LE FONCTIONNEMENT CEREBRAL Y COMPRIS CHEZ NOS CHERS EIP
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COLLOQUE NEUROSCIENCES « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » CRAP - UNSA 20 novembre Marseille LE FONCTIONNEMENT CEREBRAL Y COMPRIS CHEZ NOS CHERS EIP Dominic Sappey-Marinier CERMEP Imagerie du vivant – Hôpital neurologique Faculté de médecine Lyon Est – Université Claude Bernard Lyon 1 Docteur en biophysique, et enseignant-chercheur en imagerie médicale et neurosciences à la Faculté de Médecine de l'Université de Lyon. Au sein du département IRM du CERMEP, le centre d'imagerie du vivant de Lyon et du laboratoire CREATIS (CNRS UMR 5220 & INSERM U1206), il développe l’imagerie cérébrale dans le domaine des sciences cognitives, neurologiques et psychiatriques. Il a été président-fondateur de la Société Française de Résonance Magnétique en Biologie et Médecine (SFRMBM). Actuellement, il est Secrétaire Général du comité de protection des personnes (CPP) Sud-Est III et membre du conseil d’orientation de l’Espace de Réflexion Éthique de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Il est également co-auteur du livre « Manager la génération Y avec les neurosciences » publié en 2011 aux éditions Eyrolles. W avec Olivier Revol et Fanny Nussbaum sur la précocité Equipe CREATIS « Imagerie cérébrale » Neurosciences regroupe tout ce qui se passe autour du cerveau Avant 3 parties : Neurosciences/Sciences cognitives (philosophe, fonctionnement cérébral)/psychologie Aujourd’hui, ce terme regroupe différentes disciplines : neurobiologie, neurogénétique, électro neurophysiologie, psychologie, sciences cognitives…. L’évolution se fait vers la psychologie cognitive. L’imagerie anatomique, fonctionnelle et métabolique et la génétique nous permettent d’approfondir les recherches Cerveau : un très grand consommateur d’énergie : 20 % de l’énergie du corps, 2 % du poids du corps (1,3 à 1,4 kg). Le travail intellectuel intense entraine d’ailleurs une perte de poids ! Besoin d’O2, H20, glucose Production de chaleur 72% d’eau dans la substance blanche 80 % d’eau dans la substance grise 3 types de cellules : neurones dans la substance grise (corps cellulaires), astrocytes dans la substance blanche entourent les vaisseaux sanguines et transmettent de le l’information et de l’énergie aux neurones, axones des neurones dont la myéline X 100 la transmission de l’information oligodentrocytes qui créent des gaines de myéline autour des axones et permettent à l’influx nerveux d’aller plus vite Un réseau extraordinaire comparé à l’ensemble des galaxies de l’univers 89 MM de neurones 10000 synapses 1 neurone mesure 20 microns 1 neurone peut faire la taille d’un mètre 1 million de milliards de connexions Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 1
cet ensemble de réseau est le connectome = plan complet des connexions neuronales d’un cerveau (1 projet américain et 1 projet européen) http://www.humanconnectomeproject.org/gallery/ De très belles photos de faisceaux neuronaux et des vidéos Le cerveau de l’enfant est structuré dès la naissance et il évolue jusqu’à l’âge de 25 ans Madame DEHAENE travaille sur les bébés (G Dehaene-Lambertz et al, Science, 2002, J. Dubois et al) Tous les grands faisceaux de connexions sont en place et de nombreux réseaux spécialisés sont déjà en activité La matrice génétique du cerveau est modifiée par les stimuli extérieurs : on ne modifie pas les gènes mais on modifie leur expression Aujourd’hui, nous savons faire des liens entre le développement des capacités et le support neuronal. Images de faisceaux neuronaux, de connexions synaptiques 1 Plasticité corticale : le cerveau est capable de créer des connexions en fonction des stimulations Acquisition de la lecture : activation de l’aire de la forme des mots réseau du langage : hémisphère gauche Il existe une variation entre individus mais aussi entre sexes : Un homme droitier utilise 80 % de son hémisphère gauche et 20 % droit Une femme utilise 50% de son hémisphère gauche et 50 % de son hémisphère droit S’il existe une perte de fonction, l’individu peut compenser en utilisant une zone de l’autre hémisphère. Par exemple, chez l’aveugle, la stimulation du cortex auditif va entrainer l’utilisation du cortex visuel. L’insula (5ème lobe du cerveau –structure très ancienne) traite la douleur, le schéma corporel 2 Neurogénèse : elle a été mise en évidence depuis 30 ans on produit des neurones après la naissance o Hippocampique 10000 neurones /jour o Sous ventriculaire 30 000 neurones/jour Elle est très active jusqu’à l’âge de 25-30 ans. Continue-t-elle avec l’âge ? A ce jour, nous ne sommes pas en mesure d’apporter de réponse. 3 Epigénèse (1972 Jean-Pierre Changeux) Elle a remplacé les notions d’inné et d’acquis. o croissance des dendrites et des axones o sélection des réseaux par myélinisation et activité synaptique en fonction des stimulations o densification de la substance grise 4 Epigénétique o modification moléculaire par répartition de la fonction o modification réversible de l’expression génétique par l’environnement o transmission de l’ « empreinte culturelle » à nos enfants : par exemple, transmission de comportements jusqu’à 3 générations Impossible de changer l’ADN mais il existe sur l’ADN, des méthylations (CH3) se mettent sur les gènes et transforment l’expression des gènes Un gène crée 100 protéines et peut donc faire 100 choses différentes Pour exemple : lors d’une maladie génétique, nous constatons que les symptômes et le comportement clinique sont différents, alors qu’il s’agit de la même maladie. Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 2
Trois modes de fonctionnement modulés par l’attention 1 Inconscient cognitif (analogique - Lionel Naccache, neurologue) o fonction automatique o rapide inférieur à 300ms o émotionnel (limbique) o neurones courts : fibres U https://www.lemonde.fr/medecine/video/2018/08/28/les-secrets-du-cerveau-devoiles-par-lionel- naccache-neurologue_5347039_1650718.html 2 Préconscient Notre système attentionnel va faire monter l’info de l’inconscient au pré conscient puis vers le conscient 3 Conscient (analytique) o lent Supérieur à 300 ms = 1/3 s o rationnel (CPF) o neurones longs Se situe sur la partie frontale du cerveau. En pédagogie, on joue sur les 3 niveaux = apprentissage inconscient à conscient Les EIP fonctionnement beaucoup sur l’inconscient et ont des difficultés à passer vers le conscient en lien avec un déficit du système attentionnel. Développement du cerveau : 3 grandes étapes importance du corps calleux 1 - de 0 à 5 ans développement de la substance blanche myélinisation jusqu’à 4 ans 2 - de 5 à 10 ans la substance grise s’épaissit pic d’hormones et dopamine surproduction d’axones et de synapses (amygdale et noyau accumbens) 3 - 10 à 15 ans Surproduction d’hormones et de neurotransmetteurs avec densification de la substance grise par élagage synaptique surtout dans les structures émotionnelles 4 - 25 ans stabilité du cerveau La densification de la substance grise commence par l’occipital et finit par les lobes frontaux L’adolescent : un cerveau sous contrôle émotionnel Système limbique appelé autrefois reptilien Par rapport au singe, l’homme a développé ses lobes frontaux mais l’homme est toujours gouverné par le système limbique : amygdale gouverne les émotions dont nos peurs les hippocampes : structure de mémorisation à côté de l’amygdale = un message ancré avec des émotions est mieux mémorisé car il y des neurones qui les connectent les neurones olfactifs sont proches de l’amygdale : mémorisation plus importante Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 3
Le système de récompense Noyau accumbens plaisir (émotions positives) Ce système est très important dans l’apprentissage Désir Motivation CPF Cortex cingulaire antérieur (conflit) Plaisir récompense Souffrance Peur punition Accumbens Amygdale Acceptation ou refus de la nouvelle information 9 grands systèmes dans le cerveau 1 Emotion 1 système autonome 2 système limbique 3 système de récompense 2 Perception 4 système sensitif 5 système moteur 6 système d’apprentissage et de mémoires 3 Cognition 7 langage 8 fonctions exécutives (raisonnement, abstraction, planification (tout au bout du préfrontal), inhibition, attention, flexibilité) 9 conscience (expérimentale, réflexives, anti-réflexive)..... Un des problèmes de l’informatique : on suit un programme et on ne revient pas en arrière donc pas de vision globale = pas de structure des étapes que l’on a réalisées = temporalité des actions non intégrée Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 4
L’intelligence Théories de l’intelligence 1905 : Alfred Binet c’est ce que mesurent les tests » : vision très pragmatique 1911 : Ch Spearman : 1 intelligence générale (facteur g) : existence d’un seul facteur responsable de l’intelligence 1936 : L.L.L Thurstone : des intelligences multiples 1977 : H. Gardner 7 puis 9 facteurs formes d’intelligences 1941 : R. Catelle : 2 facteurs 2 types d’intelligences : fluide (innée) et cristallisée (acquise par l’expérience) 1983 : R. Stemberg : intelligence analytique, pratique et créative 1993 : J Bissel-Caroll (CHC) : modèle d’intelligence à plusieurs strates des coefficients pour chaque capacité - l’ensemble donne un niveau d’intelligence (correspond assez bien au QI) Deux formes d’intelligence EXTERNE : cristallisée – dans le Wisc 5 cela correspond à l’indice de compréhension verbale ICV gC INTERNE : fluide indice de raisonnement perceptif serait sur le visuo-spatiale et l’innée IRP gF « L’esprit intuitif est un don sacré et l’esprit rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et oublié le don » Einstein Il n’y a pas de région de l’intelligence, c’est l’assemblage de toutes les zones du cerveau qui crée l’intelligence. Prémices de l’anatomie fonctionnelle Franz Gall = phrénologie Broca = identification de l’aire de Broca Le cervelet n’est pas inversé (droite/gauche) comme le cerveau IRM fonctionnelle : histoire d’O2 Pour bouger un doigt, il y a dans le cerveau, une vasodilatation des vaisseaux = augmentation du débit sanguin qui change le signal la désoxyhémoglobine est magnétique et change le signal de l’IRM fonctionnelle IRM fonctionnelle de stimulation (à l’aide d’une électrode pendant une intervention chirurgicale) IRM fonctionnelle de repos : on voit les connexions au repos, ce qui permet de séparer les réseaux et ainsi de les analyser. Elle permet de voir : le réseau par défaut (connexion ente le préfrontal et le pariétal = grande autoroute) réseau de l’introspection permet de créer, d’imaginer = [intérêt de la pause Pomodoro et du temps de rêve] le réseau des fonctions exécutives dorso-latéropréfrontal : contrôle des stimulations extérieures Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 5
le réseau de la saillance : détecte ce qui sort de l’ordinaire, (exemple : on entend notre prénom dans une ambiance bruyante) s’appuie sur les régions émotionnelles (insula) chef d’aiguillage toujours en alerte entre l’interne en et l’externe SALIENCE NETWORK réseau de saillance INTERNE EXTERNE DEFAULT NETWORK Anticorrélation CENTRAL EXECUTIVE NETWORK Réseau par défaut Réseau des fonctions exécutives Intelligence émotionnel connexion entre réseau de la saillance et l’émotionnel IRM de diffusion 1827 : observation de l’agitation moléculaire Robert Brown (mouvement aléatoire) : il observe des grains de pollens qui bougent dans tous les sens mais en fait ce sont les molécules d’eau qui bougent 1905 : théorie de la diffusion par Einstein les molécules soumises à la température de l’environnement bougent (une goutte d’encre dans mon verre se diffuse mais s’il n’y a pas de place dans un tube, elles vont bouger). Le cerveau est constitué d’eau et grâce au déplacement de l’eau dans les neurones, on matérialise les faisceaux de neurones, c’est l’image qui est transmise par l’IRM. Malpas et al J.clin Neurosci (2016) Pariéto-frontal intégration Théorie de l’intelligence ? Pas de région de l’intelligence L’étude de Jung et Haier 2007 a identifié des zones dans le cerveau au niveau frontal, pariétal et temporal Enfant à Haut potentiel (HP) Quelles caractéristiques générales ? Communes : rapidité de traitement plus importante hypercontrôle/pensées obsédantes hypersensibilité Contextuelles voie d’expression du HP : raisonnement, perception, interaction ? Structure de personnalité ? Type de HP : laminaire ou complexe Tests de Wechsler du QI (WISC IV) QIT supérieur à 130 : homogènes = laminaires 4 indices homogènes QIT supérieur à 130 : hétérogènes = complexes avec un indice de compréhension verbale élevé mais un indice ................. normal Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 6
COMPLEXES (image ET) LAMINAIRES (image de l’ours) Anxiété Moins de créativité Troubles du comportement Une moins bonne motivation PLUS Troubles de l’apprentissage car ils croient qu’ils intrinsèque comprennent vite mais ont sauté des étapes Manque d’identité Troubles associés : dys, attention, mémoire PLUS , motivation intrinsèque Attention concentration MOINS Côté visionnaire Perfectionnisme Créativité Adaptation sociale Énergie torrentielle Les faisceaux de substance blanche sont plus efficaces : meilleure connectivité chez les HP La connectivité est plus importante chez le laminaire par rapport au complexe, donc il est plus efficace. Chez les complexes, la connectivité est plus grande sur l’hémisphère gauche 60 % Chez les laminaires, la connectivité est plus équilibrée mais elle est un peu plus importante dans l’hémisphère droit. L’hémisphère gauche est notre « premier » cerveau Hémisphère gauche Hémisphère droit Langage mémoire Visio-spatial, évaluation Maturation précoce Maitrise : attention, inhibition Référence interne Adaptation, flexibilité Autocentré tout ce qu’il pense est vrai NOTRE MODELE HP COMPLEXES HP LAMINAIRES = INTERPRETEURS (explorateurs) = ADAPTATEURS plus de gauchers chez les complexes Le QI est corrélé à la densité des réseaux (support anatomique à l’intelligence) avec un réseau homogène Les réseaux de neurones sont : - soit plus locaux (modularité) - soit plus denses (densité) lien avec le QI Les complexes ont : une moins bonne connectivité dans le préfrontal une meilleure augmentation de l’hippocampe (mémoire) ne se maîtrisent pas mais se connaissent bien Les laminaires ont : une moins bonne connectivité dans l’orbito-frontal (gestion des émotions et de la motivation) se maitrisent mais se connaissent moins bien Un enfant HP reste HP toute sa vie Ouvrage à paraître en début janvier 2019 Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 7
Questions et échanges Rôle du sommeil dans l’intelligence les enfants HP complexes dorment moins car plus de terreurs nocturnes, d’angoisses mais peu d’études Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 8
L’APPORT DES NEUROSCIENCES EN PEDAGOGIE Sandrine Rossi, Docteur en psychologie cognitive, maître de conférences, Département de Psychologie, responsable du Master en psychologie de l’Education Laboraratoire de Psychologie Caen Normandie, LPCN EA7452, Maison de la Recherche en Sciences Humaines USR3486 CNRS, Université de Caen Normandie, Normandie Université. https://sites.google.com/site/sandrinerossipsycho/ 1) Les neurosciences de quoi parle-t-on ? 2) Connaître le cerveau pour mieux enseigner 3) La neuroéducation : une utopie ? 4) L’attention et la métacognition en éducation 5) Applications à l’école et au collège 1) Les neurosciences de quoi parle-t-on ? 1950 une révolution intellectuelle Le cognitivisme : théorie du traitement de l’information Comment les connaissances se construisent-elles et comment l’être humain va-t-il les utiliser tout au long de sa vie ? L’être humain traite de l’information, mais quels sont les processus qu’il utilise ? On s’intéresse à l’empan de vie du nourrisson à la personne en fin de vie et aussi aux différences entre les personnes Fondateur: Jérôme Bruner (1915-2016) 1956 – A study of thinking La caractéristique de l’homme est d’apprendre sa capacité d’apprentissage Le développement cognitif repose sur des facteurs innés de l’évolution mais le rôle de l’environnement est majeur. L’enfant intériorise, organise et maitrise des connaissances George Miller 1920-2012) 1956 The magical number seven Il met en avant les limitations du système cognitif, nous n’avons pas les capacités d’un ordinateur… La mémoire immédiate est limitée à 7 + ou – 2 unités d’informations Bruner et Miller, cofondateurs de l’université de Harvard Puis naît le domaine des sciences cognitives La psychologie nait de la philosophie et elle va ensuite mesure, chiffrer Le courant cognitiviste émane des psychologues. De ce cognitivisme naissent les sciences cognitives Elles regroupent plusieurs disciplines pour comprendre la cognition : anthropologie, intelligence artificielle, philosophie, linguistique, neuroscience autour de la psychologie cognitive Ce que nous sommes est téléguidé par un organe le cerveau Une voie vers une meilleure compréhension de pensée Howard Gardner : objectiver le comportement afin de répondre aux questions relatives à la nature des savoirs Les sciences cognitives sont une tentative contemporaine faisant appel à des méthodes empiriques. Les neurosciences s’invitent dans l’éducation 1988 Brain, Neuroscience and Education Group AERA Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 9
1999 Projet sciences de l’apprentissage et recherche sur le cerveau OCDE 2002 Comprendre le cerveau aider à comprendre comment le cerveau comprend : publication du rapport de l’OCDE mais l’OCDE pense économie, efficience 2004 Création de la Mind society 2005 Les sciences se positionnent et des ouvrages à destination des enseignants sont édités Revue SCIENCE avec un edito« Pedagogymeets neurosciences » 2007 1ère revue scientifique MIND BRAIN and EDUCATION, revue universitaire trimestrielle publiée par Wiley- Blackwell. Il a été créé en 2007 en tant que journal officiel de la Société internationale de l’esprit, du cerveau et de l’éducation par Kurt W. Fischer et David B. Daniel, directeur de la rédaction. Première conférence de l’IMBES (International, mind, brain brand education society) aux Etats Unis https://imbes.org/ 2009 Nouvelle science de l’apprentissage au carrefour de la psychologie, l’éducation et les neurosciences avec de nombreuses publications 2) Connaître le cerveau pour mieux enseigner La loi de 2005 sur l’inclusion scolaire fait penser que faire entrer les « sciences cognitives » à l’école ne serait pas une mauvaise chose, notamment dans la formation des enseignants. Le cerveau contraint l’apprentissage Apprendre modifie le fonctionnement du cerveau au plan anatomique et fonctionnel La neuro-imagerie est une méthode de plus pour ouvrir la boîte noire Il faut avoir cela dans son cartable d’enseignant mais aussi dans son cartable d’élève Le cerveau va se modifier de façon importante avec l’âge 10% des connexions sont effectives à la naissance 1 neurone : 20 microns 1 axone peut atteindre plus de 2 mètres Le cerveau a une surface de 2m2 si on l’étale Reprise de l’image de Steve Masson (Québec) le cerveau est une forêt et plus vous allez emprunter les mêmes chemins plus ils vont permettre de tracer des autoroutes d’accès à l’information. Une lente maturation de la substance grise Chez un nourrisson de 7 semaines, les régions des lobes pariétaux (motrices, sensorimotrices ;..) sont plus matures On perd aussi des neurones dès la première année de vie. On va faire mieux mais avec moins avec une plus grande densité de substance grise mais celle-ci conduit des automatismes. Une maturation différentielle A 17 ans, le cortex préfrontal n’est pas à maturité complète. Le préfrontal mature en dernier entre 21 et 25 ans Une lente maturation de la substance blanche Chez un nourrisson il y a de grands faisceaux de fibres blanches qui vont devenir de plus en plus denses Plasticité anatomique et fonctionnelle Une réorientation de la fonction des circuits cérébraux changements de la force et de la vitesse des faisceaux de connexion changements des connexions neuronales Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 10
3) La neuroéducation : une utopie ? Les stratégies métacognitives ont une place majeure dans l’apprentissage. Il existe des difficultés de certains élèves à comprendre le sens des apprentissages. Comment leur faire comprendre l’intérêt de l’école ? L’école : ses exigences s’adapter à la vie en groupe attendre son tour, faire des compromis prendre sa place, se faire accepter se retenir de trop parler, bouger, réagir émotivement s’appliquer enregistrer les informations et les retenir subir la pression de la réussite, la compétition se corriger persévérer L’apprentissage scolaire C’est quoi ? Modifier durablement ses représentations mentales et ses schèmes d’action Ça sert à quoi ? à s’adapter à son environnement tout au long de la vie Processus actif et constructif : L’apprenant participe activement à son apprentissage en sélectionnant, en ajoutant des informations, en construisant des règles expérience : une classe sans rien sur les murs et une avec plein de choses sur les murs avec le même cours, le même prof, les élèves réussissent mieux dans la salle de classe sans rien sur les murs Existence de liens entre les nouvelles infos et connaissances antérieures connaissances antérieures = point d’ancrage pour les nouvelles (rôle du sommeil) engage autant les connaissances théoriques que les stratégies métacognitives démarche d’acquisition peu d’utilisation des connaissances requiert l’organisation constante des connaissances Les élèves en difficultés scolaires : - ne traitent pas l’information pertinente dans l’énoncé - ne prennent pas assez de temps pour comprendre le but de la tâche - utilisent une stratégie qui n’est pas adaptée mais qu’ils pensent maitriser - fonctionnent plus par analogie - persistent dans des stratégies inefficaces - décident rapidement d’arrêter la tâche - ne vérifient pas s’ils vont dans le bon sens, ni si le résultat obtenu est correct CNIRE mai 2017 http://www.education.gouv.fr/cid106484/le-cnire-role-et-missions.html « Ce qui créait les inégalités à l’école réside dans « le rapport au savoir » et donc dans la difficulté de certains élèves à saisir le sens des apprentissages Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 11
4 piliers de l’apprentissage engagement actif : réseau exécutif consolidation : rôle de l’apprentissage distribué, rôle du sommeil, retour d’information : avoir du feed-back, pas forcément punitif attention au cœur de ces piliers Les contraintes des apprentissages scolaires Pyramide d’Henri Tricot faible valeur adaptative différence entre la tâche et le but d’apprentissage importance de l’attention processus d’apprentissage Approche neurocontructiviste (Johnson 2011) Maturation Gènes Environnement Compétition Coopération Représentations entre les réseaux Spécialisation mentales neuronaux fonctionnelle complexes Émergence de compétences nouvelles La neuroéducation L’un des objectifs est d’adapter les pratiques éducatives au fonctionnement cognitif que neurocognitif de l’élève On ne sait rien des apprentissages en interaction car avec la neuro-imagerie on met le sujet dans le noir sur une seule personne 1) L’attention et la métacognition en éducation Déduire du fonctionnement cérébral les moyens de domestiquer l’attention L’attention est le carburant mental. Nos yeux voient tous la même chose, mais nous ne percevons pas tous la même chose. Processus psychologique fondamental permet de concentrer l’activité mentale sur un sujet déterminé rôle primordial pour comprendre comment nous parvenons dans un flux continu d’infos à orienter, focaliser notre perception, notre mémoire, pensée pour atteindre nos buts Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 12
PERCEPTION (image d’une chaine) CONSCIENCE ATTENTION (fait le lien entre la perception et la conscience) L’objectif est de rendre les élèves conscients de leurs processus de pensée. Chacun construit sa perception. Le cycle PERCEPTION/ACTION 3 à 5 cycles perceptions action par seconde, les cycles s’enchainent Action Outcome Prédiction perception Le contrôle de l’attention est souvent le contrôle de l’action le choix de l’action est le résultat d’une décision une seule erreur d’inattention, et tout est chamboulé L’attention au coeur des apprentissages Elle fonctionne comme un projecteur elle amplifie l’apprentissage on en dispose en quantité limitée Posner et Rothbart L’attention revêt 3 formes : ALERTE Modulation globale de la vigilance ORENTIATION Sélection de l’information EXECUTION Volonté et contrôle L’attention permet le contrôle cognitif des pensées et des comportements Le contrôle cognitif est nécessaire pour apprendre (contrôle d’action et de pensée). planifier, sélectionner, initier, exécuter, superviser anticiper prendre le temps de réfléchir maintenir son objectif planifier sa démarche Le lent développement du contrôle cognitif (Dajani et Uddin 2015) Passer d’une leçon de maths à une leçon d’anglais est difficile attentionnellement le développement neurocognitif est lent Contrôle cognitif sous la dépendance d’une mémoire la mémoire de travail permet de se représenter mentalement son environnement immédiat, de maintenir des informations à court terme et d’agir en fonction de ses objectifs Son efficience est prédictive Source de différences interindividuelles Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 13
Contrôle cognitif et autorégulation Autorégulation (de bonnes capacités d’autorégulation sont favorables à la réussite scolaire) Maintenir un niveau émotionnel, motivationnel et cognitif optimal au service des actions dirigées vers un but Contrôle cognitif .... Régulation émotionnelle Engagement délibéré dans une et Modularisation ou modulation ? pensée ou une action intra et inter personnelle de .... l’émotion METACOGNITION EMOTION Développement de la ...... connaissance de soi Travailler sur l’apprendre à Réguler .... apprendre Ferrier et al Frontiers and psychology 2014 Soutenir l’autorégulation par la métacognition Rossi et al 2015 voir conseil scientifique de l’éducation les connaissance métacognitives savoir comment, quand et pourquoi une stratégie de connaissance contrôler, planifier et autoréguler ses processus de pensée Très peu d’études chez le jeune élève sur la métacognition Les mêmes capacités dans les mêmes zones de contrôle cognitif de contrôle émotionnel, métacognitif ATTENTION contrôle cognitif MÉMOIRE DE TRAVAIL régulation METACOGNITION émotionnelle AUTOREGULATION Rossi 2018 Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 14
LA NEUROEDUCATION EN QUESTIONS Nicole Bouin, professeur de lettres-histoire en lycées professionnels, diplômée en sciences de l’éducation et en psychologie cognitive, formatrice d’enseignants, militante CRAP, auteure de "Enseigner : apports des sciences cognitives" chez Canopé. https://www.reseau-canope.fr/notice/enseigner-apports-des-sciences-cognitives.html Coordonne le numéro des Cahiers pédagogiques sur les DYS à paraître 3 cas de figures beaucoup de recherches confortent les intuitions pédagogiques d’autres invalident certaines théories pédagogiques les tâches complexes sont plus efficaces que les exercices sériés quelques recherches ouvrent des pistes insoupçonnées La confirmation scientifique donne de la force au principe éthique pour son application dans la pratique quotidienne Le fait d’enseigner le fonctionnement du cerveau : confiance, motivation, progrès Le stress stimule la sécrétion de cortisol qui a un effet néfaste sur le cerveau. Il est donc utile d’expliquer aux élèves comment fonctionne leur cerveau. SYSTÈME ATTENTIONNEL attention perceptive et attention exécutive (cf. Lachaux, maitre de conférences) https://www.youtube.com/watch?v=QDmtaPwKhow définition attention processus de sélection d’activation et de facilitation de certains réseaux de neurones aux dépenses des autres L’attention est différente de la concentration : l’attention implique l’attrait pour quelque chose, la concentration est un terme non scientifique qui fait référence à une tâche à produire. expérience enfants : poutre bulle 1 adolescents : plateau sans bord avec 2 billes + déplacement on passe par le corps pour ressentir ce qui est nécessaire normal que l’attention s’échappe = déculpabiliser veiller à ne pas la laisser partir quand c’est important = outiller en étiquetant ce qui fait décoller l’attention (souci personnel, bruit dans le couloir) en ramenant l’attention par un geste imperceptible des autres (serrer son petit doigt) Programme attentionnel PIM perception, intention, mode d’action séquences d’apprentissage dédiées aligner en permanence l’attention à l’intention Intention 3UC : Unique, Claire, concrète et à Court terme Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 15
Double tâche : Caroline Huron impossible sauf si la tâche est automatisée mais les élèves DYS n’en sont pas capables. signe invisible (nouveau film avec un rideau qui change de couleur en plus du singe) Minimoi et maximoi : la microcognition La décomposition en tâches simples minimoi favorise le circuit de la récompense Laisser du temps aux élèves pour construire des images, se parler les gestes mentaux Dropbox : gestion mentale et neurosciences Nicole BOUIN Faire découvrir le plaisir de réussir une tâche difficile Préciser les consignes 6 conseils de Steve Masson https://digital-learning-academy.com/steve-masson-comment-la-connaissance-du-cerveau-permet-elle-de- mieux-enseigner/ Activer régulièrement les réseaux neuronaux : tester quotidiennement, réactiver sans cesse inutile de relire : c’est inefficace, faire revenir à la mémoire ce qui est possible et compléter avec le cahier Pour les élèves de LP : début de cours : aller rechercher dans votre tête ce que vous reste du dernier cours annoncer les 3 éléments essentiels et après chaque élément essentiel laisser du temps pour évoquer mentalement structurer les contenus développer les capacités d’inhibition : développer la « oupsologie » : oups ! j’allais faire cette erreur, je stoppe aider l’élève à repérer dans une situation les signaux d’alerte qui font que je dois passer du mode automatique au mode réflexif initier le transfert : aider les élèves à trouver ses propres stratégies apporter un feed-back adapté Cours de DEHAENE sur différence entre métacognition et introspection cognitive Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 16
Pour aller plus loin : quelques outils pédagogiques : • Les petites bulles de l’attention de Jean-Philippe Lachaux, une BD pour aider les enfants à mieux comprendre le fonctionnement de leur cerveau… • Vidéos associées : - Le cerveau funambule : RAPPEL https://www.youtube.com/watch?v=TTHrFf9RYU4 - Le cerveau funambule : PIM https://www.youtube.com/watch?v=h12qckEV0cU - Le cerveau funambule : Les bulles de l’attention https://www.youtube.com/watch?v=iHbrohxaGuc Avec Dominique Sappey-Marinier • Ouvrage aux éditions Eyrolles : Manager la génération Y avec les neurosciences https://www.editions-eyrolles.com/Livre/9782212548419/manager-la-generation-yavec-les-neurosciences • Vidéo : Enfants à haut potentiel - apport de l’imagerie fonctionnelle : https://www.youtube.com/watch?v=vJ1buvFBt2c Avec Sandrine Rossi • Site personnel : https://sites.google.com/site/sandrinerossipsycho/ • Portail scientifique https://www.researchgate.net/profil... • Ouvrage aux éditions CANOPE : Découvrir le cerveau à l’école (meilleures ventes 2017, réédition 2018) : https://www.reseau-canope.fr/notice/decouvrir-lecerveau-a- lecole.html?gclid=EAIaIQobChMIq8uVvIb52wIVkFRCh2JwgOzEAAYASAAEgIhhfD_BwE • Parcours M@gistere associé : https://www.reseau-canope.fr/notice/decouvrirle-cerveau-a-lecole-les-sciences-cognitives-au-service-des- apprentissages.html • Un projet en cours qui a reçu le prix de l’innovation pédagogique 2017 - article récent ici : http://theconversation.com/psychologie-et-neurosciences-cognitives-auservice-des-apprentissages-au-college-94266 • Fiche experitheque : http://eduscol.education.fr/experitheque/consultFicheIndex.php?idFiche=12585 • Vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=YsYK4IXP9HI journées innovation 2017 • Outil de remédiation cognitive de la mémoire de travail conçu avec mes collègues canadiens : http://www.memoaction.com/memoaction voir aussi https://www.scoop.it/t/gestion-cognitive https://www.youtube.com/watch?v=5IwH_yGT8-Q Reflecto au boulot GAGNE Le modèle Réflecto est un outil de médiation/remédiation cognitive visant à aider les enfants à gérer efficacement leurs ressources exécutives (Éditions Chenelière éducation et centre d’apprentissages Cogito) Avec Nicole Bouin • Ouvrage aux éditions CANOPE : Enseigner : apports des sciences cognitives https://www.reseau- canope.fr/notice/enseigner-apports-dessciences • Une vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=HpvIBJqg81g Séminaire « Les neurosciences ont-elles une place dans l’enseignement ? » 20 novembre 2018 Marseille Notes rédigées par Martine Pascal IEN SBSSA, Souria Daineche PLP STMS 17
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