La logistique en Loir-et-Cher - Contexte, enjeux et besoins de recrutement Les études de l'Observatoire Juin 2021 #99
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La logistique en Loir-et-Cher Contexte, enjeux et besoins de recrutement Les études de l’Observatoire Juin 2021 #99
Sommaire I. Qu’est-ce que la logistique ? .......................................................................................... 4 II. Une large variété d’acteurs ............................................................................................. 5 III. Les métiers de la logistique ............................................................................................ 7 IV. La logistique en France : état des lieux..........................................................................11 A. Économie et logistique ........................................................................................11 B. Emploi et logistique .............................................................................................13 V. Les enjeux de demain ...................................................................................................15 A. La logistique du dernier kilomètre ......................................................................15 B. La transition numérique.......................................................................................19 C. Les exigences environnementales .....................................................................21 D. Les enjeux humains .............................................................................................24 E. L’après « Coronavirus ».......................................................................................27 VI. La logistique en Région Centre-Val de Loire..................................................................31 A. La Région Centre-Val de Loire, 5ème pôle logistique français............................31 B. Les formations proposées...................................................................................31 VII. Les besoins de recrutement en logistique en Loir-et-Cher .............................................63 A. Objectifs de l’enquête et méthodologie ..............................................................63 B. Les entreprises logistiques en Loir-et-Cher .......................................................64 C. Résultats de l’enquête .........................................................................................65 Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 3
Une économie moderne a besoin d’une logistique performante et agile. Celle-ci est un maillon essentiel du circuit marchand, et un organe vital pour le fonctionnement des entreprises et des territoires. Elle représente 10 % du PIB national, 200 milliards d’euros de chiffres d’affaires, et 1,8 million d’emplois 1. I. Qu’est-ce que la logistique ? Le mot logistique revêt, selon le contexte, des sens différents. La logistique désigne une série d’opérations physiques portant sur des produits et complétant leur fabrication (transport, entreposage, manutention, emballage notamment), qui constituent une part importante de la valeur de ces produits. La logistique est également une branche des sciences de gestion, qui considère l’entreprise et les relations entre entreprises comme un système de flux, de produits et d’informations, qu’il faut utiliser comme un moyen d’optimisation d’ensemble des chaînes d’approvisionnement. La logistique est en outre une branche économique, composée d’entreprises prestataires réunissant des activités jusqu’alors disjointes (transport, entreposage, etc.) pour en offrir le service à leurs clients. Il existe 4 grands types de logistique : - la logistique amont ou d’approvisionnement qui vise à assurer la circulation des produits entrants et sortants des sites de production ; - la logistique interne, qui correspond aux flux de fabrication à l’intérieur du lieu de production ou d’assemblage et se situe généralement en amont ; - la logistique aval qui répond à l’approvisionnement des réseaux de distribution ; - la logistique inverse ou retour qui correspond aux flux de produits ou d’éléments non utilisables tels quels vers des sites de stockage, de retraitement ou de recyclage. 1 Compte propre et compte d’autrui confondus, le transport de fret et la logistique regroupent plus de 1,4 million de salariés. Plus de la moitié a un cœur de métier logistique, c’est-à-dire hors du transport de marchandises. Le total des emplois est de 1,8 million si l’on y ajoute les emplois supports. Source : Ministère de la Transition Ecologique Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 4
II. Une large variété d’acteurs La logistique constitue ainsi un système complexe qui ne se réduit plus au transport et à l’entreposage, et peut être appréhendée selon deux approches, fonctionnelle et sectorielle. Les activités de transport et la logistique peuvent être réalisées en interne par les acteurs du secteur marchand ou non marchand, qui ne sont pas des professionnels du transport et de la logistique (établissements industriels ou commerciaux, artisans, entreprises de BTP, coopératives agricoles, établissements publics, collectivités territoriales, …) et qui ont choisi de ne pas avoir recours à la sous-traitance pour réaliser tout ou partie de ces opérations avec leurs moyens humains et matériels. On parle alors de « compte propre » ou de « transport privé ». Ces activités peuvent aussi être réalisées par des entreprises dont c’est le métier, des prestataires de transport et logistique, qui se voient confier ces opérations par leurs clients. On parle de «compte d’autrui » ou de « transport public» pour les désigner. Les principaux acteurs du secteur sont les transporteurs, les intermédiaires et organisateurs de transport et les prestataires logistiques. Les transporteurs se distinguent selon qu’ils exécutent un contrat ou une prestation dont l’objet principal est le déplacement de biens ou de personnes et selon le mode de transport qu’ils utilisent : transport terrestre (voies routières ou ferroviaires), transport par eau (fluvial ou maritime), transport aérien. Ces métiers sont très réglementés. L’organisation de transports internationaux ou multimodaux nécessite généralement de faire appel à des intermédiaires : - Les opérateurs de transport combiné (intermédiaires qui permettent de combiner au moins deux modes de transport (fer-route, fleuve-route, mer- route) au sein d’une même chaîne logistique, sans changement de contenant). - Les transporteurs (personnes ou entreprises mandatées par l’expéditeur ou le destinataire d’une marchandise pour exécuter une mission de transport au nom du client qui la lui confie, ainsi que toutes les opérations administratives connexes qui s’y rapportent). - Les commissionnaires de transport (prestataires de services qui organisent librement, font exécuter, et coordonnent le déplacement des marchandises depuis le lieu d’expédition de la marchandise jusqu’à son lieu de destination final, selon les modes et les moyens de leur choix). Les prestataires logistiques se divisent en deux groupes : - Les entrepositaires stockent dans un entrepôt des marchandises pour le compte d’autrui : industriels, commerçants, agriculteurs, artisans, administrations, etc. Ils peuvent proposer aussi à leurs clients des prestations telles que la gestion des stocks, les inventaires, la préparation de commandes, l’emballage, l’étiquetage, etc. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 5
- Les intégrateurs (« Fourth Party Logistics ») sont des prestataires capables de solutions supply chain globales, qui planifient les flux, y compris d’informations, coordonnent les différents acteurs intervenant tout au long de la chaîne logistique, et mettent en œuvre des services connexes qui participent à l’amélioration de la performance du processus logistique. L’organisation de la branche professionnelle Les entreprises de la branche sont regroupées selon leurs activités en fédérations et chambres syndicales : - l’Union des Entreprises de Transport et Logistique de France (Union TLF), - la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR), - la Fédération Nationale des Transports Voyageurs (FNTV), - la Fédération Des Entreprises de la Sécurité Fiduciaire (FEDESFI), - la Fédération nationale des prestataires logistiques et des magasins généraux agréés par l’État (FEDIMAG), - la Chambre Syndicale du Déménagement (CSD), - la Chambre Nationale des Services d’Ambulances (CNSA), - l’Union Nationale des Organisations Syndica des des Transports Routiers Automobiles (UNOSTRA), - la Fédération Nationale des Transporteurs Sanitaires (FNTS), - l’Organisation des Transports Routiers Européens (OTRE), - l’Association pour le développement de la formation professionnelle dans les Transports (AFT), - l’Association pour la PROMOtion sociale et la formation dans les TRANSports et les activités auxiliaires (Promotrans), - l’Association des Utilisateurs de Fret Aérien (AUTF), - l’AFILOG, association des métiers de la supply chain et de l’immobilier logistique, - l’ASLOG, association des acteurs de la supply chain. Les partenaires sociaux ont mis en place : - la Commission Paritaire Nationale professionnelle de l’Emploi et de la formation professionnelle (CPNE), - l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications (OPTL). Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 6
III. Les métiers de la logistique Les métiers de la logistique sont présents dans tous les secteurs d’activité. Ils sont bien sûr représentés dans les entreprises dont l’activité principale est dédiée aux transports et à la logistique. Mais, la logistique étant une fonction transversale à toutes les entreprises, ils sont aussi présents, avec des degrés d’importance divers, dans toutes les entreprises industrielles, commerciales ou de services. Plus de 150 métiers peuvent être rattachés au secteur dont plus de 50 « cœurs de métiers », répartis dans 7 domaines. Les principaux métiers de la logistique pouvant se retrouver dans le département : CONDUITE Conducteur routier de marchandises Le conducteur routier de marchandises conduit un véhicule porteur ou un ensemble articulé en respectant les règles de sécurité. Il assure le retrait, le transport et la livraison des marchandises de courte distance (messagerie, régional) ou de longue distance (national, international). Conducteur-livreur Le conducteur-livreur livre ou enlève des colis ou des palettes dans un périmètre urbain ou suburbain, selon un circuit de livraison défini à l'avance. LOGISTIQUE, MANUTENTION, MAGASINAGE Préparateur de commandes Le préparateur de commandes collecte les informations nécessaires à la préparation et rassemble les produits en les prélevant dans les différents lieux de stockage, généralement à l'aide d'un chariot automoteur à conducteur. Magasinier Le magasinier réalise la mise à disposition de produits conformes à des commandes, dans le respect des procédures de sécurité, de qualité et de protection de la santé au travail. Cariste Le cariste intervient sur toute la chaîne logistique, de la réception à l’expédition en passant par le stockage et la préparation de commandes. Agent de quai À pied ou en chariot élévateur, l’agent de quai contrôle les entrées et sorties de produits. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 7
EXPLOITATION TRANSPORT Déclarant en douane L’agent de douane réalise des opérations de douane pour le compte de sociétés industrielles ou commerciales (export, import), qu'il-elle représente auprès de l'administration douanière. Agent de transit L'agent de transit réalise des opérations administratives douanières ou commerciales d'acheminement (conditions d'enlèvement, de livraison...), ou de circulation internationale de marchandises pour le compte de clients, selon la réglementation et dans un objectif de qualité. Agent d’exploitation transport L'agent d'exploitation en transport met en œuvre et suit les opérations de transport de marchandises en tenant compte de la complémentarité des modes de transport, dans un souci d'efficacité administrative et de rentabilité. Responsable d’exploitation en transport de marchandises Le responsable d’exploitation en transport de marchandises supervise les personnels de conduite et d’exploitation afin de coordonner l’ensemble des opérations de transport. Affréteur L’affréteur est chargé d’organiser l’opération d’expédition des marchandises pour le compte du chargeur (celui qui remet la marchandise) ou de son entreprise, et ce dans un souci d’efficacité commerciale, administrative, financière et technique. Technicien d’exploitation en transport Le technicien d’exploitation transport assure, seul ou en en équipe, avec les moyens matériels et humains de l'entreprise (véhicules et conducteurs), le bon déroulement des opérations de transport commandées par les clients, dans un souci de rentabilité et le respect des règlementations sociales et de sécurité. MAINTENANCE Mécanicien réparateur de véhicules industriels Le mécanicien réparateur de véhicules industriels entretient les véhicules (poids lourds, autobus, autocars, etc.) pour les garder en état de marche. Agent de parc L’agent de parc a pour mission de réaliser la gestion administrative, logistique et technique des véhicules routiers de l'entreprise. Responsable de parc Le responsable de parc supervise et contrôle l'entretien d'un parc de véhicules ou le suivi d'une flotte de véhicules professionnels. Responsable d’atelier Le responsable d'atelier, assure, supervise et contrôle la maintenance ou la réparation de véhicules industriels (camions, cars…) ainsi que les équipements de l'atelier. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 8
EXPLOITATION LOGISTIQUE Consultant supply chain Le consultant supply chain intervient dans les entreprises pour définir des stratégies logistiques en respectant les coûts et les délais et en tenant compte des contraintes et des engagements de l’entreprise. Chef de quai Le chef de quai planifie, organise et veille au bon déroulement des opérations de réception, de dispatching (tri) et d'expédition des marchandises, principalement dans des entreprises de transport. Responsable ordonnancement / planning manager Le responsable ordonnancement / Planning manager établit le planning de fabrication et le travail des ateliers en fonction des commandes à court, moyen et long terme. Responsable logistique Le responsable logistique supervise et coordonne l’activité des sites logistiques. Responsable qualité sécurité environnement (qse) Le responsable qualité, sécurité et environnement, sous l'autorité des décideurs internes, élabore, propose et met en place des procédures internes visant à améliorer l'impact de l'activité de l'entreprise sur l'environnement (réduction des émissions de CO2 des véhicules, procédures de gestion des entrées et sorties de flux dans les entrepôts…). Gestionnaire de stocks Le gestionnaire de stocks gère et optimise la gestion des stocks (entrées/sorties) d'une entreprise, d'un entrepôt ou d'un site pour minimiser le niveau de stocks immobilisés sans risquer la rupture. Chef de projets logistiques Le chef de projets logistiques mène les projets d’amélioration des chaînes logistiques dans le cadre d'un périmètre d'intervention défini par les décideurs internes. Responsable d’entrepôt Le responsable d’entrepôt conçoit les modes d’organisation du stockage : organisation de la gestion des flux de marchandises de l'entrepôt et celle de l'implantation physique des marchandises. VENTE, ACHATS Responsable achat transport Le responsable achat transport achète principalement des prestations de transport (routier, aérien, maritime, ferroviaire, fluvial) mais peut également exercer des fonctions de gestion d’entrepôts. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 9
Acheteur- approvisionneur L'acheteur-approvisionneur identifie les besoins en approvisionnement de l'entreprise. Pour cela, il recherche et sélectionne des produits et des fournisseurs selon la stratégie d'achat de l'entreprise qu'il a contribué à concevoir. Commercial transport-logistique Le commercial transport et Logistique a pour mission de prospecter une clientèle de professionnels afin de commercialiser des prestations en transport et logistique. DIRECTION SUPPLY CHAIN ET TRANSPORT Directeur supply chain Le directeur supply chain élabore la stratégie de développement de la Supply chain, au niveau d'un groupe ou d'une zone spécifique (géographique, produit...) et peut être amené à piloter sa mise en oeuvre. Responsable d’agence de transport de marchandises Le responsable d’agence de transport (marchandises ou voyageurs) supervise et coordonne l'activité d'un site ou d'un service d'exploitation de transport, dans ses dimensions techniques, commerciales, sociales et financières, selon la réglementation des transports, les règles de sécurité, et dans un objectif de qualité (service, coût, délais). Supply chain manager Le supply chain manager définit et met en œuvre les solutions logistiques en adéquation avec les orientations stratégiques de l’entreprise afin de satisfaire les attentes des clients et d’optimiser en simultané les flux physiques, d’informations et financiers sur l'ensemble de la chaine logistique globale. 93 050 projets de recrutement recensés dans le secteur du transport et de l’entreposage en 2021 pour la France métropolitaine. 47,9 % généreraient des difficultés de recrutement. 22,4 % concerneraient des emplois saisonniers. 56 160 postes de conducteurs (routiers, livreurs sur courtes distances, véhicules légers etc.). 2 700 projets de recrutements en Région Centre-Val de Loire (dont 250 en Loir-et-Cher). Sources : Enquête Besoin en Main-d’œuvre 2021 (BMO) – Pôle Emploi Champ : secteur du transport et de l’entreposage Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 10
IV. La logistique en France : état des lieux A. Économie et logistique Cette activité transversale est un outil au service de l’ensemble des entreprises, qu’elles soient industrielles ou de distribution, exportatrices ou importatrices. Elle est un levier de compétitivité pour les entreprises comme pour les territoires. En 2018, la Banque Mondiale a classé la France à la 15ème place de son classement en matière de performance logistique. Grâce à des acteurs innovants et leaders sur le marché, la France occupe la 6ème place du classement de l'e-commerce mondial et le 2ème rang du marché européen derrière l'Allemagne. La logistique est d’ailleurs au cœur des enjeux de performance des entreprises. Plus de 90 % des entreprises font de l’amélioration de la qualité de leur logistique une préoccupation majeure. La capacité à livrer le bon produit au bon moment est le deuxième facteur de réussite des entreprises les plus dynamiques. 356 milliards de tonnes-kilomètres de marchandises transportées, hors oléoducs, dont 89,1 % par la route en 2018. 1,8 million de salariés ce qui représente 10 % de l’emploi du secteur marchand hors intérim. 10 % : la part de la logistique dans le PIB français, soit environ 200 milliards d’euros (dont 154 en compte d’autrui). 12 % : la part de la logistique dans le chiffre d’affaires des entreprises. 76 millions de m² d’entrepôts et de plateformes logistiques (EPL) d’au moins 5 000 m² en France métropolitaine. Leur surface moyenne est de 18 000 m². Seulement un tiers de ces EPL sont exploités par des entreprises du secteur des transports ou de la logistique. Sources : Ministère de la transition énergétique (pages internet dédiées à la logistique et au transport) Ministère en charge des transports « Atlas National des entrepôts et des aires logistiques » Rapport Hémar-Daher, Pour une chaîne logistique plus compétitive au service des entreprises et du développement durable, septembre 2019 Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 11
France Logistique Le 8 janvier 2020 était lancée officiellement l’association France Logistique présidée par Anne- Marie Idrac. Pour la première fois l’ensemble des acteurs privés se regroupe pour porter d’une voix unifiée les enjeux de la filière auprès des pouvoirs publics. France Logistique rassemble les principales organisations et associations professionnelles, ainsi que des entreprises représentatives des activités du secteur. Dans un contexte de forte concurrence européenne, la raison d’être de France Logistique est d’améliorer la compétitivité et d’accélérer la transition écologique de ce secteur. La performance de la logistique française est en effet un facteur-clé pour le développement et l’implantation de hubs logistiques et plus largement de sites industriels à haute valeur ajoutée sur notre territoire. Dans une vision globale des chaînes de mobilité des marchandises, ses engagements portent sur : • l’appui de la logistique à la résilience de notre économie et à la réindustrialisation ; • la transition énergétique du transport routier de marchandises ; • l’implantation d’entrepôts efficaces sur le plan environnemental sur le territoire national ; • le renouveau de la logistique ferroviaire et fluviale et l’intermodalité entre fret ferroviaire / fluvial et fret routier ; • la compétitivité, la fiabilité et la fluidité des ports et aéroports français ; • l’organisation de schémas de logistique urbaine durable ; • l’accompagnement de l’évolution des compétences et la création d’emplois. En portant la voix unifiée des acteurs du secteur dans une approche constructive, France Logistique facilite et enrichit la qualité du dialogue et de la concertation avec les pouvoirs publics. Les liens étroits tissés entre France Logistique et l’État se traduisent par la mise en place du Comité exécutif Logistique réunissant à haut niveau la Direction générale des entreprises (DGE), la Direction générale des 7 infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) et France Logistique. Ce Comité exécutif restreint étudie, élabore et veille à la mise en œuvre des décisions concernant la filière. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 12
B. Emploi et logistique Si l’on estime qu’il y a aujourd’hui, en France, quelque 1,8 million d’emplois logistiques (hors intérim), compte propre, compte d’autrui et emplois supports confondus, seule la moitié d’entre eux relèvent d’entreprises spécialisées, les autres sont immergés dans tous les autres secteurs de l’économie. Compte d’autrui et compte propre composent ensemble le périmètre logistique. Il est important de noter que le compte propre (entreprises industrielles et commerciales assurant leur propre logistique) représente près de la moitié des effectifs. 81 % des emplois du secteur occupés par les hommes La croissance de l’emploi des femmes dans la logistique demeure l’un des enjeux du secteur et un fort potentiel de développement. 70 % des embauches en CDI Si l’intérim reste la principale voie d’accès au métier, et la variable d’ajustement de la saisonnalité ou des variations d’activité, le mode principal d’exercice des métiers demeure bien le CDI. 12 % des embauches correspondent à des créations d’emploi. Près de 76 000 offres d’emploi dans la Branche. 91 % des emplois proposés dans la logistique à temps complet. 660 400 demandeurs d’emploi se positionnent sur un des métiers du transport routier et de la logistique. Plus de 60 % des effectifs ont entre 40 et 60 ans, ce qui pose la question de la pénibilité et du renouvellement des effectifs. Des emplois « logistique et transport » présents dans tous les secteurs d’activité. Par exemple, 7,5 % des emplois salariés de l’industrie et des services marchands et plus de 10 % des emplois du commerce (gros et détail) sont des emplois logistiques. Sources : 22ème enquête annuelle sur les besoins en emplois et en formations dans la logistique, AFT, 2016 Rapport 2020 de l’Observatoire Prospectif des métiers et des qualifications dans les Transports et la Logistique (chiffres 2019) Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 13
Vu en 2015, le transport et la logistique à l’horizon 2022 En 2015, France Stratégie et la Dares ont publié un exercice de prospective des métiers et qualifications à l’horizon 2022. Voici le commentaire de ces dernières sur les métiers du transport et de la logistique : « Avec 83 000 emplois supplémentaires sur la période 2012-2022, soit une hausse annuelle moyenne de 0,4%, le nombre d’emplois dans le domaine des transports, de la logistique et du tourisme devrait progresser à un rythme moins soutenu que celui de l’ensemble des métiers. Les évolutions seraient cependant contrastées selon les familles professionnelles et les niveaux de qualification. Ainsi, la progression de postes de techniciens et de cadres devrait continuer à être très dynamique (respectivement +1,8 % et +1,2 % de créations nettes par an), portée par le développement du commerce, des échanges et des procédures de régulation des flux de marchandises et de voyageurs. Les perspectives d’emploi seraient stables pour les ouvriers peu qualifiés de la manutention, qui subiraient les effets de l’automatisation et l’informatisation des processus de production. Dans un scénario plus favorable aux avancées technologiques et à l’innovation, les tendances à la hausse pour les métiers les plus qualifiés seraient encore accentuées. Sur la période 2012-2022, les départs en fin de carrière pourraient concerner 457 000 personnes en emploi dans les métiers des transports, de la logistique et du tourisme. Au total, selon le scénario central, 540 000 postes seraient à pourvoir dans ce domaine à l’horizon 2022 (hors mobilité professionnelle), représentant chaque année 2,8% de ses effectifs, soit une proportion légèrement inférieure à celle projetée pour l’ensemble des métiers.» Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 14
V. Les enjeux de demain De plus en plus de défis font leur apparition dans le monde de la logistique et cela n’aura de cesse d’augmenter dans les prochaines années. A. La logistique du dernier kilomètre Ultime maillon de la chaîne logistique, la logistique urbaine dite du dernier kilomètre constitue l’ensemble des opérations d’acheminement au cœur des villes auprès des entreprises, des commerces et des particuliers. Elle doit s’adapter à l’évolution des modes de consommation (e-commerce, déploiement des enseignes de proximité, exigences des consommateurs en termes de réactivité et fiabilité des délais). Selon la structure des territoires et les modalités de livraison exigées par les clients, le dernier kilomètre a des coûts économiques, environnementaux et sociétaux élevés. Il représenterait entre 20 % et 50 % du coût total de la chaîne logistique. Son impact environnemental est conséquent. Le transport de marchandises représente 20% du trafic en ville, mais est responsable d’un tiers des émissions de CO2, d’un quart des émissions de gaz à effet de serre et de la moitié des particules liées à la circulation urbaine. Le transport de marchandises occupe 30 % de la voirie et contribue à la congestion des villes à hauteur de 50 %. Le dernier kilomètre est à ce titre considéré comme l’étape logistique la plus complexe à gérer, notamment parce qu’elle doit s’intégrer dans l’espace de vie des habitants de plus en plus sensibles à la qualité de leur environnement. La question de la logistique urbaine est devenue au cours des années un enjeu majeur pour l'ensemble des acteurs de la chaîne logistique (commerçants, transporteurs, logisticiens, collectivités). Cette réalité nécessite de repenser les stratégies logistiques, en interrogeant la manière dont on peut réinvestir la logistique dans le cœur des villes, en étudiant la façon dont on peut optimiser les flux de marchandises dans les agglomérations (acheminement, livraison au destinataire final, gestion des flux retours). Cela passe par une réflexion de fond sur le foncier logistique (bâtiments intelligents et mutables à moindre coût) et la façon dont le centre-ville peut redevenir un lieu au service d'une logistique performante grâce notamment à une meilleure mutualisation des ressources logistiques : plateformes de groupages et de dégroupages, city-hub, hôtels logistiques, pooling multi-industriel, importance des points relais (marchandises et véhicules) et des "pick up stations", nouvelles zones de stationnement (réservation dynamique dédiée aux professionnels via des applications smartphone)… Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 15
Ces changements ouvrent également la voie au développement de véhicules plus propres (véhicules électriques ou au GNV, cargo-cycles à assistance électrique), à l’essor de systèmes de livraison plus mobiles (robots rouleurs et drones) dans les centres villes, ainsi qu'à la création de nouveaux services de proximité (crowd storage, crowd local delivery) fondés sur l’essor de l’économie collaborative. 40 millions de Français achètent sur Internet. Les ventes sur Internet, produits et services confondus, ont franchi le cap des 112 milliards d’euros en 2020, grâce à la digitalisation accélérée du commerce de détail, avec une progression globale de 8.5 % sur un an. L’e-commerce continue à gagner des parts de marché et atteint 13,4 % du commerce de détail en 2020 (9,8 % en 2019). 37 % des e-acheteurs abonnés à au moins un service de livraison. Des consommateurs qui souhaitent être livrés au plus près de chez eux : 85 % : à domicile 68 % en point relais 28 % en magasin (click & collect) 200 650 sites marchands actifs 1 milliard de colis livrés en 2020. 5113 drives en 2019 (dont 3720 "click and drive" (le client gare sa voiture sur un quai et un livreur vient lui déposer dans son coffre) et 76 drives piétons) Sources : Chiffres clés du e-commerce, FEVAD, 2019 et 2020 Bilan du e-commerce 2020, FEVAD Institut Nielsen, analyses, 2019 Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 16
URBY Lancé en 2017 par Géopost, une filiale du Groupe La Poste, Urby est un service global de logistique urbaine. Déjà présent dans 17 métropoles en France, il repose sur la mutualisation et l’optimisation des livraisons de marchandises. Le concept d'Urby s'appuie sur deux types de structures : des centres de mutualisation de 2 000 à 4 000 m2 situés en périphérie des villes, et des établissements de logistique urbaine (ELU) de 200 à 400 m2 en centre-ville. Les premiers permettent aux transporteurs, messagers, expressistes et chargeurs de s'affranchir du premier et dernier kilomètre. Pour ces acteurs, Urby collecte et stocke les marchandises, et organise les livraisons en cœur de ville avec des véhicules à faibles émissions : voitures électriques, roulants au GNV, vélos cargos... Les ELU offrent quant à eux des solutions de stockage de proximité, de préparation de commandes, de ressorts entre magasins, de collecte et livraison de produits sur rendez-vous à destination des commerçants, artisans et enseignes de distribution. https://www.urby.frmétiers Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 17
Un projet pionnier de logistique urbaine en Allemagne DPD Allemagne déploie une nouvelle forme de logistique urbaine dans la ville de Constance. En étroite collaboration avec le conseil municipal, le prestataire de livraison de colis et services express à l’international loue un emplacement de stationnement idéalement situé dans l’espace public. Les livraisons de colis sont réalisées depuis le site vers le centre-ville de Constance en vélo cargo. Une innovation majeure a été ajoutée sous forme de conteneur (aussi appelé caisse mobile) qui sert de micro-dépôt local. Un tel micro-dépôt est nécessaire pour les livraisons par vélos cargo puisque, contrairement aux vans traditionnels, les vélos peuvent directement être garés dans la zone de livraison. La caisse mobile à Constance est donc non seulement un lieu de stockage de nuit pour les vélos cargo, mais aussi un point de transit pour les colis. Ceux-ci sont livrés au micro-dépôt dans la matinée puis transportés vers leurs destinataires en vélos électriques. Des projets similaires ont également été lancés à Leipzig et à Berlin. https://www.dpd.com/group/fr/2019/07/09/un-projet-pionnier-de-logistique-urbaine-dpd-allemagne- utilise-une-caisse-mobile-comme-micro-depot/ Les lieux logistiques, nouvelles versions Des nouveaux « lieux » logistiques ont surgi, notamment dans le paysage urbain, avec l’émergence de nouveaux formats, qui vont désormais des plates-formes horizontales de plus de 100 000 m² à des outils de quelques m², voire quelques cm3, pour les besoins de la messagerie, de l’express, du e-commerce. Les espaces logistiques « conventionnels » en milieu dense se verticalisent, se mixent à d’autres usages et sont parfois multimodaux. Ainsi, les commerces sont devenus des lieux logistiques. Partenaires des réseaux de points relais, ils répondent au besoin de connexion rapprochée entre espaces logistiques et individus. Demain, ils feront partie des outils logistiques. Ship from store, click & collect, consignes magasin, conciergeries, espaces partagés, stocks avancés… sont autant de solutions possibles en milieu urbain dense. L’arrivée de bourses de locaux en ligne qui proposent des espaces de stockage temporaire et partagé montre la voie vers un nouveau système. Le domicile du consommateur est également une interface logistique (flux d’information, flux physique, boîtes aux lettres intelligentes). Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 18
ColisActiv’ développe la cyclologistique Crédit photo ColisActiv’ Retenu par le ministère de la Transition écologique dans le cadre de l’appel à programme Certificats d'économies d'énergie (CEE) de 2019, ColisActiv’ prévoit de verser une prime dégressive par livraison sur le dernier kilomètre de colis effectué à pied ou en cyclologistique afin de garantir leur compétitivité par rapport aux prestations classiques via des véhicules thermiques. Pour l'heure, 4 territoires sont pilotes (Communauté urbaine Grand Reims, Communauté urbaine Angers Loire métropole, Établissement public territorial Paris Est Marne et Bois, Grenoble Alpes Métropole). https://colisactiv.city B. La transition numérique La performance de la logistique se trouvera accrue par la digitalisation et l’adoption de nouvelles technologies dans les entreprises. Cette évolution numérique se décline à toutes les étapes, depuis les fournisseurs jusqu’aux clients en passant par la fabrication, le stockage ou le transport dans le but de rendre l’ensemble de la chaîne plus fluide et efficiente. La mise en place de la robotisation, l'utilisation de véhicules autonomes, de drones ou de l'impression 3D dans les entreprises du secteur de la logistique est en train de devenir une réalité, et sans doute la partie la plus perceptible du changement. Cependant, le présent et le futur sont marqués par l'amélioration constante des processus internes de la chaîne d'approvisionnement, afin d'optimiser le service et de le rendre plus rapide, transparent et économique pour le client final. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 19
Dans ce sens, différentes analyses sur l'avenir du secteur de la logistique mettent en évidence, de manière généralisée, les tendances suivantes : La visibilité de la chaîne d'approvisionnement. Retard dans la préparation des commandes, itinéraires de transports modifiés, indisponibilité du quai de livraison... les acteurs de la Supply Chain sont confrontés au quotidien à des aléas impactant la livraison et donc la satisfaction du client final. Le problème doit pouvoir remonter rapidement au centre opérationnel afin que le donneur d’ordre soit en mesure de gérer au plus vite son impact sur la relation client. De nombreux moyens émergent pour améliorer la gestion des risques dans un univers où les parties prenantes pullulent, comme l’order tracking, les solutions d'échange de données informatisées (EDI), ou des logiciels de gestion de la chaîne logistique. L’automatisation des processus manuels Les entreprises de ce domaine sont conscientes des avantages de l'automatisation de leurs processus internes tels que la génération, l'envoi et l'enregistrement de toute transaction électronique (commandes, avis d'expédition, factures électroniques). L'analyse des données Grâce à l'analyse à grande échelle des données générées quotidiennement dans les opérations logistiques, il est possible de réaliser des rapports qui viennent en appui des prises de décision des entreprises. L’analyse prédictive, la business intelligence, les plateformes collaboratives, le Big Data, l’analyse partagée des données en sont quelques exemples. L'intelligence artificielle (IA) Appliquée aux flux d'informations et de marchandises, l'intelligence artificielle permet d’automatiser et de rationaliser les fonctions d’exploitation, d’améliorer la prévision des stocks, d’automatiser la plupart des fonctions d'enlèvement/ramassage, d'emballage et de stockage… Par exemple, en utilisant l’IA, les robots remplacent progressivement les humains dans les entrepôts pour trouver, suivre et déplacer les stocks. L’internet des objets L’Internet des objets (IoT, Internet of Things en anglais) fait référence non seulement au développement des objets connectés capables de communiquer avec les systèmes d’information, mais également aux différentes stratégies d’entreprise qui s’appuient sur les nouvelles technologies de communication. La plupart des acteurs de la logistique considèrent l’IoT comme le changement majeur des années à venir, avec notamment la connectivité sans fil, les codes-barres et étiquettes RFID (avec lesquelles il devient possible de lire instantanément des milliers d’étiquettes à distance et de façon automatisée) ou les capteurs connectés à internet. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 20
La recherche permanente de l’optimisation des flux physiques L’automatisation, la mécanisation, la robotisation de certains processus physiques offrent de nouvelles possibilités, notamment celles de tenir un cadencement des tâches ou d’adopter des postures insoutenables à échelle d’hommes. A terme, la cobotique (robots préparateurs de commandes) ou les véhicules autoguidés permettront également d’optimiser le flux physique en interne, tout comme le machine learning pourra anticiper les quantités futures en production. Afin de réduire les risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles sans perdre en productivité, les logisticiens testent des dispositifs qui soulagent et aident les salariés dans leurs gestes quotidiens : exo et ergo squelettes, lunettes à réalité augmentée… Des entrepôts automatisés L’intégration de plusieurs technologies de l’Intelligence Artificielle peut donner naissance à des entrepôts automatisés. C’est le cas de la Scapalsace, la centrale d’achat du distributeur Leclerc qui dessert l’est de la France. Pour robotiser sa supply chain et s’adapter aux nouveaux formats de magasins à livrer, un nouvel entrepôt a été créé en 2014. Comprenant des machines à palettiser, des dépalettiseurs, un transtockeur de 310 000 places pour des colis et une surface de 34 000 emplacements pour palettes, il a permis de révolutionner les préparations de commandes et les livraisons. Le résultat est une fiabilisation des stocks, une meilleure planification des volumes et du dimensionnement du transport, couplé à un meilleur remplissage des camions, et une réduction des surfaces d’entreposage. C. Les exigences environnementales La prise en compte des préoccupations environnementales, la mise en place de politiques de développement durable et de transition énergétique, ainsi que le coût de l’énergie imposent une nouvelle approche des activités logistiques. A ce titre, et pour chacun des maillons de la chaîne logistique, la filière fait face à un défi de grande ampleur. Les pistes de réflexion sont nombreuses : la réduction du kilométrage à vide, l’amélioration du taux de remplissage des véhicules, la réduction de la consommation de carburant, l’acquisition de véhicules aux normes Euro V et VI, les dispositifs de formation pour la conduite rationnelle et responsable, la réduction des kilomètres parcourus par l’optimisation des tournées, la réduction des emballages et conditionnements transportés, la réduction de l’accidentologie et l’amélioration de la sécurité, l’utilisation de carburants alternatifs, la réduction des nuisances sonores et olfactives, la réduction du gaspillage grâce à la prévision des commandes, le développement du transfert modal, le renouvellement de la flotte. un équipement de haute technologie Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 21
le « waste management » (ou gestion des déchets), levier de performance du conditionnement et vrai gain économique, la logistique inversée (reverse logistics), la mise en place d’une chaîne logistique verte, démarche visant à réduire l'empreinte environnementale d'un produit, et ce, tout au long de son cycle de vie. Les nouveaux mobiliers Le déploiement des consignes en France est récent. Elles ont plusieurs fonctions (recevoir les colis des achats Internet, « stocker » ses achats, son matériel de travail, ses bagages) et sont utilisées par les particuliers et les acteurs privés. Dans sa fonction liée au e-commerce, la consigne est une alternative à la livraison à domicile. Elle permet de « défragmenter » les livraisons en massifiant le flux de colis sur un point unique, tout en limitant les échecs de livraison. Idéalement, pour préserver le gain environnemental et économique de cette solution, le consommateur doit pouvoir retirer ses commandes sans déplacement en véhicule particulier. Elles peuvent se trouver dans une gare, des commerces, un centre commercial ou un bureau de poste. Les perspectives quant à leur usage portent aussi sur la multiplication des services associés (retours, …), et leur mutualisation. À Strasbourg, Club Déméter et Monoprix expérimentent un dispositif de livraison urbaine responsable Le pilote mis en place en 2019 concerne deux magasins de la Grande Île (Monoprix et sa filiale Naturalia) et repose sur diverses actions : mutualisation des livraisons pour les deux enseignes, à technologie alternative au diesel et réalisée à partir de 6 h du matin grâce à un matériel silencieux certifié Piek ; sortie de ces véhicules de la zone avant 8h30 ; livraisons possibles jusqu'à 11h30 pour les véhicules propres ; mise en place de bonnes pratiques chez les conducteurs ; points de vente labellisés Certibruit. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 22
DHL Express Nice L’agence DHL Express de Nice entend être exemplaire en matière de logistique « verte » du premier et du dernier kilomètre. Elle représente désormais à elle seule 25% des livraisons « propres » réalisées par l’expressiste en France. L’agence niçoise traite les livraisons et enlèvements de colis pour 100% de la ville avec des véhicules électriques, soit plus de 1000 colis chaque jour. Elle a commencé à livrer le centre-ville en triporteur dès 2013. L’entreprise assure intégralement ses livraisons dans la ville de Nice avec des véhicules électriques depuis 2017. « The Box », la boite écologique et connectée qui veut mettre fin aux cartons d’emballage La start-up nantaise LivingPackets a mis au point un colis réutilisable et connecté bardé de capteurs, qui permet non seulement de suivre la livraison en temps réel mais aussi de limiter l’impact environnemental du e-commerce. « The Box » est une boite fabriquée à partir de matériaux recyclables et réutilisable au moins jusqu’à 1000 fois. Avec son format ajustable, ce colis réutilisable pourra répondre à la demande de 70 à 80% des colis de moins de 2 kilos. Les plus nombreux. A ce jour, la boite a été testée par des entreprises de la grande distribution et de la livraison de paquets : Cdiscount, Orange, Chronopost… lesquelles devraient la proposer dès cette année, au tarif de 2 €, le coût d’un emballage classique. La jeune pousse a été honorée lors des fameux Innovation Awards aux Etats-Unis. https://livingpackets.com Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 23
D. Les enjeux humains La transformation digitale des métiers dans la logistique est déjà largement effectuée. Concrètement, le conducteur livreur travaille avec son smartphone pour valider ses livraisons et suivre sa tournée, le préparateur· de commandes peut utiliser un système de voice-picking ou pick-to-light. L’approvisionneur passe déjà une bonne partie de ses commandes par EDI, le gestionnaire de stocks, le planificateur sont souvent aidés par un progiciel dédié à leur activité. Le directeur supply chain peut même avoir recours à des outils de business intelligence pour éclairer sa prise de décisions. Ces innovations technologiques, les évolutions en cours qu’elles soient environnementales, réglementaires, économiques ou d’usages, impactent profondément le secteur de la logistique. Elles ont eu pour conséquences des évolutions importantes dans l’organisation des activités et dans les besoins en professionnels, d’un point de vue quantitatif mais également qualitatif. Ils font notamment émerger de nouvelles compétences clés, de nouveaux métiers et un impératif d’adaptabilité proactive au travail. Pour les entrepôts de stockage, les opérations physiques nécessitent des magasiniers, préparateurs de commandes et des caristes qui doivent désormais apprendre à manier des outils et technologies évolutifs. S’y ajoutent des fonctions supports traditionnelles : personnel administratif et de gestion des commandes, personnel lié à la maintenance (mécanicien pour les engins motorisés, électricien, menuisier pour la réparation et le recyclage des palettes) et encadrants (chef d’équipes, responsable d’entrepôt)… Selon le type de marchandises traitées, d’autres compétences peuvent être mobilisées. Dès lors que l’entrepôt intervient sur le produit et participe à sa transformation, à son assemblage, plus généralement à son adaptation physique aux besoins du client, d’autres compétences sont nécessaires. La réalisation d’opérations de co-packing (réalisation d’emballages promotionnels, fabrication et remplissage de présentoirs en carton pour têtes de gondole…) peut ainsi engendrer la présence sur le site d’une équipe spécialisée dans le marketing et le graphisme. Si le prestataire se voit déléguer les opérations de facturation, il lui faudra bien entendu recruter le personnel ad hoc… En ce qui concerne le transport, l’essor continu de la logistique urbaine met en lumière le métier de chauffeur-livreur ; métier très exigeant mais valorisant, le salarié étant souvent la seule personne de l’entreprise à entrer en contact direct et à être vu par ses clients. Garant des délais de livraison, il parcourt de petites distances et peut selon l’entreprise qui l’emploie effectuer toute une série de tâches : de la manutention mais également du travail administratif (gestion des stocks, gestion des retours clients, encaissement des commandes…) voire du montage. De plus en plus entouré de technologies, il n’en demeure pas moins le lien humain de l’entreprise qu’il représente. Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021 Page 24
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