LE RENOUVEAU SPÉCIAL PAUL-VALÉRY SE TRANSFORME - Université Paul Valéry
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SPÉCIAL
Le magazine d’information de l’université Paul-Valéry – Montpellier 3
Février 2018 # numéro spécial
LE RENOUVEAU
PAUL-VALÉRY SE TRANSFORME
Sommaire
DOSSIER SPÉCIAL
LE RENOUVEAU
PAUL-VALÉRY SE TRANSFORME
3 Une université des humanités et de l’innovation
Patrick Gilli, président de l’université Paul-Valéry
4 Atrium : le pari du savoir et des nouveaux environnements
d’apprentissage
6 Le Learning Center : les usages avant tout !
8 La Maison des personnels : une fonction de croisement
et de rencontre
10 Le bâtiment des moyens généraux : un bâtiment tout en
politesse et en accueil
12 Les PULM : vers une plus grande visibilité
13 Le grand mail piétonnier : un axe central accessible à tous
14 De Route de Mende à Saint-Charles : entre patrimoine et
modernité
Directeur de la publication : Patrick Gilli, président de l’université Paul-Valéry Montpellier 3
Chargé d’édition et de rédaction : Mustapha M. Bensaada. Direction de la communication, tél. : 04 67 14 55 10 / mél. : ledit@univ-montp3.fr
Photographies : Halinka Zygart, M.B.,Fotolia, SCAU, A+Architecture, P. Audouy. Impression : Impact Imprimerie. Tirage à 1 000 ex. ISSN : 1620-364X
Université Paul-Valéry Montpellier 3. Route de Mende, 34199 – Montpellier Cedex 5. Internet : www.univ-montp3.fr
LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2018 2
Spécial
L’édito
Une université
des
humanités
Patrick Gilli
et de
Président de l’université
Paul-Valéry Montpellier 3 l’innovation
es rénovations en cours, de l’Enseignement supérieur, de la
L
les chantiers déjà ache- Recherche et de l’Innovation.
L’université Paul-Valéry se
vés et les projets archi- Saint-Charles conforte la fierté d’ap-
transforme en profondeur.
tecturaux programmés partenir à une belle université et la
C’est l’occasion de rappeler le
pour cette année, tous dynamique du site renforce notre
sens à donner à ces change-
visent à un meilleur reconnaissance internationale, en par-
ments qui ne touchent pas
que l’enveloppe extérieure accueil des étudiants et ticulier parmi les universités méditer-
mais plus profondément les des personnels, avec un ranéennes, en donnant à nos équipes
usages et l’image de l’univer- intérêt tout particulier porté aux de recherche un écrin à la hauteur de
sité. questions d’accessibilité des usagers à leurs projets. Il en ira de même avec les
mobilité réduite. Ces travaux, néces- chantiers qui débuteront cette année.
saires, illustrent la vision d’une univer- Au moins trois nouveaux projets
sité bienveillante et dynamique. d’envergure vont voir le jour sur le sol
Outre les aspects esthétiques et de notre campus. Outre le démarrage
ergonomiques, un soin écologique a de l’audacieux projet architectural
été porté à ces nouveaux aménage- qu’est l’Atrium, deux autres bâtiments
ments qui ne feront qu’affermir notre vont sortir de terre : la Maison des per-
ambition d’un campus parmi les plus sonnels, une structure de proximité,
attrayants du territoire et engagés sur souhaitée et attendue par notre com-
les questions de la citoyenneté et de munauté, ainsi que le bâtiment des
l’éco-durabilité. Cette stratégie vise à moyens généraux qui va nous per-
l’obtention du label DD&RS (label du mettre d’organiser et d’optimiser les
développement durable et de respon- fonctions logistiques, techniques et de
sabilité sociétale des établissements sécurité. Nos publications universi-
d’enseignement supérieur), témoi- taires, les PULM, vont trouver au sein
gnage des responsabilités qu’assume de ce bâtiment architectural et
notre établissement à son échelle. contemporain un siège digne de leur
Les pages qui suivent permettront à statut d’éditeur universitaire d’impor-
chacun de mesurer la portée et les tance.
effets des changements en cours, Si l’on ajoute à cela les rénovations
comme on mesure jour après jour les des bâtiments d’enseignement A et C
effets positifs (matériels comme sym- et celle du bâtiment administratif, voilà
boliques) de la livraison de Saint- une année d’innovation et de renou-
Charles 2 inauguré le 12 octobre veau qui commence bien.
dernier par Frédérique Vidal, ministre Bonne continuation à tous. <
3 FÉVRIER 2018 – LE DIT DE L’UPV
Spécial
L’AtRIUM
“ Le pari du savoir et des nouveaux
environnements d’apprentissage”
› Le Dit de l’UPV : Nous allons bien- tion : le corps, le lieu et les ambiances.
François Gillard tôt entrer dans la phase d’exécution des Le projet de l’Atrium marque pour
Architecte associé de l’agence travaux du projet l’Atrium. Avec des réali- nous une nouvelle étape dans l’appro-
SCAU, mandataire de la maî- sations architecturales prestigieuses fondissement de cette recherche.
(musée du Louvre, stade de France, hôpi-
› Le Dit de l’UPV : Vous évoquez
trise d’œuvre du futur “Learning
tal G. Pompidou, stade Vélodrome…),
comment situez-vous l’esprit architectural l’idée d’un « projet de société », entre
Center”, l’Atrium
de l’Atrium par rapport à vos autres réali- enjeux écologiques et pari sur le savoir,
sations ? comment traduisez- vous ces préoccupa-
tions dans le projet Atrium ?
››› François Gillard : Le projet de ››› François Gillard : Le projet de
l’Atrium s’inscrit dans une continuité l’Atrium est une remarquable occasion
de réflexions menées sur les lieux du pour mettre en œuvre des ambitions
Savoir au sens large, à travers des pro- que nous portons pour un futur souhai-
jets de lycée, d’écoles et d’université table, à la fois responsable vis-à-vis des
avec des bibliothèques mais aussi de enjeux écologiques de notre « vaisseau
lieux de diffusion de la culture scienti- terre » et des enjeux sociétaux avec le
fique comme le Quai des Savoirs à pari du savoir contre l’ignorance pour
toulouse. Aujourd’hui en tant qu’archi- une société véritablement démocra-
tectes, nous sommes confrontés aux tique. Combiner ces deux enjeux repré-
multiples questions soulevées par les sente un beau défi à relever. Pour les
nouvelles technologies et leurs impacts professionnels de l’acte de construire,
sur les processus d’enseignement avec limiter notre empreinte à travers nos
la réactivation d’anciennes questions constructions est de notre responsabi-
autour de la transmission et de lité pour les générations futures. Le
l’apprentissage. Nous développons à mettre véritablement en acte, au-delà
travers les projets récents les notions des paroles qui ne soulagent que des
« d’environnements d’apprentissage » consciences aveugles, reste un véritable
qui remettent au cœur de la concep- défi. •••
LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2018 4
Spécial
Façade extérieure et esplanade de l’Atrium
› Le Dit de l’UPV : Vous vous êtes maîtrise des ambiances entre architec- tiles actifs » appelés souvent « intelli-
associés à l’ENSAD, notamment Aurélie ture et aménagement intérieur, entre gents ». L’Atrium est une occasion pour
Mossé, afin de concevoir des solutions de bâti et mobilier, entre construit et expérimenter avec Aurélie Mossé
matières et de prise en charge innovantes design. L’intégration au bâti notamment cette approche. On peut noter que ce
des ambiances du “Learning Center”. Vou- de technologies, dont l’obsolescence déplacement des limites entre construit
lez-vous nous dire deux mots sur le sujet ? est de plus en plus rapide, nous apparait et design est d’ailleurs également à
››› François Gillard : Nos réflexions aberrante. Dans cette optique nous l’œuvre dans la conception des espaces
sur l’impact environnemental de nos nous sommes rapprochés du départe- d’apprentissage, avec une part grandis-
réalisations nous ont amenés à remettre ment textile de l’ENSAD et surtout des sante du mobilier et de l’aménagement
en question la limite classique pour la acteurs de la recherche sur les « tex- intérieur. <
Cette construction s’inscrit dans le cadre de l’Opération cam-
pus, plan de grande envergure en faveur de l’immobilier univer-
sitaire, lancée en 2009 pour 12 sites universitaires en France et
dont la maîtrise d’ouvrage, pour Montpellier, relève de la
COMUE-L-R. Le montant prévisionnel des travaux est de 21 mil-
lions d’euros (financement de l’État) pour 15 000 m2 de surface.
Le “Learning Center” fait partie de ces nouvelles générations de
bibliothèques qui intègrent à la fois des ressources documen-
L’Atrium est le futur “Learning Center” de notre université, un taires (imprimées et numériques), les environnements virtuels de
bâtiment original et architecturalement audacieux qui sera situé travail (ENT, portails de l’UPV) ainsi que des espaces de travail
à l’entrée du campus, à proximité de la grille Vasarely. flexibles dotés d’équipements informatiques collaboratifs et
Il est prévu d’accueillir la bibliothèque universitaire Raimon Llull, connectés.
des services du campus comme le Service commun universi- L’Atrium sera un formidable lieu de culture, de détente et de ren-
taire d’information, d’orientation et d’insertion profession- contres pour la communauté universitaire et ouvert au grand
nelle (SCUIO-IP), le Service universitaire de formation continue public, permettant d’expérimenter les humanités numériques.<
(SUFCO), ainsi que le Service d’accueil des étudiants en situa- > Pour plus d’infos, un numéro spécial du Dit a été consacré
tion de handicap (SAE-SH) ; une cafétéria, un auditorium, une à ce projet (rubrique Magazine puis Anciens numéros) :
salle d’exposition… www.univ-montp3.fr
5 FÉVRIER 2018 – LE DIT DE L’UPV
Spécial
“ Le Learning Center : les usages
avant tout !
❝
Atrium est à la celles des étudiants et des ensei-
François Perea fois un projet gnants-chercheurs de notre univer-
Vice-président délégué au architectural sité au premier plan de la stratégie.
Numérique et des Huma- Il nous faut alors anticiper et pro-
Maître de conférences en nités. Nous y poser des dispositifs qui permettent
mobilisons nos disciplines afin de d’accompagner des formes d’ensei-
créer un Learning center dont l’inno- gnement innovantes, des apprentis-
sciences du langage
vation ne s’entend pas qu’au sens sages informels entre pairs… Pour ce
technologique mais repose sur des faire, nous créons à la bibliothèque
nouvelles formes d’accès au savoir, Raymond Lull un espace hétérogène
d’appropriation et d’interrogation cri- et modulable d’expérimentation péda-
tique des outils et des usages. gogique : l’Archipel.
Notre démarche met l’usager au Ce dispositif, qui sera pleinement
cœur de la conception du Learning disponible à la rentrée prochaine,
Center d’Atrium. Nous avons orga- réunit une salle principale composée
nisé une journée d’études, le 20 de plusieurs ensembles de travail
décembre dernier, avec Florence modulaires et trois carrels de biblio-
Kohler (architecte au ministère de thèques, comme autant d’ilots à la fois
l’Education nationale, de l’Enseigne- indépendants et connectés. Il est
ment supérieur et de la Recherche) possible de travailler en groupes
et Sophie Mazens (chef du départe- variables, en présentiel et à distance,
ment de l’information scientifique et en modulant selon les séquences le
technique et réseau documentaire), partage en réunissant les travaux des
afin de prendre connaissance des dis- uns et des autres sur des écrans
positifs existants et des déclinaisons géants placés aux murs. Ce dispositif
possibles sur notre campus. Cela va nous permettre de mettre en
nous permettra de placer les pra- place de vraies expériences pour le
tiques et les expériences qui sont développement du futur Learning •••
LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2018 6
Spécial
Intérieur de l’Atrium
❝ Mettre en place
de vraies expé-
riences pour le
développement du
futur Learning Cen-
ter, permettant
d’observer sur le
terrain et en temps
réel les usages des
enseignants-cher-
cheurs, des services
et des étudiants. ❞
Center, permettant d’observer sur le
terrain et en temps réel les usages
des enseignants-chercheurs, des ser- pagnement à la transformation Et L’In- cheurs et les étudiants pour les aider à
vices et des étudiants. novation dans l’Enseignement et la développer et concrétiser leurs pro-
Comme nous visons particulière- Recherche), dont la mission sera d’ac- jets : expérimentations pédagogiques,
ment le développement de la créati- compagner les innovations et les apprentissages novateurs, fédération
vité et l’expérimentation, nous met- transformations. Il est en cours de co- des recherches, créations visuelles
tons également en place un service élaboration avec les agents et recevra liées à la création de cours et de docu-
des usagers nommé Atelier (Accom- dès la rentrée les enseignants, les cher- mentaires de recherche, etc. » <
7 FÉVRIER 2018 – LE DIT DE L’UPV
Spécial
LA MAISON DES PERSONNELS
“ Une fonction de croisement et de
rencontre”
Vue d’une façade en 3D du projet
Sylvain Durand
Vice-président délégué à la Vie
de campus
Maître de conférences en
informatique
❝ Par tant des 415
réponses à une
enquête réalisée
en octobre 2016
par la direction de la Vie de Campus,
le Service commun universitaire d’ac-
tion sociale et la Direction de l’éva-
Les équipements sportifs prévus
faciliteront l’accès de chacun à une
pratique physique dans une salle
multi-activités et une salle de muscu-
lation. Les vestiaires tant attendus,
permettront aussi la pratique spor-
tive en extérieur comme la course à
luation et de l’aide au pilotage, nous pieds et le vélo.
avons réussi à cerner au mieux les Par ailleurs, l’“Espace santé”, sera
besoins d’équipements pour la mai- doté d’un bureau pour la médecine
son des personnels. L’offre qui y sera du travail et d’une infirmerie, qui
proposée prend largement en consi- complèteront la présence de la psy-
dération les attentes de nôtre com- chologue et de l’assistante sociale. La
munauté. maison des personnels deviendra le
Aussi, la Maison des personnels, lieu d’accès privilégié à l’ensemble de
avec son extension, va profondément ces services. Elle participera à l’amé-
changer nos habitudes en devenant lioration à la fois qualitative et quan-
incontournable dans notre quotidien. titative des prestations proposées
Sa nouvelle localisation, en haut de aux personnels.
notre campus, permet désormais de Bien que située en périphérie du
faire une pause en profitant d’un domaine universitaire, il y a fort à
cadre apaisé et convivial dans un parier qu’elle deviendra centrale
espace de verdure. dans notre vie sur le campus. » <
LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2018 8
Spécial
Patricia Audouy ❝Il s’agit de des matériaux opposés. D’un côté la
masse du béton, de l’autre la légèreté
du métal.
réaliser un outil
› Le Dit de l’UPV : Un travail par-
Architecte de la future Maison
des personnels appropriable
ticulier donc sur les matériaux et l’éco-
par le plus durabilité ?
grand ››› Patricia Audouy : Le principe
structurel de la Maison des personnels
nombre.❞ est en charpente métal, ce qui implique
une faible inertie. Il a donc fallu trouver
porains et une attention particulière le moyen de ramener de la masse pour
sur la qualité de la lumière. La vêture stocker et restituer les frigories. Le
est en aluminium, matière réfléchis- béton est pour cela un matériau appro-
sante amenant une impression lumi- prié. On l’utilise dans la constitution des
neuse sans cesse changeante au grè de planchers. Par ailleurs, les performances
la variation des climats. La façade sud- du bâtiment vis-à-vis du confort d’hiver
› Le Dit de l’UPV : La Maison des ouest, unique façade visible depuis le sont volontairement supérieures aux
personnels est un projet très attendu par bas du campus, est conçue comme une exigences thermiques réglementaires.
notre communauté universitaire. Comment grande fenêtre ouverte vers l’université. J’attache beaucoup d’importance à
définiriez-vous le principe architectural et l’espace extérieur sur ce site. C’est un
fonctionnel de ce bâtiment ? › Le Dit de l’UPV : Comment avez- de ses atouts. On est là, au sein de l’uni-
vous pensé l’intégration de ce bâtiment versité et on se sent ailleurs, grâce
››› Patricia Audouy : De par son avec l’existant ? notamment à la présence végétale. Sor-
positionnement un peu à l’écart, dans ››› Patricia Audouy : Le travail des tir les tables, manger dehors, prendre
une partie plutôt boisée de l’université, architectes Egger, Jaulmes et Deshons un café ou lire au soleil en hiver, etc.
la Maison des personnels se doit d’être est remarquable, c’est une architecture S’extraire de son quotidien pour vivre
avant tout un lieu de vie protégé du forte qui fait de l’université une sorte un véritable moment de détente. La
fourmillement de l’activité universitaire. de manifeste de l’architecture de ces qualité d’usage de la Maison des per-
Et plus que de faire du design, il s’agit de années là à Montpellier. Il était néces- sonnels est là, à mon sens. Le projet,
réaliser un outil appropriable par le plus saire d’inscrire cet acte dans une bien sûr, préserve intact le jardin exis-
grand nombre. C’est pour cette raison démarche contemporaine. tant côté rue, tandis que réalisée au
que les volumes greffés à la maison Exister, tout en laissant exister le bâti- nord, l’extension s’ouvre à l’université
existante sont sobres, lisibles, et sont ment en place, sans le nier, sans le par une terrasse couverte. Cet espace
agencés selon une organisation spatiale contraindre, en le respectant. Les deux extérieur végétalisé aura certainement
fluide permettant de rendre clairement volumes principaux, l’ancien et le nou- une fonction de croisement, de ren-
identifiable les trois entités. Le projet se veau, peuvent exister indépendamment, contre, de point de rendez-vous et
distingue néanmoins de la maison d’ori- mais restent en dialogue. L’affirmation d’usages davantage en contact avec le
gine par l’emploi de matériaux contem- de la différence va jusque dans l’emploi reste de l’université. <
La Maison des personnels
regroupera quatre pôles d’activités : un pôle dédié aux acti-
vités sportives, un autre réservé à la médecine du travail, un
troisième pour les bureaux du SCUAS (Service commun uni-
versitaire de l’action sociale), ainsi qu’un espace de détente
et de restauration. Les deux dernières fonctions sont déjà en
place dans le bâtiment existant, le pôle sport et le pôle
médecine du travail seront l’objet de cette extension. Le pro-
jet agrandit de 450 m2 le bâtiment existant, portant ainsi la
surface totale à 592 m2.
La construction de l’extension et les aménagements qui sont Vue jardin de l’actuelle Maison des personnels
prévus vont permettre une meilleure visibilité de la Maison
des personnels. > Le coût des travaux s’élève à 678 000 € HT.
Les travaux d’extension débuteront courant 2018. < > Architecte : Patricia Audouy.
9 FÉVRIER 2018 – LE DIT DE L’UPV
Spécial
“ Un bâtiment tout en politesse
et en accueil”
› Le Dit de l’UPV : Avec des réali- architectes, à l’instar, par exemple, du
Philippe Cervantes sations architecturales or iginales et patinage artistique. Les figures impo-
Architecte associé de l’agence d’envergure (le théâtre Jean-Claude Car- sées et notre métier d’architecte
A+Architecture et maître rière, l’Arena, le Liner, sans oublier le bâti- nous poussent en revanche à tra-
d’œuvre du futur bâtiment des ment G du campus), que représente pour vailler et à réussir la fonctionnalité,
vous ce projet au sein de notre univer- l’économie et l’efficacité du bâtiment.
sité ? C’est là tout l’enjeu de notre inter-
moyens généraux.
››› Philippe Cervantes : Nous vention, réussir à installer un projet
sommes attachés à cette université, fonctionnel, élégant et intemporel à
elle fait pleinement partie du paysage l’entrée de l’université Paul-Valéry.
montpelliérain. Qui ne s’est pas
attardé devant la grille d’entrée du › Le Dit de l’UPV : Votre agence
campus dessiné par Victor Vasarely ? semble avoir adopté une approche à la
Les études et travaux en cours sur le fois fonctionnelle mais aussi esthétique.
campus respectent les lignes direc- Comment situez-vous l’esprit et le design
trices du plan-masse originel. Ils per- architectural de votre projet ?
mettent de maintenir l’université ››› Philippe Cervantes : Ce bâti-
Paul-Valéry à la pointe de l’innovation ment nécessite une rigueur fonc-
en la situant dans son époque. tionnelle liée au regroupement des
Le bâtiment des moyens généraux est services et, en même temps, il exige
f o rc é m e n t d a n s u n e s o r t e d e de par sa localisation une plastique
confrontation avec l’Atrium qui sera élégante. Nous nous sommes efforcés
un bâtiment majeur de l’université, de trouver le point d’équilibre entre
et nous devons nous inscrire en toute ces deux exigences.
modestie par rapport à lui, en contre- Nous avons proposé une écriture
point, et pas du tout en frontalité, un organique et douce en prolongement
peu comme dans une partition musi- du projet de l’Atrium. Mais si l’image
cale. L’écriture y est dans un registre est originale, elle n’est en rien osten-
souple, tout en courbes et en fluidité, tatoire ou démonstrative. Le bâti-
c’est un peu notre figure libre à nous ment est conçu tout en politesse •••
LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2018 10Spécial
LE BâtIMENt DES MOyENS GéNéRAUx
Entrée de l’université et esplanade du nouveau bâtiment des moyens généraux
et en accueil, c’est-à-dire qu’il laisse ture forte pour une université recon- ment le visiteur à pénétrer dans l’en-
passer le flux principal des étudiants nue et moderne. ceinte de l’université. Le projet intègre
qui entrent à Paul-Valéry. le dessin, accentue ce lien avec le mou-
Pour ce qui est des façades, nous › Le Dit de l’UPV : Outre le vis-à- vement, l’échange et la dynamique. La
enveloppons le bâtiment d’une vis avec l’Atrium que vous venez d’évo- présence du végétal est un élément
double peau métallique protectrice. quer, quels autres impératifs avez-vous dû remarquable de l’université. Nous
Des panneaux en métal perforés prendre en considération dans ce projet ? avons travaillé à sauvegarder au maxi-
laqués permettent tout à la fois une ››› Philippe Cervantes : Notre mum les espaces verts existants et une
parfaite protection solaire aux baies projet est ancré dans le site, il épouse intégration paysagère appuyée avec
des façades et une excellente intimité le dessin du mur de clôture existant et des toitures végétalisées. Notre
depuis l’intérieur des différents ser- accentue sa dynamique. L’utilisation de équipe s’est donné tous les moyens
vices. L’architecture est résolument la courbe à l’entrée sud n’est pas for- techniques et architecturaux pour
contemporaine, une façon symbo- tuite. Au-delà des lignes directrices et faire de ce projet un exemple de
lique d’imprimer à ce bâtiment, au- des formes rectilignes du plan-masse, bon sens énergétique et environne-
delà de sa fonctionnalité, une signa- la courbe oriente et invite naturelle- mental. <
Le bâtiment des moyens généraux d’appui logistique, le service entretien, l’imprimerie, le PC sécu-
sera situé en entrée du campus et participe à la structuration de rité, la boutique de l’université et les Presses universitaires de la
l’espace public à l’angle de l’avenue du Val de Montferrand et Méditerranée (PULM).
de la place de la Voie Domitienne. Cet emplacement straté- Avec un design inventif qui s’inspire des déformations de dalle
gique offre un vrai potentiel tant par sa visibilité que par sa de l’Atrium, le dessin est souple et en harmonie avec celui-ci.
vocation de “hub” universitaire : lieu de communication, de L’intégration dans le site se veut respectueuse et durable et per-
transition et de fédération des services. Les ambitions exprimées met également de gérer des espaces extérieurs de qualité dans
au programme étaient multiples : regrouper l’ensemble des le respect des prescriptions règlementaires. <
moyens généraux sur un lieu unique afin de faciliter et optimiser > Le bâtiment s’étend sur une surface de 1 471 m2, 48 m2 de
leur fonctionnement. Ce nouveau bâtiment, dont le démarrage locaux techniques ainsi que 647 m2 d’espaces extérieurs.
de la construction est prévu au 2e semestre 2018, regroupera > Le coût des travaux s’élève à 2 196 000 € HT.
principalement les moyens généraux, les services intérieurs > Architecte mandataire : A+Architecture.
11 FÉVRIER 2018 – LE DIT DE L’UPVSpécial
LES PULM
“ Vers une plus grande visibilité”
Vue d’une façade en 3D du projet
Dominique Triaire
Directeur des Presses
universitaires de la Méditerranée
Professeur des universités en
langue et littérature françaises
❝ À nos yeux, la
transformation des
PULM, au-delà du
déménagement
dans ce nouveau bâtiment des
moyens généraux, c’est surtout la
poursuite de tout ce que nous avons
passage et de grande circulation, ne
peut que nous permettre davantage
de visibilité.
Un de nos souhaits également au
sein de cette nouvelle dynamique qui
s’annonce est que ce nouvel espace
puisse être ouvert à d’autres éditeurs
fait depuis de nombreuses années, et universitaires de Montpellier et de la
plus particulièrement dans l’édition région. À l’instar un peu d’une librai-
numérique. rie qui offrirait ses espaces ou sa
En ce moment par exemple, nous vitrine à des éditeurs partenaires,
sommes en train de réfléchir à une nous pensons qu’il est tout à fait pos-
nouvelle architecture numérique sible de promouvoir et de diffuser des
pour nos éditions. C’est pourquoi publications universitaires autres que
l’installation dans les nouveaux les nôtres comme celles des publica-
locaux va servir d’impulsion et de tions de l’école nationale supérieure
terrain à toutes ces évolutions tech- d’architecture ou encore celles de
nologiques. l’école supérieure d’agronomie…
La présence et la proximité dans le Enfin, soulignons que nous avons
même bâtiment avec des services toujours des projets de nouvelles
comme ceux de la livraison, le cour- collections qui apparaissent et le
rier, la boutique, mais surtout l’impri- virage numérique que nous avions
merie sont de nature à optimiser très bien entamé depuis déjà 3 ou 4
davantage notre travail d’éditeur uni- ans avec des éditions double, au for-
versitaire et de mutualiser nos mat papier et sur support numérique,
moyens. Par ailleurs, que les PULM e-book donc, coïncide parfaitement
soient directement installées à l’en- avec le concept architectural et fonc-
trée de l’université et sur un lieu de tionnel de ce futur bâtiment. » <
LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2018 12Spécial
LE GRAND MAIL PIétONNIER
Un axe central accessible à tous
genèse du projet de campus lors de › Le Dit de l’UPV : Au-delà de l’im-
Julien Ventalon sa création dans les années 1960. pératif d’accessibilité, une université
Architecte associé, Il devait distribuer de manière fluide comme Paul-Valéry constitue-t-elle une
l’essentiel des bâtiments au travers source d’inspiration ?
d’un environnement végétal paysagé, ››› Julien Ventalon : En effet, et
agence Bartoloni et
rythmant le parcours et ménageant au-delà de l’environnement remar-
Ventalon architectes
des vues et des coins de détente. Mal- quable du campus, son architecture
heureusement, cette idée claire a été est pour partie reconnue comme
effacée dans le temps par les remanie- patrimoine emblématique de son
ments divers. Le cheminement était époque. Mais cette valeur défendue
devenu illisible, voire chaotique, pour du brutalisme est aussi celle de
les personnes à mobilité réduite. Si la l’assemblage de matériaux bruts,
végétation et les arbres magnifiques simples et souvent rugueux. Au
confèrent au lieu son élégance, il fallait mariage de la pierre et du béton brut,
néanmoins réécrire le lien architectu- nous avons juxtaposé celle des tra-
ral de l’ensemble et permettre à tous verses en bois et de l’acier rouillé.
› Le Dit de l’UPV : Les travaux du d’emprunter le même chemin. La Certains détails nous ont demandé
grand mail piétonnier et à destination des déclivité du terrain et les contraintes pas mal d’efforts de conception, mais
personnes à mobilité réduite sont terminés. réglementaires nous ont conduits à nous tenions à ce que la perception
Comment définiriez-vous l’esprit et le imaginer ce grand mail telle une suc- de l’ensemble reste celle d’un
design architectural de ce cheminement cession de rampes et de paliers, assemblage de choses rudimentaires,
piétonnier ? comme autant d’intersections per- mis en œuvre de manière originale au
››› Julien Ventalon : Le grand mail mettant de connecter les autres che- service d’une noble cause et d’un lieu
piétonnier était déjà inscrit dans la minements transversaux du site. génial. <
Le grand mail piétonnier Axe central, fait de rampes et de paliers, il répond non seule-
Les travaux d’aménagements de l’axe piétonnier le plus impor- ment aux normes d’accessibilité, mais il est aussi agrémenté
tant du campus sont achevés. d’espaces paysagers bien pensés et d’éclairages adaptés. <
Le grand mail permet aux usagers et étudiants du campus,
notamment ceux à mobilité réduite de pouvoir circuler dans les > Ce projet est conduit par l’architecte Jean-Claude Ventalon,
meilleures conditions. mandataire et ses associés, Laura Bartoloni et Julien Ventalon
Ce cheminement prend naissance au seuil des amphis du architectes de l’agence BEVA.
Forum jusqu’aux amphis D,E et F (en traversant le bâtiment C ). > Le coût des travaux s’élève à 400 000 € HT.
13 FÉVRIER 2018 – LE DIT DE L’UPVSpécial
DE ROUtE DE MENDE À SAINt-CHARLES
Entre patrimoine et modernité
❝
Les choix archi- plutôt à la périphérie, dos à la ville.
Pascal Chevalier tecturaux des Avec ces nouveaux bâtiments, en plus
Rapporteur de la commission nouveaux pro- d’être de beaux objets architecturaux qui
jets se marient vont renouveler complètement l’image de
très bien avec l’université en basculant dans le xxIe siècle,
patrimoine immobilier et
le patrimoine originel, ils vont même nous aurons une jonction formidable avec
mobilier
l’enrichir en tant que tel dans un cam- l’espace public, notamment avec l’Atrium
Professeur des universités en
pus, disons-le, de très grande qualité. et l’aménagement de la place de la Voie-
Géographie
Rappelons que notre université est Domitienne.
labellisée “patrimoine du xxe siècle” Par ailleurs, soulignons que ces bâti-
avec cette architecture typique des ments vont s’inscrire dans une logique de
universités des années 70. développement durable et de choix écolo-
Le parti-pris architectural avait giques qui vont rendre ces bâtiments en
aussi comme objectif de reposition- quelque sorte vertueux. En définitive, ces
ner ce campus dans son histoire, mais bâtiments seront extrêmement embléma-
aussi dans l’histoire de la ville, celle de tiques et évolutifs, que ce soit pour
Montpellier. Notre université évolue l’Atrium, ou le bâtiment des moyens géné-
ainsi avec son temps, mais également raux avec des espaces végétalisés, une
avec la dynamique intrinsèque du pay- requalification totale des espaces, voire à
sage urbain. C’est pourquoi le posi- terme les possibilités d’exploiter des
tionnement de ces bâtiments phares, sources d’énergie photovoltaïque sur les
en quelque sorte sur les bords du toits, etc.
campus, interroge parfaitement ses Ma mission dans le cadre de cette
rapports à la fois avec le bâti initial, Commission patrimoine est de faire
mais aussi avec l’évolution de la ville. l’interface entre notre communauté
Chose qui n’existait pas auparavant universitaire, l’institutionnel, et les
puisque la tendance était globalement aspects techniques, autrement dit, entre
orientée sur un concept de campus les maîtres d’ouvrages, que ce soit
fermés, un peu à l’américaine, situés notre université plus directement, •••
LE DIT DE L’UPV – FÉVRIER 2018 14Spécial
Cour des Incurables
ou de la COMUE-L-R concernant le aujourd’hui uniquement des lieux de haltes, l’une place de la Voie-Domitienne
projet de l’Atrium, et les maîtres passage et de mobilité comme le haut et l’autre, plus haut, vers l’entrée du
d’œuvre. de la route de Mende et la place de la bâtiment Marc Bloch, ce qui installera
étant moi-même architecte de for- Voie-Domitienne. définitivement notre université dans la
mation, je suis sensible à ces problé- À ce propos, le site Saint-Charles dynamique de l’espace urbain. » <
matiques, notamment à celle de l’ou- est une illustration réussie de cette
verture urbanistique de l’université logique de ramener l’université dans la
sur la ville. ville. Et dans le cas de Paul-Valéry l’idée Le site Saint-Charles
Le projet d’aménagement “Cœur de est d’ouvrir le campus originel, notam- L’ensemble architectural date du XVIIIe
campus” qui viendra par la suite fait ment à l’entrée principale Vasarely, par siècle et les travaux de rénovation ont
partie de cette visée de requalification un futur parvis qui se présentera sous la su parfaitement en préserver le carac-
des espaces publics entre les bâtiments forme d’un espace intermédiaire et pro- tère historique et patrimonial, tout en
et le décloisonnement de tous ces gressif d’accès à l’université. modernisant les bâtiments. Ces der-
espaces périphériques actuels qui sont Le tramway fera également ses deux niers intègrent en effet toutes les com-
modités bureautiques et numériques,
un bel auditorium et des salles
agréables et spacieuses.
Au total et sur une superficie de
15 000 m2, le site de Saint-Charles
accueille les doctorants de l’université
Paul-Valéry et représente près de 684
enseignants et enseignants-cher-
cheurs répartis dans 19 unités de
recherche.
> Pour un coût total estimé à 46,21
millions d’euros, la rénovation du site
Saint-Charles a été financée par l’État
Le jardin d’hiver
dans le cadre du contrat de Plan État-
Région. <
15 FÉVRIER 2018 – LE DIT DE L’UPVLE RENOUVEAU PAUL-VALÉRY SE TRANSFORME
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