Les Explosive Detection Dogs de Securitas
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Walter avec ses chiens Des chiens à l’emploi Les Explosive Detection Dogs de Securitas Quelle que soit la forme de protection souhaitée, Securitas est l’entreprise à laquelle vous songez en premier lieu. Elle occupe incontestablement la première place sur le marché, y compris pour ce qui est de la sécurité de notre aviation civile. Suite aux attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis, la saisie d’explosifs dans les aéroports est devenue une priorité absolue pour éviter qu’ils ne parviennent à bord des avions.
Securitas Transport Aviation Security Ce groupe, placé sous la houlette de Herwig De Zutter, directeur opérationnel aéroports, compte en Belgique plus de 1400 travailleurs. La sécurité aéroportuaire couvre la sécurisation de l’aéroport en tant que zone bien délimitée. Securitas est chargée de la fouille des passagers, du contrôle et du screening des bagages à main et des bagages allant en soute, de la surveillance de l’accès aux terrains et aux bâtiments de l’aéroport. Explosifs utilisés pour la formation et la mise en pratique de l’efficacité des chiens. Pour le compte des compagnies aériennes et des sociétés de courrier, Securitas assure aussi la sécurité aéroportuaire, à savoir le gardiennage des avions, le screening de fret, de catering et de courrier. La réalisation de missions de patrouille fait également partie des services proposés. Dans ce cadre, Securitas fait aussi régulièrement appel à des chiens et nous, profanes, les connaissons tous, à l’instar des équipes d’agents avec chien qui surveillent les bâtiments et parkings d’entreprises. Les chiens détecteurs d’explosifs : objectif difficile à atteindre Les méthodes de détection d’explosifs sont diverses : vous pouvez tout placer dans une pièce de décompression, vous pouvez procéder à un contrôle manuel, utiliser des installations à rayons X ou recourir au nez fin d’un chien. La détection d’explosifs est une matière qui relève de la réglementation européenne. C’est le Service public fédéral (SPF) Mobilité et Transports qui est chargé en Belgique de traduire cette réglementation européenne dans une réglementation belge pour le contrôle de la mise en œuvre de cette dernière. DHL a été le premier client de Securitas à avoir imaginé utiliser des chiens pour la détection d’explosifs dans les aéroports ; aux Pays-Bas, cette méthode a été utilisée à Schiphol dès 2005. DHL a reçu via le KMAR un certificat des autorités pour l’utilisation de chiens dans le cadre du screening de fret. En Belgique, la situation était et est – forcément – beaucoup plus compliquée. En tant qu’entreprise de gardiennage privée, Securitas relève de la compétence du SPF Intérieur mais doit, en tant que Security provider dans les aéroports belges, également se conformer aux règles imposées par le SPF Mobilité et Transports. Dans l’attente d’obtenir les certificats, Securitas ne s’est pas reposée sur ses lauriers pour autant : croyant fermement en la réussite du projet, elle a commencé en Belgique en 2006 avec deux équipes. Sans client ni certificat. Elle aura dû attendre juillet 2007 pour que la paperasserie soit en ordre et que le projet puisse être lancé à Zaventem ainsi qu’au Luxembourg pour le screening de fret pour DHL. Quelques mois plus tard, Securitas a débuté, pour le compte de The Brussels Airport Company, le screening de bagages pour Jet Airways, la compagnie indienne qui fait de Zaventem sa plaque tournante pour les vols longue distance entre l’Inde et l’Amérique du Nord. En octobre 2009, c’est à l’aéroport de Charleroi (Brussels South Charleroi Airport) que l’on a commencé à utiliser les chiens détecteurs d’explosifs pour le screening d’engins et de bagage abandonnés.
Pourquoi travailler avec des chiens ? La vitesse d’exécution est importante pour le football certes, mais pas seulement. Lorsqu’il s’agit de screener un fret ou un bagage aussi, il ne faut pas perdre une minute. Avant d’avoir recours aux chiens, les aéroports travaillaient essentiellement avec des appareils à rayons X. Chaque palette, qu’il s’agisse de fret ou de bagage de passager, devait passer dans le tunnel de la machine. Il fallait donc tout transporter vers l’appareil et tout redéplacer. L’avantage d’un chien détecteur d’explosifs est évident : il se déplace vers le fret ou le bagage et travaille nettement plus rapidement. Des tests ont révélé, en outre, que les chiens travaillaient au moins aussi bien que les rayons X. Le chien et la machine assurent à présent un travail complémentaire. En 2009, les douze équipes (24 chiens) ont déjà travaillé 10.000 heures et les prévisions pour 2010 avec treize équipes (26 chiens) affichent même 16.000 heures. Dans les aéroports de Zaventem et de Charleroi, ils effectuent le screening de fret, de bagages, d’avions, de voitures, de camions et de bâtiments. Walter montre l’échantillon. Seulement 40g ! Les gants servent à ne pas contaminer l’échantillon avec l’odeur du maître. Devenir « explosive detection dog » Conformément à un Arrêté royal, seuls les chiens de berger peuvent prétendre à ce titre. En effet, dans cet AR, le chien est considéré comme un chien de gardiennage traditionnel et pas (encore) comme un chien pisteur, alors qu'aux Pays-Bas, les labradors aussi peuvent par exemple devenir chiens détecteurs d'explosifs. La sélection des limiers s’effectue aux Pays-Bas par le maître-chien Wim Dam, qui justifie d’une vaste expertise en la matière, et qui vient aussi du monde militaire. Pourquoi ne pas avoir choisi les excellents formateurs belges ? Notre formateur hollandais est « maître artificier », ce qui signifie qu’il peut acheter, stocker et transporter des explosifs. Notre législation ne le permet pas. Mais entre-temps, des négociations sont en cours chez nous avec le Lieutenant-colonel Miguel Stevens pour engager une collaboration continue avec le Ministère de la Défense. L’objectif est de pouvoir utiliser les infrastructures de formation et aussi de coopérer à un projet de création d’une certification commune de chiens détecteurs d’explosifs. Les premiers jalons de cette collaboration ont été posés suite à la participation de l’équipe Securitas K9 au congrès IWDBA (International Working Dog Breeding Association) qui s’est tenu à Ypres l’an dernier. À conseiller à tout cynophile. Wim Dam sélectionne les chiens qui doivent bien entendu répondre à des exigences sévères : ils doivent être très sociables vis-à-vis des hommes et des animaux, avoir d'excellentes aptitudes de recherche, présenter une haute résistance au stress, avoir une condition physique au top et bien entendu, être identifiés par puce électronique. Avant qu’une équipe n’obtienne un certificat, il faut attester de connaissances théoriques et le chien doit être parfaitement docile, pouvoir détecter une quantité imposée de substances ainsi qu’aller s’asseoir s’il trouve quelque chose (aboyer pourrait s’avérer désastreux). Le maître et le chien doivent s’entendre et se comprendre parfaitement, le maître faisant fonction d’accompagnateur et non de « dirigeant »..
Le système Les chiens sont et restent la propriété de Securitas. Securitas prend d’ailleurs à sa charge leurs frais ainsi que les coûts d’alimentation et de vétérinaire. L’entreprise fournit aussi aux maïtre-chiens un véhicule approprié. Chaque maïtre-chien a deux chiens, qu’il garde chez lui pour s’en occuper. Au moins 24 heures par mois, le maître-chien et ses limiers suivent une formation et chaque mois, ils se rendent aux Pays-Bas pour une formation continue. Tous les six mois, ils font l’objet d’un test approfondi. Tous les trois ans, ils doivent repasser un examen devant un jury indépendant pour conserver le certificat. Un certificat que le maïtre-chien doit toujours avoir sur lui, de manière à pouvoir légitimer, outre sa propre personne, aussi ses chiens auprès des clients et des autorités. Lorsque le chien prennd sa « retraite », le maître-chien peut choisir : soit il les garde, soit il les rend à Securitas, qui leur choisit alors une famille d’accueil adéquate. Un choix difficile qui n’a pas dû se poser jusqu’à présent vu qu’aucun chien n’est encore arrivé en fin de carrière. Superstars Les chiens qui travaillent chez Securitas sont de véritables superstars. Lorsqu’un chien donne l’alerte pour une certaine palette, le deuxième chien, qui se reposait dans la voiture de l’agent de sécurité, est aussitôt amené pour procéder à un double contrôle. Si lui aussi réagit positivement, le client est immédiatement averti. Deux chiens ont ainsi récemment été s’asseoir à côté d’une même palette et le colis suspect a été isolé. Il a été ouvert et il est apparu qu’il ne contenait qu’un récipient vide. Mais, l’analyse a montré qu’il s’agissait d’un souvenir qui avait autrefois été utilisé dans une exploitation minière. Or, on y utilisait - et oui - des explosifs. Ce qui prouve une fois de plus qu'une truffe est un million de fois plus sensible que notre nez. Tous les résultats de leurs tests quotidiens sont tenus à jour dans une base de données et ils peuvent être contrôlés à tout moment par les clients et instances compétentes. Les tests permanents qui sont effectués trois fois par semaine sont à la fois « aveugles », c’est-à-dire que le chien ne sait pas où sont cachées les diverses substances, et « aveugles/aveugles », lorsque même le maïtre-chien ne sait pas s’il y a quelque chose de caché. Tous ces tests sont organisés et réalisés par des experts internes, et ce, afin de continuer à garantir la qualité. Des tests sont aussi à présent effectués avec les fameuses camionnettes jaunes de DHL. Ce projet s’annonce également prometteur en ce sens que les colis et boîtes pourront être contrôlés dès leur arrivée à l’aéroport, ce qui fera une nouvelle fois gagner du temps.
Toujours deux chiens Le maïtre-chien a toujours deux chiens, pas uniquement pour l’éventuel double contrôle mais aussi parce que la pression de travail et le stress y afférents l'exigent. Lorsque le contrôle portait uniquement sur le fret de DHL, c’était vraiment éprouvant pour les chiens. Travailler dans un tel hangar où tout le monde porte des oreillettes n’a vraiment rien d’agréable pour un chien et ne favorise certainement pas sa concentration. Le maïtre-chien est parfaitement en mesure de comprendre son chien et sait quand son attention commence à décliner. Il est alors temps de le laisser se reposer et de réveiller son collègue. Comme le screening porte aujourd’hui aussi sur les bagages et les véhicules, les équipes changent régulièrement d’endroit et de discipline. Cela permet de garder tout le monde alerte et frais, car contrôler les valises de passagers est pour eux encore davantage un jeu que le travail de dépistage dans des conteneurs. Le chien s’inscrit parfaitement dans la philosophie en matière de sécurité Chez Securitas, la sécurité est optimale. On comprend donc qu'ils accordent à nos amis à 4 pattes une place de plus en plus importante. Les contrôles mécaniques sont entre-temps devenus extrêmement performants et pourtant, il est ironique de constater qu’au final, un agent de sécurité et deux chiens semblent faire le même travail avec plus de précision et surtout, plus de rapidité ! Une rapidité qui profite tant aux passagers qu’aux transporteurs de fret commerciaux. Car la sécurité est au moins aussi bien garantie, voire mieux qu’en l’absence des « explosive detection dogs ». Traduction d’un article écrit pour la revue Woef – Texte et photos : Kurt Pas
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