PROJET E. LECLERC EGUILLES - Evaluation des retombées économiques de l'installation d'un supermarché - e-leclerc-eguilles.fr
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PROJET E. LECLERC EGUILLES
Evaluation des retombées économiques de l’installation d’un
supermarché
Etude économique réalisée
pour le compte de E. LECLERC
Pierre Bentata / Nicolas Bouzou
Avril 2018CONTEXTE
Dans le cadre du projet d’installation d’un supermarché E. Leclerc dans le pôle d’activité
d’Eguilles, il a été demandé à Asterès et à sa filiale Rinzen d’évaluer les retombées de ce projet
sur la commune.
La commune d’Eguilles souffre aujourd’hui d’une perte d’attractivité commerciale qui tient
principalement à deux facteurs :
Un facteur local : forte concurrence des communes voisines et notamment le
développement des communes de Saint-Cannat et de Ventabren qui dégrade la
situation économique d’Eguilles.
Un facteur global : la concentration de l’activité économique dans les métropoles qui
accélère la désertification des villes voisines, les dépossède de leur lieu de vie et les
transforme en communes dortoirs.
En conséquence, Eguilles est aujourd’hui une commune faiblement dotée en commerces de
proximité, qui séduit moins les ménages aisés et dont l’offre de biens et services est
insuffisante et inadéquate au regard des besoins des ménages les moins aisés qui y résident.
D’autres communes voisines d’Eguilles ont connu les mêmes difficultés et ont à présent des
trajectoires de développement plus favorables, notamment Saint-Cannat, Ventabren mais
aussi un peu plus loin Venelles. Or, ces trois communes ont eu des stratégies identiques qui ont
notamment consisté à redynamiser leur économie en accueillant un supermarché à proximité
des anciens lieux de vie.
Dans ce contexte, l’impact de l’installation d’un supermarché sur la commune d’Eguilles a été
observé. Une attention particulière a été portée sur l’impact sur les commerces de proximité
et sur le pouvoir d’achat des habitants de la commune.
RESULTATS
L’installation d’un supermarché E. Leclerc dans le pôle d’activité d’Eguilles permettrait de
lutter efficacement contre la perte d’attractivité de la commune dans son ensemble.
En effet, la situation actuelle d’Eguilles tient à une triple difficulté :
Sa forte déclivité contraint la plupart des habitants à prendre leur voiture pour
effectuer leurs achats. Dès lors, ils sont fortement incités à se rendre dans les
supermarchés voisins et à fréquenter les commerces de proximités proches de ces
supermarchés.
L’obligation de prendre son véhicule est un facteur d’évasion commerciale pour
l’ensemble des commerces de la commune
1 Ce phénomène est amplifié par l’hétérogénéité de la population éguillenne, dont les
écarts de revenus sont très importants par rapport à ceux des communes voisines. Or,
cette hétérogénéité économique s’est doublée d’une hétérogénéité géographique :
les ménages aisés vivent à proximité du village, sur le plateau ou au nord et à l’ouest
du village ; les ménages les moins aisés vivent au sud, à proximité du pôle d’activité.
Ainsi, la plupart des commerces de proximité du village ne sont pas fréquentés par les
ménages les moins aisés qui vont avant tout dans les supermarchés voisins et donc
dans les commerces de proximité qui les bordent.
L’hétérogénéité de la population éguillenne favorise la désertification du village et de
ses commerces.
La baisse de la démographie et notamment des actifs dégrade l’attractivité de la
commune au profit de la métropole Aix-en-Provence et des communes voisines
devenues dynamiques. Ce phénomène amplifie les deux premiers en réduisant
davantage la fréquentation des commerces de proximité et en favorisant la disparition
de lieux de vie, de services de loisirs et de services culturels.
La concurrence des communes voisines accentue l’évasion commerciale et aggrave la
perte d’attractivité économique de la commune.
L’installation d’un supermarché dans le pôle d’activité permettrait de lutter contre ces trois
difficultés. Cette localisation est en effet idéale pour générer du trafic au sein du pôle d’activité
et ce faisant, il redonnerait de la visibilité aux commerces situés à moins de 10 minutes en
voiture, c’est-à-dire à la majorité des commerces du village.
Par ailleurs, sa position géographique le placerait au cœur d’une zone où se concentre une forte
population de ménages ayant des revenus relativement modestes, ce qui les inciterait d’une
part à fréquenter le supermarché E. Leclerc au lieu de se rendre dans les communes
limitrophes et d’autre part à rester à proximité des commerces de la commune, ce qui
limiterait fortement l’évasion commerciale actuelle.
Enfin, l’activité générée par le projet permettrait de créer 101 emplois directs et 20 emplois
indirects de maintenance et de gardiennage auxquels s’ajouterait la création de 301 emplois
indirects et induits. Au total, 422 emplois seraient créés dont au moins 120 pour les Eguillens
et 220 pour l’ensemble de la région.
2Résultats clés*
Les communes les plus dynamiques autour d’Aix-en-Provence sont
dotées ou sont sur le point de se doter d’un supermarché.
Dans les communes où les commerces de proximité sont peu
nombreux, l’installation d’un supermarché crée une synergie
mutuellement profitable.
Le projet E. Leclerc renforcera l’attractivité des petits commerces de la
commune et notamment du village.
En s’installant dans le pôle d’activité d’Eguilles, le supermarché E.
Leclerc offre une porte d’entrée aux commerces du village qui verront
le retour des Eguillens mais aussi d’une partie des actifs qui transitent
entre Aix-en-Provence et Ventabren.
Le projet permettra de créer plus de 400 emplois et entraînera une
baisse sensible de 3 points du taux de chômage de la commune.
3SOMMAIRE
I. La commune d’Eguilles, état des lieux ................................................ 5
1. Le phénomène de métropolisation impacte aussi les petites communes ....................... 5
La métropolisation et l’organisation des territoires........................................................................ 5
Conséquence de la métropolisation sur les communes voisines d’Aix en Provence ...................... 6
2. Eguilles, une situation économique dégradée ................................................................... 6
Baisse de l’attractivité d’Eguilles au profit des communes voisines ............................................... 6
Une population hétérogène ............................................................................................................ 7
Des commerces insuffisants pour répondre aux besoins de la population .................................. 10
II. Impact du projet Leclerc .................................................................. 11
1. Importance des supermarchés dans le dynamisme des communes .............................. 11
Un effet positif sur les petits commerces voisins .......................................................................... 11
Un vecteur d’attractivité pour l’activité économique ................................................................... 12
2. Une forte création d’emplois pour la commune .............................................................. 15
Emplois directs, indirects et induits .............................................................................................. 15
Un impact négligeable sur les supermarchés existants ................................................................ 16
Annexes ................................................................................................ 17
Les auteurs ........................................................................................... 21
4I. La commune d’Eguilles, état des lieux
1. Le phénomène de métropolisation impacte aussi les petites communes
La métropolisation et l’organisation des territoires
Depuis le début des années 2000, un phénomène nouveau s’observe dans l’ensemble du pays qui
renforce la productivité et le pouvoir d’achat des métropoles au détriment des zones périphériques
et des territoires reculés.
Ce phénomène inédit résulte de la conjonction de la montée en puissance des pays émergents –
qui concurrence l’industrie autrefois présente dans les zones périphériques – et à la spécialisation
du pays dans l’économie de la connaissance. Dans ce contexte, les zones autrefois en fort
développement – dont l’enrichissement était le plus rapide – telles que les régions minières,
agricoles et sidérurgiques ont perdu leur avantage comparatif au profit des gisements de matière
grise. Un recentrage économique s’est opéré des régions agricoles, périurbaines et industrielles vers
les métropoles. En conséquence, pour la première fois depuis trente ans, les grandes aires urbaines
creusent l’écart avec le reste du territoire, tant en termes d’emplois que de revenus, et ce fait
saillant a eu pour effet de favoriser les grandes zones métropolitaines.
Par ailleurs, l’économie de la connaissance représente une rupture fondamentale avec le modèle
de développement des économies industrielles. Tant que l’industrie demeurait le moteur de
l’activité nationale, la richesse créée circulait facilement des régions industrielles vers l’ensemble
du territoire. Cette réalité tenait à l’existence d’effets importants en « amont » et en « aval » de
l’activité industrielle. Les grandes entreprises industrielles faisaient appel à un grand nombre de
fournisseurs, situés dans des régions parfois éloignées et leurs produits venaient améliorer
l’efficacité d’un grand nombre d’entreprises. En amont et en aval de l’activité industrielle, de la
richesse se créait qui profitait à toutes les régions du pays.
L’économie de la connaissance a rompu ce processus d’homogénéisation des niveaux de vie entre
les régions. Cela s’explique par le fait que l’économie de la connaissance fait davantage appel au
capital humain et aux ressources immatérielles, telles que la recherche et le développement. En
conséquence, les effets en amont ne jouent que faiblement. De même, les produits dérivés des
secteurs technologiques profitent directement aux consommateurs sans passer par une
externalisation vers d’autres entreprises, rendant les effets en aval inexistants. Par ailleurs,
l’activité étant centrée sur l’innovation, le savoir et la créativité, elle a eu tendance à se concentrer
autour des universités, des écoles, des laboratoires et des centres financiers qui les accompagnent,
désertant dans le même temps les territoires périphériques. Dès lors, les inégalités entre régions,
et au sein des régions entre métropoles et périphéries, n’ont eu de cesse de se creuser.
Une telle évolution économique a des conséquences culturelles et sociales évidentes. L’activité des
métropoles attire les jeunes diplômés et les catégories socioprofessionnelles aisées ce qui entraîne
une augmentation de la demande de services d’éducation et de services culturels dans les grandes
villes au détriment des territoires périphériques. Ainsi, en perdant leur attractivité économique, les
territoires éloignés des métropoles se désertifient.
5Conséquence de la métropolisation sur les communes voisines d’Aix en Provence
Le bouleversement économique engendré par la métropolisation s’observe aussi bien à l’échelle
du pays qu’au niveau local. En effet, l’attractivité économique des métropoles a changé les
comportements et les perceptions de l’ensemble des Français, et particulièrement des jeunes
adultes et des actifs. L’économie de la connaissance nécessite de commencer une activité
professionnelle avec une formation souvent plus technique et plus longue que par le passé. En
conséquence, les jeunes sont de plus en plus nombreux à poursuivre des études de troisième cycle.
De même, les actifs sont mécaniquement attirés par les grandes villes afin de trouver un emploi
mais aussi les meilleures structures d’éducation pour leurs enfants. Dès lors, même dans les
territoires éloignés des grandes métropoles, les villes les plus développées drainent l’activité et les
ressources humaines et culturelles des villes voisines et des villages voisins.
Dans le contexte d’Eguilles, la ville d’Aix-en-Provence tient lieu de métropole et cette réalité se fera
encore plus précise avec le développement de la métropole Aix-Marseille. En effet, le renforcement
des interactions économiques et politiques entre ces deux villes crée déjà une dynamique dont
sont exclues les petites communes voisines. La fréquence des bus entre Aix et Marseille,
l’éclatement de l’Université d’Aix-Marseille sur les deux villes, le développement et la rénovation
des campus à Aix-en-Provence, tout comme les constructions récentes du Grand Théâtre de
Provence ou du Pavillon Noir agissent comme des forces d’attractivité sur les habitants des
communes limitrophes. Et ce dynamisme accroît la désertification des petites communes : l’activité
économique attire les activités culturelles et les services, ce qui renforce l’attractivité des lieux de
vie des centres-ville, et cela au détriment des lieux de vie des villages et des plus petites villes
alentour.
Ainsi, même les jeunes actifs désireux de s’installer à Eguilles, Venelles, Saint-Cannat, Ventabren ou
encore au Tholonet transitent inévitablement par Aix-en-Provence, que ce soit pour leurs activités
de loisirs, leurs sorties ou leurs activités culturelles. En conséquence, ces communes courent le
risque de devenir des communes dortoirs, sans dynamique économique à part entière.
2. Eguilles, une situation économique dégradée
Baisse de l’attractivité d’Eguilles au profit des communes voisines
L’attractivité d’Aix-en-Provence et de Marseille pèse sur l’ensemble des communes voisines. Pour
autant, toutes ne connaissent pas les mêmes difficultés pour conserver une dynamique
économique. Alors que la population d’Eguilles a diminué de 0,1% par an entre 2009 et 2014, celles
de Saint-Cannat, Venelles et Ventabren ont connu une croissance annuelle respective de 0,6%, 0,5%
et 1,6% sur la même période.
Plus préoccupant encore, le solde d’entrée-sortie de la population révèle une baisse annuelle de
0,5% à Eguilles entre 2009 et 2014 alors qu’il présente une hausse à Saint-Cannat, Venelles et
Ventabren, ce qui signifie que le nombre d’arrivants ne compense plus les départs à Eguilles, alors
6que dans les autres communes, le phénomène opposé se produit.1 Dans le même temps, les projets
immobiliers se sont fortement développés autour de Venelles et de Puyricard.
Ainsi, Eguilles semble perdre son attractivité au profit des communes voisines. Alors qu’Eguilles reste
une commune riche par rapport à ses voisins, sa situation démographique et économique se
dégrade. Entre 2009 et 2014, le nombre d’emplois dans la zone rapporté à la population a
augmenté de 30% mais il a augmenté de 44% à Venelles.
Parmi les communes historiquement les plus aisées, Eguilles perd donc du terrain. Parallèlement,
des communes autrefois moins attractives connaissent un essor nouveau. Ventabren et Saint-
Cannat ont vu leur nombre d’emplois rapporté à leur population augmenter respectivement de
15% et 24%.2
Ces différences de trajectoires s’observent encore mieux au regard de l’évolution du nombre d’actifs
occupés dans ces communes. Entre 2009 et 2014, le nombre d’actifs occupés résidant à Saint-
Cannat a augmenté de 11%. Il a augmenté de 5% à Ventabren et de 2% à Venelles. Dans le même
temps, il a stagné à Eguilles.3
Evolution du nombre d’actifs occupés résidant dans chaque commune
12% 11,2%
10%
8%
6% 5,2%
4%
1,9%
2%
0,2%
0%
Eguilles Venelles Ventabren Saint-Cannat
Source : INSEE, Dossiers Complets des Communes, 2018. Calculs Rinzen.
Une population hétérogène
Le faible dynamisme d’Eguilles tend à renforcer l’hétérogénéité de la population. En effet, Eguilles
est une commune historiquement aisée qui voyait s’installer des actifs appartenant aux catégories
socioprofessionnelles supérieures, aux professions libérales ainsi que des retraités. Mais la
dégradation de sa situation, combinée au développement des communes limitrophes a entraîné
une modification de sa démographie. Moins d’actifs aisés se sont installés et davantage de
ménages aux revenus moyens ou faibles sont venus composer sa population.
1 INSEE, Comparateur de territoire, 2017.
2 INSEE, Dossiers Complets des Communes, 2018.
3 Ibid.
7Ainsi, deux populations cohabitent, bien qu’elles soient géographiquement départagées. Les
ménages plus aisés vivant principalement sur le plateau d’Eguilles, à proximité du village et
notamment au nord et à l’ouest du village et les ménages moins aisés vivant en périphérie, sur le
pourtour de la commune et particulièrement au sud.
Répartition de la population selon son niveau de revenu
Source : Etienne Côme, www.comeeti.fr. Lecture : les zones roses indiquent les lieux de résidence des ménages dont les
revenus sont inférieurs à 20 000 € par an.
A cet égard, les écarts de revenus sont particulièrement marqués à Eguilles par rapport aux autres
communes situées à proximité. Le revenu médian des Eguillens (27 469 €) est proche de celui des
habitants de Ventabren (24 434 €) ou de Venelles (26 157 €) mais l’écart entre les revenus des plus
riches et des plus pauvres y est bien plus important. Ainsi, l’écart de revenu entre les 10% les plus
riches et les 10% les plus pauvres est en moyenne 15% plus élevé à Eguilles qu’à Venelles,
Ventabren ou Saint-Cannat.
Cette disparité de revenus a nécessairement un impact sur la qualité de vie des ménages les plus
pauvres. En effet, le prix des biens et des services dans la commune reflète la coexistence de ces
deux populations ce qui a pour effet de maintenir des prix plus élevés qu’ils ne l’auraient été dans
une commune en l’absence de ménages aisés.
Par ailleurs, les ménages les plus aisés vivant aux abords du village ou au nord de celui-ci, les
commerces existants ont tendance à se concentrer sur cette zone. Ainsi, on dénombre une
vingtaine de commerces au cœur du village, dont douze sur les seules avenues du Père Sylvain
Giraud et rue du Grand Logis.4
4 L’enquête sur place a permis de recenser les commerces suivants : 3 boulangeries, 1 primeur, 1 caviste, 3 boucheries, 1
traiteur, 1 caviste et 1 caviste, auxquels s’ajoute 1 SuperU.
8Revenu médian et revenu du 1er décile par commune
35000 4
3,9
30000
3,8
25000 3,7
20000 3,6
3,5
15000 3,4
10000 3,3
3,2
5000
3,1
0 3
Eguilles Venelles Ventabren Saint-Cannat
Revenu médian 1er décile rapport interdécile
Source : INSEE, Dossiers Complets des Communes, 2018. Calculs Rinzen.
En raison de la forte déclivité du territoire, ces commerces ne sont pas accessibles à pied aux
habitants vivant au sud du plateau, lieu où se situent principalement des ménages à faibles revenus.
En conséquence, la majorité des commerces de proximité est délaissée par une partie importante
de la population.
Répartition des ménages à bas revenus
En pourcentage des ménages
Source : Etienne Côme, www.comeetie.fr. Lecture : Les zones vertes représentent les territoires sur lesquels la part des
ménages à bas revenus 20%. En vert foncé, les zones dans lesquels cette part excède 40%.
9Des commerces insuffisants pour répondre aux besoins de la population
La disparité de revenus de la population ainsi que la topographie du territoire représentent un frein
supplémentaire au développement des commerces de proximité. En effet, la forte déclivité du
terrain contraint les habitants à utiliser leurs véhicules pour effectuer leurs achats, et
principalement lorsqu’ils vivent à l’extérieur du village.
En raison de l’attractivité croissante des communes voisines et de la dégradation de l’attractivité
d’Eguilles, l’usage d’un véhicule pour effectuer des achats se fait au détriment des commerces
d’Eguilles. En effet, plusieurs supermarchés se situent à moins de 15 minutes des lotissements
situés au sud du village, sur la route des Loqui ou plus bas sur la roue de Berre. Aussi, les Eguillens
contraints d’utiliser leurs véhicules peuvent rapidement se rendre à l’Intermarché de Ventabren
(12 minutes), au Carrefour les Milles (10 minutes) ou au Géant Casino d’Aix Jas de Bouffan (5
minutes). Or, les ménages ayant de faibles revenus sont majoritairement situés dans cette zone.
En conséquence, ils sont davantage incités à se déplacer pour effectuer leurs achats en
supermarchés et dans les petits commerces qui les environnent.
En d’autres termes, les commerces du village sont actuellement délaissés par une partie de la
population au profit des commerces de proximité situés aux abords des supermarchés des
communes voisines. Trois raisons expliquent ce phénomène :
Les commerces de proximité sont des commerces de destination, fréquentés pour des
achats spécifiques ou d’appoint. Ils coexistent avec les supermarchés. Dès lors, le fait de
se déplacer pour effectuer ses courses dans un supermarché devient l’occasion de se rendre
dans des commerces de proximité situés dans ces zones.
La topographie d’Eguilles contraint les Eguillens à utiliser leur voiture pour se rendre dans
les commerces de proximité. En conséquence, même pour des achats d’appoint ils auront
tendance à se diriger vers les commerces situés à proximité des supermarchés dans
lesquelles ils effectuent habituellement leurs achats.
Les commerces de proximité du centre-ville étant fréquentés par les habitants du village
ou de son voisinage immédiat répondent majoritairement à la demande des ménages
aisés, fournissant une offre en décalage avec les attentes et les moyens des autres
habitants.
Cela explique la baisse du nombre de commerces dans le cœur d’Eguilles et les difficultés
rencontrées par les commerçants.
En effet, Eguilles compte actuellement 5,2 commerces pour 1 000 habitants alors que Venelles,
commune particulièrement dynamique en compte 8 pour 1 000 habitants tout comme Aix-en-
Provence. Comparé aux communes voisines, Eguilles se situe dans le 2ème quintile en termes de
nombre de commerces par habitant, comme Saint-Cannat, Rognac ou Gardanne, mais derrière
Lambesc, Aix-en-Provence et Venelles.
Aussi, il est clair que le nombre et la prospérité des commerces de proximité dépendent
principalement du dynamisme économique et démographique de la commune. C’est donc la
question de l’attractivité de la commune qui se pose et plus précisément de la capacité à éviter
l’évasion commerciale vers les communes voisines.
10Répartition des communes selon leur dotation en commerce de proximité
Commerces pour 1 000 habitants
Source : Data Info. Calculs Rinzen. Infographie MA.
II. Impact du projet Leclerc
1. Importance des supermarchés dans le dynamisme des communes
Un effet positif sur les petits commerces voisins
Dans le cas d’Eguilles, l’évasion commerciale tient en partie à sa géographie mais aussi et surtout
à la présence de supermarchés dans les communes voisines, notamment Ventabren, Aix-en-
Provence voire Salon et bientôt Saint-Cannat.
Autrement dit, l’absence d’un supermarché dans la commune agit comme un facteur aggravant de
l’évasion commerciale car les Eguillens contraints de se déplacer en voiture pour se rendre dans les
supermarchés économisent du temps et des trajets en effectuant aussi leurs achats « de
proximité » dans les commerces de proximité des communes voisines.
A cet égard, plusieurs études économiques publiées dans des revues internationales à comité de
lecture ont démontré que l’installation d’un supermarché a un effet positif sur les commerces de
11proximité voisins.5 Dans les communes faiblement dotées en commerces de proximité, l’introduction
d’un supermarché s’accompagne d’une reprise de l’activité – par génération de trafic, mise en place
de partenariats, création ou modification d’activités complémentaires – et d’une augmentation des
recettes fiscales.6
Ce résultat a été observé dans plusieurs pays et pour des supermarchés de tailles très diverses,7
démontrant que l’effet tient avant tout à l’attraction qu’exerce un supermarché sur les habitants
de la commune. Lorsqu’un supermarché s’installe dans une commune, elle accroît l’aire
commerciale des commerces existants, particulièrement lorsque ces derniers ne sont pas
suffisamment nombreux ou perçus comme inadéquats pour satisfaire les besoins des habitants de
la commune.
Le supermarché agit alors comme un centre de gravité qui réduit l’évasion commerciale subie par
l’ensemble des commerces situés dans sa zone d’attraction. Dans ce contexte, seuls les commerces
de proximité non spécialisés et proposant des produits bas de gamme souffrent de l’arrivée du
supermarché alors que les commerces clairement identifiés – boucheries, boulangeries,
parfumeries, enseignes vendant des produits locaux, issus de l’agriculture biologique ou de qualité
– bénéficient de cette arrivée.8
Un vecteur d’attractivité pour l’activité économique
Les résultats précédents permettent de comprendre la décision récente de la commune de Saint-
Cannat d’autoriser l’installation d’un supermarché. La présence d’un supermarché dans une
commune faiblement dotée en commerces de proximité permettra aux habitants de la commune
d’effectuer leurs achats sur place, ce qui les incitera aussi à davantage fréquenter les commerces
de proximité.
La présence d’un supermarché dans le pôle d’activité permettra aussi de réduire le temps que
passent les Eguillens en voiture pour se rendre dans les supermarchés voisins. Selon l’enquête Ifop
« Les habitants d’Eguilles et la construction d’un supermarché Leclerc » d’avril 2018, 79% des
Eguillens font leurs courses dans les supermarchés voisins. Le supermarché le plus proche
actuellement se trouve à plus de 5 minutes du pôle d’activité, ce qui signifie que le supermarché E.
Leclerc fera économiser 10 minutes par déplacement.
En supposant que 80% des Eguillens font leurs courses une fois par semaine,9 le supermarché
permettrait représenterait un gain moyen de 361 heures par semaine – soit 15 jours par semaine
– pour les 2169 Eguillens concernés. A l’année, il s’agit d’un gain de 8 heures par personne, soit 783
jours pour l’ensemble des ménages concernés.
5 E Freedman et al. « An analysis of the Economic Impacts of Big-Box stores on a community’s retail sector : Evidence from
Maine », Journal of Regional Analysis & Policy, 46(2) : 138-153, 2016.
6 T Perry & J Noonan, Big-Box Retail Development. Managing Maryland’s Growth :Models and Guidelines, Maryland
Department of Planning. Baltimore,MD, 2001.
7 G Artz & JC McConnon, « The impact of Wal-Mart on host towns and surrounding communities in Maine », Northeast
Agricultural and Resources Economics Association Conference, Bar Harbor, 2001.
M Farhangmehr et al. « Hypermarkets versus traditional retail stores – consumers’ and retailers’ perspectives in Brage : a
case stuy », Journal of Retailing and Consumer Services, 8 : 189-198, 2001.
8 M Farhangmehr et al, op. cit.
9 Résultats observés pour les consommateurs français. Voir A Dembo & J Colin, « Enquête commerce 2012. Comportements
et attitudes des consommateurs à l’égard du commerce alimentaire », Crédoc, 2012.
12Par ailleurs, l’augmentation de la fréquentation des petits commerces pourrait permettre à ces
derniers d’accroître leurs volumes de ventes, ce qui aurait deux effets :
Faciliter l’ouverture de nouveaux commerces de proximité,
Réduire les coûts de déplacements des habitants, et particulièrement des ménages les plus
pauvres, ce qui se traduira par une augmentation de leur pouvoir d’achat.10
A la lumière des études économiques, le projet de Saint-Cannat est parfaitement cohérent et laisse
prévoir qu’il aura un effet positif et significatif sur l’activité de la commune. Les mêmes conclusions
s’imposent pour la commune d’Eguilles.
En effet, celle-ci possède toutes les caractéristiques nécessaires pour que l’installation d’un
supermarché bénéficie à l’ensemble des habitants et des commerces de la commune :
Une baisse de son attractivité qui se traduit par une forte évasion commerciale et donc
une faible dotation en commerces de proximité.
Une population aux revenus hétérogènes qui contraint les ménages les plus pauvres à
s’approvisionner dans les supermarchés des communes voisines.
Une situation géographique qui rend les commerces de proximité de centre-ville peu
accessibles et accroît au contraire l’attractivité des commerces de proximité situés aux
abords des supermarchés voisins.
Un nouveau projet de supermarché dans la commune voisine de Saint-Cannat qui réduira
encore l’attractivité des commerces de proximité d’Eguilles.
Dans ce contexte, le projet d’installation d’un supermarché est une aubaine pour l’attractivité du
territoire. Le projet E. Leclerc aura trois effets positifs majeurs sur la commune :
L’installation d’un supermarché à proximité des commerces de proximité incitera les
habitants à effectuer l’ensemble de leurs achats sur la commune et réduira donc l’évasion
commerciale dont souffrent actuellement les petits commerces.
Le fait que ce supermarché soit un E.Leclerc, dont les prix sont plus bas que ceux des
supermarchés concurrents renforcera encore l’attractivité de la commune et bénéficiera
majoritairement aux ménages éguillens ayant de faibles revenus. Or, il est clair que ces
derniers seront les plus incités à se fréquenter le supermarché E. Leclerc puisqu’ils sont
aussi ceux qui résident dans son voisinage direct. Les lotissements des Plantiers se situent
à moins de 3 minutes du supermarché E. Leclerc.
La localisation du supermarché E. Leclerc accroîtra l’attractivité du pôle d’activité d’Eguilles
dans son ensemble, notamment en raison de son « drive ». En effet, situé sur une route
qui relie Aix-en-Provence à Ventabren et fréquentée par les actifs de Ventabren et des
communes plus éloignées pour se rendre sur le lieu de travail à Aix-en-Provence, le
supermarché E. Leclerc sera parfaitement positionné pour accueillir ces actifs. Ce faisant,
10Cet effet est notamment observé dans le cas de l’installation d’un Wal-Mart dans ville américaine qui voyait le nombre de
ses commerces de proximité diminuer d’année en année : L Sheppard & M White, « Flatspace :Exurbanism and infrastructural
landscape », Lateral Office, 9 : 126-137, 2015.
13il offrira une plus grande visibilité et un plus grand trafic aux commerces situés dans le pôle
d’activité.
Cette augmentation du trafic commercial favorisera alors la fréquentation des commerces situés
dans le village, à 8 minutes en voiture. Ces conclusions qui se fondent sur les études scientifiques
citées précédemment sont confirmées par les attentes des Eguillens eux-mêmes : 80% des font
leurs courses « de la semaine » dans les supermarchés des communes voisines et dans le même
temps, 80% affirment qu’ils continueraient à fréquenter les commerces du centre-ville une fois le
supermarché installé.11
Ainsi, la présence du supermarché E. Leclerc dans le pôle d’activité accroîtra l’attractivité du pôle
en exerçant une force de gravité sur les habitants de la commune mais aussi sur l’ensemble des
automobilistes transitant par l’axe Aix-en-Provence – Ventabren. En devenant un point névralgique
de la commune, le pôle deviendra une porte d’entrée au village d’Eguilles.
Néanmoins, ces effets positifs ne seront possibles qu’à condition que le supermarché exerce une
force de gravité réelle sur les habitants de la commune mais aussi sur les automobilistes transitant
à proximité du pôle d’activité. En d’autres termes, trois conditions sont nécessaires pour garantir
ce succès :
Le supermarché E. Leclerc doit être positionné dans le pôle d’activité, afin de créer une
synergie entre son activité et celle des autres commerces du pôle. Cette position
stratégique, à quelques minutes en voiture du village, incitera les clients du supermarché
à se rendre dans le village ;
L’attractivité du supermarché dépend de la facilité à s’y rendre et à effectuer rapidement
ces courses, particulièrement dans le cas des automobilistes qui circulent entre Aix-en-
Provence et Ventabren. En conséquence, la présence d’un « drive » est un atout majeur ;
Pour que le supermarché E. Leclerc agisse effectivement sur l’évasion commerciale il doit
être en mesure d’offrir une large gamme de produits sans quoi les habitants habitués à
fréquenter les autres supermarchés ne changeront pas leurs habitudes.
En d’autres termes, le supermarché doit avoir une surface minimale cohérente avec la
surface des supermarchés voisins. Avec une surface de 2 450m², le supermarché sera une
alternative aux supermarchés existants. Avec une surface plus faible, il ne pourrait offrir
les mêmes services que ses concurrents.
11 Ifop, avril 2018. Op. cit.
142. Une forte création d’emplois pour la commune
Emplois directs, indirects et induits
Au-delà de ces effets dits « de trafic », la présence du supermarché E. Leclerc permettra aussi
d’augmenter les recettes fiscales de la commune de 300 000 euros12 et surtout de redynamiser
l’emploi de la zone.
Le projet prévoit d’embaucher au total 101 personnes en CDI, 76 personnes pour le supermarché
et 25 pour le « drive ». Dans le dossier de présentation du projet, il est précisé que ces postes
seront pourvus grâce aux services locaux de l’Etat chargés de l’emploi et du bureau municipal de
la commune. Aussi, il est prévisible que les emplois créés profiteront prioritairement aux habitants
d’Eguilles.
S’ils devaient être totalement pourvus par les habitants de la commune, ces emplois directs
représenteraient une augmentation de 3,15% du nombre d’actifs occupés résidant à Eguilles. Pour
autant, plusieurs postes nécessitent des qualifications spécifiques qui pourraient nécessiter un
recrutement en dehors de la commune en raison de compétences particulières et de l’expérience
requise. Aussi, nous considérons dans les estimations qui suivent que seuls 80% des emplois directs
seront occupés par des Eguillens.13 Dès lors, le projet E. Leclerc créerait 80 emplois directs et 16
emplois indirects – relatifs au gardiennage, à l’approvisionnement et à l’entretien – pour les
habitants d’Eguilles.
Par ailleurs, la construction du projet représenterait un investissement de 11 millions d’euros,
l’achat de marchandises représenterait une dépense de 18 millions d’euros et les employés
représenteraient une masse salariale de 2,9 millions d’euros. L’ensemble de ces dépenses constitue
un flux supplémentaire de richesse dans l’économie locale, régionale et nationale qui créera à son
tour des emplois.
Afin de construire et d’aménager les locaux du supermarché, il faudra faire appel à plusieurs
entreprises qui verront leur activité augmenter et pourraient être en mesure d’embaucher. De
même, l’achat des marchandises constitue une demande supplémentaire pour les producteurs et
celle-ci est créatrice d’emplois. Enfin, les salaires versés aux employés seront en partie dépensés,
ce qui représentera une demande supplémentaire pour un ensemble d’entreprises.
Ces vecteurs d’emplois sont des créations indirectes et induites par le projet de supermarché et
doivent être pris en considération pour évaluer son impact global. Pour ce faire, nous utilisons les
bases de données de l’INSEE qui permettent d’observer, pour chaque secteur d’activité, les revenus
nécessaires à la création d’un emploi ETP (équivalent temps plein). Nous observons ensuite la
destination des montants dépensés pour l’investissement et les achats de marchandises – emplois
indirects – ainsi que la destination des dépenses des employés – emplois induits.14
Concernant les investissements, nous faisons l’hypothèse que 80% des entreprises sollicitées
seront des entreprises de la région. Concernant l’achat de marchandises, nous faisons l’hypothèse
12 Dossier de présentation « Projet de supermarché E. Leclerc », Mars 2018.
13 Nous faisons une hypothèse forte consistant à supposer que l’ensemble des emplois à forte responsabilité ne pourrait être
pourvu par les chercheurs d’emplois sur la commune. Nous avons référencé 12 emplois de managers, 2 emplois
d’informaticiens, 3 emplois de comptables et 1 emploi de directeur. Il s’agit bien évidemment d’une hypothèse dont le seul
objectif est d’observer les bénéfices pour la commune a minima.
14 La méthode est détaillée en annexe.
15que 15% de la demande sera dirigée auprès des producteurs locaux. Enfin, concernant la
consommation des employés, nous faisons l’hypothèse que 15% de leurs achats seront fait dans la
commune.
Au total, l’investissement créera 121 emplois, l’achat de marchandises représentera une création
de 162 emplois et la consommation induira la création de 18 emplois. Le projet de supermarché E.
Leclerc créerait donc selon nos calculs 422 emplois.
Parmi ces 422 emplois, 123 seront occupés par les habitants d’Eguilles, ce qui représente une baisse
de 3 points du taux de chômage de la commune qui tomberait ainsi aux environs de 5%. Et au
niveau de la région, 220 emplois seront créés par l’activité du supermarché.
Un impact négligeable sur les supermarchés existants
L’installation d’un supermarché dans le pôle d’activité permettra de créer de l’emploi, de renforcer
l’attractivité de la commune et de lutter efficacement contre l’évasion commerciale. Mais la lutte
contre l’évasion commerciale signifie aussi que les habitants d’Eguilles auront moins souvent
recours aux supermarchés des communes voisines et particulièrement des supermarchés situés à
moins de 15 minutes en voiture de leur lieu de résidence : Carrefour les Milles, Intermarché
Ventabren, Géant Casino Aix-Jas de Bouffan et Carrefour Market Saint-Mitre.
Parmi ces quatre supermarchés, seul Carrefour Market Saint-Mitre serait fortement impacté. En
effet, ce dernier est situé à la même distance du village d’Eguilles que le E. Leclerc et ses prix seront
vraisemblablement plus élevés.
En revanche, les trois autres supermarchés supporteront une baisse de la fréquentation des
Eguillens qui n’aura que peu d’effet sur leur activité en raison de la part marginale que représentent
les Eguillens parmi leurs clients mais aussi de leur taille et de leur volume d’activité. En effet, le
supermarché E. Leclerc devrait générer un chiffre d’affaires de 25 millions d’euros avec une surface
de 2 450 m². Face à lui, les supermarchés de Carrefour les Milles (192 millions d’euros de chiffre
d’affaires, 14 000 m² de surface et 4 200m² de galerie marchande) et le Géant d’Aix-Jas de Bouffan
(100 millions d’euros de chiffre d’affaires, 10 000m² de surface et une nouvelle galerie marchande
de 10 400m² comportant 30 enseignes) font figure de colosse dont l’assise est suffisante pour
absorber une légère baisse de leur fréquentation due aux seuls Eguillens.
16Annexes
Afin d’évaluer les emplois indirects et induits générés par le projet E. Leclerc, nous utilisons
les bases de données INSEE-ESANE.
La logique méthodologique, mise en œuvre par le cabinet Asterès, est la suivante :
i) Les investissements effectués durant l’installation du supermarché représenteront une demande
supplémentaire directe pour les secteurs de la construction qui se traduira par une augmentation
de leur activité et donc de leur chiffre d’affaires. Ce gain net sera utilisé pour embaucher ou
rémunérer davantage les employés. De même, afin d’effectuer ces travaux, ces entreprises devront
faire appel à leurs fournisseurs, créant une demande supplémentaire. Les embauchent
impliqueront des salaires supplémentaires, qui seront en partie utilisés pour consommer des biens
et des services en France ; les investissements représenteront une demande supplémentaire pour
d’autres secteurs qui à leur tour embaucheront et investiront ;
ii) Suivant la même logique, les dépenses courantes relatives à l’activité représenteront une
augmentation du chiffre d’affaires pour les entreprises fournisseurs. Ces dernières utiliseront alors
une partie de ces gains supplémentaires pour embaucher et investir, ce qui se traduira par une
augmentation de la consommation et par une hausse de la demande pour les secteurs fournisseurs ;
iii) Enfin, le projet prévoit l’embauche de 101 personnes, 76 pour le supermarché et 25 pour l’activité
de « drive ». Avec leurs revenus, ces dernières payeront des impôts, épargneront et consommeront.
Leurs dépenses de consommation engendreront une demande supplémentaire de biens et services.
Cette demande entraînera une hausse du chiffre d’affaires des entreprises qui leur permettra
d’embaucher et d’investir, entraînant ainsi une seconde vague de demande.
L’évaluation des emplois indirects et induits s’effectue en 5 étapes :
1. Dans un premier temps, les paramètres spécifiques à l’activité du supermarché E. Leclerc sont
utilisés. Il s’agit d’intégrer le montant des investissements, les dépenses annuelles principales et les
salaires et traitements versés aux employés. L’investissement s’élèvera à 20 millions d’euros, dont
9 millions pour l’acquisition de l’immobilier et 11 millions pour la construction. Seuls ces 11 millions
sont pris en considération. Parmi les dépenses courantes, seul l’achat de marchandises est observé.
La répartition des salaires et traitements des employés est supposée suivre la répartition moyenne
des ménages français, telle que définie par l’INSEE.
17 Paramètres utilisés
Investissements, dépenses annuelles et salaires bruts
Investissements 11 millions d’euros
Dépenses annuelles auprès des principaux fournisseurs 18 millions d’euros
Salaires bruts et traitements 2,9 millions d’euros.
Répartition sectorielle des dépenses annuelles
Epicerie
Frais traditionnel
DPH
Frais libre service
Liquides
Source : Bonial & Nielson, « Le poids des rayons dans le CA d’un hypermarché », 2016.
Répartition sectorielle de la consommation des ménages
Agriculture, pêche
Denrées alimentaires, boissons et tabac
Textiles et chaussure
Industries du papier et imprimerie
Cokéfaction et raffinage
Industrie chimique
Industrie pharmaceutique
Produits en caoutchouc
Produits informatiques, électroniques et optiques
Equipements électriques
Matériels de transport
Autres industries manufacturières
Production et distribution d'électricité, gaz, vapeur
Production et distribution d'eau
Construction
Commerce
Transports et entreposage
Hébergement et restauration
Édition, audiovisuel et diffusion
Télécommunications
Activités financières et d'assurance
Activités immobilières
Juridiques, comptables,gestion
Services administratifs et de soutien
Enseignement
Activités pour la santé humaine
Hébergement médico-social et social
Arts, spectacles et activités récréatives
Autres activités de services
Source : INSEE.
182. La structure des ressources par branche est alors utilisée. Celle-ci permet d’observer pour chaque
secteur, la répartition de ses ressources : production de biens, importations de biens et services,
marge commerciale, impôts sur les produits, subventions.
Ainsi, il est possible d’observer l’effet d’une augmentation des ressources du secteur : dans quelle
mesure celle-ci impacte-t-elle la production (en France), les importations et les marges ?
Dès lors, on peut estimer, pour chaque euro supplémentaire dans un secteur donné quelle est la
part allouée à la production par le secteur lui-même.
Productio Im portati Im portati Im portati Total des Marges Marges Im pôts dont Subventio Total des
Correctio
PRODUITS n des ons de ons de ons de ressourc com m erci de sur les taxes du ns sur les ressourc
n CAF/FAB
produits biens services biens et es (2) ales transport produits - type TVA produits es (3)
AZ Agriculture, sylviculture
66%et pêche12% 0% 12% 0% 78% 20% 1% 2% 2% -1% 100%
BZ Industries extractives
11% 81% 0% 81% 0% 92% 5% 2% 0% 0% 0% 100%
CA Fabrication de denrées
54%alimentaires,
12%de boissons
0% et de produits
12% à base de
0%tabac 66% 22% 2% 10% 5% 0% 100%
CB Fabrication de textiles,
17%industries 38%
de l'habillement,
0% industrie38%
du cuir et de 0%
la chaussure
55% 34% 1% 10% 9% 0% 100%
CC Travail du bois, industries
60% du papier
21% et imprimerie
0% 21% 0% 81% 14% 3% 3% 3% 0% 100%
CD Cokéfaction et raffinage
38% 20% 0% 20% 0% 58% 6% 2% 34% 8% 0% 100%
CE Industrie chimique 45% 30% 0% 30% 0% 75% 20% 2% 3% 3% 0% 100%
CF Industrie pharmaceutique
33% 32% 0% 32% 0% 65% 32% 1% 2% 1% 0% 100%
CG Fabrication de produits
52% en caoutchouc,
25% en plastique
0% et d'autres
25% produits0%
minéraux non
77%métalliques17% 3% 2% 2% 0% 100%
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
NZ Activités de services81%
administratifs
0%et de soutien
16% 16% 0% 97% 0% 0% 3% 3% 0% 100%
OZ Administration publique
100%et défense0%
- sécurité sociale
0% obligatoire
0% 0% 100% 0% 0% 0% 0% 0% 100%
PZ Enseignement 99% 0% 0% 0% 0% 99% 0% 0% 1% 1% 0% 100%
QA Activités pour la santé
99%humaine 0% 1% 1% 0% 100% 0% 0% 0% 0% 0% 100%
QB Hébergement médico-social
99% et social
0% et action 0%
sociale sans0%
hébergement
0% 99% 0% 0% 1% 1% 0% 100%
RZ Arts, spectacles et activités
90% récréatives
0% 1% 1% 0% 91% 0% 0% 9% 2% 0% 100%
SZ Autres activités de services
90% 0% 5% 5% 0% 96% 0% 0% 4% 4% 0% 100%
TZ Activités des ménages
100%en tant qu'employeurs
0% ;0%
activités indifférenciées
0% 0%
des ménages
100%
en tant que0%
producteurs0%
de biens et 0%
services pour
0%usage propre
0% 100%
TOTAL 81% 10% 4% 14% 0% 95% 171% 17% 86% 45% -2% 100%
Note : illustration.
3. Pour chaque secteur, on observe ensuite la table des ratios par branche, qui révèle la répartition de
la production en consommation intermédiaire, rémunération des employés, valeur ajoutée et
investissement. Cette table permet d’estimer le salaire brut par employé pour chaque branche ainsi
que la production par employé, ce qui permet de déterminer le revenu nécessaire pour la création
d’un emploi.
Consom Valeur Rém uné Salaires Em ploi Em ploi Heures % Salaires
Producti Producti % valeur PROD /
m ation ajoutée ration et (2014) ETP travaillé FBCF consom % FBCF et
on on (2014) ajoutée ETP
interm é brute des traitem e (m illiers (2014) es (2014) m ation traitem e
AZ Agriculture, sylviculture et
87pêche 88 53 34 10 7 761 823 1504 11 61% 39% 13% 8275 106425
BZ Industries extractives 5 5 3 2 1 1 19 18 28 1 60% 40% 17% 37551 296849
CA Fabrication de denrées 158
alimentaires,
159de boissons
114 et de produits
45 à base
23de tabac 17 634 599 960 6 72% 28% 4% 28779 265450
CB Fabrication de textiles, industries
16 de16
l'habillement,
12 industrie du
5 cuir et de3 la chaussure
3 110 105 165 1 71% 29% 4% 23964 153242
CC Travail du bois, industries36du papier 36
et imprimerie
25 11 8 6 201 192 302 2 69% 31% 5% 31813 185772
CD Cokéfaction et raffinage41 49 41 0 1 0 9 8 13 1 99% 1% 2% 57452 5817239
CE Industrie chimique 66 66 47 19 9 6 119 113 171 6 71% 29% 8% 54185 586455
CF Industrie pharmaceutique26 25 14 12 4 3 47 44 66 5 53% 47% 17% 65905 562722
CG Fabrication de produits en
51caoutchouc,
52 en plastique
33 et d'autres
18 produits
12 minéraux 9non métalliques
264 253 388 4 64% 36% 7% 35728 204168
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
…
NZ Activités de services administratifs
181 177
et de soutien
75 105 67 52 2041 1849 2891 18 42% 58% 10% 28278 95564
OZ Administration publique216
et défense215
- sécurité sociale
58 obligatoire
158 116 76 2404 2271 3479 37 27% 73% 17% 33364 94451
PZ Enseignement 129 129 24 106 91 57 1874 1777 1964 10 18% 82% 7% 32337 72345
QA Activités pour la santé humaine
158 155 40 117 65 48 1864 1701 2728 8 26% 74% 5% 28309 90919
QB Hébergement médico-social
81 et social79et action sociale
14 sans67hébergement
59 45 1964 1834 2717 7 17% 83% 9% 24452 43185
RZ Arts, spectacles et activités
50 récréatives
49 24 26 20 14 595 505 765 8 47% 53% 16% 28651 96235
SZ Autres activités de services
45 44 16 29 19 15 785 657 1022 2 36% 64% 5% 22785 66884
TZ Activités des ménages en3tant qu'employeurs
4 ; activités
0 indifférenciées
3 5 des ménages
4 en tant
146que producteurs
218 de340
biens et services
0 pour0%
usage propre
100% 0% 19279 16548
Total 3824 3781 1874 1950 1122 816 27394 25676 40074 469 49% 51% 12% 31793 147273
Note : illustration.
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