Diabétique superman - le dépassement de soi
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COLLOQUE Journées Nationales de tous ces super-héros qui bougent ! Jérôme Trublet / Vichy / Vendredi 17 mai 2013 Diabétique superman le dépassement de soi
Le sport, l’effort et la philo Le stade n'est que silence et solitude. Les réfl ecteurs s'éteignent un à un. Les vitres des vestiaires s'éteignent, toutes ensemble. Quelque chose s'éteint. Il n'y a plus qu'un garçon, là-bas, qui lance le disque dans la nuit descendue. La lune monte. Il est seul. Il est la seule chose claire sur le terrain. Il est seul. Il fait pour lui seul sa musique pure et perdue, son effort qui ne sert à rien, Son exploit qui mourra demain. Vesper - MONTHERLANT, Les Olympiques
Certains obstacles à la performance sont extérieurs, mais les plus diffi ciles à surmonter sont liés au sportif lui-même. Son entraînement consiste à apprivoiser la douleur provoquée par l’effort intense ou prolongé pour qu’il n’y ait plus qu’une douleur supportable. Car la course de fond résume bien des interrogations de l'existence et délivre des recommandations dont nous pourrions tirer profi t : accepter la souffrance inéluctable, aller toujours dans le même sens, prévoir et savoir perdre quelquefois du temps, car c'est souvent le vrai moyen d'en gagner et de connaitre l’excitation que procure la sensation du second souffl e. Les sociologues du sport soulignent que ce ce sont des motivations essentiellement narcissiques qui poussent les individus à vouloir ainsi se dépasser, c’est-à-dire transgresser les limites normales de leur corps. A l’extrême de ce narcissisme, la dépendance au sport.
Super-héros désigne un type de héros FICTIF que l'on trouve surtout dans les bandes dessinées américaines et qui se distingue par des capacités hors du commun. Il a généralement une force physique surhumaine, une rapidité hors du commun, une résistance à la douleur, une double identité (normale et secrète et porte un costume distinctif le plus souvent collant au corps. Il peut ainsi rivaliser avec les autres héros. On considère qu'un personnage possède des pouvoirs dès qu'il possède un équipement (pompe à insuline!! cardio fréquencemètre!! GPS au poignet, téléphone mobile et lampe frontale) pourtant Zorro malgré son identité secrète et son costume distinctif, n'est pas considéré comme un super-héros car il combat à...l'épée! La plupart des histoires de super-héros évoluent hors du temps puisqu'ils ne vieillissent pas et ont une vie toujours identique. Leurs aventures se situent également hors du monde, car malgré leurs superpouvoirs les super-héros ne modifient pas l'équilibre du monde qui les héberge.
Au fil du temps dans lequel se développent les mondes partagés le héros peut devenir moins exceptionnel dans son propre monde jusqu’à devenir standard comme Fantômas ou...moi-même. Les BD américaines, tout en demeurant destinées à de jeunes lecteurs, se signalent par un surcroît de maturité, une psychologie plus complexe éloignée du cliché du héros infaillible et les mêlant à des problèmes de société contemporains. Dans la vie réelle, l'image du super-héros est reprise par des citoyens ordinaires qui usent d’ artifices pour apporter une touche de fantaisie. Aux États-unis comme à l’USD, ces citoyens ordinaires ont utilisé des apparences de « super- héros » de leur cru, avec masques, capes et combinaisons afin d'aider d’aider les autres. Il en est de même avec les réferents de l’USD… Mais ces activités finalement les dépassent et peuvent amener vers un autre moi.
Icare Les premières gouttes de sueur inaugurent l’abandon salutaire, l’oubli de soi. Elles hypnotisent la conscience. Désormais, où que vous regardiez, vous regardez ailleurs. Depuis quelques minutes, la cadence vous échappe mais ne s’emballe pas, vos jambes sont autonomes et régulières. Vous voilà courant sans effort, respirant calmement, l’esprit à jeun, la tête et les jambes dans une transe sereine…
Enfi n, l'oubli de soi ! Le sportif qui découvre le silence que lui impose la performance, découvre ce qu'il contient et qu'aucun partenaire ou instructeur ne peut prévoir. Il ne s’agit pas de concentration qui force l'esprit à observer un seul point, un seul détail, un seul moment de la vie. Le silence du corps est libéré du temps et de l'espace. Ayant accepté de faire des efforts toujours plus intenses afi n de se perfectionner en vue d'une performance ou d'une victoire, il est amené à faire l'expérience d'un autre moi. Le geste devient régulier voire automatique, la douleur disparaît, l’esprit est observant, sans raisonnement ni sensation. Ayrton Senna disait : « Je suis plus loin que moi-même, plus loin que la réalité, je suis dans le futur. J’ai une sorte de force qui me rapproche de Dieu. »
Voici quelques photos de mes différents couvre-chefs; pratique pour être retrouvé par la famille lors de grandes arrivées! Quelle que soit la météo, je m’entraîne !
Planning hebdomadaire Dimanche : Sortie longue entre 20 et 35 km Lundi : Repos Mardi : Entraînement club / Séance seuil ou côtes Mercredi : Entraînement en couple ou sortie douce avec Club à 21h Jeudi : Fractionné sur piste ou gainage/abdos Vendredi : Entraînement en couple ou sortie douce avec Club à 21h Samedi : Entraînement enfants ou sortie couple
Cette diapo est quand même la plus folle ! Le dimanche est une sortie comprise entre 1h45 et 3h, avec Kamel bac, jus de banane, coca, pâtes de fruit et lecteur gly. Je cours à plusieurs sinon avec portable et tout le monde est au courant de mon diabète. Le lundi repos. Les séances de seuil du mardi consistent en des échauffements de 20 minutes puis de séances d’accélérations de 10 minutes entrecoupées de 10 minutes à allure douce. Les séances de 20 côtes alternent montée et récup en descente. Le mercredi est très lent avec Madame ou digestif avec le club à 21h Le jeudi comprend des accélérations entre 85 et 115% de VMA avec des fractionnés de 200 à 1000 m . Tous ces types d’entraînements nécessitent une gestion différente du traitement insulinique : différents % de réduction des débits, alimentation, hydratation, étirements…
Ma science avance… Heure Site Gly de Type de sortie Débit Ravito Gly Débit Observations KT départ et durée pompe d’arrivée nocturne UI/h 18 h Abdo G 1,4 11 km en 50’ 1,3 Coca dilué 3,8 - 20 % Gly réveil 1,4 7h " 1,9 16 km en 1h18 0,8 Coca dilué 1 - 20 % Gly réveil 1,8 9h " 1,3 7,5 km en 36’ 1,2 Coca dilué 0,9 inchangé Gly réveil 0,4 18 h Cuisse 1,8 10,5 km en 50’ 1,1 Jus banane 0,8 - 20 % Gly réveil 0,7 G dilué 9h " 2,6 28 km en 2h20 0,7 Jus banane 1,7 - 20 % Gly réveil 2,9 18 h Bras G ? 10 fois 450 m en 1,1 Eau 4,4 inchangé Gly réveil hypo 1’40 " 10 h Abdo D 1,6 20 km en 1h28’ 0,7 Jus banane 0,9 - 30 % Gly réveil 3,4 dilué 18 h Bras G 1,8 13,5 km en 1h03 1 Jus banane 1,3 - 20 % Gly réveil 1 … … … … … … … … …
La diabétologie n’étant pas une science exacte... j’ai cherché à tracer mes résultats en fonction des types d’entraînements et autres facteurs Ce tableau renseigné régulièrement me permet de tirer quelques enseignements en fonction : Des horaires d’entraînement (consommation glucidique la plus élevée à 21h) Des types d’entraînements : Fractionné sur piste et gainage = faibles consommateurs Des débits pompe : diminuer une heure avant exercice et rétablir une heure avant fin, généralement -20% sinon – 40% pour sorties longues Des débits nocturnes à diminuer Des sites KT(cathéter pompe) : arrêt membres et éviter ceinture abdominale gauche
Veni, Vici, cŭrrĕri * Cross ++ 15 X 10 bornes En 6 années 12 X semi marathons 7.5 X marathons 1 X Ecotrail 50 À venir Marathons de Berlin, NY, Londres, Genève 6 heures, 80 km puis 100 !... * … j’ai couru
Oser d’abord, doser ensuite ! (Michaël Thiault) Tu as couru vite, cours longtemps maintenant ! Le temps passe et même si je suis convaincu que le sport m’a permis de repousser mes limites et surtout les complications, je souhaite maintenant me faire plaisir avec des compétitions prestigieuses comme des plus longues (mais plus douces)
D imanche MAdame 20/20 Matin 5h et soir 21h NO limit Crampes du marathon TouLon en août Ecotrail 50 km Surveillance
Le plaisir et le dépassement de soi ne sont pas les seuls moteurs, Il y a cette menace du diabète, épée de Damoclès en suspension permanente, cette crainte de la cécité, de la dialyse, de l’hypo, de l’hyper…qui me poussent, me tirent, me motivent ! J’atteins le bien-être en approchant mes limites de sportif et mes limites de diabétique. Aurais-je eu le même comportement sans diabète ? Je concilie le fait de vouloir se préserver, de maintenir une hémoglobine glyquée autour de 7 avec l’esprit de compétition que je cultive ? Au regard de mes nombreuses sorties, seul ou en famille, il y a, au travers du dépassement de soi, ces retrouvailles avec l’évasion de soi comme une sorte d’extase... Il y a aussi l’apprivoisement de la douleur en surmontant les distances; les températures; les... crampes. Je cherche ainsi à rester libre et maître de mon corps ! Les activités sportives sont des régulateurs glycémiques, des producteurs de bien-être physique et mental qui me permettent d’avancer. Elles me permettent aussi de donner l’exemple aux personnes diabétiques pour qu’elles n’oublient pas la possibilité d’être le héros voire le super héros de leur vie !
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