LES ÉCOLES DE NOUMÉA, LEUR HISTOIRE
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3 DERRIÈRE CHAQUE ÉCOLE SE CACHE UNE HISTOIRE, UN NOM, L’HISTOIRE D’UN NOM La ville de Nouméa a souhaité retracer C’est le fruit d’un travail collaboratif l’histoire de celles et ceux qui ont avec les écoles qui a débuté en 2020. donné leurs noms aux écoles de la Elles se sont impliquées dans le travail commune : Marguerite Arsapin, de recherches historiques et dans Christine Boletti, ou encore Frédéric l’écriture des textes biographiques. Surleau ou Serge Laigle, sont autant À cet égard, le service de la vie d’institutrices et d’instituteurs éducative a également fait appel qui ont œuvré avec engagement aux familles concernées. dans l’éducation des enfants. À travers l’exposition « Mon école, Par ailleurs, les conseillers municipaux son histoire », c’est l’histoire de juniors de la commission Culture et 41 écoles, dont 2 maternelles, qui sont Solidarité ont largement participé à racontées par le biais de panneaux l’élaboration de ce projet à l’occasion relatant la biographie de chaque de plusieurs opérations : personnalité. Cette manifestation • le thé patrimoine avec d’anciens permet aussi à la ville de remercier instituteurs aujourd’hui retraités ; tous les acteurs de l’école qui ont • une rencontre avec le collectionneur participé ou participent encore à Louis-Georges Viale et une visite l’instruction de nos jeunes Nouméens. de la salle de classe à la villa musée de Païta ; D’anciennes photographies se mêlant à • le test en avant-première des fiches des visuels plus récents composent ces de jeux réalisées par les étudiants panneaux qui seront affichés à l’issue en histoire. École Frédéric Surleau, coll. privée de l’exposition, dans les différentes De gauche à droite écoles concernées. C’est l’occasion pour moi de remercier Assis : M. Paul Perraud, Mme X, Mme Yung-Hing, M. Miossec (directeur), Mme X, Melle Courribet les nombreux partenaires pour Debout 1er rang : M. X, M. Maurice Fonrobert, M. Charles Mermoud, M. Jean Mermoud, M. Michel Gayon, Ce livret reprend l’ensemble des leur contribution à la réalisation de M. Paul Cornaille Debout 2e rang : M. Albert Perraud, M. Serge Laigle, M. Louis Bastien, M. René Orezzoli. éléments de l’exposition, programmée cette exposition : les écoles publiques du 1er septembre au 1er octobre 2021 de Nouméa, le musée de la Ville, pendant le Mois du patrimoine au les archives municipales, le Cercle musée de la Ville, qui s’adresse tant des musées de la Ville, l’Association Photo de couverture : École Élise Noëllat, Directeur de publication : Sonia Lagarde, maire de Nouméa aux scolaires qu’aux adultes. Des visites Témoignage d’un Passé, Monsieur Rédaction : musée de la Ville (MDVN) guidées, animées par des fiches jeux, Louis-Georges Viale, Madame et service de la vie éducative (SVE) des médiations culturelles (théâtre, Christiane Terrier, les étudiants de Conception : Ylang Ylang Communication conférences, jeux…) ont été prévues l’Université de Nouvelle-Calédonie, Remerciements : service des archives de la ville de pour rendre l’exposition interactive. le professeur Fanny Pascual ainsi Nouméa (SAVN), service de la vie citoyenne (SVC), que les services municipaux. service de l’information géographique (SIG), Service de la vie éducative élèves, enseignants et familles ayant participé 33, avenue Bonaparte, à ce projet Bonne lecture à tous. Rivière-Salée Impression : Graphoprint Tél. : (687) 23 65 81 coll. MDVN Août 2021 – 1 000 exemplaires Jean-Pierre DELRIEU, 1er adjoint au Maire noumea.nc
4 5 Centre-ville L’ÉCOLE 1879 FRÉDÉRIC SURLEAU, la plus ancienne école de Nouméa encore en activité Frédéric Surleau père, Un arrêté du 28 août 1871 signé du in Clovis Savoie gouverneur de La Richerie attribue un terrain pour la construction d’une école Frédéric Surleau (1847-1920), primaire publique à Nouméa. L’école ardent défenseur de la laïcité qui y est construite par les condamnés se voit dédiée aux garçons ; la gestion Frédéric Surleau est né dans le Doubs au est confiée aux petits frères de Marie. Mais sein d’une famille protestante pour qui en 1882, une dépêche ministérielle ordonne l’éducation est essentielle. Il est envoyé la cession des locaux à la municipalité à Paris où il décroche brillamment son brevet élémentaire en 1865. Après la pour y installer une école communale et guerre de 1870, durant laquelle il est un collège laïc. Frédéric Surleau en est incorporé dans la Garde nationale, il nommé directeur en 1883. L’effectif est alors part en Nouvelle-Calédonie. Dès son de 198 élèves, répartis en quatre classes. arrivée, en 1873, il ouvre une école École communale des garçons Frédéric Surleau, coll. MDVN Les instituteurs y enseignent, en plus des privée au Quartier-Latin. Il enseigne disciplines menant au certificat d’études, aussi aux enfants des déportés à Ducos. l’anglais, exceptionnel à l’époque, ainsi Suspecté de complicité dans l’évasion que le travail du bois, du fer et même le de Jean Rochefort, il retourne en maniement des armes. En 1894, une section Métropole. Après un détour comme précepteur aux États-Unis, il revient en de collège est créée puis elle est transférée Océanie en 1879 et enseigne le français en 1913 au collège La Pérouse. En 1920, à Sydney. Il y rencontre M. Dezarnaulds, l’école communale des garçons prend le nom maire de Nouméa, qui lui demande de de son fondateur. Devenu trop vétuste, le venir créer une école publique dans sa bâtiment est démoli en 1973 puis reconstruit ville ; il la dirigera pendant quarante Le saviez-vous ? sous son aspect actuel. ans. Nommé inspecteur de l’instruction primaire en 1900, Surleau multiplie Appelé « l’homme au chapeau gris », jusqu’à sa mort les déplacements en Brousse, sans avoir pris un seul jour Frédéric Surleau est également surnommé de congé de toute sa carrière. Membre Courbe du nombre par ses élèves « le caïman », actif de la loge maçonnique, il en est le d’élèves par classe en raison de son air sévère. il a pourtant Vénérable pendant près de vingt ans. laissé le souvenir d’un pédagogue Il épouse, en 1883, Amélie Charton qui passionné par son métier, n’hésitant pas fut une admirable collaboratrice. à organiser des pique-niques pour Ils ont huit enfants, tous nés à Nouméa. Journal de l’école, les pensionnaires les jours de congé. coll. MDVN
6 7 Vallée- L’ÉCOLE L’ÉCOLE des-Colons ÉLISE NOËLLAT Vallée-du-Tir 1946 CÉLINE TEYSSANDIER 1893 ou la première école de quartier de Nouméa DE LAUBARÈDE En 1944, débute la construction du bâtiment qui doit remplacer l’ancienne école de la première Vallée-du-Tir, ouverte en 1923 Portrait du couple, coll. privée et où exerce Céline Teyssandier de Laubarède. L’école ouvre en 1946 et devient l’école des filles Élise Noëllat, née Monin de la Vallée-du-Tir. En 1964, deux Céline et Laurentine avec leurs élèves dans (1867-1945), une femme l’école de la première Vallée-du-Tir, coll. privée classes terminales pratiques sont sur tous les fronts Le saviez-vous ? créées puis, en 1970, une classe Arrivée à l’âge de 2 ans de perfectionnement. Sa fille Laurentine obtient son en Nouvelle-Calédonie, En 1975, l’école devient mixte et, certificat d’études dès l’âge de elle obtient à 17 ans son l’année suivante, elle reçoit le nom certificat de capacité pour École communale, coll.MDVN l’enseignement primaire et est de sa première directrice. 12 ans et mène une carrière alors nommée aide-institutrice d’instructrice et de directrice En 1892, les habitants de la Vallée-de- à l’école Suzanne Russier. remarquable. Elle sera ainsi la première Calédonienne à être Céline, Eudoxe et Laurentine, En 1893, on lui confie le poste rue Pallu-de-la-Barrière, coll. privée l’Infanterie (actuelle Vallée-des-Colons) envoient une pétition au conseil municipal d’institutrice et de directrice décorée commandeur des palmes de Nouméa pour réclamer la création de l’école communale de la Académiques. Vallée-des-Colons qui vient d’une école mixte dans leur quartier. d’ouvrir. Elle y exerce jusqu’à Céline Teyssandier de M. Aubertin, grand propriétaire foncier, sa retraite en 1930. Laubarède, née Thomas cède alors gratuitement un terrain à la Ville. Elle épouse, en 1888, Auguste (1880-1966), une amoureuse L’école est inaugurée l’année suivante. Noëllat, professeur de sciences au collège de Nouméa. Ils ont de la littérature et des arts En 1948, le conseil municipal de Nouméa décide de lui donner le nom d’Élise Noëllat. onze enfants. Lors du décès de Arrivée d’Algérie avec ses son époux, elle n’a que 54 ans parents qui s’installent à En 1985, l’établissement est fermé. Restauré et doit mener de front sa tâche Moindou, elle épouse Bernard en 1989, le bâtiment sert à l’accueil de d’enseignante et de directrice Ludovic dit Eudoxe Teyssandier diverses associations. En 2016, il est inscrit à et l’éducation des sept enfants de Laubarède, colon planteur l’inventaire supplémentaire des monuments qu’elle a encore à charge. de café. Après avoir enseigné historiques de la province Sud. à Sarraméa puis à Thio, elle devient directrice de l’école de la Le saviez-vous ? première Vallée-du-Tir en 1929 jusqu’à sa retraite. M. et Mme Noëllat sont connus dans le quartier pour les soins qu’ils prodiguent généreusement à la population à une époque où les médecins sont peu nombreux. Coll. MDVN
8 9 L’ÉCOLE Vallée- L’ÉCOLE MARGUERITE Orphelinat Plan de la première école des-Colons 1948 1950 ÉMILY PANNÉ LEFRANÇOIS Louant depuis 1922 un bâtiment pour abriter une école enfantine à l’Orphelinat, la municipalité entreprend de construire une école L’école est dénommée Élise Noëllat 2 qui ouvre à la rentrée 1948. Elle prend avant d’être nommée Émily Panné. le nom de Marguerite Lefrançois en Coll. privée Elle est construite en 1950 sur 1975. Mais le bâtiment ne répondant l’emplacement de l’ancienne maison plus aux normes pour abriter une Marguerite Lefrançois, née Première école Émily Panné, coll. SAVN Metzger dont le terrain a été acheté école, le conseil municipal décide, en Roques, « la collectionneuse afin d’agrandir la première école 1988, de construire une nouvelle école de diplômes » Élise Noëllat devenue trop petite. rue François-Écorchon. La première Émily Panné, née Lomont Détruite pour être reconstruite en rentrée des élèves de maternelle Née en 1868, Marguerite Roques (1874-1966), une institutrice obtient, à 13 ans, le certificat 1985, elle rouvre l’année suivante. a lieu en 1990. bilingue En 2011, la province Sud décide d’en d’études primaires élémentaires, suivi du certificat d’études primaires Émily Lomont voit le jour à faire la première école numérique. supérieures, du brevet élémentaire Nouméa. En 1904, âgée de 30 ans, Puis, par manque d’effectifs, de capacité pour l’enseignement elle devient institutrice à l’école elle ferme définitivement primaire, du brevet supérieur Suzanne Russier où elle effectue en décembre 2020. de capacité pour l’enseignement l’essentiel de sa carrière avant de supérieur et enfin, à 19 ans, le rejoindre l’école de la Vallée-de- certificat d’études commerciales. l’Orphelinat l’année de ses 56 ans. Elle est institutrice à Ponérihouen Elle termine sa carrière à l’école (1903), à Houaïlou (1904-1910), à la Suzanne Russier. Elle reçoit Foa (1910- 1913) et à l’école Russier la « mention honorable » (1915-1921). Elle termine sa carrière en 1926 et est nommée officier à l’école Surleau (1926-1931) avant d’académie en 1928. Elle obtient le La première école Marguerite Lefrançois, coll. SAVN de prendre sa retraite en Métropole. diplôme d’anglais du Junior public Distinguée de la « mention examination. Elle épouse Jean- honorable » en 1927, elle est Émile Panné, avec qui elle a trois nommée officier d’académie en 1928. enfants. Sa fille, Élizabeth, devient à son tour institutrice. Coll. SVC Le saviez-vous ? Le saviez-vous ? La première école dénommée Marguerite Lefrançois, abrite aujourd’hui la Maison Une erreur à l’état civil s’est glissée lors de des associations et le collectif Handicaps. la rédaction de son acte de décès : la bonne orthographe est Émely et non Émily. Classe de Mme Meyer en 1957, coll. Meyer
10 11 Nouville L’ÉCOLE Faubourg- L’ÉCOLE Blanchot 1952 AMÉLIE COSNIER 1952 PAUL BOYER Amélie Cosnier, née Delport, Paul Boyer (1910-1973), de l’Italie à la Nouvelle-Calédonie un instituteur mélomane Née en Italie en 1879, elle obtient son brevet Paul Boyer, né à Nouméa, obtient En face de l’école des élémentaire à Vannes en 1895. Elle débute sa son baccalauréat au collège moniteurs, l’école ouvre carrière d’institutrice à La Foa en 1897. En 1914, une première école est ouverte La Pérouse. Il débute sa carrière en 1952 à Nouville, implantée Trois ans plus tard, elle est nommée à à l’emplacement des actuels Ateliers d’instituteur à l’école Frédéric à l’emplacement de la caserne Nouméa avant de retrouver la Brousse en du Faubourg. Puis une deuxième est Surleau (1933-1937) où enfant, d’infanterie durant la période enseignant une quinzaine d’années à Voh. construite en 1952 sur un ancien camp il a été scolarisé. Il obtient son De retour à Nouméa, elle est affectée à l’école de l’armée américaine. Paul Boyer certificat d’aptitude pédagogique. du bagne. Faute de digue communale des garçons puis se voit confier En 1938, il prend la direction de reliant l’île à Nouméa, tous et son adjointe Yvette Michallat y en 1924 la direction de l’école de la Vallée-du- l’école primaire de Bourail. Puis les écoliers résident sur l’île accueillent deux classes dès l’année il quitte l’enseignement durant Tir. À sa retraite, elle part en Métropole. Nou ou sont pensionnaires Elle reçoit deux distinctions honorifiques : suivante. En 1954, deux nouvelles classes sept ans pour devenir, tour à à l’internat. celle d’officier d’académie et celle d’officier sont confiées à Pierrette Hervouet et tour, tanneur, restaurateur et de l’Instruction publique. Christiane Pietri. Mais les effectifs étant commerçant. Mais l’enseignement en constante hausse, la ville ouvre lui manque, aussi reprend-il le Le saviez-vous ? en 1964 une nouvelle école, séparant chemin de l’école. Il enseigne alors ainsi garçons et filles. L’école est alors à l’école de Yaté, à celle de Canala, et à Frédéric Surleau avant de Jusqu’à la construction d’une digue, en 1973, les enseignants réservée aux garçons jusqu’en 1974. prendre la direction de la nouvelle embarquent, matin et soir, au quai desVolontaires pour se rendre L’année suivante, elle prend le nom école du Faubourg-Blanchot, sur l’île Nou à bord de la chaloupe de M. Viratelle. de Paul Boyer. jusqu’à sa retraite en 1971. Paul Quand la mer est trop agitée, il n’y a pas classe. Boyer enseigne aussi l’histoire et la géographie de la Nouvelle- Publicité Barrau en 1959, Calédonie aux élèves instituteurs coll. Sud Pacific de l’école normale. Passionné de musique classique, il joue, pour les élèves, de la flûte traversière, accompagné par son épouse, pianiste et institutrice. Vue de drone, 2021, coll. SIG Classe de CE2 en 1980, coll. privée Le saviez-vous ? Paul Boyer a instauré le système des trois sonneries : une pour l’immobilisation totale (si on est par terre, on y reste !), la deuxième pour se mettre en rang (malheur à celui qui bouge ou parle !), la dernière pour entrer dans la classe en silence. Paul Boyer et ses fils, coll. Boyer
12 13 Vallée-du-Tir L’ÉCOLE Receiving L’ÉCOLE 1956 FRANÇOIS GRISCELLI 1959 YVONNE DUPONT En 1948, une première école du Receiving ouvre ses portes dans l’ancien réfectoire américain. L’école accueille, dans un premier temps, la section enfantine et, ensuite, les CP, CE1 et CE2. Vers 1954-1955, l’ancienne chapelle américaine, située sur l’emplacement actuel du parc L’école des garçons à la Vallée-du-Tir en 1965, coll. SAVN Yvonne Dupont attendant son époux, de jeux d’Enfantasia, est convertie Pierre Dupont, qui est au front, coll. Paladini François Griscelli, en trois classes. L’école est alors président de François Griscelli (1901-1966), constituée de deux sites séparés l’Assemblée territoriale, « l’homme à la pipe » Yvonne Dupont, d’un kilomètre environ. Rassemblées reçoit le général de Gaulle, 1966, coll. SANC Né en Corse, François Griscelli y débute née Le Garion (1914-1947), en un lieu, les classes sont installées sa carrière d’instituteur avant de l’instit des demi-lunes en 1959, dans une nouvelle école, Ouverte en 1956, l’école solliciter un détachement en outre-mer. l’actuelle école Yvonne Dupont. La Nouméenne, Yvonne, débute des garçons devient mixte Il arrive ainsi en 1927 en Nouvelle- sa carrière à l’âge de 17 ans à Le saviez-vous ? en 1974 et prend le nom de Calédonie et est affecté à l’école Frédéric l’école de La Foa. Elle est ensuite François Griscelli en 1976. Trois Surleau. Il devient ensuite directeur nommée successivement à l’école d’école à Bourail puis de celle de Voh. élèves en situation de handicap Yvonne Dupont est la nièce de l’écrivain de Boulouparis (1932), à celle de Durant la Seconde Guerre mondiale, il Jean Mariotti qui a donné son nom sont accueillis pour la première la Vallée-des-Colons (1934), puis s’engage comme volontaire. À son retour, à celle de Païta (1937). En 1940, fois en 1996 et une classe de il est nommé adjoint du chef de service elle enseigne à Nouméa à l’école à un collège de Nouméa. Sa sœur, CLIS 4 (poly et pluri handicap) de l’enseignement, puis directeur de Frédéric Surleau avant de rejoindre Paule Paladini, elle-même institutrice ouvre en 1999. l’école des moniteurs à Nouville. En 1954, l’école Suzanne Russier (1946). à Nouméa, a écrit le poème « Nouméa… il prend la direction de l’école Frédéric L’année suivante, elle décède à l’âge vision d’été » que l’on peut trouver dans un manuel de l’éducation nationale. Surleau puis, l’année suivante, celle des Le saviez-vous ? de 33 ans, à l’hôpital de Nouméa. écoles autochtones et devient inspecteur primaire. Il est élu conseiller territorial Tandis qu’il joue aux cartes avec des et président de l’Assemblée territoriale amis, une bombe allemande tombe en 1961. Sa carrière d’enseignant lui vaut à quelques mètres d’eux. ils ont d’être nommé officier d’académie puis juste le temps de s’aplatir lorsqu’une officier d’Instruction publique. bourrasque de sable s’abat violemment sur eux. C’est alors que François demande tranquillement, avec son accent corse : « Eh bien, qu’est-ce que vous attendez ? À qui est-ce de faire ? ». Et de poursuivre : « Eh quoi ? Elle est tombée, cette bombe, elle ne tombera pas deux fois ! ». Première école du L’école en 1965, coll. SAVN Receiving, coll. privée François Griscelli et l’équipe enseignante en 1968, coll. privée
14 15 Vallée- L’ÉCOLE Faubourg- L’ÉCOLE des-Colons Blanchot 1962 CANDIDE KOCH 1963 MARGUERITE CARLIER L’école ouvre en 1962 et est appelée Candide Koch, « Taragnat » du nom de la rue où elle est née Paladini (1881-1939), L’école Carlier en 1965, coll. SAVN construite. C’est en 1975 qu’on lui donne de l’usine à l’école Marguerite Carlier, née Amiot le nom Candide Koch. En 2012, elle Née à Païta, Candide Paladini (1895-1968), et son inséparable forme, avec l’école maternelle voisine, le Dans les années 1960, la est envoyée à l’âge de Marcel groupe scolaire Koch-Capucines. Depuis population scolaire est en hausse 8 ans chez sa grand-mère en quelques années, elle est surnommée Normandie. À l’issue de sa à Nouméa. Par conséquent, la Marguerite Carlier arrive en mairie construit l’école des filles Nouvelle-Calédonie en 1928 avec « L’école qui danse » car, chaque matin, scolarité, elle travaille comme son mari, Marcel, aussi instituteur, les élèves et l’équipe pédagogique ouvrière dans une usine à du Faubourg-Blanchot qui ouvre et leur fille Jeanne. Dès leur arrivée dansent avant d’entrer en classe. papier. À son retour à Nouméa, en 1964. L’école compte alors à Nouméa, le chef de service de en 1909, elle se marie à Gustave 11 classes. À partir de 1975, l’école l’instruction primaire leur demande Koch. En 1914, ils partent pour des filles devient une école mixte. d’ouvrir une école publique à le Maroc mais son mari est Le saviez-vous ? Bourail. Après des débuts difficiles, mobilisé et décède peu après. tant dans leur vie professionnelle Candide se rend alors à Paris. (mauvaises conditions de travail, Son père, Luigi Paladini, Elle travaille au Crédit lyonnais locaux inadaptés) que dans leur vie arrive en Nouvelle-Calédonie tout en passant un diplôme privée (méfiance de la population sur le premier convoi de d’institutrice. En 1919, elle à l’égard des nouveaux arrivants), rentre avec ses deux enfants transportés, en 1864. en Nouvelle-Calédonie et est ils parviennent à donner à l’école À l’époque, la mortalité affectée à l’école de Yaté, puis une bonne réputation par ses bons infantile est importante ; résultats. Ayant accompli leur à celle de Bourail et à l’école parmi les neuf frères mission, on leur propose de venir Frédéric Surleau. En 1928, à Nouméa. Ils enseignent à l’école et sœurs de Candide, elle devient directrice Frédéric Surleau, elle, chargée du cinq meurent en bas âge. de l’école Élise Noëllat, cours préparatoire, lui, du cours jusqu’à sa retraite en 1937. Classe à l’école Carlier en 1968, coll. SAVN Candide Koch, coll. Paladini complémentaire avant d’être nommé directeur de l’école puis inspecteur L’école Taragnat en 1965, coll. SAVN des écoles. En 1932, Marguerite prend la direction de l’école Suzanne Russier qu’elle dirige jusqu’à sa retraite en 1953. En 1936, elle reçoit la « mention honorable » puis, en 1936, devient officier d’académie. Le saviez-vous ? À Bourail, Marguerite s’achète une voiture Vermorel ; elle adore conduire à vive allure entre Bourail et Poya. Marguerite, en noir, à gauche et Marcel, en noir, à droite au mariage de leur fille Jeanne, coll. d’André
16 17 Magenta L’ÉCOLE Logicoop L’ÉCOLE 1964 MICHEL CACOT 1964 GUSTAVE LODS L’école Gustave Lods en 1965, coll. SAVN L’école ouvre ses portes en 1964 sous la direction de Michel Amiot, ancien ministre des Mines et de la Production Industrielle. Gustave Lods (1862-1923), l’homme aux doigts d’or Né en Haute-Saône, Gustave Lods commence sa carrière à l’école des Arts et Métiers de Paris. Blessé Coll. privée à un œil par de la limaille de L’école en 1965, coll. privée fer, il en perd l’usage. Après ses études à l’école normale, en 1885, Michel Cacot (1870-1939), il s’embarque pour la Nouvelle- Calédonie afin de retrouver l’ami de Georges Baudoux L’école ouvre en 1964 et son cousin germain Frédéric est nommée Michel Cacot Surleau. Il enseigne donc à l’école Né à Paris, Michel Cacot est le fils de Jean-Théophile Cacot, déporté de la en 1975. des garçons où il est également Commune. À l’âge de 4 ans, il arrive chargé des travaux manuels. « On sur le territoire avec sa mère, ses frères rabote, forge, ajuste, taille, sculpte et sœurs, pour rejoindre son père à à longueur de récréation dans Le saviez-vous ? Teremba. Élève de Frédéric Surleau, un grand atelier admirablement il obtient le brevet élémentaire à fourni d’outils sous la direction 17 ans. Après un premier poste à Son ami, l’écrivain Georges Baudoux, de Gustave Lods » comme le note lui a dédié un chapitre de roman intitulé Yahoué, il enseigne de 1891 à 1921, à Patrick O’Reilly (Les Calédoniens, 1953). En 1905, il prend la direction « Première récompense Scolaire », l’histoire Le saviez-vous ? l’école Frédéric Surleau. En 1925, il est muté à Houaïlou. À la mort de sa sœur de la nouvelle école de Bourail, Cécile et de son beau-frère, le déporté d’une journée de classe à l’île des Pins puis de celle de Thio cinq plus tard. Victor François Cormier, il s’occupe d’enfants déportés de la Commune Gustave Lods et son épouse, Marie- Lucie, la cadette de ses cinq enfants, de ses sept neveux et nièces. Mais en l’an 1877. Amélie Trouillot, ont voué leur vie devient la première femme de santé fragile, il demande un congé à l’enseignement. Ils ont tous les médecin calédonienne. Elle travaille de convalescence en Métropole pour deux reçu la distinction d’officier en Brousse avant d’assurer la direction de la maternité de l’hôpital y faire des cures. Il se marie à Paris d’académie. Gaston Bourret. à 59 ans, puis prend sa retraite et s’installe à Marseille. Gustave Lods et ses élèves, coll. privée
18 19 Anse-Vata L’ÉCOLE Vallée- L’ÉCOLE du-Génie 1965 FERNANDE LERICHE 1967 SUZANNE RUSSIER L’école ouvre en 1965 à l’Anse-Vata. Une nuit de 2011, un terrible incendie d’origine criminelle détruit cinq classes de l’école. Des dispositions sont immédiatement prises pour que les cours puissent se poursuivre Suzanne Russier et ses élèves en 1896, coll. Martin Nouvelle école Suzanne Russier à la Vallée-du-Génie, normalement. coll. Frogier Dès la rentrée 2012, les élèves Suzanne Russier, née Jobin Fernande Leriche Les travaux de l’école communale des retrouvent (1854-1902), une institutrice (1884-1967), femme filles débutent en 1889 au bas de la leur école d’exception de lettres place des Cocotiers (à l’emplacement reconstruite. Suzanne épouse Pierre Russier, Fernande Leriche voit le actuel de l’hôtel de ville). À la rentrée en 1876. Le couple d’enseignants 1891, 165 fillettes sont regroupées au jour à Nouméa et est élevée rejoint l’année suivante la Nouvelle- sein de sept classes. En 1906, l’effectif par sa mère car son père Calédonie où naitront leurs décède alors qu’elle n’a atteint 340 élèves dont 27 garçons, dix enfants. Dès son arrivée, que 4 ans. Elle débute sa le pasteur Charbonniaud demande 376 filles et 8 institutrices. Près de carrière d’enseignante dès cinquante ans plus tard, en 1949, à Suzanne d’organiser une classe 16 ans comme stagiaire l’établissement comporte 13 classes et pour les filles, rue Vauban. afin de venir en aide à Puis, lors de la création des écoles 490 élèves. Mais l’espace est convoité sa mère avec qui elle va Le saviez-vous ? communales, elle est choisie comme pour y construire le nouvel hôtel vivre jusqu’à son décès, en directrice de l’école des filles. Elle y de ville. L’école ferme fin 1966 et est 1947. Elle effectue toute sa enseigne jusqu’à sa mort survenue Son père est originaire de la Réunion et sa mère, Élisabeth carrière, de 1900 à 1946, précocement, elle n’a alors démolie. L’école du même nom est Paddon, est la fille de James Paddon et de Fanny Naitaini, à l’école communale des que 47 ans. alors transférée à la Vallée-du-Génie une Mélanésienne des Nouvelles-Hébrides. filles, à l’exception d’un en 1967, dans un bâtiment conçu par Le saviez-vous ? court séjour entre mars et l’architecte Yves Cormier proposant juillet 1925, à l’école de la 14 classes sur 2 niveaux. Vallée-du-Tir où elle assure C’est en 1922 que l’école prend la direction de l’école après Deux de ses filles ont été institutrices (Lucie le nom de sa première directrice, le départ d’Amélie Cosnier. et Marthe) et deux autres ont épousé des Suzanne Russier. Les souvenirs de cette enseignants Lucie (Éloi Franc) et Suzanne année à la Vallée-du-Tir (Frédéric Surleau fils). sont relatés dans une des neuf nouvelles qu’elle écrit à la retraite, faisant d’elle la première femme de lettres Sortie de l’école dans l’entre-deux guerres, calédonienne. coll. Frogier Classe de l’école Fernande Leriche en 1969, coll. SAVN Classe de Mme Frogier en 1964, coll. Frogier
20 21 L’ÉCOLE L’ÉCOLE Orphelinat 1967 CHARLES BICHON PK6 1967 HENRIETTE GERVOLINO Charles Bichon (1866-1952), un homme qui mène la danse L’école est ouverte Charles Bichon a passé son brevet depuis 1967 au 6e Km élémentaire à Nantes en 1884. Après à côté de l’école Marie avoir été instituteur pendant deux ans en Courtot. Vendée, il est engagé volontaire au sein du 3e régiment d’infanterie de Marine de 1886 à 1891, en poste en Nouvelle- Calédonie. D’août 1891 à août 1897, il enseigne à l’école communale de Nouméa puis devient directeur de l’internat de Néméara en 1911. Classe de M. Oxford, coll. école Bichon Puis, il revient à l’école Frédéric Surleau Vue de drone, 2021, coll. SIG où il achève, en 1936, sa carrière, L’école est construite en après avoir été nommé à la classe février 1967, à l’emplacement exceptionnelle en 1921. Il reçoit de d’une carrière de laquelle nombreuses distinctions honorifiques : Henriette Gervolino, on extrayait des pierres officier d’académie, « mention honorable » née Marie, une honorable servant à border les trottoirs de la Mutualité, officier d’académie institutrice de Nouméa. de l’Instruction publique. Née en 1904 à Nouméa, Henriette Elle ouvre le Gervolino débute sa carrière en 1er mars 1968 avec 1922 à Sarraméa près avoir obtenu 286 élèves. D’abord le certificat d’aptitude pédagogique. nommée école mixte L’année suivante, elle est mutée à de l’Orphelinat 2, Boulouparis, puis rejoint Nouméa elle prend le nom dix ans plus tard où elle enseigne de Charles Bichon à l’école communale des garçons le 1er janvier 1976. (1944), à celle des filles (1953) et termine sa carrière comme directrice à l’école de la Vallée- du-Tir. Elle reçoit la « mention Coll. école Bichon honorable » (1956), la médaille de chevalier dans l’ordre des Palmes Le saviez-vous ? Le saviez-vous ? académiques (1958) et celle de bronze (1963). Elle a quatre enfants Outre ses fonctions d’enseignant, de son premier mari, Félix Vergès, Marcel Gervolino, son mari, a été Charles Bichon est président de la Société avant d’épouser l’instituteur et plusieurs fois champion de tennis. des anciens militaires et marins et président directeur d’école, Marcel Gervolino. Le couple a un enfant. Club de la « La Terpsichore », coll. Brun de la société de danse « La Terpsichore ». Henriette avec son époux, coll. école Gervolino
22 23 Magenta L’ÉCOLE Trianon L’ÉCOLE 1968 CHRISTINE BOLETTI 1968 ERNEST RISBEC Ernest Risbec, l’instituteur aquarelliste Né en 1872, Ernest Risbec a L’école ouvre 50 ans quand il arrive à Nouméa en 1969 en pleine en 1922, en compagnie de période de boom son épouse. Ils rejoignent du nickel. leur fils, Jean, alors en mission Vue de drone, 2021, coll. SIG scientifique en Nouvelle- Calédonie. Ernest Risbec est professeur au collège La Pérouse Première école du quartier, elle ouvre Vue de drone, 2021, coll. SIG puis directeur de l’école Frédéric ses portes en 1969 durant la période Surleau et chargé de l’inspection du boom du nickel. Christine Boletti, primaire. Après un séjour de une instructrice d’Algérie huit ans en Nouvelle-Calédonie, il prend sa retraite en Seine-et- Aquarelle d’Ernest Risbec, coll. privée Née en 1884 à Alger, Christine Marne. Boletti y obtient son brevet supérieur en 1903 avant de s’installer à Nouméa. C’est là qu’elle passe son certificat d’aptitude pédagogique en 1909 et fait son stage à l’école de Païta. Elle enseigne ensuite sept ans à l’école de Dumbéa. Pour raisons de santé, elle est arrêtée durant trois ans, avant de reprendre un poste à l’école Frédéric Surleau en 1924. Elle est nommée à l’école Suzanne Russier en 1926 et y termine sa carrière à 46 ans. Souffrante, elle quitte définitivement la Nouvelle-Calédonie. Le saviez-vous ? Avant de quitter la Nouvelle-Calédonie, elle vend un terrain à M. Boufeneche Le saviez-vous ? La construction de l’école, 1969, Belkassem, à Boghen, un des fiefs Artiste de talent, il a exécuté plusieurs centaines d’aquarelles durant son séjour de la communauté arabe. en Nouvelle-Calédonie, où il peint principalement des paysages. coll. La France australe
24 25 LES ÉCOLES PUBLIQUES 2929 MONT-DORE MONT-DORE DE NOUMÉA DUMBÉA DUMBÉA A.A. LOMONT LOMONT NORMANDIE NORMANDIE 3333 Années N°N° Années Année de de AnnéePrénom construction Prénomconstruction NOMNOM des desécoles écoles 3030 1 11879 1879 Frédéric Frédéric SURLEAU SURLEAU L. L. VERGÈS2828 VERGÈS M.M. ARSAPIN ARSAPIN J. J. TROUILLOT TROUILLOT TINDU TINDU 4040KAMERE KAMERE 3636 2 21892 1892 Élise Élise NOËLLAT NOËLLAT KOUMOUROU KOUMOUROU 2626 M.M. FONROBERT FONROBERT2121E. E.DESBROSSE DESBROSSE RIVIERE RIVIERE SALEE SALEE M.M. DEVAMBEZ DEVAMBEZ3737 3 31946 1946 Céline CélineTEYSSANDIER TEYSSANDIER DEDE LAUBAREDE LAUBAREDE D.D. TALON TALONLOGICOOP LOGICOOP DUCOS DUCOS PK7PK7 S. S. LAIGLE LAIGLE 4 41948 1948 Marguerite Marguerite LEFRANCOIS LEFRANCOIS INDUSTRIEL INDUSTRIEL NUMBO NUMBO S. S. 2525 BERTON BERTON TINA TINA 1313G.G.LODS 5 51950 1950 Emily EmilyPANNE PANNE LODS BURCK3232 DUCOS DUCOS R.R. BURCK 6 61952 1952 Amélie Amélie COSNIER COSNIER 1717 7 71953 1953 Paul PaulBOYER BOYER 2020 M.M. COURTOTH.H. COURTOT GERVOLINO GERVOLINO 8 81956 1956 Francois Francois GRISCELLI GRISCELLI PK6PK6 9 91959 1959 Yvonne Yvonne DUPONT DUPONT 2222I. NOELL 10101962 1962 Candide Candide KOCH KOCH I. NOELLPK4PK4 G.G. MOUCHET MOUCHET2323 11111963 1963 Marguerite Marguerite CARLIER CARLIER DONIAMBO DONIAMBO MONTRAVEL MONTRAVEL 12121964 1964 Michel Michel CACOT CACOT MONTAGNE MONTAGNE 3535M.M. BROQUET BROQUET 13131964 1964 Gustave Gustave LODS LODS COUPEE COUPEE PORTES PORTES DE DE FERFER 8 8 AERODROME AERODROME 14141965 1965 Fernande Fernande LERICHE LERICHE F. F. GRISCELLI GRISCELLI 15151967 1967 Suzanne Suzanne RUSSIER RUSSIER 6 6 VALLEE VALLEE HAUT HAUT DUDU TIRTIR MAGENTAA.A. PERRAUD PERRAUD3434 16161967 1967 Charles CharlesBICHON BICHON A.A. COSNIER COSNIER MAGENTA NOUVILLE NOUVILLE C.C. TEYSSANDIER TEYSSANDIER DEDE LAUBAREDE LAUBAREDE3 3 17171967 1967 Henriette Henriette GERVOLINO GERVOLINO M.M. CACOT 1818 CACOT 1212C.C. BOLETTI BOLETTI 18181968 1968 Christine Christine BOLETTI BOLETTI CENTRE CENTRE VILLE VILLE E. E. PANNE2 2 PANNE M.M. AMIOT AMIOT 19191968 1968 Ernest ErnestRISBEC RISBEC S. S. RUSSIER RUSSIER1515 3939 5 5É. É. NOËLLAT NOËLLAT VALLEE VALLEE DUDU GENIE GENIE MAGENTA MAGENTA 20201969 1969 Marie MarieCOURTOT COURTOT 1 1F. F. SURLEAU SURLEAU 1010 3131 21211969 1969 Daniel DanielTALON TALON QUARTIER QUARTIER C.C. KOCH KOCH VALLEE VALLEE A.A. CHARBONNEAUX CHARBONNEAUX 22221971 1971 Gustave Gustave MOUCHET MOUCHET LATIN LATIN DESDES COLONS COLONS 23231971 1971 Isidore IsidoreNOELL NOELL 7 71111 OUEMO OUEMO 1616P. P. BOYER BOYER M.M. CARLIER CARLIER 24241971 1971 Eloi Eloi FRANC FRANC ARTILLERIE ARTILLERIE C.C. BICHON BICHON 25251972 1972 Suzanne Suzanne BERTON BERTON 2727 M.M. HAVET HAVET 26261972 1972 Mauricette Mauricette DEVAMBEZ DEVAMBEZ 4 4 1919E. E. RISBEC RISBEC FAUBOURG FAUBOURG 27271972 1972 Marie MarieHAVET HAVET M.M. LEFRANCOISTRIANON LEFRANCOIS TRIANON BLANCHOT BLANCHOT 4141G.G. CHAMPMOREAU CHAMPMOREAU 28281972 1972 Louise LouiseVERGÈS VERGÈS ORPHELINAT ORPHELINAT MOTOR N'GEA MOTOR N'GEA 29291973 1973 Adrienne Adrienne LOMONT LOMONT POOL POOL Y. Y. DUPONT DUPONTRECEIVING RECEIVING 30301975 1975 Marguerite Marguerite ARSAPIN ARSAPIN BAIE DESDES9 9 BAIE 3838 31311977 1977 Antoinette Antoinette CHARBONNEAUX CHARBONNEAUX CITRONS CITRONSE. E. FRANC FRANC 2424 J. J. MERMOUD MERMOUD 32321979 1979 Robert Robert BURCK BURCK 1414F. F. LERICHE LERICHE 33331984 1984 Jacques Jacques TROUILLOT TROUILLOT ANSE ANSE VATA VATA 34341995 1995 Albert AlbertPERRAUD PERRAUD 35351998 1998 Mathilde Mathilde BROQUET BROQUET VALVAL PLAISANCE PLAISANCE 36362003 2003 Edmond Edmond DESBROSSE DESBROSSE 37372005 2005 Serge SergeLAIGLE LAIGLE 38382006 2006 Jean JeanMERMOUD MERMOUD 0 0 0,5 0,5 1 1 22 33 4 4km km 39392007 2007 Michel Michel AMIOT AMIOT 40402010 2010 Maurice Maurice FONROBERT FONROBERT 41412012 2012 GuyGuyCHAMPMOREAU CHAMPMOREAU
26 27 PK 6 L’ÉCOLE Logicoop L’ÉCOLE 1969 MARIE COURTOT 1969 DANIEL TALON La famille Talon en 1922, in Familles calédoniennes Daniel Talon (1856-1925), le bien aimé Daniel Talon exerce son métier d’instituteur en Charente-Maritime, d’où il est originaire, jusqu’à ses 44 ans. C’est alors qu’il se laisse séduire par la propagande du gouvernement Feillet et Marie Courtot, née Blanc, arrive en 1900 en Nouvelle- institutrice aux îles Loyauté Calédonie avec sa femme et La classe de M. Aufant, coll. école Courtot Née à Bourges en 1886, ses enfants. Une concession lui Marie Blanc arrive en Nouvelle- est attribuée dans la Chaîne, L’école ouvre ses portes en 1969, deux entre Sarraméa et Canala. Calédonie avec ses parents, ans après sa voisine, l’école Henriette N’étant pas accoutumée à des colons Feillet, qui viennent Gervolino, en pleine période de boom s’installer à Voh. Titulaire du la vie agricole, la famille du nickel. certificat d’aptitude pédagogique, s’installe rapidement à La Foa elle débute sa carrière à 18 ans puis à Nouméa. En attendant Afin de résorber la crise du logement à l’école Suzanne Russier où de pouvoir réintégrer qui sévit entre 1960 et 1975, un elle enseigne pendant quatre l’enseignement, Daniel Talon nouveau quartier est créé : le quartier ans. Elle est ensuite nommée à exerce le métier d’huissier de Logicoop, appelé dans un premier Maré (1908-1914). Après avoir été jusqu’en 1911, date à laquelle il est nommé directeur de temps Cité d’urgence de Ducos. Une affectée à l’école Frédéric Surleau l’école y ouvre ses portes en 1969. (1914-1917), elle repart sur les îles, l’école professionnelle de à Lifou. En 1919, elle est nommée Néméara à Bourail. En 1920, directrice de l’école de Voh et il obtient un poste à l’école revient enseigner à Nouméa, à des garçons à Nouméa. Le saviez-vous ? l’école communale des garçons avant de prendre la direction de l’école de la Vallée-du-Tir. À 41 ans, de gros problèmes À l’enterrement de Daniel Talon, le de santé l’obligent à s’arrêter chef du service de l’instruction publique, durant trois années. Elle termine fait son éloge : « Sa haute culture, sa sa carrière à 44 ans à l’école de conscience professionnelle, son affection l’Orphelinat. Elle a obtenu une innée pour les enfants l’avaient fait apprécier de ses chefs, estimer des « mention honorable » et a été familles, aimer de ses élèves. ». Marie Blanc, promue officier d’académie. lors de son mariage Vue de drone, 2021, coll. SIG avec Jules Courtot, coll. privée
28 29 Montravel L’ÉCOLE Montravel L’ÉCOLE 1971 GUSTAVE MOUCHET 1971 ISIDORE NOELL L’école ouvre en 1971 en Coll. privée même temps que l’école voisine, Gustave Mouchet. Isidore Noell, Les deux écoles deviennent pilier de l’école en 2021 le groupe scolaire Frédéric Surleau Noell-Mouchet. L’école ouvre en 1971 tandis Né en Corse en 1884, Isidore que se construisent les barres L’école en 2021, coll. VDN Noell arrive à Nouvelle- d’immeubles de Pierre Lenquette. Gustave Mouchet (1872-1926), Calédonie en 1911, après avoir instituteur de la Pénitentiaire obtenu le brevet élémentaire Après avoir obtenu divers sur son île natale. Il passe certificats d’aptitude à alors son certificat d’aptitude l’enseignement dans sa Savoie pédagogique à Nouméa. natale, Gustave Mouchet est Il effectue son stage à l’école admissible, à l’âge de 20 ans, à communale des garçons qui l’école normale supérieure de deviendra l’école Frédéric Coll. VDN Saint-Cloud. Il enseigne alors Surleau, puis y fait carrière une dizaine d’années en Savoie, jusqu’en 1939, date de sa puis arrive en 1904, en Nouvelle- retraite. De 1932 à 1937, il Calédonie. Il est aussitôt mis à est élu membre du comité de la disposition du directeur de l’Instruction publique où il est La classe de Mme Dubois en 1971, coll. Dubois l’Administration pénitentiaire promu officier de l’Instruction pour enseigner à l’île Nou. Il est publique. Il prend sa retraite Le saviez-vous ? ensuite muté pendant quatre ans en 1939. à la ferme agricole de Néméara. Gustave Mouchet est un sportif et passe le certificat Il rencontre alors Virginie Tessier, d’aptitude à l’enseignement de la gymnastique qu’il épouse ; ils ont deux enfants. en 1892, puis effectue son stage d’instituteur Après un congé administratif en dans différentes communes de Savoie Métropole, il intègre l’école des garçons à Nouméa dont il prend tout en accomplissant son service militaire la direction au décès de Frédéric dans les chasseurs alpins. L’école des moniteurs, coll. SIC Le saviez-vous ? Surleau, en 1920. Il devient également inspecteur dans le primaire. En 1919, à 47 ans, Le quartier a eu d’autres écoles, à présent fermées : Les écoles Gustave Mouchet et Isidore Noell, coll. privée il est élu membre du comité de l’Instruction publique. Il est décoré l’école des moniteurs créée en 1919, puis dans de la médaille des instituteurs, les années 1960, l’école du Mont-Té qui prendra de bronze puis d’argent. le nom de Maurice Pierre et l’école maternelle, L’école du Mont-Té, 1965, coll. SAVN Les Liserons, dans la cité mélanésienne.
30 31 Anse-Vata L’ÉCOLE Rivière-Salée L’ÉCOLE 1971 ÉLOI FRANC 1972 SUZANNE BERTON Coll. VDN Coll. Berton L’école est construite L’école ouvre en 1972. en 1971, au cours de la En 2015, elle ferme ses portes période d’accroissement Éloi Franc (1879-1969), Suzanne Berton (1893-1987), et les écoliers rejoignent l’école démographique de brillant botaniste une vie consacrée à l’instruction Robert Burck qui se trouve Nouméa, face à l’école Devenue institutrice à 18 ans, juste en face. Depuis 2016, Après avoir été formé et avoir le bâtiment abrite la caisse Fernande Leriche Suzanne Berton est affectée à l’école exercé en Métropole, Éloi Franc des écoles ainsi que le service (ouverte en 1965). arrive en 1904 à Nouméa. Il obtient des filles de Nouméa où elle enseigne pendant 42 ans, malgré une santé de la vie éducative qui gère un poste à l’école des garçons à Nouméa dont il devient le directeur fragile. Tout au long de sa carrière le fonctionnement des écoles elle reçoit de nombreuses distinctions de la ville. environ un an avant son départ honorifiques : la « mention définitif en 1931. Parallèlement, il honorable », le titre d’officier enseigne le dessin à l’école des filles d’académie et d’officier de et donne des cours d’agriculture l’Instruction publique et la médaille au collège La Pérouse. À partir de bronze. Elle prend sa retraite de 1919, il assure également les à 61 ans et part vivre à Paris. fonctions de chef du service de la météorologie. Il épouse la fille de Suzanne Russier, Lucie, également Suzanne Berton, en noir, à droite avec sa famille institutrice ; ils ont un fils qui dans les années 1900, coll. Berton deviendra directeur du laboratoire du Muséum d’histoire naturelle de Paris. Le saviez-vous ? Éloi Franc est passionné de botanique. Le saviez-vous ? Il est enthousiasmé par les forêts Sans enfant, « tante Suzie » est proche calédoniennes et y emmène ses élèves. de ses neveux et nièces qu’elle encourage Il publie divers articles tant sur dans les études en leur offrant toujours la botanique et la météorologie des cadeaux en lien avec l’école : que sur la pédagogie. Éloi Franc, à droite, avec sa femme et son fils, sa belle-fille et petites-filles, coll. privée livres, crayons de couleur…
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