LA MOBILITÉ DE PROXIMITÉ - ARE Normandie
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14 DÉCEMBRE 2017 - 18 & 25 JANVIER 2018
LA MOBILITÉ
DE PROXIMITÉ
Édito Pour ce second numéro du Journal des Rencontres, nos équipes ont collaboré avec les élèves des classes de 2de et de 1ère
de l’atelier Science Po du lycée Val de Seine (Grand-Quevilly). Durant ces Rencontres normandes du développement
durable consacrées à la mobilité de proximité, organisées par la Région et l’ARE Normandie, les jeunes reporters, Anaëlle, Louis, Antoine,
Clément, Chloé, Émilie, Clément et Juliette, ont, le 14 décembre 2017, assisté aux ateliers, réalisé des interviews, pris des notes pour rédiger
leurs articles. Un exercice « pas simple » pour ces journalistes d’un jour : « Un vocabulaire parfois très technique que l’on ne comprenait
pas », mais « une journée intéressante ». Selon les mots de Joël Yerpez, grand témoin de cette journée : les jeunes sont « les acteurs du
changement » ! Le mot et le flambeau sont passés : « Prendre conscience que la mobilité est un enjeu important pour notre génération, les
générations futures ! », « Nous devons tout faire pour ne pas répéter les erreurs de nos aînés, même si cela nous semble une tâche difficile ».
À découvrir aussi dans ce journal, les Éduc’Tours des 18 et 25 janvier 2018 dans les régions du Havre et d’Alençon, un rendez-vous pour tous qui,
comme à son habitude, a réuni des collectivités, des professionnels et le monde associatif pour découvrir des pratiques exemplaires
en Normandie.
La rédactionChiffres-clés Penser la mobilité
de demain
Joël Yerpez, directeur de recherche
En France, 1 trajet en voiture à l’Institut Français des Sciences et
sur 4 fait moins de 3 km. En Technologies des Transports, de
agglomération, 40 % des trajets l’Aménagement et des Réseaux (Ifsttar)
effectués en voiture font moins est un chercheur en urbanisme. Grand
témoin de la journée, il nous livre sa
de 3 kilomètres.
Source : Cerema vision sur la mobilité durable.
Comment définir la mobilité durable ? l’accès à ces services. Il faut prendre différents éléments
Joël Yerpez : il existe plusieurs mobilités durables. La en compte pour que la mobilité durable soit adaptée
mobilité durable se définit en fonction de la personne. à tous. Si pour certaines personnes la voiture procure
Cela peut être les modes doux comme le vélo utilisé plus d’autonomie, ce n’est pas le cas pour tous. Il faut
dans les zones urbaines. Cela peut être la voiture si se poser les bonnes questions : quand on parle de
Les transports on considère les personnes vivant dans un lieu isolé… mobilité aujourd’hui, de quoi parle-t-on : de l’espace ou
représentent Les politiques publiques ont pour rôle d’accompagner de la personne ? Il est de notre devoir d’accompagner
28,5 % des ces différentes modalités pour que la mobilité soit la la génération future à penser à ces problématiques de
plus durable possible et s’inscrive dans une démarche mobilité.
émissions de gaz
environnementale. De plus en plus, nous voyons
à effet de serre
l’émergence de plateformes d’autopartage : on utilise Pourquoi travaillez-vous sur les questions de
(GES) en France,
son téléphone pour réserver, mettre sa voiture en ligne, mobilité, quels en sont les enjeux ?
en 2014. Les
la louer… mais tout le monde n’a pas encore aujourd’hui J. Y. : je suis urbaniste de formation et un urbaniste a pour
GES sont
responsables du changement
climatique.
Source : Citepa, juin 2016 Agir pour le changement de mobilité
Sylvie Banoun, coordonnatrice interministérielle
pour le développement de la marche et de
l’usage du vélo, a répondu aux questions de nos
20 % de la population active reporters sur les actions du gouvernement en
est en difficulté de mobilité.
matière de mobilité.
Source : Laboratoire de la mobilité inclusive, étude
2013 On parle de « mobilité de proximité ». Quelle en est transports qui soient moins polluants et plus économes
votre définition ? énergétiquement (autopartage, covoiturage…) ; une
Sylvie Banoun : la mobilité c’est notre capacité à bouger mobilité mieux connectée, plus sûre et qui permette une
et cela va bien au-delà des transports, c’est une liberté plus grande solidarité entre les personnes, en particulier
d’aller et venir, y compris au sens métaphorique ; dans à l’égard des « anciens ».Depuis les années 1970, tout a
le cadre de ma mission interministérielle, je m’intéresse été fait pour faciliter la circulation routière et on a oublié
aux déplacements et non aux modes de transport, c’est- que nos lieux publics, nos villes, accueillent des gens
à-dire que je m’intéresse à l’objet du déplacement et et pas seulement des flux de circulation, des gens qui
non à la façon dont on va d’un endroit à un autre. Quand séjournent dans les lieux publics, qui y discutent, qui
on parle de mobilité de proximité, on a l’objectif de s’y installent pour un commerce ! On augmente et on
faire une course, d’aller à son travail, voir des personnes agrandit les routes en pensant éviter les bouchons et
ou pratiquer un loisir… on ne commence pas par se c’est exactement le contraire qui se passe ; cela crée
Personnes âgées de 18 ans
demander si on va utiliser un mode de transport. Le un appel d’air pour davantage de voitures. Aujourd’hui,
et plus souffrant d’obésité
choix du mode de transport intervient après la décision on fonctionne sur un « logiciel » ancien dans lequel la
en 2012
de déplacement. La mobilité de proximité, c’est avoir sécurité des piétons est un objectif intermédiaire entre
la possibilité de faire la plupart de ces déplacements à la préservation de la fluidité de la circulation automobile
pied ou à vélo parce que les lieux de destination sont à et l’absence de dommages causés à la propriété privée
proximité ; en cela la mobilité de proximité s’inscrit donc comme dans la convention internationale de Vienne sur
dans notre quotidien pour nos déplacements ordinaires la circulation routière.
19,6 % (pas ceux des vacances). Mais j’ai aussi une définition
plus personnelle, qui est plus affective : la mobilité de Quel est l’impact sur l’environnement de la mobilité
proximité est ce qui, dans mon quotidien, me permet de proximité ?
15,6 % d’avoir des relations sociales. S. B. : les trois quarts de nos déplacements de moins
de 5 km se font en voiture, alors que c’est une distance
Quelles sont les actions du gouvernement en matière pertinente, jusqu’à 1 km pour se déplacer à pied, et de
de mobilité de proximité ? 1 à 5 km pour se déplacer à vélo ; c’est dommage et
Source : Diagnostic du plan régional Santé- S.B. : les chantiers du gouvernement ont été cela doit changer ! Imaginez la pollution et le gaspillage
environnement, 2017 travaillés, lors des assises de la mobilité, en d’énergie ! Alors que, dans les centres-villes, on utilise
divers ateliers. Le gouvernement travaille de moins en moins la voiture, on y recourt même pour
à une mobilité qui soit intermodale : des courtes distances dès qu’on est en périphérie.
en utilisant plusieurs moyens de transports (train, bus,
ses pieds…), plus écologique : avec des moyens de Propos recueillis par Anaëlle Kalondji et Chloé Poupinet
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mission d’aménager un territoire. La question de la sécurité des collectivités locales, des lobbyings associatifs d’agir
routière en lien avec le territoire est relayée au second plan. pour réguler le système et l’orienter vers le bien commun. Nouvelle
compétence pour la
Il faut aussi savoir que la sécurité routière bénéficie de Si l’on prend l’exemple du développement de la voiture
peu de financement parce qu’elle est considérée comme électrique, il est essentiel d’avoir des contre-pouvoirs pour
moins importante dans ce contexte. Aujourd’hui, l’enjeu accélérer la tendance de la voiture sans émission de gaz à Région Normandie :
est d’allier des plans de développement d’urbanisations,
de mobilité et de sécurité routière. C’est à la fin de mes
effet de serre et son intégration dans le territoire. Bref, faire
que la voiture électrique soit bénéfique et utilisée pour le
transports routiers
études que je me suis orienté vers la question de la mieux. interurbains
mobilité. Dans les écoles d’ingénieurs, on nous montre
uniquement les aspects techniques or la vie ne s’arrête pas Comment voyez-vous l’évolution de la mobilité durable Depuis le 1er septembre 2017, la Région
qu’à ces aspects techniques : il y a les questions politiques, dans 10 ans ? Normandie est l’autorité organisatrice
sociétales, environnementales… Le développement J. Y. : je pense que l’on va assister à l’expansion et au de l’intégralité de la mobilité
durable allie tous ces aspects et c’est un enjeu majeur développement rapide de la voiture automatique avec les interurbaine, à l’exception de celle
de notre société. Nous sommes encore dans une société corolaires négatifs d’un « parc automobile à deux vitesses » liée au handicap, qui reste organisée
de rentabilité. J’ose espérer que votre génération et les et une perte de technicité à la conduite ; mais dans un avenir par les Départements. Elle coordonne
générations futures, intégreront dans leurs pratiques un plus lointain, quels merveilleux espoirs porte ce projet ! J’ai l’offre publique régionale, ferroviaire et
champ de réflexion plus « humain ». un regard plus optimiste à court terme, je souhaiterais qu’il routière.
y ait l’expansion de l’utilisation des modes de transports
Avez-vous toujours considéré le développement doux. On dit qu’un pessimiste est un optimiste qui n’a pas Un travail est en cours pour bâtir le
durable comme une priorité et pourquoi ? tous les éléments en main donc je compte aussi sur votre futur plan de transport normand, en
J. Y. : quand j’étais adolescent, on ne se posait aucune génération dont vous allez être les acteurs, pour participer repensant la place de chaque mode
question. Le pétrole ne valait rien, tout était aménagé à l’évolution de la mobilité durable. de transport (trains, cars, transports à
en fonction de la voiture : les routes, les rues… Le terme la demande et innovants) pour qu’ils
écologie, je ne l’ai entendu qu’en 1974 lors de l’élection En quoi une journée comme celle-ci peut-elle faire répondent aux besoins des voyageurs
présidentielle. Puis peu à peu, c’est devenu une question évoluer les choses ? et renforcent l’attractivité du territoire.
de société. Pour moi, une sphère intellectuelle prospective J. Y. : la recherche, les échanges qui existent dans les milieux
sur ces questions est fondamentale. Parfois, je me associatifs sont précieux. Vous avez la chance de vivre dans De nouvelles perspectives sont donc
demande comment se fait-il qu’il y ait autant de voitures une région qui favorise ce genre de choses. Pour faire offertes en termes de mise en cohérence
qui circulent et qui mettent la ville en situation de crise ? Je avancer le débat, la volonté politique est fondamentale. globale de l’offre de transport.
me demande si la politique de santé publique concerne La Région Normandie doit être un accompagnateur pour
tout le monde. Hier, c’était la COP21, de nombreuses que ce genre de pratiques et le débat puissent avancer.
choses se sont dites, se sont passées mais malgré tout, Le transport interurbain
aujourd’hui encore, le monde est dirigé par l’argent. Les Propos recueillis par les élèves de seconde et première du normand, c’est :
constructeurs automobiles ne fabriquent pas leurs modèles Lycée Val de Seine
pour les bienfaits de la société car leur valeur première, ce + de 3,6 millions de voyages
sont les bénéfices et c’est normal. C’est le rôle de l’État, par an sur les lignes régulières
routières
La mobilité est numérique + de 148 000 scolaires
transportés par an
Journaliste et consultant spécialisé dans les questions d’innovation technologique et
sociétale, Francis Demoz a répondu aux questions de nos reporters sur le lien entre 55 000 transports
à la demande par an
numérique et mobilité.
Comment concevez-vous l’avenir par rapport à nos Au total, ce sont presque
moyens de transport ? 50 millions de kilomètres
F. D. : je pense que la possession de la voiture doit parcourus chaque année.
laisser la place à l’usage, alors les déplacements en
voiture diminueront. Il faut aussi se poser des questions
utiles : combien de temps je passe dans les transports ? http://www.normandie.fr
Quel est mon temps de trajet ? Il existe différents
moyens de transports adaptés selon nos besoins du
moment (vélo, voiture…). Tous ces moyens peuvent être
Comment définissez-vous la mobilité ? complémentaires. Mais il faut tendre vers des moyens de
Francis Demoz : la mobilité c’est la capacité à se déplacer transports moins gourmands en énergie fossile pour lutter
d’un point A à un point B. C’est aussi la liberté de venir. Il contre le réchauffement climatique. L’idée doit émerger
faut conscientiser les gens : chacun a la possibilité de se dans les grandes villes que la mobilité est associée à des
déplacer. services. Des révolutions sont à venir.
Quel est l’intérêt de travailler sur la mobilité ? Quel est le lien entre les innovations numérique et la
F. D. : la mobilité est un sujet intéressant. Depuis quelques mobilité ?
années, nous sommes dans une sorte de transition F. D. : les Techniques d’Informations et de Communication
numérique. Sur la question de l’environnement, nous (TIC) ont permis le développement de systèmes de
sommes dans une logique de moins polluer. Comment transports intelligents. Il existe de nombreuses applications
faire quand on parle de mobilité ? La mobilité est en pleine pour connaître son itinéraire, pour acheter son billet de
révolution : on parle aujourd’hui d’autopartage, de mobilité train... De nombreuses applications proposent des services
connectée, d’aller vers une mobilité autonome. On peut d’autopartage. Aujourd’hui, la mobilité est numérique.
rêver de différentes manières de mobilité, de transport
comme par exemple le transport de marchandise avec un Propos recueillis par Antoine Brault et Louis Persil
drone au lieu de camions.
3Éduc’Tour Le Havre Bouger moins, bouger mieux,
Plan vélo de la CODAH, grâce au numérique
ça roule pour la voie verte Aujourd’hui, les outils numériques
permettent de travailler de chez
soi avec le risque d’isoler les
usagers. Pour lutter contre cela,
se développent des « tiers-lieux »
destinés à être des espaces réels
ou virtuels de rencontres entre
personnes ou compétences qui ne
se croiseraient pas forcément. Ils
permettent une dynamique chez les
Dans le cadre de son Plan de Déplacements Urbains 2012-
usagers et apportent des espaces
2022, la Communauté de l’agglomération havraise a engagé
de travail plus agréables. Les plus
en 2015 un « Plan Vélo » visant à proposer des alternatives à
grands utilisateurs de ces tiers-lieux
l’utilisation de la voiture individuelle.
sont les commerçants et les artisans. Mais le frein majeur à l’utilisation de ces outils reste la
Fort d’un réseau de près de 110 kilomètres d’aménagements
peur des usagers face aux piratages de leurs données par les outils informatiques.
cyclables déjà existants, l’agglomération souhaite réaliser
La voiture reste un moyen de transport majeur. Des start-ups telles que « BlaBlaCar » facilitent
77 kilomètres supplémentaires à l’horizon 2020. Parmi
le co-voiturage. Selon Jérôme Caudrelier, directeur associé de Casus Belli, la voiture est
les itinéraires exemplaires figure la liaison entre deux pôles
le « living room de demain ». Des outils vocaux permettront bientôt de proposer des
touristiques d’importance, les Jardins suspendus et la plage
services par rapport à notre position comme nous aider à trouver des places de parking,
de Sainte-Adresse. Accessible aux usagers non motorisés,
des stations-services ou de connaître le trafic. L’internet de la voix (reconnaissance vocale) et
la voie verte de plus de 500 mètres a été réalisée après
la simplification de l’accès aux outils numériques, pourraient être les solutions de demain.
concertation avec les riverains. Le revêtement, à base de liant
L’outil commentjyvais.fr calcule un itinéraire en transports en commun n’importe où
végétal, s’harmonise parfaitement avec l’espace naturel tout
en Normandie. Si 33 % des normands est à l’aise avec un smartphone, 25 % n’est pas
en s’adaptant aux contraintes – ruissellement et remontées
connectés régulièrement à un ordinateur ou un téléphone portable. Ces chiffres montrent
racinaires – du site en pente régulière.
bien que les outils numériques ne font pas partie intégrante de notre quotidien. De
Nouveau dans l’agglo : 3 bus électriques sillonnent le
plus, comment faire pour les utiliser lorsque l’on se trouve loin de tous réseaux ?
territoire depuis le début d’année pour répondre aux
exigences de la loi sur la transition énergétique et diminuer
Louis Persil
l’empreinte écologique.
http://www.codah.fr
La Roue libre, au service Insécurité,
des cyclistes et d’un frein à la mobilité durable ?
développement durable
Joël Yerpez, Directeur de
Cette association de promotion de la pratique du vélo en recherche à l’IFSTTAR* présente
ville, soutenue par les collectivités, encourage les habitants un état des lieux des problèmes
de l’agglomération havraise à devenir autonomes - ou d’accidents avec les piétons et les
plutôt « vélonomes » - dans la pratique et l’entretien de leur cyclistes qui restent nombreux,
bicyclette. notamment du fait du
Pour cela, l’association propose des ateliers de réparation et développement de nouveaux
d’auto-réparation, ainsi qu’une vélo-école pour apprendre modes de déplacements urbains
ou se perfectionner (hoverboards, trottinettes…) et des
dans sa pratique objets connectés qui détournent
du vélo en milieu l’attention lors des déplacements.
urbain. Elle collecte Ce problème persiste aussi
aussi de vieux dans les campagnes et, en
vélos auprès de particulier, dans certains secteurs où il existe souvent un décalage entre les infrastructures
particuliers ou en routières existantes très roulantes (4 voies, lignes droites) et la vitesse limite autorisée. Ces
déchèterie. Ils sont infrastructures sont à aménager en adéquation avec les limitations de vitesse. L’insécurité
ensuite soit remis en se traduit également dans les transports en commun comme en témoigne le directeur
état puis revendus d’exploitation de Keolis Caen. Les intervenants présentent ensuite des réponses concrètes
à bas prix, soit démontés afin d’approvisionner le stock de pour améliorer la sureté et les conditions de sécurité : éclairage des abords des gares et
pièces d’occasion. Parmi les 700 adhérents, de nombreux actions de prévention/sensibilisation auprès des jeunes pour la SNCF, présence de caméras
bénévoles viennent épauler les 5 salariés. Un bon moyen de fixes et autoportées par les agents vérificateurs dans les transports en commun pour Keolis,
créer du lien et de favoriser les échanges de savoirs. développement de l’arrêt des bus à la demande ou encore formation à l’usage du vélo dans
Dans le cadre de partenariats, la Roue libre anime aussi des le trafic en ville pour l’association « Avélo ».
ateliers vélos à destination de publics spécifiques - étudiants,
collégiens ou salariés d’entreprises - afin de promouvoir le * Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l’Aménagement et des
développement de la pratique du vélo au quotidien. Réseaux (Ifsttar)
http://la-roue-libre.com Émilie Lenglier et Benjamin Lecointe
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Accompagner le changement Éduc’Tour Le Havre
pour réduire l’usage de la voiture Le Pôle Mobilité du Havre,
construire ensemble la
mobilité de tous
Dans une société qui a évolué autour de la voiture, l’enjeu aujourd’hui est de désacraliser
notre chère coccinelle. Les freins aux changements de pratiques et de comportements
sont nombreux. Cet atelier participatif a permis aux différents participants de soulever
des points importants. « Connaître les freins pour mieux accompagner le changement » Parce que le transport est une condition essentielle à l’insertion
est un défi environnemental pour tous. Pour les usagers, cela relève d’une volonté sociale et professionnelle des publics les plus fragilisés, le Pôle
personnelle. Pour les politiques publiques, il s’agit d’optimiser les investissements et de Mobilité du bassin d’emploi du Havre s’est donné pour objectif
changer de discours face à la place des voitures toutes puissantes dans l’espace commun. de fédérer les acteurs institutionnels, associatifs et privés autour
La contrainte est nécessaire à condition d’une offre alternative à la voiture solo. Elle va de la « mobilité inclusive ». Le Pôle centralise plusieurs services
faire accélérer le changement, faire évoluer les comportements. Mais la contrainte seule sur un même site, au cœur du Havre. Le statut du Pôle est
n’est pas suffisante. Sensibilisation d’un large public, communication, éducation aux une Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC), outil qui a
bonnes pratiques, information et incitation sont des leviers à combiner à la contrainte pour vocation à expérimenter une nouvelle forme de gouvernance
accompagner le changement. et de coopération entre acteurs pour optimiser l’utilisation des
fonds publics et développer des services innovants.
Clément Desmarais Les personnes qui fréquentent le Pôle y sont souvent envoyées
sur prescription d’un référent social. Elles ont besoin de passer
leur permis, prendre les transports en commun, louer un
véhicule ou faire réparer leur voiture... mais à bas prix. Le Pôle
Comment mettre en place répond à ces demandes en mettant à disposition une auto-
école sociale, un service de location et vente de véhicules
le télétravail dans son avec tarification sociale, un garage solidaire où les prix
sont fixés en fonction des revenus du client. Les besoins sont
organisation ? identifiés par un bilan individuel, qui peut être complété par
des ateliers ou des formations pour lever des freins à la mobilité.
Les solutions de mobilité durable et autonome sont mises
Qu’est-ce que le en avant (transports en commun, vélo…). Le Pôle, c’est aussi
télétravail ? C’est travailler une entreprise d’insertion, permettant aux employés un retour
chez soi durant les heures à l’emploi durable.
de travail et non sur son Le soir ou le week-end, la plateforme se transforme en self
lieu de travail. En France garage. Là, les adhérents de l’association havraise des mécanos
en 2012, on pouvait solidaires peuvent venir entretenir leur véhicule, bénéficiant du
déjà compter 12,4 % de matériel du Pôle mobilité et de conseils des bénévoles… plus
télétravailleurs. La mise compétents.
en place est simple car Le succès de la plateforme ne se dément pas. Une antenne a
l’équipement moderne ouvert à Fécamp, et bientôt à Pont-Audemer.
nous le permet et c’est du gagnant-gagnant. Cela doit avant tout être un choix car il faut
de la motivation et de l’organisation. C’est non seulement des économies de budgets http://pole-mobilite.org
pour les entreprises mais aussi pour les salariés qui n’ont plus besoin de voiture, de train
ou de bus pour se rendre sur leur lieu de travail. Pour que cela fonctionne, il faut que les
salariés restent connectés et qu’ils montrent virtuellement leur présence. En général, seuls
un à deux jours de télétravail par semaine sont proposés par les employeurs pour limiter
les risques d’isolement. Il est important que l’employeur et l’employé se mettent d’accord
sur les limites afin de ne pas envahir la vie privée du télétravailleur.
Selon des études, la qualité du travail augmente de 15 % : en effet, cela permet
d’organiser au mieux son temps entre vie privée et vie professionnelle, la concentration
est plus forte. Cela facilite également le travail des personnes en situation de handicap.
On peut également travailler à de plus grandes distances de son domicile. Parmi les
inconvénients, on peut citer le coût des nouvelles technologies, des problèmes d’isolement
et d’intensification du travail.
Louis Persil
5Éduc’Tour Alençon
Tourisme à vélo : une opportunité
Mobijump, la plateforme pour la région Normandie
de mobilité solidaire en pays En France, le tourisme à vélo
d’Alençon représente 2 millions de touristes
par an, pour une consommation
Installée au sein du Centre locale d’environ 100 €/jour/personne
Social Édith Bonnem à (logements, nourriture, visites). On
Alençon, la plateforme l’aura compris, les territoires qui
Mobijump propose offriront un tourisme sans voiture
depuis 2013 un ensemble bénéficieront de retombées
de solutions de mobilité économiques importantes. Et cela,
pour les personnes sans compter sur un autre enjeu tout
rencontrant des difficultés aussi important pour les territoires :
de déplacement. La mobilité est une question cruciale lorsqu’il celui du tourisme de proximité pour
s’agit de se former, de travailler ou d’accéder aux services. Et leurs habitants, qui contribue au
c’est là tout l’enjeu de Mobijump : jouer un rôle d’interface développement local et au maintien en bonne santé des populations ! Et oui, l’activité
unique entre les publics, les structures d’accompagnement physique a un effet très positif sur la santé !
social et professionnel et les acteurs de la mobilité. La La région Normandie dispose de 1 600 km d’itinéraires cyclables dont 700 km de voies
plateforme est ouverte à tous et propose un accueil individualisé, vertes et notamment de 6 itinéraires de notoriété nationale : la véloscénie Paris-le Mont St
ou collectif, avec des formations et des ateliers pour acquérir Michel, l’avenue verte London/Paris, le tour de la Manche, la vélofrancette (Normandie à la
plus d’autonomie (comment lire une carte ou choisir sa voiture Rochelle), les plages du débarquement/Mont St Michel et la Seine à vélo… en projet qui
d’occasion, se repérer dans les aides disponibles…). Une auto- reliera Paris au Havre et Honfleur. Cet itinéraire, qui devrait voir le jour en 2020, s’appuie
école associative forme 36 personnes par an, et 5 véhicules sur l’axe structurant de la Seine, à l’image de ce qui existe pour la Loire. Il irriguera les hauts
sont disponibles à la location. La plateforme offre également un lieux touristiques de la Vallée de la Seine : Paris, Giverny, Honfleur, côte fleurie/Deauville,
espace documentaire avec toutes les informations nécessaires Jumièges, Le Havre.
pour se déplacer (cartes des réseaux de transports en commun,
horaires…). Mobijump projette d’ouvrir une vélo-école. Anne-Sophie de Besses
http://www.mobijump.fr/
Repenser l’espace public pour
Alençon se réinvente
en 31 projets que les enfants y trouvent leur
Pour dynamiser son
place !
territoire, la ville d’Alençon
En donnant la priorité de manière
a entamé un programme
excessive à la circulation motorisée
ambitieux "31, Le Grand
individuelle, les enfants ont été exclus
Projet". 31 projets
de l’espace public. L’aménagement du
sont programmés d’ici
territoire a été pensé sans eux. Tout ceci
2020 pour créer du lien,
a pour conséquence un manque réel de
accentuer la mobilité, développer l'habitat, créer ou rénover les
sécurité : en 1980, on comptait plus de
structures culturelles et sportives. Livré en 2016, l'un des projets
10 000 tués liés à l’insécurité routière.
concerne l’aménagement du parc urbain de la Providence,
Aujourd’hui des progrès ont été faits
rendant accessibles de nouveaux espaces tout en valorisant
mais les aménagements intègrent
le patrimoine historique et naturel, par la mise en regard de la
toujours aussi peu l’enfant. Pourtant la
basilique et de la Sarthe. Face au parc, et reliée par une passerelle
mobilité est un facteur essentiel de leur développement personnel, de leur socialisation,
piétonne, la nouvelle gare d’échanges de bus agrandit le
de leur santé. La mobilité doit être pensée pour tous et par tous. La rue est un lieu
périmètre du centre-ville (la Communauté urbaine d’Alençon a
de rencontre, le premier lien avec les gens. C’est un espace public où tout le monde doit
la compétence des transports urbains). L’aménagement fait une
se sentir à l’aise, petits comme grands. Il faut aussi distinguer la rue de la route. Ce sont
part belle aux déplacements en modes actifs.
deux espaces distincts où la sécurité ne peut pas être pensée de la même façon. Plusieurs
Les quatre axes retenus pour la conception de ce projet ont
actions ont été mises en place dans différentes villes de France pour permettre aux enfants
été :
de se réapproprier la rue. Par exemple, à Paris, la proposition d’envisager des « rues pour
• Proposer un aménagement paysager intégré à plusieurs
enfants » a été faite. À Elbeuf, la MJC, soutenue par la mairie, organise chaque année fin
échelles.
août une « rue aux enfants, rue pour tous ». C’est une rue fermée temporairement à la
• Placer les berges et leurs composantes naturelles au cœur du
circulation motorisée dans laquelle les enfants jouent en toute sécurité. Plusieurs activités
projet.
ont été proposées aux jeunes et aux habitants pour les sensibiliser à la rue comme un
• Réaliser un aménagement paysager qui reprend les
espace pour tous.
fondamentaux historiques et patrimoniaux du site.
De nombreuses ressources pour organiser une « Rue aux enfants, rue pour tous » sont
• Concevoir un espace de qualité, viable et durable.
disponibles sur le site http://bambini.areneidf.org/. Elles sont issues du projet européen
Le Grand Projet, ce sont 6 années de travaux, 96 millions
Bambini dont le principal objectif était d’agir sur l’environnement proche des enfants (jouets,
d’investissement et une mobilisation active des associations
voirie…), dès leur plus jeune âge, pour changer les représentations associées aux modes
et des habitants. Le Grand Projet est plus qu’une ambition
alternatifs à la voiture solo et pour favoriser leur utilisation.
locale, Alençon souhaite développer son attractivité à l’échelle
régionale et nationale.
https://www.ruesauxenfants.com
http://www.alencon.fr
6 Chloé Poupinet14 DÉCEMBRE 2017
18 & 25 JANVIER 2018
Généraliser le 30 km/h pour Éduc’Tour Alençon
des villes et villages attractifs et Autofree61 :
apaisés les véhicules électriques du
La pratique des modes actifs est
Département de l’Orne en
compétitive sur les déplacements autopartage
inférieurs à 5 kilomètres pour le
vélo et inférieurs à 1 kilomètre Sur le parking du Conseil départemental de l’Orne, 12 voitures,
pour la marche. Elle présente parmi la flotte des 70 véhicules électriques réservées aux
de nombreux avantages au agents de la collectivité, sont mises en location aux particuliers
regard des enjeux : changement 24/24h.
climatique, santé publique, cadre
de vie et attractivité des territoires.
La solution pour développer les
modes actifs ? Un apaisement de
la circulation en ville en réduisant
le nombre de véhicules motorisés
et leur vitesse. Le partage de l’espace public entre tous doit être une préoccupation
constante des élus et aménageurs.
Depuis la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte du 18 août 2015, les
maires ont la possibilité de réduire la vitesse de circulation en dessous des limites prévues
par le Code de la route – 50 km/h sur tout ou partie des voies.
Ainsi, de plus en plus de communes françaises instaurent le 30 km/h maximum comme
vitesse de référence et deviennent ville 30, en hiérarchisant leur réseau de voirie : la
limite de vitesse est adaptée à chaque type de voie. Accompagner ces mesures d’une
concertation et communication originale favorise l’appropriation des citoyens et usagers,
qui respectent alors la réglementation.
Pour accompagner cette transition vers des villes plus durables, le Code de la route évolue
depuis plusieurs années pour faciliter le partage de la voirie en faveur des piétons
et des cyclistes. Les zones de circulation apaisées (zones 30, zones de rencontre, aires
piétonnes), chaussées à voie centrale banalisée (chaucidou), voies vertes, double-sens
cyclables obligatoires en zone 30 ou rue à 30 km/h sont autant d’aménagements peu
coûteux à la disposition des collectivités… Ces derniers sont également très utiles pour
assurer une continuité des cheminements piétons et cyclables sur un territoire. Pour chaque
rénovation d’aménagement de voirie, il est important d’intégrer les modes actifs !
Anne-Sophie de Besses L’idée de ce service d’autopartage part de deux constats. D’une
part, le département est très rural, les habitants rencontrent
la problématique des « derniers kilomètres », peu maillés
par les transports en commun et nécessitant l’utilisation d’une
L’importance de l’activité voiture. D’autre part, les véhicules du Conseil départemental
sont sous-utilisés.
physique S’appuyant sur l’expérience de la commune de Tinchebray
Bocage (Orne), le Conseil départemental lance son service
La sédentarité est « l’ennemi » de la santé.
de location Autofree 61 fin avril 2017. Pour mettre le service
De nombreuses études épidémiologiques
en route, la collectivité investit dans des boîtes à clés et des
mettent en avant le lien entre sédentarité et
kits de géolocalisation, et garde en charge la maintenance des
développement des maladies chroniques
voitures.
(diabète, obésité, accidents cardio-vasculaires)
dans nos sociétés occidentales. Pour lutter
Pour l’usager, rien de plus facile. Il loue un véhicule sur une
contre celle-ci, il faut privilégier l’activité
plateforme de réservation Clem.mobi avant de venir le chercher
physique. Un enfant aurait besoin d’au moins
à l’Hôtel du Département. Il lui en coûte 1 € par heure, avec un
1h30 d’activité par jour pour, qu’en devenant
tarif dégressif à partir de la 6e heure.
adulte, il garde ces bonnes habitudes
quotidiennes d’exercice physique. Les
En 7 mois d’utilisation, Autofree61 a compté 280 réservations
activités physiques peuvent être pratiquées
et 2 441 heures louées pour 11 877 kilomètres parcourus.
dans différents lieux : dans une salle de sport,
Le Département ne compte pas en rester là et projette, dès
au domicile, dans la rue... La préservation de
2018, de multiplier l’expérience de l’Hôtel du Département
sa santé passe par une activité physique
sur une dizaine de ses sites. Il souhaite aussi faire évoluer la
régulière. Le choix du mode de déplacement
plateforme Clem.mobi pour permettre, aux communes qui le
doit intégrer aussi ce facteur : en faisant du vélo, en marchant, en prenant les transports
souhaitent, de mettre en place un système d’autopartage de
en commun, on pratique une activité physique, la voiture a contrario est synonyme de
leurs véhicules électriques et de pouvoir profiter du dispositif
sédentarité.
sans payer de frais de gestion supplémentaire.
L’activité physique est bénéfique pour le corps et l’esprit autant que pour
l’environnement.
http://www.orne.fr/autofree61
Anaëlle Kalonji
714 DÉCEMBRE 2017
18 & 25 JANVIER 2018
Quelle politique régionale
en matière de mobilité durable ?
La Région exerce la compétence du transport de voyageurs à travers les
réseaux ferrés (TER et Intercités à partir de 2020) et routiers interurbains depuis le 1er
septembre 2018. Le développement, l’optimisation, l’homogénéisation de ces réseaux
de transports collectifs constituent l’action de mobilité durable la plus importante
financièrement pour la Région.
En pilotant le syndicat mixte Atoumod et en déployant la plateforme multimodale
www.commentjyvais.fr, la Région travaille également au développement de
l’intermodalité entre les différents réseaux de transports collectifs régionaux et urbains,
qui profite au transport public en général. Des réflexions sont engagées par la Région
pour faire évoluer son offre de transport à l’horizon 2020, avec l’arrivée des nouveaux
trains normands reliant Paris et pour rechercher des solutions au désenclavement de
certains territoires ruraux.
La Région mène également une politique en faveur d’une mobilité décarbonée et
à faibles émissions de polluants et de gaz à effet de serre en :
• soutenant financièrement la réalisation de projets innovants ou expérimentaux de
mobilité durable sur le territoire,
• aidant au développement et à l’usage du vélo,
• développant la mobilité hydrogène, la mobilité au GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) et la mobilité électrique. Les projets de stations mixtes à multi-énergies
(électricité, GNV, hydrogène) sont privilégiés, car ces énergies sont complémentaires par leurs usages et applications et non pas concurrentes.
Pour aller plus loin : Contacts utiles :
• Actes, synthèse des ateliers, vidéos, etc. des 2es rencontres • Région Normandie • Direction régionale de
normandes du développement durable Direction Énergies, Environnement et l’environnement, de l’aménagement et
http://www.normandie.fr Développement Durable (Site de Caen) du logement Normandie (DREAL)
http://www.are-normandie.fr Tél : 02 31 06 96 91 - deedd@normandie.fr http://www.normandie.
Articles sur les sites visités pendant les Éduc’Tours, supports de http://www.normandie.fr developpement-durable.gouv.fr
présentation des intervenants, Journal des Rencontres…
• Agence régionale de l’environnement • Annuaire des acteurs normands de la
de Normandie (ARE Normandie) mobilité durable
• Brochure Mobilité durable : agir dans les territoires http://www.are-normandie.fr/
Club écomobilité de Normandie
Éditée par l’Agence régionale de
Agence Régionale de l’Environnement de Normandie
Tél : 02 35 15 78 00 publications/mobilite-durable-annuaire-
Mobilité durable : l’environnement en partenariat avec la
agir dans les territoires info@are-normandie.fr des-acteurs-normands
Région, l’Ademe, le Cerema et un collectif
http://www.are-normandie.fr
d’experts, cette publication de 24 p. propose
• Réseau Mob’In Normandie (mobilité
aux collectivités, aux acteurs de la mobilité et
• Agence de l’environnement et de et insertion)
de l’aménagement, des exemples concrets
la maîtrise de l’énergie – Direction http://mobinnormandie.blogspot.fr
d’actions pour agir et innover dans le domaine
Normandie (ADEME)
de la mobilité durable. Elle est accompagnée
http://www.normandie.ademe.fr • Réseau des acteurs normands du vélo
d’un livret de 40 pages offrant les ressources
animé par l’association Vélisol’ (Maison
utiles et clés nécessaires pour agir.
• Cerema Normandie-Centre du vélo de Caen)
http://www.are-normandie.fr/nouvelle-publication-mobilite-
https://www.cerema.fr associationvelisol@yahoo.fr
durable-agir-dans-les-territoires/
http://voiriepourtous.cerema.fr
Reporters : Antoine Brault, Clément Desmarais, Juliette Ferment, Anaëlle Kalondji, Emilie Lenglier, Louis Persil et Chloé Poupinet
Reportages Éduc’tours : Catherine Larinier, documentaliste ARE Normandie
Photos : ARE Normandie & Globules
Conception et réalisation : Anne-Sophie de Besses, chargée de mission, Mélanie Delannoy, chargée de communication, ARE Normandie
Laurianne Bandia, Sylvie Dufaur, Delphine Ensenat, Laurent Lebiez, Christine Ternat, Globules
Benjamin Lecointe, Nadine Tournaille, Région Normandie
Impression Planète Graphique - 2 000 exemplairesVous pouvez aussi lire