LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET

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LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
LES CHAMPIGNONS
                   ET LES ARBRES DU VESINET

 Dans le cadre de sa démarche en faveur de la biodiversité, et grâce au concours
 de trois mycologues passionnés, la Ville du Vésinet organise cette exposition
 pour faire découvrir aux Vésigondins les champignons de notre commune.

   A travers cette exposition, vous apprendrez comment se forme un champignon,
   ses particularités, son rôle dans l’éco-système et les services qu’il nous apporte
   au quotidien dans de nombreux domaines.

   Vous apprendrez ainsi à les connaître et peut-être à les reconnaître au détour
   d’une promenade dans notre ville ou de l’exploration de votre jardin.

La Ville du Vésinet tient à remercier les partenaires
techniques de l’exposition : M. Gérard Martin,
M. Jean-Pierre Fombeur, M. Claude Gaudichau,
l’Office National des Forêts et les services de la Ville,
pour leur contribution à la réalisation de cette
exposition.
LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
QU’EST-CE QU’UN CHAMPIGNON ?

                                          Les champignons sont des drôles d’êtres vivants :
                                          ce ne sont ni des végétaux ni des animaux…

                                          Ils forment un règne à part entière.

                                        Photo : Macrolepiota procera

LES REGNES DU VIVANT
Depuis les années 70, 5 règnes du vivant ont été reconnus :
Les Eucaryotes qui possèdent un noyau :
      règne animal ;
      règne végétal ;
      règne fongique (les champignons) ;
      règne des protistes (amibes, diatomées, myxomycètes, oomycètes).
Les Procaryotes qui n’ont pas de noyau individualisé. Ce règne comprend, entre autres, les bactéries.

Le règne des Champignons (ou règne fongique) est très vaste : plus de 90 000 espèces.
Parmi eux, les plus connus sont les champignons de nos forêts, que nous récoltons à l’automne.
Mais il en existe beaucoup d’autres sortes.

Quelques points communs entre les différents champignons :
      Pour se nourrir, ils ont besoin de trouver dans leur environnement des substances
      organiques. Un champignon a besoin pour se développer de sucres, de nitrates, de sulfates
      et de quelques autres sels donc de constituants organiques préexistants.

      Ils se nourrissent par absorption alors que les animaux se nourrissent par ingestion
      et les végétaux par assimilation chlorophyllienne.

      Ils sont composés d’un appareil végétatif diffus, ramifié et tubulaire, c'est-à-dire qu’ils
      se présentent sous la forme de fins filaments : le mycélium qui est enfoui dans le substrat.
      La partie visible du champignon ne représente donc pas l’intégralité de l’organisme.
      En effet, la partie visible étudiée par le mycologue et consommée par le mycophage n’est que
      l’organe reproducteur du champignon.
LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
COMMENT SE FORME-T-IL ?

                                      Les champignons se reproduisent à partir de cellules micros-
                                      copiques appelées spores.

                                      Dans la nature, lorsque les spores tombent sur le bois, la terre
                                      ou le fumier, elles se développent et forment un amas de
                                      filaments blancs : le mycélium.

                                      Il vit et se développe pendant des années.

                                       Photo de mycélium. Crédit photo : http://acoeuretacris.centerblog.net/

LE CYCLE DE VIE D’UN CHAMPIGNON
La naissance d’un champignon survient lors de la germination d’une spore (fig 2 a).

Cela produit un filament mycélien dit mycelium primaire, dont les cellules renferment un seul noyau
à n chromosomes (fig 2b). Ce mycélium va se développer et grandir en envahissant le milieu
sur lequel il pousse.
Dans certaines conditions très variables, la reproduction va intervenir, de manière qui peut-
être « sexuée » : deux myceliums de « polarité » complémentaire (on ne peut parler de sexe au
sens habituel mais de « polarité ») vont s’associer et former par plasmogamie (fusion des cytoplas-
mes fig 2 c) un mycelium secondaire (fig 2 d) à deux noyaux cette fois, mais non encore fusionnés
cheminant côte à côte, lorsque les hyphes (filaments) grandissent.
                                                                                        Va alors se développer un
                                                                                        sporophore (la partie visible du
                                                                                        champignon) sur lequel vont prendre
                                                                                        naissance les cellules fertiles :
                                                                                        les basides qui délivrent des
                                                                                        spores « libres » ou asques dans
                                                                                        lesquels les spores sont enfermées
                                                                                        dans un sac qui s’ouvre en libérant
                                                                                        les spores.
                                                                                        Dans ces cellules fertiles intervient
                                                                                        alors la fécondation par fusion nu-
                                                                                        cléaire (fig 2 f) donnant un noyau à
                                                                                        2n chromosomes (fig 2 g).
Cette fusion est de suite suivie d’une série de 3 divisions qui redistribuent les spores dans un stock
nucléaire haploïde (fig 2 h), c'est-à-dire ne comportant qu'un seul exemplaire de chaque paire de
chromosomes.
Les spores sont ensuite libérées sur le sol et leur germination donnent un nouveau mycélium pri-
maire permettant au cycle de recommencer.
                                      Guide des champignons de France et d’Europe de Régis Courtecuisse et Bernard Duhem. Editions Delahaux et Niestlé.
LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
COMMENT SE FORME-T-IL ?

LA COMPOSITION D’UN CHAMPIGNON

          Eau                      Glucides    Protides       Matières     Sels minéraux     Vitamines
                                                              Grasses
                                                              (Lipides)

                                                                                             A (Girolle)
     80 à 90 %                       1à3%      1à4%          0.2 à 1.5 %      0.5 à 1%
                                                                                           B et D (Bolets)

                                                   Un développement original de champignons :
                                                   le rond de sorcières.

                                                   Lorsque le mycélium se développe de manière centrifuge
                                                   cela peut aboutir à la création de rond de sorcière
                                                   (également appelé cercle de fées) : les champignons se
                                                   forment sur un cercle.

                                                   Après une première pousse, quand le sol est épuisé, le mycé-
                                                   lium colonise une nouvelle partie du terrain vers l’extérieur.

Crédit photo : http://www.visoflora.com/

On trouve des ronds de sorcière dans les sous-bois, les forêts de feuillus et les prairies.
Ils ont généralement une taille de plusieurs mètres.

Dans les pelouses du Vésinet, les ronds de sorcières les plus fréquents sont composés de marasmus
oreades (faux mousserons).

Le saviez-vous ?
       Un champignon produit un nombre très important de spores pour accomplir son cycle de vie.
       Par exemple, une vesse-de-loup géante produit en moyenne 2000 milliards de spores.

       Au Vésinet, plus de 350 espèces ont été recensées entre 1965 et 1989 par Gérard Martin,
       mycologue amateur, membre de la SMF (Société Mycologique de France). M. Martin est chargé
       de répertorier tous les champignons apporté chaque lundi à la SMF.
LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
COMMENT RECONNAITRE
                      LES CARACTERES D’UN CHAMPIGNON ?

L’identification fait appel à 4 sens : la vue, le toucher, l’odorat et le goût.

LA VUE

                                      Un champignon « classique » sans forme particulière, se compose
                                      d’un chapeau et d’un pied. Le mycélium qui a donné naissance
                                      au champignon est invisible car souterrain.

                                     Crédit photo : http://ruedeslumieres.morkitu.org

Sous le chapeau peuvent se trouver des lames ou des tubes :

                            Russula torulosa                                                    Boletus erythropus
                            Crédit photo : JP Fombeur                                           Crédit photo : JP Fombeur

Le pied :
Il peut être orné d’un anneau descendant, ascen-
dant, mixte, à roue dentée.
La base du pied peut être ornée d’une volve plus
ou moins importante par rupture du voile général.                                        Amanita rubescens
                                                                                         Crédit photo : JP Fombeur

                      Volve :                                                            Cortine :
                      restant du voile général qui forme                                 voile partiel formé de
                      un sac membraneux ou un étui à la                                  filaments ayant l'aspect
                      base du pied de certains champignons                               d'une toile d'araignée.
                      (exemple typique : l'amanite phalloïde).
                                                                                        Cortinaire praestans Kopie
                      Amanita phalloides - Crédit photo : P Karasch                     Crédit photo : P Karasch

Les couleurs de ces 3 éléments (chapeau, lames ou tubes, pied) sont rarement les mêmes ;
il faut donc bien retenir la couleur de tous ces 3 éléments sachant que les couleurs du chapeau
et des lames sont essentielles pour beaucoup d’espèces.

LE TOUCHER
Le toucher, aidé de la vue en même temps, aidera à définir les caractéristiques du revêtement.
LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
COMMENT RECONNAITRE
                    LES CARACTERES D’UN CHAMPIGNON ?

                                                                                   Les champignons de France
                                                                                   et d’Europe de Marcel BON
                                                                                   aux Editions Arthaud.

L’ODEUR
                         L’odeur est une caractéristique très importante, car une odeur bien
                         reconnue (et mémorisée !) « signe » souvent une espèce.

                             Odeur agréable de fruit (pomme, mandarine, coco) de légume (persil,
                             rave), de fleurs (pelargonium) menthol etc.
                             Odeur quelquefois moins agréable (terre, fétide etc).
                             Sans odeur particulière, c’est assez fréquent.

LE GOÛT
                          On peut goûter sans danger (à condition de recracher) une toute petite
                          partie de la chair du chapeau qui peut être douce, âpre, acre, amère ou
                          nettement piquante.

                          Cette méthode de reconnaissance est quasiment indispensable pour
                          les russules.

Quant à la couleur des spores elle sera mieux définie en rentrant chez soi car cela nécessite
de laisser déposer les spores sur une feuille blanche en retournant le chapeau (sans le pied)
pendant plusieurs heures, permettant ainsi de bien apprécier la couleur (pas toujours la même que
les lames !) ; on peut ainsi examiner une quantité importante de spores au microscope si nécessaire.
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FRUCTIFICATION ET REPRODUCTION
                            DES CHAMPIGNONS

Les modes de vie des champignons. Les champignons ont 3 façons de « pousser » :

LA SAPROTROPHIE

                                         Les champignons saprotrophes vivent sur de la matière
                                         organique en décomposition comme des feuilles mortes,
                                         du bois pourri etc.

                                         Exemple : le champignon de Paris (agaricus bisporus).

                                         Ils participent ainsi à la création de l’humus.
                                         Coprinus atramentarius
                                         Crédit photo : JP Fombeur

LE PARASITISME
                                         Les champignons parasites vivent aux dépens d’organis-
                                         mes vivants.
                                         Exemple la langue de bœuf (fistulina hepatica) sur les troncs
                                         d’arbre, ou encore les armillaires couleur de miel (Armillaria
                                         mellea).

                                         En parasitant des organismes affaiblis, ils participent dans
                                         certains cas à la régulation des populations naturelles
                                         et dans d’autres à provoquer des maladies.
                                         Fistulina hepatica
                                         Crédit photo : JP Fombeur

LA SYMBIOSE
                              Les champignons symbiotiques
                              qui vivent en symbiose avec
                              les     arbres     grâce       aux
                              « mycorhizes » c’est-à-dire grâce à
                              des filaments qui unissent le mycé-
                              lium du champignon et les radicelles       Les chênes truffiers
                              d’un arbre.                                sont un exemple de relation symbioti-
                                                                         que : le mycélium de la truffe vit en
                              Exemples : le cèpe de Bordeaux (Boletus    association avec les racines
Boletus edulis                edulis) et le chêne ou le sapin.           du chêne.
Crédit photo : JP Fombeur
LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
LE ROLE DES CHAMPIGNONS
                                DANS LES ECOSYSTEMES

     Ils transforment et « nettoient » le sol en fabriquant de l’humus.

                                                          L’humus rend la terre fertile.

                                                          Les champignons sont des fertilisateurs naturels parce qu’ils
                                                          recyclent la matière organique morte. Ils maintiennent
                                                          les réserves de nutriments inorganiques essentiels
                                                          à la croissance des végétaux.

                                                          Sans les champignons, les feuilles, les souches
                                                          et les cadavres s’accumuleraient sans restituer au sol
                                                          les éléments qui les composent. Les végétaux et les animaux
                                                          finiraient par mourir de faim, les nutriments faisant défaut.
Crédit photo : worgamic.org
                                                          Ce sont des activateurs de compost.

Un sol appauvrit ne peut pas rendre les services indispensables : production alimentaire,
épuration des eaux et stockage du carbone.

     Ils servent d’habitat et de nourriture à des milliers d’espèces.

                                                                 Au niveau du sol, les racines du champignon
                                                                 constituent une ressource alimentaire essentielle
                                                                 pour les micro-organismes : bactéries, nématodes,
                                                                 insectes, vers...

                                                                 Les champignons servent aussi de nourriture
                                                                 pour des mammifères (cerfs, sangliers, écureuils et
                                                                 petits rongeurs), les limaces et les escargots,
                                                                 mais aussi de nombreux insectes (mouches,
                                                                 fourmis...).
                                                                 La dissémination des spores, non altérées par la
                                                                 digestion, est ainsi assurée par les déjections.

Attention : la toxicité n’est pas la même pour un animal que pour l’homme,
ce n’est donc pas parce qu’un animal mange un champignon qu’il sera comestible pour l’être humain.

Source : ONF - Les champignons : vivre avec les arbres.
LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
L’USAGE DU CHAMPIGNON
                                     PAR L’HOMME

Les champignons dans la cuisine

                                                                                           Depuis des millénaires, l’homme utilise certaines
                                                                                           espèces de champignons forestiers
                                                                                           dans son alimentation.

                                                                                           Truffes noires, cèpes, morilles, trompettes de la
                                                                                           mort, girolles (chanterelles), bolets, etc., autant de
                                                                                           champignons qui contribuent au plaisir de nos
                                                                                           papilles .

Paupiettes de veau aux chanterelles et Poêlées de Saint-Jacques aux cèpes
Les meilleures recettes de champignon de Jean-Pierre Fombeur aux Editions La Martinière.

Si vous partez à la cueillette des champignons pour la cuisine :

Assurez-vous d’avoir bien identifié les espèces pour ne choisir que
des espèces comestibles.

Vérifiez que vous avez l’autorisation de cueillir les champignons
en vous renseignant auprès du propriétaire privé ou public du terrain.

Le saviez-vous ?                                                                                                                          Crédit photo : JP Fombeur

                                                             La culture du champignon.

                                                             Le champignon de Paris fait partie des rares espèces que l’on
                                                             peut cultiver. Il se cultive en sous-sol dans des champignonnières.

                                                             Dans les Yvelines, il existe 3 champignonnières en activité.
                                                             Celle de Montesson s’étend sur 1 500 m2 où poussent différentes
                                                             variétés de champignons, les champignons de Paris blancs,
      Champignonnière située dans
   une carrière de gypse en Seine-Saint-
                                                             blonds, les Pieds Bleus, les Pleurotes et les Shii-také.
     Denis, aujourd'hui abandonnée.
    Crédit Photo : E. Gaffard/Ed.Parigramme

L’homme n’est pas le seul à cultiver des champignons, certaines espèces
de   fourmi s   des     Etats -Uni s     et  d’Amérique       du   Sud
« les fourmis champignonnistes » cultivent un champignon (Rozites
Gongylophoma) dont elles se nourrissent.

Elles coupent elles-mêmes des morceaux de feuilles ou des pétales
de fleurs qu’elles portent dans les chambres de culture pour faire
du compost et fertiliser leurs champignonnières.                                                                     Crédit photo : canalblog Champignons passion
LES CHAMPIGNONS ET LES ARBRES DU VESINET
L’USAGE DU CHAMPIGNON
                                 PAR L’HOMME

L’homme exploite aussi les champignons microscopiques pour des usages tels que
la fabrication de fromages, d’alcool ou encore de médicaments.

                                               Pour      la  fabrication   de    certains     fromages       comme
                                               les « Pâtes persillées » appelés aussi les « bleus », le caillé (ou le
                                               lait) est ensemencé par des moisissures (Penicillium glaucum
                                               pour les bleus, Penicillium roqueforti pour le roquefort) et percé
                                               pour favoriser le développement du champignon et la répartition
                                               harmonieuse des marbrures bleues ou vertes dans la pâte.

                                               Source : DRAAF Auvergne

Une levure est un champignon unicellulaire microscopique qui provoque la fermentation
des matières organiques animales ou végétales.
Les levures sont employées pour la fabrication du vin, de la bière, des spiritueux, des alcools
industriels, du pain et d'antibiotiques.

Certains champignons servent aussi à aromatiser des produits lactés, à attendrir la viande ou encore
à diminuer la viscosité de jus de fruits.

Dans le domaine de la pharmacie, quelques exemples d’applications étonnantes :

          Les antibiotiques : plus de 2000 antibiotiques sont d’origine fongique ;
          La composition de produits cosmétiques, réalisation de poudres et comprimés effervescents,
          de shampoings ;
          Le traitement de déficit en calcium (ex : acide gluconique).

Dans l’industrie, les champignons sont utilisés pour :

          Le nettoyage de métaux (acide citrique) ;
          La réalisation de films alimentaires (pullulane) ;
          La création de colorants (caroténoïdes) et de nombreuses autres applications.

                                             Les champignons filamenteux font l’objet d’études notamment
                                             par l’INRA car ils présentent un potentiel très riche d'applications
                                             industrielles dans des domaines aussi variés que l'agroalimentaire,
                                             la papeterie ou les biocarburants.

                                             Ils peuvent par exemple être utilisés pour produire des gels
                                             texturants végétaux, aptes à se substituer à la gélatine animale
                                             utilisée notamment dans l’alimentation, ou de la vanilline
Source : INRA
Crédit Photo—http://healing-mushrooms.net/
                                             biotechnologique.
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