Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique

 
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Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
IFPEK,
                        Institut de Formation en Pédicurie-podologie, Ergothérapie, Masso-
                                                  kinésithérapie
                                   52 rue Jean-Louis Bertrand, 35 000 Rennes

         Les effets de l’activité
physique sur la qualité de vie
      après un AVC, en phase
                          chronique
            Revue systématique de la littérature

                                 PEDRON Elise

            Mémoire d’initiation à la recherche en masso-kinésithérapie
                        Formation en Masso-kinésithérapie

                                                Sous la direction de Karim JAMAL

Promotion 2017-2021                                                  Session juin 2021
Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
PRÉFET DE LA RÉGION BRETAGNE

     DIRECTION REGIONALE
  DE LA JEUNESSE, DES SPORTS
  ET DE LA COHÉSION SOCIALE
   Pôle formation-certification-métier

    ATTESTATION SUR L’HONNEUR, FRAUDES ET PLAGIAT, CODE DE LA PROPRIETE INTELLECTUELLE

                           Diplôme d’Etat de Masseur-kinésithérapeute

                                             Travaux de fin d’études :
              Les effets de l’activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique.
                                         Revue systématique de la littérature.

       Page à insérer par l’étudiant après la 1ère page de couverture de son travail de fin d’études

      Conformément à l’article L 122-4 du code de la propriété intellectuelle du 3 juillet 1992 : « toute
      représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses
      ayants droit ou ayants cause est illicite. Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la
      transformation, l’arrangement ou la reproduction par un art ou un procédé quelconque ».

      J’atteste sur l’honneur que la rédaction des travaux de fin d’études, réalisée en vue de l’obtention du
      diplôme d’Etat de Masseur-kinésithérapeute est uniquement la transcription de mes réflexions et de
      mon travail personnel.
      Et, si pour mon argumentation, je copie, j’emprunte un extrait, une partie ou la totalité de pages
      d’un texte, je certifie avoir précisé les sources bibliographiques.

      Le 7 mars 2021

      Signature de l’étudiant :

      Fraudes aux examens :
      CODE PENAL, TITRE IV DES ATTEINTES A LA CONFIANCE PUBLIQUE
      CHAPITRE PREMIER : DES FAUX
      Art. 441-1 : Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice et accomplie par
      quelque moyen que ce soit, dans un écrit ou tout autre support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir
      pour effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques.
      Le faux et l’usage de faux sont punis de trois ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.
      Loi du 23 décembre 1901, réprimant les fraudes dans les examens et concours publics.
      Art. 1er : Toute fraude commise dans les examens et les concours publics qui ont pour objet l’entrée dans une administration
      publique ou l’acquisition d’un diplôme délivré par l’Etat constitue un délit.
Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
NOM : PEDRON
                                          Prénom : Elise
          TITLE: Effects of exercise on quality of life after stroke, in chronic phase
    TITRE : Les effets de l’activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase
                                             chronique
                                           ABSTRACT
Background: Stroke is the main cause of acquired disability in adults and affects around 140
000 people each year in France. This pathology has a lot of consequences and it may often
affect quality of life, especially in chronic phase. The aim of this dissertation is to evaluate the
effects of different exercise’s modalities on the quality of life after stroke.

Methods: A systematic review was conducted with 5 scientific databases (PubMed, Google
Scholar, Cochrane Library, PEDro, ScienceDirect).

Results: 23 randomized controlled trials, published between 2001 and 2020, have been
included. Improving quality of life through exercise, is based on how it is performed and in
particular on the type of exercise practiced.

Conclusions: Walking and exercise for balance and coordination, unlike cycling and muscle
strengthening, can improve quality of life after stroke, in chronic phase. Further studies are
needed to corroborate and support these results in order to determine, in particular, the optimal
temporal modalities for application of these exercises.
                                            RÉSUMÉ
Introduction : L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) est la première cause de handicap
acquis de l’adulte et touche environ 140 000 personnes chaque année en France. Les
conséquences de cette pathologie sont nombreuses et entrainent bien souvent une altération de
la qualité de vie, notamment en phase chronique. L’objectif de ce mémoire est d’étudier les
effets des différentes modalités d’activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase
chronique.

Méthodologie : Une revue systématique a été réalisée à partir de 5 bases de données
scientifiques (PubMed, Google Scholar, Cochrane Library, PEDro et ScienceDirect).

Résultats : 23 essais contrôlés randomisés, publiés entre 2001 et 2020, ont été inclus.
L’amélioration de la qualité de vie, par le biais de l’activité physique, repose sur ses modalités
d’exécution et notamment sur le type d’activité physique pratiquée.

Conclusion : La marche et les exercices d’équilibre et de coordination, contrairement au
cycloergomètre et aux exercices de renforcement musculaire, permettent d’améliorer la qualité
de vie après un AVC, en phase chronique. De nouvelles études sont nécessaires pour corroborer
et étayer ces résultats afin de déterminer, notamment, les modalités temporelles optimales
d’application de ces exercices.
KEY-WORDS: Exercise – Quality of life - Stroke
MOTS-CLÉS : Activité physique – Qualité de vie - AVC
Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie de Rennes
12, rue Jean-Louis Bertrand 35000 Rennes
Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie - 2021
Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
Remerciements

        En premier lieu, je tiens à remercier Karim Jamal, mon directeur de mémoire, pour sa
bienveillance, ses précieux conseils et sa disponibilité, même à l’autre bout du monde.

Mes remerciements vont ensuite aux formateurs de l’équipe pédagogique ainsi qu’aux tuteurs de
stage que j’ai eu la chance de rencontrer et qui m’ont confirmé l’envie d’exercer ce métier qui
me plait tant.

Un grand merci à mes parents et mon frère Raphaël, pour leur soutien et leur confiance depuis
toujours.

Je remercie également Justin, pour sa présence plus que précieuse, depuis le tout premier jour
de cette formation.

Merci à mes colocataires, Claire et Emilien, pour cette amitié si sincère.

Enfin, un grand merci aux Petites Fallopes et plus largement à l’ensemble de la promotion 2017-
2021, à qui je souhaite le meilleur pour cette nouvelle vie qui commence.
Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
Table des matières

INTRODUCTION .......................................................................................................................... 1

1     CADRE THEORIQUE ............................................................................................................ 2

    1.1     L’ACCIDENT VASCULAIRE CEREBRAL .................................................................................. 2
      1.1.1        Définitions ................................................................................................................. 2
      1.1.2        Epidémiologie ............................................................................................................ 3
      1.1.3        Facteurs de risque ....................................................................................................... 3
      1.1.4        Conséquences ............................................................................................................. 5
    1.2     LA QUALITE DE VIE............................................................................................................ 7
      1.2.1        Définitions ................................................................................................................. 7
      1.2.2        Evaluation de la Qualité De Vie ................................................................................... 8
    1.3     L’ACTIVITE PHYSIQUE ...................................................................................................... 11
      1.3.1        Définitions ............................................................................................................... 11
      1.3.2        Modalités d’Activité Physique ................................................................................... 12
      1.3.3        Recommandations..................................................................................................... 15
      1.3.4        Prescription d’Activité Physique ................................................................................ 17
      1.3.5        Amélioration de la Qualité De Vie ............................................................................. 18
    1.4     SYNTHESE DU CADRE THEORIQUE ....................................................................................... 21

2     PROBLEMATISATION ....................................................................................................... 21

    2.1     SITUATION D’APPEL .......................................................................................................... 21
    2.2     PROBLEMATIQUE .............................................................................................................. 22
    2.3     HYPOTHESES .................................................................................................................... 22

3     METHODE ........................................................................................................................... 23

    3.1     CRITERES D’ELIGIBILITE DE L’ETUDE .................................................................................. 23
      3.1.1        Population ................................................................................................................ 23
      3.1.2        Intervention .............................................................................................................. 24
      3.1.3        Comparateur............................................................................................................. 24
      3.1.4        Outcomes ................................................................................................................. 24
    3.2     CRITERES D’ELIGIBILITE DU RAPPORT ................................................................................. 24
    3.3     STRATEGIE DE RECHERCHE ................................................................................................ 26
      3.3.1        Mots-clés ................................................................................................................. 26
      3.3.2        Bases de données ...................................................................................................... 27
      3.3.3        Equations de recherche .............................................................................................. 27
    3.4     SELECTION DES ETUDES..................................................................................................... 29
      3.4.1        Processus de sélection ............................................................................................... 29
      3.4.2        Extraction des données .............................................................................................. 29
      3.4.3        Evaluation de la qualité méthodologique ..................................................................... 30
Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
4     RESULTATS......................................................................................................................... 31

    4.1      ETUDES INCLUSES ............................................................................................................. 31
      4.1.1         Qualité méthodologique ............................................................................................ 32
      4.1.2         Population ................................................................................................................ 32
      4.1.3         Interventions et comparateurs .................................................................................... 33
      4.1.4         Echelles de qualité de vie .......................................................................................... 35
    4.2      RESULTATS DE LA REVUE SYSTEMATIQUE ........................................................................... 37
      4.2.1         Exercices d’endurance............................................................................................... 37
      4.2.2         Exercices de renforcement musculaire ........................................................................ 39
      4.2.3         Exercices d’équilibre et de coordination ..................................................................... 40
      4.2.4         Exercices mixtes ....................................................................................................... 41
      4.2.5         Synthèse des résultats ................................................................................................ 47

5     DISCUSSION ........................................................................................................................ 48

    5.1      REFLEXIONS AUTOUR DES RESULTATS ................................................................................ 48
    5.2      COHERENCE INTERNE DE L’ETUDE ...................................................................................... 52
      5.2.1         Forces de l’étude....................................................................................................... 52
      5.2.2         Limites de l’étude ..................................................................................................... 52
    5.3      IMPLICATIONS ET PERSPECTIVES DE L’ETUDE ....................................................................... 53
      5.3.1         Implications cliniques ............................................................................................... 53
      5.3.2         Perspectives pour de futures recherches ...................................................................... 53

CONCLUSION ............................................................................................................................. 55

BIBLIOGRAPHIE........................................................................................................................ 56

ANNEXES ....................................................................................................................................... I
Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
Table des abréviations

AIT          Accident Ischémique Transitoire
ALD          Affection Longue Durée
Anses        Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement
             et du travail
AP           Activité Physique
APA          Activité Physique Adaptée
APS          Activité Physique et Sportive
AVC          Accident Vasculaire Cérébral
EBP          Evidence Based Practice
ECR          Essai Contrôlé Randomisé
EQ-5D        Euroqol 5D
FCM          Fréquence Cardiaque Maximale
HAS          Haute Autorité de Santé
HRQOL        Health-Related Quality of Life
INSERM       Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale
LDL          Low Density Lipoprotein
MET          Metabolic Equivalent Task
MIRMK        Mémoire d’Initiation à la Recherche en Masso-Kinésithérapie
MK           Masseur-Kinésithérapeute
OMS          Organisation Mondiale de la Santé
PNNS         Programme National Nutrition Santé
QDV          Qualité De Vie
RS           Revue Systématique
SF-12        Short Form 12-item (version 2) Health Survey
SF-36        Medical Outcomes Study Short Form 36 Questionnaire
SIS          Stroke Impact Scale
SS-QoL       Stroke Specific Quality of Life scale
Les effets de l'activité physique sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique
Table des illustrations

Les figures :

Figure 1 : Deux types d'AVC (France AVC, 2013)....................................................................... 2
Figure 2 : Trois phases après un AVC [Réalisation personnelle] .................................................. 5
Figure 3 : Modélisation de la qualité de vie (Nordenfelt, 1994, p.259)......................................... 7
Figure 4 : Synthèse du cadre théorique [Réalisation personnelle]............................................... 21
Figure 5 : Conséquences d’un AVC [Réalisation personnelle] ................................................... 21
Figure 6 : Hiérarchie des niveaux de preuve scientifique [Schéma réalisé à partir de (HAS,
     2013)] ................................................................................................................................... 25
Figure 7 : Diagramme de flux [Réalisation personnelle]............................................................. 31
Figure 9 : Synthèse des résultats [Réalisation personnelle]......................................................... 47

Les tableaux :

Tableau 1 : Description des différentes intensités d'AP (L’ASSURANCE MALADIE, 2021a) 14

Tableau 2 : Recommandations mondiales en matière d'AP pour la santé (OMS, 2010) ............. 16

Tableau 3 : Prescription d'APS après un AVC (HAS, 2019) ...................................................... 17

Tableau 4 : Critères d’éligibilité de l’étude ................................................................................. 23

Tableau 5 : Critères d’éligibilité du rapport................................................................................. 25

Tableau 6 : Critères PICO et mots clés ........................................................................................ 26

Tableau 7 : Préparation à l’extraction des données ..................................................................... 29

Tableau 8 : Types d'AP étudiés.................................................................................................... 34

Tableau 9 : Comparateurs ............................................................................................................ 35

Tableau 10 : Echelles de qualité de vie........................................................................................ 36

Tableau 11 : Marche comparée à l'absence d'AP......................................................................... 37

Tableau 12 : Marche à haute intensité comparée à faible intensité ............................................. 38

Tableau 13 : Marche avec une résistance comparée à une assistance ......................................... 39

Tableau 14 : Cycloergomètre comparé à l'absence d'AP ............................................................. 39
Tableau 15 : Renforcement musculaire comparé à l'absence d'AP ............................................. 40

Tableau 16 : Exercices d'équilibre et de coordination comparés à l'absence d'AP ...................... 41

Tableau 17 : Exercices d'équilibre et de coordination comparés à la marche ............................. 41

Tableau 18 : Exercices mixtes (endurance + renforcement musculaire) comparés à l'absence
     d'AP...................................................................................................................................... 42

Tableau 19 : Exercices mixtes comparés au renforcement musculaire seul et/ou à l'endurance
     seule ..................................................................................................................................... 43

Tableau 20 : Exercices mixtes à haute intensité comparés à faible intensité .............................. 43

Tableau 21 : Exercices mixtes (+ équilibre et coordination) comparés à l'absence d'AP............ 44

Tableau 22 : Exercices mixtes en milieu aquatique comparés au sol .......................................... 45

Tableau 23 : Exercices mixtes sur plan stable comparé au plan instable .................................... 46
Introduction

        L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) correspond à une lésion du tissu cérébral
provoquée par un trouble vasculaire (INSERM, 2019a). Chaque année en France, cette pathologie
touche environ 140 000 personnes et on la considère aujourd’hui comme « la première cause de
handicap physique acquis de l’adulte » (INSERM, 2019a). Ses conséquences et la gravité de
celles-ci sont directement liées à la localisation et l’étendue de la lésion (INSERM, 2019a). Après
un AVC, des répercussions plus ou moins importantes peuvent ainsi survenir sur les plans
physique, fonctionnel, cognitif et émotionnel du patient. Ces conséquences directes de l’AVC
sont généralement responsables d’une altération de la Qualité De Vie (QDV), notamment en
phase chronique (GALLIEN et al., 2005).

La QDV est un concept relativement complexe regroupant divers aspects subjectifs en lien avec
la santé d’un individu (BAUMANN et BRIANÇON, 2010). Son évaluation, par le biais d’échelles
et de questionnaires spécifiques, permet d’estimer l’impact d’une pathologie ou de déterminer les
effets d’un traitement. À ce titre, l’évaluation de la QDV est essentielle, notamment dans le cas
des pathologies chroniques puisqu’on observe couramment chez ces patients une dégradation de
celle-ci. De ce fait, améliorer la QDV des patients atteints d’une pathologie chronique est un enjeu
primordial (BAUMANN et BRIANÇON, 2010). Pour se faire, divers paramètres peuvent être
mis en place afin d’influencer la QDV. Parmi eux, il semblerait que l’Activité Physique (AP) ait
un impact bénéfique sur celle-ci (VUILLEMIN, 2009).

L’Activité Physique correspond à « tout mouvement produit par les muscles squelettiques,
responsable d’une augmentation de la dépense énergétique ». (CASPERSEN, POWELL et
CHRISTENSON, 1985) Elle entraîne de nombreux effets positifs sur la santé, notamment sur les
performances physiques et les facteurs émotionnels. Outre ces nombreux bénéfices directs, il
semblerait que l’activité physique ait également un effet favorable sur la QDV, dans la population
générale (VUILLEMIN, 2009).

L’objectif de ce mémoire est d’étudier les effets des différentes modalités d’activité physique
sur la qualité de vie après un AVC, en phase chronique, afin d’en déterminer les modalités les
plus pertinentes.

Pour répondre à cette question, une revue systématique sera effectuée afin de faire une synthèse
des éléments de réponse présents à ce jour dans la littérature scientifique.

                                                                                                  1
1         Cadre théorique

1.1 L’Accident Vasculaire Cérébral

1.1.1 Définitions

            L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) se caractérise par l’obstruction ou la rupture d’un
vaisseau sanguin dans le tissu cérébral. (INSERM, 2019a) On distingue ainsi 2 types d’AVC :
      -     Les infarctus cérébraux qui représentent 80% des AVC ;
      -     Les hémorragies cérébrales, quant à elles moins fréquentes. (INSERM, 2019a)

1.1.1.1 L’infarctus cérébral

            L’infarctus cérébral résulte généralement « de l’occlusion d’une artère cérébrale par un
caillot sanguin » (INSERM, 2019b). On parle également de thrombose, d’AVC ischémique ou
encore d’embolie cérébrale.

1.1.1.2 L’hémorragie cérébrale

            Quant à l’hémorragie cérébrale, elle est la conséquence de « la rupture d’une artère
cérébrale au niveau du cortex ou des méninges qui l’entourent. » (INSERM, 2019b). La rupture
d’anévrisme en est la cause principale. Dans les deux cas, lorsqu’un AVC se produit, le tissu
cérébral n’est plus oxygéné, entrainant ainsi sa dégradation. (OMS, 2019)

                               Figure 1 : Deux types d'AVC (France AVC, 2013)1

1   https://www.franceavc.com/page/livret-reeducation

                                                                                                  2
1.1.2 Epidémiologie

          Chaque année en France on dénombre plus de 140 000 nouveaux AVC (INSERM,
2019b). Il s’agit de « la première cause de handicap physique acquis de l’adulte » et « la deuxième
cause de mortalité » (INSERM, 2019b) ce qui fait de cet évènement un problème majeur de santé
publique (FERY-LEMONNIER, 2009).

Le vieillissement de la population entraine une augmentation constante du nombre d’AVC et par
conséquent de nombreux retentissements sociaux et économiques. (FERY-LEMONNIER, 2009).
Pourtant, bien que l’AVC ait longtemps été décrit comme une pathologie en lien avec le
vieillissement, il est important de souligner qu’il touche désormais de plus en plus les personnes
de moins de 55 ans (BÉJOT et al., 2014). En effet, il semblerait que les habitudes de vie actuelles,
notamment la sédentarité et le tabagisme, aient un impact négatif sur la prévalence des AVC par
l’augmentation des facteurs de risques cardiovasculaires (INSERM, 2019c).

1.1.3 Facteurs de risque

          À ce jour, les facteurs de risque de l’AVC, c’est-à-dire l’ensemble des éléments
intrinsèques ou extrinsèques augmentant la probabilité de développer un AVC, sont bien connus.
Ils peuvent être regroupés en deux grandes catégories : les facteurs de risques non-modifiables et
les facteurs de risques modifiables qui, par opposition, sont accessibles à la prévention.

1.1.3.1 Facteurs de risque non-modifiables

          L’âge est l’un des principaux facteurs de risque non modifiables de cette pathologie
puisque le risque d’AVC augmente avec le vieillissement. En effet, « après 55 ans, le risque
d’AVC double à chaque décennie » (ROTHWELL et al., 2005). Le sexe semble également être
un facteur de risque puisque l’incidence des AVC est plus élevée chez les hommes (BÉJOT et al.,
2009). Par ailleurs, l’ethnie semble influencer l’apparition de cette pathologie. On retrouve en
effet une incidence2 plus importante d’AVC chez les personnes originaires d’Afrique que chez
les individus caucasiens (WHITE et al., 2005). Il est également important de souligner un lien
entre l’apparition d’un AVC et les antécédents familiaux (TOUZÉ et ROTHWELL, 2007).

2
    Incidence : « En épidémiologie, le taux d’incidence rapporte le nombre de nouveaux cas d’une
pathologie observés pendant une période donnée ». (INSEE, 2016)

                                                                                                  3
Outre ces facteurs génétiques, les facteurs sociaux peuvent également rentrer en jeu. Les
populations évoluant au sein des milieux sociaux les plus défavorisés sont en effet plus disposées
à développer des pathologies cardiovasculaires (CHRAA et KISSANI, 2015).

1.1.3.2 Facteurs de risque modifiables

        Accessibles à la prévention, certains facteurs de risque peuvent être modifiés, soit par une
action pharmacologique, soit par un changement de mode de vie. En effet, certaines habitudes de
vie augmentent le risque d’AVC.

La sédentarité constitue en elle-même un facteur de risque d’AVC. Elle est également en partie
responsable de nombreuses pathologies telles que l’obésité, l’hypercholestérolémie, le diabète et
l’hypertension artérielle. Or, ces pathologies augmentent encore d’avantage le risque de voir
survenir un infarctus ou une hémorragie cérébrale (DEJARDIN, 2008). Outre la sédentarité,
d’autres habitudes de vie peuvent être responsables de l’apparition d’un AVC. En effet, un
déséquilibre alimentaire (résultant d’un excès de graisse ou de sucre, d’une insuffisance en
certains constituants ou encore d’une mauvaise répartition des apports au cours de la journée)
(OMS, 2021a) ainsi qu’une consommation régulière d’alcool et de tabac sont également des
facteurs de risque en lien avec cette pathologie (FALKSTEDT et al., 2017).

L’hypertension artérielle est le premier facteur de risque de l’AVC et multiplie son risque global
environ par quatre (BOHIC, 2012). L’hypertension artérielle est « liée à une pression
anormalement élevée du sang dans les vaisseaux sanguins » (INSERM, 2018) et est aujourd’hui
considérée comme « la pathologie chronique la plus fréquente en France » (INSERM, 2018). Le
diabète est une pathologie chronique responsable d’une production insuffisante d’insuline ou
d’une utilisation inefficace de celle-ci par l’organisme. Ce dérèglement du pancréas entraîne « une
concentration accrue de glucose dans le sang » (OMS, 2020) qui multiplie par 2 le risque de
développer une pathologie vasculaire telle que l’accident vasculaire cérébral (SARWAR et al.,
2010). L’hypercholestérolémie est un trouble du métabolisme entrainant un taux de cholestérol
LDL (Low Density Lipoprotein) supérieur à la normale. Il s’agit donc d’un facteur de risque
cardiovasculaire important (SANTÉ PUBLIQUE FRANCE, 2019a).

                                                                                                  4
Enfin, le stress chronique et plus globalement l’ensemble des risques psycho-sociaux3 sont
aujourd’hui reconnus comme des facteurs de risque supplémentaires de l’AVC (EGIDO et al.,
2012).

1.1.4 Conséquences

1.1.4.1 Différentes phases

      A la suite d’un AVC, on distingue couramment trois phases distinctes présentant des
caractéristiques spécifiques (HAS, 2012). Les enjeux varient donc d’une phase à une autre :

      -   Phase aiguë (jusqu’au 14ème jour post-AVC) ;
      -   Phase subaiguë (entre le 14ème jour et le 6ème mois post-AVC) ;
      -   Phase chronique (après 6 mois post-AVC) (HAS, 2012).

             Phase aiguë                      Phase subaiguë                       Phase chronique
            (Jusqu'à 14 jours                (Jusqu'à 6 mois post-                 (Après 6 mois post-
               post-AVC)                            AVC)                                 AVC)

                        Figure 2 : Trois phases après un AVC [Réalisation personnelle]

L’objectif principal de la prise en charge lors de la phase aiguë, sera de réduire le risque de décès,
de dépendance ou de toute autre éventuelle complication (LEYS et CORDONNIER, 2009).

La phase subaiguë, quant à elle, est davantage une phase de récupération durant laquelle on vise
à récupérer les déficits afin de compenser les limitations d’activité que peut présenter le patient
(SANTÉ PUBLIQUE FRANCE, 2019b).

Enfin, la phase chronique porte son intérêt sur la prévention des récidives, l’autonomisation du
patient ainsi que la restauration de sa qualité de vie (HAS, 2020).

3   Risques psycho-sociaux : Ils « se trouvent à la jonction de l’individu et de sa situation de
travail » (MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE L’INSERTION, 2018). On
distingue : le stress, les violences internes et externes ainsi que le syndrome d’épuisement
professionnel (MINISTÈRE DU TRAVAIL, DE L’EMPLOI ET DE L’INSERTION, 2018).

                                                                                                         5
1.1.4.2 Conséquences directes

          La sévérité d’un AVC repose sur diverses variables et les conséquences qui s’en suivent
sont donc susceptibles de varier d’un cas clinique à un autre. En effet, l’étendue et la localisation
des lésions ainsi que l’efficacité de la prise en charge initiale sont des critères de pronostic pour
la récupération globale après un AVC. De manière générale, un AVC peut conduire jusqu’au
décès ou laisser des séquelles motrices et cognitives plus ou moins invalidantes (INSERM,
2019a).

Sur le plan physique, les patients post-AVC présentent couramment des troubles moteurs se
traduisant par une hémiplégie ou une hémiparésie, ainsi que des troubles sensitifs. Par ailleurs, il
est également courant d’observer une atteinte des fonctions supérieures (INSERM, 2019a). Celle-
ci peut être caractérisée par des troubles cognitifs ou émotionnels, une aphasie ou encore une
héminégligence (INSERM, 2019a).

Les troubles évoqués précédemment peuvent entrainer des répercussions fonctionnelles, plus ou
moins importantes. En effet, on considère l’AVC comme un facteur de risque majeur de
dépendance puisque 40% des patients garderont des séquelles invalidantes (INSERM, 2019a).

1.1.4.3 Altération de la qualité de vie

          Après un AVC, les conséquences directes évoquées précédemment, entrainent une
altération de la qualité de vie. Cette observation semble d’autant plus marquée à long terme,
notamment lors de la phase chronique (GALLIEN et al., 2005).

En effet, les patients atteints d’une pathologie chronique sont généralement plus susceptibles de
voir leur qualité de vie diminuer (BRIANÇON et al., 2010).

Cette remarque est transposable aux patients victimes d’un AVC, puisqu’en 2005, une étude au
cours de laquelle des patients ont été contactés 3 ans après la survenue de leur AVC, a montré
que « l’évaluation de la qualité de vie montre des scores diminués par rapport aux normes
observées pour une population de référence de même âge » (GALLIEN et al., 2005). De même,
5 ans après leur AVC, les participants d’une étude réalisée en Australie sont nombreux à souffrir
d’une mauvaise qualité de vie (PAUL et al., 2005).

                                                                                                   6
1.2 La Qualité De Vie

1.2.1 Définitions

        La Qualité De Vie (QDV) est un concept relativement large. Il est donc nécessaire de
distinguer la qualité de vie « générale » de la qualité de vie « liée à la Santé », même si celles-ci
sont évidemment étroitement liées.

1.2.1.1 Qualité de vie

        La qualité de vie est un concept relativement récent qui est apparu dans les années 1960
aux Etats-Unis (FORMARIER, 2012). A ce jour, il existe diverses définitions :

Le Larousse la définie par exemple comme étant « tout ce qui contribue à créer des conditions
propres à épanouir davantage l’individu ; ces conditions elles-mêmes » (LAROUSSE, 2020).

Une autre définition de la QDV permet de mettre en évidence le fait que la QDV est un concept
qui ne peut être évalué que par l’individu lui-même. Ainsi, en 1994, Nordenfelt la définie comme
« le degré de satisfaction et/ou de bonheur global ressenti par un individu dans sa vie »
(NORDENFELT, 1994). Cette définition s’accompagne d’une modélisation représentant les
différents domaines influençant la qualité de vie :

                    Figure 3 : Modélisation de la qualité de vie (Nordenfelt, 1994, p.259)

                                                                                                   7
Enfin, Carine Segrestan, psychologue, met en avant l’aspect multidimensionnel de la qualité de
vie (SEGRESTAN, 2005). Selon cette dernière, la qualité de vie est composée de différents
domaines pouvant être regroupés en quatre catégories principales :

    -   Domaine psychologique ;
    -   Domaine physique ;
    -   Domaine social ;
    -   Domaine matériel et socio-économique (SEGRESTAN, 2005).

1.2.1.2 Qualité de vie liée à la Santé

        Lorsque l’on fait référence au domaine de la santé, on préfèrera utiliser le terme de
« Qualité de vie liée à la Santé » ou « Health-Related Quality of Life » (HRQOL) (CENTERS
FOR DISEASE CONTROL AND PREVENTION, 2018).

En 1946, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) décrit la Santé comme « un état de complet
bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d’infirmité » (OMS, 1946).

Plus tard, en 1993, l’OMS publie une définition de la qualité de vie, révélant la complexité de ce
concept. Elle la décrit alors selon les termes suivants : « la perception qu’a un individu de sa place
dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs dans lesquels il vit, en
relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses inquiétudes. C’est donc un concept très
large influencé de manière complexe par la santé physique de l’individu, son état psychologique,
ses ressources sociales, son niveau d’autonomie, ainsi que sa relation aux facteurs essentiels de
son environnement » (HAS, 2018a).

1.2.2 Evaluation de la Qualité De Vie

        En matière de santé, le concept de qualité de vie permet de « compléter les modèles
conceptuels de l’état de santé bien connus (les modèles biomédical et bio-psycho-social) »
(BAUMANN et BRIANÇON, 2010). La qualité de vie doit donc être évaluée par la personne
concernée. Par ailleurs, son évaluation doit être réalisée « à tous les stades du processus de
développement de la maladie » (BAUMANN et BRIANÇON, 2010).

                                                                                                    8
1.2.2.1 Populations ciblées

        Au même titre que les signes cliniques purement objectifs, la QDV peut faire l’objet d’une
évaluation afin d’estimer la répercussion d’une pathologie ou d’un traitement sur l’état de santé
d’un individu.

Son évaluation est notamment pertinente dans le cadre des pathologies chroniques puisque ces
dernières, évoluant à long terme, engendrent un retentissement considérable sur la vie
quotidienne. En effet, ces pathologies « se caractérisent par leur durée, leur évolutivité, souvent
associée à une invalidité et par la menace de complications graves » (BAUMANN et
BRIANÇON, 2010).

1.2.2.2 Outils d’évaluation

    Différents outils sont à notre disposition pour évaluer la QDV :
    -   Les entretiens psychologiques, difficilement quantifiables et reproductibles ;
    -   Les questionnaires de qualité de vie, standardisés et facilement exploitables (MERCIER
        et SCHRAUB, 2005).

Ces questionnaires peuvent être divisés en deux grandes catégories :
    -   Les échelles génériques, qui conviennent globalement à l’ensemble de la population ;
    -   Les échelles spécifiques, spécialement conçues pour des pathologies précises. Elles sont
        adaptées aux problèmes particuliers généralement rencontrés par les individus porteurs
        de ces pathologies (MERCIER et SCHRAUB, 2005).

1.2.2.2.1   Les échelles génériques :

        Certains questionnaires peuvent être utilisés pour évaluer la qualité de vie de divers
profils, indépendamment de la pathologie :

Medical Outcomes Study Short Form 36 Questionnaire (SF-36) : Il s’agit d’un questionnaire
composé de 36 items répartis selon les 8 catégories suivantes :

    -   Fonctionnement physique ;
    -   Limitations liées à des problèmes physiques ;
    -   Perceptions générales de Santé ;
    -   Vitalité ;
    -   Fonctionnement social ;

                                                                                                 9
-   Limitations liées à des problèmes émotionnels ;
    -   Santé mentale générale ;
    -   Transition de la santé (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2015).

Les scores obtenus dans chacune de ces 8 catégories sont ensuite additionnés afin d’obtenir un
score total compris entre 0 et 100 (où 100 représente le plus haut niveau de qualité de vie)
(SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2015).

Short Form 12-item (version 2) Health Survey (SF-12) : Il s’agit d’une version abrégée du SF-
36 ne comportant que 12 items, répartis selon les 8 mêmes catégories que dans le SF-36.
(SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2015) Ce questionnaire permet d’obtenir « un score physique
fonctionnel […] et un score de fonctionnement mental » (CANUEL et al., 2019).

World Heath Organization Quality of Life-BREF (WHOQOL-BREF) : Il s’agit d’un
questionnaire développé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) permettant d’évaluer la
qualité de vie d’un individu. Il comprend 26 items répartis en 4 domaines. Chaque item est coté
de 1 à 5. Il existe également une version plus complète, comprenant 100 items (WHOQOL-100)
(CANUEL et al., 2019).

EuroQol-5-Dimension (EQ-5D) : Il s’agit d’un instrument mesurant les 5 domaines suivants :

    -   La mobilité ;
    -   Les soins personnels ;
    -   Les activités habituelles ;
    -   La douleur et l’inconfort ;
    -   L’anxiété et la dépression (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2012).

Pour les adultes, deux versions sont disponibles : EQ-5D-3L et EQ-5D-5L. La première ne
propose que 3 niveaux d’évaluation du problème (aucun, léger à modéré, grave), tandis que la
seconde en propose 5, augmentant ainsi la sensibilité de ce questionnaire (SHIRLEY RYAN
ABILITYLAB, 2012).

1.2.2.2.2   Les échelles spécifiques à l’AVC :

        Certaines échelles ont été conçues spécifiquement pour évaluer la qualité de vie des
patients après un AVC.

                                                                                            10
Stroke Impact Scale (SIS) : Il s’agit d’un auto-questionnaire permettant d’évaluer le handicap
et la qualité de vie liée à la santé après un AVC. Sa fiabilité est considérée comme excellente pour
les patients atteints d’un AVC aigu ou chronique (CHOU, OU et CHIANG, 2015). On peut faire
la distinction entre le SIS-16, qui n’évalue que les domaines physiques, et le SIS 3.0 qui permet
d’obtenir une mesure plus globale (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2019).

Stroke-Specific Quality of Life Scale (SS-QoL) : Ce questionnaire regroupe 49 items, répartis
en 12 catégories, permettant d’obtenir un score compris entre 49 et 245 (un score plus élevé
correspond à une qualité de vie plus importante) (SHIRLEY RYAN ABILITYLAB, 2016).

Ces échelles de QDV sont présentées dans les annexes (Annexe 1 ; Annexe 2 ; Annexe 3 ; Annexe
4 ; Annexe 5).

1.3 L’Activité Physique

1.3.1 Définitions

1.3.1.1 L’activité physique

        L’activité physique correspond à « tout mouvement produit par les muscles squelettiques,
responsable d’une augmentation de la dépense énergétique par rapport à la dépense énergétique
de repos » (CASPERSEN, POWELL et CHRISTENSON, 1985). Elle comprend à fois les
activités physiques de la vie quotidienne, les exercices physiques ainsi que les activités sportives.

Concernant les activités de la vie quotidienne, ces dernières regroupent trois principaux domaines
: les déplacements actifs, les activités domestiques ainsi que les activités professionnelles ou
scolaires.

L’exercice physique, quant à lui, peut être défini par la réalisation d’une activité physique
« planifiée, structurée, répétitive » (HAS, 2018b) qui a pour but de maintenir ou même
d’améliorer la condition physique d’un individu.

Quant à l’activité sportive, à l’inverse de l’exercice physique, elle répond à des règles bien
définies. Elle regroupe à la fois le sport de haut niveau, la pratique sportive de masse, le sport
scolaire et les pratiques sportives de loisirs ou en compétition.

                                                                                                  11
1.3.1.2 L’Activité Physique Adaptée

        L’Activité Physique Adaptée (APA) correspond à « la pratique dans un contexte
d’activité du quotidien, de loisir, de sport ou d’exercices programmés, des mouvements corporels
produits par les muscles squelettiques, basée sur les aptitudes et les motivations des personnes
ayant des besoins spécifiques qui les empêchent de pratiquer dans des conditions ordinaires »
(HAS, 2018b).
Ces programmes d’APA sont placés sous la supervision des professionnels de l’APA ou de
certains professionnels de santé, tels que les masseurs-kinésithérapeutes (HAS, 2018b).

1.3.2 Modalités d’Activité Physique

        Pour décrire une activité physique, différentes modalités doivent être prises en compte :
« la fréquence, l’intensité, le type, le temps, le volume et la progression (acronyme FITT-VP) »
(HAS, 2018b).

Un exercice physique peut donc être défini selon ses modalités d’exécution :

    -   Le type (type d’entrainement, filières énergétiques recrutées) ;
    -   L’intensité ;
    -   Les modalités temporelles (fréquence, durée des séances et du programme, volume et
        progression).

1.3.2.1 Le type

1.3.2.1.1   Les différents types d’entrainements

        Généralement, on distingue principalement deux grandes catégories d’effort physique :
l’entrainement en endurance, qui correspond à un exercice physique en zone aérobie, et
l’entrainement en force, également appelé entrainement de résistance.

Entrainement en endurance :

        L’endurance peut être définie comme l’aptitude à maintenir un certain niveau d’intensité
dans le temps. Dans un contexte lié à l’activité physique, il s’agit de la capacité de l’organisme à
maintenir une charge physique relativement faible sur une longue durée (HUGHES, ELLEFSEN
et BAAR, 2017).

                                                                                                 12
L’entrainement d’endurance est connu pour ses adaptations du système cardiovasculaire et
musculosquelettique. Il permet en effet d’améliorer le débit cardiaque, la consommation
maximale en oxygène et la biogénèse mitochondriale (HUGHES, ELLEFSEN et BAAR, 2017).

Entrainement en force :

         Par opposition aux exercices d’endurance, la pratique d’exercice de résistance est
caractérisée par l’aptitude de l’organisme à maintenir une charge physique relativement élevée
pendant une courte durée (HUGHES, ELLEFSEN et BAAR, 2017). L’entrainement en résistance
permet d’augmenter la taille des muscles, améliorer les adaptations neuronales et la force.

Exercices d’équilibre et de coordination :

         Outre les entrainements en force ou en endurance, d’autres types d’AP peuvent être
pratiqués, tels que les exercices d’équilibre et de coordination. Parmi eux, on distingue notamment
le yoga et le taï-chi.

Le yoga existe depuis des milliers d’années et est aujourd’hui reconnu comme étant une forme de
médecine permettant de soigner le corps et l’esprit. Les postures de yoga ainsi que les exercices
à visée respiratoire améliorent la force musculaire, la souplesse, la circulation sanguine,
l’absorption d’oxygène ainsi que les fonctions hormonales (PARSHAD, 2004).

Le taï-chi est une pratique combinant le mouvement des arts martiaux, la respiration et les
techniques d’étirement (LAN, WOLF et TSANG, 2013). Sur le plan physique, le taï-chi améliore
l’équilibre, la souplesse, la capacité aérobie et la force musculaire. D’un point de vue
psychologique, cette pratique peut soulager divers problèmes tels que la dépression, le stress et
l’anxiété ((LAN, LAI et CHEN, 2002) (ZHANG et al., 2011)).

1.3.2.1.2   Les différentes filières énergétiques

         Un exercice physique est réalisé dans le but d’améliorer ou de maintenir certaines
conditions physiques d’un individu. Le choix du type d’effort physique à privilégier repose
notamment sur la filière énergétique que l’on souhaite mobiliser en priorité. En effet, il existe une
mobilisation plus ou moins importante de chacune des filières énergétiques en fonction de
l’activité physique réalisée, selon les besoins énergétiques que celle-ci engendre (BACQUAERT,
2014).

                                                                                                  13
Au cours d’un exercice physique, pour assurer la contraction musculaire, l’énergie chimique est
transformée en énergie mécanique grâce à la dégradation de l’Adénosine Triphosphate (ATP).
Afin d’assurer un stock suffisant en ATP tout au long de l’exercice, l’organisme doit être en
capacité de combler la dépense énergétique en produisant de nouvelles molécules d’ATP
(BACQUAERT, 2014). Pour cela, trois filières énergétiques peuvent être réquisitionnées : la
filière aérobie, la filière anaérobie alactique et enfin la filière anaérobie lactique. Ces filières, bien
que synthétisant toutes les trois de l’énergie sous forme d’ATP, se différencient de par les
molécules qu’elles dégradent pour y parvenir, ainsi que les déchets qu’elles produisent en
parallèle de la synthèse d’ATP. Chacune de ces différentes filières présente des caractéristiques
spécifiques, chacune étant mobilisée lors d’un effort physique particulier. Chaque filière peut être
définie par son délai d’intervention, sa capacité, sa puissance ainsi que son rendement
énergétique. Ces trois filières énergétiques sont complémentaires, cependant certaines filières
seront davantage sollicitées lors de certains types d’effort physique. (BACQUAERT, 2014)

1.3.2.2 L’intensité

        La notion d’intensité correspond au niveau d’effort produit par un individu lors d’une
activité. Cette notion est donc propre à chaque individu, en fonction de son expérience et de sa
forme physique. (OMS, 2021b) Pour un même type d’exercice, différentes intensités peuvent être
mises en place : exercice à faible intensité, intensité modérée ou haute intensité.

           Tableau 1 : Description des différentes intensités d'AP (L’ASSURANCE MALADIE, 2021a)

        Faible intensité                  Intensité modérée                    Haute intensité

 Respiration presque normale            Essoufflement modéré               Essoufflement important

     Conversation possible              Conversation possible               Conversation difficile

       Cœur non accéléré                     Cœur accélère                       Cœur bat vite

L’intensité d’un exercice peut donc être mesurée par le biais de différents outils tels que la
fréquence cardiaque, la dyspnée, la fatigue ou encore l’équivalent métabolique ou « Metabolic
Equivalent Task » (MET). Le MET est « défini comme le rapport de la dépense énergétique liée
à l’activité physique sur le métabolisme de base. » (PNNS, 2021) On considère comme des
activités physiques, les activités supérieures à 2 METs, par opposition aux activités sédentaires
(PNNS, 2021).

                                                                                                       14
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