LES FINANCES LOCALES NOTE DE CONJONCTURE TENDANCES 2019 PAR NIVEAU DE COLLECTIVITÉS LOCALES - La Banque Postale

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LES FINANCES LOCALES NOTE DE CONJONCTURE TENDANCES 2019 PAR NIVEAU DE COLLECTIVITÉS LOCALES - La Banque Postale
SEPTEMBRE 2019

LES FINANCES
LOCALES
NOTE DE CONJONCTURE
TENDANCES 2019
PAR NIVEAU DE COLLECTIVITÉS LOCALES

                                COLLECTIVITÉS
                                LOCALES
LES FINANCES LOCALES NOTE DE CONJONCTURE TENDANCES 2019 PAR NIVEAU DE COLLECTIVITÉS LOCALES - La Banque Postale
SOMMAIRE                 LES FINANCES LOCALES
                         EN QUELQUES LIGNES
ENVIRONNEMENT
MACROÉCONOMIQUE
P3

FINANCES PUBLIQUES       QUEL TEMPS POUR LES FINANCES LOCALES :
P4                       ANTICYCLONE OU ŒIL DU CYCLONE ?

                         BEAU TEMPS GÉNÉRAL SUR LA FRANCE…
                         L’année 2019 devrait confirmer et amplifier l’embellie financière des collectivités
                         locales constatée en 2018. Record historique de l’autofinancement, grâce à une
                         maîtrise confirmée des dépenses de fonctionnement et une augmentation des
FINANCES LOCALES
EN 2019 - P 5-8          recettes proche de la croissance économique en valeur ; accélération de la reprise
                         des dépenses d'investissement à l’approche de la fin du mandat municipal, facilitée
2020 : LES POINTS        par une augmentation des ressources externes, la dette locale étant quasiment
D'ATTENTION - P 9-11     stabilisée en valeur, et diminuant en pourcentage du PIB ; et niveau jamais atteint
                         pour le compte au Trésor, pour des raisons tenant sans doute partiellement aux
                         incertitudes de l’avenir proche.

                         … EN DÉPIT DE QUELQUES SITUATIONS LOCALISÉES…
                         Bien évidemment, le panorama d’ensemble exposé ci-dessus et développé dans les
                         pages qui suivent ne saurait faire oublier les difficultés particulières que rencontrent
RÉGIONS - P 12-13        une partie des collectivités en raison d’un poids élevé des dépenses sociales, d’une
                         croissance démographique rapide, d’une économie locale en déshérence ou d’une
DÉPARTEMENTS - P 14-16   perte d’attractivité de leur territoire. Et ce quels que soient leurs efforts de gestion
                         pour retrouver des marges de manœuvre dans un contexte contraint, ou bien les
BLOC COMMUNAL - P 17
                         montants consacrés à la péréquation, en croissance continue. C’est ce que montre
                         l’hétérogénéité des indicateurs financiers principaux dans toutes les études de
COMMUNES - P 18-19
                         La Banque Postale, qu’il s’agisse par exemple des territoires urbains ou des
                         communes rurales pour ne citer qu’eux.
GROUPEMENTS - P 20-22

                         … ET À L’APPROCHE DE NOUVELLES ET FORTES PERTURBATIONS.
ÉVOLUTION DES            Mais l’année 2020 devrait ouvrir au contraire une nouvelle phase d’incertitudes fortes
FINANCES LOCALES         en matière de finances locales. La suppression annoncée de la taxe d’habitation,
DEPUIS 5 ANS - P 23
                         débouchera pour les établissements publics de coopération intercommunale et
                         les départements sur une capacité fiscale plus limitée et entraînera inévitablement
                         la refonte des systèmes de redistribution financière (DGF et autres outils de
                         péréquation) devant reposer sur des indicateurs rénovés et pertinents. La nouvelle
                         génération de contrats résultant de la loi de programmation des finances publiques
                         pourrait intégrer des contraintes nouvelles permettant de respecter la trajectoire fixée
                         aux collectivités locales par l’État en matière de déficit public. La réduction imposée
                         des dépenses locales de fonctionnement en volume impliquera l’édiction de priorités
                         claires en matière de politiques publiques dans un contexte où les coûts liés à la
                         transition énergétique et au vieillissement de la population, mais aussi la demande
                         de services publics, seront des éléments de complication. Autant d’enjeux qu’auront
                         à identifier et à traiter les futures équipes municipales et intercommunales, et qui
                         concernent aussi les conseils régionaux et départementaux. Les finances locales,
                         dans un monde en mutation, risquent donc d’être bien différentes au terme du
                         prochain mandat municipal de ce qu’elles sont aujourd’hui, dans une situation
                         où le calme constaté semble plutôt annonciateur de tempête.
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ENVIRONNEMENT
MACROÉCONOMIQUE
              Dans un environnement international très perturbé, l’économie française a plutôt bien résisté
              ces derniers mois. Cela tient en partie aux mesures de soutien au pouvoir d’achat adoptées
              par le Gouvernement et par le Parlement fin 2018-début 2019. Le cumul transitoire du CICE avec
              les baisses de cotisations sociales employeurs ont également soutenu l’investissement et l’emploi.
              En supposant une accélération de la croissance de la consommation au second semestre,
              le taux d’épargne des ménages ayant nettement augmenté sur la première partie de l’année,
              le PIB progresserait de 1,3 % cette année. Sous l’hypothèse d’une atténuation des tensions
              internationales, la croissance française se maintiendrait en 2020 au-dessus de 1 %. L’adoption
              de politiques monétaires plus accommodantes par les grandes banques centrales pour atténuer
              le ralentissement de l’économie mondiale pèserait sur les taux d’intérêt.

ÉVOLUTION DU PIB EN FRANCE                                                                PRINCIPAUX INDICATEURS ÉCONOMIQUES
© La Banque Postale Collectivités Locales                                                 (moyennes annuelles)

 %      4                                                                                 %                          2018         2019p 2020p
        2
                                                                                              Taux de
                                                                                              croissance               1,7           1,3           1,3
        0
                                                                                              du PIB

       -2                                                                                     Taux d’inflation         1,9           1,1           1,4    3

       -4                                                                                     Taux de chômage          8,8           8,2           7,8

       -6

       -8
            2009   10    11    12     13    14    15       16   17     18   2019p 2020p

            Taux de variation trimestriel au taux annuel             Glissement annuel
            Prévisions                                               Prévisions               p : prévisions
       Source : Insee, prévisions La Banque Postale.                                          Source : Insee, prévisions La Banque Postale.

ÉVOLUTION DES TAUX D'INTÉRÊT EN FRANCE                                                    TAUX D’INTÉRÊT
© La Banque Postale Collectivités Locales

 %      5
                                                                                          %                          2018         2019p 2020p
        4
                                                                                              Euribor 3 mois
        3                                                                                            Moyenne
                                                                                                                     - 0,32        - 0,35        - 0,39
                                                                                                      annuelle
        2
                                                                                                   Fin d’année       - 0,31        - 0,39        - 0,38
        1
                                                                                              OAT 10 ans
        0
                                                                                                     Moyenne
                                                                                                                      0,78          0,20          0,29
       -1                                                                                             annuelle
         2009      10    11    12    13     14    15       16   17     18    19   2020
                                                                                                   Fin d’année        0,70         - 0,19        - 0,03
              Euribor 3 mois           Taux OAT 10 ans
              Prévisions               Prévisions
                                                                                              p : prévisions
       Source : Global Insight, prévisions La Banque Postale.                                 Source : Global Insight, prévisions La Banque Postale.
FINANCES PUBLIQUES

    LE DÉFICIT DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
    © La Banque Postale Collectivités Locales
            +3

     %
            +2                                                                                                                                                              dmin.
                                                                                                                                                                           A
                                                                                                                                                                 1,2%      publiques
            +1
     DU                                                                                                                                                          0,6%      locales
     PIB     0
                                                                                                                                                                            dmin. de
                                                                                                                                                                           A
            -1                                                                                                                                                  - 1,3%
                                                                                                                                                                           sécurité
            -2                                                                                                      Critère de                                             sociale
                                                                                                                    Maastricht
            -3                                                                                                                                                              dmin.
                                                                                                                                                                           A
                                                                                                                                                                - 3,1%
                                                                                                                                                                           publiques
            -4                                                                                                                                                             totales
            -5
                                                                                                                                                                            dmin.
                                                                                                                                                                           A
            -6                                                                                                                                                             publiques
                                                                                                                                                                           centrales
            -7
            -8
                 1982    1984     1986   1988   1990   1992   1994   1996    1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010            2012   2014   2016    2018 2020 2022

            Sources : Insee (Comptes nationaux Base 2014, provisoire 2018) puis Rapport préparatoire au débat d'orientation des finances publiques
            (juin 2019).

    LA DETTE DES ADMINISTRATIONS PUBLIQUES
    © La Banque Postale Collectivités Locales
           100

     %
                                                                                                                                                         97,0%
           90                                                                                                                                                               dmin.
                                                                                                                                                                           A
                                                                                                                                                                           publiques
     DU    80                                                                                                                                                              totales
     PIB    70
4                                                                                                                                                   Critère de             A
                                                                                                                                                                            dmin.
                                                                                                                                                    Maastricht             de sécurité
           60
                                                                                                                                                                           sociale
           50
                                                                                                                                                                           A
                                                                                                                                                                            dmin.
           40                                                                                                                                                              publiques
                                                                                                                                                                           centrales
            30
                                                                                                                                                                           A
                                                                                                                                                                            dmin.
           20                                                                                                                                                              publiques
            10                                                                                                                                                             locales

             0
                 1982    1984     1986   1988   1990   1992   1994   1996    1998 2000 2002 2004 2006 2008 2010            2012   2014   2016    2018 2020 2022

            Sources : Insee (Comptes nationaux Base 2014, provisoire 2018) puis Rapport préparatoire au débat d'orientation des finances publiques
            (juin 2019) .

    DÉCOMPOSITION DU TAUX DE PRÉLÈVEMENTS OBLIGATOIRES PAR NIVEAU D'ADMINISTRATION
    © La Banque Postale Collectivités Locales
           50
     %
                                                                               Institutions et organes de l'Union Européenne                                             0,4%
           45               1%
     DU    40
     PIB
           35
                            43%                                                                                                                                          53,7%
           30                                                                        Administrations de sécurité sociale

           25
           20
            15             45,8%                                                     Administrations publiques centrales                                                 31,6%
            10
             5                                                                                                                                                           14,3%
                           10,4%                                                     Administrations publiques locales
             0
                           1986       1986      1988   1990   1992    1994    1996   1998   2000   2002   2004   2006      2008   2010    2012    2014   2016     2018    2018
                        En % du total
           Sources : Insee (Comptes nationaux Base 2014, provisoire 2018)
           Retrouvez ce graphique ainsi que d'autres séries longues dans "Regards sur la fiscalité locale", La Banque Postale Collectivités
           Locales, juin 2019.
FINANCES LOCALES EN 2019
            En 2019, l’épargne brute des collectivités locales enregistrerait une hausse pour la cinquième
            année consécutive (39,4 milliards d’euros, + 8,5 %). Avec des dotations quasiment stables
            et des recettes fiscales en progression en raison du dynamisme des droits de mutation
            et de la CVAE, mais également des bases des taxes ménages, les recettes de fonctionnement
            (227,3 milliards d’euros) augmenteraient plus rapidement (+ 2,1 %) que les dépenses de
            fonctionnement (187,9 milliards d’euros, + 0,9 %, soit une évolution inférieure à l’objectif national
            fixé par la loi). Les dépenses d’investissement augmenteraient nettement (+ 9,2 %), financées
            notamment par l’épargne et une hausse de l’emprunt (+ 9,5 %). L’encours de dette s’élèverait
            à 175,6 milliards d’euros fin 2019, en légère progression.

SECTION                       18/17    2018e    19/18     2019p       FINANCEMENT                          18/17   2018e    19/18     2019p
DE FONCTIONNEMENT               %      Mds €      %       Mds €       DE L’INVESTISSEMENT                    %     Mds €      %       Mds €
RECETTES                                                              DÉPENSES
DE FONCTIONNEMENT (1)
                              + 1,5    222,5     + 2,1    227,3       D'INVESTISSEMENT (4)
                                                                                                           + 4,7    53,3    + 9,2         58,2
Recettes fiscales             + 5,2    147,3     + 3,1     151,9      financées par :
Dotations et compensations                                            • Autofinancement (5)=(3)-(9)      + 4,8     34,1   + 9,1         37,2
fiscales
                              - 10,5    34,4     + 0,2     34,5
                                                                      • Recettes d'investissement (6)   + 8,3     19,3   + 3,9         20,1
Participations                 - 4,7     9,7     + 1,4      9,8
                                                                      • Flux net de dette (7) =              -    - 0,1       -          0,9
Produit des services          + 6,0     17,1     + 1,0     17,2
                                                                        - Emprunts nouveaux*              - 0,4    16,0    + 9,5         17,6
Autres                         - 3,1    14,1      - 1,7    13,8
DÉPENSES                                                                -R
                                                                          emboursements* (8)              + 3,8     16,2   + 2,9         16,6
DE FONCTIONNEMENT (2)
                              + 0,5    186,2    + 0,9     187,9       VARIATION DU FONDS
                                                                      DE ROULEMENT (9)
                                                                                                               -     2,2        -          2,2
Dépenses de personnel         + 0,6     65,8     + 0,7     66,2
Charges à caractère général    + 2,5    39,7     + 2,0     40,5       ENCOURS DE DETTE au 31/12            + 0,5   174,6    + 0,5     175,6
Dépenses d'intervention        + 0,7     73,1    + 1,0     73,9
                                                                      Budgets principaux et budgets annexes consolidés des flux croisés
Autres                        - 14,4      3,5    - 3,4      3,4       * hors opérations financières
Intérêts de la dette           - 5,0      4,1    - 4,8      3,9       e : estimations       p : prévisions                                       5
ÉPARGNE BRUTE (3)=(1)-(2)     + 6,7     36,3     + 8,5     39,4       (9) = (3)+(6)+(7)-(4)
ÉPARGNE NETTE
(3bis)=(3)-(8)
                              + 9,1     20,2    + 13,0     22,8

n DES DÉPENSES DE FONCTIONNEMENT ENCORE MAÎTRISÉES

En 2019, les dépenses de fonctionnement des collectivités           Plusieurs facteurs tireraient à la hausse ce poste ; après avoir
locales (187,9 milliards d’euros) progresseraient sur un            été suspendues pendant un an, les mesures du protocole
rythme, certes plus élevé que l’an dernier (+ 0,9 %, contre         Parcours Professionnels, Carrières et Rémunérations (PPCR)
+ 0,5 % en 2018), mais qui resterait relativement modéré.           ont de nouveau repris en 2019, représentant, pour cette
Les collectivités, prises dans leur ensemble, devraient             seule année, un coût de près de 200 millions d’euros pour
par conséquent parvenir à respecter l’objectif national             la fonction publique territoriale. Par ailleurs, la garantie
de progression des dépenses de fonctionnement fixé                  individuelle de pouvoir d’achat (GIPA), reconduite en 2018,
à + 1,2 % par an en valeur, pour la deuxième                                        le serait de nouveau au titre de 2019 selon un
année consécutive. Cet objectif national, qui             CROISSANCE DE             décret à paraître.
vaut pour les budgets principaux et annexes
des communes, groupements à fiscalité propre,
départements et régions, se traduit pour un
                                                          0,9 %
                                                          DES DÉPENSES DE
                                                                                    À l’inverse, le gel du point d’indice de la fonction
                                                                                    publique, qui avait été confirmé lors du rendez-
                                                                                    vous salarial de juin 2018, constitue un élément
certain nombre de collectivités par une procé-            FONCTIONNEMENT            de modération de la croissance ; de même que
dure spécifique de maîtrise de l’évolution des                                      la montée en charge des contrats « parcours
dépenses de fonctionnement de leurs budgets                                         emplois compétences » (PEC) qui semble
principaux (cf. pages 9 et 10).                                                     s’opérer de manière assez lente, notamment en
Cette légère accélération s’expliquerait par                                        raison de l’augmentation du reste à charge et
l’évolution des frais de personnel et par celle des dépenses        des contraintes plus importantes en termes d’encadrement.
d’intervention qui connaîtraient toutes deux un rythme              À titre d’illustration, les dépenses locales en matière d’emplois
légèrement supérieur à celui enregistré en 2018.                    d’insertion ont chuté de plus de 45 % entre 2017 et 2018,
                                                                    première année où les PEC ont remplacé les contrats aidés
La croissance des dépenses de personnel des collectivités           (CUI-CAE contrats uniques d’insertion et contrats d’accom-
locales (66,2 milliards d’euros) resterait relativement mesurée,    pagnement vers l’emploi). Les effectifs des collectivités,
avec une évolution à peine supérieure à celle de 2018               sous cet effet notamment, enregistreraient un léger recul.
(+ 0,7 %, contre + 0,6 %).
Les dépenses d’intervention (73,9 milliards d’euros) évolue-         2018 (+ 1,1 %, après + 1,9 %) et le recul des effectifs, tendraient
    raient également un peu plus rapidement en 2019 (+ 1,0 %,            à limiter la hausse du poste des charges à caractère général
    après + 0,7 %). Elles sont composées pour un peu moins               (40,5 milliards d’euros) à 2,0 %, après + 2,5 % en 2018.
    de la moitié par les allocations individuelles de solidarité
    versées par les départements, lesquelles augmenteraient              Les autres dépenses de fonctionnement (3,4 milliards d’euros),
    notamment sous l’effet de la montée en charge des                    composées notamment des charges exceptionnelles,
    dépenses au titre de la loi Adaptation de la société au              seraient en baisse de 3,4 %.
    vieillissement (loi ASV) et de la revalorisation du revenu de
    solidarité active (RSA) intervenue en avril 2019. À noter que        Enfin, en raison de taux d’intérêt atteignant des niveaux
    pour la Guyane et Mayotte, le RSA fait l'objet d'une recentra-       historiquement bas et d’un encours de dette n’évoluant
    lisation (en dépenses comme en recettes). Les subventions            que faiblement, les intérêts de la dette enregistreraient un
    versées (14,1 milliards d’euros), principalement aux associa-        nouveau recul, - 4,8 %, soit un rythme comparable à celui
    tions, seraient quant à elles stables.                               enregistré chaque année en moyenne depuis cinq ans.
    Malgré la hausse des investissements directs ces deux der-           Le taux apparent de la dette (intérêts rapportés à l’encours
    nières années, l’inflation anticipée pour 2019 plus faible qu’en     au 1er janvier) serait ainsi ramené à 2,2 % en 2019.

    n DES RECETTES DE FONCTIONNEMENT QUI RESTENT DYNAMIQUES

    Les recettes de fonctionnement des collectivités locales             Le nombre de transactions immobilières reste en effet très
    enregistreraient une croissance de 2,1 % en 2019 pour                élevé et enregistre un nouveau record (994 000 réalisées
    atteindre 227,3 milliards d’euros. Cette évolution plus rapide       sur douze mois à fin mai 2019). La note de conjoncture
    que celle de l’an passé (+ 1,5 %) s’expliquerait notamment par       immobilière des notaires estime que le million de transac-
    des recettes de fiscalité directe plus dynamiques et par une         tions pourrait être atteint d’ici la fin de l’année 2019.
    stabilisation des dotations et compensations contrairement           Ce dynamisme, malgré des prix de transactions encore
    à la baisse observée sur ce poste en 2018 (rappelons cepen-          orientés à la hausse, peut s’expliquer par la politique
    dant que, hors effet de la suppression de la DGF des régions         monétaire accommodante de la Banque centrale
    remplacée par une fraction de TVA, ce poste était également          européenne qui a pour conséquence des taux de crédits
    stable en 2018).                                                     immobiliers historiquement bas.
                                                                         La taxe intérieure de consommation sur les produits
    Les recettes fiscales (151,9 milliards d’euros) s’inscriraient en    énergétiques (TICPE) et la taxe spéciale sur les conventions
    progression de 3,1 %. Leur augmentation serait portée par            d’assurance (TSCA), qui représentent les deux autres princi-
6
    les contributions directes et notamment par la revalorisa-           pales recettes de fiscalité indirecte, seraient moins favora-
    tion forfaitaire des bases des taxes ménages (+ 2,2 %, après         blement orientées, respectivement - 0,4 % et + 1,1 %.
    + 1,2 % en 2018, reflétant l’évolution de l’indice des prix à la     La taxe sur la valeur ajoutée (TVA), dont une fraction a été
    consommation harmonisé de novembre à novembre). Le                   transférée aux régions en 2018 en remplacement de leur
    recours au levier fiscal serait quasiment inexistant, certaines      DGF, évoluerait de 3,0 %.
    collectivités ayant même orienté leurs taux à la baisse (4
    départements ont baissé leur taux de foncier bâti). Au global,       Les dotations en provenance de l’État seraient quasiment
    le produit de la taxe d’habitation (23,3 milliards d’euros y         stables en 2019, ce qui n’était plus le cas depuis 2014, année
    compris le dégrèvement au titre de sa suppression progres-           de mise en place de la contribution au redressement des
    sive) augmenterait de 3,0 % et celui des taxes foncières sur         finances publiques (CRFP). La principale dotation, la dota-
    les propriétés bâties et non bâties de 2,5 % pour atteindre          tion globale de fonctionnement (DGF), a ainsi perdu plus du
    35,4 milliards d’euros.                                              tiers de son volume, environ 11 milliards d’euros au titre de
    Les impositions économiques seraient également favorable-            la CRFP entre 2014 et 2017, puis près de 4 milliards supplé-
    ment orientées. Ainsi, la cotisation sur la valeur ajoutée des       mentaires lorsque la DGF des régions a été remplacée par
    entreprises (CVAE, 18,9 milliards d'euros) enregistrerait une        une fraction de TVA en 2018.
    augmentation particulièrement élevée, + 6,8 %, après + 0,8 %
    en 2018. L’autre composante de la contribution économique            Les compensations d’exonérations de fiscalité locale enre-
    territoriale, la cotisation foncière des entreprises (CFE, 8,0       gistreraient une légère augmentation, car si certaines d’entre
    milliards d’euros), et les impositions forfaitaires sur les entre-   elles conservent leur rôle de variables d’ajustement permet-
    prises de réseaux (IFER, 1,6 milliard d’euros) enregistreraient      tant à l’État de respecter sa trajectoire d’ensemble sur les
    des évolutions sensiblement plus mesurées (+ 0,7 %), tandis          concours financiers qu’il verse (telle que la dotation de com-
    que la taxe sur les surfaces commerciales (TaSCom, 0,8 milliard      pensation de la réforme de la taxe professionnelle - DCRTP),
    d’euros), reculerait (- 1,6 %, après - 17,8 %, contrecoup            d’autres progresseraient, notamment celles relatives à la taxe
    du versement exceptionnel de l’acompte versé en 2017).               d’habitation pour certains contribuables.
                                                                         Au total, les dotations et compensations s’élèveraient à 34,5
    Parmi les autres recettes fiscales, les droits de mutation           milliards d’euros en 2019, soit un niveau très proche de celui
    à titre onéreux (DMTO) seraient en augmentation pour la              de 2018 (+ 0,2 %).
    sixième année consécutive. Leur variation pourrait être de
    l’ordre de + 8 %, soit un rythme plus rapide qu’en 2018, mais        Alors que les participations à destination du bloc communal
    relativement proche de la tendance observée depuis 2014              diminueraient sensiblement, celles des régions et des dé-
    (+ 9,3 % par an en moyenne), leur permettant d’atteindre plus        partements croîtraient en 2019 sous l’effet des subventions
    de 16 milliards d’euros.                                             versées par l’État pour les trains d’équilibre du territoire (TET,
ou Intercités) pour les premiers et de deux nouveaux fonds                       et de l’insertion des bénéficiaires du RSA. Au global, les
pour les seconds. Les départements bénéficient en effet en                       participations, 9,8 milliards d’euros, augmenteraient de 1,4 %.
2019 d’un fonds de stabilisation des charges induites par
le financement des dépenses d’allocations individuelles de                       Le produit des services (17,2 milliards d’euros) serait en
solidarité de 115 millions d’euros. Le deuxième fonds, dit « de                  légère croissance, + 1,0 %, après une forte hausse en 2018
contractualisation », d’un montant de 135 millions d’euros est                   impulsée par la mise en place du forfait post-stationnement
attribué aux départements signataires de conventions avec                        (FPS) (cf. encadré page 19). Les autres recettes de fonction-
l’État notamment pour permettre un meilleur accompagne-                          nement (13,8 milliards d’euros) reculeraient de 1,7 % sous
ment des jeunes sortant de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE)                      l’effet d’un repli des recettes exceptionnelles.

LES COMPOSANTES DE L'ÉVOLUTION DE L'ÉPARGNE BRUTE DES COLLECTIVITÉS LOCALES
© La Banque Postale Collectivités Locales

                         Dépenses de fonctionnement        Recettes de fonctionnement        Épargne brute           Épargne nette

   %         10                                                                                                                                50
                                                                                                                                                    Mds €
                                                                                                                                                    COURANTS
ÉVOLUTION

              9                                                                                                                                45

              8                                                                                                                                40

              7                                                                                                                                35

              6                                                                                                                                30
                                                                                                             écart = remboursements
                                                                                                             d'emprunts
              5                                                                                                                                25

              4                                                                                                                                20

              3                                                                                                                                15

              2                                                                                                                                10
                                                                                                                                                               7
              1                                                                                                                                 5

             0                                                                                                                                 0
                  1999     00   01    02   03   04    05   06   07    08    09   10     11   12   13   14      15    16     17    18   2019p

n L’INVESTISSEMENT LOCAL SOUTENU PAR LA CROISSANCE DE L’ÉPARGNE

Compte tenu de l’évolution plus rapide des recettes de                           toutefois le bloc communal, en raison du volume concerné
fonctionnement comparée à celle des dépenses, l’épargne                          (il en représente plus des deux tiers), qui serait à l’origine de
brute des collectivités locales progresserait à hauteur de                       la progression marquée en 2019 : + 10,4 % pour l’investisse-
8,5 % en 2019. En hausse, pour la cinquième année                                ment du bloc communal avec une forte hausse à la fois pour
consécutive, elle atteindrait 39,4 milliards d’euros.                            les communes et pour les groupements à fiscalité propre
Une fois les remboursements de la dette retranchés,                              (respectivement + 11,0 % et + 8,9 %). Les départements
l’épargne nette, d’un montant de 22,8 milliards d’euros                          confirmeraient la reprise amorcée en 2018 après plusieurs
permettrait de couvrir 39 % des dépenses d’investissement.                       années de recul : leurs dépenses d’investissement augmen-
Ces dernières sont attendues en hausse à ce moment du                            teraient de 6,4 % après + 2,1 % en 2018 ; les régions verraient
cycle électoral municipal (un volume important est tradition-                    elles aussi les leurs progresser de nouveau : + 7,6 % contre
nellement observé la dernière année pleine du mandat).                           + 3,0 % l’an passé.
Leur évolution ne dérogerait pas à cette tendance puisque,
hors remboursements de la dette, les dépenses d’inves-                           Ces dépenses seraient financées par les ressources d'inves-
tissement progresseraient de 9,2 % en 2019, soit une                             tissement des collectivités locales, lesquelles s’élèveraient
augmentation sensiblement plus marquée que l’année                               à 20,1 milliards d’euros en 2019, soit une hausse de 3,9 %.
passée (+ 4,7 %). Elles avoisineraient 58,2 milliards d’euros,                   La principale recette d’investissement, le fonds de compen-
soit un niveau supérieur à celui enregistré en 2013 avant les                    sation de la taxe sur la valeur ajoutée (FCTVA) augmente-
années de fort repli, et un supplément de près de 11 milliards                   rait de plus de 7,0 %, en lien avec la hausse des dépenses
d’euros par rapport au montant bas du mandat municipal                           d’équipement des collectivités locales enregistrée depuis
en cours, c’est-à-dire en 2016. Les dépenses d’équipement                        2017, et atteindrait un peu moins de 6 milliards d’euros.
comme les subventions d’investissement progresseraient                           Au sein des autres dotations, les dotations d’équipement
à un rythme élevé.                                                               du bloc communal, la dotation de soutien à l’investissement
Tous les niveaux de collectivités locales connaîtraient une                      local (DSIL) et la dotation d’équipement des territoires ruraux
hausse de leurs dépenses d’investissement, mais c’est                            (DETR), pourraient atteindre ensemble 1,2 milliard d’euros,
FINANCEMENT DES INVESTISSEMENTS                                                  les gestionnaires (ces fonds induisent également
    LOCAUX © La Banque Postale Collectivités Locales                                 une hausse en dépenses et subventions versées).
                    n Épargne nette n Subventions et participations
    Mds €      70                                                                    Alors que leur volume avait été quasiment stabilisé l’an
                    n Emprunts         D
                                         épenses d'investissement
                                                                                     passé, les emprunts nouveaux (hors gestion active de la
    COURANTS
               60                          hors dette
                                                                                     dette) suivraient la tendance de l’investissement et pro-
               50
                                                                                     gresseraient de 9,5 % en 2019 pour s’élever à 17,6 milliards
               40                                                                    d’euros. Les remboursements, eux, augmenteraient de façon
               30
                                                                                     plus modérée (+ 2,9 %), portant le flux net de dette à un peu
                                                                                     plus de 900 millions d’euros, tandis qu’il était légèrement
               20                                                                    négatif l’an dernier (à hauteur de 100 millions d’euros).
               10
                                                                                     L’encours de dette afficherait une légère progression,
               0
                    2014     2015     2016       2017        2018     2019p          sur le même rythme qu’en 2018 (+ 0,5 %) et s’élèverait à
                                                                                     175,6 milliards d’euros fin 2019, représentant 7,4 % de la dette
    soit un montant un peu supérieur à celui de 2018. Les dota-                      publique et 7,3 % du PIB, ratio en baisse depuis 2017.
    tions d’équipement dédiées aux compétences scolaires des
    départements et régions (DDEC pour les collèges et DRES                          La variation du fonds de roulement serait en excédent
    pour les lycées) resteraient stables, proches d’un milliard                      pour la cinquième année consécutive ; en conséquence,
    d’euros.                                                                         la trésorerie des collectivités locales augmenterait de nou-
    Les subventions reçues augmenteraient, notamment en lien                         veau, même si s’agissant des communes, qui en détiennent
    avec les fonds européens perçus par les régions qui en sont                      plus de la moitié, un ralentissement semble se dessiner.

    ENCOURS DE DETTE DES COLLECTIVITÉS LOCALES
    © La Banque Postale Collectivités Locales

                    180                                                                                                                       9%
    Mds €           160                                                                                                                       8%     %
    COURANTS                                                                                                                                        DU PIB
      (AU 31        140                                                                                                                       7%
    DÉCEMBRE)

8                   120                                                                                                                       6%

                    100                                                                                                                       5%

                     80                                                                                                                       4%

                     60                                                                                                                       3%

                     40                                                                                                                       2%

                     20                                                                                                                       1%

                      0                                                                                                                       0
                           1999 00    01   02   03      04   05 06     07   08 09    10    11    12   13     14   15   16   17    18 2019p

    TRÉSORERIE DU SECTEUR PUBLIC LOCAL
    © La Banque Postale Collectivités Locales

                     64        n Autres établissements publics locaux        n Régions
                     60
    Mds €            56
                               n Syndicats
                               n Groupements à fiscalité propre
                                                                              n Départements
                                                                              n Communes
     COURANTS        52
                     48
                     44
                     40     Solde total au
                     36      31 décembre
                     32
                     28
                     24
                     20
                     16       Solde
                      12    mensuel
                       8     moyen
                       4
                       0
                                       2009          2010           2011      2012        2013        2014         2015          2016        2017   2018
                    Source : DGFiP, Situation mensuelle de l'État (dépôts au Trésor) et estimations La Banque Postale pour groupements et autres
                    établissements publics locaux.
2020 : LES POINTS D'ATTENTION
           Vers plus de libertés locales et moins d’autonomie financière ?
           L’année 2020 correspondra à l’ouverture d’un nouveau mandat communal et intercommunal
           qui devrait être marqué par un certain nombre de lois nouvellement adoptées ou en cours de
           discussion, portant sur l’organisation et les compétences et qui laisserait entrevoir un nouvel acte
           de décentralisation. 2020 correspond également à la dernière année d’application de la première
           mouture des contrats entre l’État et les collectivités sur l’évolution de leurs dépenses de fonction-
           nement, en attendant une nouvelle génération. Par ailleurs, les modalités de la suppression de la
           taxe d’habitation sur les résidences principales devraient alors être connues.

n NOUVEL ENVIRONNEMENT

Nouvelle organisation : échéances électorales                         au plus près du terrain. S’agissant plus précisément des
et nouvel élan pour les communes nouvelles                            compétences, il étend les possibilités de report du transfert
et la fonction publique.                                              de la compétence eau et assainissement aux communautés
                                                                      de communes initialement prévu au 1er janvier 2020
En mars 2020 auront lieu les élections des conseillers                par la loi Notre. La loi du 3 août 2018 avait déjà apporté
communaux et communautaires. Un très fort taux de                     une première possibilité de report à 2026 pour les
renouvellement des équipes signifierait un décalage                   communautés de communes.
important dans le démarrage des nouveaux programmes,                  Par ailleurs, le projet de loi d’orientation sur les mobilités
notamment d’investissement dans les grandes collectivités             (LOM) visant notamment à désenclaver les territoires ruraux
amplifiant la diminution traditionnellement observée la               pourrait être adopté en fin d’année 2019. La question du
première année de mandat. Cependant, le niveau élevé                  financement de la compétence mobilité dans les commu-
d’autofinancement atteint en 2019, le contexte de taux                nautés de communes, qui ont dorénavant la possibilité de
d’intérêt qui resteraient bas et les besoins d’investissement         devenir autorités organisatrices de la mobilité (AOM), reste
des territoires pour remplir leurs missions de services               en débat.                                                        9
publics, pourraient atténuer ce repli.
                                                                      Enfin, les collectivités locales pourraient bénéficier d’un
La loi du 1er août 2019 visant à adapter l’organisation des           pouvoir réglementaire et demander à exercer d’autres
communes nouvelles à la diversité des territoires, lève               compétences à travers l’instauration du droit à la
certains des freins actuels à leur création et à leur dévelop-        différenciation porté dans son principe par le projet de loi
pement. Ainsi, à l’issue du scrutin de mars 2020, le nombre           constitutionnelle pour un renouveau démocratique, et qui
de conseillers municipaux d’une commune nouvelle ne                   pourrait être entériné dans le projet de loi du gouvernement
pourra être inférieur au tiers de l’effectif initial. Par ailleurs,   non encore déposé et intitulé pour le moment « décentra-
la « commune-communauté » voit le jour, regroupant toutes             lisation, différenciation et déconcentration ». Ce principe
les communes membres d’un ou plusieurs EPCI à fiscalité               existe également en filigrane dans la loi « Engagement et
propre sans que cette commune nouvelle soit obligée                   proximité » via la simplification des modalités de modifi-
d’adhérer à un nouvel EPCI à fiscalité propre.                        cation des périmètres intercommunaux ou la plus grande
                                                                      souplesse introduite pour la répartition de certaines
Les collectivités devront intégrer dès 2020 certaines dispo-          compétences entre communes et intercommunalités.
sitions de la loi de transformation de la fonction publique
publiée le 7 août 2019 qui prévoit une simplification du cadre        Contractualisation : les premiers effets en matière
de gestion des agents publics. Une cinquantaine de décrets            de dette.
et d’ordonnances sont attendus dans les six prochains mois :
les premiers seront présentés en octobre sur les « temps              La loi de programmation des finances publiques (LPFP)
non complets », en novembre sur les emplois de direction,             pour 2018-2022, adoptée fin janvier 2018, prévoit un objectif
le recrutement direct et les institutions de la FPT, et en            national de progression des dépenses de fonctionnement
décembre sur le financement de l’apprentissage.                       de l’ensemble des collectivités locales fixé à + 1,2 % par an
                                                                      en valeur (c’est-à-dire y compris l’inflation) et à périmètre
Vers de nouvelles compétences ?                                       constant, sur la période 2018-2022. Cet objectif concerne
                                                                      l’ensemble des communes, groupements à fiscalité propre,
Plusieurs textes de loi publiés ou en cours de discussion             départements, régions, et à la fois leurs budgets principaux
vont tous dans le sens de davantage de libertés locales.              et leurs budgets annexes.

Le projet de loi « Engagement et proximité » déposé au                Dans ce but, une procédure de contractualisation a été
Sénat le 17 juillet 2019 vise à renforcer les droits des élus         instaurée pour un certain nombre de collectivités, celles
mais également accorder plus de libertés locales pour agir            dont le budget principal de fonctionnement est supérieur
à 60 millions d’euros, soit 321 collectivités dont les régions                  et les remboursements), une réduction a été observée pour
     (y compris les CTU), les départements, 145 communes et                          chacun des niveaux de collectivités entre 2017 et 2018.
     62 groupements à fiscalité propre, représentant plus des                        Ainsi, les communes et les groupements à fiscalité propre
     deux tiers des dépenses de fonctionnement de l’ensemble                         ont vu leur flux net de dette devenir légèrement négatif
     des collectivités locales.                                                      en 2018. Pour 2019, l’analyse des budgets primitifs d’un
                                                                                     échantillon de communes et GFP concernés laissent entre-
     Le contrat entre la collectivité et l’État, qui devait être conclu              voir un possible réendettement. Les régions ont vu leur flux
     au plus tard à la fin du premier semestre 2018, court sur une                   net de dette diminuer entre 2017 et 2018, il se stabiliserait en
     durée de 3 ans (de 2018 à 2020). Il prévoit trois mécanismes,                   2019 autour de 600 millions d’euros. Les départements, déjà
     dont seul le premier est contraignant : un pilotage de la                       en situation de désendettement en 2017 et 2018, le seraient
     dépense, une réduction du besoin de financement (emprunts                       encore en 2019, mais dans des proportions moindres.
     moins remboursements) et une trajectoire d’amélioration
     de la capacité de désendettement si le ratio plafond est                        L’encours de dette des collectivités locales enregistre
     dépassé. À défaut de contrat, un arrêté préfectoral a fixé                      de très faibles augmentations sur les dernières années ;
     le plafond annuel des dépenses de fonctionnement.                               néanmoins, ces évolutions, au global, sont en contradiction
                                                                                     avec la trajectoire de la LPFP qui prévoyait une baisse
     En 2018, première année d’application de ce dispositif,                         importante de l’encours de dette sur la fin de la période
     les collectivités locales concernées ont, dans leur ensemble,                   quinquennale. La prochaine génération de contrats devra
     respecté l’objectif fixé puisque leurs dépenses de fonction-                    sans doute envisager la façon d’atteindre l’objectif de
     nement ont reculé de 0,3 %. Seules moins de 5 % d’entre                         désendettement. En parallèle, il serait légitime de mener
     elles n’auraient pas respecté leurs obligations et pourraient                   une évaluation des politiques publiques contraintes par
     s’exposer à une pénalité financière.                                            le pilotage des dépenses de fonctionnement.

     S’agissant du besoin de financement des collectivités
     concernées par la contractualisation (solde entre les emprunts

     ÉVOLUTION DU BESOIN DE FINANCEMENT DES 321 COLLECTIVITÉS
     © La Banque Postale Collectivités Locales

                      800

10   Mds €            600
                                                                          n   2017      n   2018    n   2019

                      400

                      200

                        0

                    - 200

                    - 400

                    - 600

                    - 800

                   - 1 000
                                    Communes               Groupements à fiscalité                 Départements                Régions+CTU
                                                                 propre

                    Besoin de financement au sens des contrats : emprunts - remboursements d'emprunts.
                    *2019 : pévisions La Banque Postale pour les départements et les régions et estimations pour les communes et les groupements
                    réalisées à partir des prévisions d'emprunts et de remboursements des budgets primitifs d'un échantillon de 134 communes
                    et 60 GFP contractualisants.
n LA SUPPRESSION ANNONCÉE DE LA TAXE D’HABITATION SUR LES RÉSIDENCES PRINCIPALES :
QUELS PRINCIPES POUR QUELLES CONSÉQUENCES ?

Principes                                                       importante, et pourrait être difficile à expliquer dans la
                                                                mesure où, contrairement au système du fonds national
La suppression désormais annoncée de la taxe d’habitation
                                                                de garantie individuelle des ressources (FNGIR) mis en
(TH) sur les résidences principales pour l’ensemble des
                                                                place lors de la suppression de la taxe professionnelle,
contribuables, que doit examiner le Parlement, repose
                                                                elle ne devrait pas être visible dans les budgets locaux alors
selon les informations apportées en juillet au Comité
                                                                qu’elle devrait logiquement l’être, notamment par référence
des finances locales, sur un mécanisme apparemment
                                                                à l'article 14 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du
simple : transfert du taux départemental de foncier bâti
                                                                Citoyen, sur les avis d’imposition.
aux communes en 2021, et versement aux établissements
publics de coopération intercommunale (EPCI) comme aux
                                                                De même, deux incertitudes demeurent sur l’année qui sera
départements d’une part nationale de TVA pour compenser
                                                                retenue pour le taux de référence utilisé pour les calculs et
la perte enregistrée sur leur fiscalité directe.
                                                                sur les modalités d’harmonisation des assiettes communales
                                                                et départementales.
S’agissant de l’ensemble des communes, le produit de
foncier bâti départemental étant légèrement inférieur           Conséquences en suspens
(- 0,8 milliard d’euros) au montant de TH à compenser,
le budget de l’État abondera la somme correspondante            D’autres questions restent posées au regard :
pour assurer un équilibre à "l’euro l’euro" l’année
                                                                - de l’hétérogénéité territoriale de la localisation des bases
de la réforme, selon des modalités encore à définir.
                                                                   de TH qui resteront soumises à l’impôt (résidences
                                                                   secondaires, locaux professionnels ou associatifs non
Et dans la mesure où le montant de la taxe foncière                soumis à la cotisation foncière des entreprises - CFE),
départementale ne peut pas correspondre exactement pour
                                                                - de la future stratégie fiscale des EPCI si un lien entre le taux
chaque commune, sauf exception, au produit communal
                                                                   de foncier bâti et celui de CFE est maintenu,
de TH perdu, l’État envisage d’instituer un coefficient
correcteur. Il s’appliquerait aux futures recettes communales   - de la capacité d’adaptation des départements à des chocs
de foncier bâti et aboutirait à une redistribution d’une           budgétaires éventuels,
part, parfois non négligeable, de l’impôt perçu dans les        - enfin, pour l’ensemble des collectivités autres que
communes « surcompensées » au bénéfice des communes                régionales, du bouleversement inévitable de l’indicateur de
« sous-compensées », sauf maintien d’une légère partie des         richesse qu’est le potentiel fiscal. Le chantier de la refonte     11
sommes supplémentaires pour certaines communes.                    des dotations semble donc devoir s’ouvrir dans la foulée
L’ampleur de cette redistribution sera vraisemblablement           de celui consacré à la fiscalité locale.

IMPACT DU TRANSFERT DU FONCIER                                  POIDS RELATIF DES BASES
BÂTI DÉPARTEMENTAL                                              MAINTENUES
© La Banque Postale Collectivités Locales                       © La Banque Postale Collectivités Locales

sous-compensation       sur-compensation                             0%                      de 9 à 20 %
     moins de -30 %           de 0 % à 40 %                          de 0,01 à 4%            plus de 20 %
     de -30 % à -15 %         de 40 % à 110 %                        de 4 à 9 %              secret statistique
     de -15 % à 0 %           plus de 110 %
                              secret statistique

Carte réalisée avec Cartes & Données - © Articque.              Carte réalisée avec Cartes & Données - © Articque.
RÉGIONS ET COLLECTIVITÉS
     TERRITORIALES UNIQUES
                  En 2019, l’effet du transfert de la compétence transports étant absorbé, les comptes régionaux
                  renoueraient avec des évolutions plus traditionnelles. Alors que les recettes de fonctionnement
                  (29,2 milliards d’euros, + 3,0 %) bénéficieraient d’une croissance de la CVAE et de la TVA,
                  les dépenses de fonctionnement progresseraient selon un rythme plus modéré (+ 0,9 %).
                  En conséquence, l’épargne brute atteindrait les 6 milliards d’euros, niveau historique concourant
                  au financement de dépenses d’investissement également à leur plus haut niveau (10,8 milliards
                  d’euros, + 7,6 %). L’encours de dette serait à nouveau en hausse mais sur une cadence ralentie.

     SECTION                          18/17     2018e       19/18      2019p      FINANCEMENT                            18/17    2018e    19/18    2019p
     DE FONCTIONNEMENT                  %       Mds €         %        Mds €      DE L’INVESTISSEMENT                      %      Mds €      %      Mds €
     RECETTES                                                                     DÉPENSES
                                      + 5,7       28,3       + 3,0       29,2     D'INVESTISSEMENT (4)
                                                                                                                         + 3,0     10,0    + 7,6     10,8
     DE FONCTIONNEMENT (1)
     Recettes fiscales               + 29,5        24,1      + 3,2       24,8     financées par :
     Dotations et compensations                                                   • A    utofinancement (5)=(3)-(9)     - 3,5     5,6     + 5,4     5,9
     fiscales
                                     - 68,0         1,9      - 2,5         1,8
                                                                                   • R    ecettes
     Participations                   - 4,9        1,6          7,8        1,7              d'investissement (6)
                                                                                                                         + 19,2     3,8    + 11,3     4,3
     Autres                           + 8,7        0,8        - 1,3       0,8        • Flux net de dette (7) =              -     0,6         -     0,6
     DÉPENSES                                                                       - Emprunts nouveaux*                 + 6,4     2,7    + 12,0     3,0
     DE FONCTIONNEMENT (2)
                                      + 5,1       22,3      + 0,9        22,5
                                                                                    -R
                                                                                      emboursements (8)*                + 15,9      2,1   + 14,0     2,4
     Dépenses de personnel            + 7,3        4,0       + 3,4        4,1
                                                                                  VARIATION DU FONDS
     Charges à caractère général     + 19,3        3,6       + 3,9        3,7     DE ROULEMENT (9)
                                                                                                                             -     0,5          -    0,8
     Dépenses d'intervention          + 1,8       14,0       - 0,3       14,0
     Autres                           - 7,8        0,2       - 1,0        0,2
                                                                                  ENCOURS DE DETTE au 31/12              + 3,6     27,8    + 2,2     28,4
     Intérêts de la dette             - 0,8        0,5       - 2,9        0,5     Budgets principaux
                                                                                  e : estimations       p : prévisions
     ÉPARGNE BRUTE (3)=(1)-(2)        + 7,7        6,0     + 10,5         6,7     * hors opérations financières
     ÉPARGNE NETTE                                                                (9) = (3)+(6)+(7)-(4)
     (3bis)=(3)-(8)
                                      + 3,7        3,9       + 8,7        4,3
12
     Évolutions et niveaux 2018 y compris effet de la création de la CTU Corse.

     n UN BUDGET DE FONCTIONNEMENT MAÎTRISÉ PERMETTANT UNE HAUSSE DES INVESTISSEMENTS

     Les recettes de fonctionnement des régions (29,2 milliards                    aux régions avec une montée en puissance jusqu’en 2020.
     d’euros) augmenteraient en 2019 de 3,0 % sous l’effet de
     recettes fiscales en nette progression (+ 3,2 %). Depuis 2018,                Les dépenses de fonctionnement (22,5 milliards d’euros),
     les régions perçoivent une fraction de TVA (4,3 milliards                     fortement impactées par le transfert de la compétence
     d’euros en 2019) en remplacement de leur dotation globale                     transports en 2017 et 2018, retrouveraient une croissance
     de financement. Cette fraction évolue comme la TVA totale,                    limitée à 0,9 %. Les dépenses de personnel et les charges
     soit une anticipation de + 3 % pour cette année. De même,                     à caractère général garderaient cependant un rythme de
     la CVAE, qui représente avec une masse de 7,5 milliards                       progression relativement élevé (respectivement + 3,4 % et
     d’euros, 30 % des recettes fiscales, enregistrerait une progres-              + 3,9 %) comparé à ceux des autres niveaux de collectivités,
     sion de 6,8 %. Cette hausse serait même de 8 % en raison-                     en raison de l’impact des compétences transférées
     nant en CVAE nette des reversements aux départements,                         récemment dont la montée en charge n’est pas totalement
     ceux-ci étant figés. La TICPE (taxe intérieure de consom-                     achevée. L’absorption dans les budgets des compétences
     mation sur les produits énergétiques, 5 milliards d’euros),                   transports, développement économique, formation
     serait en revanche atone. Le RSA en Guyane est décentralisé,                  professionnelle et apprentissage nécessite encore des
     les dépenses comme les recettes retournant à l’État.                          adaptations en termes de ressources humaines et des
                                                                                   dépenses administratives.
     Les dotations et compensations fiscales (1,8 milliard
     d’euros) diminueraient de 2,5 %, les principales composantes                  Au contraire, les dépenses d’intervention, qui comprennent
     (compensations fiscales et DCRTP) faisant partie de la                        les participations aux organismes de transports, les
     variable d’ajustement des concours financiers de l’État.                      subventions versées à des tiers, les dotations aux lycées…,
     La dotation générale de décentralisation (DGD) serait quant                   se stabiliseraient à 14 milliards d’euros, aucun nouveau
     à elle stable.                                                                transfert important de compétences n’étant prévu en 2019.
                                                                                   De même, les flux liés aux fonds européens seraient
     Les participations reçues (1,7 milliard d'euros) enregistre-                  surtout enregistrés en investissement.
     raient une forte croissance, + 7,8 %, sous l’influence des
     fonds liés aux trains d’équilibre du territoire (TET, aussi                   Les intérêts de la dette profiteraient de taux historiquement
     appelés Intercités) dont certaines lignes ont été transférées                 bas et du ralentissement observé sur l’évolution de l’encours
de dette depuis 2017. Ils se contracteraient de 2,9 % pour                   Ainsi, la forte croissance des recettes d’investissement,
s’élever à 0,5 milliard d’euros.                                             + 11,3 %, serait liée à ces fonds. Le FCTVA perçu augmenterait
                                                                             également quoique dans des proportions plus faibles, du
L’épargne brute des régions s’établirait à 6,7 milliards                     fait de la reprise des dépenses d’équipement depuis 2017.
d’euros, le dynamisme des recettes courantes se combinant                    La DRES (dotation régionale d’équipement scolaire) serait
avec une maîtrise des dépenses. Elle progresserait de                        stable, soit le même montant depuis 10 ans de 0,7 milliard
10,5 %, ce qui représente une masse supplémentaire                           d’euros.
de plus de 600 millions d’euros. Les remboursements
d’emprunts progresseraient de 14 % soit 300 millions d’euros        Avec un niveau de 3,0 milliards d’euros, les emprunts
en plus. L’épargne nette, qui fait la différence                                 permettraient de couvrir le financement restant
entre l’épargne brute et les remboursements                                      des investissements. Après deux années de très
de la dette, afficherait une hausse de plus de                                   fort repli (- 39 % entre 2015 et 2017), le recours
                                                         FORTE HAUSSE
300 millions d'euros et s’élèverait à 4,3 milliards      DE L'ÉPARGNE
                                                                                 à l’emprunt réaccélèrerait dans les régions,
d’euros. Elle permettrait de financer 40 % des           BRUTE                   + 12 % en 2019, après + 6,4 % en 2018.

                                                           +10,5
investissements.                                                         %       À noter que le poids de l'obligataire dans la dette
                                                                                 régionale est important. Ainsi en 2018, sa part
La reprise de ces derniers, amorcée en 2017                                      dans les emprunts était de 35 % et de 31 % dans
se confirmerait avec une croissance marquée,                                     le stock de dette (contre respectivement 29 %
+ 7,6 %. Cette hausse serait principalement por-                                 et 30 % en 2017).
tée par les subventions versées qui en représentent près des
deux tiers. Cela profiterait surtout au bloc communal qui,          Le flux net de dette, écart entre les emprunts et les rem-
ces dernières années, a subi une baisse de ces concours.            boursements, serait similaire à 2018, + 0,6 milliard d’euros et
Les fonds européens expliquent également cette forte                entraînerait une hausse de l’encours de dette en fin d’année
hausse : les régions en sont gestionnaires depuis 2014              de 2,2 %. Le résultat de l’exercice serait excédentaire comme
et elles reversent les sommes qu’elles perçoivent de l’Union        en 2018, mais à hauteur de 0,8 milliard d’euros contre
européenne. L’enveloppe actuelle prenant fin en 2020,               0,5 milliard un an auparavant, ce qui se traduirait par une
une montée en charge des concours en recettes comme                 hausse de la trésorerie des régions.
en dépenses est observée en 2018 et 2019.

                                                                                                                                                  13
DÉPENSES TOTALES PAR COMPÉTENCE DES RÉGIONS
ET COLLECTIVITÉS TERRITORIALES UNIQUES
© La Banque Postale Collectivités Locales

Mds €                                                        35
                                                                                                                             1%
                                                                                                                                  2%
 COURANTS           Santé et action sociale                                                                                             4%
                                                                                                                                  4%
                                                            30                                                                    6%
                    Environnement
                                                                                                                                  8%
                    Culture, sports et loisirs                                                    1%
                                                            25                                          2%                        8%
                                                                                                               4%   4%
                    Aménagement des territoires                                                        6%

                                                            20                                          9%                        16 %
                    Gestion des Fonds européens
                                                                                                        8%
                                                                        1%
                    Administration générale                                 2%4%
                                                                             6%
                                                             15              7%                         21 %
                                                                                                                                  20 %
                    Action économique                                       9%

                     ormation professionnelle
                    F                                        10              20 %
                    et apprentissage                                                                    24 %

                                                                             23 %
                    Enseignement                                                                                                  31 %
                                                              5
                    Transports                                                                          25 %
                                                                             28 %
                                                             0
                                                                       Comptes                   Comptes                       Budgets
                                                                   administratifs 2005        administratifs 2012           primitifs 2019

                Les dépenses des régions ont quasiment doublé en 15 ans ; elles atteindraient plus de 33 milliards d’euros en 2019. Sur cette
                période, les 3 principales compétences en termes de volume budgétaire restent les mêmes et représentent plus des deux tiers
                des budgets régionaux : Transports, Enseignement et Formation professionnelle et apprentissage. En lien avec le transfert de la
                compétence des départements vers les régions, la part des transports occupe désormais près du tiers du budget régional.
DÉPARTEMENTS
                  Alors que les dépenses d’investissement des départements diminuaient depuis 2009, la reprise
                  amorcée en 2018 se confirmerait en 2019 avec une progression sensible de 6,4 %. Ce redémarrage
                  serait permis par une épargne brute en nette progression (+ 13,0 %). Les recettes de fonction-
                  nement seraient plus dynamiques que les dépenses à la faveur de droits de mutation élevés
                  et d’une assiette fiscale foncière bien orientée. Pour accompagner cette reprise, les emprunts
                  augmenteraient de 5,0 %. Cependant, compte tenu du niveau des remboursements, le flux net
                  de dette resterait négatif et la dette départementale serait à nouveau en recul (- 2,0 %).

     SECTION                         18/17     2018e       19/18      2019p          FINANCEMENT                            18/17   2018e    19/18    2019p
     DE FONCTIONNEMENT                 %       Mds €         %        Mds €          DE L’INVESTISSEMENT                      %     Mds €      %      Mds €
     RECETTES                                                                        DÉPENSES
                                      - 1,3      65,7       + 2,6      65,4          D'INVESTISSEMENT (4)
                                                                                                                            + 2,1     9,2    + 6,4      9,6
     DE FONCTIONNEMENT (1)
     Recettes fiscales                + 0,1       47,4      + 3,7       47,3         financées par :
     Dotations et compensations                                                      • A    utofinancement (5)=(3)-(9)    + 1,9     7,5    + 5,9      7,9
     fiscales
                                      - 1,1       10,3      - 0,4       10,3
                                                                                      • R    ecettes
     Participations                   - 9,1        4,4      + 3,6        4,5                   d'investissement (6)
                                                                                                                            - 0,9     2,4    + 2,4      2,3
     Autres                           - 9,3        3,6      - 4,8        3,4            • Flux net de dette (7) =             -    - 0,7        -   - 0,6
     DÉPENSES
                                     - 2,0       57,8       + 1,1      56,5
                                                                                       - Emprunts nouveaux*                - 0,2      2,5   + 5,0      2,6
     DE FONCTIONNEMENT (2)                                                              -R emboursements (8)*              - 2,3      3,2    + 1,1     3,3
     Dépenses de personnel             - 1,1      12,1      + 0,5        11,9        VARIATION DU FONDS
     Charges à caractère général     - 16,7        3,8      + 0,4         3,7        DE ROULEMENT (9)
                                                                                                                                -     0,4        -      1,0
     Dépenses d'aide sociale          + 1,6      32,0       + 2,3        31,7
     Autres                           - 7,4       9,2        - 1,1        8,5
                                                                                     ENCOURS DE DETTE au 31/12              - 2,4    32,2    - 2,0     31,6
     Intérêts de la dette             - 7,6       0,7       - 5,2        0,6         Budgets principaux
                                                                                     e : estimations       p : prévisions
     ÉPARGNE BRUTE (3)=(1)-(2)       + 4,0         7,9    + 13,0         8,9         * hors opérations financières
     ÉPARGNE NETTE                                                                   (9) = (3)+(6)+(7)-(4)
     (3bis)=(3)-(8)
                                     + 8,8         4,7     + 21,2        5,7

14   Niveaux 2019 hors département de Paris.
     Évolutions 2019/2018 à champ constant. Évolutions et niveaux 2018 y compris l'effet de la transformation des départements de la Corse en CTU.

     À partir de 2019, les budgets de la commune et du département de Paris sont fusionnés du fait de la création de la collectivité unique à statut
     particulier « Ville de Paris ». Les comptes 2019 des départements n’intègrent donc plus les comptes du département de Paris. En revanche,
     les évolutions présentées pour 2019 sont à champ constant.

     n HAUSSE DES INVESTISSEMENTS ET DES DROITS DE MUTATION

     L’évolution des dépenses de fonctionnement des départe-               évolution de 2,3 % et une masse financière de 31,7 milliards
     ments (56,5 milliards d’euros) a été perturbée ces deux               d’euros, soit 56 % de la section. Les dépenses au titre de
     dernières années par le transfert aux régions de la com-              l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) pourraient
     pétence transports qui a fait mécaniquement baisser les               enregistrer une légère accélération par rapport à l’évolution
     charges. En 2019, leur croissance serait de 1,1 %, reflet réel        tendancielle (1,5 %) du fait de la montée en charge progres-
     des efforts opérés par les départements.                              sive de la loi ASV (adaptation de la société au vieillissement).
     Les dépenses de personnel progresseraient très faiblement             Les allocations au titre du revenu de solidarité active (RSA)
     (+ 0,5 %) pour atteindre 11,9 milliards d’euros, soit                              augmenteraient surtout sous l’effet de leur
     21 % des dépenses courantes. L’impact du redé-                                     revalorisation de 1,6 % opérée en avril, la hausse
     marrage du protocole « Parcours Professionnels             HAUSSE                  du nombre de bénéficiaires resterait marginale
                                                                DES DÉPENSES
     Carrières et Rémunérations » serait compensé               D'AIDE SOCIALE
                                                                                        (+ 0,4 % observée entre mars 2019 et mars 2018) ;

                                                                     +2,3 %
     par la poursuite de la maîtrise des effectifs (entre                               à noter que les dépenses de Mayotte en la
     2014 et 2017, les effectifs des conseils départe-                                  matière sont recentralisées.
     mentaux ont diminué de près de 5 %).                                               La prestation de compensation du handicap (PCH)
                                                                                        garderait son rythme de croissance habituel de
     Les charges à caractère général (3,7 milliards                                     5 %. La principale incertitude porte sur le niveau
     d’euros) qui correspondent principalement aux achats                  des dépenses d’aide sociale à l’enfance (ASE) conditionné
     et prestations de services seraient quasiment stables en              notamment à l’arrivée de mineurs non accompagnés (MNA).
     lien avec un ralentissement de l’inflation et des dépenses            En 2018, les frais de séjour au titre de l’ASE ont progressé
     administratives maîtrisées du fait d’effectifs en retrait.            de près de 6 % ; pour 2019 l’évolution pourrait être similaire.

     Ce sont les dépenses d’aide sociale qui donneraient leur                          Les recettes de fonctionnement (65,4 milliards d’euros)
     dynamisme aux dépenses de fonctionnement avec une                                 enregistreraient une croissance de 2,6 %. Les recettes
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