Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
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VOLUME 2, NUMÉRO 2 • AUTOMNE 2018 LE MAGAZINE DE LA GRANDE FAMILLE DE L’HGJ Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO… NOUVEAUTÉS À L’HGJ Le nouvel Hôpital de jour en psychiatrie assure la prestation de soins en temps opportun aux patients en crise RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT Utiliser l’intelligence artificielle pour diagnostiquer un cancer ACTION COMMUNAUTAIRE Événements et initiatives inspirants d’un grand impact CONVENTION DE LA POSTE PUBLICATIONS # 0041093507
Chroniques régulières Sommaire VOLUME 2, NUMÉRO 2 - AUTOMNE 2018 VOLUME 2, NUMÉRO 2 - AUTOMNE 2018 P.10 Nouveautés à l’HGJ P.4 Le clinicien-chercheur Le nouvel Hôpital de jour en psychiatrie assure la prestation Le lien entre la recherche médicale de soins en temps opportun aux patients en crise. Durées de séjour à l’Hôpital raccourcies grâce à un processus de congé et la pratique clinique. simplifié. P.20 Donner aux nourrissons fragiles P.12 Nouvelles la chance de toute une vie Un nouveau leadership revitalise L’espoir, c’est la vie. Prix de carrière exemplaire pour deux chefs de file. Un ancien bébé prématuré de l’HGJ en voie de devenir médecin. P.13 Expérience patient Service de télé gratuit pour les patients en hémodialyse, en P.31 Rencontre avec Bram Freedman oncologie et aux soins palliatifs. Le nouveau président et chef de la direction P.14 Initiatives en cours de la Fondation de l’HGJ à la recherche de Ouverture prochaine d’un nouveau centre de la petite enfance nouvelles opportunités. du CIUSSS à l’HGJ. P.14 Le saviez-vous? Petit guide sur certaines coutumes et traditions juives à l’HGJ. CONTACTEZ NOUS Quand la physique quantique rencontre le mysticisme juif. Nous voulons connaître votre opinion. Dites-nous ce que vous pensez du magazine et P.16 Recherche et développement indiquez-nous les sujets que vous aimeriez voir Un don de 10 M$ consolide l’engagement de McGill à l’égard traiter dans nos prochains numéros. de la recherche sur le cerveau. Utiliser l’intelligence artificielle pour diagnostiquer un cancer. La quête de sens chez les patients en stade avancé de cancer. Par la poste : Au cœur de l’HGJ P.19 Initiatives vitales 3755, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, A-100 Le Programme de nutrition et réadaptation en oncologie Montréal (Québec) H3T 1E2 de McGill. P.21 Action communautaire Par téléphone : 514-340-8222, poste 26753 Événements et initiatives inspirants d’un grand impact. Par courriel : pfischer@jgh.mcgill.ca P.32 Dévouement exemplaire PUBLICITÉ Gabrielle Rosberger : toujours disponible pour les patients et Si vous êtes intéressé à promouvoir vos produits et leur famille. services auprès de milliers de sympathisants, pa- P.33 Merci ! tients, visiteurs et professionnels de la santé de l’HGJ Nous vous sommes reconnaissants de votre engagement tout en faisant valoir votre engagement envers la et de votre soutien indéfectibles. santé et le bien-être de notre collectivité, veuillez vous adresser à Pascal Fischer, au 514-340-8222, P.35 Calendrier des événements poste 26753, ou pfischer@jgh.mcgill.ca.. Liste complète des événements à venir, à l’intérieur et hors de l’HGJ. Rédacteur : Convention de la poste-publications Pascal Fischer # 0041093507 Collaborateurs : Publié par : Tod Hoffman Retourner toute correspondance Hena Kon Foundation Fondation ne pouvant être livrée au Canada à : Henry Mietkiewicz fondationhgj.org Fondation de l’Hôpital général juif Mindy Salomon 3755, chemin de la Côte-Ste-Catherine, A-107, Montréal, Québec H3T 1E2 Collaboratrice spéciale : En collaboration avec : Tél. : 514-340-8251 Cristina Sanza Graphisme : L’HGJ est un hôpital d’enseignement Marie-Claude Meilleur de l’Université Traduction : jgh.ca jgh.ca/Auxiliaires François Aubé Marie-Josée Lavoie Louise Trépanier L’HGJ est un établissement membre du Impression : TLC Global Impressions ladydavis.ca lespoircestlavie.ca Photographie : Services audio-visuels de l’HGJ AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca 3
Le clinicien-chercheur Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique déclaré le Dr Roderick McInnes, directeur de l’Institut Lady Davis et lui-même un clinicien-chercheur. Éminent généticien, le Dr McInnes est renommé pour ses décou- vertes liées à la génétique des maladies de la rétine et des trou- bles d’apprentissage. « Nos cliniciens et chercheurs travaillent dans un milieu rapproché et en étroite collaboration pour prodiguer les meilleurs soins les plus novateurs. » Dans les pages suivantes, vous rencontrerez quelques-uns des cliniciens-chercheurs de l’HGJ et découvrirez leur spécialité et ce qui les inspire à se dépasser constamment pour offrir les meilleurs soins possibles à tous. Dr Rod McInnes Dr Mark Eisenberg DR HAIM ABENHAIM La science médicale est en constante évolution grâce à la Le Dr Haim Abenhaim est recherche et les soins de santé ne cessent de s’améliorer gynécologue-obstétricien et spé- lorsque la recherche passe du laboratoire à la clinique. cialiste en médecine fœto-ma- ternelle. Ses domaines d’intérêt « Les cliniciens-chercheurs comblent le fossé entre la recherche et en recherche comprennent les la pratique clinique en identifiant de nouvelles questions d’im- taux de césarienne, les naissances portance clinique au chevet du patient qui inspirent et éclairent prématurées et les maladies rares leurs recherches », a déclaré le Dr Mark Eisenberg, directeur du associées à la grossesse. Groupe de recherche sur les services de santé cardiovasculaire de l’Hôpital général juif, chercheur chevronné au Centre d’épidé- « J’aime vraiment être clinicien et miologie clinique et directeur du programme de doctorat en être en contact tous les jours avec médecine et de doctorat en recherche médicale de l’Université des patients et, en même temps, McGill. « Nos cliniciens-chercheurs ont fortement contribué à j’adore les défis intellectuels asso- l’innovation dans le domaine des soins de santé au Canada et à ciés à la recherche. En clinique, l’étranger. » je dois toujours composer avec des situations nouvelles pour La recherche est la raison pour laquelle les patients atteints de lesquelles nous voulons obtenir de meilleurs résultats et la re- cancer vivent plus longtemps aujourd’hui qu’auparavant; le SIDA cherche nous permet d’atteindre cet objectif. Je suis privilégié est passé d’une maladie mortelle à une maladie chronique que l’on d’être en mesure de poursuivre ces deux aspects de la médecine, peut traiter et, selon Statistique Canada, l’espérance de vie à la nais- car j’ai un intérêt équivalent envers les soins aux patients et la sance a augmenté pour passer de cinquante-sept ans en 1921 à près science. de quatre-vingt-deux ans en 2011. « Je m’occupe principalement de grossesses à haut risque. Quand Les cliniciens-chercheurs jouent un rôle essentiel dans nous rencontrons un problème dans notre pratique clinique, l’avancement de la médecine. Ceux-ci ont une formation sup- cela nous incite à poser des questions. Par exemple, nous savons plémentaire pour effectuer des recherches fondamentales et qu’environ 10% des femmes accoucheront prématurément, mais translationnelles, ainsi que des essais cliniques et des études épidé- dans la plupart des cas nous ne savons pas pourquoi. Pour répon- miologiques. L’Hôpital général juif, par l’entremise de l’Institut dre à cette question, nous menons un vaste essai multicentrique Lady Davis, est doté d’une brochette exceptionnelle de cliniciens- visant à réduire les fausses couches et les naissances prématurées chercheurs qui soignent des patients tout en cherchant des solu- chez les femmes à faible risque — une étude pour laquelle nous tions à certains des problèmes les plus épineux qu’ils rencontrent avons reçu plus d’un million de dollars des Instituts de recherche dans le but d’améliorer les résultats et la qualité de vie. en santé du Canada. « Dans un hôpital comme l’Hôpital général juif, les patients « À l’HGJ, nous avons une équipe exceptionnelle, tant dans ont la possibilité de participer à des essais cliniques le domaine de la recherche que de la clinique, qui possède portant sur les traitements les plus prometteurs — un avantage différentes compétences. J’ai la chance de travailler avec quelques- important d’être soigné dans un hôpital de recherche », a uns des mentors de recherche que j’ai eus lorsque j’étais étudiant 4 AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
en médecine à l’Université McGill et avec des collaborateurs de l’ILD que je peux consulter pour des questions qui permettent DRE LYSANNE CAMPEAU de préciser les idées de recherche. Cela m’a permis d’amasser plus de deux millions de dollars en tant que chercheur principal et plus de 30 millions de dollars dans des collaborations de re- cherche visant à appuyer la recherche dans le domaine de la gynécologie-obstétrique et de la santé des femmes. De même, j’ai eu le privilège de superviser des étudiants et des résidents en mé- decine, des boursiers et des étudiants aux cycles supérieurs dans le cadre de projets de recherche alors qu’ils entamaient leur carrière. DR JONATHAN AFILALO Le Dr Jonathan Afilalo est un cardiologue spécialisé dans la prestation de soins aux per- La Dre Lysanne Campeau, urologue diplômée de l’Université sonnes âgées atteintes d’une McGill, est également titulaire d’un doctorat en pharmacolo- maladie cardiaque. Ses re- gie et en physiologie du Wake Forest Institute for Regenerative cherches portent sur l’élabora- Medicine en Caroline du Nord. Dans l’exercice de sa pratique tion et la mise en œuvre d’outils clinique, la Dre Campeau se spécialise en médecine pelvienne de mesure exacte de la fragilité chez la femme, en incontinence et en chirurgie reconstructive dans le but d’améliorer les ré- urogénitale. Dans son laboratoire de recherche, elle étudie la sultats chez les patients à risque physiologie et la pharmacologie des voies urinaires inférieures élevé nécessitant une chirurgie et les mécanismes sous-jacents de la dysfonction mictionnelle. cardiaque ou des interventions utilisant un transcathéter. « Durant mes études en médecine, rapporte la Dre Campeau, j’ai très tôt manifesté de l’intérêt pour les chirurgies abdominale « La recherche est un véhicule permettant de poser des questions et pelvienne. J’ai choisi l’urologie parce que cette spécialité m’of- scientifiques et d’y répondre, afin d’améliorer la santé, la longévité fre le meilleur des deux mondes — elle me permet d’établir une et la qualité de vie de nos patients. relation à long terme avec des patients, de tout âge et des deux « Le but ultime demeure toujours d’appliquer les résultats de sexes, à qui je peux offrir des options thérapeutiques médicales et nos recherches aux soins des patients. À ce titre, j’ai pu constater chirurgicales qui améliorent considérablement leur qualité de vie. l’évolution de la notion de fragilité qui est passée d’un concept de recherche ésotérique à un concept généralement admis dans la « J’ai l’honneur d’avoir été la première femme urologue à avoir pratique clinique et sur lequel comptent désormais les cardio- fait toute sa résidence à l’Université McGill. À l’époque, peu de logues et les chirurgiens cardiaques pour prendre des décisions femmes travaillaient dans ce domaine, mais aujourd’hui, envi- difficiles concernant le traitement des patients. ron 20% des urologues en Amérique du Nord sont des femmes, et l’on s’attend à voir ce nombre augmenter. « Pour prodiguer des soins personnalisés axés sur les patients, il est essentiel de diagnostiquer et de traiter le cœur, mais il est tout aussi « J’ai toujours été attirée par la recherche. J’adore poser les important de tenir compte de facteurs tels que la masse muscu- bonnes questions qui auront une incidence directe sur la vie des laire, la force, la nutrition, la cognition et l’humeur. La résilience patients et je m’efforce d’y répondre en laboratoire, ce qui est de la personne est en grande partie dictée par ceux-ci, que nous tout un défi. Ma formation de chercheuse me donne une vue appelons collectivement leur niveau de « fragilité ». Nos recherches d’ensemble — je ne laisse pas l’arbre me cacher la forêt. visent à découvrir de nouvelles façons d’évaluer, de prévenir et même d’inverser la fragilité chez les personnes âgées ayant une « J’ai aimé faire ma résidence à l’HGJ qui est affilié à l’Université maladie cardiaque afin d’améliorer leur santé physique et leur McGill. J’ai donc accepté avec plaisir mon poste dans le Service fonction cognitive, ainsi que leur qualité de vie. d’urologie de l’Hôpital après avoir terminé ma spécialisation « L’HGJ promeut et appuie la recherche. Il dispose d’un service aux États-Unis. J’ai aussi été très heureuse de pouvoir mettre intégré de soins cardiovasculaires reconnu à l’échelle nationale et sur pied mon laboratoire de recherche dans le milieu stimulant dessert l’une des clientèles les plus âgées à Montréal, alors c’est et collégial de l’Institut Lady Davis. Le traitement de l’incon- l’endroit parfait pour pratiquer la cardiologie gériatrique. Parmi tinence et mes recherches dans ce domaine ont été une expé- mes collègues, j’ai trouvé d’excellents collaborateurs, qu’ils soient rience profondément gratifiante et une grande leçon d’humilité. cardiologues, chirurgiens, gériatres, infirmiers, physiothérapeu- Cette maladie qui affecte une population vulnérable est sou- tes, nutritionnistes ou chercheurs en laboratoire. Notre approche vent négligée. Être chirurgienne et scientifique me permet multidisciplinaire constitue un environnement fertile pour de mettre en application le résultat de mes recherches pour combiner la recherche et les soins aux patients. » améliorer la qualité des soins. » AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca 5
DR WILLIAM FOULKES Le Dr William Foulkes est un de tests génétiques pour identifier les personnes à risque et à la généticien moléculaire dont les mise au point de traitements qui ciblent spécifiquement les gènes travaux de recherche portent sur la mutés, ces découvertes ont amélioré, espérons-le, les chances de prédisposition héréditaire au can- survie des patients atteints de cancer ainsi que leur bien-être en cer, notamment en ce qui concerne leur permettant de mieux contrôler leur maladie. les cancers du sein et de l’ovaire et le cancer colorectal. Ce chercheur, « Je suis à l’HGJ et à l’Institut Lady Davis (ILD) en raison également clinicien, dirige depuis de l’ouverture de ces établissements en ce qui concerne 1996 la clinique de génétique du les liens étroits qui peuvent exister entre la pratique clini- cancer du Centre de prévention du que et la recherche. Le Dr Gerald Batist, directeur du Centre cancer de la famille Stroll au Centre du cancer Segal, le Dr Rod McInnes, à la tête de l’ILD, le Dr du cancer Segal. Michael Pollak, chef du Centre de prévention du cancer de la fa- « Si je me contentais de mener des mille Stroll, et le Dr Richard Margolese, chirurgien oncologue, recherches fondamentales en laboratoire sans voir de patients, je reconnaissent depuis longtemps l’importance de la recherche trans- ne pourrais pas savoir si une certaine question vaut la peine d’être lationnelle — c’est-à-dire, les tentatives d’application des résultats analysée du point de vue clinique, explique le Dr Foulkes. Par issus de la recherche fondamentale et de l’obtention d’excellents ailleurs, si j’étais uniquement clinicien, je saurais quelles questions résultats thérapeutiques. Mieux encore, ils nous encouragent à poser, mais je serais incapable d’y répondre en laboratoire. Être à aller plus loin. Dès que nous faisons une importante découverte en la fois clinicien et chercheur me donne un tableau plus complet et laboratoire, nous pouvons l’offrir aux patients. me permet de tenter d’accomplir de réels progrès dans tout ce qui concerne la gestion du cancer, notamment la prévention. « Mon intérêt pour l’oncologie, dû à une exposition clinique précoce à ce domaine, remonte à l’époque où j’étais étudiant « J’ai pu, par exemple, cerner les mutations fondatrices en médecine. Je m’intéressais particulièrement aux antécédents dans certains gènes — le MSH2, une cause importante du des patients et de leur famille, et cette question associée à la cancer du côlon héréditaire chez les Juifs ashkénazes, dimension moléculaire de la maladie m’ont conduit à l’étude et le PALB2, qui est lié à un risque accru de cancer du sein. J’ai de la génétique. La combinaison des soins médicaux et de la en effet constaté que plusieurs patients, accueillis à notre clinique recherche en laboratoire est le meilleur moyen de veiller à ce et appartenant au même groupe de population, présentaient les que les patients profitent de toutes les nouvelles connaissances, mêmes mutations. En plus d’ouvrir la porte au développement le plus rapidement possible. » DRE MARIE HUDSON La Dre Marie Hudson, « Je me suis intéressée à la rhumatologie, d’une part, en raison rhumatologue et épidémio- de la complexité à traiter des maladies qui ont souvent des logiste, traite des patients effets néfastes sur plusieurs organes, comme les poumons, la atteints de maladies in- peau et les voies gastro-intestinales et, d’autre part, parce que flammatoires systémiques cette spécialité me permet d’établir une relation à long terme telles que la sclérodermie avec mes patients. De plus, la capacité de poser des questions (une maladie auto-immune et d’y répondre est ce qui m’a toujours incitée à faire de la chronique qui durcit les recherche. Dans ma pratique clinique, je traite mes patients tissus conjonctifs de tout à l’aide de connaissances déjà existantes, et en faisant de la le corps) et la myosite (une recherche, je génère de nouvelles connaissances pour pouvoir inflammation des muscles). mieux les traiter. Cofondatrice du Groupe de recherche canadien sur la « Pendant ma résidence, le Dr Murray Baron, chef de la sclérodermie (GRCS), une Division de rhumatologie de l’HGJ, m’a invitée à con- cohorte multicentrique pancanadienne de 1 500 patients, la tribuer à la formation et au lancement du Groupe de recher- Dre Hudson a mené des recherches de pointe dans ce do- che canadien sur la sclérodermie, financé par les Instituts de maine. Parmi ses autres centres d’intérêt liés à la recherche, recherche en santé du Canada. Il est souvent difficile d’ob- notons la polyarthrite rhumatoïde et le lupus. tenir des fonds pour la recherche sur des maladies rares. C’était donc une chance inouïe d’exercer un impact positif, 6 AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
DR SOHAM REJ Le Dr Soham Rej est un « En tant que clinicien-chercheur, je contribue à apporter des psychogériatre qui mène traitements de pointe à nos patients qui permettent souvent des recherches sur des d’obtenir un accès plus rapide aux soins. Par exemple, 75 % des interventions comme la personnes âgées en attente de services de psychothérapie dans les pleine conscience, le tai- CLSC de la région que nous desservons (services pour lesquels chi, le yoga, l’exercice l’attente peut être de 6 à 12 mois ou plus) ont pu profiter de aérobique et la médi- notre récent essai clinique sur la thérapie cognitive basée sur la tation pour traiter et pleine conscience (TCPC). L’étude a permis de découvrir que prévenir les problèmes la TCPC améliorait de façon importante la dépression et l’an- de santé mentale. xiété chez les personnes âgées et est maintenant offerte partout à travers notre CIUSSS comme un service clinique aux patients. « Grâce à la recherche, je peux contribuer à faire « Les gens n’aiment pas l’idée d’avoir un problème de santé l’essai de nouveaux trai- mentale parce que notre esprit est tellement au cœur de notre tements et je peux plaider perception de qui nous sommes. Je dirais que, au cours des cinq pour de nouveaux dernières années, nous avons commencé à voir une partie de la modes de prestation de stigmatisation associée à la santé mentale s’estomper. La mala- soins qui répondent aux die mentale est courante et nous devons la soigner. La psycho- demandes toujours plus gériatrie, en particulier, est sous-desservie depuis longtemps alors exigeantes en matière de que l’on sait que 50% des personnes atteintes d’une maladie services de santé men- mentale devraient être âgées de 60 ans et plus en 2030. tale dans notre clinique de l’HGJ et dans tout le centre-ouest de Montréal. « Notre service de psychiatrie a une ambiance familiale basée « Je suis allé en psychiatrie parce qu’elle offrait une voie différente sur la bonté et l’empathie. La Fondation de l’HGJ a joué un pour prodiguer des soins holistiques où vous avez la chance de rôle essentiel en soutenant nos efforts visant à offrir des essais parler aux gens, d’écouter leurs histoires et de leur apporter du cliniques à nos patients. Je crois que nos essais sur la médita- soutien pour les aider à résoudre leurs problèmes. Vous avez vrai- tion pourraient grandement favoriser le bien-être. C’est une ment la possibilité de développer un lien personnel avec un autre nouvelle méthode emballante pour donner aux gens la résilience être humain et de l’aider à changer sa vie en profondeur. nécessaire à une meilleure santé mentale et physique. » et c’est ce qui m’a motivée à faire un postdoctorat de trois ans « Mes patients sont une source d’inspiration constante. Ils en épidémiologie pour obtenir la formation nécessaire à la me posent des questions auxquelles je dois répondre, et ils réalisation de recherches de pointe. sont toujours enthousiastes à l’idée de participer à mes projets « Par l’entremise du GRCS, nous avons contribué à des de recherche. Je leur en suis très reconnaissante. Ils connais- recherches importantes sur différents aspects de la scléro- sent à fond cette maladie et comprennent que nous devons dermie, notamment sur la qualité de vie liée à la santé. Nous perfectionner notre façon de l’aborder. La recherche est avons démontré que les personnes atteintes de sclérodermie essentielle aux progrès. présentent en moyenne un score de qualité de vie liée à la santé « Il existe à l’Hôpital général juif une extraordinaire qui est inférieur à 15% de tous les scores. Ce type de don- collaboration avec des collègues d’autres services qui possè- nées est une puissante incitation à la mise au point de façons dent un niveau d’expertise dans leur domaine respectif et se d’améliorer le sort de ces personnes. Mes patients atteints consacrent aussi à la recherche. Le soutien qu’offre l’Institut de sclérodermie ont souligné l’énorme répercussion de leurs Lady Davis de l’HGJ est également très important. C’est le problèmes de mains sur leurs activités quotidiennes, et nous milieu idéal pour repousser les limites de la science. Je suis mettons au point un outil pour les aider à améliorer le convaincue que ce qui est bon pour la science l’est aussi pour fonctionnement de leurs mains. les patients. J’encourage tous mes étudiants à songer à faire de la recherche. Je leur dis que les possibilités sont illimitées dans ce domaine. Allier recherche et soins cliniques est, selon moi, la meilleure façon d’aider nos patients. » AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca 7
DR BRENT RICHARDS DR ALEXANDER THIEL Le Dr Brent Richards est endocrinologue. Son programme Le Dr Alexander Thiel est un neurologue qui traite les patients de recherche est axé sur l’identification des déterminants ayant subi un AVC et mène des recherches sur les thérapies génétiques pour des maladies courantes liées à l’âge, y compris novatrices permettant d’améliorer leur rétablissement. l’ostéoporose, le diabète de type 2 et la maladie coronarienne. « J’ai toujours voulu faire de la recherche biomédicale et les « À la clinique, j’ai l’occasion d’aider des milliers de personnes neurosciences étaient l’une des plus fascinantes spécialités dans au cours de ma carrière, ce qui est immédiatement gratifiant. laquelle je pouvais mettre cet intérêt en pratique. Être en me- La recherche, cependant, promet d’aider des millions de per- sure de voir comment le cerveau humain réagit aux traitements sonnes en leur ouvrant la voie vers de nouvelles possibilités et se réorganise pour améliorer son fonctionnement m’a incité à de traitement. Par exemple, notre équipe a découvert de nou- découvrir de meilleurs moyens d’accroître ce potentiel incroyable veaux gènes associés à l’ostéoporose qui peuvent maintenant et d’aider les patients à récupérer mieux et plus rapidement. être étudiés pour déterminer leur potentiel en tant que cibles de médicaments. « La science a permis de mettre au point des traitements très efficaces pour sauver les victimes d’accidents vasculaires cérébraux « Mes travaux cliniques sont une source d’information qui lorsqu’ils sont amenés à temps à l’hôpital. Cependant, ils en gar- me permet de poser de meilleures questions et je peux ensuite dent souvent de graves séquelles. Mes recherches cliniques por- tenter de découvrir les réponses qui auront des répercussions tent sur l’utilisation des techniques d’imagerie les plus avancées sur la pratique clinique. Nous cherchons toujours à boucler afin de localiser les régions du cerveau qui ont subi des dommages cette boucle allant du chevet au laboratoire et du laboratoire au et d’appliquer des techniques de stimulation non effractives pour chevet. former de nouvelles voies qui peuvent aider le patient à récupérer ses habiletés motrices et langagières. « Nous sommes dans une position privilégiée, à l’HGJ et à l’ILD, qui nous permet d’alimenter la curiosité intellectuelle « Notre unité d’AVC, à l’Hôpital général juif, est la seule au des uns et des autres et de tirer profit d’une gamme excep- Canada dotée d’un stimulateur magnétique transcrânien et tionnelle de talents, ainsi que de poursuivre des collaborations d’installations de réadaptation directement sur place. Cela nous novatrices avec des gens ayant différentes expertises et divers permet de mener des essais cliniques à un stade très précoce après champs d’intérêt. Cela améliore notre travail et le rend plus un AVC, ce qui est un énorme avantage pour nos patients. créatif. « Je recommande fortement que les patients qui sont admissibles à « Le cours de mes recherches a été déterminé par ces choses participer à des essais cliniques donnent leur consentement parce qui m’inspirent et les mentors qui ont marqué ma carrière. En qu’ils bénéficieront de la surveillance supplémentaire qui accom- termes d’aptitudes, j’ai été attiré par l’endocrinologie parce que pagne les études scientifiques. Tous les participants reçoivent les c’est un type de pratique qui vous permet de suivre un patient meilleurs soins possible, en plus d’une intervention qui pourrait au fil du temps. J’aime les méthodes quantitatives; j’ai donc s’avérer plus efficace. Même ceux qui sont répartis au hasard dans été attiré par les études qui se servent de jeux de données volu- le groupe qui ne reçoit pas le traitement actif pourraient aussi en mineux. À cet égard, j’ai eu la chance d’aligner mes intérêts sur tirer des avantages, car ils sont observés très étroitement et nous mes compétences. » pourrions noter des changements dans leur état qui pourraient être manqués lors des examens de routine. Et, bien sûr, les futurs patients bénéficieront des connaissances que nous développons lors de chaque essai clinique. » 8 AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
DR. TÉ VUONG La Dre Te Vuong est une à des fins médicales. En faisant le pont entre le laboratoire et radio-oncologue, dont les les patients, j’ai pu voir comment ce procédé pouvait aider les recherches de pointe sont patients et orienter nos efforts de recherche. centrées sur la découverte de thérapies ciblées contre « J’effectue également une étude pilote sur un nouveau le cancer — notamment protocole auprès de patients atteints d’un cancer du rectum de le cancer colorectal et les stade 2. L’étude, du nom de Morphée le dieu du sommeil, vise cancers gastro-intestinaux. à optimiser l’administration de la radiothérapie en associant les Elle est également chef traitements traditionnels de chimio et de radiothérapie à la curie- de la Division de radio- thérapie. On administre ainsi des doses d’irradiation internes oncologie du Centre du pour éliminer la tumeur sans que les patients aient à subir une cancer Segal. opération. Cette thérapie peut être bénéfique aux patients âgés, pour qui la chirurgie est trop risquée, de même qu’aux patients « La radio-oncologie est une spécialité très technique qui plus jeunes qui veulent éviter les effets négatifs potentiels d’une comporte l’utilisation contrôlée de rayons pour traiter ou pour telle intervention sur leur qualité de vie. guérir un cancer, ou encore, pour atténuer la douleur et d’au- tres symptômes causés par la maladie. Cette discipline laisse une « Faire de la recherche signifie aussi faire partie d’un réseau large place à la créativité et à l’imagination pour développer de international de gens animés des mêmes idées, qui apportent nouvelles approches et de nouveaux protocoles qui aideront à des points de vue différents, partagent leurs connaissances et administrer des doses de rayonnement aux patients de manière collaborent entre eux. Ces liens nous permettent d’obtenir plus plus efficace et plus sécuritaire. rapidement des résultats tangibles. « Le principal objectif du médecin est d’enrayer la maladie, ce qui « Mes heures de travail sont les mêmes que celles d’un médecin ne satisfait pas entièrement les patients. Ils veulent guérir en subis- de famille, ce qui veut dire que je dois empiéter sur mon horaire sant le moins d’effets secondaires possible pour préserver leur personnel pour mener mes recherches. Mais l’appui exception- qualité de vie. Faire ce qu’il y a de mieux pour eux en trou- nel que m’offrent l’Institut Lady Davis, le Centre du cancer Segal vant des solutions aux problèmes qu’ils soulèvent est ce qui me et la Fondation de l’HGJ me le permet, et il est indéniable que motive à poursuivre ses recherches. cela en vaut la peine. Un jour viendra où nous aurons besoin, ma famille ou moi, d’être soignée, et je voudrais avoir accès aux « Par exemple, en collaboration avec une équipe d’ingénieurs et meilleurs traitements. » de chercheurs de l’École polytechnique de Montréal, nous déve- loppons actuellement une nouvelle façon d’administrer des mé- dicaments contre le cancer directement dans la tumeur — là où ils seront le plus efficaces et où ils produiront le moins d’effets secondaires. Pour ce faire, nous utilisons des nanorobots à base de bactéries guidés par résonance magnétique. Cette technologie existait déjà, mais les ingénieurs ignoraient comment l’exploiter Parler aux enfants du cancer Nous avons le plaisir de vous présenter une nouvelle ressource de L’espoir, c’est la vie pour les jeunes familles dont l’un des parents est atteint de cancer. Pour télécharger votre copie gratuitement, visitez notre site Web lespoircestlavie.ca/jeunes-adultes-et-jeunes-famillies/en-famille Pour plus de renseignements, téléphonez à Sandy Lipkus, 514 340-8222, poste 22591 AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca 9
NOUVEAUTÉS À L’HGJ L’Hôpital de jour de consultation externe en psychiatrie Assurer la prestation de soins et de traitements particuliers en temps opportun aux patients en crise intensifs, des thérapies individuelles ou actif de guérison en adoptant une de groupe, ainsi que la physiothérapie approche thérapeutique qui fait ap- et l’ergothérapie. Les traitements offerts pel au corps et à l’esprit. Il abrite à l’Hôpital de jour ont plusieurs objec- également le Centre d’aide à la fa- tifs : promouvoir le rétablissement des mille, créé en partenariat avec patients, favoriser leur autonomie et AMI-Québec — Agir contre la ma- leur bon fonctionnement en société et ladie mentale. On y a aménagé un espace les aider à éviter l’hospitalisation ou à pour les pairs aidants — des personnes raccourcir leur séjour à l’hôpital. qui, après s’être rétablies d’une maladie mentale, servent de modèles et de guides Le nouvel Hôpital de jour joue un rôle aux patients durant leurs traitements déterminant en offrant une solution de actifs — ainsi que pour les familles qui remplacement à l’hospitalisation aux reçoivent de l’information sur les mala- Dre Zoë Thomas personnes qui se rendent à l’urgence et dies mentales et sur les moyens de sou- en permettant d’accélérer le processus tenir un proche touché par un problème L’Hôpital de jour de consultation externe de congé pour les patients dont l’état ne psychiatrique. Les services de soutien en psychiatrie, nouvellement agrandi et nécessite qu’un bref séjour. par les pairs peuvent aider à réduire le réaménagé, était auparavant situé dans nombre d’hospitalisations, à atténuer les le sous-sol sans fenêtres du bâtiment de « L’Hôpital de jour comble une lacune symptômes, à offrir une aide sociale et à l’Institut de psychiatrie communautaire importante dans nos services de santé améliorer la qualité de vie des personnes et familiale. Établi aujourd’hui au six- mentale en opérant la transition entre qui vivent avec des problèmes de santé ième étage du pavillon B, il permet au la communauté et l’Unité des patients mentale et des maladies psychiatriques. Service de psychiatrie de l’HGJ de traiter hospitalisés », explique la Dre Zoë immédiatement les patients gravement Thomas, diplômée du programme de « La plupart des gens atteints d’une atteints d’un trouble mental plutôt que résidence en psychiatrie de McGill. La maladie mentale se rétablissent et peu- de les faire attendre à l’urgence. Dre Thomas termine actuellement un vent mener une vie active à condition postdoctorat en thérapies axées sur les de recevoir un diagnostic, du soutien et On estime que 20% des Canadiens traumatismes à l’Université de Toronto des traitements appropriés de manière seront atteints d’une maladie mentale au et, depuis septembre 2018, elle est la continue et le plus rapidement possible, cours de leur vie, et que les deux tiers ne psychiatre attitrée à l’Hôpital de jour. ajoute le Dr Karl Looper, chef du Service recevront jamais de traitement. La mala- « Notre objectif consiste à permettre de psychiatrie de l’HGJ. L’intervention die mentale est la principale cause d’hos- aux personnes souffrant de détresse précoce est primordiale pour faciliter la pitalisation chez les Canadiens âgés de 15 aiguë de se remettre sur pied rapide- prévention de la maladie mentale et le à 34 ans, et la seconde, chez ceux de 35 à ment sans pour autant compromettre rétablissement du patient avant que la 44 ans. En raison du vieillissement de la leur indépendance, ce qui est possible situation se détériore et s’aggrave. Pour population et de la hausse des maladies grâce à cette toute nouvelle installation ce faire, des services appropriés de santé chroniques, le nombre de cas de mala- aménagée dans un lieu chaleureux et mentale doivent exister et être accessibles die mentale est également susceptible propice au rétablissement. Je crois qu’en aux patients et à leur famille au moment d’augmenter. offrant un programme intensif de traite- et à l’endroit où ils en ont le plus besoin. ments holistiques aux personnes qui en D’où l’importance vitale du nouvel L’Hôpital de jour est un programme de ont grand besoin, au moment oppor- Hôpital de jour. Nous sommes vivement traitements intensifs des maladies psy- tun, nous pouvons exercer une influence reconnaissants aux présidents, aux mem- chiatriques aiguës pour les jeunes, les positive sur leur bien-être et leur avenir. » bres du comité, aux participants et aux adultes et les patients gériatriques. Ces commanditaires de l’événement-bénéfice traitements aident les patients à résou- L’augmentation de la superficie, de conditionnement physique CORPS dre de graves problèmes de santé men- l’éclairage naturel, l’ajout d’aires d’ac- ET ÂME et à l’initiative Paix d’esprit, tale afin qu’ils puissent reprendre leur tivités physiques appropriées et la salle de même qu’à d’autres donateurs privés, mode de fonctionnement antérieur. de gymnastique permettent au nouvel dont la générosité et l’engagement Pour ce faire, on a recours à une Hôpital de jour de fournir un envi- ont rendu possible la création de cette gestion de traitements psychiatriques ronnement qui favorise un processus installation. » 10 AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
Durées de séjour à l’Hôpital raccourcies grâce à un processus de congé simplifié Les patients de plusieurs unités de l’HGJ peuvent désormais l’ergothérapie et des coordonnateurs des Services sociaux, obtenir plus tôt leur congé de l’Hôpital grâce à un projet explique Mme Lattas. interdisciplinaire novateur qui a considérablement simplifié le processus de congé. Maxine Lithwick, coordonnatrice, Services sociaux et Pratique professionnelle, souligne que le « projet a amélioré Cela veut dire que les patients peuvent rentrer à la maison toute la trajectoire des soins, en commençant par l’admis- ou être transférés, par exemple à un hôpital de réadaptation sion. Par exemple, au lieu d’apprendre qu’il faut transférer ou à une ressource intermédiaire, au moment approprié de un patient dans un centre de réadaptation un jour ou deux leur rétablissement pour éviter de rester plus longtemps que avant son congé, cette option est envisagée bien plus tôt afin nécessaire à l’HGJ. Par conséquent, non seulement les lits que la bonne solution soit mise en place à l’avance. » sont libérés plus tôt pour accueillir de nouveaux patients, mais le budget des soins de santé est optimisé. Ce processus remodelé offre le grand avantage d’accorder aux cliniciens plus de temps à consacrer aux soins au patient, Selon les chiffres compilés par Isabelle Aumont, Chef de souligne Lynn Gillespie, chef adjointe du Service de physio- service, Exploitation de l’information et évaluation de la thérapie. « Avant, certains cliniciens ne géraient pas du tout performance, en décembre 2017, la durée moyenne du sé- les difficultés, ou les géraient aux dépens des soins directs au jour de patients ayant obtenu le droit de rentrer à la maison patient. » de l’une des unités de médecine interne de l’HGJ était de 10 jours, une baisse notable en comparaison des 13,7 jours « Maintenant, les blocages sont gérés pour le thérapeute ou enregistrés dans la même unité en décembre 2016. l’infirmière afin d’éviter que ces derniers quittent le patient pour appeler un CLSC, un établissement de réadaptation ou Plusieurs initiatives expliquent ces résultats positifs, nota- un médecin, ou encore pour faire un suivi sur un test auprès mment la mise sur pied d’une équipe interdisciplinaire – d’un laboratoire. » codirigée par Mary Lattas, directrice adjointe des Services multidisciplinaires, et André Poitras, directeur associé en Soins infirmiers – qui a remodelé le processus de congé. Les chiffres ci-dessous comparent la durée moyenne du séjour à l’Hôpital des patients retournés à la maison en décembre 2017 et ceux rentrés à la maison au mois de février précédent : • 13 jours dans l’unité de médecine familiale et d’oncologie, une réduction importante par rapport à 22,6 jours; • 3,6 jours dans l’unité de chirurgie orthopédique, par rapport à 6 jours; • 7,1 jours dans une autre unité de médecine interne, en comparaison de 13,7 jours. Mme Lattas souligne aussi que la durée du séjour à l’Hôpital des patients transférés de l’HGJ à d’autres établissements de soins de santé est également plus courte. Avant d’obtenir son congé de l’Hôpital de médecine de jour de l’HGJ, Helen reçoit des conseils et des mots Bien qu’il arrive que la durée moyenne du séjour augmente d’encouragement de la part de Kathryn Baldwin (à droite), infirmière en planification de congé d’hôpital, et de Vanessa dans certaines unités, selon le type et la gravité de la maladie Fedida, ergothérapeute. à traiter, la tendance est généralement à la baisse, a dit Mme Lattas. Les améliorations ont été réalisées principalement par la révision et la restructuration des rôles et responsabilités de certains membres du personnel infirmier et d’autres pro- fessionnels de la santé, comme ceux de la chef adjointe du Service de physiothérapie, de la coordonnatrice de AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca 11
NOUVELLES Un nouveau leadership revitalise L’espoir, c’est la vie L’année 2018 a été une période de transition à la direction de L’espoir, c’est la vie, alors que Suzanne O’Brien prenait sa retraite après 21 ans de service à L’espoir, c’est la vie, dont les 15 dernières années à titre de directrice générale. Aujourd’hui, Mme O’Brien assume un nouveau rôle à L’espoir, c’est la vie, celui de présidente du conseil d’administration. Parallèlement, L’espoir, c’est la vie a ainsi accueilli Danielle Leggett, nommée au poste de directrice générale en mai 2018. Professionnelle des ressources humaines, Mme Leggett trouve passionnant de motiver les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes en mettant l’accent sur la collaboration, la discipline, l’évaluation et l’amélioration continue. Comme elle le précise : « Je suis enthousiaste à l’idée de contribuer à la Danielle Leggett poursuit la tradition de croissance et à l’évolution des compétences et des capacités de nos bénévoles et de chef de file de L’espoir, c’est la vie, centrée notre personnel pour qu’ensemble nous puissions mettre en œuvre des pratiques de sur les besoins de la communauté. travail efficaces, adapter nos services aux besoins de la communauté et améliorer notre visibilité tout en assurant le maintien de notre viabilité financière. » En se remémorant sa carrière riche en faits marquants, en réalisations et en succès, Mme O’Brien est particulièrement fière de la création du Centre de bien-être pour le cancer de L’espoir, c’est la vie (le premier au Québec à être affilié à un hôpital); de l’in- fluence de l’organisme sur le bénévolat aux soins palliatifs, tant à l’HGJ qu’à l’échelle nationale; du programme à caractère unique pour les jeunes adultes atteints de cancer (une portion de la population très vulnérable et souvent négligée) et de la production de connaissances scientifiques grâce à l’expansion de sa division de recherche. À titre de présidente, Mme O’Brien a pour but premier de maintenir l’engagement des donateurs, des bénévoles et des dirigeants de la communauté tout en recrutant de Lors de l’assemblée générale annuelle en octobre 2017, Suzanne O’Brien reçoit le nouveaux membres au conseil d’administration qui se feront les champions de notre Prix de la fondatrice en reconnaissance de cause auprès de la collectivité. « L’espoir, c’est la vie s’est taillé une réputation exem- son leadership mobilisateur, de sa création plaire dans le domaine des services de soutien par les pairs destinés à ceux qui vivent de programmes novateurs et de son avec un cancer. Notre impact se fait sentir et nous faisons une différence. » engagement enthousiaste envers la mission de L’espoir, c’est la vie. Prix de carrière exemplaire pour deux chefs de file Deux des médecins de renom de l’HGJ, le Dr Saul Frenkiel et le Le Dr Frenkiel a fait les manchettes internationales en 2010, Dr David Rosenblatt, ont reçu des prix soulignant leur carrière lorsqu’il a posé le bon diagnostic sur le cancer de la gorge du exemplaire par leur association professionnelle respective. célèbre acteur Michael Douglas alors que d’autres médecins ne l’avaient pas détecté. Le Dr Frenkiel, ancien chef du Service d’oto-rhino-laryngologie, chirurgie de la tête et du cou, de l’HGJ, s’est vu décerné un prix « Cette reconnaissance est inattendue mais bienvenue, a déclaré d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations par la Société le Dr Frenkiel. De nombreuses personnes ont contribué à notre canadienne d’ORL et de chirurgie cervico-faciale. Le Dr spécialité, c’est pourquoi je me sens d’autant plus honoré d’avoir Rosenblatt, chef du Service de génétique médicale à l’HGJ, a été été choisi. » nommé lauréat 2018 du Prix des fondateurs du Collège canadien Le Dr Rosenblatt, également professeur aux Départements de des généticiens médicaux. génétique humaine, de médecine, de pédiatrie et de biologie à l’Université McGill, est titulaire de la Chaire de génétique Le Dr Frenkiel, qui a joint les rangs de l’HGJ en 1976 et a dirigé médicale Dodd Q. Chu et famille. son Service d’ORL – chirurgie de la tête et du cou – de 1992 à 2001, est actuellement professeur à la Faculté de médecine Dans son annonce, le Collège a décrit la carrière exceptionnelle de l’Université McGill et a été directeur de son Département du Dr Rosenblatt dans les secteurs de la pratique médicale, la d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale de 2002 à recherche, l’enseignement, l’administration et les travaux d’érudi- 2017. Il a également occupé la présidence du conseil de la Société tion, en plus de souligner ses efforts de promotion de la génétique canadienne d’ORL et de chirurgie cervico-faciale de 2006 à 2007. médicale au Québec et dans l’ensemble du Canada. 12 AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
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