Texte 1 : Un extrait de compte-rendu de conjoncture - Blogs en classe

 
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Brevet de Technicien supérieur                                    Economie générale
   Commerce international                                           Le marché mondial
   1ère année                                                          des céréales
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                  Texte 1 : Un extrait de compte-rendu de conjoncture
Marché européen
Repli sur les céréales, dans un contexte de marché étroit en l’absence des marchés américains,
clos pour la fête du travail. Les traders se focalisaient sur la réunion entre exportateurs et le
gouvernement en Russie, pour analyser la situation de marché du pays, dans un contexte
d’exportations soutenues en céréales sur la scène internationale, alors que la production de blé
cette année est en repli de 16 à 17 millions de tonnes par rapport à l’an passé. Les rendements en
blé de printemps sont meilleurs qu’attendus mais le coût de transport pour acheminer cette
marchandise sur les ports de la mer Noire sont élevés, et ne devraient pas permettre à la Russie
de dépasser significativement les 30/32 millions de tonnes d’exports de blé sur la campagne.
L’Argentine a décidé de remettre une taxe à l’export sur ses céréales, d'un équivalent de 4 pesos
par dollar sur la valeur de la marchandise exportée. Cela correspond sur la base des taux de
change actuels à un équivalent d’une taxe de 10 % en céréales et d’une hausse de 3 % sur les
taxes en soja. Exprimée en pourcent, cette taxe dépendra donc de l’évolution de la parité de
change entre le peso argentin et le dollar.
Les exportations de blé pour l’UE s’affichent à ce jour à 2.075 millions de tonnes, soit un repli de
49 % par rapport à l’an passé à date, confirmant la compétitivité des blés mer Noire en ce début
de campagne, compétitivité qui devrait s’atténuer dans les mois à venir. Les exportations
d’orges sont par contre en hausse de 31 % par rapport à l’an passé à date, affichées à 1.203
millions de tonnes.
Les cours du maïs cédaient du terrain également hier. Agritel publiera ce jour à 14 h son
estimation de production pour l’Ukraine suite à son crop tour réalisé semaine passée.
Les cours du colza évoluaient peu hier, dans un contexte de marché lourd en soja, mais qui
rebondissait légèrement en palme.

Marché américain
Les marchés étaient clos hier pour la fête du travail (labor day).
En préouverture à 7 h ce matin, heure de Paris, le blé est en repli de 8 cents, alors que le maïs et
le soja sont attendus sans grands changements.
Le dollar est affiché à 1.16 contre euro

Marché mer Noire
Depuis plusieurs campagnes, la fédération de Russie surprend les opérateurs par sa capacité à
monter en puissance du côté des exports de grains. Dès lors, il n’est plus surprenant de voir des
volumes significatifs chargés en fin de campagne alors que la période hivernale signifiait, dans
un passé encore assez récent, l’étiage des disponibilités. La récolte historique de 2017 a encore
plus accentué le trait, bouleversant les équilibres, puisque le pays a sorti 41 Mt de blé en battant
tous ses records de chargements mensuels, tout en restant (très) actif sur toute la campagne…

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Pourtant, les records semblent faits pour être battus comme en témoignent les 8.3 Mt de blé déjà
exportées entre juillet et août 2018, contre 5.5 Mt l’an passé.
Toutefois, si la cadence estivale est impressionnante, elle ne pourra pas durer car la récolte 2018
accuse un net repli. C’est la précocité de cette dernière qui a permis un dégagement massif et
inhabituel en tout début de campagne. Ceci devrait conduire à un ralentissement naturel (et/ou
artificiel) de l’activité dès la fin de l’automne, ouvrant alors des opportunités pour d’autres
origines.
                                                                Source : www.agritel.fr – 04/09/2018
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                    Texte 2 : Les "Big Four" et le marché des céréales

90% des céréales produites dans le monde transitent par elles. Elles, on les appelle les quatre
mousquetaires, les quatre fantastiques, ou les Big Four : quatre sociétés résumées le plus
souvent en 4 initiales : les ABCD.
A pour Archer Daniels Midland, ou ADM, multinationale américaine agro-industrielle, dont le
chiffre d'affaires est estimé à 80 milliards de dollars.
B pour Bunge, américaine aussi, 53 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
C pour Cargill, américaine encore, dont on ne connait pas exactement le montant du chiffre
d'affaires, il est tout de même estimé à 153 milliards de dollars.
D pour Dreyfus enfin, la franco-suisse, 60 milliards de dollars de chiffre d'affaires au compteur.

Quatre sociétés qui commencent à se faire concurrencer par des groupes asiatiques, mais qui
restent dominantes sur le marché des matières premières et notamment, des céréales. Ces
ABCD sont très critiquées, pour leur opacité mais surtout à cause de leur toute puissance sur le
marché des céréales, marché stratégique qui conditionne la sécurité alimentaire de nombreux
pays dans le monde.
         — Principales données du marché
Ce marché céréalier, hyper volatil, fluctue en fonction de plusieurs facteurs (cf. le texte ci-
desssous).
D'abord ce qu'on appelle les fondamentaux :
- l'offre et la demande
- le facteur météo est également fondamental : le temps qu'il a fait, le temps qu'il risque de faire,
et les récoltes qu'on peut donc espérer.
- Les prix de l’énergie évidemment, celui des transports et du fret
- le facteur géopolitique est important également : de la stabilité ou de l'instabilité d'un grand
pays producteur, dépendra aussi sa récolte, mais aussi sa politique d'importation ou
d'exportation.
Voilà pour les fondamentaux. Des données précieuses, notamment pour qui en a la primeur, car
plus tôt on peut évaluer l’état d'un marché, plus facilement on peut spéculer dessus. Avoir les
données avant les autres est donc stratégique.
         — Le rôle des ABCD
Ces quatre entreprises détiennent une arme importante : la capacité de stockage et de transport.
C'est ainsi qu'elles font transiter 90% du volume des céréales produites dans le monde. Une
capacité logistique qui leur permet, évidemment, de jouer sur les marchés. En bloquant
éventuellement les stocks pour créer une pénurie par exemple...et ainsi faire remonter les cours.
Avant de revendre au meilleur prix.

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Dans le négoce de ce type de matières premières, très peu transformées et dont les taux de
marge à la revente sont minimes (de l'ordre de 2% environ), avoir le pouvoir de stockage, c'est
avoir beaucoup de pouvoir...
Et pour ne pas trop en perdre, les ABCD essayent de plus en plus de maîtriser toute la chaîne de
production : afin d'avoir, de l'intérieur, accès au maximum d'informations sur l'évolution des
cours à venir. Elles acquièrent des terres agricoles notamment, en fournissant les intrants :
engrais, pesticides, etc.
Des entreprises qui ont évidemment investi le marché de l'alimentation animale (rappelons que
ce sont les bêtes qui consomment la plupart des céréales produites dans le monde) ou celui des
biocarburants.
L'action de ces Big Four a donc contribué à restructurer et à financiariser le système agricole
mondial, c'est en tout cas ce qu'avait critiqué l'ONG Oxfam dans un rapport de 2012
intitulé "Cereals Secret".
Autres questions posées par cette ONG et d'autres avec elle : les Big Four spéculent elles encore
beaucoup ? Jouent-elles le jeu dangereux de la création de pénurie ?
Difficile à dire, certaines, comme Cargill, étant connue pour tenir toutes ses données de marché
extrêmement secrètes. Ce qui est sûr en tout cas, c'est que toutes puissantes qu'elles soient, ces
ABCD perdent de leur influence. Au profit d'entreprises asiatiques, mais aussi des grandes
enseignes de distribution : Wal Mart, ou Carrefour, qui ont elles aussi bien compris l’intérêt de
maîtriser toute la chaîne de production agricole. Ou comme le dit l’expression du moment : de la
fourche à la fourchette.
                   Source : www.franceculture.fr – Rubrique « La bulle économique » - 03/03/2018
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          Texte 3 : Le marché des céréales – Quelques éléments fondamentaux

L’offre et la demande. Tout marché, quel qu’il soit, est régi par la loi de l’offre et de la
demande. De cet équilibre en permanence instable, naît la notion de prix quand l’offre et la
demande se rejoignent. Ainsi, la rareté de l’offre renchérit la demande et l’absence de demande
appauvrit l’offre. Un certain nombre de facteurs peut influencer cet équilibre offre/demande.
Les « fondamentaux »
Les facteurs permettant de définir le niveau de l’offre et de la demande d’un secteur sont
appelés les fondamentaux de ce secteur. Dans tous les domaines liés aux matières premières, et donc
a fortiori dans les marchés du grain, la production, la consommation, le niveau d’importation et
d’exportation constituent des fondamentaux.

      1 - Définition de l’offre. Pour estimer sa capacité d’offre globale, chaque pays tient
compte de son stock de départ, de sa production et des quantités qui seront importées.
Offre = stock début + Production : volume / qualité + Importations

       2 - Définition de la demande. Pour estimer son niveau de la demande à l’inverse, seront
prises en considération la consommation, les quantités exportables.
Demande = consommation : animale, humaine, industrielle + exportations

Le bilan déterminera le niveau de stock de fin. Si l’offre est supérieure à la demande, le pays
sera un exportateur potentiel (cf. Usa, CEI, UE en blé, Australie en blé, Canada, Brésil en maïs).
Si la demande est supérieure à l’offre, le pays sera importateur (cf. Inde, Moyen Orient, Nord
Afrique, Chine).
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3 - Les bilans. Concernant les céréales, il existe (entre autres) un bilan mondial (source
U.s.d.a, cIc), un bilan européen (source cOceraL et analystes privés), des bilans nationaux
(source ONIGc en France) dont la parution est en général mensuelle.

       4) Les facteurs d’évolution. De nombreux paramètres interfèrent sur les différents fondamentaux.
- La météorologie. La météorologie a un effet direct sur la production.
Tout accident peut réduire la production (cf. la sécheresse en Hongrie pour la récolte 2007 : –
50% de collecte de maïs, la sécheresse en Australie : – 60% de production de blé), toute
condition favorable peut au contraire l’augmenter (cf. la récolte 2008 en Europe). Le marché
réagit « nerveusement » aux évolutions brusques de la météorologie tant que la récolte n’est pas
effectuée… c’est le « weather market ».

- L’évolution des parités entre les monnaies. La parité (valeur d’une monnaie par rapport à
l’autre) entre les monnaies a un effet direct sur le coût des exportations et des importations. Dès
lors que certains pays sont exportateurs et d’autres importateurs, des échanges vont avoir lieu
pour que les bilans trouvent leur équilibre. Il est donc primordial de suivre l’évolution des
parités des monnaies à l’autre (€/$ par exemple) lorsque les équilibres des bilans dépendent des
importations ou des exportations. A titre d’illustration, l’UE doit absolument en 2008-2009
exporter « 15mT de blé récolte 2008 » pour alléger son bilan. A la parité actuelle (1€ = 1,35 $
environ), le blé exporté coûte aujourd’hui plus cher (1,35 fois plus) que si l’euro et le dollar
étaient à parité (même valeur). A l’inverse, dans cet exemple, toute céréale qui serait importée
dans l’UE, serait alors bien moins chère. Si le dollar venait encore à se raffermir (ou l’euro à se
déprécier), les exportations seraient moins chères et les importations plus coûteuses.

- L’évolution du prix du pétrole. Le prix du pétrole a un effet direct sur le coût des exportations
et des importations. Un prix du pétrole élevé renchérit les frais de transport.

- Le prix du fret. Le prix du fret a un effet direct sur le coût des exportations et des
importations. Le transport maritime (importations de maïs, exportations de blé) et le transport
fluvial (le Rhin pour l’écoulement des productions ouest-européennes et le Danube pour la
concurrence hongroise) concernent le marché européen.
La météorologie concerne principalement le transport fluvial. Si le niveau d’eau d’un fleuve (cf.
le Rhin ou le Danube) baisse faute de pluie, l’augmentation du « pourcentage de basses eaux »
du fleuve se transformera immédiatement en « pourcentage surcoût de transport ». Donc,
prévoir l’arrivée de périodes sèches aura toute son importance.
Il ne faut pas négliger aussi le poids de « l’offre et la demande » du fret : une forte demande en
bateau de la Chine, (ou sur le Danube pour livraison dans le nord de l’UE) crée une pénurie de
moyens de transport. Il faudra payer davantage pour obtenir un moyen de transport. A
l’inverse, une baisse généralisée de la consommation, comme actuellement, augmente l’offre et
donc fait baisser les cours du fret.

- Les décisions politiques. Avec effet direct sur le coût des exportations et des importations, les
réductions ou augmentations des droits de douane, les suppressions ou restaurations des taxes
à l’importation, l’application des subventions à l’exportation sont autant de moyens pour
renchérir/déprécier les produits à l’importation ou pour déprécier/renchérir les produits à

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l’exportation. En fonction de la configuration de l’année, chaque état peut ainsi trouver des
moyens pour équilibrer son propre bilan.

- La mise à l’intervention. La mise à l’intervention est un processus européen visant à assainir
les marchés en cas de surproduction et de baisse des prix. L’UE devient alors acheteur de ces
surplus à un prix d’intervention. Le prix d’achat est un prix minimum égal à 101,77 €/t livré au
centre de stockage sur novembre de l’année de récolte. Les bilans sont allégés (le disponible est
moindre). L’UE revend alors les tonnages achetés plus tard sur le marché.
L’intervention n’existe plus que pour le blé. Elle a été supprimée, tout d’abord pour l’orge, puis
pour le maïs en 2006, alors que 85% des mises à l’intervention (> 3mT) étaient composées de
maïs hongrois qui ne trouvait pas de débouchés. Pour la récolte 2008, un quota de 700.000 t a été
remis en place. Passé ce quota, on peut considérer qu’il n’y aurait alors plus de « filet » à la
baisse des prix des céréales concernées.

- Le prix lui-même. Le prix de la matière première elle-même influence directement tous les
fondamentaux. Toutes choses égales par ailleurs, une augmentation du prix aura pour
conséquence la baisse de la consommation animale et industrielle, la baisse des exportations et
la hausse possible des importations.
                                                Source : « Le marché des céréales » - EUREPI
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Questions

Texte 3 :
Question 1 - Expliquez les phrases soulignées.

Texte 2 :
Question 2 - Proposez un résumé concis mais précis de la forme et du fonctionnement du
marché mondial des céréales.

Textes 1 & 3 :
Question 3 – Expliquez et illustrer le mécanisme de l’évolution de la parité € / $ (ou $AR / $).

Textes 1 à 3 (et toutes sources d’information) :
Sous forme de développement structuré, analyser les raisons pour lesquelles le marché des céréales
constitue un marché particulier.

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