dans un chaos de rochers, vers 1829-1830,

Théodore Rousseau a fini par élire domicile dans la forêt de Fontainebleau. Des grands
panoramas aux détails les plus insignifiants, il y exerça son art. Théodore Rousseau : Étude de
rochers (1829)
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Peintre spécialisé dans les paysages et les marines, Jean-François Hue devient peintre officiel
de la Marine, suivant les traces de son maître, Joseph Vernet. Ce tableau illustre le thème
romantique de la petitesse de l'homme face à l'immensité de la forêt. Jean-François Hue :
Vue prise dans la forêt de Fontainebleau (1782),

Lieu très fréquenté au XIXe siècle, la forêt des Trois pignons regroupe aujourd'hui
d'importants sites d'escalade. Alexandre Desgoffe : Vue du massif des Trois pignons : forêt de
Fontainebleau (1835),

Au sud de la forêt, un marais a été asséché à la moitié du XIXe siècle, donnant naissance à la
mare aux fées, un endroit étrange qui inspira de nombreux artistes. Théodore Rousseau : La
Mare aux fées, forêt de Fontainebleau (1848),
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Grâce à la variété de ses paysages, la forêt de Fontainebleau a suscité des toiles aux sujets très
divers. Cette toile de Jean-Léon Gérome nous transporte en Afrique, avec une panthère
inspirée des rochers aux formes étranges de Fontainebleau.
Jean-Léon Gérome : Panthère noire sur un rocher (1851),

La forêt de Fontainebleau inspire beaucoup les Romantiques. Ici, le gouffre représente le
désespoir de l'être humain à travers l'aspect torturé de la nature. La forêt y est représentée de
manière extrêmement théâtrale. Paul Huet : Le Gouffre (1861)

En 1864, Alfred Sisley quitte l'école des Beaux-arts de Paris et choisit Fontainebleau pour
s'exercer à la peinture en plein air. Dans la lignée de Corot, il devient un des plus grands
paysagistes. Alfred Sisley : La Lisière de la forêt de Fontainebleau (1865)
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Influencé dans son approche de la peinture par l'école de Barbizon, Seurat décompose la
lumière à travers les touches de couleurs. Georges Seurat : Allée en forêt, Barbizon (1883

De la peinture classique jusqu'à l'art moderne, la forêt de Fontainebleau a inspiré les plus
grands peintres. Ici, Paul Cézanne représente ses sous-bois en hiver. Paul Cézanne : Neige
fondante (1879-80),

"Un arbre, tout près de Barbizon, était fameux sous le nom du Rageur. C'était un chêne,
d'une vieillesse fabuleuse, au tronc creusé et à moitié dénudé, qui crispait et tordait, comme
dans un accès de fureur, ses branches desséchées, à peine garnies, de loin en loin, de quelques
houppes de feuilles." Extrait de "Une éducation républicaine", de Camille Pelletan. Antoine-
Louis Barye : Le Rageur
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Les peintres anglais initièrent la mode des paysages. Les peintres de Barbizon prirent pour
modèle Constable et Richard Parkes Bonington.

                                                    Millet : les scieurs de long

                                                          Monet : allée du Pavée de Chailly
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Jules Coignet
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