LA SCIENCE, À L'ORIGINE DE LA SCIENCE-FICTION ? - NATACHA VAS-DEYRES, UNIVERSITÉ BORDEAUX MONTAIGNE - CultureSciences ...

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LA SCIENCE, À L'ORIGINE DE LA SCIENCE-FICTION ? - NATACHA VAS-DEYRES, UNIVERSITÉ BORDEAUX MONTAIGNE - CultureSciences ...
LA SCIENCE, À L’ORIGINE DE
     LA SCIENCE-FICTION ?
NATACHA VAS-DEYRES, UNIVERSITÉ BORDEAUX MONTAIGNE
LA SCIENCE, À L'ORIGINE DE LA SCIENCE-FICTION ? - NATACHA VAS-DEYRES, UNIVERSITÉ BORDEAUX MONTAIGNE - CultureSciences ...
La Révolution industrielle et les découvertes scientifiques
du XIXème siècle ont fondé l’anticipation et la science-
fiction. Il faut donc s’interroger sur la démarche créatrice
de la SF, tant littéraire que cinématographique : comment
la science est-elle mise en scène ?

Science et SF sont « deux mondes qui se touchent,
s’inspirent et se dépassent » (Matteo Merzagora)
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1) Les origines du mot « science-fiction » : une histoire littéraire et
éditoriale

2) La SF : une démarche esthétique et poétique

3) La science-fiction précède ou anticipe les découvertes scientifiques :
histoire d’un rapport ambivalent entre science et science-fiction.
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1) LES ORIGINES DU MOT « SCIENCE-FICTION » : UNE
HISTOIRE LITTÉRAIRE ET ÉDITORIALE

Hugo Gernsback, fondateur d’ Amazing Stories :
la science a la première place, pas seulement
comme un prétexte pour raconter une histoire
mais aussi pour extrapoler le futur ou l’ailleurs de
manière plus ou moins réaliste, en étant toujours
positif.
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LA « SCIENTIFICTION », PREMIER ÉTAT DE LA SCIENCE-
FICTION
AMAZING STORIES SOUS L’ÉGIDE DE JULES VERNE
JULES VERNE, PÈRE FONDATEUR DE LA SCIENCE-
FICTION EN FRANCE ?
LES VOYAGES EXTRAORDINAIRES DE JULES VERNE
« Son but, explique Jules
Hetzel l’éditeur de Verne,
est, en effet, de résumer
toutes les connaissances
géographiques,
géologiques, physiques,
astronautiques, amassées
par la science moderne, et
de refaire, sous la forme
attrayante et pittoresque
qui lui [Jules Verne] est
propre, l’histoire de
l’univers ».
MAURICE RENARD, L’ÂGE DU « MERVEILLEUX
SCIENTIFIQUE »

A la fin du XIXème siècle, les dénominations de la science-fiction naissante sont encore floutées par
d’autres catégories de l’imaginaire comme le fantastique. Eugène Zamiatine (auteur d’une des premières
dystopies, Nous autres, en 1920) en 1922 dans un article intitulé « Les contes de fées révolutionnaires de
Wells » assimile le fait merveilleux moderne à du fantastique, à une fantaisie logique :

« Je ne sais pas s’il y a une branche de la science qui soit trop importante pour
trouver son reflet dans les romans fantastiques de Wells […] Presque tous [ses]
contes sont bâtis autour de paradoxes scientifiques brillants et inattendus ; tous
ses mythes sont aussi logiques qu’une équation mathématique. Et c’est pourquoi
nous autres, hommes d’aujourd’hui, hommes sceptiques, nous trouvons cette
fantaisie logique si irrésistible. »
MAURICE RENARD VOULAIT AVANT TOUT EXPÉRIMENTER SI SON LECTEUR
POSSÉDAIT « L’INTELLIGENCE DU PROGRÈS ». POUR DANIÈLE CHAPERON « LE
BUT DE [CETTE] EXPÉRIENCE ROMANESQUE EST DE MODIFIER CETTE
INTELLIGENCE EN DÉPLAÇANT LE POINT DE VUE PORTÉ SUR LA SCIENCE.
2) LA SF, UNE DÉMARCHE ESTHÉTIQUE ET POÉTIQUE

• La SF: une démarche expérimentale du possible…
UNE LITTÉRATURE EXPÉRIMENTALE DU POSSIBLE
UNE LITTÉRATURE HYBRIDE
UNE RHÉTORIQUE DE L’ESTRANGEMENT

                          une littérature expérimentale du possible

•   Pas d’appartenance à un genre propre car la SF est protéifome et/ou hybride
LA SCIENCE-FICTION PROPOSE UN RENOUVELLEMENT INÉDIT DES THÈMES, DES
CONTENUS ET DES MOYENS D’EXPRESSION DE LA LITTÉRATURE.

Chronolyse, Cyborg, Hyperespace, cyberespace,
                 androide….
PARMI LES THÈMES À DOMINANTE SCIENTIFIQUE, LE VOYAGE DANS
L’ESPACE EST CERTAINEMENT LE THÈME LE PLUS ANCIEN ET LE
PLUS POPULAIRE, PUISANT AUX RESSORTS PROFONDS DE
L’HUMAIN
3) LA SCIENCE-FICTION PRÉCÈDE OU ANTICIPE LES
DÉCOUVERTES SCIENTIFIQUES : HISTOIRE D’UN RAPPORT
AMBIVALENT ENTRE SCIENCE ET SCIENCE-FICTION.

réalité le rapport entre science et science-fiction, entre démarche rationne
fiction imaginaire, le rapport est symbiotique : si les sciences nourrissen
 la SF nourrit les sciences.
LA SF ACCOMPAGNE LES SCIENCES

scenseur spatial
                                 L’orbite
 nstantin
                                 géostationnaire
olkovski /Yuri
                                 (Herman Potočnik/«
sutanov/Arthur C
                                 Extra-terrestrial rela
rke Les Fontaines
                                 », Arthur C. Clarke)
paradis, La Toile
 re les mondes de
arles Sheffeld
 79)
LA SCIENCE-FICTION CRÉE CE DONT ELLE A BESOIN:
ELLE N’EST PAS TOUJOURS SCIENTIFIQUEMENT
EXACTE

La « cavourite »
d’H.G Wells VS la
théorie de la            Plausibles ?
relativité d’Einstein
STAR TREK : VISIOPHONIE ET COMMUNICATION
MOBILE… MAIS PAS ENCORE LA TÉLÉPORTATION !
LA SCIENCE-FICTION INTERROGE LA SCIENCE ET DONC LE RÉEL DÉVOILÉ PAR LA
SCIENCE. LE SUJET DE LA SF EST AINSI IMMENSE, TOUJOURS EN ÉVOLUTION ET,
PLUS FONDAMENTALEMENT, DANS LE MÊME SILLAGE QUE LA SCIENCE.

• Isaac Asimov, Greg Egan, Gregory Benford…
Mais le point fort de la SF est de pouvoir penser la technique
dans la société sans les contraintes afférentes. Elle élude tous ce
aspects qui souvent prennent trop de place et empêche de laisse
libre cours à l’imagination.

C’est une sorte de naturalisme du futur, elle pose un déco
expérimental futuriste qui permet de penser et de poser de
vraies questions sociales, politiques et éthiques.
DES EXEMPLES DE « CO-ÉVOLUTION » SCIENCE/SF

• La physique quantique: Hugh
  Everett/Philip K. Dick
• L’Agence Spatiale
  Européenne/ La Maison
  d’ailleurs Yverdon
• Kim Stanley Robinson/
  terraformation de Mars
• Poul Anderson/voyage
  stellaire
CONCLUSION : LA SCIENCE-FICTION N’EST PEUT-ÊTRE QUE
 LA CONTINUATION DE LA SCIENCE AVEC D’AUTRES MOYENS
 (ROLAND LEHOUCQ, ASTROPHYSICIEN ET PRÉSIDENT DES
 UTOPIALES)

 u moyen de la science-fiction, l’humanité peut procéder en imagination à des expérien
p dangereuses pour être réalisées dans les faits. Par le biais de telles expériences
nsée, la science-fiction peut mettre en garde contre des solutions dangereuses et
 mouvoir de meilleures. C’est pourquoi je soutiens que la science-fiction est la plus réali
plus sérieuse, la plus significative, la plus saine et la plus humaine des formes de fict
bliées aujourd’hui. »
bert A. Heinlein Conférence du 8 février 1957, University College de Chicago.
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