Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
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IFPEK, Institut de Formation en Pédicurie-podologie, Ergothérapie, Masso- kinésithérapie 52 rue Jean-Louis Bertrand, 35 000 Rennes Les effets de l’activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique Revue systématique de la littérature PEDRON Elise Mémoire d’initiation à la recherche en masso-kinésithérapie Formation en Masso-kinésithérapie Sous la direction de Karim JAMAL Promotion 2017-2021 Session juin 2021
PRÉFET DE LA RÉGION BRETAGNE DIRECTION REGIONALE DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA COHÉSION SOCIALE Pôle formation-certification-métier ATTESTATION SUR L’HONNEUR, FRAUDES ET PLAGIAT, CODE DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE Diplôme d’Etat de Masseur-kinésithérapeute Travaux de fin d’études : Les effets de l’activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique. Revue systématique de la littérature. Page à insérer par l’étudiant après la 1ère page de couverture de son travail de fin d’études Conformément à l’article L 122-4 du code de la propriété intellectuelle du 3 juillet 1992 : « toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque ». J’atteste sur l’honneur que la rédaction des travaux de fin d’études, réalisée en vue de l’obtention du diplôme d’Etat de Masseur-kinésithérapeute est uniquement la transcription de mes réflexions et de mon travail personnel. Et, si pour mon argumentation, je copie, j’emprunte un extrait, une partie ou la totalité de pages d’un texte, je certifie avoir précisé les sources bibliographiques. Le 7 mars 2021 Signature de l’étudiant : Fraudes aux examens : CODE PENAL, TITRE IV DES ATTEINTES A LA CONFIANCE PUBLIQUE CHAPITRE PREMIER : DES FAUX Art. 441-1 : Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques. Le faux et l’usage de faux sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende. Loi du 23 décembre 1901, réprimant les fraudes dans les examens et concours publics. Art. 1er : Toute fraude commise dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’entrée dans une administration publique ou l’acquisition d’un diplôme délivré par l’Etat constitue un délit.
NOM : PEDRON Prénom : Elise TITLE: Effects of exercise on quality of life after stroke, in chronic phase TITRE : Les effets de l’activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique ABSTRACT Background: Stroke is the main cause of acquired disability in adults and affects around 140 000 people each year in France. This pathology has a lot of consequences and it may often affect quality of life, especially in chronic phase. The aim of this dissertation is to evaluate the effects of different exercise’s modalities on the quality of life after stroke. Methods: A systematic review was conducted with 5 scientific databases (PubMed, Google Scholar, Cochrane Library, PEDro, ScienceDirect). Results: 23 randomized controlled trials, published between 2001 and 2020, have been included. Improving quality of life through exercise, is based on how it is performed and in particular on the type of exercise practiced. Conclusions: Walking and exercise for balance and coordination, unlike cycling and muscle strengthening, can improve quality of life after stroke, in chronic phase. Further studies are needed to corroborate and support these results in order to determine, in particular, the optimal temporal modalities for application of these exercises. RÉSUMÉ Introduction : L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est la première cause de handicap acquis de l’adulte et touche environ 140 000 personnes chaque année en France. Les conséquences de cette pathologie sont nombreuses et entrainent bien souvent une altération de la qualité de vie, notamment en phase chronique. L’objectif de ce mémoire est d’étudier les effets des différentes modalités d’activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique. Méthodologie : Une revue systématique a été réalisée à partir de 5 bases de données scientifiques (PubMed, Google Scholar, Cochrane Library, PEDro et ScienceDirect). Résultats : 23 essais contrôlés randomisés, publiés entre 2001 et 2020, ont été inclus. L’amélioration de la qualité de vie, par le biais de l’activité physique, repose sur ses modalités d’exécution et notamment sur le type d’activité physique pratiquée. Conclusion : La marche et les exercices d’équilibre et de coordination, contrairement au cycloergomètre et aux exercices de renforcement musculaire, permettent d’améliorer la qualité de vie après un AVC, en phase chronique. De nouvelles études sont nécessaires pour corroborer et étayer ces résultats afin de déterminer, notamment, les modalités temporelles optimales d’application de ces exercices. KEY-WORDS: Exercise – Quality of life - Stroke MOTS-CLÉS : Activité physique – Qualité de vie - AVC Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes 12, rue Jean-Louis Bertrand 35000 Rennes Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie - 2021
Remerciements En premier lieu, je tiens à remercier Karim Jamal, mon directeur de mémoire, pour sa bienveillance, ses précieux conseils et sa disponibilité, même à l’autre bout du monde. Mes remerciements vont ensuite aux formateurs de l’équipe pédagogique ainsi qu’aux tuteurs de stage que j’ai eu la chance de rencontrer et qui m’ont confirmé l’envie d’exercer ce métier qui me plait tant. Un grand merci à mes parents et mon frère Raphaël, pour leur soutien et leur confiance depuis toujours. Je remercie également Justin, pour sa présence plus que précieuse, depuis le tout premier jour de cette formation. Merci à mes colocataires, Claire et Emilien, pour cette amitié si sincère. Enfin, un grand merci aux Petites Fallopes et plus largement à l’ensemble de la promotion 2017- 2021, à qui je souhaite le meilleur pour cette nouvelle vie qui commence.
Table des matières INTRODUCTION .......................................................................................................................... 1 1 CADRE THEORIQUE ............................................................................................................ 2 1.1 L’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL .................................................................................. 2 1.1.1 Définitions ................................................................................................................. 2 1.1.2 Epidémiologie ............................................................................................................ 3 1.1.3 Facteurs de risque ....................................................................................................... 3 1.1.4 Conséquences ............................................................................................................. 5 1.2 LA QUALITE DE VIE............................................................................................................ 7 1.2.1 Définitions ................................................................................................................. 7 1.2.2 Evaluation de la Qualité De Vie ................................................................................... 8 1.3 L’ACTIVITE PHYSIQUE ...................................................................................................... 11 1.3.1 Définitions ............................................................................................................... 11 1.3.2 Modalités d’Activité Physique ................................................................................... 12 1.3.3 Recommandations..................................................................................................... 15 1.3.4 Prescription d’Activité Physique ................................................................................ 17 1.3.5 Amélioration de la Qualité De Vie ............................................................................. 18 1.4 SYNTHESE DU CADRE THEORIQUE ....................................................................................... 21 2 PROBLEMATISATION ....................................................................................................... 21 2.1 SITUATION D’APPEL .......................................................................................................... 21 2.2 PROBLEMATIQUE .............................................................................................................. 22 2.3 HYPOTHESES .................................................................................................................... 22 3 METHODE ........................................................................................................................... 23 3.1 CRITERES D’ELIGIBILITE DE L’ETUDE .................................................................................. 23 3.1.1 Population ................................................................................................................ 23 3.1.2 Intervention .............................................................................................................. 24 3.1.3 Comparateur............................................................................................................. 24 3.1.4 Outcomes ................................................................................................................. 24 3.2 CRITERES D’ELIGIBILITE DU RAPPORT ................................................................................. 24 3.3 STRATEGIE DE RECHERCHE ................................................................................................ 26 3.3.1 Mots-clés ................................................................................................................. 26 3.3.2 Bases de données ...................................................................................................... 27 3.3.3 Equations de recherche .............................................................................................. 27 3.4 SELECTION DES ETUDES..................................................................................................... 29 3.4.1 Processus de sélection ............................................................................................... 29 3.4.2 Extraction des données .............................................................................................. 29 3.4.3 Evaluation de la qualité méthodologique ..................................................................... 30
4 RESULTATS......................................................................................................................... 31 4.1 ETUDES INCLUSES ............................................................................................................. 31 4.1.1 Qualité méthodologique ............................................................................................ 32 4.1.2 Population ................................................................................................................ 32 4.1.3 Interventions et comparateurs .................................................................................... 33 4.1.4 Echelles de qualité de vie .......................................................................................... 35 4.2 RESULTATS DE LA REVUE SYSTEMATIQUE ........................................................................... 37 4.2.1 Exercices d’endurance............................................................................................... 37 4.2.2 Exercices de renforcement musculaire ........................................................................ 39 4.2.3 Exercices d’équilibre et de coordination ..................................................................... 40 4.2.4 Exercices mixtes ....................................................................................................... 41 4.2.5 Synthèse des résultats ................................................................................................ 47 5 DISCUSSION ........................................................................................................................ 48 5.1 REFLEXIONS AUTOUR DES RESULTATS ................................................................................ 48 5.2 COHERENCE INTERNE DE L’ETUDE ...................................................................................... 52 5.2.1 Forces de l’étude....................................................................................................... 52 5.2.2 Limites de l’étude ..................................................................................................... 52 5.3 IMPLICATIONS ET PERSPECTIVES DE L’ETUDE ....................................................................... 53 5.3.1 Implications cliniques ............................................................................................... 53 5.3.2 Perspectives pour de futures recherches ...................................................................... 53 CONCLUSION ............................................................................................................................. 55 BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................ 56 ANNEXES ....................................................................................................................................... I
Table des abréviations AIT Accident Ischémique Transitoire ALD Affection Longue Durée Anses Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail AP Activité Physique APA Activité Physique Adaptée APS Activité Physique et Sportive AVC Accident Vasculaire Cérébral EBP Evidence Based Practice ECR Essai Contrôlé Randomisé EQ-5D Euroqol 5D FCM Fréquence Cardiaque Maximale HAS Haute Autorité de Santé HRQOL Health-Related Quality of Life INSERM Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale LDL Low Density Lipoprotein MET Metabolic Equivalent Task MIRMK Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie MK Masseur-Kinésithérapeute OMS Organisation Mondiale de la Santé PNNS Programme National Nutrition Santé QDV Qualité De Vie RS Revue Systématique SF-12 Short Form 12-item (version 2) Health Survey SF-36 Medical Outcomes Study Short Form 36 Questionnaire SIS Stroke Impact Scale SS-QoL Stroke Specific Quality of Life scale
Table des illustrations Les figures : Figure 1 : Deux types d'AVC (France AVC, 2013)....................................................................... 2 Figure 2 : Trois phases après un AVC [Réalisation personnelle] .................................................. 5 Figure 3 : Modélisation de la qualité de vie (Nordenfelt, 1994, p.259)......................................... 7 Figure 4 : Synthèse du cadre théorique [Réalisation personnelle]............................................... 21 Figure 5 : Conséquences d’un AVC [Réalisation personnelle] ................................................... 21 Figure 6 : Hiérarchie des niveaux de preuve scientifique [Schéma réalisé à partir de (HAS, 2013)] ................................................................................................................................... 25 Figure 7 : Diagramme de flux [Réalisation personnelle]............................................................. 31 Figure 9 : Synthèse des résultats [Réalisation personnelle]......................................................... 47 Les tableaux : Tableau 1 : Description des différentes intensités d'AP (L’ASSURANCE MALADIE, 2021a) 14 Tableau 2 : Recommandations mondiales en matière d'AP pour la santé (OMS, 2010) ............. 16 Tableau 3 : Prescription d'APS après un AVC (HAS, 2019) ...................................................... 17 Tableau 4 : Critères d’éligibilité de l’étude ................................................................................. 23 Tableau 5 : Critères d’éligibilité du rapport................................................................................. 25 Tableau 6 : Critères PICO et mots clés ........................................................................................ 26 Tableau 7 : Préparation à l’extraction des données ..................................................................... 29 Tableau 8 : Types d'AP étudiés.................................................................................................... 34 Tableau 9 : Comparateurs ............................................................................................................ 35 Tableau 10 : Echelles de qualité de vie........................................................................................ 36 Tableau 11 : Marche comparée à l'absence d'AP......................................................................... 37 Tableau 12 : Marche à haute intensité comparée à faible intensité ............................................. 38 Tableau 13 : Marche avec une résistance comparée à une assistance ......................................... 39 Tableau 14 : Cycloergomètre comparé à l'absence d'AP ............................................................. 39
Tableau 15 : Renforcement musculaire comparé à l'absence d'AP ............................................. 40 Tableau 16 : Exercices d'équilibre et de coordination comparés à l'absence d'AP ...................... 41 Tableau 17 : Exercices d'équilibre et de coordination comparés à la marche ............................. 41 Tableau 18 : Exercices mixtes (endurance + renforcement musculaire) comparés à l'absence d'AP...................................................................................................................................... 42 Tableau 19 : Exercices mixtes comparés au renforcement musculaire seul et/ou à l'endurance seule ..................................................................................................................................... 43 Tableau 20 : Exercices mixtes à haute intensité comparés à faible intensité .............................. 43 Tableau 21 : Exercices mixtes (+ équilibre et coordination) comparés à l'absence d'AP............ 44 Tableau 22 : Exercices mixtes en milieu aquatique comparés au sol .......................................... 45 Tableau 23 : Exercices mixtes sur plan stable comparé au plan instable .................................... 46
Introduction L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) correspond à une lésion du tissu cérébral provoquée par un trouble vasculaire (INSERM, 2019a). Chaque année en France, cette pathologie touche environ 140 000 personnes et on la considère aujourd’hui comme « la première cause de handicap physique acquis de l’adulte » (INSERM, 2019a). Ses conséquences et la gravité de celles-ci sont directement liées à la localisation et l’étendue de la lésion (INSERM, 2019a). Après un AVC, des répercussions plus ou moins importantes peuvent ainsi survenir sur les plans physique, fonctionnel, cognitif et émotionnel du patient. Ces conséquences directes de l’AVC sont généralement responsables d’une altération de la Qualité De Vie (QDV), notamment en phase chronique (GALLIEN et al., 2005). La QDV est un concept relativement complexe regroupant divers aspects subjectifs en lien avec la santé d’un individu (BAUMANN et BRIANÇON, 2010). Son évaluation, par le biais d’échelles et de questionnaires spécifiques, permet d’estimer l’impact d’une pathologie ou de déterminer les effets d’un traitement. À ce titre, l’évaluation de la QDV est essentielle, notamment dans le cas des pathologies chroniques puisqu’on observe couramment chez ces patients une dégradation de celle-ci. De ce fait, améliorer la QDV des patients atteints d’une pathologie chronique est un enjeu primordial (BAUMANN et BRIANÇON, 2010). Pour se faire, divers paramètres peuvent être mis en place afin d’influencer la QDV. Parmi eux, il semblerait que l’Activité Physique (AP) ait un impact bénéfique sur celle-ci (VUILLEMIN, 2009). L’Activité Physique correspond à « tout mouvement produit par les muscles squelettiques, responsable d’une augmentation de la dépense énergétique ». (CASPERSEN, POWELL et CHRISTENSON, 1985) Elle entraîne de nombreux effets positifs sur la santé, notamment sur les performances physiques et les facteurs émotionnels. Outre ces nombreux bénéfices directs, il semblerait que l’activité physique ait également un effet favorable sur la QDV, dans la population générale (VUILLEMIN, 2009). L’objectif de ce mémoire est d’étudier les effets des différentes modalités d’activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique, afin d’en déterminer les modalités les plus pertinentes. Pour répondre à cette question, une revue systématique sera effectuée afin de faire une synthèse des éléments de réponse présents à ce jour dans la littérature scientifique. 1
1 Cadre théorique 1.1 L’Accident Vasculaire Cérébral 1.1.1 Définitions L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) se caractérise par l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau sanguin dans le tissu cérébral. (INSERM, 2019a) On distingue ainsi 2 types d’AVC : - Les infarctus cérébraux qui représentent 80% des AVC ; - Les hémorragies cérébrales, quant à elles moins fréquentes. (INSERM, 2019a) 1.1.1.1 L’infarctus cérébral L’infarctus cérébral résulte généralement « de l’occlusion d’une artère cérébrale par un caillot sanguin » (INSERM, 2019b). On parle également de thrombose, d’AVC ischémique ou encore d’embolie cérébrale. 1.1.1.2 L’hémorragie cérébrale Quant à l’hémorragie cérébrale, elle est la conséquence de « la rupture d’une artère cérébrale au niveau du cortex ou des méninges qui l’entourent. » (INSERM, 2019b). La rupture d’anévrisme en est la cause principale. Dans les deux cas, lorsqu’un AVC se produit, le tissu cérébral n’est plus oxygéné, entrainant ainsi sa dégradation. (OMS, 2019) Figure 1 : Deux types d'AVC (France AVC, 2013)1 1 https://www.franceavc.com/page/livret-reeducation 2
1.1.2 Epidémiologie Chaque année en France on dénombre plus de 140 000 nouveaux AVC (INSERM, 2019b). Il s’agit de « la première cause de handicap physique acquis de l’adulte » et « la deuxième cause de mortalité » (INSERM, 2019b) ce qui fait de cet évènement un problème majeur de santé publique (FERY-LEMONNIER, 2009). Le vieillissement de la population entraine une augmentation constante du nombre d’AVC et par conséquent de nombreux retentissements sociaux et économiques. (FERY-LEMONNIER, 2009). Pourtant, bien que l’AVC ait longtemps été décrit comme une pathologie en lien avec le vieillissement, il est important de souligner qu’il touche désormais de plus en plus les personnes de moins de 55 ans (BÉJOT et al., 2014). En effet, il semblerait que les habitudes de vie actuelles, notamment la sédentarité et le tabagisme, aient un impact négatif sur la prévalence des AVC par l’augmentation des facteurs de risques cardiovasculaires (INSERM, 2019c). 1.1.3 Facteurs de risque À ce jour, les facteurs de risque de l’AVC, c’est-à-dire l’ensemble des éléments intrinsèques ou extrinsèques augmentant la probabilité de développer un AVC, sont bien connus. Ils peuvent être regroupés en deux grandes catégories : les facteurs de risques non-modifiables et les facteurs de risques modifiables qui, par opposition, sont accessibles à la prévention. 1.1.3.1 Facteurs de risque non-modifiables L’âge est l’un des principaux facteurs de risque non modifiables de cette pathologie puisque le risque d’AVC augmente avec le vieillissement. En effet, « après 55 ans, le risque d’AVC double à chaque décennie » (ROTHWELL et al., 2005). Le sexe semble également être un facteur de risque puisque l’incidence des AVC est plus élevée chez les hommes (BÉJOT et al., 2009). Par ailleurs, l’ethnie semble influencer l’apparition de cette pathologie. On retrouve en effet une incidence2 plus importante d’AVC chez les personnes originaires d’Afrique que chez les individus caucasiens (WHITE et al., 2005). Il est également important de souligner un lien entre l’apparition d’un AVC et les antécédents familiaux (TOUZÉ et ROTHWELL, 2007). 2 Incidence : « En épidémiologie, le taux d’incidence rapporte le nombre de nouveaux cas d’une pathologie observés pendant une période donnée ». (INSEE, 2016) 3
Outre ces facteurs génétiques, les facteurs sociaux peuvent également rentrer en jeu. Les populations évoluant au sein des milieux sociaux les plus défavorisés sont en effet plus disposées à développer des pathologies cardiovasculaires (CHRAA et KISSANI, 2015). 1.1.3.2 Facteurs de risque modifiables Accessibles à la prévention, certains facteurs de risque peuvent être modifiés, soit par une action pharmacologique, soit par un changement de mode de vie. En effet, certaines habitudes de vie augmentent le risque d’AVC. La sédentarité constitue en elle-même un facteur de risque d’AVC. Elle est également en partie responsable de nombreuses pathologies telles que l’obésité, l’hypercholestérolémie, le diabète et l’hypertension artérielle. Or, ces pathologies augmentent encore d’avantage le risque de voir survenir un infarctus ou une hémorragie cérébrale (DEJARDIN, 2008). Outre la sédentarité, d’autres habitudes de vie peuvent être responsables de l’apparition d’un AVC. En effet, un déséquilibre alimentaire (résultant d’un excès de graisse ou de sucre, d’une insuffisance en certains constituants ou encore d’une mauvaise répartition des apports au cours de la journée) (OMS, 2021a) ainsi qu’une consommation régulière d’alcool et de tabac sont également des facteurs de risque en lien avec cette pathologie (FALKSTEDT et al., 2017). L’hypertension artérielle est le premier facteur de risque de l’AVC et multiplie son risque global environ par quatre (BOHIC, 2012). L’hypertension artérielle est « liée à une pression anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins » (INSERM, 2018) et est aujourd’hui considérée comme « la pathologie chronique la plus fréquente en France » (INSERM, 2018). Le diabète est une pathologie chronique responsable d’une production insuffisante d’insuline ou d’une utilisation inefficace de celle-ci par l’organisme. Ce dérèglement du pancréas entraîne « une concentration accrue de glucose dans le sang » (OMS, 2020) qui multiplie par 2 le risque de développer une pathologie vasculaire telle que l’accident vasculaire cérébral (SARWAR et al., 2010). L’hypercholestérolémie est un trouble du métabolisme entrainant un taux de cholestérol LDL (Low Density Lipoprotein) supérieur à la normale. Il s’agit donc d’un facteur de risque cardiovasculaire important (SANTÉ PUBLIQUE FRANCE, 2019a). 4
Enfin, le stress chronique et plus globalement l’ensemble des risques psycho-sociaux3 sont aujourd’hui reconnus comme des facteurs de risque supplémentaires de l’AVC (EGIDO et al., 2012). 1.1.4 Conséquences 1.1.4.1 Différentes phases A la suite d’un AVC, on distingue couramment trois phases distinctes présentant des caractéristiques spécifiques (HAS, 2012). Les enjeux varient donc d’une phase à une autre : - Phase aiguë (jusqu’au 14ème jour post-AVC) ; - Phase subaiguë (entre le 14ème jour et le 6ème mois post-AVC) ; - Phase chronique (après 6 mois post-AVC) (HAS, 2012). Phase aiguë Phase subaiguë Phase chronique (Jusqu'à 14 jours (Jusqu'à 6 mois post- (Après 6 mois post- post-AVC) AVC) AVC) Figure 2 : Trois phases après un AVC [Réalisation personnelle] L’objectif principal de la prise en charge lors de la phase aiguë, sera de réduire le risque de décès, de dépendance ou de toute autre éventuelle complication (LEYS et CORDONNIER, 2009). La phase subaiguë, quant à elle, est davantage une phase de récupération durant laquelle on vise à récupérer les déficits afin de compenser les limitations d’activité que peut présenter le patient (SANTÉ PUBLIQUE FRANCE, 2019b). Enfin, la phase chronique porte son intérêt sur la prévention des récidives, l’autonomisation du patient ainsi que la restauration de sa qualité de vie (HAS, 2020). 3 Risques psycho-sociaux : Ils « se trouvent à la jonction de l’individu et de sa situation de travail » (MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE L’INSERTION, 2018). On distingue : le stress, les violences internes et externes ainsi que le syndrome d’épuisement professionnel (MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE L’INSERTION, 2018). 5
1.1.4.2 Conséquences directes La sévérité d’un AVC repose sur diverses variables et les conséquences qui s’en suivent sont donc susceptibles de varier d’un cas clinique à un autre. En effet, l’étendue et la localisation des lésions ainsi que l’efficacité de la prise en charge initiale sont des critères de pronostic pour la récupération globale après un AVC. De manière générale, un AVC peut conduire jusqu’au décès ou laisser des séquelles motrices et cognitives plus ou moins invalidantes (INSERM, 2019a). Sur le plan physique, les patients post-AVC présentent couramment des troubles moteurs se traduisant par une hémiplégie ou une hémiparésie, ainsi que des troubles sensitifs. Par ailleurs, il est également courant d’observer une atteinte des fonctions supérieures (INSERM, 2019a). Celle- ci peut être caractérisée par des troubles cognitifs ou émotionnels, une aphasie ou encore une héminégligence (INSERM, 2019a). Les troubles évoqués précédemment peuvent entrainer des répercussions fonctionnelles, plus ou moins importantes. En effet, on considère l’AVC comme un facteur de risque majeur de dépendance puisque 40% des patients garderont des séquelles invalidantes (INSERM, 2019a). 1.1.4.3 Altération de la qualité de vie Après un AVC, les conséquences directes évoquées précédemment, entrainent une altération de la qualité de vie. Cette observation semble d’autant plus marquée à long terme, notamment lors de la phase chronique (GALLIEN et al., 2005). En effet, les patients atteints d’une pathologie chronique sont généralement plus susceptibles de voir leur qualité de vie diminuer (BRIANÇON et al., 2010). Cette remarque est transposable aux patients victimes d’un AVC, puisqu’en 2005, une étude au cours de laquelle des patients ont été contactés 3 ans après la survenue de leur AVC, a montré que « l’évaluation de la qualité de vie montre des scores diminués par rapport aux normes observées pour une population de référence de même âge » (GALLIEN et al., 2005). De même, 5 ans après leur AVC, les participants d’une étude réalisée en Australie sont nombreux à souffrir d’une mauvaise qualité de vie (PAUL et al., 2005). 6
1.2 La Qualité De Vie 1.2.1 Définitions La Qualité De Vie (QDV) est un concept relativement large. Il est donc nécessaire de distinguer la qualité de vie « générale » de la qualité de vie « liée à la Santé », même si celles-ci sont évidemment étroitement liées. 1.2.1.1 Qualité de vie La qualité de vie est un concept relativement récent qui est apparu dans les années 1960 aux Etats-Unis (FORMARIER, 2012). A ce jour, il existe diverses définitions : Le Larousse la définie par exemple comme étant « tout ce qui contribue à créer des conditions propres à épanouir davantage l’individu ; ces conditions elles-mêmes » (LAROUSSE, 2020). Une autre définition de la QDV permet de mettre en évidence le fait que la QDV est un concept qui ne peut être évalué que par l’individu lui-même. Ainsi, en 1994, Nordenfelt la définie comme « le degré de satisfaction et/ou de bonheur global ressenti par un individu dans sa vie » (NORDENFELT, 1994). Cette définition s’accompagne d’une modélisation représentant les différents domaines influençant la qualité de vie : Figure 3 : Modélisation de la qualité de vie (Nordenfelt, 1994, p.259) 7
Enfin, Carine Segrestan, psychologue, met en avant l’aspect multidimensionnel de la qualité de vie (SEGRESTAN, 2005). Selon cette dernière, la qualité de vie est composée de différents domaines pouvant être regroupés en quatre catégories principales : - Domaine psychologique ; - Domaine physique ; - Domaine social ; - Domaine matériel et socio-économique (SEGRESTAN, 2005). 1.2.1.2 Qualité de vie liée à la Santé Lorsque l’on fait référence au domaine de la santé, on préfèrera utiliser le terme de « Qualité de vie liée à la Santé » ou « Health-Related Quality of Life » (HRQOL) (CENTERS FOR DISEASE CONTROL AND PREVENTION, 2018). En 1946, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décrit la Santé comme « un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité » (OMS, 1946). Plus tard, en 1993, l’OMS publie une définition de la qualité de vie, révélant la complexité de ce concept. Elle la décrit alors selon les termes suivants : « la perception qu’a un individu de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. C’est donc un concept très large influencé de manière complexe par la santé physique de l’individu, son état psychologique, ses ressources sociales, son niveau d’autonomie, ainsi que sa relation aux facteurs essentiels de son environnement » (HAS, 2018a). 1.2.2 Evaluation de la Qualité De Vie En matière de santé, le concept de qualité de vie permet de « compléter les modèles conceptuels de l’état de santé bien connus (les modèles biomédical et bio-psycho-social) » (BAUMANN et BRIANÇON, 2010). La qualité de vie doit donc être évaluée par la personne concernée. Par ailleurs, son évaluation doit être réalisée « à tous les stades du processus de développement de la maladie » (BAUMANN et BRIANÇON, 2010). 8
1.2.2.1 Populations ciblées Au même titre que les signes cliniques purement objectifs, la QDV peut faire l’objet d’une évaluation afin d’estimer la répercussion d’une pathologie ou d’un traitement sur l’état de santé d’un individu. Son évaluation est notamment pertinente dans le cadre des pathologies chroniques puisque ces dernières, évoluant à long terme, engendrent un retentissement considérable sur la vie quotidienne. En effet, ces pathologies « se caractérisent par leur durée, leur évolutivité, souvent associée à une invalidité et par la menace de complications graves » (BAUMANN et BRIANÇON, 2010). 1.2.2.2 Outils d’évaluation Différents outils sont à notre disposition pour évaluer la QDV : - Les entretiens psychologiques, difficilement quantifiables et reproductibles ; - Les questionnaires de qualité de vie, standardisés et facilement exploitables (MERCIER et SCHRAUB, 2005). Ces questionnaires peuvent être divisés en deux grandes catégories : - Les échelles génériques, qui conviennent globalement à l’ensemble de la population ; - Les échelles spécifiques, spécialement conçues pour des pathologies précises. Elles sont adaptées aux problèmes particuliers généralement rencontrés par les individus porteurs de ces pathologies (MERCIER et SCHRAUB, 2005). 1.2.2.2.1 Les échelles génériques : Certains questionnaires peuvent être utilisés pour évaluer la qualité de vie de divers profils, indépendamment de la pathologie : Medical Outcomes Study Short Form 36 Questionnaire (SF-36) : Il s’agit d’un questionnaire composé de 36 items répartis selon les 8 catégories suivantes : - Fonctionnement physique ; - Limitations liées à des problèmes physiques ; - Perceptions générales de Santé ; - Vitalité ; - Fonctionnement social ; 9
- Limitations liées à des problèmes émotionnels ; - Santé mentale générale ; - Transition de la santé (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2015). Les scores obtenus dans chacune de ces 8 catégories sont ensuite additionnés afin d’obtenir un score total compris entre 0 et 100 (où 100 représente le plus haut niveau de qualité de vie) (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2015). Short Form 12-item (version 2) Health Survey (SF-12) : Il s’agit d’une version abrégée du SF- 36 ne comportant que 12 items, répartis selon les 8 mêmes catégories que dans le SF-36. (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2015) Ce questionnaire permet d’obtenir « un score physique fonctionnel […] et un score de fonctionnement mental » (CANUEL et al., 2019). World Heath Organization Quality of Life-BREF (WHOQOL-BREF) : Il s’agit d’un questionnaire développé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) permettant d’évaluer la qualité de vie d’un individu. Il comprend 26 items répartis en 4 domaines. Chaque item est coté de 1 à 5. Il existe également une version plus complète, comprenant 100 items (WHOQOL-100) (CANUEL et al., 2019). EuroQol-5-Dimension (EQ-5D) : Il s’agit d’un instrument mesurant les 5 domaines suivants : - La mobilité ; - Les soins personnels ; - Les activités habituelles ; - La douleur et l’inconfort ; - L’anxiété et la dépression (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2012). Pour les adultes, deux versions sont disponibles : EQ-5D-3L et EQ-5D-5L. La première ne propose que 3 niveaux d’évaluation du problème (aucun, léger à modéré, grave), tandis que la seconde en propose 5, augmentant ainsi la sensibilité de ce questionnaire (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2012). 1.2.2.2.2 Les échelles spécifiques à l’AVC : Certaines échelles ont été conçues spécifiquement pour évaluer la qualité de vie des patients après un AVC. 10
Stroke Impact Scale (SIS) : Il s’agit d’un auto-questionnaire permettant d’évaluer le handicap et la qualité de vie liée à la santé après un AVC. Sa fiabilité est considérée comme excellente pour les patients atteints d’un AVC aigu ou chronique (CHOU, OU et CHIANG, 2015). On peut faire la distinction entre le SIS-16, qui n’évalue que les domaines physiques, et le SIS 3.0 qui permet d’obtenir une mesure plus globale (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2019). Stroke-Specific Quality of Life Scale (SS-QoL) : Ce questionnaire regroupe 49 items, répartis en 12 catégories, permettant d’obtenir un score compris entre 49 et 245 (un score plus élevé correspond à une qualité de vie plus importante) (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2016). Ces échelles de QDV sont présentées dans les annexes (Annexe 1 ; Annexe 2 ; Annexe 3 ; Annexe 4 ; Annexe 5). 1.3 L’Activité Physique 1.3.1 Définitions 1.3.1.1 L’activité physique L’activité physique correspond à « tout mouvement produit par les muscles squelettiques, responsable d’une augmentation de la dépense énergétique par rapport à la dépense énergétique de repos » (CASPERSEN, POWELL et CHRISTENSON, 1985). Elle comprend à fois les activités physiques de la vie quotidienne, les exercices physiques ainsi que les activités sportives. Concernant les activités de la vie quotidienne, ces dernières regroupent trois principaux domaines : les déplacements actifs, les activités domestiques ainsi que les activités professionnelles ou scolaires. L’exercice physique, quant à lui, peut être défini par la réalisation d’une activité physique « planifiée, structurée, répétitive » (HAS, 2018b) qui a pour but de maintenir ou même d’améliorer la condition physique d’un individu. Quant à l’activité sportive, à l’inverse de l’exercice physique, elle répond à des règles bien définies. Elle regroupe à la fois le sport de haut niveau, la pratique sportive de masse, le sport scolaire et les pratiques sportives de loisirs ou en compétition. 11
1.3.1.2 L’Activité Physique Adaptée L’Activité Physique Adaptée (APA) correspond à « la pratique dans un contexte d’activité du quotidien, de loisir, de sport ou d’exercices programmés, des mouvements corporels produits par les muscles squelettiques, basée sur les aptitudes et les motivations des personnes ayant des besoins spécifiques qui les empêchent de pratiquer dans des conditions ordinaires » (HAS, 2018b). Ces programmes d’APA sont placés sous la supervision des professionnels de l’APA ou de certains professionnels de santé, tels que les masseurs-kinésithérapeutes (HAS, 2018b). 1.3.2 Modalités d’Activité Physique Pour décrire une activité physique, différentes modalités doivent être prises en compte : « la fréquence, l’intensité, le type, le temps, le volume et la progression (acronyme FITT-VP) » (HAS, 2018b). Un exercice physique peut donc être défini selon ses modalités d’exécution : - Le type (type d’entrainement, filières énergétiques recrutées) ; - L’intensité ; - Les modalités temporelles (fréquence, durée des séances et du programme, volume et progression). 1.3.2.1 Le type 1.3.2.1.1 Les différents types d’entrainements Généralement, on distingue principalement deux grandes catégories d’effort physique : l’entrainement en endurance, qui correspond à un exercice physique en zone aérobie, et l’entrainement en force, également appelé entrainement de résistance. Entrainement en endurance : L’endurance peut être définie comme l’aptitude à maintenir un certain niveau d’intensité dans le temps. Dans un contexte lié à l’activité physique, il s’agit de la capacité de l’organisme à maintenir une charge physique relativement faible sur une longue durée (HUGHES, ELLEFSEN et BAAR, 2017). 12
L’entrainement d’endurance est connu pour ses adaptations du système cardiovasculaire et musculosquelettique. Il permet en effet d’améliorer le débit cardiaque, la consommation maximale en oxygène et la biogénèse mitochondriale (HUGHES, ELLEFSEN et BAAR, 2017). Entrainement en force : Par opposition aux exercices d’endurance, la pratique d’exercice de résistance est caractérisée par l’aptitude de l’organisme à maintenir une charge physique relativement élevée pendant une courte durée (HUGHES, ELLEFSEN et BAAR, 2017). L’entrainement en résistance permet d’augmenter la taille des muscles, améliorer les adaptations neuronales et la force. Exercices d’équilibre et de coordination : Outre les entrainements en force ou en endurance, d’autres types d’AP peuvent être pratiqués, tels que les exercices d’équilibre et de coordination. Parmi eux, on distingue notamment le yoga et le taï-chi. Le yoga existe depuis des milliers d’années et est aujourd’hui reconnu comme étant une forme de médecine permettant de soigner le corps et l’esprit. Les postures de yoga ainsi que les exercices à visée respiratoire améliorent la force musculaire, la souplesse, la circulation sanguine, l’absorption d’oxygène ainsi que les fonctions hormonales (PARSHAD, 2004). Le taï-chi est une pratique combinant le mouvement des arts martiaux, la respiration et les techniques d’étirement (LAN, WOLF et TSANG, 2013). Sur le plan physique, le taï-chi améliore l’équilibre, la souplesse, la capacité aérobie et la force musculaire. D’un point de vue psychologique, cette pratique peut soulager divers problèmes tels que la dépression, le stress et l’anxiété ((LAN, LAI et CHEN, 2002) (ZHANG et al., 2011)). 1.3.2.1.2 Les différentes filières énergétiques Un exercice physique est réalisé dans le but d’améliorer ou de maintenir certaines conditions physiques d’un individu. Le choix du type d’effort physique à privilégier repose notamment sur la filière énergétique que l’on souhaite mobiliser en priorité. En effet, il existe une mobilisation plus ou moins importante de chacune des filières énergétiques en fonction de l’activité physique réalisée, selon les besoins énergétiques que celle-ci engendre (BACQUAERT, 2014). 13
Au cours d’un exercice physique, pour assurer la contraction musculaire, l’énergie chimique est transformée en énergie mécanique grâce à la dégradation de l’Adénosine Triphosphate (ATP). Afin d’assurer un stock suffisant en ATP tout au long de l’exercice, l’organisme doit être en capacité de combler la dépense énergétique en produisant de nouvelles molécules d’ATP (BACQUAERT, 2014). Pour cela, trois filières énergétiques peuvent être réquisitionnées : la filière aérobie, la filière anaérobie alactique et enfin la filière anaérobie lactique. Ces filières, bien que synthétisant toutes les trois de l’énergie sous forme d’ATP, se différencient de par les molécules qu’elles dégradent pour y parvenir, ainsi que les déchets qu’elles produisent en parallèle de la synthèse d’ATP. Chacune de ces différentes filières présente des caractéristiques spécifiques, chacune étant mobilisée lors d’un effort physique particulier. Chaque filière peut être définie par son délai d’intervention, sa capacité, sa puissance ainsi que son rendement énergétique. Ces trois filières énergétiques sont complémentaires, cependant certaines filières seront davantage sollicitées lors de certains types d’effort physique. (BACQUAERT, 2014) 1.3.2.2 L’intensité La notion d’intensité correspond au niveau d’effort produit par un individu lors d’une activité. Cette notion est donc propre à chaque individu, en fonction de son expérience et de sa forme physique. (OMS, 2021b) Pour un même type d’exercice, différentes intensités peuvent être mises en place : exercice à faible intensité, intensité modérée ou haute intensité. Tableau 1 : Description des différentes intensités d'AP (L’ASSURANCE MALADIE, 2021a) Faible intensité Intensité modérée Haute intensité Respiration presque normale Essoufflement modéré Essoufflement important Conversation possible Conversation possible Conversation difficile Cœur non accéléré Cœur accélère Cœur bat vite L’intensité d’un exercice peut donc être mesurée par le biais de différents outils tels que la fréquence cardiaque, la dyspnée, la fatigue ou encore l’équivalent métabolique ou « Metabolic Equivalent Task » (MET). Le MET est « défini comme le rapport de la dépense énergétique liée à l’activité physique sur le métabolisme de base. » (PNNS, 2021) On considère comme des activités physiques, les activités supérieures à 2 METs, par opposition aux activités sédentaires (PNNS, 2021). 14
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