À la prescription de buprénorphine - Traitement de substitution aux opiacés ou opioïdes - SRAE Addictologie

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À la prescription de buprénorphine - Traitement de substitution aux opiacés ou opioïdes - SRAE Addictologie
DOCUMENT
 À DESTINATION
 DES MÉDECINS
 GÉNÉRALISTES
ET PHARMACIENS

                 à la prescription
 DÉPENDANCE
 AUX OPIACÉS
 OU OPIOÏDES     de buprénorphine
                 Traitement de substitution
                 aux opiacés ou opioïdes

                     LES TRAITEMENTS DE SUBSTITUTION DE LA
                     DÉPENDANCE AUX OPIACÉS OU AUX OPIOÏDES
                     SONT EFFICACES ET PERMETTENT D’AMÉLIORER
                     L A Q U A L I T É D E V I E D E S PAT I E N T S
à la prescription de buprénorphine

                             La mise en place d’un traitement par buprénorphine par des médecins
                             généralistes représente 80% des bénéficiaires de ce traitement
                             (OFDT mars 2019). Cela montre la place incontournable de ces médecins
                             dans l’accompagnement des personnes dépendantes aux opiacés ou opioïdes.
                             Ce guide a été élaboré pour les médecins généralistes et pharmaciens,
                             avec l’intention de fournir les informations utiles.

    LISTE
    DES                      Qu’est-ce que
    OPIACÉS
    ET
                             la buprénorphine ?
    OPIOÏDES                 La Buprénorphine Haut Dosage (BHD) est un Médicament
    • Héroïne,              de Substitution aux Opiacés (MSO), que tout médecin
       Morphine,             peut prescrire avec une ordonnance sécurisée.
       Codéine,              La buprénorphine ne doit pas être utilisée dans le traitement
       Opium.
                             des dépendances aux produits non opiacés (cocaïne, cannabis, alcool…)
    • Fentanyl,             car sans effet bénéfique (les risques et les effets secondaires ne sont
       Oxycodone,            pas acceptables). Elle peut être utilisée dans le cas d’une co-addiction incluant
       Tramadol…             un opiacé ou un opioïde (opiacé de synthèse).

                                                              QUAND DÉBUTER
                                                              LE TRAITEMENT ?
                                                              Le traitement par buprénorphine doit
        À QUI PRESCRIRE                                       être débuté quand le patient présente
        LA BUPRÉNORPHINE ?                                    des signes de sevrage aux opiacés :
                                                              le récepteur mu est alors libre, ainsi
        La buprénorphine est indiquée en cas                  l’introduction de la buprénorphine
        de dépendance avérée aux opiacés,                     qui a une activité intrinsèque plus faible
        dans le cadre d’une prise en charge                   ne provoquera pas de sevrage.
        biopsychosociale. Dans cette situation
        c’est le médicament de première ligne.                DÉTERMINER AVEC LE PATIENT
        La dépendance s’exprime par un élément                LE BON DOSAGE
        central : le craving (besoin impérieux de
        consommer, avec une envie intense et                  Le bon dosage permet :
        durable). Il explique l’incapacité à arrêter, la      • La suppression du craving.
        perte de contrôle. S’y ajoutent les signes de         •La suppression des signes de sevrage
        sevrage (score Handelsman) et la tolérance.              pendant 24 heures.
                                                              • L’absence de transfert vers
        Une recherche d’opiacés dans les urines                  un autre comportement addictif.
        est recommandée avant de débuter
                                                              Tant que ces objectifs ne sont pas atteints,
        le traitement et lors du suivi thérapeutique          il faut augmenter les doses, en ne dépassant pas
        du patient. Cet examen peut se faire                  la dose maximale autorisée. Cela suppose de
        en laboratoire.                                       revoir le patient au plus tôt à 24-48 heures.
2
Posologie BHD
Importance de l’individualisation : à titre indicatif, commencer à 2 mg.
Il est possible de démarrer à des doses
plus hautes s’il est prévisible que la dose d’équilibre
soit plus élevée, en raison par exemple                            Ne pas hésiter à prendre
de l’ancienneté de la consommation.                                un avis auprès d’un médecin
À l’inverse, il est possible d’augmenter                           addictologue exerçant en CSAPA
à partir de doses plus basses tous les 2 jours,                    ou en service hospitalier.
s’il est prévisible que la dose sera basse.

En cas de prise de codéine, il est possible de se baser sur des équivalences,
avec des marges d’erreur liées au respect de temps de dissolution de la buprénorphine
et de la métabolisation de la codéine par le patient.

Buprénorphine sublinguale : 150 mg de codéine nécessite entre ½ mg à 1 mg
de buprénorphine sublinguale.
Buprénorphine orodispersible : les bio équivalences sont mal connues.
Toujours avoir un dosage plus faible (entre ½ et ¾ de la forme sublinguale).

     Recommandations :
         • Délivrance quotidienne en début de traitement puis espacer jusqu’à 7 jours.
         • Possibilité de mettre la date de début de la délivrance si elle est postérieure à la date de l’ordonnance.
         • Écrire sur l’ordonnance le rythme de délivrance.
         • Mentionner obligatoirement le nom du pharmacien sur l’ordonnance.
         • Appeler le pharmacien au préalable est préférable.

Voie d’administration
              BUPRÉNORPHINE                                                      BUPRÉNORPHINE
              SUBLINGUALE                                                        ORODISPERSIBLE
                                                                                
Subutex® et génériques, Suboxone (buprénorphine                    Orobupré® : la dissolution complète
+ naloxone) : mettre le comprimé sous la langue                    du comprimé se fait en 15 secondes.
jusqu’à dissolution complète (5 à 10 minutes).                     Ne pas avaler pendant 2 minutes, ne pas boire
Ne pas avaler pendant ce temps, ni boire, ni manger.               ni manger pendant 5 minutes.

        NE
         JAMAIS AVALER LA BUPRÉNORPHINE : LE PASSAGE HÉPATIQUE CATABOLISE
        LA QUASI TOTALITÉ DE LA DOSE.

Mode d’administration
     Prise quotidienne de la BHD.                                  Possibilité de la prendre
                                                                   un jour sur deux.
     Prise en une seule fois.
                                                                   Par exemple : 4 mg par jour peuvent
     Prise à heure fixe.                                           se prendre en 8 mg 1 jour sur 2.
                                                                                                                        3
Interactions médicamenteuses
    Ne pas associer aux                Ne pas               Ne pas associer           Vérifier
    benzodiazépines car risque         associer aux         à d’autres                 l’effet inducteur
    de potentialisation des effets     dépresseurs          morphiniques,              ou inhibiteur
    dépresseurs respiratoires,         centraux.            au naltrexone              sur le CYP 3A4 des
    de survenue très rapide et                              (Révia®), au               traitements associés.
    marquée d’une dépendance                                nalméfène (Sélincro®),
    à cette classe thérapeutique.                           à la méthadone.

    La baisse et l’arrêt
        Un traitement de longue durée (plusieurs années) prévient le risque de rechute.
        L a personne doit aller bien : d’un point de vue addictologique,
         et aussi médico-psychosocial.
        L a décision de baisse du traitement est le résultat d’une négociation
         entre patient/médecin, elle n’est jamais imposée.
         aisse de 10% maximum de la dose tous les 28 jours, ne pas hésiter à faire des paliers
        B
        plus faibles, renouvelables plus facilement.
        Si déstabilisation :
            • Craving aux opiacés (envie irrépressible).
            • Augmentation d’autres consommations (alcool, cannabis, benzodiazépines…).
            • Ne pas baisser, voire parfois remonter (prendre un avis auprès d’un addictologue).

    En cas de difficulté
        Stabilisation difficile.                           • Ne pas hésiter à rapprocher
                                                               les consultations, vérifier les prises
        Déstabilisation dans un 2nd temps.                    (respect du temps de dissolution).
        Co addiction.                                      •Solliciter un avis auprès
                                                               d’un médecin addictologue.
        Co morbidités.                                     • Analyses urinaires possibles.

         i difficultés de gestion du traitement : confier au pharmacien ou à une infirmière
        S
        la délivrance permettant un passage plus fréquent.
        L ’utilisation détournée par voie intraveineuse : se questionner sur le dosage, l’existence
         d’un trouble psychiatrique associé. Face à ce mésusage, proposer les outils de réduction
         des risques, en particulier les filtres toupies, disponibles dans le « Kit expert »
        distribué en CAARUD.
        L ’utilisation détournée par voie nasale (sniff) : c’est le détournement le plus fréquent.
         Utiliser les dispositifs « Roule ta paille » distribués en CAARUD ou en CSAPA.
        L e détournement de la voie d’abord, le non équilibre sous buprénorphine, amène
         à demander un avis spécialisé pour une indication d’un traitement par méthadone.
4
1                                                   ORDONNANCE
                                                                                      TYPE
                                                                    2

                                                                                      MENTIONS
                                                                                     OBLIGATOIRES
                                                     3

                       4

                                                                                         5

                                                                                              7

              ZÉRO
              
              CHIFFRE,
              ZÉRO
              RATURE.                          6

1 Informations
              prescripteur            3 Informations patient              5 Signature du prescripteur
 • Nom et prénom                       • Noms, prénoms, sexe,             • Immédiatement
    du prescripteur.                       date de naissance du patient.       sous la dernière ligne
 • Qualité, titre ou spécialité        • Taille et poids si nécessaire.       de la prescription.
    le cas échéant.
                                       4 Informations prescription        6 Numéro
                                                                                   d’identification
 • N° identification
    (Adeli ou RPPS).                    • Dénomination du médicament        du lot d’ordonnances
 • Adresse professionnelle                ou dénomination commune.          sécurisées
    précisant la mention « France ».       En toutes lettres :
                                            - Nombre d’unités              7 Nombre
                                                                                   de spécialités
 • Coordonnées téléphoniques                                                prescrites
    précédées de « +33 ».                     thérapeutiques de prise.
 • Adresse électronique.                   - Nombre de prises.
 • Nom de l’établissement                  - Dosage.
    ou du service de santé              • Durée du traitement
    et n° FINESS le cas échéant.           ou nombre d’unités
                                           de conditionnement.
2 Date de rédaction                     • Mention de la pharmacie
                                                                                                        5
  de l’ordonnance                          obligatoire.
à la prescription de buprénorphine

    Comparaisons
    entre les formes                              BUPRÉNORPHINE
    de buprénorphine                               SUBLINGUALE

    Nom commercial                        Subutex® et génériques, Suboxone

    Prescripteurs                                   Tout médecin

    Ordonnance                                         Sécurisée

                                              Mention (en toutes lettres,
                                          sans rature) du dosage, du nombre
    Règles de prescription
                                         de comprimés par dosage, du rythme
                                         de délivrance, et nom du pharmacien

    Durée maximale
                                                       28 jours
    de prescription

                                                Délivrance fractionnée
    Fractionnement                        de 7 jours, sauf mention expresse
    et délivrance                        du prescripteur (pour des délivrances
                                             plus courtes ou plus longues)

                                               3 mois à partir de la date
    Validité de l’ordonnance
                                                   de l’ordonnance

    Dosage                               0,4 mg, 1 mg, 2 mg, 4 mg, 6 mg, 8 mg

    Dose journalière
                                                        24 mg
    maximale autorisée

                                           5 à 10 minutes SOUS la langue,
    Dissolution                            ne pas avaler ni boire ni manger
                                                  pendant ce temps

    Remboursement                                        65%

    Aptitude conduite                         Ne pas conduire sans l’avis
    automobile                                d’un professionnel de santé
6
LE CHANGEMENT
                                               DE LA FORME
                                               SUBLINGUALE
                                            À LA FORME ORALE
                                           N’EST PAS AUTORISÉ
                                          POUR LE PHARMACIEN
         BUPRÉNORPHINE
         ORODISPERSIBLE

             Orobupré®

           Tout médecin

              Sécurisée                         L’équivalence
                                             entre les 2 formes
     Mention (en toutes lettres,            est pour le moment
 sans rature) du dosage, du nombre         imprécise. Elle serait
de comprimés par dosage, du rythme            de 1,5 mg à 3 mg
de délivrance, et nom du pharmacien         pour la forme orale,
                                               et de 4 mg pour
              28 jours                     la forme sublinguale.

                                          En cas de changement
       Délivrance fractionnée
                                         d’une forme vers l’autre,
 de 7 jours, sauf mention expresse
                                              il est nécessaire
du prescripteur (pour des délivrances
                                         de refaire une titration :
    plus courtes ou plus longues)
                                             à la baisse en cas
                                          de passage de la forme
      3 mois à partir de la date
                                                 sublinguale
          de l’ordonnance
                                             à la forme orale.
   2 mg, 8 mg, 0,4 mg en projet
                                                   Le potentiel
                                              et les conséquences
               18 mg                          d’un détournement
                                            de voie de l’Orobupré®
     15 secondes SUR la langue,           ne sont pas connus pour
   ne pas avaler pendant 2 minutes,      l’instant. La rapidité de sa
ni boire ni manger pendant 5 minutes    dissolution est un avantage
                                             lors d’une délivrance
                30%                            avec prise devant
                                                le professionnel.
     Ne pas conduire sans l’avis
     d’un professionnel de santé
                                                                        7
Pour tout renseignement complémentaire, merci de contacter
          l’addictologue du CSAPA ou du service hospitalier d’addictologie :

                                                                                                20200100 - Conception et réalisation : Kromi - www.kromi.fr - Mise à jour du document : mars 2020
                                  La SRAE (Structure Régionale d’Appui
        LA SRAE                   et d’Expertise) Addictologie est un dispositif
     ADDICTOLOGIE :               mis en œuvre et financé par l’Agence Régionale
       QU’EST-CE                  de Santé (ARS) des Pays de la Loire. Elle a été
      QUE C’EST ?
                                  créée pour contribuer à la dynamique d’acteurs
                                  en addictologie et leurs partenaires.

          Remerciements           Des informations complémentaires
   pour leur contribution         ainsi qu’un annuaire des professionnels en addictologie
aux membres du Comité             sont disponibles sur le site :
Scientifique et Technique
de la SRAE Addictologie.               srae-addicto-pdl.fr

                                  SRAE ADDICTOLOGIE DES PAYS DE LA LOIRE
                                  2 rue de la Loire - 44200 Nantes

                                  Document réalisé avec le soutien de l’ARS Pays de la Loire.
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