LA THÉRAPIE FAMILIALE SYSTÉMIQUE - Florence LE CANN Isabelle VERRIEST Thérapeutes familiales systémiques
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LA THÉRAPIE FAMILIALE SYSTÉMIQUE Florence LE CANN Isabelle VERRIEST Thérapeutes familiales systémiques
QUI SOMMES- NOUS ? - Florence Le Cann Thérapeute familiale et Éducatrice Spécialisée - Isabelle VERRIEST Thérapeute familiale et Psychologue
QU’EST-CE QUE LA THÉRAPIE FAMILIALE SYSTÉMIQUE ? Origines Les bases théoriques des thérapies familiales correspondent aux courants nommés première et deuxième cybernétiques, issus des « théories des systèmes ». D’où leur nom de thérapie familiale systémique et de la communication. Elles se sont d’abord développées en Californie dans les années 1950, puis se sont enrichies des observations et réflexions des écoles européennes dans les années 1980.
PRINCIPE DE - SYSTÈME - Selon cette théorie, la famille est considérée comme un « système », dont les processus d’interaction et de communication peuvent dysfonctionner. Aider le patient qui va mal dans la famille, l’amener à changer, c’est aussi aider les autres membres de la famille à accepter de redéfinir leurs rôles et leurs fonctions. Ces évolutions de chacun sont nécessaires si la famille (« le système familial ») veut dépasser l’état de crise qu’elle traverse pour aller vers un équilibre plus satisfaisant.
Nos réactions physiques, mentales, comportementales sont intimement liées aux autres : « l’important, disait Bateson, MÉTHODE n’est pas qui fait quoi à qui , mais que font-ils ensemble ? ». La thérapie familiale systémique est une technique spécifique de psychothérapie, qui a pour but de favoriser les échanges entre les membres d’une famille. La thérapie doit permettre aux membres d’une famille : v d’évoluer ensemble vers un fonctionnement plus souple, v de dépasser une situation de crise, v d’autoriser l’évolution individuelle de chacun des membres, v de trouver de nouveaux équilibres. Cette évolution tient compte des évènements et de l’histoire de la vie du groupe. Au cours des séances, le dialogue des membres de la famille entre eux et avec le ou les thérapeutes aide à comprendre et résoudre les problèmes ou difficultés rencontrés par la famille.
DÉROULEMENT D’UNE THÉRAPIE FAMILIALE SYSTÉMIQUE Cadre de la thérapie idéale : La thérapie se déroule IDÉALEMENT dans une salle, séparée en deux espaces par une glace sans tain : un espace pour la famille et le thérapeute (ou deux thérapeutes parfois) et l’autre espace pour l’équipe de supervision, également composée de thérapeutes. Les séances peuvent aussi être sont filmées, avec l’accord des participants. L’équipe de supervision peut appeler le thérapeute à tout moment par un interphone. Dans le cas de la cothérapie, l’un mène la séance et l'autre observe et supervise la séance et ce de façon alternative (pas de règles spécifiques).
LE PREMIER ENTRETIEN Le premier entretien est important car il permet : v de se présenter (les thérapeutes) v de présenter le contexte et cadre de la thérapie et de vérifier que tout le monde est d’accord avec cela v de définir un engagement mutuel et des objectifs entre la famille et les thérapeutes.
PERSONNES CONCERNÉES Le nombre de personnes nécessaire pour une thérapie familiale est variable (entretien téléphonique initial important qui permet de le déterminer pour la première séance). La présence des membres de la famille concernés par le problème qui les a amenés à prendre rendez-vous est indispensable pendant les premiers entretiens.
DÉROULEMENT DES SÉANCES La séance dure 1h avec possibilité d’interrompre la séance avant la fin pour un échange entre les thérapeutes (ou avec ceux derrière la glace sans tain). Cela nous permet de partager notre compréhension de la situation et de prendre du recul pour commencer à mieux analyser l’histoire familiale. Nous nous mettons ainsi d’accord sur la composition familiale pour la prochaine séance et sur les éléments de recadrage que nous souhaitons leur faire. Nous pouvons aussi nous mettre d’accord sur des tâches éventuelles à effectuer pour la prochaine séance.
LES AXES D’ANALYSE ET DE TRAVAIL v hypothèses fonctionnelles = Recherche de la fonction du ou des symptômes : Un symptôme peut servir à maintenir une situation en homéostasie, c’est-à-dire une stabilité du couple ou de la famille, comme par exemple l’échec scolaire d’un l’enfant ou tout comportement hors-norme qui peut monopoliser à ce point l’énergie parentale que les parents en oublient leur mésentente. v hypothèses transgénérationnelles = les valeurs transmises, les « codes » spécifiques d’une famille, les modèles (un grand-père très vertueux) et contre-modèles (une tante fautive) , les secrets, les non-dits, les loyautés,… v hypothèses de cycle de vie = certaines étapes de la vie peuvent mettre un ou plusieurs membres de la famille en crise, en remise en question parfois difficiles : naissance des enfants, entrée des enfants dans l’adolescence, départ des enfants, mariage, deuil, retraite, etc… v hypothèses structurelles = place d’un ou plusieurs membres de la famille non adaptée : un enfant parentifié (parent de son parent ou parent de ses frères et sœurs), un enfant à la place du conjoint,…
LES OUTILS UTILISÉES Le systémicien utilise volontiers le langage métaphorique qui surpasse le langage intellectuel dans la compréhension et la résolution d’un problème, dans l’approche des émotions. Chacun privilégie un style propre dans le respect de la personnalité du patient : langage imagé, corporel, pictural, ludique, contes, utilisation d’objets : tous sont des outils thérapeutiques qui passent par le symbole plutôt que par le fait réel parfois difficile à exprimer. Exemples : v L’utilisation du dessin chez l’enfant mais aussi chez les parents v Le Génogramme v Le SAGA v Les sculptures familiales v Le Récit familial v Le Conte systémique…
DURÉE DU TRAITEMENT Les séances ont généralement lieu tous les quinze jours ou tous les mois, mais le nombre de séances de thérapie familiale n’est pas fixé à l’avance. La fin d’une thérapie se décide idéalement d’un commun accord entre la famille et les thérapeutes. Nous le proposons habituellement lorsque l’on constate une amélioration durable des symptômes présents au début, ainsi que des relations familiales.
INDICATION POUR UNE THÉRAPIE FAMILIALE En général, les thérapies familiales sont conseillées dans les situations où l’on constate que des problèmes psychiques ou de comportement, rencontrés par un (ou plusieurs) membre(s) de la famille, ont aussi des conséquences sur d’autres membres de la famille. Dans la littérature scientifique centrée sur l’évaluation des traitements sur des groupes de patients, et limitée à̀ la disparition du symptôme, le travail avec les familles a été́ évalué́ comme bénéfique dans le cas des troubles schizophréniques, des troubles du comportement alimentaire et de la dépendance à l’alcool. Toutefois, il s’élargit à toutes les problématiques pouvant mettre en crise le système familial.
QUI SONT LES THÉRAPEUTES Les thérapeutes familiaux sont des professionnels de santé, médecins psychiatres, psychologues, infirmiers ou travailleurs sociaux. Ils se sont formés à la thérapie familiale systémique, dans des instituts privés. Ils exercent généralement en hôpital, en centre médico- psychologique (CMP) ou en cabinet libéral.
Le rôle du thérapeute familial n’est pas de LE RÔLE DES THÉRAPEUTES recréer une famille « idéale » ou dans des normes pré-définies. Le thérapeute systémicien pratique bien sûr l’empathie, l’écoute active et bienveillante, le non-jugement. Le systémicien ne se prétend pas neutre, il s’implique, il estime faire partie de ce nouveau système particulier créé par la rencontre thérapeute-patient ou thérapeute-couple ou encore thérapeute-famille. De par sa présence il sait qu’il en change des comportements, des façons d’être, de parler, et sait qu’il entre lui-même en résonance particulière avec son ou ses patients : il peut être ému, irrité, impatient, sceptique, troublé, etc… Il ne prétend pas être objectif, il peut même exprimer un conseil ou une suggestion mais garde à l’esprit l’objectif du patient, son autonomie, sa personnalité propre. Son point de vue différent lui permet de recadrer l’histoire qu’on lui raconte, lui donner un angle de vue qui éclairera peut-être autrement le patient et lui donnera des nouvelles clés pour comprendre. C’est cela aussi qui fait toute la richesse d’une cothérapie.
THERAPIE FAMILIALE A LA MAISON BLEUE Le travail en thérapie familiale auprès d'enfants porteurs de TDA/H notamment nécessite quelques aménagements. La prise en compte de la multiplicité des symptômes, l'effet cumulatif de ces derniers sont des éléments à part entière à la thérapie. Celle-ci va porter sur différents axes, l'objectif étant de permettre aux membres de la famille de s'organiser au mieux suite à cette annonce diagnostique. La pause du diagnostic permet de mettre du sens à des comportements qui ont fait irruption dans la vie des gens, qui sont venus bousculer toutes les représentations accompagnant habituellement la venue au monde d'un enfant.
Les parents sont très démunis car les troubles manifestés par leur enfant ont des répercussions au quotidien et viennent modifier le rapport à la parentalité et la notion de famille. La famille se met alors, peu à peu, à fonctionner exclusivement autour de ces troubles. L'activité motrice ou cognitive hyperactive vient solliciter une attention permanente des adultes (comme pour compenser le déficit attentionnel de l'enfant?). Cette attention permanente, les différents troubles peuvent amèner les parents à se sentir démunis et les réponses éducatives peuvent être inadaptées. Le déficit attentionnel, la « différence », sont très inquiétants pour les parents. Comment mon enfant va-t-il grandir? S’insérer socialement? Pourra-t-il faire des études? Les parents sont amenés à devoir inventer et réinventer chaque jour leur parentalité, la relation avec leur enfant La fratrie peut être dans l'incompréhension de cette différence de traitement avec leur frère ou sœur porteur de TDA/H.
NOTRE TRAVAIL Depuis 1 an, nous travaillons beaucoup sur cette parentalité qui n’est pas celle que les familles imaginaient exercer. Au même titre qu’il y a pour chaque parent un deuil de l’enfant imaginaire, les parents que nous accueillons ont, en plus, à faire le deuil de leur parentalité imaginaire. Nous les accompagnons en ce sens dans leurs émotions, leurs inquiétudes, leurs réponses éducatives. Nous permettons aux enfants d’être et d’exister dans leurs familles autrement que sous ce seul prisme de la différence. Nous permettons à l’histoire familiale de continuer à se dérouler, à ce que les liens d’appartenance et de filiation soient une force et une ressource pour chacun des membres de la famille.
Documentaire : Quand les ados se soignent en famille Autour de Rémi, 15 ans et de Florian, 18 ans, deux familles sont engagées dans une thérapie familiale. Dans leur quotidien et en séances à l’hôpital, entre moments d’intimité retrouvés et moments de crise. La thérapie trouve sa place entre secrets de famille, culpabilité, conflits entre générations et attachement. Ces familles en souffrance font l’apprentissage de la ILLUSTRATION liberté et de l’apaisement. Ce documentaire exclusif témoigne à visage découvert d’un processus thérapeutique original et peu connu. réalisation : Tania Goldenberg auteur : Tania Goldenberg / Eric malerbes 70' production : TSVP https://vimeo.com/74015400
SOURCES… http://www.psycom.org
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