La Forêt de mon rêve 29 octobre 2010 - 27 février 2011 Galerie d'art du Conseil général, Aix-en-Provence - Fotokino
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La Forêt de mon rêve 29 octobre 2010 – 27 février 2011 Galerie d’art du Conseil général, Aix-en-Provence Textes issus du catalogue Silvana Editoriale, 2010 Dictionnaire abrégé du merveilleux… cruelle que l’on craint. Son omnipré- (Et de ses divers usages dans l’art sence dans la mythologie et les contes contemporain) s’explique par le fait qu’il est indisso- • ciable de notre condition humaine, il Marie-Laure Bernadac nous rappelle nos origines et renvoie à notre part sauvage, primitive. L’animal est aussi le compagnon privilégié de A : Alice au pays des merveilles… l’enfance. Il est, selon sa nature et ses Le livre de Lewis Carroll représente caractéristiques physiques, symbole par excellence la porte d’entrée du des éléments terrestres, cosmiques, merveilleux, le pouvoir du rêve et de et des vertus humaines. Les artistes l’imaginaire. C’est une source inépuisable femmes, en commençant par les d’illustrations directes (Jean-Claude surréalistes puis des artistes comme Silberman) ou indirectes, de relec- Rosemarie Trockel, Annette Messager, tures diverses par le cinéma ou la Louise Bourgeois ou Kiki Smith ont photographie ; qu’il s’agisse du voyage consacré de nombreuses œuvres à d’Alice sous terre, de sa rencontre des animaux aussi divers que le cochon, avec des animaux qui parlent, ou de ses l’araignée, la louve, qui sont des doubles métamorphoses successives. L’histoire et des métaphores de leur personnalité de cette petite fille incarne tous les artistique. L’animal permet le passage rêves et cauchemars de l’enfance, vers la métamorphose et le merveilleux, ses pouvoirs magiques et la possibi- il transfigure le réel. lité de traverser le miroir pour voir au-delà des apparences. Anna Gaskell, Ailes : Ailes d’anges ou de démons, en 1996 dans la série Wonder series, d’oiseaux ou de papillons, elles puis en 2003 dans Short Story of permettent l’envol, et correspondent à Happenstance, met l’accent sur l’envol, l’état du rêve, qu’il soit chute ou ascen- le passage de la terre au ciel, tandis que sion. Les êtres ailés, sont les intermé- Polixeni Papapetrou représente Alice diaires entre le monde d’en bas et le et la fiole magique qui la fera grandir monde d’en haut, entre la terre et le ciel. et rapetisser. Pour Roland Topor, Alice Les ailes sont le symbole du vol, de l’allè- se retrouve dans un paysage de neige gement de la dématérialisation et de la avec tous les protagonistes du conte. libération de l’âme ou de l’esprit. Animal : L’animal est notre alter ego, Belle au bois dormant : La recherche notre compagnon familier ou la bête de la beauté est un des moteurs du
récit des contes, beauté des princes enchanté, la demeure des rois, reines, et princesses, beauté de la nature, princes et princesses. Souvent forte- opposée à la laideur des sorcières, des resse inaccessible, ou prison qui ogres ou des monstres. Mais la beauté enferme les jeunes filles, permettant est fragile, menacée, parfois enfer- ainsi des rêves de délivrance et d’esca- mée dans un château, au sein d’une pade. Il est aussi entouré d’une forêt forêt inextricable. Il faut donc franchir sombre et protectrice, et comme un certain nombre d’étapes pour y métaphore redoublée de la maison, accéder. La beauté est enfin un des donc du corps, il représente le moi buts de la création artistique. fantasmé. Annette Messager en fit un de ses albums-collections, en dessinant Blanche-Neige et les Sept Nains : tous les châteaux les plus fous, et les Encore une beauté endormie qui inspi- plus romantiques. rera de nombreux artistes, de Marlène Dumas, qui la représente nue sous le Chat : qui sourit comme celui d’Alice, regard des sept petits bonshommes perché dans un arbre. Chat sauvage à Pierre Huyghe qui fait redire son très présent dans les gravures de texte à l’actrice qui doublait le film Kiki Smith, qui insiste sur ses longues de Walt Disney. L’histoire de Blanche- pattes griffues. Chat comme une Neige est celle d’une rivalité mère–fille, construction géométrique d’Olaf d’un apprentissage d’autonomie dans Breuning. Chats colorés et poilus de Tim la maison des sept nains , considérés Walker. Ce félin très malin peut parler comme des symboles phalliques, et d’une comme dans les Contes du Chat botté imprudence mortelle, occasionnée par et faire ainsi la fortune de son maître. la coquetterie. Heureusement, là encore Clés : Comment venir à bout de la tache un prince viendra sauver Blanche-Neige de sang indélébile qui tombe sur la clef de ce long sommeil. de la porte interdite dans Barbe Bleue. La clé des songes, la clé des champs… Cendrillon : Ce conte parle des rivali- Elle permet d’ouvrir toutes les portes tés fraternelles et de la cruauté de l’inconscient, et de l’imagination, injuste d’une marâtre. Il nous dit aussi mais aussi les portes du danger. que la pauvreté peut se transformer en richesse, et vice versa puisque le Contes : Grâce à Bruno Bettelheim, carrosse deviendra citrouille. Mais la on sait que les contes de Grimm ou de vertu et la persévérance sont récom- Perrault ne sont pas innocents mais pensées car Cendrillon, lors d’un bal qu’ils ne traumatisent pas les enfants. mémorable, va séduire le Prince, puis Car les aventures racontées répondent l’épouser. Une façon de « trouver chaus- de façon précise aux angoisses de sure à son pied », même s’il est petit, et l’enfant et de l’adolescent et exercent d’apprendre que la pantoufle est en une fonction thérapeutique en les vair et non de verre, (comme beaucoup informant des épreuves à venir et des d’enfants l’ont longtemps cru). efforts à accomplir, qu’il s’agisse du passage de l’enfance à la puberté, ou Château : Le château est le lieu de la résolution du complexe d’Œdipe.
La morale est toujours encourageante étions et ce que nous ne sommes plus ». pour l’enfant car les contes finissent Le mythe de l’enfance traverse l’histoire bien, en général… de l’art du XXème siècle. Au même titre que l’art primitif, l’enfance a partie liée Crapaud : Déguisement de nombreux avec le début de l’art moderne. La fin princes charmants. Sous la laideur du siècle voit surgir un regain d’inté- apparente peut se cacher un cœur rêt pour le domaine de l’enfance, ses d’or, et la morale est qu’il ne faut pas jeux, ses territoires, son imaginaire, ses se fier aux apparences. La jeune fille à pratiques et ses comportements. Il qui est destiné le crapaud comme mari, s’agit plus d’un devenir-enfant de l’art a un bien meilleur sort que ses sœurs que d’un retour nostalgique au paradis qui ont épousé de beaux et cruels perdu. Ranimer son fond d’enfance, jeunes hommes. Mais le crapaud est c’est faire remonter sa propre colère, aussi l’ingrédient de base des soupes de ses terreurs, sa capacité d’effroi, son sorcières, et il peut sortir de la bouche pouvoir de jubilation et de simulacre. d’une princesse lorsqu’elle ment. Enchantement : « J’entre dans la forêt Dragon : Représente les forces du comme dans un enchantement » (MLB) . mal que doit combattre tout héros, Le passage de la lumière à l’obscurité de l’antiquité à nos jours en passant de la forêt, de la plaine vide et dégagée par le Moyen Âge. Le dragon crache à l’espace touffu et complexe des du feu et fait peur, c’est un animal arbres, des troncs, des branches et des hybride qui a parfois des ailes. Il garde lianes, entrecoupées d’allées infinies souvent l’entrée des châteaux et qui vous emmènent au cœur du secret, se cache au fond des forêts ou des provoque un véritable enchantement, grottes. Le héros doit le combattre c’est-à-dire vous sort de vous-même ou et le tuer pour délivrer sa bien-aimée. plutôt fait résonner en vous, le chant Le Dragon de Stephan Balkenhol, avec de la poésie pure et vous comble d’allé- sa gueule démesurée, ses ailes, et sa gresse, vous rend légère, et cependant facture grossière, rappelle les sculp- frissonnante, car de nombreux dangers tures fantastiques du Moyen Âge, et les vous guettent. L’enchantement est une contes et légendes germaniques. forme d’ensorcellement, qui a pour base le chant des oiseaux. Enfance : Territoire privilégié du rêve de l’imagination. Est la source de création Fantôme : Figure surnaturelle, immaté- pour de nombreux artistes : Louise rielle, qui revient du royaume des morts Bourgeois : « Mon enfance n’a jamais pour hanter les vivants. Affublé d’un perdu sa magie. Elle n’a perdu jamais drap et parfois de chaines, il est censé son mystère, elle jamais perdu son faire peur mais peut aussi être ridicule. drame ». Mais aussi Picasso : « il m’a fallu Comme présence-absence et figure toute une vie pour dessiner comme un spectrale d’apparition, il est profondé- enfant », ou Christian Boltanski : « Nous ment lié à la question de la représenta- avons tous un enfant mort en nous que tion (qu’il s’agisse d’images picturales, nous transportons, qui est ce que nous photographiques ou cinématogra-
phiques ). et tous les adultes, les parents leur Fée : Bonne ou mauvaise, elle nous apparaissent comme des géants. Mais aide à accomplir notre destin. Cette un petit peut aisément, par la ruse, ambivalence des rôles entre conseillère venir à bout de ces grandes personnes. protectrice et castratrice, jeteuse Le géant peut aussi parfois être de sorts, reflète le double visage de protecteur. la mère. Les fées sont des substi- tuts d’une mère idéalisée, et sont Génie : Bon ou mauvais. Dans Les donc souvent des marraines. Ce sont Mille et une nuits, le génie exauce les des résurgences des déesses celtes, vœux d’Aladin, en sortant de la lampe apparues dans les sources ou les merveilleuse. dolmens. Dans la photographie de Mat Collishaw, elles volent au dessus des Grotte : Comme la forêt, la grotte est rivières, et sont chassées comme des un lieu obscur et profond. C’est aussi libellules. un refuge et une protection contre les forces hostiles de la nature. C’est là Forêt : La forêt de mon rêve. La forêt que résident souvent les monstres qui est l’espace et la matière même du rêve. nous menacent. Elle est le décor idéal Elle était un véritable sanctuaire dans et récurrent des paysages fantas- l’antiquité, car seule trace de l’état tiques, des terrains d’aventure, ou des sauvage de la nature. L’arbre est aussi « parcs jurassiques ». le symbole de la vie, un intermédiaire entre la terre où il plonge ses racines et Héros : Les personnages des mythes la voûte du ciel qu’il rejoint ou touche et des contes sont des héros. Ils sont de sa cime. Mais la forêt est aussi le au-dessus du commun des mortels, symbole du mystère, et génératrice capables de réussir de nombreux d’oppression et d’angoisse. Par son exploits. Mi-hommes, mi-dieux, ils sont obscurité et son enracinement profond, les modèles du courage, de la persévé- la forêt symbolise l’inconscient. La peur rance, de la vertu et peuplent les rêves de la forêt est inspirée par la crainte d’enfance. L’identification aux héros ou des révélations de l’inconscient. C’est héroïnes permet de grandir car leurs un lieu magique. Jean-Jacques Rullier aventures sont initiatiques. dans ses nombreux dessins de rêve, fait souvent apparaître des arbres et Harpies : Mauvais génies, monstres ailés des forêts. Alice Anderson en fait le à corps d’oiseaux, à tête de femmes, cadre idyllique de ses contes familiaux, aux serres aigues, d’odeur infecte ; et Janaina Tschäpe, y découvre dans elles tourmentent les âmes qu’elles un décor tropical d’étranges plantes tracassent par des méchancetés animées. La forêt est enfin le lieu où l’on incessantes. Ce n’est pas un hasard si se perd, comme dans le conte du Petit elles forment le décor de la vaisselle Poucet illustré par Gustave Doré. conçue par Françoise Quardon, dont la démarche ambiguë renverse l’ordre Géant : Grand et petit, l’enfant est habituel des choses. Chez elle les armes confronté à des problèmes d’échelle peuvent être de porcelaine, (Letters
are Weapons, 2005, Manufacture natio- l’imaginaire et l’affect. La création artis- nale de Sèvres) et les assiettes desti- tique a depuis longtemps partie liée nées à recevoir des mets délicieux sont avec les pantins, poupées, mannequins, empoisonnées par la présence de ces qui correspondent au besoin démiur- créatures fantastiques et nuisibles. gique d’animer l’inanimé. Hybride : La plupart des animaux des Légende : Histoire à lire et à racon- mythes et des contes sont hybrides. ter, fait partie, avec les contes et Corps de félin et griffes d’oiseaux pour les mythes, des récits archaïques et les sphinx, mi-hommes mi-animaux pour populaires qui traversent toutes les les centaures et minotaures, dragons civilisations et structurent l’imaginaire ailés, sirènes, ces bêtes peuplent le d’une société. Des légendes célèbres bestiaire d’Annette Messager qui ont suscité de magnifiques illustrations superpose têtes d’écureuil sur corps d’artistes aussi divers que Gustave de souris dans ses petits monstres Doré ou Odilon Redon. empaillés, ou comme cette chatte à tête humaine et à cinq pattes de Loup : Forcément Grand et Méchant… Louise Bourgeois qui paraît à la fois Incarne la terreur des enfants ; il séduit tout à fait normale et très étrange le Petit Chaperon Rouge au creux des avec ce membre supplémentaire. La bois, dévore la grand-mère, puis la chatte apparait souvent dans ses petite-fille. Mauvais père incestueux dessins, comme dans celui de Sainte- heureusement combattu par le bon Sébastienne, qui a un corps de femme chasseur. Cette grande ombre cauche- et une tête de chat. Ici le nombre cinq mardesque hante le sommeil de l’enfance fait allusion à sa propre famille, les deux comme le montre la photographie de parents et les trois enfants. Sarah Moon. Imagination : Est la source de toute Merveilleux : « Le merveilleux est création artistique, spécialement pour toujours beau, il n’y a même que le les artistes proches de l’enfance, et merveilleux qui soit beau », André familiers du rêve. Permet de trans- Breton ; « le but réel du voyage merveil- former la réalité en une autre réalité. leux est l’exploration plus totale de la La puissance de fabriquer des images réalité universelle » écrit Pierre Mabille est un don précieux qui appartient à en 1949 dans le Miroir du merveilleux. l’enfance et que les artistes ne cessent Pour lui il n’y pas de dualité entre réel de réactiver. et surnaturel, « le merveilleux n’est pas en dehors, mais dans les choses et les Jeu : Le jeu est une activité commune à êtres, les uns et les autres se transfor- l’art et à l’enfance. ment à chaque instant, unis qu’ils sont par des liens communs ». C’est ainsi que Jouet : Le jouet est un attribut de des troncs d’arbre peuvent pousser l’enfance. Tout comme l’œuvre d’art, sur un plancher, dans l’univers de Matt c’est un objet matériel et transitionnel Collishaw. qui opère le passage entre la réalité,
Monstre : L’univers du merveilleux est symbolise la force aveugle et dévora- peuplé de monstres. Le monstre symbo- trice, et est aussi l’image défigurée et lise le gardien d’un trésor. Il relève pervertie du père. Il se rattache à la aussi de la symbolique des rites de symbolique du monstre. passages ; il est l’incarnation des forces irrationnelles et possède les caracté- Oiseaux : Symbole du lien entre la ristiques de l’informe, du chaotique et terre et le ciel et des états supérieurs du ténébreux. Le monstre est celui qui de l’être. Oies, aigles, corbeaux ou montre l’un de nos possibles, mais aussi cygnes, ils servent de monture à Nils ce qui ne doit pas se voir. Les monstres Holgersson ou aux Sept Corbeaux des de Chloé Poizat semblent venir d’un âge frères Grimm. préhistorique. Peau d’âne : Le conte par excellence Miroir : « Égale merveilleux, l’un est dans du mythe œdipien (« mon enfant, on l’autre » (Pierre Mabille); le miroir a n’épouse jamais ses parents »), mais des fonctions magiques de révélation. aussi celui de la difficile autonomie Miroir qui parle et confident privilégié de la jeune fille qui doit tout quitter de la reine dans Blanche-Neige, qui lui et s’enlaidir avant de trouver, grâce révèle la beauté de sa belle-fille. Qu’y à sa bonne marraine de fée, le prince a-t-il derrière le miroir ? Peut-on aller charmant. C’est dans cette histoire au-delà des apparences, et faire le que l’on découvre, par opposition à la voyage d’Alice ? peau de l’âne, les plus belles robes de princesse : couleur du temps, de la lune Magie : Pouvoir de transformer la et du soleil… réalité, les êtres et les choses. Les contes sont plein d’objets magiques : la Prince Charmant : Figure incontour- baguette, instrument de la fée et des nable des contes de fée. Représente sorciers, mais aussi les bottes du Chat l’homme idéal pour les jeunes filles, botté, les clés, certains vêtements qui pauvres ou riches et l’accomplissement vous rendent invisibles du bonheur : « Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants ». Nuit : Est propice aux rêves et aux cauchemars. Fond de décor pour la Peur : Les contes font peur, mais cette Lune et les étoiles, constellations peur est nécessaire et même jouissive aux pouvoirs magiques. La bonne car ce sont des frayeurs imaginaires, ou la mauvaise étoile vous indique la dont on ne connait que le frisson et non voie à suivre. Evoque le côté sombre la douleur. « Fais-moi peur » est consti- de l’humanité. Si elles sont Mille et tutif des jeux de l’enfance. Surmonter une… vous ne vous endormirez plus sa peur est une manière de grandir. pour écouter ces merveilleux contes orientaux. Quenouille : Instrument de fileuse empoisonné qui endort pour l’éternité la Ogre : Rappelle les Géants, les Titans Belle au bois dormant. Symbole des arts et Cronos qui dévore ses enfants. Il domestiques et de l’habilité manuelle.
C’est le temps compté qui passe inexo- théâtre de Peau d’Ane, réalisé par rablement. Elle est aussi symbole sexuel, Pierre Loti lorsqu’il était enfant. à la fois phallique et vaginal. Trésor : Les héros des contes sont à Rêve : Topique fondatrice pour les la recherche d’un trésor : pièces d’or surréalistes. Le rêve nous fait accéder à cachées depuis des siècles dans de vieux un autre espace temps, où les éléments coffres, ou bijoux accumulées dans de la réalité se mélangent, se trans- des cavernes d’Ali Baba… Mais cette forment, où l’étrange devient familier. quête d’une richesse matérielle est la Est une manifestation du désir et de métaphore d’un trésor spirituel et d’une l’inconscient. sagesse que l’on doit trouver en soi. La recherche obstinée et la curiosité Rois et reines : Sont souvent les person- peuvent aussi déboucher sur l’ouver- nages essentiels des contes, car ils ture de la fatale Boîte de Pandore. signifient pour l’enfant le pouvoir absolu que les parents exercent sur Une fois : « Il était une fois… » : tous les eux. Ils habitent dans les châteaux et contes commencent ainsi afin de faire ont de très beaux enfants, princes et allusion à un passé ancien, non défini. Il princesses qu’il faut soit éliminer soit s’agit d’une histoire unique mais aussi marier. Les bonnes reines meurent et universelle, qui remonte à des sources sont remplacées par des marâtres orales très anciennes. Malgré leur diver- cruelles et jalouses. La reine est figure sité, la plupart de ces récits parti- du pouvoir et de l’autorité dans Alice au cipent d’archétypes communs, aussi Pays des Merveilles, mais elle est aussi bien religieux que païens. Cet impar- grotesque et ridicule. fait du conte nous plonge dans une autre époque, un autre monde et cette Sorcière : Comme la fée, peut être formule agit comme un sésame qui nous bonne ou mauvaise. Annette Messager ouvre les portes du merveilleux. dans ses Chimères, dessine de grandes toiles d’araignée et joue en tant Vol : Ce mot est porteur en français qu’artiste son rôle de sorcière, de d’un double sens. Permet de survoler truqueuse, de manipulatrice qui nous la terre, d’échapper aux misères d’ici- fait revivre ses plaisirs et ses frayeurs bas. De nombreux contes permettent d’adolescente. aux enfants d’enfourcher un oiseau et de voler. Mais les objets, les vêtements Sirène : Pauvre Petite Sirène qui voulut peuvent aussi s’envoler. Le vol est un par amour prendre forme humaine et désir de sublimation. L’ascension est se trouve ainsi privée de sa queue de indissociable de la chute. Mais le vol est poisson. Attire par son chant et son aussi ravissement, enlèvement. C’est charme les matelots pour les noyer. à la fois une terreur et un désir des Théâtre : Lieu de l’illusion, boîte enfants (Pinocchio, Sans Famille)… Le vol magique, où se racontent les mythes est toujours puni, voir Ali Baba et les et les histoires. Jean-Michel Othoniel quarante voleurs. a reconstitué et aménagé le petit
Wonderland : Le pays des merveilles, toujours et encore à explorer. À ne pas confondre avec Neverland, le pays de Peter Pan qui ne voulait pas grandir, ni avec le parc pour enfants de Michael Jackson ! XYZ… Pour ceux qui ont beaucoup d’imagination. © Les auteurs / Silvana Editoriale Reproduction interdite sans autorisation.
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