PROJET E. LECLERC EGUILLES - Evaluation des retombées économiques de l'installation d'un supermarché - e-leclerc-eguilles.fr

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PROJET E. LECLERC EGUILLES - Evaluation des retombées économiques de l'installation d'un supermarché - e-leclerc-eguilles.fr
PROJET E. LECLERC EGUILLES
Evaluation des retombées économiques de l’installation d’un
                      supermarché
PROJET E. LECLERC EGUILLES - Evaluation des retombées économiques de l'installation d'un supermarché - e-leclerc-eguilles.fr
PROJET E. LECLERC EGUILLES
Evaluation des retombées économiques de l’installation d’un
                      supermarché

                Etude économique réalisée
               pour le compte de E. LECLERC

              Pierre Bentata / Nicolas Bouzou

                         Avril 2018
PROJET E. LECLERC EGUILLES - Evaluation des retombées économiques de l'installation d'un supermarché - e-leclerc-eguilles.fr
CONTEXTE

Dans le cadre du projet d’installation d’un supermarché E. Leclerc dans le pôle d’activité
d’Eguilles, il a été demandé à Asterès et à sa filiale Rinzen d’évaluer les retombées de ce projet
sur la commune.

La commune d’Eguilles souffre aujourd’hui d’une perte d’attractivité commerciale qui tient
principalement à deux facteurs :

     Un facteur local : forte concurrence des communes voisines et notamment le
      développement des communes de Saint-Cannat et de Ventabren qui dégrade la
      situation économique d’Eguilles.
     Un facteur global : la concentration de l’activité économique dans les métropoles qui
      accélère la désertification des villes voisines, les dépossède de leur lieu de vie et les
      transforme en communes dortoirs.

En conséquence, Eguilles est aujourd’hui une commune faiblement dotée en commerces de
proximité, qui séduit moins les ménages aisés et dont l’offre de biens et services est
insuffisante et inadéquate au regard des besoins des ménages les moins aisés qui y résident.

D’autres communes voisines d’Eguilles ont connu les mêmes difficultés et ont à présent des
trajectoires de développement plus favorables, notamment Saint-Cannat, Ventabren mais
aussi un peu plus loin Venelles. Or, ces trois communes ont eu des stratégies identiques qui ont
notamment consisté à redynamiser leur économie en accueillant un supermarché à proximité
des anciens lieux de vie.

Dans ce contexte, l’impact de l’installation d’un supermarché sur la commune d’Eguilles a été
observé. Une attention particulière a été portée sur l’impact sur les commerces de proximité
et sur le pouvoir d’achat des habitants de la commune.

RESULTATS

L’installation d’un supermarché E. Leclerc dans le pôle d’activité d’Eguilles permettrait de
lutter efficacement contre la perte d’attractivité de la commune dans son ensemble.

En effet, la situation actuelle d’Eguilles tient à une triple difficulté :

     Sa forte déclivité contraint la plupart des habitants à prendre leur voiture pour
      effectuer leurs achats. Dès lors, ils sont fortement incités à se rendre dans les
      supermarchés voisins et à fréquenter les commerces de proximités proches de ces
      supermarchés.
      L’obligation de prendre son véhicule est un facteur d’évasion commerciale pour
      l’ensemble des commerces de la commune

                                                   1
 Ce phénomène est amplifié par l’hétérogénéité de la population éguillenne, dont les
      écarts de revenus sont très importants par rapport à ceux des communes voisines. Or,
      cette hétérogénéité économique s’est doublée d’une hétérogénéité géographique :
      les ménages aisés vivent à proximité du village, sur le plateau ou au nord et à l’ouest
      du village ; les ménages les moins aisés vivent au sud, à proximité du pôle d’activité.
      Ainsi, la plupart des commerces de proximité du village ne sont pas fréquentés par les
      ménages les moins aisés qui vont avant tout dans les supermarchés voisins et donc
      dans les commerces de proximité qui les bordent.
      L’hétérogénéité de la population éguillenne favorise la désertification du village et de
      ses commerces.

     La baisse de la démographie et notamment des actifs dégrade l’attractivité de la
      commune au profit de la métropole Aix-en-Provence et des communes voisines
      devenues dynamiques. Ce phénomène amplifie les deux premiers en réduisant
      davantage la fréquentation des commerces de proximité et en favorisant la disparition
      de lieux de vie, de services de loisirs et de services culturels.
      La concurrence des communes voisines accentue l’évasion commerciale et aggrave la
      perte d’attractivité économique de la commune.

L’installation d’un supermarché dans le pôle d’activité permettrait de lutter contre ces trois
difficultés. Cette localisation est en effet idéale pour générer du trafic au sein du pôle d’activité
et ce faisant, il redonnerait de la visibilité aux commerces situés à moins de 10 minutes en
voiture, c’est-à-dire à la majorité des commerces du village.

Par ailleurs, sa position géographique le placerait au cœur d’une zone où se concentre une forte
population de ménages ayant des revenus relativement modestes, ce qui les inciterait d’une
part à fréquenter le supermarché E. Leclerc au lieu de se rendre dans les communes
limitrophes et d’autre part à rester à proximité des commerces de la commune, ce qui
limiterait fortement l’évasion commerciale actuelle.

Enfin, l’activité générée par le projet permettrait de créer 101 emplois directs et 20 emplois
indirects de maintenance et de gardiennage auxquels s’ajouterait la création de 301 emplois
indirects et induits. Au total, 422 emplois seraient créés dont au moins 120 pour les Eguillens
et 220 pour l’ensemble de la région.

                                                 2
Résultats clés*

 Les communes les plus dynamiques autour d’Aix-en-Provence sont
  dotées ou sont sur le point de se doter d’un supermarché.

 Dans les communes où les commerces de proximité sont peu
  nombreux, l’installation d’un supermarché crée une synergie
  mutuellement profitable.

 Le projet E. Leclerc renforcera l’attractivité des petits commerces de la
  commune et notamment du village.

 En s’installant dans le pôle d’activité d’Eguilles, le supermarché E.
  Leclerc offre une porte d’entrée aux commerces du village qui verront
  le retour des Eguillens mais aussi d’une partie des actifs qui transitent
  entre Aix-en-Provence et Ventabren.

 Le projet permettra de créer plus de 400 emplois et entraînera une
  baisse sensible de 3 points du taux de chômage de la commune.

                                 3
SOMMAIRE

I. La commune d’Eguilles, état des lieux ................................................ 5
  1.      Le phénomène de métropolisation impacte aussi les petites communes ....................... 5
       La métropolisation et l’organisation des territoires........................................................................ 5
       Conséquence de la métropolisation sur les communes voisines d’Aix en Provence ...................... 6
  2.      Eguilles, une situation économique dégradée ................................................................... 6
       Baisse de l’attractivité d’Eguilles au profit des communes voisines ............................................... 6
       Une population hétérogène ............................................................................................................ 7
       Des commerces insuffisants pour répondre aux besoins de la population .................................. 10

II. Impact du projet Leclerc .................................................................. 11
  1.      Importance des supermarchés dans le dynamisme des communes .............................. 11
       Un effet positif sur les petits commerces voisins .......................................................................... 11
       Un vecteur d’attractivité pour l’activité économique ................................................................... 12
  2.      Une forte création d’emplois pour la commune .............................................................. 15
       Emplois directs, indirects et induits .............................................................................................. 15
       Un impact négligeable sur les supermarchés existants ................................................................ 16

Annexes ................................................................................................ 17

Les auteurs ........................................................................................... 21

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I. La commune d’Eguilles, état des lieux

  1. Le phénomène de métropolisation impacte aussi les petites communes

  La métropolisation et l’organisation des territoires
  Depuis le début des années 2000, un phénomène nouveau s’observe dans l’ensemble du pays qui
  renforce la productivité et le pouvoir d’achat des métropoles au détriment des zones périphériques
  et des territoires reculés.

  Ce phénomène inédit résulte de la conjonction de la montée en puissance des pays émergents –
  qui concurrence l’industrie autrefois présente dans les zones périphériques – et à la spécialisation
  du pays dans l’économie de la connaissance. Dans ce contexte, les zones autrefois en fort
  développement – dont l’enrichissement était le plus rapide – telles que les régions minières,
  agricoles et sidérurgiques ont perdu leur avantage comparatif au profit des gisements de matière
  grise. Un recentrage économique s’est opéré des régions agricoles, périurbaines et industrielles vers
  les métropoles. En conséquence, pour la première fois depuis trente ans, les grandes aires urbaines
  creusent l’écart avec le reste du territoire, tant en termes d’emplois que de revenus, et ce fait
  saillant a eu pour effet de favoriser les grandes zones métropolitaines.

  Par ailleurs, l’économie de la connaissance représente une rupture fondamentale avec le modèle
  de développement des économies industrielles. Tant que l’industrie demeurait le moteur de
  l’activité nationale, la richesse créée circulait facilement des régions industrielles vers l’ensemble
  du territoire. Cette réalité tenait à l’existence d’effets importants en « amont » et en « aval » de
  l’activité industrielle. Les grandes entreprises industrielles faisaient appel à un grand nombre de
  fournisseurs, situés dans des régions parfois éloignées et leurs produits venaient améliorer
  l’efficacité d’un grand nombre d’entreprises. En amont et en aval de l’activité industrielle, de la
  richesse se créait qui profitait à toutes les régions du pays.

  L’économie de la connaissance a rompu ce processus d’homogénéisation des niveaux de vie entre
  les régions. Cela s’explique par le fait que l’économie de la connaissance fait davantage appel au
  capital humain et aux ressources immatérielles, telles que la recherche et le développement. En
  conséquence, les effets en amont ne jouent que faiblement. De même, les produits dérivés des
  secteurs technologiques profitent directement aux consommateurs sans passer par une
  externalisation vers d’autres entreprises, rendant les effets en aval inexistants. Par ailleurs,
  l’activité étant centrée sur l’innovation, le savoir et la créativité, elle a eu tendance à se concentrer
  autour des universités, des écoles, des laboratoires et des centres financiers qui les accompagnent,
  désertant dans le même temps les territoires périphériques. Dès lors, les inégalités entre régions,
  et au sein des régions entre métropoles et périphéries, n’ont eu de cesse de se creuser.

  Une telle évolution économique a des conséquences culturelles et sociales évidentes. L’activité des
  métropoles attire les jeunes diplômés et les catégories socioprofessionnelles aisées ce qui entraîne
  une augmentation de la demande de services d’éducation et de services culturels dans les grandes
  villes au détriment des territoires périphériques. Ainsi, en perdant leur attractivité économique, les
  territoires éloignés des métropoles se désertifient.

                                                   5
Conséquence de la métropolisation sur les communes voisines d’Aix en Provence
Le bouleversement économique engendré par la métropolisation s’observe aussi bien à l’échelle
du pays qu’au niveau local. En effet, l’attractivité économique des métropoles a changé les
comportements et les perceptions de l’ensemble des Français, et particulièrement des jeunes
adultes et des actifs. L’économie de la connaissance nécessite de commencer une activité
professionnelle avec une formation souvent plus technique et plus longue que par le passé. En
conséquence, les jeunes sont de plus en plus nombreux à poursuivre des études de troisième cycle.
De même, les actifs sont mécaniquement attirés par les grandes villes afin de trouver un emploi
mais aussi les meilleures structures d’éducation pour leurs enfants. Dès lors, même dans les
territoires éloignés des grandes métropoles, les villes les plus développées drainent l’activité et les
ressources humaines et culturelles des villes voisines et des villages voisins.

Dans le contexte d’Eguilles, la ville d’Aix-en-Provence tient lieu de métropole et cette réalité se fera
encore plus précise avec le développement de la métropole Aix-Marseille. En effet, le renforcement
des interactions économiques et politiques entre ces deux villes crée déjà une dynamique dont
sont exclues les petites communes voisines. La fréquence des bus entre Aix et Marseille,
l’éclatement de l’Université d’Aix-Marseille sur les deux villes, le développement et la rénovation
des campus à Aix-en-Provence, tout comme les constructions récentes du Grand Théâtre de
Provence ou du Pavillon Noir agissent comme des forces d’attractivité sur les habitants des
communes limitrophes. Et ce dynamisme accroît la désertification des petites communes : l’activité
économique attire les activités culturelles et les services, ce qui renforce l’attractivité des lieux de
vie des centres-ville, et cela au détriment des lieux de vie des villages et des plus petites villes
alentour.

Ainsi, même les jeunes actifs désireux de s’installer à Eguilles, Venelles, Saint-Cannat, Ventabren ou
encore au Tholonet transitent inévitablement par Aix-en-Provence, que ce soit pour leurs activités
de loisirs, leurs sorties ou leurs activités culturelles. En conséquence, ces communes courent le
risque de devenir des communes dortoirs, sans dynamique économique à part entière.

2. Eguilles, une situation économique dégradée

Baisse de l’attractivité d’Eguilles au profit des communes voisines
L’attractivité d’Aix-en-Provence et de Marseille pèse sur l’ensemble des communes voisines. Pour
autant, toutes ne connaissent pas les mêmes difficultés pour conserver une dynamique
économique. Alors que la population d’Eguilles a diminué de 0,1% par an entre 2009 et 2014, celles
de Saint-Cannat, Venelles et Ventabren ont connu une croissance annuelle respective de 0,6%, 0,5%
et 1,6% sur la même période.

Plus préoccupant encore, le solde d’entrée-sortie de la population révèle une baisse annuelle de
0,5% à Eguilles entre 2009 et 2014 alors qu’il présente une hausse à Saint-Cannat, Venelles et
Ventabren, ce qui signifie que le nombre d’arrivants ne compense plus les départs à Eguilles, alors

                                                6
que dans les autres communes, le phénomène opposé se produit.1 Dans le même temps, les projets
     immobiliers se sont fortement développés autour de Venelles et de Puyricard.

     Ainsi, Eguilles semble perdre son attractivité au profit des communes voisines. Alors qu’Eguilles reste
     une commune riche par rapport à ses voisins, sa situation démographique et économique se
     dégrade. Entre 2009 et 2014, le nombre d’emplois dans la zone rapporté à la population a
     augmenté de 30% mais il a augmenté de 44% à Venelles.

     Parmi les communes historiquement les plus aisées, Eguilles perd donc du terrain. Parallèlement,
     des communes autrefois moins attractives connaissent un essor nouveau. Ventabren et Saint-
     Cannat ont vu leur nombre d’emplois rapporté à leur population augmenter respectivement de
     15% et 24%.2

     Ces différences de trajectoires s’observent encore mieux au regard de l’évolution du nombre d’actifs
     occupés dans ces communes. Entre 2009 et 2014, le nombre d’actifs occupés résidant à Saint-
     Cannat a augmenté de 11%. Il a augmenté de 5% à Ventabren et de 2% à Venelles. Dans le même
     temps, il a stagné à Eguilles.3

     Evolution du nombre d’actifs occupés résidant dans chaque commune

       12%                                                                      11,2%

       10%

        8%

        6%                                                    5,2%

        4%
                                        1,9%
        2%
                    0,2%
        0%
                   Eguilles           Venelles            Ventabren          Saint-Cannat

     Source : INSEE, Dossiers Complets des Communes, 2018. Calculs Rinzen.

     Une population hétérogène
     Le faible dynamisme d’Eguilles tend à renforcer l’hétérogénéité de la population. En effet, Eguilles
     est une commune historiquement aisée qui voyait s’installer des actifs appartenant aux catégories
     socioprofessionnelles supérieures, aux professions libérales ainsi que des retraités. Mais la
     dégradation de sa situation, combinée au développement des communes limitrophes a entraîné
     une modification de sa démographie. Moins d’actifs aisés se sont installés et davantage de
     ménages aux revenus moyens ou faibles sont venus composer sa population.

1 INSEE, Comparateur de territoire, 2017.
2 INSEE, Dossiers Complets des Communes, 2018.
3 Ibid.

                                                          7
Ainsi, deux populations cohabitent, bien qu’elles soient géographiquement départagées. Les
     ménages plus aisés vivant principalement sur le plateau d’Eguilles, à proximité du village et
     notamment au nord et à l’ouest du village et les ménages moins aisés vivant en périphérie, sur le
     pourtour de la commune et particulièrement au sud.

Répartition de la population selon son niveau de revenu

Source : Etienne Côme, www.comeeti.fr. Lecture : les zones roses indiquent les lieux de résidence des ménages dont les
revenus sont inférieurs à 20 000 € par an.

     A cet égard, les écarts de revenus sont particulièrement marqués à Eguilles par rapport aux autres
     communes situées à proximité. Le revenu médian des Eguillens (27 469 €) est proche de celui des
     habitants de Ventabren (24 434 €) ou de Venelles (26 157 €) mais l’écart entre les revenus des plus
     riches et des plus pauvres y est bien plus important. Ainsi, l’écart de revenu entre les 10% les plus
     riches et les 10% les plus pauvres est en moyenne 15% plus élevé à Eguilles qu’à Venelles,
     Ventabren ou Saint-Cannat.

     Cette disparité de revenus a nécessairement un impact sur la qualité de vie des ménages les plus
     pauvres. En effet, le prix des biens et des services dans la commune reflète la coexistence de ces
     deux populations ce qui a pour effet de maintenir des prix plus élevés qu’ils ne l’auraient été dans
     une commune en l’absence de ménages aisés.

     Par ailleurs, les ménages les plus aisés vivant aux abords du village ou au nord de celui-ci, les
     commerces existants ont tendance à se concentrer sur cette zone. Ainsi, on dénombre une
     vingtaine de commerces au cœur du village, dont douze sur les seules avenues du Père Sylvain
     Giraud et rue du Grand Logis.4

4 L’enquête sur place a permis de recenser les commerces suivants : 3 boulangeries, 1 primeur, 1 caviste, 3 boucheries, 1
traiteur, 1 caviste et 1 caviste, auxquels s’ajoute 1 SuperU.

                                                             8
Revenu médian et revenu du 1er décile par commune

       35000                                                                                    4
                                                                                                3,9
       30000
                                                                                                3,8
       25000                                                                                    3,7
       20000                                                                                    3,6
                                                                                                3,5
       15000                                                                                    3,4
       10000                                                                                    3,3
                                                                                                3,2
        5000
                                                                                                3,1
            0                                                                                   3
                     Eguilles           Venelles             Ventabren         Saint-Cannat

                            Revenu médian       1er décile       rapport interdécile

     Source : INSEE, Dossiers Complets des Communes, 2018. Calculs Rinzen.

     En raison de la forte déclivité du territoire, ces commerces ne sont pas accessibles à pied aux
     habitants vivant au sud du plateau, lieu où se situent principalement des ménages à faibles revenus.
     En conséquence, la majorité des commerces de proximité est délaissée par une partie importante
     de la population.

Répartition des ménages à bas revenus
En pourcentage des ménages

Source : Etienne Côme, www.comeetie.fr. Lecture : Les zones vertes représentent les territoires sur lesquels la part des
ménages à bas revenus 20%. En vert foncé, les zones dans lesquels cette part excède 40%.

                                                             9
Des commerces insuffisants pour répondre aux besoins de la population
La disparité de revenus de la population ainsi que la topographie du territoire représentent un frein
supplémentaire au développement des commerces de proximité. En effet, la forte déclivité du
terrain contraint les habitants à utiliser leurs véhicules pour effectuer leurs achats, et
principalement lorsqu’ils vivent à l’extérieur du village.

En raison de l’attractivité croissante des communes voisines et de la dégradation de l’attractivité
d’Eguilles, l’usage d’un véhicule pour effectuer des achats se fait au détriment des commerces
d’Eguilles. En effet, plusieurs supermarchés se situent à moins de 15 minutes des lotissements
situés au sud du village, sur la route des Loqui ou plus bas sur la roue de Berre. Aussi, les Eguillens
contraints d’utiliser leurs véhicules peuvent rapidement se rendre à l’Intermarché de Ventabren
(12 minutes), au Carrefour les Milles (10 minutes) ou au Géant Casino d’Aix Jas de Bouffan (5
minutes). Or, les ménages ayant de faibles revenus sont majoritairement situés dans cette zone.
En conséquence, ils sont davantage incités à se déplacer pour effectuer leurs achats en
supermarchés et dans les petits commerces qui les environnent.

En d’autres termes, les commerces du village sont actuellement délaissés par une partie de la
population au profit des commerces de proximité situés aux abords des supermarchés des
communes voisines. Trois raisons expliquent ce phénomène :

     Les commerces de proximité sont des commerces de destination, fréquentés pour des
      achats spécifiques ou d’appoint. Ils coexistent avec les supermarchés. Dès lors, le fait de
      se déplacer pour effectuer ses courses dans un supermarché devient l’occasion de se rendre
      dans des commerces de proximité situés dans ces zones.

     La topographie d’Eguilles contraint les Eguillens à utiliser leur voiture pour se rendre dans
      les commerces de proximité. En conséquence, même pour des achats d’appoint ils auront
      tendance à se diriger vers les commerces situés à proximité des supermarchés dans
      lesquelles ils effectuent habituellement leurs achats.

     Les commerces de proximité du centre-ville étant fréquentés par les habitants du village
      ou de son voisinage immédiat répondent majoritairement à la demande des ménages
      aisés, fournissant une offre en décalage avec les attentes et les moyens des autres
      habitants.

Cela explique la baisse du nombre de commerces dans le cœur d’Eguilles et les difficultés
rencontrées par les commerçants.

En effet, Eguilles compte actuellement 5,2 commerces pour 1 000 habitants alors que Venelles,
commune particulièrement dynamique en compte 8 pour 1 000 habitants tout comme Aix-en-
Provence. Comparé aux communes voisines, Eguilles se situe dans le 2ème quintile en termes de
nombre de commerces par habitant, comme Saint-Cannat, Rognac ou Gardanne, mais derrière
Lambesc, Aix-en-Provence et Venelles.

Aussi, il est clair que le nombre et la prospérité des commerces de proximité dépendent
principalement du dynamisme économique et démographique de la commune. C’est donc la
question de l’attractivité de la commune qui se pose et plus précisément de la capacité à éviter
l’évasion commerciale vers les communes voisines.

                                               10
Répartition des communes selon leur dotation en commerce de proximité
                                      Commerces pour 1 000 habitants

                              Source : Data Info. Calculs Rinzen. Infographie MA.

II. Impact du projet Leclerc

  1. Importance des supermarchés dans le dynamisme des communes

  Un effet positif sur les petits commerces voisins
  Dans le cas d’Eguilles, l’évasion commerciale tient en partie à sa géographie mais aussi et surtout
  à la présence de supermarchés dans les communes voisines, notamment Ventabren, Aix-en-
  Provence voire Salon et bientôt Saint-Cannat.

  Autrement dit, l’absence d’un supermarché dans la commune agit comme un facteur aggravant de
  l’évasion commerciale car les Eguillens contraints de se déplacer en voiture pour se rendre dans les
  supermarchés économisent du temps et des trajets en effectuant aussi leurs achats « de
  proximité » dans les commerces de proximité des communes voisines.

  A cet égard, plusieurs études économiques publiées dans des revues internationales à comité de
  lecture ont démontré que l’installation d’un supermarché a un effet positif sur les commerces de

                                                   11
proximité voisins.5 Dans les communes faiblement dotées en commerces de proximité, l’introduction
     d’un supermarché s’accompagne d’une reprise de l’activité – par génération de trafic, mise en place
     de partenariats, création ou modification d’activités complémentaires – et d’une augmentation des
     recettes fiscales.6

     Ce résultat a été observé dans plusieurs pays et pour des supermarchés de tailles très diverses,7
     démontrant que l’effet tient avant tout à l’attraction qu’exerce un supermarché sur les habitants
     de la commune. Lorsqu’un supermarché s’installe dans une commune, elle accroît l’aire
     commerciale des commerces existants, particulièrement lorsque ces derniers ne sont pas
     suffisamment nombreux ou perçus comme inadéquats pour satisfaire les besoins des habitants de
     la commune.

     Le supermarché agit alors comme un centre de gravité qui réduit l’évasion commerciale subie par
     l’ensemble des commerces situés dans sa zone d’attraction. Dans ce contexte, seuls les commerces
     de proximité non spécialisés et proposant des produits bas de gamme souffrent de l’arrivée du
     supermarché alors que les commerces clairement identifiés – boucheries, boulangeries,
     parfumeries, enseignes vendant des produits locaux, issus de l’agriculture biologique ou de qualité
     – bénéficient de cette arrivée.8

     Un vecteur d’attractivité pour l’activité économique
     Les résultats précédents permettent de comprendre la décision récente de la commune de Saint-
     Cannat d’autoriser l’installation d’un supermarché. La présence d’un supermarché dans une
     commune faiblement dotée en commerces de proximité permettra aux habitants de la commune
     d’effectuer leurs achats sur place, ce qui les incitera aussi à davantage fréquenter les commerces
     de proximité.

     La présence d’un supermarché dans le pôle d’activité permettra aussi de réduire le temps que
     passent les Eguillens en voiture pour se rendre dans les supermarchés voisins. Selon l’enquête Ifop
     « Les habitants d’Eguilles et la construction d’un supermarché Leclerc » d’avril 2018, 79% des
     Eguillens font leurs courses dans les supermarchés voisins. Le supermarché le plus proche
     actuellement se trouve à plus de 5 minutes du pôle d’activité, ce qui signifie que le supermarché E.
     Leclerc fera économiser 10 minutes par déplacement.

     En supposant que 80% des Eguillens font leurs courses une fois par semaine,9 le supermarché
     permettrait représenterait un gain moyen de 361 heures par semaine – soit 15 jours par semaine
     – pour les 2169 Eguillens concernés. A l’année, il s’agit d’un gain de 8 heures par personne, soit 783
     jours pour l’ensemble des ménages concernés.

5 E Freedman et al. « An analysis of the Economic Impacts of Big-Box stores on a community’s retail sector : Evidence from
Maine », Journal of Regional Analysis & Policy, 46(2) : 138-153, 2016.
6 T Perry & J Noonan, Big-Box Retail Development. Managing Maryland’s Growth :Models and Guidelines, Maryland

Department of Planning. Baltimore,MD, 2001.
7 G Artz & JC McConnon, « The impact of Wal-Mart on host towns and surrounding communities in Maine », Northeast

Agricultural and Resources Economics Association Conference, Bar Harbor, 2001.
M Farhangmehr et al. « Hypermarkets versus traditional retail stores – consumers’ and retailers’ perspectives in Brage : a
case stuy », Journal of Retailing and Consumer Services, 8 : 189-198, 2001.
8 M Farhangmehr et al, op. cit.
9 Résultats observés pour les consommateurs français. Voir A Dembo & J Colin, « Enquête commerce 2012. Comportements

et attitudes des consommateurs à l’égard du commerce alimentaire », Crédoc, 2012.

                                                           12
Par ailleurs, l’augmentation de la fréquentation des petits commerces pourrait permettre à ces
     derniers d’accroître leurs volumes de ventes, ce qui aurait deux effets :

           Faciliter l’ouverture de nouveaux commerces de proximité,

           Réduire les coûts de déplacements des habitants, et particulièrement des ménages les plus
            pauvres, ce qui se traduira par une augmentation de leur pouvoir d’achat.10

     A la lumière des études économiques, le projet de Saint-Cannat est parfaitement cohérent et laisse
     prévoir qu’il aura un effet positif et significatif sur l’activité de la commune. Les mêmes conclusions
     s’imposent pour la commune d’Eguilles.

     En effet, celle-ci possède toutes les caractéristiques nécessaires pour que l’installation d’un
     supermarché bénéficie à l’ensemble des habitants et des commerces de la commune :

           Une baisse de son attractivité qui se traduit par une forte évasion commerciale et donc
            une faible dotation en commerces de proximité.

           Une population aux revenus hétérogènes qui contraint les ménages les plus pauvres à
            s’approvisionner dans les supermarchés des communes voisines.

           Une situation géographique qui rend les commerces de proximité de centre-ville peu
            accessibles et accroît au contraire l’attractivité des commerces de proximité situés aux
            abords des supermarchés voisins.

           Un nouveau projet de supermarché dans la commune voisine de Saint-Cannat qui réduira
            encore l’attractivité des commerces de proximité d’Eguilles.

     Dans ce contexte, le projet d’installation d’un supermarché est une aubaine pour l’attractivité du
     territoire. Le projet E. Leclerc aura trois effets positifs majeurs sur la commune :

           L’installation d’un supermarché à proximité des commerces de proximité incitera les
            habitants à effectuer l’ensemble de leurs achats sur la commune et réduira donc l’évasion
            commerciale dont souffrent actuellement les petits commerces.

           Le fait que ce supermarché soit un E.Leclerc, dont les prix sont plus bas que ceux des
            supermarchés concurrents renforcera encore l’attractivité de la commune et bénéficiera
            majoritairement aux ménages éguillens ayant de faibles revenus. Or, il est clair que ces
            derniers seront les plus incités à se fréquenter le supermarché E. Leclerc puisqu’ils sont
            aussi ceux qui résident dans son voisinage direct. Les lotissements des Plantiers se situent
            à moins de 3 minutes du supermarché E. Leclerc.

           La localisation du supermarché E. Leclerc accroîtra l’attractivité du pôle d’activité d’Eguilles
            dans son ensemble, notamment en raison de son « drive ». En effet, situé sur une route
            qui relie Aix-en-Provence à Ventabren et fréquentée par les actifs de Ventabren et des
            communes plus éloignées pour se rendre sur le lieu de travail à Aix-en-Provence, le
            supermarché E. Leclerc sera parfaitement positionné pour accueillir ces actifs. Ce faisant,

10Cet effet est notamment observé dans le cas de l’installation d’un Wal-Mart dans ville américaine qui voyait le nombre de
ses commerces de proximité diminuer d’année en année : L Sheppard & M White, « Flatspace :Exurbanism and infrastructural
landscape », Lateral Office, 9 : 126-137, 2015.

                                                            13
il offrira une plus grande visibilité et un plus grand trafic aux commerces situés dans le pôle
                   d’activité.

         Cette augmentation du trafic commercial favorisera alors la fréquentation des commerces situés
         dans le village, à 8 minutes en voiture. Ces conclusions qui se fondent sur les études scientifiques
         citées précédemment sont confirmées par les attentes des Eguillens eux-mêmes : 80% des font
         leurs courses « de la semaine » dans les supermarchés des communes voisines et dans le même
         temps, 80% affirment qu’ils continueraient à fréquenter les commerces du centre-ville une fois le
         supermarché installé.11

         Ainsi, la présence du supermarché E. Leclerc dans le pôle d’activité accroîtra l’attractivité du pôle
         en exerçant une force de gravité sur les habitants de la commune mais aussi sur l’ensemble des
         automobilistes transitant par l’axe Aix-en-Provence – Ventabren. En devenant un point névralgique
         de la commune, le pôle deviendra une porte d’entrée au village d’Eguilles.

         Néanmoins, ces effets positifs ne seront possibles qu’à condition que le supermarché exerce une
         force de gravité réelle sur les habitants de la commune mais aussi sur les automobilistes transitant
         à proximité du pôle d’activité. En d’autres termes, trois conditions sont nécessaires pour garantir
         ce succès :

               Le supermarché E. Leclerc doit être positionné dans le pôle d’activité, afin de créer une
                synergie entre son activité et celle des autres commerces du pôle. Cette position
                stratégique, à quelques minutes en voiture du village, incitera les clients du supermarché
                à se rendre dans le village ;

               L’attractivité du supermarché dépend de la facilité à s’y rendre et à effectuer rapidement
                ces courses, particulièrement dans le cas des automobilistes qui circulent entre Aix-en-
                Provence et Ventabren. En conséquence, la présence d’un « drive » est un atout majeur ;

               Pour que le supermarché E. Leclerc agisse effectivement sur l’évasion commerciale il doit
                être en mesure d’offrir une large gamme de produits sans quoi les habitants habitués à
                fréquenter les autres supermarchés ne changeront pas leurs habitudes.
                En d’autres termes, le supermarché doit avoir une surface minimale cohérente avec la
                surface des supermarchés voisins. Avec une surface de 2 450m², le supermarché sera une
                alternative aux supermarchés existants. Avec une surface plus faible, il ne pourrait offrir
                les mêmes services que ses concurrents.

11   Ifop, avril 2018. Op. cit.

                                                          14
2. Une forte création d’emplois pour la commune

     Emplois directs, indirects et induits
     Au-delà de ces effets dits « de trafic », la présence du supermarché E. Leclerc permettra aussi
     d’augmenter les recettes fiscales de la commune de 300 000 euros12 et surtout de redynamiser
     l’emploi de la zone.

     Le projet prévoit d’embaucher au total 101 personnes en CDI, 76 personnes pour le supermarché
     et 25 pour le « drive ». Dans le dossier de présentation du projet, il est précisé que ces postes
     seront pourvus grâce aux services locaux de l’Etat chargés de l’emploi et du bureau municipal de
     la commune. Aussi, il est prévisible que les emplois créés profiteront prioritairement aux habitants
     d’Eguilles.

     S’ils devaient être totalement pourvus par les habitants de la commune, ces emplois directs
     représenteraient une augmentation de 3,15% du nombre d’actifs occupés résidant à Eguilles. Pour
     autant, plusieurs postes nécessitent des qualifications spécifiques qui pourraient nécessiter un
     recrutement en dehors de la commune en raison de compétences particulières et de l’expérience
     requise. Aussi, nous considérons dans les estimations qui suivent que seuls 80% des emplois directs
     seront occupés par des Eguillens.13 Dès lors, le projet E. Leclerc créerait 80 emplois directs et 16
     emplois indirects – relatifs au gardiennage, à l’approvisionnement et à l’entretien – pour les
     habitants d’Eguilles.

     Par ailleurs, la construction du projet représenterait un investissement de 11 millions d’euros,
     l’achat de marchandises représenterait une dépense de 18 millions d’euros et les employés
     représenteraient une masse salariale de 2,9 millions d’euros. L’ensemble de ces dépenses constitue
     un flux supplémentaire de richesse dans l’économie locale, régionale et nationale qui créera à son
     tour des emplois.

     Afin de construire et d’aménager les locaux du supermarché, il faudra faire appel à plusieurs
     entreprises qui verront leur activité augmenter et pourraient être en mesure d’embaucher. De
     même, l’achat des marchandises constitue une demande supplémentaire pour les producteurs et
     celle-ci est créatrice d’emplois. Enfin, les salaires versés aux employés seront en partie dépensés,
     ce qui représentera une demande supplémentaire pour un ensemble d’entreprises.

     Ces vecteurs d’emplois sont des créations indirectes et induites par le projet de supermarché et
     doivent être pris en considération pour évaluer son impact global. Pour ce faire, nous utilisons les
     bases de données de l’INSEE qui permettent d’observer, pour chaque secteur d’activité, les revenus
     nécessaires à la création d’un emploi ETP (équivalent temps plein). Nous observons ensuite la
     destination des montants dépensés pour l’investissement et les achats de marchandises – emplois
     indirects – ainsi que la destination des dépenses des employés – emplois induits.14

     Concernant les investissements, nous faisons l’hypothèse que 80% des entreprises sollicitées
     seront des entreprises de la région. Concernant l’achat de marchandises, nous faisons l’hypothèse

12 Dossier de présentation « Projet de supermarché E. Leclerc », Mars 2018.
13 Nous faisons une hypothèse forte consistant à supposer que l’ensemble des emplois à forte responsabilité ne pourrait être
pourvu par les chercheurs d’emplois sur la commune. Nous avons référencé 12 emplois de managers, 2 emplois
d’informaticiens, 3 emplois de comptables et 1 emploi de directeur. Il s’agit bien évidemment d’une hypothèse dont le seul
objectif est d’observer les bénéfices pour la commune a minima.
14 La méthode est détaillée en annexe.

                                                            15
que 15% de la demande sera dirigée auprès des producteurs locaux. Enfin, concernant la
consommation des employés, nous faisons l’hypothèse que 15% de leurs achats seront fait dans la
commune.

Au total, l’investissement créera 121 emplois, l’achat de marchandises représentera une création
de 162 emplois et la consommation induira la création de 18 emplois. Le projet de supermarché E.
Leclerc créerait donc selon nos calculs 422 emplois.

Parmi ces 422 emplois, 123 seront occupés par les habitants d’Eguilles, ce qui représente une baisse
de 3 points du taux de chômage de la commune qui tomberait ainsi aux environs de 5%. Et au
niveau de la région, 220 emplois seront créés par l’activité du supermarché.

Un impact négligeable sur les supermarchés existants
L’installation d’un supermarché dans le pôle d’activité permettra de créer de l’emploi, de renforcer
l’attractivité de la commune et de lutter efficacement contre l’évasion commerciale. Mais la lutte
contre l’évasion commerciale signifie aussi que les habitants d’Eguilles auront moins souvent
recours aux supermarchés des communes voisines et particulièrement des supermarchés situés à
moins de 15 minutes en voiture de leur lieu de résidence : Carrefour les Milles, Intermarché
Ventabren, Géant Casino Aix-Jas de Bouffan et Carrefour Market Saint-Mitre.

Parmi ces quatre supermarchés, seul Carrefour Market Saint-Mitre serait fortement impacté. En
effet, ce dernier est situé à la même distance du village d’Eguilles que le E. Leclerc et ses prix seront
vraisemblablement plus élevés.

En revanche, les trois autres supermarchés supporteront une baisse de la fréquentation des
Eguillens qui n’aura que peu d’effet sur leur activité en raison de la part marginale que représentent
les Eguillens parmi leurs clients mais aussi de leur taille et de leur volume d’activité. En effet, le
supermarché E. Leclerc devrait générer un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros avec une surface
de 2 450 m². Face à lui, les supermarchés de Carrefour les Milles (192 millions d’euros de chiffre
d’affaires, 14 000 m² de surface et 4 200m² de galerie marchande) et le Géant d’Aix-Jas de Bouffan
(100 millions d’euros de chiffre d’affaires, 10 000m² de surface et une nouvelle galerie marchande
de 10 400m² comportant 30 enseignes) font figure de colosse dont l’assise est suffisante pour
absorber une légère baisse de leur fréquentation due aux seuls Eguillens.

                                                 16
Annexes

     Afin d’évaluer les emplois indirects et induits générés par le projet E. Leclerc, nous utilisons
      les bases de données INSEE-ESANE.

      La logique méthodologique, mise en œuvre par le cabinet Asterès, est la suivante :

i)    Les investissements effectués durant l’installation du supermarché représenteront une demande
      supplémentaire directe pour les secteurs de la construction qui se traduira par une augmentation
      de leur activité et donc de leur chiffre d’affaires. Ce gain net sera utilisé pour embaucher ou
      rémunérer davantage les employés. De même, afin d’effectuer ces travaux, ces entreprises devront
      faire appel à leurs fournisseurs, créant une demande supplémentaire. Les embauchent
      impliqueront des salaires supplémentaires, qui seront en partie utilisés pour consommer des biens
      et des services en France ; les investissements représenteront une demande supplémentaire pour
      d’autres secteurs qui à leur tour embaucheront et investiront ;

ii)   Suivant la même logique, les dépenses courantes relatives à l’activité représenteront une
      augmentation du chiffre d’affaires pour les entreprises fournisseurs. Ces dernières utiliseront alors
      une partie de ces gains supplémentaires pour embaucher et investir, ce qui se traduira par une
      augmentation de la consommation et par une hausse de la demande pour les secteurs fournisseurs ;

iii) Enfin, le projet prévoit l’embauche de 101 personnes, 76 pour le supermarché et 25 pour l’activité
     de « drive ». Avec leurs revenus, ces dernières payeront des impôts, épargneront et consommeront.
     Leurs dépenses de consommation engendreront une demande supplémentaire de biens et services.
     Cette demande entraînera une hausse du chiffre d’affaires des entreprises qui leur permettra
     d’embaucher et d’investir, entraînant ainsi une seconde vague de demande.

 L’évaluation des emplois indirects et induits s’effectue en 5 étapes :

 1. Dans un premier temps, les paramètres spécifiques à l’activité du supermarché E. Leclerc sont
    utilisés. Il s’agit d’intégrer le montant des investissements, les dépenses annuelles principales et les
    salaires et traitements versés aux employés. L’investissement s’élèvera à 20 millions d’euros, dont
    9 millions pour l’acquisition de l’immobilier et 11 millions pour la construction. Seuls ces 11 millions
    sont pris en considération. Parmi les dépenses courantes, seul l’achat de marchandises est observé.
    La répartition des salaires et traitements des employés est supposée suivre la répartition moyenne
    des ménages français, telle que définie par l’INSEE.

                                                     17
 Paramètres utilisés
Investissements, dépenses annuelles et salaires bruts

 Investissements                                                                            11 millions d’euros
 Dépenses annuelles auprès des principaux fournisseurs                                      18 millions d’euros
 Salaires bruts et traitements                                                              2,9 millions d’euros.

Répartition sectorielle des dépenses annuelles

                                                                              Epicerie

                                                                              Frais traditionnel

                                                                              DPH

                                                                              Frais libre service

                                                                              Liquides

    Source : Bonial & Nielson, « Le poids des rayons dans le CA d’un hypermarché », 2016.

Répartition sectorielle de la consommation des ménages
                                                                                  Agriculture, pêche
                                                                                  Denrées alimentaires, boissons et tabac
                                                                                  Textiles et chaussure
                                                                                  Industries du papier et imprimerie
                                                                                  Cokéfaction et raffinage
                                                                                  Industrie chimique
                                                                                  Industrie pharmaceutique
                                                                                  Produits en caoutchouc
                                                                                  Produits informatiques, électroniques et optiques
                                                                                  Equipements électriques
                                                                                  Matériels de transport
                                                                                  Autres industries manufacturières
                                                                                  Production et distribution d'électricité, gaz, vapeur
                                                                                  Production et distribution d'eau
                                                                                  Construction
                                                                                  Commerce
                                                                                  Transports et entreposage
                                                                                  Hébergement et restauration
                                                                                  Édition, audiovisuel et diffusion
                                                                                  Télécommunications
                                                                                  Activités financières et d'assurance
                                                                                  Activités immobilières
                                                                                  Juridiques, comptables,gestion
                                                                                  Services administratifs et de soutien
                                                                                  Enseignement
                                                                                  Activités pour la santé humaine
                                                                                  Hébergement médico-social et social
                                                                                  Arts, spectacles et activités récréatives
                                                                                  Autres activités de services

    Source : INSEE.

                                                                  18
2. La structure des ressources par branche est alors utilisée. Celle-ci permet d’observer pour chaque
   secteur, la répartition de ses ressources : production de biens, importations de biens et services,
   marge commerciale, impôts sur les produits, subventions.
   Ainsi, il est possible d’observer l’effet d’une augmentation des ressources du secteur : dans quelle
   mesure celle-ci impacte-t-elle la production (en France), les importations et les marges ?
   Dès lors, on peut estimer, pour chaque euro supplémentaire dans un secteur donné quelle est la
   part allouée à la production par le secteur lui-même.
                          Productio Im portati        Im portati        Im portati           Total des Marges     Marges    Im pôts      dont   Subventio Total des
                                                                                   Correctio
     PRODUITS               n des    ons de            ons de            ons de              ressourc com m erci     de     sur les    taxes du ns sur les ressourc
                                                                                   n CAF/FAB
                          produits    biens           services           biens et              es (2)   ales     transport produits - type TVA produits      es (3)
AZ Agriculture, sylviculture
                         66%et pêche12%                     0%            12%            0%           78%             20%            1%             2%         2%         -1%              100%
BZ Industries extractives
                        11%                81%              0%            81%            0%           92%             5%             2%             0%         0%             0%           100%
CA Fabrication de denrées
                       54%alimentaires,
                                    12%de boissons
                                                0% et de produits
                                                            12% à base de
                                                                       0%tabac                        66%             22%            2%             10%        5%             0%           100%
CB Fabrication de textiles,
                         17%industries 38%
                                       de l'habillement,
                                                     0% industrie38%
                                                                 du cuir et de 0%
                                                                               la chaussure
                                                                                          55%                         34%            1%             10%        9%             0%           100%
CC Travail du bois, industries
                        60% du papier
                                  21% et imprimerie
                                                0%                        21%            0%           81%             14%            3%             3%         3%             0%           100%
CD Cokéfaction et raffinage
                        38%                20%              0%            20%            0%           58%             6%             2%             34%        8%             0%           100%
CE Industrie chimique         45%          30%              0%            30%            0%           75%             20%            2%             3%         3%             0%           100%
CF Industrie pharmaceutique
                      33%                  32%              0%            32%            0%           65%             32%            1%             2%         1%             0%           100%
CG Fabrication de produits
                       52% en caoutchouc,
                                    25% en plastique
                                              0% et d'autres
                                                       25% produits0%
                                                                    minéraux non
                                                                              77%métalliques17%                                      3%             2%         2%             0%           100%
…

     …

                          …

                                       …

                                                      …

                                                                    …

                                                                                     …

                                                                                                 …

                                                                                                                …

                                                                                                                                 …

                                                                                                                                                …

                                                                                                                                                           …

                                                                                                                                                                     …

                                                                                                                                                                                       …
NZ Activités de services81%
                         administratifs
                                      0%et de soutien
                                                  16%                     16%            0%           97%             0%             0%             3%         3%             0%           100%
OZ Administration publique
                       100%et défense0%
                                      - sécurité sociale
                                                  0%     obligatoire
                                                               0%                        0%          100%             0%             0%             0%         0%             0%           100%
PZ Enseignement               99%           0%              0%            0%             0%           99%             0%             0%             1%         1%             0%           100%
QA Activités pour la santé
                        99%humaine 0%                       1%            1%             0%          100%             0%             0%             0%         0%             0%           100%
QB Hébergement médico-social
                    99%      et social
                                  0% et action 0%
                                               sociale sans0%
                                                            hébergement
                                                                      0%                              99%             0%             0%             1%         1%             0%           100%
RZ Arts, spectacles et activités
                       90%       récréatives
                                      0%                    1%            1%             0%           91%             0%             0%             9%         2%             0%           100%
SZ Autres activités de services
                        90%                 0%              5%            5%             0%           96%             0%             0%             4%         4%             0%           100%
TZ Activités des ménages
                     100%en tant qu'employeurs
                                   0%          ;0%
                                                 activités indifférenciées
                                                              0%           0%
                                                                           des ménages
                                                                                    100%
                                                                                       en tant que0%
                                                                                                   producteurs0%
                                                                                                               de biens et 0%
                                                                                                                           services pour
                                                                                                                                       0%usage propre
                                                                                                                                                  0%                                       100%
         TOTAL                81%          10%              4%            14%            0%           95%           171%             17%            86%        45%        -2%              100%

      Note : illustration.

3. Pour chaque secteur, on observe ensuite la table des ratios par branche, qui révèle la répartition de
   la production en consommation intermédiaire, rémunération des employés, valeur ajoutée et
   investissement. Cette table permet d’estimer le salaire brut par employé pour chaque branche ainsi
   que la production par employé, ce qui permet de déterminer le revenu nécessaire pour la création
   d’un emploi.
                                         Consom Valeur                  Rém uné Salaires Em ploi     Em ploi          Heures                    %                             Salaires
                      Producti Producti                                                                                                                 % valeur                        PROD /
                                         m ation ajoutée                ration  et        (2014)     ETP              travaillé FBCF            consom           % FBCF       et
                      on       on (2014)                                                                                                                ajoutée                         ETP
                                         interm é brute                 des     traitem e (m illiers (2014)           es (2014)                 m ation                       traitem e
AZ   Agriculture, sylviculture et
                               87pêche     88         53          34            10        7          761        823         1504           11       61%     39%      13%           8275     106425
BZ   Industries extractives     5          5           3           2            1         1           19        18             28          1        60%     40%      17%           37551    296849
CA   Fabrication de denrées 158
                            alimentaires,
                                       159de boissons
                                                  114 et de produits
                                                               45 à base
                                                                       23de tabac 17                 634        599            960         6        72%     28%          4%        28779    265450
CB   Fabrication de textiles, industries
                                16       de16
                                            l'habillement,
                                                       12 industrie du
                                                                    5 cuir et de3 la chaussure
                                                                                           3         110        105            165         1        71%     29%          4%        23964    153242
CC   Travail du bois, industries36du papier 36
                                            et imprimerie
                                                       25         11            8         6          201        192            302         2        69%     31%          5%        31813    185772
CD   Cokéfaction et raffinage41            49         41           0            1         0           9          8             13          1        99%        1%        2%        57452   5817239
CE   Industrie chimique        66          66         47          19            9         6          119        113            171         6        71%     29%          8%        54185    586455
CF   Industrie pharmaceutique26            25         14          12            4         3           47        44             66          5        53%     47%      17%           65905    562722
CG Fabrication de produits en
                            51caoutchouc,
                                      52 en plastique
                                                33 et d'autres
                                                         18 produits
                                                                 12 minéraux 9non métalliques
                                                                                     264                        253            388         4        64%     36%          7%        35728    204168
…

             …

                           …

                                      …

                                                  …

                                                             …

                                                                           …

                                                                                     …

                                                                                                 …

                                                                                                            …

                                                                                                                           …

                                                                                                                                      …

                                                                                                                                                    …

                                                                                                                                                           …

                                                                                                                                                                     …

                                                                                                                                                                                   …

                                                                                                                                                                                            …

NZ   Activités de services administratifs
                            181         177
                                          et de soutien
                                                      75         105            67       52      2041       1849            2891           18       42%     58%      10%           28278     95564
OZ   Administration publique216
                            et défense215
                                       - sécurité sociale
                                                   58     obligatoire
                                                              158              116       76      2404       2271            3479           37       27%     73%      17%           33364     94451
PZ   Enseignement              129        129         24         106            91       57      1874       1777            1964           10       18%     82%          7%        32337     72345
QA Activités pour la santé humaine
                           158            155         40         117            65       48      1864       1701            2728           8        26%     74%          5%        28309     90919
QB Hébergement médico-social
                        81 et social79et action sociale
                                                14      sans67hébergement
                                                                      59                 45      1964       1834            2717           7        17%     83%          9%        24452     43185
RZ   Arts, spectacles et activités
                              50 récréatives
                                       49             24          26            20       14          595        505            765         8        47%     53%      16%           28651     96235
SZ   Autres activités de services
                              45           44         16          29            19       15          785        657         1022           2        36%     64%          5%        22785     66884
TZ   Activités des ménages en3tant qu'employeurs
                                        4        ; activités
                                                    0        indifférenciées
                                                                3          5 des ménages
                                                                                     4 en tant
                                                                                            146que producteurs
                                                                                                      218      de340
                                                                                                                  biens et services
                                                                                                                               0    pour0%
                                                                                                                                         usage propre
                                                                                                                                                100%                     0%        19279     16548
     Total                    3824       3781      1874          1950       1122         816     27394      25676          40074          469       49%     51%      12%           31793    147273

      Note : illustration.

                                                                                                 19
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