La logistique en Loir-et-Cher - Contexte, enjeux et besoins de recrutement Les études de l'Observatoire Juin 2021 #99

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La logistique en Loir-et-Cher - Contexte, enjeux et besoins de recrutement Les études de l'Observatoire Juin 2021 #99
La logistique en Loir-et-Cher
Contexte, enjeux et besoins de recrutement

Les études de l’Observatoire
Juin 2021 #99
La logistique en Loir-et-Cher - Contexte, enjeux et besoins de recrutement Les études de l'Observatoire Juin 2021 #99
La logistique en Loir-et-Cher - Contexte, enjeux et besoins de recrutement Les études de l'Observatoire Juin 2021 #99
Sommaire

I.    Qu’est-ce que la logistique ? .......................................................................................... 4
II.   Une large variété d’acteurs ............................................................................................. 5
III. Les métiers de la logistique ............................................................................................ 7
IV. La logistique en France : état des lieux..........................................................................11
      A.    Économie et logistique ........................................................................................11
      B.    Emploi et logistique .............................................................................................13
V. Les enjeux de demain ...................................................................................................15
      A.    La logistique du dernier kilomètre ......................................................................15
      B.    La transition numérique.......................................................................................19
      C.    Les exigences environnementales .....................................................................21
      D.    Les enjeux humains .............................................................................................24
      E.    L’après « Coronavirus ».......................................................................................27
VI. La logistique en Région Centre-Val de Loire..................................................................31
      A.    La Région Centre-Val de Loire, 5ème pôle logistique français............................31
      B.    Les formations proposées...................................................................................31
VII. Les besoins de recrutement en logistique en Loir-et-Cher .............................................63
      A.    Objectifs de l’enquête et méthodologie ..............................................................63
      B.    Les entreprises logistiques en Loir-et-Cher .......................................................64
      C.    Résultats de l’enquête .........................................................................................65

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Une économie moderne a besoin d’une logistique performante et agile. Celle-ci est un
maillon essentiel du circuit marchand, et un organe vital pour le fonctionnement des
entreprises et des territoires. Elle représente 10 % du PIB national, 200 milliards
d’euros de chiffres d’affaires, et 1,8 million d’emplois 1.

     I.        Qu’est-ce que la logistique ?

          Le mot logistique revêt, selon le contexte, des sens différents.

          La logistique désigne une série d’opérations physiques portant sur des
          produits et complétant leur fabrication (transport, entreposage, manutention,
          emballage notamment), qui constituent une part importante de la valeur de
          ces produits.

          La logistique est également une branche des sciences de gestion, qui
          considère l’entreprise et les relations entre entreprises comme un système
          de flux, de produits et d’informations, qu’il faut utiliser comme un moyen
          d’optimisation d’ensemble des chaînes d’approvisionnement.

          La logistique est en outre une branche économique, composée d’entreprises
          prestataires réunissant des activités jusqu’alors disjointes (transport,
          entreposage, etc.) pour en offrir le service à leurs clients.

          Il existe 4 grands types de logistique :

          -     la logistique amont ou d’approvisionnement qui vise à assurer la circulation
                des produits entrants et sortants des sites de production ;
          -     la logistique interne, qui correspond aux flux de fabrication à l’intérieur du
                lieu de production ou d’assemblage et se situe généralement en amont ;
          -     la logistique aval qui répond à l’approvisionnement des réseaux de
                distribution ;
          -     la logistique inverse ou retour qui correspond aux flux de produits ou
                d’éléments non utilisables tels quels vers des sites de stockage, de
                retraitement ou de recyclage.

1  Compte propre et compte d’autrui confondus, le transport de fret et la logistique regroupent plus de
1,4 million de salariés. Plus de la moitié a un cœur de métier logistique, c’est-à-dire hors du transport de marchandises. Le total
des emplois est de 1,8 million si l’on y ajoute les emplois supports. Source : Ministère de la Transition Ecologique

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II.       Une large variété d’acteurs

       La logistique constitue ainsi un système complexe qui ne se réduit plus au
       transport et à l’entreposage, et peut être appréhendée selon deux
       approches, fonctionnelle et sectorielle.

       Les activités de transport et la logistique peuvent être réalisées en interne par les
       acteurs du secteur marchand ou non marchand, qui ne sont pas des
       professionnels du transport et de la logistique (établissements industriels ou
       commerciaux, artisans, entreprises de BTP, coopératives agricoles,
       établissements publics, collectivités territoriales, …) et qui ont choisi de ne pas
       avoir recours à la sous-traitance pour réaliser tout ou partie de ces opérations
       avec leurs moyens humains et matériels. On parle alors de « compte propre »
       ou de « transport privé ».

       Ces activités peuvent aussi être réalisées par des entreprises dont c’est le métier,
       des prestataires de transport et logistique, qui se voient confier ces opérations
       par leurs clients. On parle de «compte d’autrui » ou de « transport public» pour
       les désigner.

       Les principaux acteurs du secteur sont les transporteurs, les intermédiaires et
       organisateurs de transport et les prestataires logistiques.

       Les transporteurs se distinguent selon qu’ils exécutent un contrat ou une
       prestation dont l’objet principal est le déplacement de biens ou de personnes et
       selon le mode de transport qu’ils utilisent : transport terrestre (voies routières ou
       ferroviaires), transport par eau (fluvial ou maritime), transport aérien. Ces métiers
       sont très réglementés.

       L’organisation de transports internationaux ou                                   multimodaux   nécessite
       généralement de faire appel à des intermédiaires :

       -       Les opérateurs de transport combiné (intermédiaires qui permettent de
               combiner au moins deux modes de transport (fer-route, fleuve-route, mer-
               route) au sein d’une même chaîne logistique, sans changement de
               contenant).
       -       Les transporteurs (personnes ou entreprises mandatées par l’expéditeur
               ou le destinataire d’une marchandise pour exécuter une mission de
               transport au nom du client qui la lui confie, ainsi que toutes les opérations
               administratives connexes qui s’y rapportent).
       -       Les commissionnaires de transport (prestataires de services qui
               organisent librement, font exécuter, et coordonnent le déplacement des
               marchandises depuis le lieu d’expédition de la marchandise jusqu’à son lieu
               de destination final, selon les modes et les moyens de leur choix).

       Les prestataires logistiques se divisent en deux groupes :

       -       Les entrepositaires stockent dans un entrepôt des marchandises pour le
               compte d’autrui : industriels, commerçants, agriculteurs, artisans,
               administrations, etc. Ils peuvent proposer aussi à leurs clients des
               prestations telles que la gestion des stocks, les inventaires, la préparation
               de commandes, l’emballage, l’étiquetage, etc.

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-       Les intégrateurs (« Fourth Party Logistics ») sont des prestataires
               capables de solutions supply chain globales, qui planifient les flux, y
               compris d’informations, coordonnent les différents acteurs intervenant tout
               au long de la chaîne logistique, et mettent en œuvre des services connexes
               qui participent à l’amélioration de la performance du processus logistique.

                                    L’organisation de la branche professionnelle
       Les entreprises de la branche sont regroupées selon leurs activités en fédérations et chambres
       syndicales :

                 - l’Union des Entreprises de Transport et Logistique de France (Union TLF),
                 - la Fédération Nationale des Transports Routiers (FNTR),
                 - la Fédération Nationale des Transports Voyageurs (FNTV),
                 - la Fédération Des Entreprises de la Sécurité Fiduciaire (FEDESFI),
                 - la Fédération nationale des prestataires logistiques et des magasins généraux agréés
                   par l’État (FEDIMAG),
                 - la Chambre Syndicale du Déménagement (CSD),
                 - la Chambre Nationale des Services d’Ambulances (CNSA),
                 - l’Union Nationale des Organisations Syndica des des Transports Routiers Automobiles
                   (UNOSTRA),
                 - la Fédération Nationale des Transporteurs Sanitaires (FNTS),
                 - l’Organisation des Transports Routiers Européens (OTRE),
                 - l’Association pour le développement de la formation professionnelle dans les
                   Transports (AFT),
                 - l’Association pour la PROMOtion sociale et la formation dans les TRANSports et les
                   activités auxiliaires (Promotrans),
                 - l’Association des Utilisateurs de Fret Aérien (AUTF),
                 - l’AFILOG, association des métiers de la supply chain et de l’immobilier logistique,
                 - l’ASLOG, association des acteurs de la supply chain.
       Les partenaires sociaux ont mis en place :

                 - la Commission Paritaire Nationale professionnelle de l’Emploi et de la formation
                   professionnelle (CPNE),
                 - l’Observatoire prospectif des métiers et des qualifications (OPTL).

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III.      Les métiers de la logistique

       Les métiers de la logistique sont présents dans tous les secteurs d’activité.
       Ils sont bien sûr représentés dans les entreprises dont l’activité principale est
       dédiée aux transports et à la logistique. Mais, la logistique étant une fonction
       transversale à toutes les entreprises, ils sont aussi présents, avec des degrés
       d’importance divers, dans toutes les entreprises industrielles, commerciales ou
       de services. Plus de 150 métiers peuvent être rattachés au secteur dont plus
       de 50 « cœurs de métiers », répartis dans 7 domaines.

       Les principaux métiers de la logistique pouvant se retrouver dans le
       département :

                  CONDUITE
                          Conducteur routier de marchandises
                           Le conducteur routier de marchandises conduit un véhicule porteur
                           ou un ensemble articulé en respectant les règles de sécurité. Il
                           assure le retrait, le transport et la livraison des marchandises de
                           courte distance (messagerie, régional) ou de longue distance
                           (national, international).
                          Conducteur-livreur
                           Le conducteur-livreur livre ou enlève des colis ou des palettes dans
                           un périmètre urbain ou suburbain, selon un circuit de livraison défini
                           à l'avance.

                  LOGISTIQUE, MANUTENTION, MAGASINAGE
                          Préparateur de commandes
                           Le préparateur de commandes collecte les informations
                           nécessaires à la préparation et rassemble les produits en les
                           prélevant dans les différents lieux de stockage, généralement à
                           l'aide d'un chariot automoteur à conducteur.
                          Magasinier
                           Le magasinier réalise la mise à disposition de produits conformes à
                           des commandes, dans le respect des procédures de sécurité, de
                           qualité et de protection de la santé au travail.
                          Cariste
                           Le cariste intervient sur toute la chaîne logistique, de la réception à
                           l’expédition en passant par le stockage et la préparation de
                           commandes.
                          Agent de quai
                           À pied ou en chariot élévateur, l’agent de quai contrôle les entrées
                           et sorties de produits.

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           EXPLOITATION TRANSPORT
                          Déclarant en douane
                           L’agent de douane réalise des opérations de douane pour le
                           compte de sociétés industrielles ou commerciales (export,
                           import), qu'il-elle représente auprès de l'administration
                           douanière.
                          Agent de transit
                           L'agent de transit réalise des opérations administratives douanières
                           ou commerciales d'acheminement (conditions d'enlèvement, de
                           livraison...), ou de circulation internationale de marchandises pour
                           le compte de clients, selon la réglementation et dans un objectif de
                           qualité.
                          Agent d’exploitation transport
                           L'agent d'exploitation en transport met en œuvre et suit les
                           opérations de transport de marchandises en tenant compte de la
                           complémentarité des modes de transport, dans un souci d'efficacité
                           administrative et de rentabilité.
                          Responsable d’exploitation en transport de marchandises
                           Le responsable d’exploitation en transport de marchandises
                           supervise les personnels de conduite et d’exploitation afin de
                           coordonner l’ensemble des opérations de transport.
                          Affréteur
                           L’affréteur est chargé d’organiser l’opération d’expédition des
                           marchandises pour le compte du chargeur (celui qui remet la
                           marchandise) ou de son entreprise, et ce dans un souci d’efficacité
                           commerciale, administrative, financière et technique.
                          Technicien d’exploitation en transport
                           Le technicien d’exploitation transport assure, seul ou en en équipe,
                           avec les moyens matériels et humains de l'entreprise (véhicules et
                           conducteurs), le bon déroulement des opérations de transport
                           commandées par les clients, dans un souci de rentabilité et le
                           respect des règlementations sociales et de sécurité.

                  MAINTENANCE
                          Mécanicien réparateur de véhicules industriels
                           Le mécanicien réparateur de véhicules industriels entretient les
                           véhicules (poids lourds, autobus, autocars, etc.) pour les garder
                           en état de marche.
                          Agent de parc
                           L’agent de parc a pour mission de réaliser la gestion
                           administrative, logistique et technique des véhicules routiers de
                           l'entreprise.
                          Responsable de parc
                           Le responsable de parc supervise et contrôle l'entretien d'un parc
                           de véhicules ou le suivi d'une flotte de véhicules professionnels.
                          Responsable d’atelier
                           Le responsable d'atelier, assure, supervise et contrôle la
                           maintenance ou la réparation de véhicules industriels (camions,
                           cars…) ainsi que les équipements de l'atelier.

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           EXPLOITATION LOGISTIQUE
                          Consultant supply chain
                           Le consultant supply chain intervient dans les entreprises pour
                           définir des stratégies logistiques en respectant les coûts et les
                           délais et en tenant compte des contraintes et des engagements de
                           l’entreprise.
                          Chef de quai
                           Le chef de quai planifie, organise et veille au bon déroulement des
                           opérations de réception, de dispatching (tri) et d'expédition des
                           marchandises, principalement dans des entreprises de transport.
                          Responsable ordonnancement / planning manager
                           Le responsable ordonnancement / Planning manager établit le
                           planning de fabrication et le travail des ateliers en fonction des
                           commandes à court, moyen et long terme.
                          Responsable logistique
                           Le responsable logistique supervise et coordonne l’activité des sites
                           logistiques.
                          Responsable qualité sécurité environnement (qse)
                           Le responsable qualité, sécurité et environnement, sous l'autorité
                           des décideurs internes, élabore, propose et met en place des
                           procédures internes visant à améliorer l'impact de l'activité de
                           l'entreprise sur l'environnement (réduction des émissions de
                           CO2 des véhicules, procédures de gestion des entrées et
                           sorties de flux dans les entrepôts…).
                          Gestionnaire de stocks
                           Le gestionnaire de stocks gère et optimise la gestion des stocks
                           (entrées/sorties) d'une entreprise, d'un entrepôt ou d'un site
                           pour minimiser le niveau de stocks immobilisés sans risquer la
                           rupture.
                          Chef de projets logistiques
                           Le chef de projets logistiques mène les projets d’amélioration des
                           chaînes logistiques dans le cadre d'un périmètre d'intervention
                           défini par les décideurs internes.

                          Responsable d’entrepôt
                           Le responsable d’entrepôt conçoit les modes d’organisation du
                           stockage : organisation de la gestion des flux de marchandises
                           de l'entrepôt et celle de l'implantation physique des
                           marchandises.

                  VENTE, ACHATS
                          Responsable achat transport
                           Le responsable achat transport achète principalement des
                           prestations de transport (routier, aérien, maritime, ferroviaire,
                           fluvial) mais peut également exercer des fonctions de gestion
                           d’entrepôts.

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       Acheteur- approvisionneur
                           L'acheteur-approvisionneur        identifie    les     besoins en
                           approvisionnement de l'entreprise. Pour cela, il recherche et
                           sélectionne des produits et des fournisseurs selon la stratégie
                           d'achat de l'entreprise qu'il a contribué à concevoir.
                          Commercial transport-logistique
                           Le commercial transport et Logistique a pour mission de prospecter
                           une clientèle de professionnels afin de commercialiser des
                           prestations en transport et logistique.

                  DIRECTION SUPPLY CHAIN ET TRANSPORT
                          Directeur supply chain
                           Le directeur supply chain élabore la stratégie de développement de
                           la Supply chain, au niveau d'un groupe ou d'une zone spécifique
                           (géographique, produit...) et peut être amené à piloter sa mise en
                           oeuvre.
                          Responsable d’agence de transport de marchandises
                           Le responsable d’agence de transport (marchandises ou
                           voyageurs) supervise et coordonne l'activité d'un site ou d'un
                           service d'exploitation de transport, dans ses dimensions
                           techniques, commerciales, sociales et financières, selon la
                           réglementation des transports, les règles de sécurité, et dans un
                           objectif de qualité (service, coût, délais).
                          Supply chain manager
                           Le supply chain manager définit et met en œuvre les solutions
                           logistiques en adéquation avec les orientations stratégiques de
                           l’entreprise afin de satisfaire les attentes des clients et d’optimiser
                           en simultané les flux physiques, d’informations et financiers sur
                           l'ensemble de la chaine logistique globale.

                      93 050 projets de recrutement recensés dans le secteur du transport
                       et de l’entreposage en 2021 pour la France métropolitaine.
                      47,9 % généreraient des difficultés de recrutement.
                      22,4 % concerneraient des emplois saisonniers.
                      56 160 postes de conducteurs (routiers, livreurs sur courtes distances,
                       véhicules légers etc.).
                      2 700 projets de recrutements en Région Centre-Val de Loire (dont
                       250 en Loir-et-Cher).
                                                                                                          Sources :
                                                           Enquête Besoin en Main-d’œuvre 2021 (BMO) – Pôle Emploi
                                                                     Champ : secteur du transport et de l’entreposage

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IV.        La logistique en France : état des lieux

          A.       Économie et logistique

               Cette activité transversale est un outil au service de l’ensemble des
               entreprises, qu’elles soient industrielles ou de distribution, exportatrices ou
               importatrices. Elle est un levier de compétitivité pour les entreprises
               comme pour les territoires.

               En 2018, la Banque Mondiale a classé la France à la 15ème place de son
               classement en matière de performance logistique. Grâce à des acteurs
               innovants et leaders sur le marché, la France occupe la 6ème place du
               classement de l'e-commerce mondial et le 2ème rang du marché
               européen derrière l'Allemagne.

               La logistique est d’ailleurs au cœur des enjeux de performance des
               entreprises. Plus de 90 % des entreprises font de l’amélioration de la
               qualité de leur logistique une préoccupation majeure. La capacité à
               livrer le bon produit au bon moment est le deuxième facteur de réussite des
               entreprises les plus dynamiques.

                      356 milliards de tonnes-kilomètres de marchandises transportées, hors
                       oléoducs, dont 89,1 % par la route en 2018.
                      1,8 million de salariés ce qui représente 10 % de l’emploi du secteur
                       marchand hors intérim.
                      10 % : la part de la logistique dans le PIB français, soit environ
                       200 milliards d’euros (dont 154 en compte d’autrui).
                      12 % : la part de la logistique dans le chiffre d’affaires des entreprises.
                      76 millions de m² d’entrepôts et de plateformes logistiques (EPL)
                       d’au moins 5 000 m² en France métropolitaine. Leur surface moyenne
                       est de 18 000 m². Seulement un tiers de ces EPL sont exploités par
                       des entreprises du secteur des transports ou de la logistique.
                                                                                                            Sources :
                        Ministère de la transition énergétique (pages internet dédiées à la logistique et au transport)
                         Ministère en charge des transports « Atlas National des entrepôts et des aires logistiques »
                                   Rapport Hémar-Daher, Pour une chaîne logistique plus compétitive au service des
                                                           entreprises et du développement durable, septembre 2019

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France Logistique

       Le 8 janvier 2020 était lancée officiellement l’association France Logistique présidée par Anne-
       Marie Idrac. Pour la première fois l’ensemble des acteurs privés se regroupe pour porter d’une
       voix unifiée les enjeux de la filière auprès des pouvoirs publics. France Logistique rassemble les
       principales organisations et associations professionnelles, ainsi que des entreprises
       représentatives des activités du secteur. Dans un contexte de forte concurrence européenne, la
       raison d’être de France Logistique est d’améliorer la compétitivité et d’accélérer la transition
       écologique de ce secteur. La performance de la logistique française est en effet un facteur-clé
       pour le développement et l’implantation de hubs logistiques et plus largement de sites
       industriels à haute valeur ajoutée sur notre territoire. Dans une vision globale des chaînes de
       mobilité des marchandises, ses engagements portent sur :

         • l’appui de la logistique à la résilience de notre économie et à la réindustrialisation ;

         • la transition énergétique du transport routier de marchandises ;

         • l’implantation d’entrepôts efficaces sur le plan environnemental sur le territoire national ;

         • le renouveau de la logistique ferroviaire et fluviale et l’intermodalité entre fret ferroviaire /
       fluvial et fret routier ;

         • la compétitivité, la fiabilité et la fluidité des ports et aéroports français ;

         • l’organisation de schémas de logistique urbaine durable ;

         • l’accompagnement de l’évolution des compétences et la création d’emplois.

       En portant la voix unifiée des acteurs du secteur dans une approche constructive, France
       Logistique facilite et enrichit la qualité du dialogue et de la concertation avec les pouvoirs
       publics. Les liens étroits tissés entre France Logistique et l’État se traduisent par la mise en place
       du Comité exécutif Logistique réunissant à haut niveau la Direction générale des entreprises
       (DGE), la Direction générale des 7 infrastructures, des transports et de la mer (DGITM) et France
       Logistique. Ce Comité exécutif restreint étudie, élabore et veille à la mise en œuvre des décisions
       concernant la filière.

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B.        Emploi et logistique

               Si l’on estime qu’il y a aujourd’hui, en France, quelque 1,8 million
               d’emplois logistiques (hors intérim), compte propre, compte d’autrui
               et emplois supports confondus, seule la moitié d’entre eux relèvent
               d’entreprises spécialisées, les autres sont immergés dans tous les autres
               secteurs de l’économie.

               Compte d’autrui et compte propre composent ensemble le périmètre
               logistique. Il est important de noter que le compte propre (entreprises
               industrielles et commerciales assurant leur propre logistique) représente
               près de la moitié des effectifs.

                      81 % des emplois du secteur occupés par les hommes
                       La croissance de l’emploi des femmes dans la logistique demeure l’un
                       des enjeux du secteur et un fort potentiel de développement.
                      70 % des embauches en CDI
                       Si l’intérim reste la principale voie d’accès au métier, et la variable
                       d’ajustement de la saisonnalité ou des variations d’activité, le mode
                       principal d’exercice des métiers demeure bien le CDI.
                      12 % des embauches correspondent à des créations d’emploi.
                      Près de 76 000 offres d’emploi dans la Branche.
                      91 % des emplois proposés dans la logistique à temps complet.
                      660 400 demandeurs d’emploi se positionnent sur un des métiers
                       du transport routier et de la logistique.
                      Plus de 60 % des effectifs ont entre 40 et 60 ans, ce qui pose la
                       question de la pénibilité et du renouvellement des effectifs.
                      Des emplois « logistique et transport » présents dans tous les
                       secteurs d’activité. Par exemple, 7,5 % des emplois salariés de
                       l’industrie et des services marchands et plus de 10 % des emplois du
                       commerce (gros et détail) sont des emplois logistiques.
                                                                                     Sources :
                        22ème enquête annuelle sur les besoins en emplois et en formations dans la logistique, AFT,
                                                                                                              2016
                               Rapport 2020 de l’Observatoire Prospectif des métiers et des qualifications dans les
                                                                        Transports et la Logistique (chiffres 2019)

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Vu en 2015, le transport et la logistique à l’horizon 2022

       En 2015, France Stratégie et la Dares ont publié un exercice de prospective des métiers et
       qualifications à l’horizon 2022. Voici le commentaire de ces dernières sur les métiers du
       transport et de la logistique :

       « Avec 83 000 emplois supplémentaires sur la période 2012-2022, soit une hausse annuelle
       moyenne de 0,4%, le nombre d’emplois dans le domaine des transports, de la logistique et du
       tourisme devrait progresser à un rythme moins soutenu que celui de l’ensemble des métiers.
       Les évolutions seraient cependant contrastées selon les familles professionnelles et les niveaux
       de qualification. Ainsi, la progression de postes de techniciens et de cadres devrait continuer à
       être très dynamique (respectivement +1,8 % et +1,2 % de créations nettes par an), portée par le
       développement du commerce, des échanges et des procédures de régulation des flux de
       marchandises et de voyageurs. Les perspectives d’emploi seraient stables pour les ouvriers peu
       qualifiés de la manutention, qui subiraient les effets de l’automatisation et l’informatisation des
       processus de production. Dans un scénario plus favorable aux avancées technologiques et à
       l’innovation, les tendances à la hausse pour les métiers les plus qualifiés seraient encore
       accentuées. Sur la période 2012-2022, les départs en fin de carrière pourraient concerner
       457 000 personnes en emploi dans les métiers des transports, de la logistique et du tourisme.
       Au total, selon le scénario central, 540 000 postes seraient à pourvoir dans ce domaine à
       l’horizon 2022 (hors mobilité professionnelle), représentant chaque année 2,8% de ses effectifs,
       soit une proportion légèrement inférieure à celle projetée pour l’ensemble des métiers.»

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V.        Les enjeux de demain

       De plus en plus de défis font leur apparition dans le monde de la logistique et
       cela n’aura de cesse d’augmenter dans les prochaines années.

               A. La logistique du dernier kilomètre

               Ultime maillon de la chaîne logistique, la logistique urbaine dite du
               dernier    kilomètre    constitue       l’ensemble      des     opérations
               d’acheminement au cœur des villes auprès des entreprises, des
               commerces et des particuliers. Elle doit s’adapter à l’évolution des modes
               de consommation (e-commerce, déploiement des enseignes de proximité,
               exigences des consommateurs en termes de réactivité et fiabilité des
               délais).

               Selon la structure des territoires et les modalités de livraison exigées par
               les clients, le dernier kilomètre a des coûts économiques,
               environnementaux et sociétaux élevés. Il représenterait entre 20 % et
               50 % du coût total de la chaîne logistique. Son impact environnemental
               est conséquent. Le transport de marchandises représente 20% du trafic
               en ville, mais est responsable d’un tiers des émissions de CO2, d’un
               quart des émissions de gaz à effet de serre et de la moitié des
               particules liées à la circulation urbaine. Le transport de marchandises
               occupe 30 % de la voirie et contribue à la congestion des villes à hauteur
               de 50 %.

               Le dernier kilomètre est à ce titre considéré comme l’étape logistique la
               plus complexe à gérer, notamment parce qu’elle doit s’intégrer dans
               l’espace de vie des habitants de plus en plus sensibles à la qualité de leur
               environnement. La question de la logistique urbaine est devenue au cours
               des années un enjeu majeur pour l'ensemble des acteurs de la chaîne
               logistique (commerçants, transporteurs, logisticiens, collectivités).

               Cette réalité nécessite de repenser les stratégies logistiques, en
               interrogeant la manière dont on peut réinvestir la logistique dans le
               cœur des villes, en étudiant la façon dont on peut optimiser les flux de
               marchandises dans les agglomérations (acheminement, livraison au
               destinataire final, gestion des flux retours).

               Cela passe par une réflexion de fond sur le foncier logistique (bâtiments
               intelligents et mutables à moindre coût) et la façon dont le centre-ville
               peut redevenir un lieu au service d'une logistique performante
               grâce notamment à une meilleure mutualisation des ressources
               logistiques : plateformes de groupages et de dégroupages, city-hub, hôtels
               logistiques, pooling multi-industriel, importance des points relais
               (marchandises et véhicules) et des "pick up stations", nouvelles zones de
               stationnement (réservation dynamique dédiée aux professionnels via des
               applications smartphone)…

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Ces changements ouvrent également la voie au développement de
               véhicules plus propres (véhicules électriques ou au GNV, cargo-cycles à
               assistance électrique), à l’essor de systèmes de livraison plus mobiles
               (robots rouleurs et drones) dans les centres villes, ainsi qu'à la création de
               nouveaux services de proximité (crowd storage, crowd local delivery)
               fondés sur l’essor de l’économie collaborative.

                      40 millions de Français achètent sur Internet.
                      Les ventes sur Internet, produits et services confondus, ont franchi
                       le cap des 112 milliards d’euros en 2020, grâce à la digitalisation
                       accélérée du commerce de détail, avec une progression globale de
                       8.5 % sur un an.
                      L’e-commerce continue à gagner des parts de marché et atteint
                       13,4 % du commerce de détail en 2020 (9,8 % en 2019).
                      37 % des e-acheteurs abonnés à au moins un service de livraison.
                      Des consommateurs qui souhaitent être livrés au plus près de chez
                       eux :
                       85 % : à domicile
                       68 % en point relais
                       28 % en magasin (click & collect)
                      200 650 sites marchands actifs
                      1 milliard de colis livrés en 2020.
                      5113 drives en 2019 (dont 3720 "click and drive" (le client gare sa
                       voiture sur un quai et un livreur vient lui déposer dans son coffre) et
                       76 drives piétons)
                                                                                                            Sources :
                                                                    Chiffres clés du e-commerce, FEVAD, 2019 et 2020
                                                                                     Bilan du e-commerce 2020, FEVAD
                                                                                          Institut Nielsen, analyses, 2019

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URBY

       Lancé en 2017 par Géopost, une filiale du Groupe La Poste, Urby est un service global de
       logistique urbaine. Déjà présent dans 17 métropoles en France, il repose sur la mutualisation et
       l’optimisation des livraisons de marchandises.

       Le concept d'Urby s'appuie sur deux types de structures : des centres de mutualisation de 2 000
       à 4 000 m2 situés en périphérie des villes, et des établissements de logistique urbaine (ELU) de
       200 à 400 m2 en centre-ville. Les premiers permettent aux transporteurs, messagers,
       expressistes et chargeurs de s'affranchir du premier et dernier kilomètre. Pour ces acteurs, Urby
       collecte et stocke les marchandises, et organise les livraisons en cœur de ville avec des véhicules
       à faibles émissions : voitures électriques, roulants au GNV, vélos cargos... Les ELU offrent quant
       à eux des solutions de stockage de proximité, de préparation de commandes, de ressorts entre
       magasins, de collecte et livraison de produits sur rendez-vous à destination des commerçants,
       artisans et enseignes de distribution.
                                                                                            https://www.urby.frmétiers

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Un projet pionnier de logistique urbaine en Allemagne

       DPD Allemagne déploie une nouvelle forme de logistique urbaine dans la ville de Constance. En
       étroite collaboration avec le conseil municipal, le prestataire de livraison de colis et services
       express à l’international loue un emplacement de stationnement idéalement situé dans l’espace
       public. Les livraisons de colis sont réalisées depuis le site vers le centre-ville de Constance en
       vélo cargo. Une innovation majeure a été ajoutée sous forme de conteneur (aussi appelé caisse
       mobile) qui sert de micro-dépôt local. Un tel micro-dépôt est nécessaire pour les livraisons par
       vélos cargo puisque, contrairement aux vans traditionnels, les vélos peuvent directement être
       garés dans la zone de livraison. La caisse mobile à Constance est donc non seulement un lieu de
       stockage de nuit pour les vélos cargo, mais aussi un point de transit pour les colis. Ceux-ci sont
       livrés au micro-dépôt dans la matinée puis transportés vers leurs destinataires en vélos
       électriques.

       Des projets similaires ont également été lancés à Leipzig et à Berlin.
          https://www.dpd.com/group/fr/2019/07/09/un-projet-pionnier-de-logistique-urbaine-dpd-allemagne-
                                                            utilise-une-caisse-mobile-comme-micro-depot/

                                       Les lieux logistiques, nouvelles versions

       Des nouveaux « lieux » logistiques ont surgi, notamment dans le paysage urbain, avec
       l’émergence de nouveaux formats, qui vont désormais des plates-formes horizontales de plus
       de 100 000 m² à des outils de quelques m², voire quelques cm3, pour les besoins de la
       messagerie, de l’express, du e-commerce. Les espaces logistiques « conventionnels » en milieu
       dense se verticalisent, se mixent à d’autres usages et sont parfois multimodaux.

       Ainsi, les commerces sont devenus des lieux logistiques. Partenaires des réseaux de points relais,
       ils répondent au besoin de connexion rapprochée entre espaces logistiques et individus.
       Demain, ils feront partie des outils logistiques.

       Ship from store, click & collect, consignes magasin, conciergeries, espaces partagés, stocks
       avancés… sont autant de solutions possibles en milieu urbain dense.

       L’arrivée de bourses de locaux en ligne qui proposent des espaces de stockage temporaire et
       partagé montre la voie vers un nouveau système.

       Le domicile du consommateur est également une interface logistique (flux d’information, flux
       physique, boîtes aux lettres intelligentes).

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ColisActiv’ développe la cyclologistique

                                                    Crédit photo ColisActiv’

       Retenu par le ministère de la Transition écologique dans le cadre de l’appel à programme
       Certificats d'économies d'énergie (CEE) de 2019, ColisActiv’ prévoit de verser une prime
       dégressive par livraison sur le dernier kilomètre de colis effectué à pied ou en cyclologistique
       afin de garantir leur compétitivité par rapport aux prestations classiques via des véhicules
       thermiques. Pour l'heure, 4 territoires sont pilotes (Communauté urbaine Grand Reims,
       Communauté urbaine Angers Loire métropole, Établissement public territorial Paris Est Marne
       et Bois, Grenoble Alpes Métropole).
                                                                                            https://colisactiv.city

               B. La transition numérique

               La performance de la logistique se trouvera accrue par la digitalisation et
               l’adoption de nouvelles technologies dans les entreprises. Cette
               évolution numérique se décline à toutes les étapes, depuis les
               fournisseurs jusqu’aux clients en passant par la fabrication, le stockage ou
               le transport dans le but de rendre l’ensemble de la chaîne plus fluide et
               efficiente.

               La mise en place de la robotisation, l'utilisation de véhicules autonomes, de
               drones ou de l'impression 3D dans les entreprises du secteur de la
               logistique est en train de devenir une réalité, et sans doute la partie la plus
               perceptible du changement. Cependant, le présent et le futur sont marqués
               par l'amélioration constante des processus internes de la chaîne
               d'approvisionnement, afin d'optimiser le service et de le rendre plus rapide,
               transparent et économique pour le client final.

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Dans ce sens, différentes analyses sur l'avenir du secteur de la logistique
               mettent en évidence, de manière généralisée, les tendances suivantes :

                      La visibilité de la chaîne d'approvisionnement.
                       Retard dans la préparation des commandes, itinéraires de transports
                       modifiés, indisponibilité du quai de livraison... les acteurs de la Supply
                       Chain sont confrontés au quotidien à des aléas impactant la livraison
                       et donc la satisfaction du client final. Le problème doit pouvoir
                       remonter rapidement au centre opérationnel afin que le donneur
                       d’ordre soit en mesure de gérer au plus vite son impact sur la relation
                       client. De nombreux moyens émergent pour améliorer la gestion
                       des risques dans un univers où les parties prenantes pullulent,
                       comme l’order tracking, les solutions d'échange de données
                       informatisées (EDI), ou des logiciels de gestion de la chaîne logistique.

                      L’automatisation des processus manuels
                       Les entreprises de ce domaine sont conscientes des avantages de
                       l'automatisation de leurs processus internes tels que la
                       génération, l'envoi et l'enregistrement de toute transaction
                       électronique (commandes, avis d'expédition, factures électroniques).

                      L'analyse des données
                       Grâce à l'analyse à grande échelle des données générées
                       quotidiennement dans les opérations logistiques, il est possible de
                       réaliser des rapports qui viennent en appui des prises de décision
                       des entreprises. L’analyse prédictive, la business intelligence, les
                       plateformes collaboratives, le Big Data, l’analyse partagée des
                       données en sont quelques exemples.

                      L'intelligence artificielle (IA)
                       Appliquée aux flux d'informations et de marchandises, l'intelligence
                       artificielle permet d’automatiser et de rationaliser les fonctions
                       d’exploitation, d’améliorer la prévision des stocks, d’automatiser
                       la plupart des fonctions d'enlèvement/ramassage, d'emballage et
                       de stockage… Par exemple, en utilisant l’IA, les robots remplacent
                       progressivement les humains dans les entrepôts pour trouver, suivre
                       et déplacer les stocks.

                      L’internet des objets
                       L’Internet des objets (IoT, Internet of Things en anglais) fait référence
                       non seulement au développement des objets connectés capables
                       de communiquer avec les systèmes d’information, mais
                       également aux différentes stratégies d’entreprise qui s’appuient
                       sur les nouvelles technologies de communication. La plupart des
                       acteurs de la logistique considèrent l’IoT comme le changement
                       majeur des années à venir, avec notamment la connectivité sans fil,
                       les codes-barres et étiquettes RFID (avec lesquelles il devient
                       possible de lire instantanément des milliers d’étiquettes à distance et
                       de façon automatisée) ou les capteurs connectés à internet.

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       La recherche permanente de l’optimisation des flux physiques
                       L’automatisation, la mécanisation, la robotisation de certains
                       processus physiques offrent de nouvelles possibilités, notamment
                       celles de tenir un cadencement des tâches ou d’adopter des
                       postures insoutenables à échelle d’hommes. A terme, la cobotique
                       (robots préparateurs de commandes) ou les véhicules autoguidés
                       permettront également d’optimiser le flux physique en interne, tout
                       comme le machine learning pourra anticiper les quantités futures en
                       production. Afin de réduire les risques d'accidents du travail et de
                       maladies professionnelles sans perdre en productivité, les
                       logisticiens testent des dispositifs qui soulagent et aident les salariés
                       dans leurs gestes quotidiens : exo et ergo squelettes, lunettes à réalité
                       augmentée…

                                                Des entrepôts automatisés
       L’intégration de plusieurs technologies de l’Intelligence Artificielle peut donner naissance à des
       entrepôts automatisés. C’est le cas de la Scapalsace, la centrale d’achat du distributeur Leclerc
       qui dessert l’est de la France. Pour robotiser sa supply chain et s’adapter aux nouveaux formats
       de magasins à livrer, un nouvel entrepôt a été créé en 2014. Comprenant des machines à
       palettiser, des dépalettiseurs, un transtockeur de 310 000 places pour des colis et une surface
       de 34 000 emplacements pour palettes, il a permis de révolutionner les préparations de
       commandes et les livraisons. Le résultat est une fiabilisation des stocks, une meilleure
       planification des volumes et du dimensionnement du transport, couplé à un meilleur
       remplissage des camions, et une réduction des surfaces d’entreposage.

         C.        Les exigences environnementales

               La prise en compte des préoccupations environnementales, la mise en
               place de politiques de développement durable et de transition énergétique,
               ainsi que le coût de l’énergie imposent une nouvelle approche des activités
               logistiques. A ce titre, et pour chacun des maillons de la chaîne logistique,
               la filière fait face à un défi de grande ampleur.

               Les pistes de réflexion sont nombreuses :
                   la réduction du kilométrage à vide,
                   l’amélioration du taux de remplissage des véhicules,
                   la réduction de la consommation de carburant,
                   l’acquisition de véhicules aux normes Euro V et VI,
                   les dispositifs de formation pour la conduite rationnelle et responsable,
                   la réduction des kilomètres parcourus par l’optimisation des tournées,
                   la réduction des emballages et conditionnements transportés,
                   la réduction de l’accidentologie et l’amélioration de la sécurité,
                   l’utilisation de carburants alternatifs,
                   la réduction des nuisances sonores et olfactives,
                   la réduction du gaspillage grâce à la prévision des commandes,
                   le développement du transfert modal,
                   le renouvellement de la flotte.
                   un équipement de haute technologie

Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021         Page 21
       le « waste management » (ou gestion des déchets), levier de
                       performance du conditionnement et vrai gain économique,
                      la logistique inversée (reverse logistics),
                      la mise en place d’une chaîne logistique verte, démarche visant à
                       réduire l'empreinte environnementale d'un produit, et ce, tout au long
                       de son cycle de vie.

                                                  Les nouveaux mobiliers

       Le déploiement des consignes en France est récent. Elles ont plusieurs fonctions (recevoir les
       colis des achats Internet, « stocker » ses achats, son matériel de travail, ses bagages) et sont
       utilisées par les particuliers et les acteurs privés. Dans sa fonction liée au e-commerce, la
       consigne est une alternative à la livraison à domicile. Elle permet de « défragmenter » les
       livraisons en massifiant le flux de colis sur un point unique, tout en limitant les échecs de
       livraison. Idéalement, pour préserver le gain environnemental et économique de cette solution,
       le consommateur doit pouvoir retirer ses commandes sans déplacement en véhicule particulier.
       Elles peuvent se trouver dans une gare, des commerces, un centre commercial ou un bureau de
       poste. Les perspectives quant à leur usage portent aussi sur la multiplication des services
       associés (retours, …), et leur mutualisation.

                           À Strasbourg, Club Déméter et Monoprix expérimentent
                                un dispositif de livraison urbaine responsable

       Le pilote mis en place en 2019 concerne deux magasins de la Grande Île (Monoprix et sa filiale
       Naturalia) et repose sur diverses actions : mutualisation des livraisons pour les deux enseignes,
       à technologie alternative au diesel et réalisée à partir de 6 h du matin grâce à un matériel
       silencieux certifié Piek ; sortie de ces véhicules de la zone avant 8h30 ; livraisons possibles jusqu'à
       11h30 pour les véhicules propres ; mise en place de bonnes pratiques chez les conducteurs ;
       points de vente labellisés Certibruit.

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DHL Express Nice

       L’agence DHL Express de Nice entend être exemplaire en matière de logistique « verte » du
       premier et du dernier kilomètre. Elle représente désormais à elle seule 25% des livraisons «
       propres » réalisées par l’expressiste en France. L’agence niçoise traite les livraisons et
       enlèvements de colis pour 100% de la ville avec des véhicules électriques, soit plus de 1000 colis
       chaque jour. Elle a commencé à livrer le centre-ville en triporteur dès 2013. L’entreprise assure
       intégralement ses livraisons dans la ville de Nice avec des véhicules électriques depuis 2017.

                                « The Box », la boite écologique et connectée qui
                                    veut mettre fin aux cartons d’emballage

       La start-up nantaise LivingPackets a mis au point un colis réutilisable et connecté bardé de
       capteurs, qui permet non seulement de suivre la livraison en temps réel mais aussi de limiter
       l’impact environnemental du e-commerce. « The Box » est une boite fabriquée à partir de
       matériaux recyclables et réutilisable au moins jusqu’à 1000 fois. Avec son format ajustable, ce
       colis réutilisable pourra répondre à la demande de 70 à 80% des colis de moins de 2 kilos. Les
       plus nombreux. A ce jour, la boite a été testée par des entreprises de la grande distribution et
       de la livraison de paquets : Cdiscount, Orange, Chronopost… lesquelles devraient la proposer
       dès cette année, au tarif de 2 €, le coût d’un emballage classique. La jeune pousse a été honorée
       lors des fameux Innovation Awards aux Etats-Unis.
                                                                                            https://livingpackets.com

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D.        Les enjeux humains

               La transformation digitale des métiers dans la logistique est déjà largement
               effectuée. Concrètement, le conducteur livreur travaille avec son
               smartphone pour valider ses livraisons et suivre sa tournée, le préparateur·
               de commandes peut utiliser un système de voice-picking ou pick-to-light.
               L’approvisionneur passe déjà une bonne partie de ses commandes par EDI,
               le gestionnaire de stocks, le planificateur sont souvent aidés par un progiciel
               dédié à leur activité. Le directeur supply chain peut même avoir recours à
               des outils de business intelligence pour éclairer sa prise de décisions.

               Ces innovations technologiques, les évolutions en cours qu’elles soient
               environnementales, réglementaires, économiques ou d’usages, impactent
               profondément le secteur de la logistique. Elles ont eu pour conséquences
               des évolutions importantes dans l’organisation des activités et dans
               les besoins en professionnels, d’un point de vue quantitatif mais
               également qualitatif. Ils font notamment émerger de nouvelles
               compétences clés, de nouveaux métiers et un impératif d’adaptabilité
               proactive au travail.

               Pour les entrepôts de stockage, les opérations physiques nécessitent des
               magasiniers, préparateurs de commandes et des caristes qui doivent
               désormais apprendre à manier des outils et technologies évolutifs. S’y
               ajoutent des fonctions supports traditionnelles : personnel administratif et
               de gestion des commandes, personnel lié à la maintenance (mécanicien
               pour les engins motorisés, électricien, menuisier pour la réparation et le
               recyclage des palettes) et encadrants (chef d’équipes, responsable
               d’entrepôt)… Selon le type de marchandises traitées, d’autres
               compétences peuvent être mobilisées.

               Dès lors que l’entrepôt intervient sur le produit et participe à sa
               transformation, à son assemblage, plus généralement à son adaptation
               physique aux besoins du client, d’autres compétences sont nécessaires. La
               réalisation d’opérations de co-packing (réalisation d’emballages
               promotionnels, fabrication et remplissage de présentoirs en carton pour
               têtes de gondole…) peut ainsi engendrer la présence sur le site d’une
               équipe spécialisée dans le marketing et le graphisme. Si le prestataire se
               voit déléguer les opérations de facturation, il lui faudra bien entendu recruter
               le personnel ad hoc…

               En ce qui concerne le transport, l’essor continu de la logistique urbaine met
               en lumière le métier de chauffeur-livreur ; métier très exigeant mais
               valorisant, le salarié étant souvent la seule personne de l’entreprise à entrer
               en contact direct et à être vu par ses clients. Garant des délais de livraison,
               il parcourt de petites distances et peut selon l’entreprise qui l’emploie
               effectuer toute une série de tâches : de la manutention mais également du
               travail administratif (gestion des stocks, gestion des retours clients,
               encaissement des commandes…) voire du montage. De plus en plus
               entouré de technologies, il n’en demeure pas moins le lien humain de
               l’entreprise qu’il représente.

Observatoire de l’Economie et des Territoires – La logistique en Loir-et-Cher - Juin 2021   Page 24
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