Les Grecs anciens et l'émergence de la tradition éducative occidentale: humanisme et rationalité - Ces notes de cours renvoient au chapitre 1 du ...

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Les Grecs anciens et
  l'émergence de la
 tradition éducative
      occidentale:
     humanisme et
       rationalité
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Plan
1. Origine et définition de
   l’éducation
2. L’éducation dans les sociétés
   traditionnelles
3. La crise de la culture et des
   traditions en Grèce ancienne.
4. Trois réponses éducatives à la
   crise de la culture: les Sophistes,
   Socrate et Platon
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PARTIE 1- ORIGINE
ET DÉFINITION DE
  L’ÉDUCATION
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Origine de l'éducation:
       une réalité
    anthropologique
    fondamentale et
       originelle
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Définition de l’éducation
 L'éducation est une activité
  anthropologique fondamentale,
  comme le travail, l'art, la politique et
  la technique.
 Elle est donc constitutive de la
  « nature humaine » : être humain,
  c’est être éduqué.
 L’éducation est donc une activité
  universelle et nécessaire : il n’y a pas
  d’humanité et de société humaine
  sans éducation.
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Définition de l’éducation selon
              Durkheim
« L'éducation est l’action exercée par les
générations adultes sur celles qui ne sont pas
encore mûres pour la vie sociale. Elle a pour
objet de susciter et de développer chez l’enfant
un certain nombre d’états physiques,
intellectuels et moraux que réclament de lui
et la société politique dans son ensemble et le
milieu spécial auquel il est particulièrement
destiné. » (Durkheim, 1922, Éducation et
sociologie, 51)
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La culture transmise par
    l’éducation est double
 La culture commune : les savoirs au sens
  large que tout le monde partage en
  commun qui définissent l’individu comme
  «être social » ou «culturel»: tout ce qu’un
  enfant doit apprendre, savoir et maîtriser
  pour être membre d’une société donnée à
  une époque donnée.
 La culture spécialisée : les savoirs au
  sens restreint qui sont la propriété de petits
  groupes, tels des artisans, des mages, des
  sorciers, des médecins, des forgerons, des
  prêtres, des scribes, des guerriers, des
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PARTIE 2 - L’ÉDUCATION
  DANS LES SOCIÉTÉS
 TRADITIONNELLES OU
      FERMÉES
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Sociétés traditionnelles

• Les sociétés traditionnelles sont appelées,
  selon les auteurs, des sociétés froides,
  fermées, stables, à évolution lente, des
  sociétés de forte cohésion sociale ou
  encore, des sociétés communautaires où
  l’individu est largement défini et contrôlé
  par la place qu’il occupe dans le groupe
  (clan, fratrie, tribu, lignée, etc.).
• Or, avant les temps modernes (15e Ŕ 16e
  siècles), la majeure partie des sociétés
  humaines     ont   été    des   sociétés
Les
 peuples
 Inuits:
   une
 société
vieille de
 15 000
   ans
Les peuples amérindiens: 15000 ans
Égypte ancienne: 4000
         ans
Inde avec le système des castes: + de 3000 ans

Photo issue de https://en.wikipedia.org/wiki/Caste_system_in_India
Inde avec le système des castes: + de 3000 ans

Photo issue de http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Charles_Shepherd_and_Arthur_Robertson01.jpg
Chine traditionnelle: 5000 ans
Japon traditionnel : 3000 ans
Papouasie
Plusieurs
 milliers
d’années..
Afrique
plusieurs
 milliers
d’années
Aborigènes d’Australie: peut-être 40 000
                ans
Exemple de peinture aborigène pariétale
La société
chrétienne:
 2000 ans
La société au moyen âge
Le Québec d’antan, une société
encore à moitié traditionnelle…
Le Québec d’antan, une société
encore à moitié traditionnelle…
Qu’est-ce qu’une société
            traditionnelle?
 Est traditionnelle la société dont la culture
  propose des modèles de vie (d’agir, de
  penser, d’aimer, etc.) basés selon le principe
  qu’ils existent depuis la nuit des temps.
 Ces modèles tirent leur origine des dieux, des
  forces de la nature, du destin, de mythes
  fondateurs, etc.
 Une société traditionnelle est donc basée sur un
  ordre qui passe pour immuable.
 On vit comme nos ancêtres ont vécu, on agit
  comme eux, on pense comme eux. Le
  « conformisme » est donc la valeur sociale
L’individu dans la société
             traditionnelle
•   L’éducation assigne une place à chacun dans la
    société et prépare à occuper cette place
•   L’individu a une place déterminée dans la
    société
•   Sa personnalité est définie socialement
•   Il n’y a pas de distinction entre sa personnalité
    et ses rôles sociaux
•   Les rôles sociaux le déterminent (artisan,
    homme, guerrier, prêtre, etc.)
Qu’est-ce qu’une tradition?
            (1)
 Une tradition est une routinisation de
  la vie en commun et des activités
  quotidiennes découlant de la répétition
  de modèles de conduite et de rôles
  sociaux qui tirent leur valeur et leur
  sens d'avoir toujours existé pour une
  communauté donnée.
 Elle se fonde sur le savoir du sens
  commun, le savoir partagé par tous au
  sujet de ce qu'il convient de faire et
Qu’est-ce qu’une tradition?
            (2)
 Avec les traditions, les activités sociales
  se donnent comme naturelles : elles
  vont de soi…
 Les activités traditionnelles
  garantissent la pérennité de la société
  : sa reproduction à travers le temps,
  malgré les nouveaux êtres humains et
  les nouvelles pratiques humaines.
Qu’est-ce qu’une tradition?
              (3)
 De façon métaphorique, on peut
 dire qu’une culture traditionnelle
 est comme un pièce de théâtre
 sans auteur connu et dont tout le
 monde connait par cœur le texte,
 les répliques, les rôles qu’il faut
 jouer dans telle et telle
 circonstance…
L’éducation dans une
  société traditionnelle (1)
 L’éducation traditionnelle est une
  éducation sans école, une éducation
  informelle qui se déroule dans le
  monde quotidien avec les gens
  ordinaires, la famille, la parenté, les
  voisins, le clan, la communauté.
 Dans une société traditionnelle,
  l'éducation a pour fonction de
  transmettre et d’imposer aux
  nouvelles générations les contenus
L’éducation dans une société
      traditionnelle (2)
 L'éducation propose des réponses aux
  diverses situations de la vie, mais ces
  réponses ne viennent pas de questions
  précises : elles s'imposent d'elles-mêmes.
 Les enfants doivent apprendre à vivre
  comme les ancêtres ont vécu et comme les
  adultes vivent actuellement, et comme leurs
  enfants vivront.
 Les traditions fournissent des modes
  d’emploi, des recettes (comment faire), des
  prêts-à-penser (quoi penser, dire, agir).
Le savoir traditionnel

 Le savoir transmis n’est donc pas
  un savoir réfléchi mais implicite
  ou tacite.
 Il ne s'agit pas non plus d'un savoir
  individuel mais d'un savoir
  socialement partagé : il est le
  savoir de « tous-et-chacun », le
  « sens commun ».
Toute tradition est
     transmise par éducation
   La façon de marcher des garçons et des filles; leur
    façon de s'asseoir; leur façon d’exprimer sa colère
    ou sa joie, de lancer un objet, de courir, de serrer la
    main, etc.
   L'attitude des hommes et des femmes devant la
    tristesse, la peine, devant la mort, la maladie
   Les manières de se tenir à table, de manger, de se
    conduire en public, de se présenter aux autres
   Les attitudes amoureuses et les rapports amoureux
   La culture marque de manière indélébile le
    corps, les comportements, nos attitudes, nos
    valeurs…
Toute tradition est
 transmise par l’éducation
 L’éducation est une inscription
 corporelle de la culture en
 chacun de nous : elle marque
 notre corps et notre esprit
 comme on marque une bête
 au fer rouge
L’importance des
     modèles et de l’imitation
 Enfant, nous devons nous intégrer à une
    communauté humaine déjà là.
   Nous devons apprendre à partager les modèles
    de vie des gens qui nous entourent.
   En ce sens, éduquer, c'est offrir aux enfants des
    modèles de vie ritualisés et conformes à la
    culture de notre communauté.
   Les enfants apprennent par contact direct et
    imitation, par habitude, imprégnation et
    expérience concrète.
   Ils incorporent des habitus sociaux.
La culture spécialisée (1)
 Dans les sociétés traditionnelles, il
  existe, outre la culture commune, une
  culture plus spécialisée, qui est la
  culture des artisans.
 Cette culture technique est transmise
  directement par les artisans eux-
  mêmes aux novices.
 Personne n’a pour unique fonction
  d'enseigner
La culture spécialisée (2)
 Il n’y a pas d’enseignants, pas de
  programmes, pas de ministères de
  l’Éducation ni de système d’éducation,
  pas de pédagogie, pas d’objectifs, de
  compétences…
 L'enseignant est toujours un artisan, qui
  transmet à d'autres, par contact direct,
  imitation et expérience, son savoir
  spécialisé.
 On apprend donc par immersion dans le
  travail, par répétition et imprégnation des
Partie 3 - La crise de la
culture et des traditions en
      Grèce ancienne
Carte de la Grèce antique

                      © 2001 Hachette Multimédia / Hachette Livre
Grèce moderne
Découpage de la Grèce antique en périodes et types d'éducation
          Période                 Organisation sociale             Type d'éducation
Période archaïque : de 2000    Palatine (de 1450 à 1180    Éducation aristocratique
à 1180 avant JC                avant JC)                   chevalier/guerrier
Période des siècles obscurs:
de 1180 à 750 avant JC

Période préclassique : de      Mise en place de la polis   Éducation homérique : place
750 à 480 avant JC             (cité grecque)              importante de la poésie, de
HOMÈRE                                                     l'épopée, du chant; éducation
                                                           spartiate (physique, militaire).
                                                           Les philosophes présocratiques.

Période classique : de 480 à   Démocratie                  Les Sophistes, Socrate, Platon,
323 avant JC                   aristocratique.             Isocrate, Aristote..
                               - 5e siècle: Le siècle de
                               Périclès.
Période hellénistique : de     Empire et conquête          La Paideia ou culture générale :
323 à 30 avant JC              romaine                     lettres, philosophie, sciences.
Homère
•   - 7 siècle.
•   Auteur
    individuel ou
    collectif?
•   L'Iliade et
    L'Odyssée
•   Autour de la
    Guerre de Troie
•   Éducateur de la
    Grèce
La poésie comme éducation :
                Homère.
•   Éducation aristocratique destinée aux jeunes
    nobles de la Grèce

•   Homère met en scène des héros qui ont soif de
    gloire et qui servent de modèle à la jeunesse

•   Il s’agit d’une éducation morale et
    aristocratique se faisant à travers la lecture des
    poèmes d’Homère

•   Homère traduit l’idéal culturel et moral qui anime
    la Grèce

•   Il ne s’agit pas d’une éducation technique ou
    spécialisée
Une éducation morale
•   « Homère enseigne tout ce que doit
    savoir un homme digne de ce nom :
    les activités du temps de paix et du
    temps de guerre, les métiers, la politique
    et la diplomatie, la sagesse, la courtoisie,
    le courage, les devoirs envers les parents
    et les dieux… » (Flacelière, 1959, 124).
•   L’éducation homérique est donc une
    éducation morale et civique, elle exalte
    les vertus les plus nobles et l’art de vivre-
    ensemble.
Une éducation
             aristocratique
•   Qui valorise l’esprit chevaleresque.
•   Le respect des règles du combat.
•   L’émulation.
•   La grandeur, y compris celle de l’adversaire
    terrassée.
•   La gloire qui seule assure la renommée et
    la pérennité des héros disparus. Par ses
    actions nobles, l’homme peut devenir
    immortel. La tâche des poètes est de
Les premiers philosophes
(présocratiques) : du - 7e au -5e
             siècle

                                                                    Parménide
                                                                    Fin du - 6e siècle au
                                     Anaximandre
                                                                    milieu du - 5e siècle
                                     - 610 à - 546

     Héraclite
   Fin – 6e siècle

                      Anaximène                    Pythagore               Thalès de Milet
                     - 585 à - 525              - 580 à - 497 av.           - 625 à - 547
Fin de l’ancienne éducation
               homérique, guerrière et
                    aristocratique
•   Une importante transition s’amorce dans la pensée
    éducative des Grecs vers la première partie du Ve
    siècle AV J.—C. (500-450)
•   Sparte va décliner.
•   Athènes va devenir la capitale intellectuelle du monde
    grec : nombreux échanges, métèques, voyageurs…
•   L’éducation cesse d’être strictement militaire et
    devient intellectuelle, ainsi qu’un enjeu politique.
•   La dimension «morale» de l’éducation va néanmoins se
    maintenir mais autrement qu’à travers la formation aux
    armes
•   Nous sommes les héritiers de cette éducation qui
    tend à s’intellectualiser, de cette formation générale
Périclès: - 495 à -
         429
 Homme politique
      athénien,
   défenseur de la
     démocratie,
     contribua à
   l’expansion de
 l’empire athénien
et à l’essor culturel
      d’Athènes
Discours célèbre de Périclès à propos
      de la démocratie athénienne
« Notre constitution n'a rien à envier aux lois des autres : elle est un
modèle et n'imite pas. Elle s'appelle démocratie parce qu'elle œuvre
pour le plus grand nombre et non pour une minorité. Tous participent
également aux lois concernant les affaires privées. C'est la valeur
seule qui introduit des distinctions et les honneurs vont plus au mérite
qu'à la fortune. Ni la pauvreté ni l'obscurité n'empêchent un citoyen
capable de servir la cité. Étant libres en ce qui concerne la vie
publique, nous le sommes également dans les relations quotidiennes.
Chacun peut se livrer à ses plaisirs sans encourir de blâme ou des
regards blessants, quand même ils ne causent pas de mal. Malgré
cette tolérance dans notre vie privée, nous nous efforçons de ne rien
faire d'illégal dans notre vie publique. Nous demeurons soumis aux
magistrats et aux lois, surtout à celles qui protègent contre l'injustice,
et à celles qui, pour ne pas être écrites, n'en apportent pas moins la
honte à ceux qui les transgressent. »
Fondateurs d’école

  Socrate     Protagoras    Antisthène
469-399 BC    485-420 BC
                            444-365 BC      Isocrate
                                          436-338 BC

   Platon
                 Aristote      Épicure         Zénon
 427-348 BC
               384-332 BC    342-270 BC      335-262 BC
La composition de la population
                 d’Athènes
Année     Citoyens       Total      Métèques       Total       Total     Total
         Athéniens     Athéniens   (hommes de     Métèques    Esclaves
         (de 18 à 59               18 à 59 ans)
            ans)

- 431     43 000       172000        9 500        28 500     115 000     315500

- 400     22 000       90 000

- 323     28 000       112000        12 000       42 000     104000      258000
Théâtre grec
Temple grec
Site d’Epidaure
Notre histoire de
  l'éducation débute en
     Grèce. Pourquoi?
 Les Grecs ont été parmi les
  premiers à vivre une crise
  profonde de leur tradition, de
  leur culture, de leur éducation.
 Ils ont vécu un problème que
  nous vivons actuellement : celui
  de la pluralité des éducations,
  des cultures et des traditions.
Démocratie et pluralisme
   Cette crise des traditions est née en
    bonne partie de leur forme politique:
    la démocratie, et du rôle
    extraordinaire joué par la pensée et la
    discussion argumentée : logos, raison.
   La prééminence de la démocratie s’est
    traduite par l’importance de la parole
    publique sur l’Agora.
   Cette parole est agonistique, porteuse
    de contestation et de délibération
Vestiges d’une agora
Fragilisation des traditions
               grecques
•   Le développement du commerce.
•   La circulation des métèques .
•   Échanges d’idées, débats d’idées.
•   Pluralisme et relativisme.
•   Les conflits militaires.
•   Conflit entre nature et culture.
•   Société qui aime le débat et la confrontation sous toutes
    ses formes: guerre, combats, compétition (Olympiques)
    et débats (démocratie).
La Grèce ancienne, une
 civilisation agonistique qui
   oscille entre l’émulation et
 l’affrontement, la rivalité et la
   guerre, la compétition et le
conflit, le débat et la discorde,
la polémique et l’antagonisme
La Grèce ancienne, une
   civilisation très inventive,
  créatrice, chaude, qui nous a
 légué de grands mythes (Icare,
 Œdipe, Eurydice, etc.), la poésie
  homérique, la dialectique, les
    Olympiques, le théâtre, la
  mathématique théorique et la
géométrie, la logique, la physique,
    la biologie, l’esthétique, la
poétique, la philosophie, l’éthique,
En éducation…
 Les Grecs ont été parmi les
  premiers à faire l'expérience du
  pluralisme de opinions, des
  manières de vivre, de penser, etc.

 Ils ont connu dans le même temps
  l'éducation traditionnelle, militaire et
  aristocratique, et des éducations
  nouvelles : philosophiques,
  mystiques, sophistiques, politiques,
  etc.
Pluralisme et conflit des
       éducations

 Les Grecs ont été confrontés au
  problème suivant: s'il existe
  plusieurs formes d'éducation,
  laquelle est la meilleure? Laquelle
  choisir?
 Ce problème n'est pas d’ordre
  technique : il ne porte pas sur le
  comment éduquer mais sur le
  pourquoi, c'est-à-dire sur les fins
  poursuivies par l'éducation.
L’apport des Grecs à l’éducation

   Les Grecs ont posé le problème général de la
    finalité de l'éducation
   En d’autres termes, quelle forme humaine de vie
    doit-on favoriser par l'éducation?
   Il ne s'agit pas d'un problème technique mais
    culturel voire spirituel. Il porte sur la recherche du
    Bien, de la Vertu. Quel type d’homme doit former
    l’éducation? Un homme vertueux, un homme de
    bien, un homme raisonnable capable de contrôler
    des passions et ses actions.
   L’existence de ce problème montre que la tradition
    n'a pas ou n'a plus réponse à tout, qu'elle est
    uniquement une possibilité de réponse parmi
Partie 4 - Trois réponses
éducatives à la crise de la
  culture: les Sophistes,
    Socrate et Platon
LES SOPHISTES
Protagoras, le plus célèbre des sophistes
(480-410):
Sur l’homme
« L'homme est la mesure de toute chose : de
celles qui sont, du fait qu’elles sont; de celles
qui ne sont pas du fait qu’elles ne sont pas.»

Sur les dieux
« Pour ce qui est des dieux, je ne peux savoir
ni qu’ils sont ni qu’ils ne sont pas, ni quel est
leur aspect. Beaucoup de choses empêchent
de le savoir : d’abord l’absence d’indications à
ce propos, ensuite la brièveté de la vie
humaine »
Les Sophistes
   Les Sophistes sont des « savants » ou des
    « sages »: Protagoras, Gorgias, Hippias,
    Prodicos, etc.
   Ils peuvent être considérés comme les premiers
    professeurs, des hommes qui professent à des
    étudiants et vivent de leur enseignement.
   On peut les définir comme des maîtres du
    discours, du savoir-parler en public, du savoir-
    convaincre autrui dans une discussion.
   Longtemps décriés voire méprisés par la
    philosophie classique, on les considère
    aujourd’hui comme les premiers spécialistes de
    l’analyse du discours: rhétorique, logique,
Le métier de professeur
   Les sophistes étaient habituellement des étrangers, des
    voyageurs, qui se promenaient de ville en ville pour
    vendre leur talent oratoire et scientifique.
   Ils sont suivis de leurs élèves.
   Un métier déconsidéré, puisqu’il faut se faire payer, ce
    qui déplaît à une certaine aristocratie traditionnaliste.
   Commercialisation de l’éducation qui s’oppose à la
    dimension morale de l’éducation à laquelle les
    Grecs accordent tant d’importance.
   Certains prétendent à l’omniscience et à l’infaillibilité.
   Certains ont recours à des procédés publicitaires.
   Leur suffisance en irrite plusieurs.
   Pour les citoyens grecs ordinaires, philosophes et
    sophistes sont à peu près confondus.
But des Sophistes
 Apprendre à s'exprimer pour bien parler
  de n'importe quoi selon les
  circonstances.
 Ils concevaient le langage non comme
  un moyen de connaissance, mais un
  moyen de contrôle et d'action sur autrui.
 Ils sont les inventeurs de la rhétorique et
  de l'art oratoire qui vont jouer un rôle
  fondamental par la suite : le « savoir
  bien parler » restera jusqu'au XXe siècle
  le signe d'une bonne éducation.
But des Sophistes

• Ils   proposent une vision pragmatique et
 utilitariste du discours et de la parole : agir sur
 autrui, sur ces émotions, ses croyances,
 valeurs, etc. L’accent n’est plus mis sur la
 moralité ou la vérité, mais l’efficacité. Dire sert à
 faire faire ou faire croire.
• Ce qui importe donc, ce n’est pas ce que le
 discours dit (référence) ou veut dire (intention),
 mais ce qu’il fait faire. Le discours ne porte pas
 sur le monde ou les choses (relation de vérité),
 mais s’adresse à autrui pour agir sur lui et le
 faire agir (relation d’efficacité).
Les Sophistes et le politique
•   Visent l’efficacité politique dans le contexte
    d’une démocratie naissante
•   L’efficacité   dans   la   conduite   des   affaires
    publiques
•   Un enseignement pragmatique et nihiliste: les
    sophistes ne défendent aucune vérité en
    particulier
•   Ils enseignent comment l’emporter en toute
    discussion possible
L'éducation sophistique
    n'est pas traditionnelle
 Elle est consciente d'elle-même,
  elle poursuit un but
  volontairement, elle n'est pas
  spontanée mais organisée.
 Elle n'est pas collective mais
  individuelle.
 Il existe un professeur. Il faut
  payer pour suivre ses cours; il a
  une clientèle.
Sophistique et éducation
 technique traditionnelle

 Dans l'éducation technique
  traditionnelle, l'artisan, l'homme
  de métier et l'enseignant sont
  une seule et même personne
 Il a appris un savoir spécialisé et
  quelqu'un d'autre l'apprend de lui
  par contact direct, imitation.
   Les Sophistes n'enseignent pas un
    savoir spécialisé, mais une culture
    générale : comment penser, comment
    vivre, comment connaître.
   Ils ne sont pas des artisans ou des
    techniciens spécialistes, mais
    exclusivement des enseignants. Leur
    métier, c'est d'enseigner.
   Ils n'enseignent pas une
    connaissance particulière mais
    générale. Ils valorisent le savoir
    théorique, général, abstrait.
SOCRATE
PHILOSOPHE
ÉDUCATEUR
  (469-399)
Socrate, le philosophe
       éducateur
Deux genres d'être humain
  n'apprennent rien:
  celui qui sait tout n'a pas besoin
   d'apprendre, mais ce serait un dieu;
  celui qui est assez ignorant pour
   ignorer sa propre ignorance : il ne
   ressent pas le besoin d'apprendre, car
   son ignorance est telle qu'elle lui suffit.
Qui est Socrate ?
 Socrate est l'homme qui ne savait rien
  (s'oppose au savant), mais qui savait qu'il ne
  savait rien (s'oppose au parfait ignorant).
 Socrate est entre les deux: il est ignorant
  mais se sait ignorant; il est donc l’homme
  qui veut apprendre.
 Il discutait de tout avec tous, parce que du
  fond de son ignorance, il voulait apprendre
  et connaître les certitudes des autres
  hommes.
 Notre histoire de l'éducation commence
  donc avec un maître qui ne savait rien : le
  contraire de Jésus, Bouddha, Mahomet, les
Principe et but de
          l'enseignement

             socratique
    C'est en nous-mêmes, dans notre         for
    intérieur, avec notre raison, que l'on doit
    s'assurer de la vérité.
   Est vrai, non ce que chacun dit (les
    puissants, les forts, les maîtres), mais ce
    que l'individu reconnaît pour vrai à la suite
    d'une réflexion rationnelle personnelle et
    dans le dialogue avec autrui.
   Il faut apprendre à se connaître soi-même :
    connaître ses limites et les principes qui
    nous guident, apprendre à trouver sa place
    dans la société et la nature.
Socrate fait appel à la raison
   Le principal problème éducatif de Socrate
    et de ses disciples était de savoir si la
    vertu peut s'enseigner.    Bref, peut-on
    former un homme de bien?
   L'éducation peut-elle rendre l'homme bon,
    c’est-à-dire raisonnable et juste?
   Ils répondaient par l'affirmative, en
    soutenant que l'homme possède en lui, de
    naissance, la raison.
   Le tâche de l'éducation est de lui
    apprendre à utiliser cette faculté qu'il
    possède déjà.
La méthode de Socrate :
           la maïeutique
 Art du dialogue ou dialectique qui consiste à
  discuter avec autrui, et à lui montrer, par des
  questions et contre-questions, que ses idées, ses
  croyances reposent sur des contradictions ou des
  idées incertaines.
 Chez Platon, un grand nombre de dialogues
  socratiques sont dits « aporétiques », c’est-à-dire
  qu’ils finissent sur l’énoncé d’un problème.
 D’autres dialogues socratique aboutissent à la
  définition universelle d’un concept (justice, vertu,
  courage, piété, tempérance, amitié…)
 Si on sait ce qu’est la justice, on peut agir en toute
  justice, car « nul ne fait le mal volontairement »,
  pense Socrate. Le savoir est donc doté, chez
  Socrate, d’une dimension éthique: savoir, c’est
La méthode de Socrate :
          la maïeutique
 Au bout du compte, la maïeutique est moins un
  art de discuter qu’un art de vivre.
 Chez Socrate, la philosophie ne se réduit pas
  du tout à une théorie, elle débouche
  nécessairement sur une sagesse de vie, sur
  une pratique quotidienne de la recherche d’une
  sagesse en acte.
 C’est pourquoi l’héritage de Socrate est si
  important: il nous apprend qu’il ne suffit pas de
  « penser sur la vie en général » pour bien vivre,
  encore faut-il que notre pensée guide
  concrètement notre vie quotidienne. Avec
Philosopher,
     c’est
apprendre à
   mourir.
    Platon
 -428 à -347
   av. J.-C.
Platon
 Peut-être le plus grand philosophe de
  toute l’histoire occidentale.
 Platon fut le disciple de Socrate.
 La mort de ce dernier fut pour lui une
  expérience majeure, dans la mesure où
  elle exprime l'échec, non du message
  socratique, mais de sa méthode, de son
  éducation.
 À quoi sert d'avoir raison et de faire
  appel à la raison d'autrui, si les autres
  me tuent ou me font violence?
Le but l’éducation pour
             Platon
   Pour Platon, l'être humain est
    composé de passions, sources de
    violence et de désordre, et de raison,
    de matière et d'esprit, d'un corps
    sensible et d'une âme intelligible.

   Le but de son éducation est de
    favoriser le triomphe de la pensée
    rationnelle sur les passions, sur le
    corps.
L’Allégorie de la Caverne de
               Platon

(par Rober Tremblay: http://www.cvm.qc.ca/encephi
                         )
Le monde sensible (humain et                Le monde intelligible (les
                                 naturel)                          principes scientifiques et les
                                                                           Idées pures)
Les éléments et les     Les ombres sur le       Les objets          Les objets du             Le Soleil
étapes qu'on retrouve     mur du fond       artificiels reflétés   monde naturel, la
dans le mythe de la                          par les ombres        lumière du jour
Caverne
Les 4 degrés               Degré 1              Degré 2                 Degré 3                Degré 4
de la connaissance       Connaissance          Opinions,             Connaissance             Vérité et
auxquels                  sensorielle          croyances,            scientifique :         connaissance
correspondent les                           préjugés, savoirs       mathématique,             purement
étapes du Mythe                             du sens commun         physique, musique      intellectuelle: la
                                                                                             philosophie
Nature des objets sur   Les apparences,         Les objets          Les phénomènes         Les Idées, le
lesquels porte la        les phénomènes         matériels           scientifiques: les        divin.
connaissance            sans consistance.                          lois, les principes,         Ces
                        Ces phénomènes                                  les causes         phénomènes
                              varient                                                     sont soustraits
                          constamment                                                     au changement

La cause des                                Le degré 2 est la                              Le degré 4 est
phénomènes                                  cause du degré 1                                la cause du
                                                                                              degré 3
Nature de                                   Rupture, douleur       Rupture, douleur          Rupture,
l'apprentissage                             et conversion du       et conversion du          douleur et
                                                 regard                 regard             conversion du
                                                                                              regard
Le mythe de la caverne et
     son actualité en éducation
•   Nécessité de convertir le regard.
•   La connaissance conduit à la transformation de
    la vie intérieure.
•   Difficulté à contempler la lumière de la
    connaissance.
•   La marche vers la connaissance est aride,
    difficile, douloureuse.
•   Méprise sur les apparences que l’on tient pour
    des vérités.
Complément
Alexandre le Grand (356-
323 av. J.-C.)

356-323: trente-trois ans. C'est la
durée de la vie d'Alexandre, fils de
Philippe II de Macédoine et
d'Olympias d'Epire. Pendant ce bref
laps de temps, Alexandre achève de
soumettre la Grèce, conquiert
l'immense Empire Perse et se
prépare à l'agrandir du côté de la
péninsule arabique. À sa mort,
l'unité de la conquête est brisée et    Alexandre jugeait avec raison
bien des territoires échappent à ses    qu'il est plus digne d'un roi de
                                        se vaincre lui-même que de
successeurs. Mais l'éphémère n'est      vaincre les ennemis
pas le dernier mot du destin :
l'histoire d'Alexandre, au contraire,
ne fait que commencer.
En se proclamant lui-même dieu,
Alexandre avait créé un précédent
dont, jusqu'aux empereurs romains,
tous ses successeurs s'inspirèrent.
Les conquêtes d'Alexandre ont
favorisé la naissance de la pensée
occidentale telle que nous la
connaissons aujourd'hui. C'est à
travers la société hellénistique que
l'art, la littérature et la philosophie
grecque ont été transmis aux
Romains et, par la suite, à l'ensemble
de l'Europe. Enfin, en créant un
Empire unifié qui a aboli, pour un
temps, toute notion de frontière
nationale ou de culte local, Alexandre
a permis une nouvelle perception de
la civilisation à l'échelle du monde.
W.W. Tarn traduira en ces termes:         Mosaïque représentant Alexandre à la
                                          bataille d’Issos (Musée Archéologique de
"Alexandre a inspiré à Zénon la vision    Naples)
d'un monde dans lequel tous les
hommes seraient les citoyens d'un
Le règne d’Alexandre le Grand : Les conquêtes
     Itinéraire suivi par Alexandre au cours de
                   ses campagnes
Les conquêtes : L'empire d'Alexandre et
                son partage
Après la mort d’Alexandre
•   L’empire éphémère d’Alexandre est divisé entre ses
    généraux et des luttes de pouvoir destructurent les cités
    grecques.
•   Plusieurs cités ( Athènes, Sparte, Rhodes, etc.) s’efforcent
    d’échapper à l’emprise de la Macédoine; certaines s’allient
    aux Romains qui montent alors en puissance.
•   Progressivement, toutes les citées grecques tombent sous
    le joug romain aux IIe et 1er siècles avant Jésus-Christ. La
    Grèce devient une province romaine en Ŕ 27.
•   La culture grecque (philosophie, sciences, arts, etc.) est
    peu à peu incorporée à la culture romaine dont elle devient
    une composante importante. C’est ce que nous appelons la
    culture gréco-romaine, qui formera, avec la culture judéo-
    chrétienne, l’une des grandes traditions de base de la
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