LES CHANTIERS S'ACTIVENT, ÉNERGIES RENOUVELABLES EN MER : RAPPORT #5 - Observatoire des énergies ...
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
ÉNERGIES RENOUVELABLES EN MER : LES CHANTIERS S’ACTIVENT, LES EMPLOIS EN FORTE CROISSANCE ! RAPPORT #5. 2021 www.merenergies.fr
SOMMAIRE 1. ÉDITO............................................................................................................. 4 2. LEXIQUE...................................................................................................... 6 3. C ONTEXTE DE LA FILIÈRE DES ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES EN FRANCE......................................................... 8 4. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS.............................................................. 11 5. S TRUCTURES ET ENTREPRISES FRANÇAISES AU CŒUR DE LA FILIÈRE DES ÉNERGIES DE LA MER........... 18 5.1 Entreprises prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur..................19 5.2 Développeurs-exploitants de parcs commerciaux ou de fermes pilotes........................................................................................................ 37 5.3 Organismes de recherche et/ou de formation impliqués dans les EMR.....44 5.4 Acteurs institutionnels : acteurs publics et collectivités, acteurs locaux de développement économique et gestionnaires de ports............................52 6. LES ÉNERGIES DE LA MER DANS LES RÉGIONS.................... 59 6.1 Hauts-De-France............................................................................................................. 60 6.2 Normandie.......................................................................................................................... 62 6.3 Bretagne.............................................................................................................................. 64 6.4 Pays de la Loire................................................................................................................ 66 6.5 Nouvelle-Aquitaine......................................................................................................... 68 6.6 Occitanie..............................................................................................................................70 6.7 S ud-Provence-Alpes-Côte d’Azur............................................................................72 7. ANNEXE..................................................................................................... 74 Méthodologie employée pour la réalisation de cette étude................................. 75 RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 3
ÉDITO LE CLUSTER MARITIME FRANÇAIS, GRÂCE AU SOUTIEN DES GRANDS ACTEURS INDUSTRIELS DE LA FILIÈRE ET DE L’ADEME, EN PARTENARIAT AVEC LE SER, LE GICAN ET FEE POURSUIT SON ANALYSE DE LA FILIÈRE FRANÇAISE DES ÉNERGIES DE LA MER AVEC CETTE 5e ÉDITION DE L’OBSERVATOIRE. La création de l’Observatoire des énergies de la mer en 2016 avait pour objectif de montrer, année après année, les réalités économiques de la filière, d’apporter la preuve que des milliers d’emplois durables et de qualité seraient créés dans nos régions. 1er OBJECTIF ATTEINT ! LES ACTEURS FRANÇAIS ONT RÉUSSI À CAPTER UNE GRANDE PARTIE DE LA VALEUR ET DES EMPLOIS CRÉÉS PAR LES PROJETS FRANÇAIS Beaucoup d’observateurs craignaient que le retard français dans les EMR se traduise par des créations d’emplois hors de France. Ce n’est pas le cas. La majorité de la valeur et des emplois issus des projets fran- çais sont bien ancrés dans notre pays. Nous devrons faire mieux encore dans les prochaines années en mobilisant le tissu des industries nationales et en recourant plus encore aux services maritimes et au-delà à l’ensemble des entreprises françaises ayant des compétences à proposer. Si les emplois sont si nombreux en France c’est aussi parce que des industriels ont tenu leurs engagements et y ont construit des usines. De plus, n’oublions pas que les entreprises françaises de la filière réalisent aussi un chiffre d’affaires important à l’export. 2020 : UN CHANGEMENT D’ÉCHELLE GRÂCE AUX PREMIERS PARCS FRANÇAIS L’année 2020 marque donc un changement d’échelle pour la filière française qui connait un vrai décollage grâce à la construction du premier parc français à Saint-Nazaire, et au lancement des chantiers de ceux de Fécamp et Saint-Brieuc. Les énergies de la mer contribuent désormais fortement au développement de l’économie bleue. Cette réussite, malgré le contexte de la crise de la Covid, est un encouragement fort pour l’action engagée par la « Coalition pour la transition écoénergétique du maritime », initiée par le Cluster Maritime Français en partenariat avec l’ADEME. La filière a fait la démonstration de sa compétitivité et de solidarité, elle contribue fortement à la réindus- trialisation de la France et à sa souveraineté énergétique. Plus que jamais elle a besoin de visibilité et espère une PPE ambitieuse pour la période 2024-2028. FRÉDÉRIC MONCANY DE SAINT-AIGNAN Président du Cluster Maritime Français RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 5
LES ÉNERGIES DE LA MER, DE QUOI PARLONS-NOUS ? AU-DELÀ DE L'ÉOLIEN, POSÉ ET FLOTTANT, IL Y A BIEN D'AUTRES TECHNOLOGIES L’ÉNERGIE ÉOLIENNE POSÉE L’ÉNERGIE THERMIQUE DES MERS L’éolien en mer posé permet d’exploiter l’énergie L’énergie thermique des mers (ETM) permet d’ex- cinétique du vent disponible en mer. Le vent fait ploiter la différence de température entre les eaux tourner les pales de l’éolienne, un générateur superficielles et les eaux profondes des océans : transforme l’énergie cinétique en énergie électrique. L’éolienne l’énergie est issue de l’échange thermique entre est fixée sur le fond marin jusqu’à une limite technique de profon- l’eau froide et l’eau chaude. Pour que le cycle de deur qui est actuellement de 50 mètres. l’ETM fonctionne, il est nécessaire de disposer d’un différentiel d’au moins 20°C. A noter que la climatisation est aussi une application directe de L’ÉNERGIE ÉOLIENNE FLOTTANTE l’énergie thermique des mers avec le système SWAC (Sea Water L’éolien flottant permet d’exploiter l’énergie Air Cooling). cinétique du vent dans des zones profondes où l’installation d’éoliennes posées sur le fond marin n’est pas réalisable. La différence principale entre les éoliennes en mer flottantes et les éoliennes en mer posées se SOLAIRE PHOTOVOLTAÏQUE situe au niveau du support sur lequel repose l’éolienne. L’éo- FLOTTANT lienne est fixée sur une structure flottante maintenue par les L’énergie solaire photovoltaïque flottant réside lignes d’ancrage reliées au fond marin afin de limiter les mou- dans l’installation de centrales photovoltaïques vements. Différentes technologies de flotteurs existent, per- sur l’eau. Cette technologie présente de nombreux avantages, en mettant une installation à des profondeurs allant de 50 mètres plus de remédier au manque d’espace au sol, et sur les toitures jusqu’à plusieurs centaines de mètres. : en particulier, le milieu marin est une zone qui dispose d’un ensoleillement maximal, et la fraicheur de l’eau permet d’éviter la surchauffe des capteurs. L’ÉNERGIE HYDROLIENNE L’hydrolienne permet d’exploiter l’énergie ciné- tique contenue dans les courants associés au déplacement des masses d’eau qui accompagne L’ÉNERGIE OSMOTIQUE le phénomène de marée (marémoteurs, maréliennes, lagons L’énergie osmotique permet d’exploiter la artificiels). Pour l’énergie des courants fluviaux, seule l’énergie différence de salinité entre l’eau douce et l’eau cinétique du déplacement des masses d’eau est captée. de mer. Les deux natures d’eau étant séparées par une membrane semi-perméable, elle consiste à utiliser une hauteur d’eau ou une pression créée par la migration de molécules L’ÉNERGIE HOULOMOTRICE à travers ladite membrane. La pression d’eau en résultant assure Le houlomoteur permet d’exploiter l’énergie des un débit qui peut alors être turbiné pour produire de l’électricité. vagues et de la houle. Le soleil crée le vent et le vent forme la houle qui, à l’approche des côtes, se transforme en vagues. SITE D’ESSAIS FERME PILOTE PARC COMMERCIAL Un site d’essais est une infrastructure Une ferme pilote est un site qui Un parc commercial est une mutualisée, raccordée au réseau permet de tester plusieurs prototypes infrastructure permettant l’exploitation à d’électricité, destinée aux entreprises qui simultanément. Il permet de valider grande échelle de moyens de production développent des systèmes d’énergies de ou de rectifier leur installation et leur d’électricité (éolien flottant, houlomoteur la mer afin de valider techniquement leurs fonctionnement dans des conditions par exemple). Son modèle économique démonstrateurs dits de « première de semblables à celles d’un futur parc est basé sur les produits de la vente série » à l’échelle réelle, afin de valider ou commercial. Une ferme pilote peut de l’électricité sur le réseau. Un parc de modifier le design et/ou les procédés fonctionner de 2 à 20 ans. commercial peut fonctionner plus de 20 d’installation et d’intervention en mer. Ces ans. tests sont réalisés pendant une période assez courte (quelques mois). RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 7
3. C ONTEXTE DE LA FILIÈRE DES ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES EN FRANCE ©École Centrale Nantes
© Navantia A vec deux nouveaux parcs d’éolien en mer Les avancées décrites ci-dessus se traduisent directement par posé dont la construction a commencé en de l’activité pour les entreprises de la filière. Pour les trois parcs 2020 (Fécamp et Saint-Brieuc), l’année écou- d’éolien posé en construction, les opérations qui se sont tenues lée confirme la bonne dynamique de la filière en 2020 ont principalement concerné des travaux pour le rac- initiée en 2019 avec le début des travaux du cordement ainsi que la fabrication et l’assemblage des futurs premier parc français (Saint-Nazaire). L’année équipements des parcs. Des chantiers et infrastructures de pro- 2021 devrait marquer un tournant pour certains de ces projets duction industrielle temporaires ont ainsi vu le jour (Navantia- avec le début de l’installation des fondations en mer, rapprochant Windar à Brest et Bouygues TP au Havre), notamment pour la un peu plus la filière des premières mises en service. De plus, fabrication des fondations qui accueilleront les éoliennes des 2021 sera également l’année du début des travaux pour le parc de parcs commerciaux. Ces moyens de production viennent s’addi- Courseulles-sur-Mer, dernier des 4 projets attribués au cours du tionner aux infrastructures historiques et pérennes qui sont éga- premier round d’appel d’offres de 2012, à atteindre cette étape. lement mobilisées pour la construction des parcs français (GE Renewable Energy pour les nacelles et Chantiers de l’Atlantique À défaut d’appel d’offres nouveau, deux débats publics prépara- pour les sous-stations électriques). De nouveaux moyens de pro- toires se sont déroulés au cours de l’année 2020 : le premier en duction sont également en cours de construction à l’image de la Normandie visait à identifier une zone pouvant accueillir dans un future usine Siemens Gamesa Renewable Energy de nacelles et premier temps un projet d’1 GW d’éolien posé. Une zone a été de pales (première mondiale), ou seront agrandis comme l’usine identifiée au large du Cotentin et la procédure d’appel d’offres de pales GE Renewable Energy de Cherbourg. pour l’attribution du projet a été enclenchée début 2021. Le second s’est tenu en Bretagne et avait pour objectif la désigna- Ces aménagements ont été possibles grâce à la mobilisation des tion d’un site propice à l’installation d’un parc commercial éolien ports qui ont investis dans l’aménagement de leurs infrastruc- flottant de 250 MW (puis 750 MW) au large des côtes Sud de la tures, à l’image du port de Brest qui a mis en service son polder région. Il s’agira du premier parc commercial à être attribué pour EMR ou le port du Havre qui a aménagé le terrain sur lequel sera cette technologie. Au total, ce sont 1,25 GW de plus qui devraient construite l’usine Siemens Gamesa Renewable Energy. Il en est être attribués d’ici 2022, s’ajoutant aux 3,5 GW déjà en cours de de même pour le port de Port-La Nouvelle qui investit massive- développement, des AO 1,2 et 3. ment afin de devenir un hub logistique pour le déploiement de l’éolien flottant en Méditerranée. Au sujet de l’éolien flottant, la ferme pilote Éoliennes Flottantes du Golfe du Lion a obtenu définitivement et sans recours les Côté innovations technologiques, acteurs académiques et autorisations administratives nécessaires à sa construction. Les entreprises poursuivent leurs synergies et collaborations, à travaux de raccordement pour ce projet devraient commencer l’image de l’entreprise Eolink qui a annoncé l’installation de son à l’automne 2021. Concernant l’hydrolien, les deux conces- prototype d’éolienne flottante de 5 MW sur le site du SEM-REV de sions précédemment attribuées dans le Raz Blanchard ont l’École Centrale Nantes. été respectivement reprises par Normandie Hydroliennes et CMN-HydroQuest. RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 9
Les acteurs de la filière DÉVELOPPEURS-EXPLOITANTS PRESTATAIRES ET FOURNISSEURS Les développeurs-exploitants sont les entreprises qui DE LA CHAÎNE DE VALEUR portent des projets de parcs commerciaux ou de pro- La catégorie des prestataires et fournisseurs de la chaîne jets pilotes mais également des projets de raccordement de valeur regroupe l’ensemble des entreprises délivrant des infrastructures EMR dans le but de les exploiter par la des prestations ou fournissant des équipements dans le suite. Leur rôle consiste à concevoir un projet (caractéris- cadre d’une activité en lien avec les énergies renouvelables tiques techniques, socio-économiques, environnemen- en mer. Leurs activités sont très variées et concernent tales, financières), dans le cadre d’un appel d’offres, et de l’ensemble du cycle de vie d’un projet : du développement le mettre en œuvre jusqu’à sa construction et son exploi- technologique et de la réalisation d’études et mesures en tation, sa maintenance et son démantèlement. Ainsi les amont des projets, en passant par la fabrication et l’as- développeurs-exploitants se chargent d’intégrer au mieux semblage d’éléments jusqu’à la construction en mer, l’ex- le projet au sein du territoire et d’obtenir les autorisations ploitation et la maintenance et le démantèlement. Cette nécessaires à sa réalisation. En tant que maître d’ouvrage, catégorie comprend les activités industrielles et de ser- le développeur-exploitant joue un rôle essentiel dans la vices nécessaires à la réalisation matérielle des projets, y filière puisqu’il est à l’origine des projets et qu’il désigne compris les activités de Recherche et Développement des les prestataires chargés de leur réalisation. acteurs privés. ORGANISMES DE RECHERCHE ACTEURS INSTITUTIONNELS, ET/OU FORMATION ORGANISMES PUBLICS, Les organismes publics (ou semi-publics) de recherche COLLECTIVITÉS, ACTEURS et/ou formation (universités, laboratoires, établissements TERRITORIAUX ET GESTIONNAIRES publics de recherche, centres de formation, etc.) consti- DE PORT tuent un rouage essentiel de la filière. Les travaux de Cette catégorie regroupe une grande diversité d’acteurs recherche permettent d’accompagner le développement puisqu’elle comprend l’ensemble des acteurs qui accom- des différentes technologies (efficacité, compétitivité) et pagnent le développement de la filière et de ses acteurs d’optimiser au mieux leur déploiement en identifiant les industriels et académiques, tant sur le plan national que conditions nécessaires à la définition de zones propices. territorial. Il s’agit des organismes d’Etat, établissements La recherche porte aussi sur les aspects environnemen- publics nationaux et locaux, collectivités territoriales, taux et sociétaux de ces projets. Quant à elles, les activités pôles de compétitivité, agences de développement éco- de formation fournissent les compétences théoriques et nomique, clusters, Chambres de Commerce et d’Industrie techniques nécessaires aux futurs professionnels du sec- ainsi que les ports quels que soient leurs statuts. Leurs teur des énergies renouvelables en mer afin qu’ils puissent activités reflètent cette variété d’acteurs puisqu’ils inter- accomplir la grande diversité des métiers que comptent viennent aussi bien sur l’encadrement, le pilotage et le la filière. développement de la filière à l’échelle nationale que sur la structuration économique du secteur et sa promotion à l’échelle régionale ou locale ainsi que sur son finance- ment. Les gestionnaires de port sont eux aussi essentiels à la filière puisqu’ils mettent à disposition les infrastructures nécessaires à la construction des futurs projets EMR. RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 10
4. SYNTHÈSE DES RÉSULTATS ©EDPR WindFloat Atlantic
LES CHIFFRES CLÉS DE LA FILIÈRE DES ÉNERGIES MARINES RENOUVELABLES FRANÇAISES EN 2020 1,5 Mds € INVESTIS* +222% La barre du milliard d’euros a été largement dépassée, notamment du fait des investissements engagés pour la construction des parcs de Saint-Nazaire, Saint-Brieuc et Fécamp et de leur raccordement. 3,6 Mds€ ont ainsi été investis par les acteurs de la filière depuis 2007. 833 M€ +173% DE CHIFFRE D’AFFAIRES RÉALISÉS Pour la première fois la majorité du chiffre d’affaires des prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur est réalisée grâce au marché domestique (71%). Celui- ci a été multiplié par 10 en deux ans pour s’établir à 568 M€ (+478 M€ sur un an) tandis que l’export est également en hausse (+34 M€). 4 859 ETP +59% Après avoir dépassé pour la première fois les 3 000 emplois en 2019, les créations de postes se sont accélérées au sein de la filière (principalement chez les fournisseurs industriels de la chaîne de valeur) pour approcher un total de près de 5 000 ETP. 3 C’EST LE NOMBRE DE PARCS COMMERCIAUX ET DE LEUR RACCORDEMENT EN CONSTRUCTION EN FRANCE EN 2021 *sommes effectivement dépensées durant l'année 2020
ÉOLIEN EN MER : TOUS LES INDICATEURS SONT AU VERT ! A u cours de l’année 2020, la construction de deux nouveaux parcs éoliens en mer et de leur raccordement a débuté (Saint- Brieuc et Fécamp) et les travaux entamés en 2019 pour celui de Saint-Nazaire se sont poursuivis. Les opérations menées en 2020 pour ces trois projets, qui sont à l’origine d’importants investissements effectivement réalisés cette même année par les porteurs de projet, concernent principalement la fabrication des éléments constitutifs des parcs et de leur raccordement. Une grande partie de l’activité industrielle se déroule en France et génère des retombées pour la filière nationale, se traduisant par une nette hausse de l’emploi et du chiffre d’affaires ce que confirment la hausse du nombre de répondants dans la plupart des régions (de nouvelles entreprises françaises impliquées et des répondants aux profils plus variés, à l’image de la filière) et la hausse de l’investissement dans les moyens de production industrielle. © Bertrand Biger - Chantiers de l'Atlantique Chiffre d’affaires et investissements Emplois K€ Nb. ETP 1 600 000 6 000 1 400 000 5 000 1 200 000 4 000 1 000 000 800 000 3 000 600 000 2 000 400 000 1 000 200 000 0 0 2016 2017 2018 2019 2020 EMPLOIS CA INVESTISSEMENTS Entreprises Acteurs Organismes de Développeurs prestataires et/ou institutionnels recherche et/ou Exploitants fournisseurs de la et gestionnaires TOTAL formation chaîne de valeur de port Nombre d’ETP* 233 576 3 992 58 4 859 *emplois équivalent temps plein (-9%*) (+32%) (+72%) (+22%) (+59%) Chiffre d’affaires 11 660 8 955 806 474 6 448 833 537 2020 (k€) (+21%) (+4 378%) (+174%) (+268%) (+173%) Investissements 4 314 1 228 052 153 481 71 523 1 457 370 2020 (k€) (+60%) (+324%) (+87%) (-3%) (+222%) Répondants 23 20 217 30 290 (=) (-28%) (+33%) (+6%) (-23%) * % d’évolution sur un an RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 13
LA CONSTRUCTION DES TROIS PREMIERS PARCS ÉOLIENS EN MER FRANÇAIS ET DE LEUR RACCORDEMENT À L’ORIGINE D’UN BOOM DES INVESTISSEMENTS La construction d’un parc éolien en mer et de son raccor- INVESTISSEMENTS PAR CATÉGORIE D’ACTEURS dement nécessite des investissements colossaux et cela apparaît clairement dans les chiffres de cette année. En effet, les montants engagés par les développeurs-exploi- K€ 1 500 000 tants dépassent pour la première fois le milliard d’euros (+938 M€ sur un an), témoignant du déploiement effec- 5% tif de l’éolien en mer posé au large des côtes françaises. 1 200 000 Les gestionnaires de port continuent d’adapter leurs infrastructures (avec un niveau d’investissement sem- blable aux deux années précédentes) afin de répondre aux enjeux logistiques induits par le déploiement de l’éolien 900 000 en mer, à l’image du port de Port-La Nouvelle. De plus, 84 % les investissements pour les parcs et leur raccordement ont un effet d’entraînement sur les investissements des 600 000 fournisseurs de la chaîne de valeur qui continuent de se structurer en France. La construction de nouveaux 17 % moyens de production, à l’instar de l’usine de pales et de 300 000 nacelles Siemens Gamesa Renewable Energy au Havre 26 % 65 % et de l’agrandissement des usines de nacelles à Saint- 36 % 35 % 18 % 11 % Nazaire et de pales à Cherbourg de GE Renewable Energy, 0 2018 2019 2020 engendre une augmentation de plus de 87% des investis- sements réalisés par ces acteurs. Concernant les autres technologies les investissements relatifs à l’hydrolien se Entreprises prestataires rganismes de recherche O et/ou fournisseurs de la et formation maintiennent à 5 M€, tandis que ceux dédiés au houlomo- chaîne de valeur Développeurs-exploitants teur et à l’ETM atteignent désormais un niveau similaire. cteurs institutionnels et A gestionnaires de port UNE SPECTACULAIRE HAUSSE DE L’EMPLOI La hausse du nombre d’emplois constatée en 2020 (+1 794 ETP, en mer posés au large des côtes françaises et de leur raccorde- +59%) se concentre principalement dans la catégorie des presta- ment comme en témoigne l’augmentation de 82% des emplois taires et fournisseurs de la chaîne de valeur (+1 669 ETP soit 92% dédiés à cette technologie en un an. L’effet d’entrainement sur de l’augmentation globale) et dans une moindre mesure chez l’emploi des investissements pour les parcs et leur raccorde- les développeurs-exploitants. Comptant près de 4 000 emplois, ment est fort, tandis que l’effet structurel du renforcement de les prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur repré- la chaîne de valeur pérennise les implantations industrielles. Les sentent désormais 82% de l’emploi total de la filière (contre 70% technologies ne faisant pas encore l’objet d’un développement en 2018), témoignant de l’accentuation du caractère industriel commercial génèrent elles aussi de l’emploi : 150 ETP dédiés à de celle-ci au cours des dernières années et de son implantation l’hydrolien et 70 ETP pour le houlomoteur. dans les territoires. Ces chiffres sont directement liés aux activi- tés engendrées par la construction des premiers parcs éoliens UNE FILIÈRE RÉSISTANTE ET SOLIDAIRE FACE À LA CRISE 90% DES ENTREPRISES DÉCLARENT QUE LEUR ACTIVITÉ EMR N’A PAS OU PEU ÉTÉ IMPACTÉE PAR LA CRISE SANI- TAIRE (pas d’impact pour 55% d’entre elles et une légère baisse pour 35%). Certaines entreprises de la filière ont aussi pu démontrer leur solidarité vis-à-vis des secteurs mis en difficulté par la crise sanitaire, notamment l’aéronautique, en accueillant plusieurs dizaines de travailleurs mis à disposition par leur société d’origine. INDICE DE CONFIANCE SUR LA CONJONCTURE ÉCONOMIQUE POUR 2021 : 3,48 sur 5 (+0,34 point en un an) NOMBRE DE CRÉATIONS DE POSTES ENVISAGÉES EN 2021 : +1 500 ETP Les prévisions de créations de postes communiquées par les entreprises répondantes de 2019 se sont révélées justes puisque celles-ci s’élevaient à environ 1 000 ETP et que 987 ETP supplémentaires ont été enregistrés en 2020. Les 1 500 créations de postes envisagées pour 2021 proposent donc une perspective crédible vu le contexte de l’activité générée par la construction des parcs et de leur raccordement et des commandes de projets à l’export. RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 14
Fabrication Développeurs Études et Construction et Exploitation et R&D et assemblage exploitants développement opérations en mer maintenance des composants LE MARCHÉ DOMESTIQUE MOTEUR DE LA CROISSANCE DU CHIFFRE D’AFFAIRES DE LA FILIÈRE, L’EXPORT TOUJOURS PERFORMANT Avec l’émergence d’un marché national significativement créa- moyens de production importants et la construction du parc de teur de valeur, la filière réalise pour la première fois la majorité Saint-Nazaire, lequel se trouvait être le plus avancé en 2020. Tous de son chiffre d’affaires sur le territoire national (plus des 2/3 les domaines d’activité présentent un chiffre d’affaires en hausse contre moins de 10% en 2018). Avec un chiffre d’affaires domes- (notamment les activités de fabrication et d’assemblage (+280 tique de 568 M€ en 2020 (soit une multiplication par 10 en deux M€) et des opérations en mer (+130 M€), témoignant de la mobi- ans), le marché français constitue désormais le débouché natu- lisation des acteurs de la filière dans toute leur diversité pour la rel que la filière attendait, s’ajoutant aux bonnes performances construction des parcs et de leur raccordement. Concernant les traditionnelles à l’export qui témoignent de sa compétitivité. Le autres technologies, le houlomoteur (6 M€) et l’hydrolien (4M €), chiffre d’affaires des prestataires et fournisseurs de la chaîne de sont celles ayant généré le plus de chiffre d’affaires en 2020. valeur est réalisé à 53% en Pays de la Loire, région accueillant des ÉVOLUTION DU CHIFFRE D’AFFAIRES EMR (DOMESTIQUE ET EXPORT) RÉPARTITION DU CHIFFRE D’AFFAIRES PAR SECTEUR D’ACTIVITÉ 1% 3% 3% 7% 4% 10 % 71 % 20% 26% 90 % 31 % 36% 69 % 29 % tudes et mesures pour le É onstruction et opération en mer C 2018 2019 2020 développement de parcs Exploitation et maintenance Recherche et développement Transport et logistique technologique CA EMR export CA EMR domestique Services supports (QHSE, Fabrication avocats, consultants, Assemblage financeurs…) DES RETOMBÉES QUI PROFITENT À L’ENSEMBLE DE LA CHAÎNE DE VALEUR AVEC LA SOUS-TRAITANCE Avec 62% des emplois déclarés et 72% du chiffre d’affaires réalisé, © EDF RE les grandes entreprises constituent des acteurs incontournables pour les énergies renouvelables en mer, disposant des compé- tences pour la fabrication des équipements des parcs et de leur raccordement ainsi que de leur installation. Ces entreprises, dites de ‘Rang 1’, sous-traitent une partie de leur activité à des TPE, PME et ETI, générant de l’activité et diffusant les retombées dans les entreprises de taille inférieure. Ainsi entre 2018 et 2020, les effec- tifs des TPE-PME consacrés aux EMR et leur chiffre d’affaires réalisé dans le secteur ont été multipliés par près de 2 pour atteindre res- pectivement 600 ETP (15% des emplois) et 62 M€ (8% du chiffre d’affaires). Sur cette période, les effectifs et le chiffre d’affaires des ETI ont été multipliés par près de 3 (922 ETP soit 23% des emplois et 160 M€ déclarés en 2020). La poursuite des démarches engagées pour accroître la collaboration entre les ‘Rangs 1’ et les sous-traitants et une meilleure structuration de la filière permet- traient aux plus petites entreprises d’avoir une activité encore plus importante au sein du secteur. L’activité des Clusters régio- naux (Aquitaine Blue Energies, Bretagne Ocean Power, Neopolia, Normandie Maritime, Wind’Occ) vise à concrétiser cette ambition. RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 15
UNE FORTE CROISSANCE DES EMPLOIS QUI BÉNÉFICIE À TOUTES LES RÉGIONS LES CHIFFRES DE NORMANDIE EN FORTE CROISSANCE MAIS LES PAYS DE LA LOIRE RESTENT EN TÊTE HAUTS-DE-FRANCE 201 NORMANDIE ÎLE-DE-FRANCE GRAND-EST BRETAGNE 1090 PAYS DE LA LOIRE 53 441 892 CENTRE-VAL-DE-LOIRE BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ 1612 4 3 NOUVELLE-AQUITAINE AUVERGNE-RHÔNE-ALPES 85 104 SUD PACA OCCITANIE OUTRE-MER 6 157 212 CORSE FERME PILOTE 1 PARC COMMERCIAL SITE D’ESSAIS EN CONSTRUCTION PARC COMMERCIAL NOMBRE D’EMPLOIS ANNONCÉ DIRECTS (ETP) PARC COMMERCIAL RECHERCHE ET USINE ATTRIBUÉ DÉVELOPPEMENT Avec 33% des emplois, les Pays de la Loire restent la première des grands groupes, connaît également une hausse importante région pour cet indicateur, même si sa part relative baisse au pro- (+439 ETP), en lien avec la conception des projets. A noter que fit de la Normandie (22% des emplois, en hausse de 5 points), de d’autres régions profitent de la montée en puissance de la filière, l’Île-de-France (18%, +3 points) et de la Bretagne (9% de l’emploi). à l’image de l’Occitanie (+49 ETP), du Grand Est (+43 ETP), d’Au- La hausse de l’emploi enregistrée cette année est d’autant plus vergne-Rhône-Alpes (+39 ETP), ainsi que de la Nouvelle-Aquitaine visible dans les régions accueillant des projets en construction et/ (+28 ETP) et de Sud-Provence-Alpes-Côte-d’Azur (+21 ETP). ou accueillant des infrastructures industrielles. Ainsi la Normandie est la région présentant la plus forte croissance puisque l’emploi Pour 2021, la poursuite des activités de fabrication et d’assem- y a doublé (+567 ETP, début du chantier de fabrication des fon- blage liées aux projets en construction, le début des opérations dations du parc de Fécamp par Bouygues TP et recrutements à d’installation en mer ainsi que l’entrée en construction du parc de l’usine de pales GE Renewable Energy de Cherbourg), suivie par Courseulles-sur-Mer et de son raccordement ainsi que des fermes les Pays de la Loire (+507 ETP, chantier du parc de Saint-Nazaire, pilotes éoliennes flottantes constituent un potentiel de crois- usines des Chantiers de l’Atlantique et GE Renewable Energy) sance significatif en termes d’emplois et de chiffre d’affaires, pour et la Bretagne (+104 ETP, chantier du parc de Saint-Brieuc par toutes les régions et en premier lieu en Normandie, Bretagne et Navantia-Windar). L’Île-de-France, accueillant les principaux sièges dans les Pays de la Loire. RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 16
LES FAITS MARQUANTS DES AUTRES CATÉGORIES D’ACTEURS ➜ +938 M€ D’INVESTISSEMENT DÉVELOPPEURS EXPLOITANTS Depuis l’entrée en construction du parc de Saint-Nazaire et de son raccordement en 2019, ainsi que celles de Saint-Brieuc et Fécamp en 2020, les investissements réa- lisés par les développeurs connaissent un véritable envol (+1,1 Md depuis 2018, soit une multiplication par 13). Cette dynamique a bénéficié pleinement aux territoires sur lesquels sont implantés les projets : Pays de la Loire, Normandie, Bretagne. 59 LABORATOIRES ➜ 200 DE RECHERCHE ET FORMATION CHERCHEURS ORGANISMES PUBLICS pour le développement des énergies renouvelables en mer, principalement localisés en Bretagne, Île-de-France et Normandie. Des effectifs stables, un chiffre d’affaires multiplié par 2 depuis 2016 et des investissements à hauteur de 4 M€. Cela témoigne de l’implication importante de ces acteurs pour le déve- loppement des technologies, les études nécessaires à leur déploiement ainsi que des nombreuses collaborations exis- tantes avec les entreprises de la filière. +6,5 M€ ET GESTIONNAIRES DE PORT ACTEURS INSTITUTIONNELS ➜ DE CHIFFRE D’AFFAIRES pour les gestionnaires de port (+268% sur un an). Ces infrastructures logis- tiques sont indispensables pour les EMR et mobilisés pour la construction des premiers parcs et de leur raccor- dement (La Rochelle, Nantes, Brest, Le © Ailes Marines Havre). Dans le même temps, les inves- tissements sont stables à plus de 70 M€ (dont 61 M€ sont à mettre au crédit des ports).
5. STRUCTURES ET ENTREPRISES FRANÇAISES AU CŒUR DE LA FILIÈRE DES ÉNERGIES DE LA MER © École Centrale Nantes
5.1 E ntreprises prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur La catégorie des entreprises prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur regroupe l’ensemble des entreprises délivrant des prestations et/ou fournissant des équipements aux acteurs en charge de développer, produire et transporter des énergies renou- velables en mer. Les activités de ces entreprises sont très variées et concernent l’ensemble du cycle de vie d’un projet : du dévelop- pement technologique et de la réalisation d’études et mesures en amont des projets, en passant par la fabrication et l’assemblage d’éléments jusqu’à la construction en mer, l’exploitation, la maintenance et le démantèlement. Cette catégorie comprend les activités industrielles et de services nécessaires à la réalisation matérielle des projets, y compris les activités de Recherche et Développement des acteurs privés. L’Observatoire des énergies de la mer remercie les 217 entreprises prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur qui ont participé à sa cinquième édition. Leur contribution permet de présenter des résultats robustes et de référencer les entreprises de la filière, implantées en France. Les voici : ➡ 8.2 France ➡ ECCS ➡ Kraken subsea solutions ➡ RTSYS ➡ ABYSS CAD ➡ ECOCEAN ➡ LATESYS ➡ S.A.K OFFSHORE ➡ ACTEMIUM ➡ ECOPLAGE ➡ Legendre Construction ➡ SABELLA ➡ ADV PROPULSE ➡ ECR Environnement ➡ LEMER Fonderie ➡ SAIPEM ➡ AFC ➡ EEL ENERGY ➡ LEON GROSSE ➡ SAMT ARMATURES ➡ Agence Maritime Saint-Brieuc ➡ Ekium ➡ LER - Les Energies ➡ SCE ➡ AKROCEAN ➡ EN Moteurs Renouvelables ➡ SEALINK ➡ ALOTECH ➡ ENERGIE DE LA LUNE ➡ LMG Marin France ➡ SEANEO ➡ ALTITUDE 44 ➡ Engie Solutions ➡ Louis Dreyfus Travocean ➡ Seaturns ➡ AMETRA ➡ ENOLIA ➡ MADFLY ➡ SEENEOH ➡ Anciens Etablissement Kraif ➡ eOdyn ➡ MAREPOLIS ➡ SEGULA TECHNOLOGIES ➡ ANTEA GROUP ➡ Eol-C ➡ Maritime Kuhn ➡ SEPFA ➡ Arcadis ➡ EOLINK ➡ MAURIC ➡ Services Voltige ➡ ARTELIA ➡ EUROPE TECHNOLOGIES ➡ Météo-France ➡ SHORETEAM ➡ Avel Marine Concept ➡ EVIAA-MARINE ➡ METEOLIEN ➡ Siemens Gamesa Renewable ➡ AVHS ➡ eXcent Group ➡ MJ2 Technologies S.A.S. Energy ➡ BDM-Conseil ➡ FERRY CAPITAIN ➡ Muehlhan Sarl ➡ SIER ➡ Bertrand Dumas ➡ FMGC ➡ NaRval Solutions ➡ Sinay ➡ Biodiv-Wind ➡ FOREXI SAS ➡ NATURAL POWER ➡ Sirea ➡ BIOTOPE ➡ FOSELEV ➡ NAUREX BEAT SAM ➡ Snef ➡ Blue Shark Power System ➡ Fouré Lagadec ➡ Naval Energies ➡ SNM HEAVY HANDLING ➡ BLUESIGN ➡ Fournie Grospaud Synerys ➡ NAVANTIA ➡ Société nouvelloise de ➡ Bourbon subsea services ➡ GE Renewable Energy ➡ NAVIGAU CONSULTING remorquage ➡ Bouygues Travaux Publics ➡ GECKOSPHERE ➡ Navispec france ➡ Société Savoisienne de Vérins ➡ Brest Expertise Maritime ➡ GEOTEC ➡ NEODYME Hydrauliques ➡ BRL ingénierie ➡ GEPS TECHNO ➡ NEODYME BREIZH ➡ Sofresid Engineering ➡ BUREAU VERITAS ➡ Groupe ADF ➡ NEOTEK ➡ SOLARINBLUE ➡ BW Ideol ➡ Groupe Bouhyer ➡ NERVION OFFSHORE BREST ➡ SPIE Industrie & Tertiaire ➡ C2Strategies ➡ GROUPE CARBOMAN ➡ Nexans ➡ Subsea Tech ➡ Cadden ➡ Groupe MAGI CBR STLI ➡ NOVELTIS ➡ SUEZ - Centre Rivages Pro ➡ CAE Groupe ➡ GROUPE NAVTIS ➡ OCEA Tech ➡ Chantier bretagne sud ➡ HACE SAS ➡ OPT’ALM ➡ TECHNIPFMC ➡ Chantiers de l’Atlantique ➡ HELIBERTE HJS ➡ OTECMI SGS ➡ TERRASOL ➡ Charier ➡ HERPORT ➡ Ouest Protection ➡ TETIS ➡ Cie Maritime CHAMBON ➡ Horizontal Drilling Multi-Services ➡ TGO ➡ CLS (Collecte Localisation International ➡ PIRIOU ➡ THOMSEA Satellite) ➡ HYDROQUEST ➡ PLANITEC ➡ TMP ➡ CMN ➡ IDEA ➡ Ponticelli ➡ UNSEENLABS ➡ CNI ➡ IDREVA ➡ PRESCOM ➡ VALEMO ➡ COMI SERVICE ➡ INGELIANCE TECHNOLOGIES ➡ PRINCIPIA ➡ Vallourec ➡ Consult’Ocean ➡ INNOSEA ➡ Principle Power France ➡ VALOREM ➡ Corrosion France ➡ Interdrones services ➡ ProLarge ➡ VITEO ➡ CRT Morlaix ➡ INTERNATIONAL PEINTURE ➡ PROPONANT ➡ Voith ➡ D-ICE Engineering SAS ➡ PSM ➡ WICS NAVAL ➡ D2m Engineering ➡ ISL ➡ QUASAR CONCEPT ➡ Windar France ➡ DEME ➡ JIFMAR OFFSHORE SERVICES ➡ Quiet-Oceans ➡ Windfan Consulting ➡ DILLINGER France ➡ Jotun France ➡ Richard Marine Consulting ➡ WIPSEA ➡ DORIS Group ➡ KEOPS Automation ➡ ROXTEC ➡ ZELIN RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 19
1. É VOLUTION DES PRINCIPAUX INDICATEURS LA FILIÈRE COMPTE DE PLUS EN PLUS D’ENTREPRISES Pour cette 5e édition, le nombre de répondants pour la catégo- Nombre de Évolution rie des prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur atteint structures par rapport son plus haut niveau depuis le début de l’Observatoire avec 217 2020 à 2019 répondants (+12 par rapport à l’an dernier) dont 70 primo-ré- pondants. La région des Pays de la Loire compte le plus grand Pays de la Loire 54 +20 nombre de répondants et la plus forte dynamique (profitant de l’activité générée par le chantier du parc de Saint-Nazaire et de Île-de-France 38 +3 son raccordement) devant l’Île-de-France (région qui accueille Bretagne 35 -28 de nombreux sièges sociaux) et la Bretagne, région phare de l’économie maritime (la baisse de répondants s’expliquant par Occitanie 22 +2 un effort de démarchage plus important l’an dernier dans le cadre d’une analyse « focus » sur cette région). Sud-Provence-Alpes-Côte d'Azur 18 +6 Nouvelle-Aquitaine 16 +1 ÉVOLUTION DU NOMBRE DE RÉPONDANTS Normandie 13 +2 217 205 Hauts-de-France 8 +1 Auvergne-Rhône-Alpes 7 +4 169 Grand-Est 3 +3 147 138 Centre-Val de Loire 2 -1 Bourgogne-Franche-Comté 1 -1 TOTAL 217 +12 2016 2017 2018 2019 2020 LA DYNAMIQUE DE L’EMPLOI S’AMPLIFIE L’année 2020 marque un changement de dimension pour la filière industrielle des énergies renouvelables en mer avec une hausse de 1 668 ETP sur un an (+71%), faisant suite à l’augmentation déjà significative en 2019 (+854 ETP). La hausse de l’emploi en 2020 ÉVOLUTION DU NOMBRE D'ETP DÉDIÉS AUX EMR au sein de cette catégorie d’acteurs explique 93% de l’augmen- tation totale de l’emploi de la filière, renforçant le caractère indus- 3992 triel de celle-ci. Ainsi les effectifs ont plus que doublé par rapport à 2016 et ceux-ci ont augmenté de plus de 2 500 ETP par rapport au point bas de 2018 (causé par le décalage des projets à cause de la longueur des procédures administratives), qui peut constituer un point de référence avant la construction des premiers parcs com- merciaux d’éolien posé en France. 60% de la hausse constatée sur 2323 un an résulte de l’augmentation des effectifs au sein d’entreprises 2099 ayant répondu en 2019 (soit près de 1 000 ETP en plus au sein de ces entreprises), le reste provenant de nouveaux répondants 1696 1469 (principalement des PME et ETI). La moitié des entreprises répon- dantes de l’an dernier ont vu leurs effectifs augmenter et parmi elles, une vingtaine concentre 93% de la hausse observée en 2020 (principalement des grandes entreprises). Il apparaît que les entreprises concernées par les principales hausses ainsi que les nouveaux répondants qui déclarent des volumes d’emplois impor- tants sont impliquées dans les activités liées à la construction des parcs commerciaux. 2016 2017 2018 2019 2020 RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 20
LE MARCHÉ DOMESTIQUE EST EN 2020 LE MOTEUR DE LA CROISSANCE DE LA FILIÈRE La mobilisation des entreprises françaises pour la construction des parcs commerciaux apparaît clairement . En effet, le chiffre ÉVOLUTION DU CHIFFRE D'AFFAIRES RÉALISÉ d’affaires de la filière a connu en un an une hausse de 512 M€ DANS LES EMR (K€) (+174%, dépassant la barre des 800 M€), dont 478 M€ de hausse pour le seul marché domestique. Le chiffre d’affaires réalisé sur le territoire national a été multiplié par 10 depuis 2018 (année pré- 800 000 568 574 cédant la construction du premier parc français). L’émergence d’un marché domestique significativement créateur de valeur pour les entreprises nationales qui en captent donc une grande 600 000 57 501 partie se traduit par le fait que le chiffre d’affaires domestique (71% du chiffre d’affaires global) est pour la première fois supé- 89 429 493 844 rieur au chiffre d’affaires à l’export (celui-ci était de 90% en 400 000 143 686 400 324 2018) qui est en légère hausse par rapport à 2019. Ceci s’ex- plique par le fait que les entreprises françaises mobilisent leurs 292 088 90 914 moyens de production pour le marché national mais que les 200 000 237 900 203 263 entreprises disposant de ressources pour se positionner sur les marchés à l’étranger sont également compétitives. La moitié des entreprises ayant répondu en 2019 déclare un chiffre d’af- 0 faires en hausse (17% de l’augmentation du chiffre d’affaires est 2016 2017 2018 2019 2020 à mettre au crédit de nouveaux répondants) et 10 entreprises CA EMR export CA EMR national représentent 95% de cette hausse. L’émergence d’un marché domestique important est une bonne nouvelle, notamment pour les petites entreprises qui pourront se faire une expérience avant de se positionner à l’export (un tel schéma est à reproduire rapidement pour l’éolien flottant afin d’avoir des atouts à l’export par la suite). DES INVESTISSEMENTS AU PLUS HAUT POUR PRODUIRE LES ÉQUIPEMENTS DES PARCS COMMERCIAUX ÉVOLUTION DES INVESTISSEMENTS LIÉS AUX EMR (K€) 153481 91849 92068 86412 82037 2016 2017 2018 2019 2020 © RTE Après quatre années de relative stabilité des investissements à et au Havre pour les fondations par exemple). De plus, la visibilité des niveaux élevés (aux alentours de 80 à 90 M€), ceux-ci ont à court et moyen termes dont bénéficient les industriels leur connu une nette hausse de 71 M€ en 2020, soit une multiplica- permet également d’investir dans la construction de nouveaux tion par près d’1,9 en un an, et atteignent leur plus haut niveau moyens industriels, à l’image de Siemens Gamesa Renewable depuis le début de notre enquête. Il faut y voir une relation de Energy et son usine du Havre qui produira des nacelles et des cause à effet avec les investissements réalisés par les déve- pales pour la majorité des parcs déjà attribués en France et dans loppeurs-exploitants pour la construction des parcs commer- l’adaptation ou l’agrandissement des infrastructures existantes ciaux puisque celle-ci implique la fabrication d’équipements (des (GE Renewable Energy à Cherbourg et Saint-Nazaire). fondations par exemple) nécessitant la construction de chan- tiers, temporaires ou pérennes, adaptés à ces activités (à Brest RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 21
Conclusion ➜ L a hausse du nombre d’entreprises répondantes au sein des prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur, la forte hausse des emplois au sein de cette catégorie (qui représente 92% de la hausse de l’em- ploi total de la filière) ainsi que la forte hausse de l’investissement dans les moyens de production montrent la capacité de la filière française à répondre efficacement aux besoins des parcs en construction sur le territoire national. ➜L a France concentre d’ailleurs une grande part des investissements européens de la filière avec deux usines de turbines, deux usines de pales, une usine de sous-stations électriques. Ceci sans que sa compétitivité et donc sa capacité export, dans un marché international en forte croissance, ne soit atteinte, au contraire. Notre étude montre clairement l’effet d’entrainement direct, de l’investissement dans de nouveaux parcs aux moyens de productions et aux emplois dans les territoires. Il y a un effet struc- turant des parcs sur la dynamique industrielle. ➜C e sont d’ailleurs les territoires de ces projets en phase de réalisation qui captent la plus grande part © EDF RE de ces retombées. NOUVEAUX INDICATEURS NOMBRE D’ANNÉES DEPUIS LE DÉBUT DE L’ACTIVITÉ DANS LES EMR : 7 ans en moyenne. Ce chiffre témoigne de l’implication relativement récente des entreprises françaises par rapport à l’Europe du Nord et correspond à la date des premiers appels d’offres en France, témoignant de l’importance d’un marché national pour mobiliser les sociétés intéressées. DIFFICULTÉS DE RECRUTEMENT : 32% des entreprises ont rencontré des difficultés de recrutement. Une offre de formation adaptée et une meilleure visibilité pour les métiers concernés pourraient permettre un recrutement de salariés facilité pour les entreprises dans le cadre de leur développement. De plus, une meil- leure connaissance du tissu économique par les acteurs de la formation est indispensable à l’identification des compétences nécessaires et des débouchés existants. IMPACT COVID 19 : 55% des entreprises ne déclarent aucun impact, 35% une légère baisse d’activité, 9% une forte baisse. 57% des entreprises déclarent un impact similaire de leur activité EMR par rapport à leurs autres activités, 34% un impact moindre de leur activité EMR, 10% un impact plus important. D’après ces chiffres, la filière des énergies renouvelables en mer a été moins impactée que d’autres secteurs indus- triels, démontrant sa solidité face aux aléas. A noter que cet impact diffère selon les activités (l’industrie a dû s’adapter et les activités maritimes ont été fortement compliquées). DIVERSIFICATION : 36% DES ENTREPRISES interrogées déclarent les EMR comme un axe de développe- ment majeur de leur activité, 28% comme un relais de croissance significatif, 12% l’essentiel de l’activité, une diversification mineure ou une activité ponctuelle. Ainsi les EMR représentent une activité significative voire majeure pour 3 entreprises sur 4 parmi nos répondants. PARITÉ : 23% DE FEMMES AU SEIN DES EMPLOYÉS DES PRESTATAIRES ET FOURNISSEURS de la chaîne de valeur (24,6% pour l’ensemble de la filière). On note une baisse de la part des effectifs féminins au sein des prestataires et fournisseurs de la chaîne de valeur (29% en 2018, 25% en 2019) pouvant s’expliquer par une augmentation des métiers à caractère industriel (occupés par des effectifs majoritairement mascu- lins). De plus les formations pourraient s’ouvrir davantage à la population féminine. RAPPORT #5 / JUIN 2021 / OBSERVATOIRE DES ÉNERGIES DE LA MER 22
Vous pouvez aussi lire