Le syndrome de Diogène À la recherche de l'esprit au-delà de la souillure - Érudit
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Document generated on 12/20/2021 3:20 p.m. Frontières Le syndrome de Diogène À la recherche de l’esprit au-delà de la souillure Jean-Jacques Naef Les morts de l’esprit Article abstract Volume 13, Number 2, Spring 2001 Diogene’s Syndrome, a medico-psychosocial entity first defined in England 30 years ago, is a challenging issue for care-givers in the community. Management URI: https://id.erudit.org/iderudit/1074458ar of these patients who refuse any help has led to emergency interventions, DOI: https://doi.org/10.7202/1074458ar when their state of health was so damaged that two-thirds were to die during their hospitalizations. These patients in deny, isolation and filth, living as “tramps” in their own home is a real issue. What could be done to diminish this See table of contents catastrophic mortality? Have these people their full capacity of judgement? Aren’t their minds sufficiently disturbed that we could justifiably intervene without their full consent? Based on a few situations, we will try to Publisher(s) demonstrate that the mind of these people is well alive, and that it is possible to maintain them in their homes and to drastically diminish the observed Université du Québec à Montréal mortality rates. ISSN 1180-3479 (print) 1916-0976 (digital) Explore this journal Cite this article Naef, J.-J. (2001). Le syndrome de Diogène : à la recherche de l’esprit au-delà de la souillure. Frontières, 13(2), 54–57. https://doi.org/10.7202/1074458ar Tous droits réservés © Université du Québec à Montréal, 2001 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/
I N T E R V E N T I O N Résumé Le syndrome Le « syndrome de Diogène », entité médico-psychosociale, définie en Angle- terre il y a trente ans, nous interpelle en tant que soignant dans la communauté. La prise en charge de ces patients dans le de Diogène refus conduisait à des intervention en ur- gence, alors que leur état de santé s’était dégradé à un point tel que les deux tiers devaient décéder lors de leur admission À la recherche de l’esprit en milieu hospitalier. Ces patients dans le refus, l’isolement et la crasse, vivant comme des « clochards » à domicile nous au-delà de la souillure préoccupent. Que faire pour diminuer cette mortalité catastrophique ? Ces personnes avaient-elles leur capacité de discernement ? Leur esprit n’était-il pas suffisamment perturbé pour que nous puissions nous passer de leur avis pour intervenir sans leur consentement ? À l’aide de quelques situations, nous essaierons de montrer que l’esprit de ces personnes est bien vivant et qu’il est possible de maintenir ces personnes à domicile et de diminuer de façon radicale Le degré de tolérance du voisinage les taux de mortalité observés. Jean-Jacques Naef, médecin, Policlinique de gériatrie à l’égard de ces situations est souvent éton- Mots clés : syndrome de Diogène – et Département de médecine communautaire, namment élevé. En fin de compte, la police misère sociale – isolement social – droits Hôpitaux universitaires de Genève ; détenteur du Certificat ou les services équivalant à nos services du patient de formation continue en éthique clinique, Centre d’hygiène sont appelés. Ces services officiels interfacultaire de gérontologie et Faculté de médecine, Université de Genève, Suisse. sont souvent démunis et l’on fait appel à Abstract de multiples organismes pour essayer de Diogene’s Syndrome, a medico-psycho- résoudre ces situations, généralement avec social entity first defined in England peu de succès. 30 years ago, is a challenging issue for LA PROBLÉMATIQUE care-givers in the community. Manage- DU SYNDROME DE DIOGÈNE DÉFINITION ET PROBLÉMATIQUE ment of these patients who refuse any HISTORIQUE help has led to emergency interventions, En 1975, Clark, Mankikar et Gray défi- when their state of health was so Diogène le Cynique, philosophe grec né nissent pour la première fois « le syndrome damaged that two-thirds were to die à Sinope au 3e siècle avant J.-C., méprisait de Diogène »2 dans le cadre d’une étude during their hospitalizations. These les conventions sociales et refusait de clinique au Brighton General Hospital. Les patients in deny, isolation and filth, living se laisser enfermer dans de telles règles. critères retenus pour définir ce syndrome as “tramps” in their own home is a real L’histoire raconte qu’il vivait dans un sont les suivants : issue. What could be done to diminish tonneau. Elle dit aussi qu’on le rencontra – appartement sale et en désordre, this catastrophic mortality ? Have these un jour dans les rues d’Athènes, en plein – aspect personnel repoussant, people their full capacity of judgement ? midi, une lanterne allumée à la main, – amoncellement de déchets Aren’t their minds sufficiently disturbed déclarant : « Je cherche un homme. » that we could justifiably intervene (syllogomanie) occasionnellement, En 1966, MacMillan et Shaw publient – absence de honte ou de culpabilité without their full consent ? Based on a few situations, we will try to demonstrate dans le British Medical Journal une étude relative à leur situation, that the mind of these people is well sur des personnes âgées ne répondant pas – refus de l’aide offerte, alive, and that it is possible to maintain aux standards d’hygiène et d’environ- – situation financière dans les normes, them in their homes and to drastically nement, pouvant répondre aux critères – personnalité particulière. diminish the observed mortality rates. d’un syndrome1 . Ils parlent de déstruc- Cette dernière étude mettait en évidence turation des phases de la sénilité (senile un taux de mortalité extrêmement impor- Key words : Diogene’s Syndrome – social breakdo w n – isolation – patient’s rights breakdown). L’image la plus fréquemment tant dans les cas de prise en charge hospi- citée de ces personnes est celle d’une vieille talière, soit de décès en milieu psychiatrique femme vivant seule, occasionnelle- (80,95 % de décès en milieu somatique). Par ment des hommes ou des couples, dont ailleurs, le taux de décès en fin d’étude l’aspect physique et environnementalest s’élevait globalement à 41,67 % pour les repoussant. Ces personnes sont pouil- hommes et à 51,67 % pour les femmes, leuses, des selles et de l’urine maculent dont 4,17 % ont été attribués directement l’appartement. au syndrome. FRONTIÈRES ⁄ PRINTEMPS 2001 54
Jacob Jordaens, Diogène cherchant un homme, vers 1642 Quelques articles3 essentiellement des- prises en considération (prévalence 0,2 % amicales étaient souvent des contacts criptifs de ces situations difficiles ont été de la population âgée de plus de 65 ans). de travail mais peu d’amis véritables. À la publiés à ce jour. On retrouve le même syn- Les femmes (âge moyen 81,7 ans) repré- retraite, elle s’est isolée de plus en plus, drome sous les termes de Social Breakdown sentent 66,12 % du collectif et les hommes effectuant paradoxalement une croisière en in Elderly, Self-neglect in Elderly. Dans (âge moyen 80,4 ans) 33,88 %. Nous avons mer chaque année durant un mois. le cadre d’un travail de thèse, nous avons répertorié cinq couples mariés et deux Renata a 76 ans quand elle est signalée cherché à étudier la situation dans le couples de sœurs. Une patiente vivait avec par les autorités sanitaires du canton. Ces canton de Genève. Nous avons répertorié sa fille et sa petite-fille, ces deux dernières dernières nous ont mandatés pour évaluer la et analysé 126 situations entre 1980 et 1995. n’entraient pas en considération pour situation et répondre à une plainte des l’étude. locataires de son immeuble : mauvaises odeurs QUELQUES DONNÉES En moyenne, il a fallu 37 semaines pour émanant du balcon et de la porte d’entrée. ÉPIDÉMIOLOGIQUES pouvoir trouver une ébauche de solution, Nous avons écrit à plusieurs reprises à SUR LA PROBLÉMATIQUE À GENÈVE voire une solution définitive ; 56 % ont la patiente pour la rencontrer, sans succès. Dans notre étude, nous avons répertorié refusé partiellement l’intervention propo- Ce préalable infructueux, nous décidons de les personnes d’âge gériatrique (supérieur sée, 40 % des patients ont d’emblée refusé nous présenter sans préavis. Le médecin et à 62 ans pour les femmes et à 65 ans pour toute intervention et 4 % ont accepté d’em- l’assistante sociale requis en équipe mobile les hommes) du canton de Genève, répon- blée une aide. De nombreuses « réinterven- ont d’abord parlementé sur le palier pen- dant aux critères du syndrome de Diogène, tions » ont été nécessaires. dant un long moment pour entrer, sans tels que définis par Clark et al. en 1975. succès. L’odeur était effectivement diffici- Pour ce faire, nous avons eu accès aux SITUATIONS CLINIQUES DE lement supportable. L’équipe est revenue à fichiers du Service du médecin cantonal, SYNDROME DE DIOGÈNE À GENÈVE la charge quelques jours plus tard sans plus aux dossiers du Département de gériatrie RENATA de résultats. Après six mois de dialogue sur et en particulier ceux de la Policlinique de Originaire de Pologne, Renata fuit son le palier, Renata a enfin entrouvert sa porte. gériatrie. Nous avons recensé les cas pays dans les années 1930 bien après la Le spectacle est hallucinant : couloir répondant aux critères de ce syndrome révolution russe d’octobre 1917, alors qu’elle encombré de cartons jusqu’au plafond, entre janvier 1980 et septembre 1995 dans n’a que 16 ans. Venue en Suisse, elle était cages empilées avec animaux vivants en le canton de Genève. bien intégrée et a mené une carrière dans grand nombre. Le reste de l’appartement Ainsi, 126 patients présentant un syn- les institutions internationales comme n’est pas visible, car trop encombré. Elle ne drome de Diogène ont pu être recensés dans secrétaire de direction. Elle a toujours nous laisse toujours pas entrer. Pour ce le canton de Genève, pendant les 15 années été d’un caractère solitaire, ses relations faire, il faudra encore un mois de travail. 55 FRONTIÈRES ⁄ PRINTEMPS 2001
Dans l’intervalle, nous avons dû négo- refus d’intégration, dans l’établissement où publique est mise en danger. Cette décision cier avec le voisinage et le service du elle avait été admise contre son gré. Des est suivie d’une expulsion, d’un nettoyage médecin cantonal pour que Renata ne soit mesures légales restrictives avaient été et d’une réfection du logement. pas expulsée. La présence d’animaux a prises à son encontre (tutelle). Nous n’avons pas pu démontrer que motivé l’intervention des services compé- cette attitude entraînait un surcroît tents, ils ont été évacués immédiatement LES DIFFÉRENTES APPROCHES de mortalité, comme dans les études de avec une interdiction de reprendre des FACE AUX PATIENTS PRÉSENTANT McMillan puis de Clark. animaux à domicile. UN SYNDROME DE DIOGÈNE Cette pratique a été bannie d’emblée, vu Ce moment fut particulièrement difficile À deux problématiques répondent deux les difficultés à démontrer dans l’urgence pour la patiente et le contact a failli être approches. l’existence d’un syndrome de Diogène, le rompu à nouveau. Dans le cas de Renata, une approche patient étant en opposition totale. Ces Une nouvelle période de négociation a « douce », qui permet de respecter son auto- démarches prennent du temps. Or le temps commencé, pour pouvoir procéder au nomie et sa liberté, dans le cas de Marie- de latence, d’inertie de la justice ou la durée nettoyage de l’appartement, particulière- Louise, une approche plus juridique, avec de tolérance du voisinage incommodé n’ont ment à l’évacuation des ordures, qui étaient à la clé des mesures restrictives qui la pas la même valeur que celui qui est néces- le nœud gordien du conflit avec le voisinage. privent en partie de ses droits. saire à la médecine. Autrement dit, « savoir Renata a toujours refusé une évaluation Notre objectif dans ces situations est laisser du temps au temps » pour régler de médicale mais elle a accepté des entretiens d’établir un pont, une relation de confiance telles situations apparaît médicalement le avec notre assistante sociale qui la rencon- entre le patient et une personne de référence. plus efficace. Faire cohabiter pacifiquement trait au café du quartier. Cette dernière peut être indistinctement ces deux impératifs est souvent un exercice Des animaux se trouvaient une nouvelle l’un des intervenants de santé soit une de funambule difficile à gérer pour le per- fois dans son domicile et ils ont été éva- assistante sociale, une aide ménagère, une sonnel de santé. cués à nouveau par les autorités sanitaires. infirmière, un ou une psychologue, voire le Elle est venue dans nos locaux, bien plus médecin lui-même. L’APPROCHE SENSIBLE tard et sans préavis pour se plaindre d’une Y. Kocher (psychologue) et M.J. Chabert L’approche « douce », visant à « apprivoi- grosseur à la joue. Nous avons mis deux mois (infirmière en santé publique) ont étudié de ser » le patient est préférée actuellement. La pour la convaincre de se laisser examiner. Elle façon détaillée 18 situations qui nous ont philosophie du service étant de privilégier a finalement accepté de voir avec nous les été référées4. Sur le plan de la santé mentale, le maintien à domicile, nous intervenons médecins spécialistes qui confirmaient que la on relève huit personnes avec un affaiblis- en équipe multidisciplinaire, en essayant situation était dépassée au plan curatif. sement intellectuel compatible avec l’âge, d’introduire un soignant de référence. Ses forces ont progressivement diminué, quatre personnes avec une démence Comme nous l’évoquions, cette attitude et Renata nous a demandé de l’hospitaliser. moyennement avancée, une personne avec demande beaucoup de persévérance, Elle a été admise dans notre établissement une démence avancée, deux personnes plusieurs semaines pour pouvoir entrer en de soins palliatifs où elle décéda quelques souffrant d’un syndrome amnésique et trois contact (15 en moyenne) et encore plus semaines plus tard. d’un trouble délirant schizoparanoïde (DS- pour pouvoir ébaucher un début de solution. MIIIR5). On retrouve ainsi des personnalités Cette façon de faire, souvent mal com- MARIE-LOUISE paranoïaques (7), schizoïdes (3), antisociales prise du voisinage, nous oblige à négocier, Les faits remontaient à 10 ans ; ils (2), schizotypiques (3), indéterminées (3). non seulement avec le patient, mais égale- avaient fait la manchette des journaux : ment avec le voisinage et les autorités. « Deux tonnes d’ordures évacuées d’une L’APPROCHE RIGIDE Les éléments évoqués sont souvent en mercerie en pleine ville de Genève ». Cette étude illustre à notre sens « la relation avec la difficulté d’accepter la dif- J’avais pris connaissance pour la pre- capacité de discernement » conservée par férence, l’indécence de laisser vivre l’autre mière fois du cas de Marie-Louise après la ces personnes, peut-être à l’exception des avec des standards différents, la crainte lecture d’une fiche signalétique émanant du cas de démence avancée. « La marginalité d’être envahi ou infecté par la vermine. médecin cantonal, d’un article de presse et du comportement » des personnes présen- La pression des propriétaires de loge- d’un rapport de police. tant un syndrome de Diogène n’a jamais ment est également importante, face à la Il y a deux ans, nous avions été solli- été reconnue par les psychiatres comme une dégradation potentielle ou réelle des lieux cités par un établissement pour personnes affection mentale6. occupés par un patient avec un syndrome âgées la concernant. Marie-Louise avait des Dans ce sens, il est difficile de ne pas de Diogène. problèmes de comportement, elle refusait respecter l’autonomie de ces patients. En Souvent les mêmes difficultés sont de changer sa vieille jaquette trouée et de effet, démontrer qu’ils n’ont pas leur capa- vécues par l’équipe soignante. Elle a l’im- mettre des habits neufs que les infirmières cité de discernement est du ressort médi- pression d’être impuissante et le risque lui avaient achetés. Cela dérangeait au plus cal, en principe sur mandat judiciaire (en d’épuisement est grand. Dans ce sens, un haut point les résidents, surtout au moment Suisse, la Chambre des tutelles). Il s’agit dès travail de partage et de soutien face aux convivial des repas. lors d’une décision d’expert. En pratique difficultés rencontrées est indispensable, Lorsque j’ai pénétré dans la chambre de quotidienne, chaque médecin autorisé à lors de colloques multidisciplinaires par Marie-Louise, j’ai trouvé une vieille dame pratiquer peut interner un malade (loi exemple. C’est une occasion d’élargir son de 87 ans, méfiante, peu encline à me parler. genevoise K1.12). Sa décision peut alors point de vue et d’éviter de s’enfermer dans J’ai été d’emblée frappé par trois piles de être soumise à recours du patient ou de ses une vision univoque de la situation qui journaux, bien rangées, dans la minuscule proches. Il faut démontrer l’urgence de la pourrait amener l’intervenant à agir plus chambre. C’est à ce moment que j’ai établi situation, la mise en danger du patient pour selon ses sentiments personnels que selon la relation avec la personne signalée 10 ans lui-même ou pour autrui et la nécessité d’être une voie raisonnée et surtout concertée. auparavant. traité en milieu spécialisé psychiatrique. L’isolement « volontaire » du patient, Nous avons pu nous entretenir sur ce Parfois, la décision est prise par les auto- nous oblige à laisser en marge notre mis- qui lui était arrivé et sur le motif de son rités sanitaires qui estiment que la santé sion première qui est de veiller à son état FRONTIÈRES ⁄ PRINTEMPS 2001 56
de santé. Il s’agit de consolider la relation, l’agir seul, avec pour risque de s’éloigner des Geriatr., 1991, vol. 22, no 5, p. 167-171 ; de rechercher un réseau potentiel, un lien valeurs éthiques et du respect du malade. M. GANNON et J. O’BOYLE, « Diogenes qui pourrait nous aider à entrer en relation Peu à peu la satisfaction de découvrir Syndrome », Ir. Med. J., 1992, vol. 85, no 4, p. 124 ; W. HOFFMANN, « Das Diogenes- et nous permettre de rompre cet isolement. des personnalités ô combien complexes, Syndrom : Leben zwischen allerlei Krims- mais ô combien riches, nous motive dans krams », Geriatrie Praxis, 1992, vol. 2, QUELQUES ÉLÉMENTS DE RÉFLEXION la poursuite de la prise en charge, malgré p. 43-44 ; J.J. DE LA GANDARA MARTIN et SUR LA PRÉVENTION les obstacles et les embûches. T. 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