Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique

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Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
VOLUME 2, NUMÉRO 2 • AUTOMNE 2018                                       LE MAGAZINE DE LA GRANDE FAMILLE DE L’HGJ

Le clinicien-chercheur :
Le lien entre la
recherche médicale
et la pratique clinique

ÉGALEMENT DANS CE NUMÉRO…
NOUVEAUTÉS À L’HGJ Le nouvel Hôpital de jour en psychiatrie
assure la prestation de soins en temps opportun aux patients en crise

RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT Utiliser l’intelligence artificielle
pour diagnostiquer un cancer
ACTION COMMUNAUTAIRE Événements et initiatives inspirants
d’un grand impact                                                                CONVENTION DE LA POSTE PUBLICATIONS # 0041093507
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
Chroniques régulières                                                                    Sommaire
VOLUME 2, NUMÉRO 2 - AUTOMNE 2018                                                        VOLUME 2, NUMÉRO 2 - AUTOMNE 2018

P.10   Nouveautés à l’HGJ                                                                P.4   Le clinicien-chercheur
       Le nouvel Hôpital de jour en psychiatrie assure la prestation                           Le lien entre la recherche médicale
       de soins en temps opportun aux patients en crise. Durées de
       séjour à l’Hôpital raccourcies grâce à un processus de congé
                                                                                               et la pratique clinique.
       simplifié.
                                                                                         P.20 Donner aux nourrissons fragiles
P.12   Nouvelles                                                                              la chance de toute une vie
       Un nouveau leadership revitalise L’espoir, c’est la vie.
       Prix de carrière exemplaire pour deux chefs de file.
                                                                                               Un ancien bébé prématuré de l’HGJ
                                                                                               en voie de devenir médecin.
P.13   Expérience patient
       Service de télé gratuit pour les patients en hémodialyse, en                      P.31 Rencontre avec Bram Freedman
       oncologie et aux soins palliatifs.                                                      Le nouveau président et chef de la direction
P.14   Initiatives en cours                                                                    de la Fondation de l’HGJ à la recherche de
       Ouverture prochaine d’un nouveau centre de la petite enfance                            nouvelles opportunités.
       du CIUSSS à l’HGJ.

P.14   Le saviez-vous?
       Petit guide sur certaines coutumes et traditions juives à l’HGJ.                  CONTACTEZ NOUS
       Quand la physique quantique rencontre le mysticisme juif.                         Nous voulons connaître votre opinion.
                                                                                         Dites-nous ce que vous pensez du magazine et
P.16   Recherche et développement                                                        indiquez-nous les sujets que vous aimeriez voir
       Un don de 10 M$ consolide l’engagement de McGill à l’égard
                                                                                         traiter dans nos prochains numéros.
       de la recherche sur le cerveau. Utiliser l’intelligence artificielle
       pour diagnostiquer un cancer. La quête de sens chez les
       patients en stade avancé de cancer.                                               Par la poste :
                                                                                         Au cœur de l’HGJ
P.19   Initiatives vitales                                                               3755, chemin de la Côte-Sainte-Catherine, A-100
       Le Programme de nutrition et réadaptation en oncologie                            Montréal (Québec) H3T 1E2
       de McGill.

P.21   Action communautaire
                                                                                         Par téléphone : 514-340-8222, poste 26753
       Événements et initiatives inspirants d’un grand impact.                           Par courriel : pfischer@jgh.mcgill.ca
P.32 Dévouement exemplaire                                                               PUBLICITÉ
     Gabrielle Rosberger : toujours disponible pour les patients et
                                                                                         Si vous êtes intéressé à promouvoir vos produits et
     leur famille.
                                                                                         services auprès de milliers de sympathisants, pa-
P.33 Merci !                                                                             tients, visiteurs et professionnels de la santé de l’HGJ
     Nous vous sommes reconnaissants de votre engagement                                 tout en faisant valoir votre engagement envers la
     et de votre soutien indéfectibles.                                                  santé et le bien-être de notre collectivité, veuillez
                                                                                         vous adresser à Pascal Fischer, au 514-340-8222,
P.35 Calendrier des événements
                                                                                         poste 26753, ou pfischer@jgh.mcgill.ca..
     Liste complète des événements à venir, à l’intérieur
     et hors de l’HGJ.

Rédacteur :                                                                                                Convention de la poste-publications
Pascal Fischer                                                                                             # 0041093507
Collaborateurs :                       Publié par :
Tod Hoffman                                                                                                Retourner toute correspondance
Hena Kon
                                           Foundation             Fondation                                ne pouvant être livrée au Canada à :
Henry Mietkiewicz                                          fondationhgj.org                                Fondation de l’Hôpital général juif
Mindy Salomon                                                                                              3755, chemin de la Côte-Ste-Catherine,
                                                                                                           A-107, Montréal, Québec H3T 1E2
Collaboratrice spéciale :              En collaboration avec :                                             Tél. : 514-340-8251
Cristina Sanza
Graphisme :
                                                                                                            L’HGJ est un hôpital d’enseignement
Marie-Claude Meilleur
                                                                                                            de l’Université
Traduction :                            jgh.ca                                jgh.ca/Auxiliaires
François Aubé
Marie-Josée Lavoie
Louise Trépanier                                                                                            L’HGJ est un établissement membre du
Impression :
TLC Global Impressions
                                        ladydavis.ca                             lespoircestlavie.ca
Photographie :
Services audio-visuels de l’HGJ

                                                                                                       AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca     3
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
Le clinicien-chercheur
    Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
                                                                               déclaré le Dr Roderick McInnes, directeur de l’Institut Lady
                                                                               Davis et lui-même un clinicien-chercheur. Éminent
                                                                               généticien, le Dr McInnes est renommé pour ses décou-
                                                                               vertes liées à la génétique des maladies de la rétine et des trou-
                                                                               bles d’apprentissage. « Nos cliniciens et chercheurs travaillent
                                                                               dans un milieu rapproché et en étroite collaboration pour
                                                                               prodiguer les meilleurs soins les plus novateurs. »
                                                                               Dans les pages suivantes, vous rencontrerez quelques-uns des
                                                                               cliniciens-chercheurs de l’HGJ et découvrirez leur spécialité et ce
                                                                               qui les inspire à se dépasser constamment pour offrir les meilleurs
                                                                               soins possibles à tous.

    Dr Rod McInnes                          Dr Mark Eisenberg                   DR HAIM ABENHAIM

    La science médicale est en constante évolution grâce à la                                                   Le Dr Haim Abenhaim est
    recherche et les soins de santé ne cessent de s’améliorer                                                   gynécologue-obstétricien et spé-
    lorsque la recherche passe du laboratoire à la clinique.                                                    cialiste en médecine fœto-ma-
                                                                                                                ternelle. Ses domaines d’intérêt
    « Les cliniciens-chercheurs comblent le fossé entre la recherche et                                         en recherche comprennent les
    la pratique clinique en identifiant de nouvelles questions d’im-                                            taux de césarienne, les naissances
    portance clinique au chevet du patient qui inspirent et éclairent                                           prématurées et les maladies rares
    leurs recherches », a déclaré le Dr Mark Eisenberg, directeur du                                            associées à la grossesse.
    Groupe de recherche sur les services de santé cardiovasculaire de
    l’Hôpital général juif, chercheur chevronné au Centre d’épidé-                                             « J’aime vraiment être clinicien et
    miologie clinique et directeur du programme de doctorat en                                                 être en contact tous les jours avec
    médecine et de doctorat en recherche médicale de l’Université                                              des patients et, en même temps,
    McGill. « Nos cliniciens-chercheurs ont fortement contribué à                                              j’adore les défis intellectuels asso-
    l’innovation dans le domaine des soins de santé au Canada et à                                             ciés à la recherche. En clinique,
    l’étranger. »                                                                                              je dois toujours composer avec
                                                                                                               des situations nouvelles pour
    La recherche est la raison pour laquelle les patients atteints de          lesquelles nous voulons obtenir de meilleurs résultats et la re-
    cancer vivent plus longtemps aujourd’hui qu’auparavant; le SIDA            cherche nous permet d’atteindre cet objectif. Je suis privilégié
    est passé d’une maladie mortelle à une maladie chronique que l’on          d’être en mesure de poursuivre ces deux aspects de la médecine,
    peut traiter et, selon Statistique Canada, l’espérance de vie à la nais-   car j’ai un intérêt équivalent envers les soins aux patients et la
    sance a augmenté pour passer de cinquante-sept ans en 1921 à près          science.
    de quatre-vingt-deux ans en 2011.
                                                                               « Je m’occupe principalement de grossesses à haut risque. Quand
    Les cliniciens-chercheurs jouent un rôle essentiel dans                    nous rencontrons un problème dans notre pratique clinique,
    l’avancement de la médecine. Ceux-ci ont une formation sup-                cela nous incite à poser des questions. Par exemple, nous savons
    plémentaire pour effectuer des recherches fondamentales et                 qu’environ 10% des femmes accoucheront prématurément, mais
    translationnelles, ainsi que des essais cliniques et des études épidé-     dans la plupart des cas nous ne savons pas pourquoi. Pour répon-
    miologiques. L’Hôpital général juif, par l’entremise de l’Institut         dre à cette question, nous menons un vaste essai multicentrique
    Lady Davis, est doté d’une brochette exceptionnelle de cliniciens-         visant à réduire les fausses couches et les naissances prématurées
    chercheurs qui soignent des patients tout en cherchant des solu-           chez les femmes à faible risque — une étude pour laquelle nous
    tions à certains des problèmes les plus épineux qu’ils rencontrent         avons reçu plus d’un million de dollars des Instituts de recherche
    dans le but d’améliorer les résultats et la qualité de vie.                en santé du Canada.
    « Dans un hôpital comme l’Hôpital général juif, les patients               « À l’HGJ, nous avons une équipe exceptionnelle, tant dans
    ont la possibilité de participer à des essais cliniques                    le domaine de la recherche que de la clinique, qui possède
    portant sur les traitements les plus prometteurs — un avantage             différentes compétences. J’ai la chance de travailler avec quelques-
    important d’être soigné dans un hôpital de recherche », a                  uns des mentors de recherche que j’ai eus lorsque j’étais étudiant

4   AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
en médecine à l’Université McGill et avec des collaborateurs de
l’ILD que je peux consulter pour des questions qui permettent               DRE LYSANNE CAMPEAU
de préciser les idées de recherche. Cela m’a permis d’amasser
plus de deux millions de dollars en tant que chercheur principal
et plus de 30 millions de dollars dans des collaborations de re-
cherche visant à appuyer la recherche dans le domaine de la
gynécologie-obstétrique et de la santé des femmes. De même, j’ai
eu le privilège de superviser des étudiants et des résidents en mé-
decine, des boursiers et des étudiants aux cycles supérieurs dans le
cadre de projets de recherche alors qu’ils entamaient leur carrière.

 DR JONATHAN AFILALO
                                     Le Dr Jonathan Afilalo est un
                                     cardiologue spécialisé dans la
                                     prestation de soins aux per-          La Dre Lysanne Campeau, urologue diplômée de l’Université
                                     sonnes âgées atteintes d’une          McGill, est également titulaire d’un doctorat en pharmacolo-
                                     maladie cardiaque. Ses re-            gie et en physiologie du Wake Forest Institute for Regenerative
                                     cherches portent sur l’élabora-       Medicine en Caroline du Nord. Dans l’exercice de sa pratique
                                     tion et la mise en œuvre d’outils     clinique, la Dre Campeau se spécialise en médecine pelvienne
                                     de mesure exacte de la fragilité      chez la femme, en incontinence et en chirurgie reconstructive
                                     dans le but d’améliorer les ré-       urogénitale. Dans son laboratoire de recherche, elle étudie la
                                     sultats chez les patients à risque    physiologie et la pharmacologie des voies urinaires inférieures
                                     élevé nécessitant une chirurgie       et les mécanismes sous-jacents de la dysfonction mictionnelle.
                                     cardiaque ou des interventions
                                     utilisant un transcathéter.           « Durant mes études en médecine, rapporte la Dre Campeau,
                                                                           j’ai très tôt manifesté de l’intérêt pour les chirurgies abdominale
« La recherche est un véhicule permettant de poser des questions           et pelvienne. J’ai choisi l’urologie parce que cette spécialité m’of-
scientifiques et d’y répondre, afin d’améliorer la santé, la longévité     fre le meilleur des deux mondes — elle me permet d’établir une
et la qualité de vie de nos patients.                                      relation à long terme avec des patients, de tout âge et des deux
« Le but ultime demeure toujours d’appliquer les résultats de              sexes, à qui je peux offrir des options thérapeutiques médicales et
nos recherches aux soins des patients. À ce titre, j’ai pu constater       chirurgicales qui améliorent considérablement leur qualité de vie.
l’évolution de la notion de fragilité qui est passée d’un concept de
recherche ésotérique à un concept généralement admis dans la               « J’ai l’honneur d’avoir été la première femme urologue à avoir
pratique clinique et sur lequel comptent désormais les cardio-             fait toute sa résidence à l’Université McGill. À l’époque, peu de
logues et les chirurgiens cardiaques pour prendre des décisions            femmes travaillaient dans ce domaine, mais aujourd’hui, envi-
difficiles concernant le traitement des patients.                          ron 20% des urologues en Amérique du Nord sont des femmes,
                                                                           et l’on s’attend à voir ce nombre augmenter.
« Pour prodiguer des soins personnalisés axés sur les patients, il est
essentiel de diagnostiquer et de traiter le cœur, mais il est tout aussi   « J’ai toujours été attirée par la recherche. J’adore poser les
important de tenir compte de facteurs tels que la masse muscu-             bonnes questions qui auront une incidence directe sur la vie des
laire, la force, la nutrition, la cognition et l’humeur. La résilience     patients et je m’efforce d’y répondre en laboratoire, ce qui est
de la personne est en grande partie dictée par ceux-ci, que nous           tout un défi. Ma formation de chercheuse me donne une vue
appelons collectivement leur niveau de « fragilité ». Nos recherches       d’ensemble — je ne laisse pas l’arbre me cacher la forêt.
visent à découvrir de nouvelles façons d’évaluer, de prévenir et
même d’inverser la fragilité chez les personnes âgées ayant une            « J’ai aimé faire ma résidence à l’HGJ qui est affilié à l’Université
maladie cardiaque afin d’améliorer leur santé physique et leur             McGill. J’ai donc accepté avec plaisir mon poste dans le Service
fonction cognitive, ainsi que leur qualité de vie.                         d’urologie de l’Hôpital après avoir terminé ma spécialisation
« L’HGJ promeut et appuie la recherche. Il dispose d’un service            aux États-Unis. J’ai aussi été très heureuse de pouvoir mettre
intégré de soins cardiovasculaires reconnu à l’échelle nationale et        sur pied mon laboratoire de recherche dans le milieu stimulant
dessert l’une des clientèles les plus âgées à Montréal, alors c’est        et collégial de l’Institut Lady Davis. Le traitement de l’incon-
l’endroit parfait pour pratiquer la cardiologie gériatrique. Parmi         tinence et mes recherches dans ce domaine ont été une expé-
mes collègues, j’ai trouvé d’excellents collaborateurs, qu’ils soient      rience profondément gratifiante et une grande leçon d’humilité.
cardiologues, chirurgiens, gériatres, infirmiers, physiothérapeu-          Cette maladie qui affecte une population vulnérable est sou-
tes, nutritionnistes ou chercheurs en laboratoire. Notre approche          vent négligée. Être chirurgienne et scientifique me permet
multidisciplinaire constitue un environnement fertile pour                 de mettre en application le résultat de mes recherches pour
combiner la recherche et les soins aux patients. »                         améliorer la qualité des soins. »
                                                                                              AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca             5
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
DR WILLIAM FOULKES
                                    Le Dr William Foulkes est un              de tests génétiques pour identifier les personnes à risque et à la
                                    généticien moléculaire dont les           mise au point de traitements qui ciblent spécifiquement les gènes
                                    travaux de recherche portent sur la       mutés, ces découvertes ont amélioré, espérons-le, les chances de
                                    prédisposition héréditaire au can-        survie des patients atteints de cancer ainsi que leur bien-être en
                                    cer, notamment en ce qui concerne         leur permettant de mieux contrôler leur maladie.
                                    les cancers du sein et de l’ovaire et
                                    le cancer colorectal. Ce chercheur,       « Je suis à l’HGJ et à l’Institut Lady Davis (ILD) en raison
                                    également clinicien, dirige depuis        de l’ouverture de ces établissements en ce qui concerne
                                    1996 la clinique de génétique du          les liens étroits qui peuvent exister entre la pratique clini-
                                    cancer du Centre de prévention du         que et la recherche. Le Dr Gerald Batist, directeur du Centre
                                    cancer de la famille Stroll au Centre     du cancer Segal, le Dr Rod McInnes, à la tête de l’ILD, le Dr
                                    du cancer Segal.                          Michael Pollak, chef du Centre de prévention du cancer de la fa-
                                     « Si je me contentais de mener des       mille Stroll, et le Dr Richard Margolese, chirurgien oncologue,
    recherches fondamentales en laboratoire sans voir de patients, je         reconnaissent depuis longtemps l’importance de la recherche trans-
    ne pourrais pas savoir si une certaine question vaut la peine d’être      lationnelle — c’est-à-dire, les tentatives d’application des résultats
    analysée du point de vue clinique, explique le Dr Foulkes. Par            issus de la recherche fondamentale et de l’obtention d’excellents
    ailleurs, si j’étais uniquement clinicien, je saurais quelles questions   résultats thérapeutiques. Mieux encore, ils nous encouragent à
    poser, mais je serais incapable d’y répondre en laboratoire. Être à       aller plus loin. Dès que nous faisons une importante découverte en
    la fois clinicien et chercheur me donne un tableau plus complet et        laboratoire, nous pouvons l’offrir aux patients.
    me permet de tenter d’accomplir de réels progrès dans tout ce qui
    concerne la gestion du cancer, notamment la prévention.                   « Mon intérêt pour l’oncologie, dû à une exposition clinique
                                                                              précoce à ce domaine, remonte à l’époque où j’étais étudiant
    « J’ai pu, par exemple, cerner les mutations fondatrices                  en médecine. Je m’intéressais particulièrement aux antécédents
    dans certains gènes — le MSH2, une cause importante du                    des patients et de leur famille, et cette question associée à la
    cancer du côlon héréditaire chez les Juifs ashkénazes,                    dimension moléculaire de la maladie m’ont conduit à l’étude
    et le PALB2, qui est lié à un risque accru de cancer du sein. J’ai        de la génétique. La combinaison des soins médicaux et de la
    en effet constaté que plusieurs patients, accueillis à notre clinique     recherche en laboratoire est le meilleur moyen de veiller à ce
    et appartenant au même groupe de population, présentaient les             que les patients profitent de toutes les nouvelles connaissances,
    mêmes mutations. En plus d’ouvrir la porte au développement               le plus rapidement possible. »

     DRE MARIE HUDSON
                                     La Dre Marie Hudson,                     « Je me suis intéressée à la rhumatologie, d’une part, en raison
                                     rhumatologue et épidémio-                de la complexité à traiter des maladies qui ont souvent des
                                     logiste, traite des patients             effets néfastes sur plusieurs organes, comme les poumons, la
                                     atteints de maladies in-                 peau et les voies gastro-intestinales et, d’autre part, parce que
                                     flammatoires systémiques                 cette spécialité me permet d’établir une relation à long terme
                                     telles que la sclérodermie               avec mes patients. De plus, la capacité de poser des questions
                                     (une maladie auto-immune                 et d’y répondre est ce qui m’a toujours incitée à faire de la
                                     chronique qui durcit les                 recherche. Dans ma pratique clinique, je traite mes patients
                                     tissus conjonctifs de tout               à l’aide de connaissances déjà existantes, et en faisant de la
                                     le corps) et la myosite (une             recherche, je génère de nouvelles connaissances pour pouvoir
                                     inflammation des muscles).               mieux les traiter.
                                     Cofondatrice du Groupe de
                                     recherche canadien sur la                « Pendant ma résidence, le Dr Murray Baron, chef de la
                                     sclérodermie (GRCS), une                 Division de rhumatologie de l’HGJ, m’a invitée à con-
     cohorte multicentrique pancanadienne de 1 500 patients, la               tribuer à la formation et au lancement du Groupe de recher-
     Dre Hudson a mené des recherches de pointe dans ce do-                   che canadien sur la sclérodermie, financé par les Instituts de
     maine. Parmi ses autres centres d’intérêt liés à la recherche,           recherche en santé du Canada. Il est souvent difficile d’ob-
     notons la polyarthrite rhumatoïde et le lupus.                           tenir des fonds pour la recherche sur des maladies rares.
                                                                              C’était donc une chance inouïe d’exercer un impact positif,

6   AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
DR SOHAM REJ
                                           Le Dr Soham Rej est un         « En tant que clinicien-chercheur, je contribue à apporter des
                                           psychogériatre qui mène        traitements de pointe à nos patients qui permettent souvent
                                           des recherches sur des         d’obtenir un accès plus rapide aux soins. Par exemple, 75 % des
                                           interventions comme la         personnes âgées en attente de services de psychothérapie dans les
                                           pleine conscience, le tai-     CLSC de la région que nous desservons (services pour lesquels
                                           chi, le yoga, l’exercice       l’attente peut être de 6 à 12 mois ou plus) ont pu profiter de
                                           aérobique et la médi-          notre récent essai clinique sur la thérapie cognitive basée sur la
                                           tation pour traiter et         pleine conscience (TCPC). L’étude a permis de découvrir que
                                           prévenir les problèmes         la TCPC améliorait de façon importante la dépression et l’an-
                                           de santé mentale.              xiété chez les personnes âgées et est maintenant offerte partout à
                                                                          travers notre CIUSSS comme un service clinique aux patients.
                                      « Grâce à la recherche, je
                                      peux contribuer à faire             « Les gens n’aiment pas l’idée d’avoir un problème de santé
                                      l’essai de nouveaux trai-           mentale parce que notre esprit est tellement au cœur de notre
                                      tements et je peux plaider          perception de qui nous sommes. Je dirais que, au cours des cinq
                                      pour de nouveaux                    dernières années, nous avons commencé à voir une partie de la
                                      modes de prestation de              stigmatisation associée à la santé mentale s’estomper. La mala-
                                      soins qui répondent aux             die mentale est courante et nous devons la soigner. La psycho-
                                      demandes toujours plus              gériatrie, en particulier, est sous-desservie depuis longtemps alors
                                      exigeantes en matière de            que l’on sait que 50% des personnes atteintes d’une maladie
                                      services de santé men-              mentale devraient être âgées de 60 ans et plus en 2030.
tale dans notre clinique de l’HGJ et dans tout le centre-ouest
de Montréal.
                                                                          « Notre service de psychiatrie a une ambiance familiale basée
« Je suis allé en psychiatrie parce qu’elle offrait une voie différente   sur la bonté et l’empathie. La Fondation de l’HGJ a joué un
pour prodiguer des soins holistiques où vous avez la chance de            rôle essentiel en soutenant nos efforts visant à offrir des essais
parler aux gens, d’écouter leurs histoires et de leur apporter du         cliniques à nos patients. Je crois que nos essais sur la médita-
soutien pour les aider à résoudre leurs problèmes. Vous avez vrai-        tion pourraient grandement favoriser le bien-être. C’est une
ment la possibilité de développer un lien personnel avec un autre         nouvelle méthode emballante pour donner aux gens la résilience
être humain et de l’aider à changer sa vie en profondeur.                 nécessaire à une meilleure santé mentale et physique. »

et c’est ce qui m’a motivée à faire un postdoctorat de trois ans          « Mes patients sont une source d’inspiration constante. Ils
en épidémiologie pour obtenir la formation nécessaire à la                me posent des questions auxquelles je dois répondre, et ils
réalisation de recherches de pointe.                                      sont toujours enthousiastes à l’idée de participer à mes projets
« Par l’entremise du GRCS, nous avons contribué à des                     de recherche. Je leur en suis très reconnaissante. Ils connais-
recherches importantes sur différents aspects de la scléro-               sent à fond cette maladie et comprennent que nous devons
dermie, notamment sur la qualité de vie liée à la santé. Nous             perfectionner notre façon de l’aborder. La recherche est
avons démontré que les personnes atteintes de sclérodermie                essentielle aux progrès.
présentent en moyenne un score de qualité de vie liée à la santé          « Il existe à l’Hôpital général juif une extraordinaire
qui est inférieur à 15% de tous les scores. Ce type de don-               collaboration avec des collègues d’autres services qui possè-
nées est une puissante incitation à la mise au point de façons            dent un niveau d’expertise dans leur domaine respectif et se
d’améliorer le sort de ces personnes. Mes patients atteints               consacrent aussi à la recherche. Le soutien qu’offre l’Institut
de sclérodermie ont souligné l’énorme répercussion de leurs               Lady Davis de l’HGJ est également très important. C’est le
problèmes de mains sur leurs activités quotidiennes, et nous              milieu idéal pour repousser les limites de la science. Je suis
mettons au point un outil pour les aider à améliorer le                   convaincue que ce qui est bon pour la science l’est aussi pour
fonctionnement de leurs mains.                                            les patients. J’encourage tous mes étudiants à songer à faire
                                                                          de la recherche. Je leur dis que les possibilités sont illimitées
                                                                          dans ce domaine. Allier recherche et soins cliniques est, selon
                                                                          moi, la meilleure façon d’aider nos patients. »

                                                                                               AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca          7
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
DR BRENT RICHARDS                                                    DR ALEXANDER THIEL

    Le Dr Brent Richards est endocrinologue. Son programme               Le Dr Alexander Thiel est un neurologue qui traite les patients
    de recherche est axé sur l’identification des déterminants           ayant subi un AVC et mène des recherches sur les thérapies
    génétiques pour des maladies courantes liées à l’âge, y compris      novatrices permettant d’améliorer leur rétablissement.
    l’ostéoporose, le diabète de type 2 et la maladie coronarienne.
                                                                         « J’ai toujours voulu faire de la recherche biomédicale et les
    « À la clinique, j’ai l’occasion d’aider des milliers de personnes   neurosciences étaient l’une des plus fascinantes spécialités dans
    au cours de ma carrière, ce qui est immédiatement gratifiant.        laquelle je pouvais mettre cet intérêt en pratique. Être en me-
    La recherche, cependant, promet d’aider des millions de per-         sure de voir comment le cerveau humain réagit aux traitements
    sonnes en leur ouvrant la voie vers de nouvelles possibilités        et se réorganise pour améliorer son fonctionnement m’a incité à
    de traitement. Par exemple, notre équipe a découvert de nou-         découvrir de meilleurs moyens d’accroître ce potentiel incroyable
    veaux gènes associés à l’ostéoporose qui peuvent maintenant          et d’aider les patients à récupérer mieux et plus rapidement.
    être étudiés pour déterminer leur potentiel en tant que cibles
    de médicaments.                                                      « La science a permis de mettre au point des traitements très
                                                                         efficaces pour sauver les victimes d’accidents vasculaires cérébraux
    « Mes travaux cliniques sont une source d’information qui            lorsqu’ils sont amenés à temps à l’hôpital. Cependant, ils en gar-
    me permet de poser de meilleures questions et je peux ensuite        dent souvent de graves séquelles. Mes recherches cliniques por-
    tenter de découvrir les réponses qui auront des répercussions        tent sur l’utilisation des techniques d’imagerie les plus avancées
    sur la pratique clinique. Nous cherchons toujours à boucler          afin de localiser les régions du cerveau qui ont subi des dommages
    cette boucle allant du chevet au laboratoire et du laboratoire au    et d’appliquer des techniques de stimulation non effractives pour
    chevet.                                                              former de nouvelles voies qui peuvent aider le patient à récupérer
                                                                         ses habiletés motrices et langagières.
    « Nous sommes dans une position privilégiée, à l’HGJ et à
    l’ILD, qui nous permet d’alimenter la curiosité intellectuelle       « Notre unité d’AVC, à l’Hôpital général juif, est la seule au
    des uns et des autres et de tirer profit d’une gamme excep-          Canada dotée d’un stimulateur magnétique transcrânien et
    tionnelle de talents, ainsi que de poursuivre des collaborations     d’installations de réadaptation directement sur place. Cela nous
    novatrices avec des gens ayant différentes expertises et divers      permet de mener des essais cliniques à un stade très précoce après
    champs d’intérêt. Cela améliore notre travail et le rend plus        un AVC, ce qui est un énorme avantage pour nos patients.
    créatif.                                                             « Je recommande fortement que les patients qui sont admissibles à
    « Le cours de mes recherches a été déterminé par ces choses          participer à des essais cliniques donnent leur consentement parce
    qui m’inspirent et les mentors qui ont marqué ma carrière. En        qu’ils bénéficieront de la surveillance supplémentaire qui accom-
    termes d’aptitudes, j’ai été attiré par l’endocrinologie parce que   pagne les études scientifiques. Tous les participants reçoivent les
    c’est un type de pratique qui vous permet de suivre un patient       meilleurs soins possible, en plus d’une intervention qui pourrait
    au fil du temps. J’aime les méthodes quantitatives; j’ai donc        s’avérer plus efficace. Même ceux qui sont répartis au hasard dans
    été attiré par les études qui se servent de jeux de données volu-    le groupe qui ne reçoit pas le traitement actif pourraient aussi en
    mineux. À cet égard, j’ai eu la chance d’aligner mes intérêts sur    tirer des avantages, car ils sont observés très étroitement et nous
    mes compétences. »                                                   pourrions noter des changements dans leur état qui pourraient
                                                                         être manqués lors des examens de routine. Et, bien sûr, les futurs
                                                                         patients bénéficieront des connaissances que nous développons
                                                                         lors de chaque essai clinique. »

8   AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
DR. TÉ VUONG
                                         La Dre Te Vuong est une          à des fins médicales. En faisant le pont entre le laboratoire et
                                         radio-oncologue, dont les        les patients, j’ai pu voir comment ce procédé pouvait aider les
                                         recherches de pointe sont        patients et orienter nos efforts de recherche.
                                         centrées sur la découverte
                                         de thérapies ciblées contre      « J’effectue également une étude pilote sur un nouveau
                                         le cancer — notamment            protocole auprès de patients atteints d’un cancer du rectum de
                                         le cancer colorectal et les      stade 2. L’étude, du nom de Morphée le dieu du sommeil, vise
                                         cancers gastro-intestinaux.      à optimiser l’administration de la radiothérapie en associant les
                                         Elle est également chef          traitements traditionnels de chimio et de radiothérapie à la curie-
                                         de la Division de radio-         thérapie. On administre ainsi des doses d’irradiation internes
                                         oncologie du Centre du           pour éliminer la tumeur sans que les patients aient à subir une
                                         cancer Segal.                    opération. Cette thérapie peut être bénéfique aux patients âgés,
                                                                          pour qui la chirurgie est trop risquée, de même qu’aux patients
« La radio-oncologie est une spécialité très technique qui                plus jeunes qui veulent éviter les effets négatifs potentiels d’une
comporte l’utilisation contrôlée de rayons pour traiter ou pour           telle intervention sur leur qualité de vie.
guérir un cancer, ou encore, pour atténuer la douleur et d’au-
tres symptômes causés par la maladie. Cette discipline laisse une         « Faire de la recherche signifie aussi faire partie d’un réseau
large place à la créativité et à l’imagination pour développer de         international de gens animés des mêmes idées, qui apportent
nouvelles approches et de nouveaux protocoles qui aideront à              des points de vue différents, partagent leurs connaissances et
administrer des doses de rayonnement aux patients de manière              collaborent entre eux. Ces liens nous permettent d’obtenir plus
plus efficace et plus sécuritaire.                                        rapidement des résultats tangibles.

« Le principal objectif du médecin est d’enrayer la maladie, ce qui       « Mes heures de travail sont les mêmes que celles d’un médecin
ne satisfait pas entièrement les patients. Ils veulent guérir en subis-   de famille, ce qui veut dire que je dois empiéter sur mon horaire
sant le moins d’effets secondaires possible pour préserver leur           personnel pour mener mes recherches. Mais l’appui exception-
qualité de vie. Faire ce qu’il y a de mieux pour eux en trou-             nel que m’offrent l’Institut Lady Davis, le Centre du cancer Segal
vant des solutions aux problèmes qu’ils soulèvent est ce qui me           et la Fondation de l’HGJ me le permet, et il est indéniable que
motive à poursuivre ses recherches.                                       cela en vaut la peine. Un jour viendra où nous aurons besoin,
                                                                          ma famille ou moi, d’être soignée, et je voudrais avoir accès aux
« Par exemple, en collaboration avec une équipe d’ingénieurs et           meilleurs traitements. »
de chercheurs de l’École polytechnique de Montréal, nous déve-
loppons actuellement une nouvelle façon d’administrer des mé-
dicaments contre le cancer directement dans la tumeur — là où
ils seront le plus efficaces et où ils produiront le moins d’effets
secondaires. Pour ce faire, nous utilisons des nanorobots à base
de bactéries guidés par résonance magnétique. Cette technologie
existait déjà, mais les ingénieurs ignoraient comment l’exploiter

                                                 Parler aux enfants du cancer
                                                  Nous avons le plaisir de vous présenter une nouvelle ressource de
                                                  L’espoir, c’est la vie pour les jeunes familles dont l’un des parents
                                                  est atteint de cancer.
                                                   Pour télécharger votre copie gratuitement, visitez notre site Web
                                                   lespoircestlavie.ca/jeunes-adultes-et-jeunes-famillies/en-famille

                                                    Pour plus de renseignements, téléphonez à Sandy Lipkus,
                                                    514 340-8222, poste 22591

                                                                                              AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca          9
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
NOUVEAUTÉS À L’HGJ

     L’Hôpital de jour de consultation externe en psychiatrie
     Assurer la prestation de soins et de traitements particuliers
     en temps opportun aux patients en crise
                                                   intensifs, des thérapies individuelles ou       actif de guérison en adoptant une
                                                   de groupe, ainsi que la physiothérapie          approche thérapeutique qui fait ap-
                                                   et l’ergothérapie. Les traitements offerts      pel au corps et à l’esprit. Il abrite
                                                   à l’Hôpital de jour ont plusieurs objec-        également le Centre d’aide à la fa-
                                                   tifs : promouvoir le rétablissement des         mille, créé en partenariat avec
                                                   patients, favoriser leur autonomie et           AMI-Québec — Agir contre la ma-
                                                   leur bon fonctionnement en société et           ladie mentale. On y a aménagé un espace
                                                   les aider à éviter l’hospitalisation ou à       pour les pairs aidants — des personnes
                                                   raccourcir leur séjour à l’hôpital.             qui, après s’être rétablies d’une maladie
                                                                                                   mentale, servent de modèles et de guides
                                                   Le nouvel Hôpital de jour joue un rôle          aux patients durant leurs traitements
                                                   déterminant en offrant une solution de          actifs — ainsi que pour les familles qui
                                                   remplacement à l’hospitalisation aux            reçoivent de l’information sur les mala-
     Dre Zoë Thomas                                personnes qui se rendent à l’urgence et         dies mentales et sur les moyens de sou-
                                                   en permettant d’accélérer le processus          tenir un proche touché par un problème
     L’Hôpital de jour de consultation externe     de congé pour les patients dont l’état ne       psychiatrique. Les services de soutien
     en psychiatrie, nouvellement agrandi et       nécessite qu’un bref séjour.                    par les pairs peuvent aider à réduire le
     réaménagé, était auparavant situé dans                                                        nombre d’hospitalisations, à atténuer les
     le sous-sol sans fenêtres du bâtiment de      « L’Hôpital de jour comble une lacune
                                                                                                   symptômes, à offrir une aide sociale et à
     l’Institut de psychiatrie communautaire       importante dans nos services de santé
                                                                                                   améliorer la qualité de vie des personnes
     et familiale. Établi aujourd’hui au six-      mentale en opérant la transition entre
                                                                                                   qui vivent avec des problèmes de santé
     ième étage du pavillon B, il permet au        la communauté et l’Unité des patients
                                                                                                   mentale et des maladies psychiatriques.
     Service de psychiatrie de l’HGJ de traiter    hospitalisés », explique la Dre Zoë
     immédiatement les patients gravement          Thomas, diplômée du programme de                « La plupart des gens atteints d’une
     atteints d’un trouble mental plutôt que       résidence en psychiatrie de McGill. La          maladie mentale se rétablissent et peu-
     de les faire attendre à l’urgence.            Dre Thomas termine actuellement un              vent mener une vie active à condition
                                                   postdoctorat en thérapies axées sur les         de recevoir un diagnostic, du soutien et
     On estime que 20% des Canadiens               traumatismes à l’Université de Toronto          des traitements appropriés de manière
     seront atteints d’une maladie mentale au      et, depuis septembre 2018, elle est la          continue et le plus rapidement possible,
     cours de leur vie, et que les deux tiers ne   psychiatre attitrée à l’Hôpital de jour.        ajoute le Dr Karl Looper, chef du Service
     recevront jamais de traitement. La mala-      « Notre objectif consiste à permettre           de psychiatrie de l’HGJ. L’intervention
     die mentale est la principale cause d’hos-    aux personnes souffrant de détresse             précoce est primordiale pour faciliter la
     pitalisation chez les Canadiens âgés de 15    aiguë de se remettre sur pied rapide-           prévention de la maladie mentale et le
     à 34 ans, et la seconde, chez ceux de 35 à    ment sans pour autant compromettre              rétablissement du patient avant que la
     44 ans. En raison du vieillissement de la     leur indépendance, ce qui est possible          situation se détériore et s’aggrave. Pour
     population et de la hausse des maladies       grâce à cette toute nouvelle installation       ce faire, des services appropriés de santé
     chroniques, le nombre de cas de mala-         aménagée dans un lieu chaleureux et             mentale doivent exister et être accessibles
     die mentale est également susceptible         propice au rétablissement. Je crois qu’en       aux patients et à leur famille au moment
     d’augmenter.                                  offrant un programme intensif de traite-        et à l’endroit où ils en ont le plus besoin.
                                                   ments holistiques aux personnes qui en          D’où l’importance vitale du nouvel
     L’Hôpital de jour est un programme de         ont grand besoin, au moment oppor-              Hôpital de jour. Nous sommes vivement
     traitements intensifs des maladies psy-       tun, nous pouvons exercer une influence         reconnaissants aux présidents, aux mem-
     chiatriques aiguës pour les jeunes, les       positive sur leur bien-être et leur avenir. »   bres du comité, aux participants et aux
     adultes et les patients gériatriques. Ces                                                     commanditaires de l’événement-bénéfice
     traitements aident les patients à résou-      L’augmentation de la superficie,                de conditionnement physique CORPS
     dre de graves problèmes de santé men-         l’éclairage naturel, l’ajout d’aires d’ac-      ET ÂME et à l’initiative Paix d’esprit,
     tale afin qu’ils puissent reprendre leur      tivités physiques appropriées et la salle       de même qu’à d’autres donateurs privés,
     mode de fonctionnement antérieur.             de gymnastique permettent au nouvel             dont la générosité et l’engagement
     Pour ce faire, on a recours à une             Hôpital de jour de fournir un envi-             ont rendu possible la création de cette
     gestion de traitements psychiatriques         ronnement qui favorise un processus             installation. »
10   AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca
Le clinicien-chercheur : Le lien entre la recherche médicale et la pratique clinique
Durées de séjour à l’Hôpital raccourcies grâce
à un processus de congé simplifié
Les patients de plusieurs unités de l’HGJ peuvent désormais        l’ergothérapie et des coordonnateurs des Services sociaux,
obtenir plus tôt leur congé de l’Hôpital grâce à un projet         explique Mme Lattas.
interdisciplinaire novateur qui a considérablement simplifié
le processus de congé.                                             Maxine Lithwick, coordonnatrice, Services sociaux et
                                                                   Pratique professionnelle, souligne que le « projet a amélioré
Cela veut dire que les patients peuvent rentrer à la maison        toute la trajectoire des soins, en commençant par l’admis-
ou être transférés, par exemple à un hôpital de réadaptation       sion. Par exemple, au lieu d’apprendre qu’il faut transférer
ou à une ressource intermédiaire, au moment approprié de           un patient dans un centre de réadaptation un jour ou deux
leur rétablissement pour éviter de rester plus longtemps que       avant son congé, cette option est envisagée bien plus tôt afin
nécessaire à l’HGJ. Par conséquent, non seulement les lits         que la bonne solution soit mise en place à l’avance. »
sont libérés plus tôt pour accueillir de nouveaux patients,
mais le budget des soins de santé est optimisé.                    Ce processus remodelé offre le grand avantage d’accorder
                                                                   aux cliniciens plus de temps à consacrer aux soins au patient,
Selon les chiffres compilés par Isabelle Aumont, Chef de           souligne Lynn Gillespie, chef adjointe du Service de physio-
service, Exploitation de l’information et évaluation de la         thérapie. « Avant, certains cliniciens ne géraient pas du tout
performance, en décembre 2017, la durée moyenne du sé-             les difficultés, ou les géraient aux dépens des soins directs au
jour de patients ayant obtenu le droit de rentrer à la maison      patient. »
de l’une des unités de médecine interne de l’HGJ était de
10 jours, une baisse notable en comparaison des 13,7 jours         « Maintenant, les blocages sont gérés pour le thérapeute ou
enregistrés dans la même unité en décembre 2016.                   l’infirmière afin d’éviter que ces derniers quittent le patient
                                                                   pour appeler un CLSC, un établissement de réadaptation ou
Plusieurs initiatives expliquent ces résultats positifs, nota-     un médecin, ou encore pour faire un suivi sur un test auprès
mment la mise sur pied d’une équipe interdisciplinaire –           d’un laboratoire. »
codirigée par Mary Lattas, directrice adjointe des Services
multidisciplinaires, et André Poitras, directeur associé en
Soins infirmiers – qui a remodelé le processus de congé.
Les chiffres ci-dessous comparent la durée moyenne du
séjour à l’Hôpital des patients retournés à la maison en
décembre 2017 et ceux rentrés à la maison au mois de
février précédent :
•    13 jours dans l’unité de médecine familiale et
     d’oncologie, une réduction importante par
     rapport à 22,6 jours;
•    3,6 jours dans l’unité de chirurgie orthopédique,
     par rapport à 6 jours;
•    7,1 jours dans une autre unité de médecine interne,
     en comparaison de 13,7 jours.
Mme Lattas souligne aussi que la durée du séjour à l’Hôpital
des patients transférés de l’HGJ à d’autres établissements de
soins de santé est également plus courte.                          Avant d’obtenir son congé de l’Hôpital de médecine de
                                                                   jour de l’HGJ, Helen reçoit des conseils et des mots
Bien qu’il arrive que la durée moyenne du séjour augmente          d’encouragement de la part de Kathryn Baldwin (à droite),
                                                                   infirmière en planification de congé d’hôpital, et de Vanessa
dans certaines unités, selon le type et la gravité de la maladie   Fedida, ergothérapeute.
à traiter, la tendance est généralement à la baisse, a dit Mme
Lattas.
Les améliorations ont été réalisées principalement par la
révision et la restructuration des rôles et responsabilités de
certains membres du personnel infirmier et d’autres pro-
fessionnels de la santé, comme ceux de la chef adjointe du
Service de physiothérapie, de la coordonnatrice de
                                                                                      AU CŒUR DE L’HGJ | AUTOMNE 2018 | jgh.ca        11
NOUVELLES

     Un nouveau leadership revitalise L’espoir, c’est la vie
     L’année 2018 a été une période de transition à la direction de L’espoir, c’est la vie,
     alors que Suzanne O’Brien prenait sa retraite après 21 ans de service à L’espoir, c’est
     la vie, dont les 15 dernières années à titre de directrice générale. Aujourd’hui, Mme
     O’Brien assume un nouveau rôle à L’espoir, c’est la vie, celui de présidente du conseil
     d’administration.
     Parallèlement, L’espoir, c’est la vie a ainsi accueilli Danielle Leggett, nommée au poste
     de directrice générale en mai 2018. Professionnelle des ressources humaines, Mme
     Leggett trouve passionnant de motiver les gens à donner le meilleur d’eux-mêmes
     en mettant l’accent sur la collaboration, la discipline, l’évaluation et l’amélioration
     continue. Comme elle le précise : « Je suis enthousiaste à l’idée de contribuer à la            Danielle Leggett poursuit la tradition de
     croissance et à l’évolution des compétences et des capacités de nos bénévoles et de             chef de file de L’espoir, c’est la vie, centrée
     notre personnel pour qu’ensemble nous puissions mettre en œuvre des pratiques de                sur les besoins de la communauté.
     travail efficaces, adapter nos services aux besoins de la communauté et améliorer notre
     visibilité tout en assurant le maintien de notre viabilité financière. »
     En se remémorant sa carrière riche en faits marquants, en réalisations et en succès,
     Mme O’Brien est particulièrement fière de la création du Centre de bien-être pour le
     cancer de L’espoir, c’est la vie (le premier au Québec à être affilié à un hôpital); de l’in-
     fluence de l’organisme sur le bénévolat aux soins palliatifs, tant à l’HGJ qu’à l’échelle
     nationale; du programme à caractère unique pour les jeunes adultes atteints de cancer
     (une portion de la population très vulnérable et souvent négligée) et de la production
     de connaissances scientifiques grâce à l’expansion de sa division de recherche.
     À titre de présidente, Mme O’Brien a pour but premier de maintenir l’engagement
     des donateurs, des bénévoles et des dirigeants de la communauté tout en recrutant de            Lors de l’assemblée générale annuelle en
                                                                                                     octobre 2017, Suzanne O’Brien reçoit le
     nouveaux membres au conseil d’administration qui se feront les champions de notre               Prix de la fondatrice en reconnaissance de
     cause auprès de la collectivité. « L’espoir, c’est la vie s’est taillé une réputation exem-     son leadership mobilisateur, de sa création
     plaire dans le domaine des services de soutien par les pairs destinés à ceux qui vivent         de programmes novateurs et de son
     avec un cancer. Notre impact se fait sentir et nous faisons une différence. »                   engagement enthousiaste envers la
                                                                                                     mission de L’espoir, c’est la vie.

     Prix de carrière exemplaire pour deux chefs de file
     Deux des médecins de renom de l’HGJ, le Dr Saul Frenkiel et le         Le Dr Frenkiel a fait les manchettes internationales en 2010,
     Dr David Rosenblatt, ont reçu des prix soulignant leur carrière        lorsqu’il a posé le bon diagnostic sur le cancer de la gorge du
     exemplaire par leur association professionnelle respective.            célèbre acteur Michael Douglas alors que d’autres médecins ne
                                                                            l’avaient pas détecté.
     Le Dr Frenkiel, ancien chef du Service d’oto-rhino-laryngologie,
     chirurgie de la tête et du cou, de l’HGJ, s’est vu décerné un prix     « Cette reconnaissance est inattendue mais bienvenue, a déclaré
     d’excellence pour l’ensemble de ses réalisations par la Société        le Dr Frenkiel. De nombreuses personnes ont contribué à notre
     canadienne d’ORL et de chirurgie cervico-faciale. Le Dr                spécialité, c’est pourquoi je me sens d’autant plus honoré d’avoir
     Rosenblatt, chef du Service de génétique médicale à l’HGJ, a été       été choisi. »
     nommé lauréat 2018 du Prix des fondateurs du Collège canadien          Le Dr Rosenblatt, également professeur aux Départements de
     des généticiens médicaux.                                              génétique humaine, de médecine, de pédiatrie et de biologie
                                                                            à l’Université McGill, est titulaire de la Chaire de génétique
     Le Dr Frenkiel, qui a joint les rangs de l’HGJ en 1976 et a dirigé     médicale Dodd Q. Chu et famille.
     son Service d’ORL – chirurgie de la tête et du cou – de 1992
     à 2001, est actuellement professeur à la Faculté de médecine           Dans son annonce, le Collège a décrit la carrière exceptionnelle
     de l’Université McGill et a été directeur de son Département           du Dr Rosenblatt dans les secteurs de la pratique médicale, la
     d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale de 2002 à     recherche, l’enseignement, l’administration et les travaux d’érudi-
     2017. Il a également occupé la présidence du conseil de la Société     tion, en plus de souligner ses efforts de promotion de la génétique
     canadienne d’ORL et de chirurgie cervico-faciale de 2006 à 2007.       médicale au Québec et dans l’ensemble du Canada.
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