LES INVISIBLES - Cinéma garantisans3D - Cinéma Utopia
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in ém a garanti sans 3D C 5 place Camille Jullian 33000 Bordeaux • www.cinemas-utopia.org • 05 56 52 00 03 • bordeaux@cinemas-utopia.org LES INVISIBLES Louis-Julien PETIT Les Invisibles est un film jubilatoire, drôle der devant soi avec toujours plus d’em- France 2018 1h43 et résolument politique, au sens le plus pathie. avec Audrey Lamy, Corinne Masiero, noble du terme. Décidément la filmo- Déborah Lukumuena, Pablo Pauly, graphie de ce jeune réalisateur est bien Fortes en gueules ou gueules brisées, Sarah Suco… partie pour remonter les bretelles aux elles sont là. Même si la bonne socié- Scénario de Louis-Julien Petit injustices sociales sans avoir l’air d’y té essaie de ne pas les voir. Habituées et Marion Doussot toucher, en usant d’armes universelles à se sentir transparentes, elles se gom- telles le rire, l’humanité… On sort de son ment, se fondent dans la grisaille de la Tout comme Discount, le premier film de film heureux et grandis, remplis de cou- ville. Être vues, ce peut-être le début des Louis-Julien Petit qu'on avait déjà beau- rage, pleins d’envies. Celles avant tout emmerdes. Tant et si bien que certaines coup aimé (celui-ci est encore mieux !), de ne pas baisser les bras et de regar- en ont même perdu l’envie d’être belles. No 197 du 16 janvier au 26 février 2019 / Entrée: 7€ / La 1re séance: 4,50€ / Abonnement: 50€ les 10 places
MÉLI MÉLO UTOPIA 21/12/18 16:32 P LES INVISIBLES Cie de Fil et d’Os • Simone is not dead ! Marionnettes dès 7 ans Les 29 et 30 janvier Cie TacTac • Respire, Picardie for ever Théâtre d’objets dès 8 ans Vendredi 1er février à 20h30 El Patio Teatro • A Mano Et pourtant, belles, elles le sont, plus gardant ses distances. Pas question de que la ménagère standard ou la séduc- se retrouver noyées dans la misère du Théâtre d’argile dès 6 ans trice mini-jupée sur trois étages ! On a af- pauvre monde, l’empathie n’est possible Les 1er, 2 et 3 février faire à de la drôlesse qui a vécu, qui a du qu’en se protégeant un peu. Pourtant Les Philosophes Barbares • M. Jules, l’épopée stellaire chien, du caractère, ou tout au contraire on sent bien que la barrière de protec- Théâtre d’objets dès 10 ans à la douceur incarnée qui a cessé de se tion est ténue, prête à rompre. Comment faire confiance, qui s’est effacée face aux résister à ces sourires timides sous les- Samedi 2 février à 20h30 siens. Ce sont des foultitudes de femmes quels émergent des blessures tenaces, Cie Croqueti • Le (tout) Petit Prince toutes uniques, leurs corps nous le ra- des envies de revanche magnifiques ? Conte visuel et musical dès 2 ans conte ainsi que les traits de leur visage, Toutes ces sans-abri ont un nom inventé sculptés par leur combat quotidien, la pour voiler leur véritable identité : Edith Les 2 et 3 février à 16h30 rue, le temps qui attaquent chaque être. (Piaf), Brigitte (Bardot ? Lahaie ? Macron Hop Signor Puppet Theatre • Girafe Elles ont la magnificence fragile de celles en dernier choix ?), Lady Dy, Simone Marionnettes sur table dès 5 ans qui ont réussi à surnager. (Veil), Marie-Josée (Nat), Mimy (Mathy)… Les 2, 3 et 4 février Ce film qui fait chaud au cœur et à l'in- Aucune n’est apaisée, d’aucunes font telligence s’ancre dans une réalité qui semblant d’être calmes, plus versatiles Scopitone & Cie • Cendrillon ne devrait pas avoir droit de cité dans que le lait sur le gaz, toujours prêtes Théâtre d’objets dès 5 ans les pays civilisés, celle des femmes pré- à mettre le feu ou à s’embraser. Elles Dimanche 3 février à 11h et 12h caires, SDF qui arpentent nos villes dans peuvent se montrer tour à tour aimables, une indifférence assassine. Tout pour- détestables, admirables. On ne sait plus. Le Liquidambar • Des paniers pour les sourds rait paraître sombre et pourtant ça ne Même Manu, la responsable pourtant Marionnettes et poésie dès 12 ans l’est pas ! Surtout quand au fin fond d’un aguerrie du centre, et ses collègues ne Mardi 5 février à 20h30 quartier, des mains se tendent, patientes, savent plus. Une chose est sûre : mal- inespérées, celles d’autres femmes tout gré les agacements, les déceptions, le Cie d’Objet Direct • Que deviennent les ballons aussi invisibles, des travailleuses so- jour où l’administration aveugle va déci- lâchés dans le ciel ? ciales qui, malgré les faibles moyens mis der de fermer le centre, l’équipe entière Théâtre de papier dès 3 ans à leur disposition, s’acharnent à redon- fera front, quitte à passer de l’autre côté Les 5 et 6 février à 18h30 ner un peu de dignité, de reconnaissance de la barrière. à celles qui n’y croient guère. Il suffit par- Cie Tro-Héol • Mix Mex fois d’une douche, d’un repas chaud, On ne vous en dit pas plus. C’est un Théâtre et marionnettes dès 6 ans pour réchauffer les sourires et leur per- film qui se vit plus qu’il ne se pense, Vendredi 8 février à 20h mettre de repartir plus loin qu’on n’au- un appel au courage. Même dévalué, le rait cru. moindre des êtres vaudra plus qu’une Blick Théâtre • Hullu L’action se passe dans un de ces centres action Natixis, il y aura toujours un poing Théâtre de marionnettes dès 8 ans dits sociaux qui accueillent le jour les pour se lever, une parole solidaire pour Dimanche 10 février à 17h laissées-pour-compte. C’est Angélique, s’élever. C’est beau, c’est drôle, véri- jeune gouailleuse intrépide (Déborah dique, c’est du grand Petit (Louis-Julien). Ateliers, expositions, animations... Lukumuena, une des actrices de Divines Décidément ces Invisibles nous font Envoi du programme qui ne cesse de l’être), qui ouvre les rire, nous émeuvent tout en échappant sur simple demande. grilles de l’Envol, le matin. Voilà la frêle aux clichés. C’est une belle réussite, vi- Infos : 05 56 89 38 93 structure submergée par le flot de celles brante, vivante, remarquablement inter- www.signoret-canejan.fr qui rêvent de parler de leur nuit de ga- prétée par une pléiade d’actrices inves- lères solitaires. Ici, on accueille, tout en ties, professionnelles ou non. CANÉJAN/CESTAS
LES CINÉCONFÉRENCES MOLLAT-UTOPIA par Trudy BOLTER, professeur émérite Sciences- Po Bordeaux, spécialiste du cinéma anglo-saxon. Lundi 18 Février à 20h : présentation de LA FAVORITE à Utopia • Mardi 19 Février à 18h : conférence au Studio Ausone – librairie Mollat. LA FAVORITE (THE FAVOURITE) à la cour britannique, la mode est aux pour composer un miroir de celle d’au- courses de canards et à la dégustation jourd’hui, où rien n’a fondamentalement Yorgos LANTHIMOS d’ananas. La reine Anne, à la santé fra- changé. Pour bien incarner sa proposi- USA/GB 2018 2h VOSTF gile et au caractère instable, occupe le tion, le cinéaste n’hésite pas à enlaidir avec Olivia Colman, Emma Stone, trône tandis que son amie Lady Sarah ses protagonistes, comme un masque Rachel Weisz, Nicholas Hoult, gouverne le pays à sa place. Lorsqu’une extérieur de leur laideur intérieure qui Joe Alwyn… nouvelle servante, Abigail Hill, arrive à la jaillit dans leur apparence, leurs actions Scénario de Deborah Dean Davis cour, Lady Sarah la prend sous son aile, ou leur discours. La Favorite devient ain- et Tony McNamara pensant qu’elle pourrait être une alliée ; si une satire mordante de la médiocrité la nouvelle venue va y voir l’opportunité humaine, la cupidité, la soif de pouvoir Yorgos Lanthimos, le réalisateur du de renouer avec ses racines aristocra- et l’envie rapace de gravir l’échelle so- formidable The Lobster (son film sui- tiques. ciale pour les uns ou de tenir son rang et vant, Mise à mort du cerf sacré, était Alors que les enjeux politiques de la ses privilèges pour les autres. Pour faire moins réussi mais même les plus doués guerre absorbent Sarah, Abigail quant à vivre cette comédie amèrement drama- peuvent avoir une baisse de régime), dé- elle parvient à gagner la confiance de la tique qui est aussi une tragédie délicieu- boule dans le genre ultra-codé du « film reine et devient sa nouvelle confidente. sement rieuse, Lanthimos s'appuie un à costumes » et l'aborde sans révérence Cette amitié naissante donne à la jeune trio de comédiennes formidables (Emma aucune, le dépoussière avec l'humour femme l’occasion de satisfaire ses am- Stone, Rachel Weisz et surtout Olivia acerbe qui est sa marque de fabrique. bitions, et elle ne laissera ni homme, Colman régalent) qui n’hésitent pas à Dans le récit comme dans les dialogues ni femme, ni calcul politique, ni raison beaucoup donner d’elles-mêmes dans ou la mise en scène, La Favorite ose un d'état ni même un lapin se mettre en tra- un jeu de jubilation pervers. Et alors que style qui tranche, un rythme vif, un lan- vers de son chemin… l’élégance se mêle au grotesque, que le gage qui détonne. Avec une virtuosité trivial épouse un esthétisme raffiné ou assez sidérante (qui en agacera sans Cette plongée sarcastique dans les cou- que les sentiments s’opposent aux riva- doute certains), Yorgos Lanthimos signe lisses de la cour d'Angleterre est l'oc- lités, La Favorite d'apparaître comme le une sorte de délicieuse tragicomédie casion d'un discours impertinent sur la meilleur film de Lanthimos à ce jour, le aux griffes acérées, entre rire, drame, bassesse des hautes sphères de pou- mieux maîtrisé de bout en bout et dé- ironie et cruauté. voir. Les personnages y sont tous fiel- lesté des petits défauts d’équilibre qui leux, vils, égoïstes, cruels, lâches et pouvaient habiter ses beaux efforts pré- Début du xviiie siècle. L’Angleterre et manipulateurs. Lanthimos s’amuse cédents. Un régal jouissif, grinçant et vir- la France sont en guerre. Toutefois, évidemment d’une époque lointaine tuose ! (N. Rieux, mondocine.net)
Nos vœux pour 2019 ? d’euros ! Les cadeaux fiscaux et sociaux faits aux plus grandes sociétés s’élèvent parole, va se perdre dans ce dédale ou être détournée comme dans le système Une grande coordination également à plusieurs centaines de mil- actuel. Nous réaffirmons ici, une fois de nationale des Gilets jaunes ! liards d’euros par an. C’est intolérable. plus, l’absolue nécessité de ne nous lais- Encourageantes, enfin, car nous avons ser confisquer notre parole par personne. Forts du succès de leur premier ap- compris que nous étions capables de Une fois ces assemblées démocratiques pel lancé début décembre, les Gilets nous représenter nous-mêmes, sans créées dans un maximum d’endroits, jaunes de Commercy (dans la Meuse) tampon entre les puissants et le peuple, elles ouvriront des cahiers de revendi- proposent dans un deuxième appel sans partis qui canalisent les idées à leur cations. d’organiser « une grande réunion natio- seul profit, sans corps intermédiaires da- Le gouvernement a demandé aux maires nale des comités populaires locaux, le vantage destinés à amortir les chocs, à de mettre en place des cahiers de do- samedi 26 janvier, avec des personnes huiler le système plutôt qu’à nous dé- léances dans les mairies. Nous craignons déléguées de toute la France, pour ras- fendre. qu’en faisant ainsi nos revendications sembler et mettre en commun les ca- soient récupérées et arrangées à leur hiers de revendications et décider d'un Nous sommes aujourd’hui les victimes sauce et qu’à la fin elles ne reflètent plus mode d’organisation collectif, authenti- de la répression : plusieurs morts et des notre diversité. Nous devons impérati- quement démocratique. Nous relayons dizaines de blessés graves. Maudits soit vement garder la main sur ces moyens ci-dessous ce deuxième appel : ceux qui ont permis cela, mais qu’ils d’expression du peuple. Pour cela nous sachent que notre détermination est in- appelons donc à ce qu’ils soient ouverts Deuxième appel des tacte, bien au contraire. Nous sommes et tenus par les assemblées populaires. Gilets jaunes de Commercy : fiers de ce chemin accompli si vite et de Qu’ils soient établis par le peuple et pour L’ASSEMBLÉE DES ASSEMBLÉES ! toutes ces prises de conscience qui sont le peuple. Notre deuxième appel s’adresse à tous autant de victoires sur le système écra- les gilets jaunes, à toutes celles et ceux sant et nous sentons très bien que cette C’est pourquoi de Commercy, nous ap- qui ne portent pas encore le gilet mais fierté est partagée par énormément de pelons maintenant à une grande réu- qui ont quand même la rage au ventre. gens. Comment pourrait-il en être autre- nion nationale des comités populaires Cela fait désormais plus de six semaines ment alors que ce système et ce gouver- locaux. Fort du succès de notre premier que nous occupons les ronds points, les nement qui le représente n’ont de cesse appel, nous vous proposons de l’organi- cabanes, les places publiques, les routes de détruire les acquis sociaux, les liens ser démocratiquement, en janvier, ici à et que nous sommes présents dans tous entre les gens et notre chère planète ? Commercy, avec des délégués de toute les esprits et toutes les conversations. Il nous faut donc continuer, c’est vital. Il la France pour rassembler les cahiers de Nous tenons bon. Cela faisait bien long- nous faut amplifier ces premiers résul- revendications et les mettre en commun. temps qu’une lutte n’avait pas été aussi tats sans hâte, sans nous épuiser mais Nous vous proposons également d’y dé- suivie, aussi soutenue, ni aussi encoura- sans nous décourager non plus. Prenons battre tous ensemble des suites de notre geante. le temps, réfléchissons autant que nous mouvement. Nous vous proposons enfin Encourageante, car nos gouvernants agissons. de décider d’un mode d’organisation col- ont tremblé et tremblent encore sur leur Nous appelons donc toutes celles et ceux lectif des gilets jaunes, authentiquement piédestal. Encourageante, car ils com- qui partagent cette rage et ce besoin de démocratique, issu du peuple et respec- mencent à concéder quelques miettes. changement, soit à continuer à porter tant les étapes de la délégation. Encourageante, car nous ne nous lais- fièrement le gilet jaune, soit à l’enfiler Ensemble créons l’assemblée des as- sons désormais plus avoir par quelques sans crainte. Il faut désormais nous ras- semblées, la commune des communes, os à ronger. Encourageante, car nous sembler partout, former des assemblées c’est le sens de l’histoire, c’est notre pro- apprenons toutes et tous ensemble à citoyennes populaires à taille humaine position. Vive le pouvoir au peuple, par le nous respecter, à nous comprendre, à où la parole et l’écoute sont reines. Des peuple et pour le peuple ! nous apprécier par et dans notre diver- assemblées dans lesquelles, comme à sité : des liens sont tissés, des modes de Commercy, chaque décision est prise Les Gilets jaunes de Commercy fonctionnement sont essayés et ça, ils ne collectivement, où des délégués sont dé- Vidéos sur leur chaîne YouTube : peuvent plus nous l’enlever. signés pour appliquer et mettre en mu- www.youtube.com/channel/ Encourageante aussi, car nous autres sique les décisions, pas l’inverse, pas UC03qCsERk3cQPmhdI0SI6xQ nous avons compris qu’il ne faut plus comme dans le système actuel. Ces as- nous diviser face à l’adversité. Nous semblées porteront nos revendications Pour se rendre à Commercy le avons compris que nos véritables en- populaires égalitaires sociales et écolo- Samedi 26 janvier, à 14h. Inscriptions nemis ce sont les quelques détenteurs giques. et remarques à adresser sur : d’une richesse immense qu’ils ne par- Certains s’autoproclament représen- giletsjaunescommercy@gmail.com tagent pas : les 500 personnes les plus tants nationaux ou préparent des listes Hébergement sur place. riches de France ont multiplié par trois pour les futures élections. Nous pensons Pour leur écrire : La cabane des leurs fortunes depuis la crise financière que ce n’est pas le bon procédé. Tout gilets jaunes, Place Charles de Gaulle de 2008 pour atteindre 650 milliards le monde le sent bien : la parole, notre 55200 Commercy (France)
PALME D'OR + LION D'OR UNE AFFAIRE DE FAMILLE Écrit et réalisé par Hirokazu KORE-EDA Vendredi 21 JANVIER à 18h, PROJECTION UNIQUE ET EXCEPTIONNELLE DE ROMA, d'Alfonso Cuaron, organisée avec l'agence Japon 2018 2h01 VOSTF avec Lily Franky, Sakura Andô, Mayu Matsuoka, Kirin Kiki… Parenthèse et l'école 3IS Bordeaux PALME D'OR, FESTIVAL DE CANNES 2018 Entrée gratuite, offerte par l'agence Parenthèse. Retirez vos places à l'avance, à partir du Samedi D’un film à l’autre, avec les mêmes ingrédients principaux, le délicat Kore-Eda parvient à inventer de nouvelles recettes 12 Janvier (deux places maximum par personne) subtiles et délicieuses. Sans se lasser, sans nous lasser, il ex- ROMA plore toujours plus intensément ces liens qui nous unissent, se font, se défont, la filiation, le lignage… Le titre ici ne ment pas, nous sommes bien dans l’univers de prédilection du ci- néaste, celui de I wish, Tel père, tel fils, Notre petite sœur… Une fois de plus nous allons être happés, passionnés par ces choses simples de la vie, ces infimes miracles qui bousculent les êtres, les animent, aident à ne pas sombrer et à avancer. Bienvenue au sein de la famille Shibata qui tout entière est passée experte dans l’art du système D, et qui fauche, trafi- cote, bricole, grenouille… Sous la houlette d’Osamu, le père, attentif et jovial, chacun de ses membres apprend l’art de la débrouille en faisant parfois preuve d’une remarquable in- ventivité, en particulier les plus jeunes ! Le soir venu, on se rassemble, on rigole beaucoup, on se dorlote tendrement en partageant le butin modique autour de l’adorable grand- mère (extraordinaire Kirin Kiki, récemment disparue). Au milieu des grands immeubles, la minuscule maison hors d’âge des Shibata fait l’effet d’un havre précaire, mais goulument vivant, où s’entassent heureusement la mère qui cuisine, sa fille qui tapine légèrement, les autres qui rapinent… C’est mal, sans doute, amoral diront certains. Mais est-ce qu’une société ri- chissime qui n’offre que des miettes et aucune perspective aux pauvres qu’elle créée ne l’est pas plus encore ? On s’attache donc progressivement à ces personnages de peu. D’autant plus quand Osamu et son jeune fils Shota ra- mènent un soir à la maison une toute petite fille abandon- née… L’histoire de ce petit oisillon recueilli, de cette famille hors cadre, devient alors comme une parabole, un conte mo- derne à la morale cinglante… Écrit et réalisé par Alfonso CUARON Mexique 2018 2h15 VOSTF Noir & Blanc avec Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Nancy Garcia, Fernando Grediaga, Jorge Antonion Guerrero… LION D'OR, FESTIVAL DE VENISE 2018 Il semble tout naturel d'associer sur une même page de notre gazette la Palme d'Or du Festival de Cannes et le Lion d'Or du Festival de Venise, les deux grands vainqueurs des deux plus importants festivals de cinéma européens. Tout naturel ? Sauf que cette association est en principe impossible puisque Roma, le nouveau film d'Alfonso Cuaron couronné à Venise, est réservé aux abonnés de Netflix et ne peut pas être projeté dans les salles de cinéma françaises. Roma, grand film de ci- néma, est ainsi condamné à n'être vu en France qu'en privé et sur plus ou moins petit écran. C'est donc bien le but de cette projection exceptionnelle : que 180 et quelques veinards puissent constater et dire autour d'eux à quel point ce film à la fois intimiste et lyrique, photo- graphié en scope noir et blanc, avec un travail remarquable sur la profondeur de champ, a été conçu par son réalisateur pour être vu sur grand écran, dans une salle de cinéma, avec des frère humains autour de soi, histoire de partager l'émo- tion, tant affective qu'esthétique, qui naît des images et du récit. On regrettera d'ailleurs les propos pour le moins mal- heureux de Cuaron qui, justifiant à Venise son choix de Netflix pour produire et diffuser son film, disait en gros qu'il fallait vivre avec son temps numérique et que force était de consta- ter que plus aucun spectateur n'allait voir en salle un film en noir et blanc, qu'il fut signé Ozu, Dreyer… ou Cuaron. Merci Alfonso de ton soutien…
Jeudi 17 JANVIER à 20h15 SOIRÉE STANLEY KUBRICK Présentation du numéro hors série de la revue Essais : Stanley Kubrick : nouveaux horizons (supervisé par Vincent Jaunas et Jean- François Baillon) publié par l'École Doctorale Montaigne-Humanités. Projection de SHINING suivie d'un échange avec Filippo Ulivieri, qui a participé au numéro de la revue, enseignant en cinéma en Italie, créateur d'un site web entièrement consacré à Stanley Kubrick, scé- nariste du documentaire S is for Stanley réalisé en 2015 par Alex Infascelli, auteur (avec Emilio D'allessandro) de Stanley Kubrick and me, Jean-François Baillon et (sous réserve) Vincent Jaunas. « Il suffit d’entendre ce nom, ou de le lire, pour que tout à coup un monde s’ouvre devant vos yeux. Un monde vaste et mystérieux, qui ne ressemble à aucun autre dans l’histoire du cinéma. […] Il a ouvert le champ des possibles au cinéma. Et je suis persuadé qu’il nous a ainsi permis d’aiguiser notre propre conscience de nous-mêmes ; les cruautés dont nous sommes capables, le désir que nous ressentons pour quelque chose d’impossible à nommer, les forces qui nous poussent à évoluer dans des directions étranges et troublantes. […] Kubrick était un artiste visionnaire, dans tous les sens de ce mot galvaudé » Martin Scorsese SHINING isolé où, dix ans auparavant, un gardien avait massacré sa femme et ses filles. Peu à peu, des apparitions investissent l'hôtel, invitant l'enfant à les rejoindre, persuadant le père qu'il fait partie des (THE SHINING) leurs et l'incitant à tuer sa famille. Coupés du monde, Wendy et Danny découvrent Stanley KUBRICK la furie meurtrière de Jack… GB/USA 1980 2h VOSTF avec Jack Nicholson, Shelley Duvall, Après des recherches préparatoires mi- Danny Lloyd, Scatman Crothers… nutieuses, les décors de l'hôtel et du Scénario de Stanley Kubrick labyrinthe sont construits en studio. et Diane Johnson, d'après le Seuls quelques extérieurs seront tour- roman de Stephen King nés aux États-Unis. La multiplication des prises, la direction d'acteurs et les inno- Engagé comme gardien de l'hôtel vations techniques (usage intensif de la Overlook lors de sa fermeture hiver- Steadicam, caméra légère portée par nale, Jack Torrance (Jack Nicholson) es- l'opérateur grâce à un harnais qui assure père y écrire un roman. Il s'installe avec la stabilité de la prise de vue) alimentent sa femme Wendy (Shelley Duvall) et son encore la réputation de perfectionnisme fils Danny (Danny Lloyd) dans ce palace du cinéaste.
Mercredi 23 JANVIER à 20h30 SOIRÉE AVEC L'INSTITUT DE JOURNALISME BORDEAUX AQUITAINE PREMIÈRE PROJECTION DU FILM suivie d'un débat avec Rayya Roumanos, maître de conférence à l'IJBA, enseignante-chercheuse, Université Bordeaux- Montaigne (Le film est programmé jusqu'au 5 Février). ANOTHER DAY OF LIFE Écrit et réalisé par Raul DE LA influence. L’Angola, qui s’apprêtait à (re) fortent dans l’alcool. Des princesses du FUENTE et Damian NENOW devenir un pays indépendant après cinq peuple, qui se trémoussent sur des airs Film d'animation essentiellement avec cents ans de domination coloniale por- endiablés, dans les musseques de la quelques scènes en prises de vue réelles tugaise, n’est plus qu’un épicentre des ville (équivalent des favelas brésiliennes). Espagne/Pologne 1h26 enjeux entre les deux super-puissances. Ici il y a de vrais salauds, de faux amis, VOSTF (anglais, portugais) « Confusão ! Confusão ! » est le mot qui ou l'inverse. Entre ceux qui subissent et Adapté du livre de Ryszard court sur les lèvres de tous les habitants ceux qui jouent double(s) jeu(x), le des- Kapuscinski, D’une guerre l’autre, de Luanda quand Ricardo y débarque. sous des cartes est plus que jamais Angola 1975, Éd. Flammarion La vie y grouille, peu arrivent, beaucoup douteux. Le soir venu toute cette faune fuient, notamment les descendants des métissée se retrouve un verre à la main Passionnant, Another day of life est une colons. Immédiatement on comprend et s’observe au travers des volutes de immersion totale dans un pan d’histoire, combien Ryszard Kapuściński (surnom- fumées qui s’envolent sur des airs de un pays, un conflit, au plus près d’un mé par tous ici « Ricardo ») est dans son vieux jazz dans les boîtes fréquentées reporter tellement humain qu’on le suit élément, combien l’agitation ambiante le par quelques rares expatriés souvent comme une part de nous-mêmes. Il au- galvanise. Avec lui on va plonger au cœur peu recommandables. Le temps semble ra fallu dix ans de travail en coproduc- des événements, ne pas se contenter de s’être suspendu dans une attente insup- tion entre cinq pays pour parvenir à ce les effleurer en surface. Nous sommes portable. Si les rares observateurs pré- résultat. Entre images réelles, d'actuali- dans une capitale, dans un pays à plu- sents s’en contentent… Ricardo, lui, té, motion capture, animation, dessin… sieurs vitesses, dans lequel chaque par- à l’instar de la capitale, est au bord de le duo de réalisateurs hispano-polonais ti politique est susceptible de générer l’implosion. Malgré les avertissements fait feu de toutes techniques pour par- des factions armées. Qui instrumenta- dissuasifs, il veut aller plus loin sur le venir à ce résultat percutant. lise qui ? C’est la première question à se terrain, à la frontière, là où l’action se poser et elle donne libre cours à toutes déroule vraiment, sur la piste de l’insai- 1975… La Guerre du Vietnam finie, la les suppositions, des plus raisonnables sissable Farrusco et de ses troupes ar- guerre froide prend le relais. « Guerre aux plus délirantes : « Confusão ! ». Ici mées qui résistent encore aux envahis- froide », mais pas pour tout le monde. l’ambiance est épaisse et agitée, par- seurs… Et c’est là qu’il ira ! Tandis que l’empire colonial portugais fois torride toujours un peu glauque. Ici On ressort ébouriffés de cette aventure s’effondre, les USA et l’URSS se par- il y a des vilains garçons, des mauvaises hyperréaliste, très bien écrite, très bien tagent le gâteau pour mieux étendre leur filles, des anges déchus qui se récon- décrite, captivante.
2E EDITION FESTIVAL CINE NOTES MUSIQUES 100% burlesque DE FILMS DE Bigre BERNARD Pierre Guillois / Compagnie le Fils du Grand Réseau HERRMANN mer 13 + jeu 14 fév 20h30 au carré AUDITORIUM DE L’OPÉRA Molière 2017 de la meilleure comédie ! du 7 au 15 mars 2019 CONCERT SYMPHONIQUE BERNARD HERRMANN, L’ÂGE D’OR DU CINÉMA HOLLYWOODIEN David Charles Abell / Ana Maria Labin Tanguy de Williencourt / ONBA > 7 et 8 mars CINE CONCERT 100% aventure VERTIGO / SUEURS FROIDES (1958) Film d’Alfred Hitchcock Le garçon à la valise Musique de Bernard Herrmann Odile Grosset-Grange / La Compagnie de Louise Avec James Stewart, Kim Novak... Ernst Van Tiel, direction / ONBA mar 5 20h30 + mer 6 fév 19h30 aux colonnes > 14 et 15 mars Un hymne à l’humanité ! PROJECTIONS 8 DE FILMS ans + PAS DE PRINTEMPS Atelier Poste 4 POUR MARNIE Film d’Alfred Hitchcock (1964) TAXI DRIVER Film de Martin Scorsese (1976) Billetterie en ligne sur > 9 mars carrecolonnes.fr 05 57 93 18 93 / 05 56 95 49 00 CINE CONFERENCE animée par Thierry Jousse > 11 mars opera-bordeaux.com Création Graphique : Marion Maisonnave - Nos de licences : 1-1073174 ; DOS201137810 - Décembre 2018
BASQUIAT UN ADOLESCENT À NEW YORK (BOOM FOR REAL) Film documentaire de Sara DRIVER USA 2018 1h18 VOSTF avec Alexis Adler, Al Diaz, Fab 5 Freddy, Lee Quiñones, Luc Sante, Jim Jarmush… On ne présente plus Jean-Michel Basquiat, artiste génial et véritable étoile filante qui a marqué de son empreinte le monde de l'Art du xxe siècle de manière indélébile. Ce docu- mentaire revient sur ses débuts à New-York. Il mêle remar- quablement la vie culturelle et artistique du New York under- ground entre 78 et 81 et celle du jeune artiste qui fait ses premières armes. Utilisant des images d'archives inédites, des photos et des entrevues avec les proches de Basquiat à cette époque, le film relate l'éclosion d'un génie. À dix-huit ans, Basquiat dort dans la rue ou squatte sur un ca- napé chez des potes. Il vit de trois fois rien et tague, en com- pagnie de son acolyte Al Diaz, les murs de courtes phrases, APartieBREAD FACTORY tantôt provocatrices, tantôt poétiques, sarcastiques ou iro- niques, en signant SAMO© (Same Old Shit, qu'on peut tra- duire par « Toujours la même merde »). À cette époque, New York est en proie à la violence, les rues ressemblent à des champs de bataille et la haine raciale est omniprésente. Les 2 : UN PETIT COIN DE PARADIS quartiers sud de Manhattan sont une véritable cour des mi- racles qui rassemble des artistes de tout âge s'inspirant mu- tuellement. C'est dans cette jungle urbaine que Basquiat va puiser son Écrit et réalisé par Patrick WANG inspiration. Artiste engagé politiquement dès le début, il suit USA 2018 2h02 VOSTF également le mouvement hip-hop qui est en train de naître avec Tyne Daly, Elisabeth Henry, James Marsters, ou le punk rock qui est en pleine ascension. Il est tour à tour Nana Visitor, Brian Murray, Janeane Garofalo... peintre, poète, sculpteur ou musicien, c'est un touche-à-tout habité par une énergie créatrice illimitée. Il écrit une pièce de Après une première partie où Patrick Wang étonnait par son théâtre, joue dans un film, customise des fringues et fabrique sens de la comédie, jusque-là inédit dans son cinéma, Un pe- des cartes postales pour les vendre, il est infatigable. tit coin de paradis ne cesse de nous surprendre. Le réalisateur y joue avec les genres, réinvente la narration et prend le parti Ce documentaire nous relate magnifiquement la naissance de la fantaisie. La ville entière devient une scène où chaque d'un artiste profondément humaniste, et explore les mouve- personnage cherche à jouer son rôle – sous l’œil inquisiteur ments qui l'ont inspiré et marqué, tout comme l'influence qu'a des téléphones portables, solidement attachés à leurs indis- pu exercer sur lui cette métropole en plein déliquescence. pensables « perches à selfies ». Le film ainsi se dérobe et s’échappe, transformant son récit en une expérience sen- sorielle. Sous toutes ses formes, le cinéma de Patrick Wang dresse le portrait sensible d’une Amérique aux mille visages et questionne sans relâche l’art délicat du vivre-ensemble. Checkford a bien changé depuis l’arrivée des célèbres May Ray : les touristes affluent, l’immobilier flambe… À la Bread Factory, Dorothea et Greta travaillent sur l’adaptation d’Hé- cube d’Euripide. Mais le vrai spectacle se situe peut-être à l’extérieur. Après avoir été au centre des préoccupations, la Bread Factory est toujours en danger. La menace, cependant, se fait plus diffuse : face à toutes ces transformations dans la ville, les habitants y prêtent tout simplement moins atten- tion… « Je trouve excitant de travailler sur un vaste éventail de styles de comédie : de comportement, physique, visuelle, de situa- tion, de langage. Les comédies se limitent souvent à une gamme restreinte d’outils et de conventions, à l’intérieur d’un seul film. Procéder autrement risque de déboucher rapide- ment sur le désordre et la confusion. Toutefois un mélange de styles peut être un moyen idéal de façonner le rythme d’un film, en y injectant l’aiguillon de l’imprévisible ». (Patrick Wang) On ressort des quatre heures de A bread factory 1 et 2 avec l’impression de faire partie d'une famille fragile, mais telle- ment unie, créative et démocratique. L’utopie s’invente en- core au coin de la rue pour ceux qui ne lâchent jamais l’affaire et ça, c’est toujours bon à prendre.
16e RENCONTRES DE LA FORME COURTE Bordeaux Métropole – Nouvelle-Aquitaine, du 18 au 31 janvier Jeudi 24 JANVIER à 20h30 : SOIRÉE COURTS MÉTRAGES www.trentetrente.com – 05 56 17 03 83 Du 18 au 31 janvier, Trente Trente propose un regard sur les formes courtes actuelles et vous convie à la découverte d'artistes de la scène contemporaine. Cette seizième édition réunit 32 propositions hybrides et insolites en danse, performance, cirque, musique, théâtre, cinéma, installation et photographie. À Utopia, programme de quatre courts métrages français. SABORDAGE ! La Mondiale Générale CIRQUE JEUDI 24 JANVIER DAN DA DAN DOG Théâtre du Rivage ON THÉÂTRE TI ÉA CR MARDI 29 JANVIER HORACE Cie Thomas Visonneau THE BARBER SHOP let Les Indes galantes de Jean-Baptiste THÉÂTRE Gustavo ALMENARA Rameau. À travers cette performance fil- MARDI 5 FÉVRIER et Emilien CANCET mée sur le plateau de l’Opéra Bastille, BAL POP Documentaire France 2017 16 mn Livrés au rasoir et aux ciseaux, Emran, il crée un battle entre culture urbaine et musique classique. Foksabouge Gadisa et Maher se font couper les che- x Permis de Jouer veux ou tailler la barbe. Assis devant le QUELQUE CHOSE DES HOMMES x CLAP miroir, leurs pensées s’égarent entre sou- Stéphane MERCURIO venirs du pays et drames du voyage qui Documentaire France 2015 27 mn MUSIQUE / DANSE les a menés ici, dans la jungle de Calais. Un film impressionniste, fait de corps, SAMEDI 9 FÉVRIER de gestes, de récits de la relation des WALLACE HABANA Edouard SALIER hommes à la paternité et à la filiation. Seule femme, la cinéaste s’est glissée avec sa Apéro Concert Fiction France 2014 22 mn caméra dans l’intimité de ces hommes MARDI 12 FÉVRIER Dans un futur proche, la ville de la Havane au cours des séances de prises de vue… est occupée par une force armée étran- GOUPIL gère et à la limite de la guerre civile. Une visite guidée par Lazaro, un gamin du Les Compagnons ghetto, nous révèle le chaos qui règne au de Pierre Ménard sein de la capitale… JEUNE PUBLIC JEUDI 14 FÉVRIER LES INDES GALANTES BILLETTERIE Clément COGITORE BOURG CUBZAGUAIS TOURISME : 05 57 43 64 80 Captation France 2017 5 mn EN LIGNE SUR : www.lechampdefoire.org Le Krump est une danse née dans les ghettos noirs de Los Angeles après les émeutes de 1995. Pour célébrer son 350ème anniversaire, l’Opéra National de Paris a confié à Clément Cogitore la mise Licence 2-1084387 & 3-1084388 – Création graphique Célestin en scène de l’intégralité de l’opéra-bal-
Vendredi 25 et Samedi 26 JANVIER, week-end cinéphile organisé par l'ALCA Nouvelle-Aquitaine, en collaboration avec la librairie Mollat. REDÉCOUVRIR PETER BOGDANOVICH, GRAND MÉCONNU DU CINÉMA AMÉRICAIN avec Jean-Baptiste THORET, critique, historien du cinéma passionné et passionnant, réalisa- teur (l'excellent We blew it), auteur du livre Le Cinéma comme élégie – Conversations avec Peter Bogdanovich (Carlotta Editions). Projection de deux films + Conférence de J.B. THORET « L'œuvre de Bogdanovich est sans doute l'une des plus passionnantes et secrètes du cinéma américain des cinquante dernières années, mais aussi l'une des plus méconnues, en dépit de tout le bien qu'en disent, dès qu'ils en ont l'occasion, Quentin Tarantino, Wes Anderson ou encore Noah Baumbach. » Jean-Baptiste Thoret Samedi 26 janvier à 11h, présenté par Jean-Baptiste Thoret THE LAST PICTURE SHOW (LA DERNIÈRE SÉANCE) USA 1971 2h06 VOSTF Noir & Blanc avec Timothy Bottoms, Jeff Bridges, Cybill Sheperd, Ellen Burstyn, Ben Johnson, Cloris Leachman… Scénario de Peter Bogdanovich et Larry McMurtry, d'après son roman (Ed. Gallemeister) Texas, 1951. Sonny, Duane et Jacy ont dix-sept ans, le plus bel âge, et pourtant, ils tuent l’ennui entre les murs d’un vieux cinéma de quartier qui va bientôt fermer. Dans l’arrière-fond Vendredi 25 janvier à 20h15, d’une salle de billard délabrée, ils rêvent de quitter cette ville terreuse qui, comme une impasse, étouffe leurs désirs et leurs présenté par Jean-Baptiste Thoret élans. Alors dans un corps à corps ultime, ils se jettent dans toutes les expériences possibles : le cinéma, le sexe, les petits SAINT JACK boulots, l’armée… Remarquable adaptation du superbe roman de Larry McMurtry, co-auteur du scénario, une chronique aussi vivante que désenchantée qui dit la fin d'une époque, la transition (JACK LE MAGNIFIQUE) vers une autre, la fin d'un certain cinéma classique, la transi- tion vers un autre, qu'on qualifiera de « nouvel Hollywood »… USA 1979 1h55 VOSTF avec Ben Gazzara, Denholm Elliott, Joss Ackland, James Villiers… Scénario de Howard Sackler, Peter Bogdanovich et Paul Theroux, d'après son roman Singapour, années 1970. Jack Flowers est un Américain en exil qui dirige une maison close fréquentée par nombre d’ex- patriés. Un jour, il fait la connaissance de William Leigh, un comptable britannique résidant à Hong Kong, et se prend ra- pidement d’amitié pour cet homme rangé et attachant. Au même moment, Jack va se heurter à la colère de la pègre lo- cale chinoise, mécontente de son succès florissant… Ben Gazzara en majesté dans un faux polar d'une mélancolie déchirante et d'une élégance génialement désinvolte. Magnifique photo signée par le maître de la lumière Robby Muller, inoubliable com- plice de Wenders et Jarmush. Samedi 26 janvier à 14h, CONFÉRENCE DE JEAN-BAPTISTE THORET et signature de ses ouvrages. Tarifs habituels Utopia pour les films – Entrée libre pour la conférence.
Vincent Peirani et Émile Parisien ESPACE CULTUREL DE CRÉON vendredi 15 février | 20h30 Avec leur premier album Belle époque, l’accordéoniste Vincent Peirani et le saxophoniste Émile Parisien proposent un grand moment de découverte musicale. Ce qui devait être un hommage à Sydney Bechet se révèle comme le manifeste musical de deux trentenaires qui fait souffler un vent de jeunesse sur les morceaux du répertoire. 19h › 19h40 SIESTE MUSICALE à la bibliothèque de Créon « Le jazz, plus de cent ans de mixité culturelle au service de la liberté » Soupe offerte et sieste gratuite sur réservation obligatoire. www.larural.fr @asso.larural - 05 56 30 65 59
L’ANGE Écrit et réalisé par Luis ORTEGA d’un chérubin. Autant dire que nul po- aériens, se révèle absolument, profon- Argentine 2018 2h VOSTF licier digne de cette fonction n’imagi- dément, irrémédiablement amoral. Sa avec Lorenzo Ferro, Chino Darín, nerait la perversion sous les traits du vie défile comme si chaque étape n'était Daniel Fanego, Mercedes Moran, gracile Carlitos, 17 ans, « des boucles qu’une immense farce illusoire. Les filles Malena Villa, Cecilia Roth… blondes de mannequin pour Petit bateau qu'il trousse, les villas qu’il détrousse, et une bouche de griotte humide, aussi les balles qui fusent du gros calibre qu’il Lucifer était beau, on l’oublie trop sou- attractive que répulsive, qui s’ouvre sur trimballe partout désormais, tel un grigri vent. Dans un monde qui s’entête à un sourire auquel personne ne résiste » protecteur. ne jurer que par les apparences, c'est comme le décrit si bien Guillemette souvent la laideur qui paraît suspecte. Odicino dans Télérama. De sa beau- Chaque scène du film est baignée d’une Pourtant… té vénéneuse il fera une arme de per- lumière soyeuse, sirupeuse, presque Buenos Aires, 1971. Carlitos est un fils suasion absolue sans que personne ne kitsch, tel un mauvais rêve trompeur qui de bonne famille, bien éduqué, presque soupçonne de prime abord le monstre hante et nous désoriente. Un cauchemar timide. Le soir il rentre vite à la maison, qui se tapit sous ses traits. coloré, orgiaque, dont nous devenons impatient de manger les bons petits plats Il lui en faudra peu pour basculer de l’at- tout autant spectateurs que Carlitos de maman. C'est l'enfant unique idéal, titude de lycéen angélique à celle de l’est lui-même de ses propres jours, sur lequel repose la confiance absolue de cambrioleur, braqueur au sang froid : comme si tout y était factice. Décors ses parents. Il n’a aucune patte blanche une simple rencontre, avec un camarade de carton pâte, figurants gisants prêts à à montrer pour qu’on lui accorde spon- de bahut, fils d’un caïd du coin, le trou- ressusciter. On dévore les scènes d’une tanément le bon dieu sans confession. blant Ramon, son alter ego en version brutalité décalée mais absolue, comme brune et virile. Voilà notre damoiseau in- hypnotisé par leur réalité surréelle, hyp- Ce bel éphèbe à gueule d’ange va pour- troduit dans une tribu familiale sans foi notique. On ne sait jusqu’où cette spi- tant bousculer les préconçus populaires ni vergogne. En un clin d’œil le blondinet rale infernale nous entraînera. Dans la et les croyances imbéciles… À l’époque s’acclimate, tel un poisson trop long- réalité, elle entraîna Carlos Eduardo sévissent les théories du célèbre méde- temps privé de son élément et qu’on re- Robledo Puch, tueur en série de son cin légiste et criminologue italien Cesare met à l’eau. Il se révèle capable de men- état, dans les geôles les mieux gardées Lombroso. Il reconnait les criminels à tir comme il respire, plus violent encore d’Argentine, où il continue d’effectuer la la longueur « excessive » de leurs bras que ceux qui l’affranchissent, parvenant plus longue peine jamais infligée dans simiesques, leur denture anormale, ou même à leur faire froid dans le dos… ce pays. Inspiré – mais néanmoins très encore le fait qu’ils aient des doigts en On sentirait Ramon presque jaloux de éloigné – de la véritable histoire, ce thril- trop ! Non mais, je vous jure ! Non seu- celui qui, progressivement, devient un ler palpitant et glaçant est une véritable lement ils sont laids, cons, mais ils sont élément moteur de leurs combines mi- réussite. Les deux acteurs principaux, pauvres ! Faciles à repérer ! Le coupable nables. Cet être solaire, magnétique, ca- Lorenzo Ferro et Chino Darín (le fils de) idéal a donc une sale tronche, pas celle pable de pianoter sur le clavier des airs sont absolument justes et bluffants…
BALTO CHIEN LOUP, HÉROS DES NEIGES Film d'animation de Simon WELLS USA 1996 1h15 Version Française POUR LES ENFANTS À PARTIR DE 5 ANS Voici un joli dessin animé des familles, classique certes mais bien fagoté, très sympa pour les enfants dès 4/5 ans. L'aventure commence en Alaska, en 1925, dans une petite ville perdue au cœur d'une contrée sauvage. Balto, qui a pourtant l'allure d'un beau grand chien husky, est laissé à l'écart à cause de la moitié de sang loup qui coule dans ses veines. Ça fait peur aux chefs d'équipage des traîneaux, qui l'imaginent dangereux… Tout va changer quand une épidémie de diphtérie vient frapper les enfants de la communauté. Le sérum guérisseur manque au village, et les intempéries ont bloqué toutes les routes… Pas de doute, seul un attelage de chiens peut sauver la situation, en allant récupérer le remède à la ville la plus proche… Balto sent que son heure est arrivée, et s'inscrit à la course d'évaluation qui désignera le meilleur équipage. Malgré la traîtrise d'un rival, 100% pur chien et trop fier de l'être pour rester honnête, notre héros participera avec toute sa vaillance au sauvetage des enfants du village… LA GRANDE AVENTURE DE NON-NON Programme de trois courts métrages d’animation de Mathieu AUVRAY France 2017-2018 Durée totale : 41 mn - D’après les albums de la collection Non-Non de Magali Le Huche (Ed. Tourbillon) POUR LES ENFANTS DÈS 3 ANS - Tarif unique : 4 euros À Sous-Bois-les-Bains, les jours s’écoulent dans la bonne humeur et ce n’est pas une histoire de glace à la carotte, un voyage (raté) sur la lune ou une inondation qui changeront les choses ! Rien ne semble devoir contrarier cette drôle de bande de copains, tous différents mais toujours solidaires : Non-Non l’ornithorynque, Magaïveur le mini-crabe, Bio le lapineau, Grocroc le petit ours, Zoubi la grenouillette et Grouillette la tortue à roulettes, il sont tous épatants ! Les histoires et l’animation en pâte à modeler le sont tout autant… Trois aventures au programme : Non-Non et la glace à la carotte (8 mn) Grocroc mal luné (7 mn) - Déluge à Sous-Bois-les-Bains (26 mn) : le clou du programme, qui voit Non-Non en charge de sauver la mise à tous les habitants de Sous-Bois-les-Bains d’une dantesque inondation. LA CABANE AUX OISEAUX Film d’animation de Célia RIVIÈRE d’après 9 albums pour enfants - France 2018 42 mn POUR LES ENFANTS DÈS 3 ANS - Tarif unique : 4 euros Moineaux, hirondelles, corneilles, oiseaux multicolores… Un oiseau lumineux – il a avalé une étoile – les invite tous dans la cabane pour découvrir et lire des albums merveilleux. Avec délicatesse, l’oiseau blanc nous emporte dans des histoires magiques : parfois drôles, parfois aventureuses, toujours tendres, dans lesquelles les enfants se reconnaissent. Neuf albums composés par de très talentueux artistes comme Charlotte Gastaut, Marc Boutavant, Germano Zullo et Albertine, ou encore la grande Beatrice Alemagna nous offrent une envolée poétique dans les campagnes de l’imaginaire : un beau voyage qui fait rêver et grandir en douceur. Rêvez-vous que vous volez ?… On dit que ce rêve appartient aux nuits de l’enfance… et un peu aussi à ceuxqui sont restés des enfants… Cela parait si facile quand on est un oiseau ! Les titres des neuf albums mis en images : Les Oiseaux, Le Popotin de l’hippopo, Tu te crois le lion ?, Poucette, Papa à grands pas, Sur ma tête, Le Pingouin qui avait froid, Les Cinq Malfoutus, L’Oiseau qui avait avalé une étoile.
MIRAÏ, MA PETITE SŒUR Les ateliers ciné pour enfants sont de retour avec l'équipe de Môm'Bordeaux ! Samedi 9 FÉVRIER à 14h30, Projection de MIRAI MA PETITE SOEUR + goûter + atelier artistique. Tarif unique : 15 euros Achetez les places à partir du Mercredi 30 Janvier à Utopia et à Môm'Bordeaux, 11 cours Louis Fargues Film d’animation de Mamoru HOSODA cesse tiraillé entre l’envie de se débar- à dompter sa peur, un grand-père en Japon 2018 1h40 Version Française rasser de Miraï en douce et celle de la pleine jeunesse qu’il reconnaîtra ensuite serrer dans ses petits bras maladroits, dans l’album de photos de famille. Mais POUR LES ENFANTS Kun balance constamment entre la ré- il discute aussi avec sa petite sœur de- À PARTIR DE 5 ANS alité et la fantasmagorie, entre ce qu’il venue grande, sa propre mère encore vit et ce qu’il ressent. Et pour lui ces enfant, puis il emprunte un de ces trains Signé Mamoru Hosoda, l’un des grands deux niveaux sont aussi « vrais » l’un dont il est passionné pour un voyage ini- noms de l’animation japonaise, digne que l’autre, comme sont « vrais » ses tiatique jusque dans une gare de Tokyo, successeur de Miyazaki et plus encore voyages dans l’espace et dans le temps. entre rêve et cauchemar. de Isao Takahata, Miraï, ma petite sœur Parce que Kun voyage : il rencontre son Vous l’aurez compris, voilà un bijou qui raconte, en toute simplicité mais avec grand-père disparu qui lui enseigne va enchanter petits et grands ! une infinie tendresse, les bouleverse- ments de l’arrivée d’un bébé dans la vie d’un petit garçon de 4 ans, Kun, que rien Réseau Môm'artre, Môm'Bordeaux ? ni personne n’avait préparé à ce cata- Môm'Bordeaux est un accueil artistique pour les enfants, situé dans le quartier Saint clysme. Louis. Antenne Bordelaise du réseau Môm'artre (www.momartre.net) ouverte à la ren- Ce héros haut comme trois pommes vi- vait paisiblement sa vie d’enfant unique trée 2018, Môm’Bordeaux propose un accueil complet pour les 6/11 ans les soirs après (tous les jouets, tout l’espace, toutes l'école, les mercredis et pendant les vacances scolaires. L’épanouissement artistique les attentions rien que pour lui) quand et personnel de l’enfant est une des premières préoccupations de l’association qui sa mère débarque un jour avec un pe- propose de l’aide aux devoirs et un accès à l’art et à la pratique artistique avec des ar- tit animal tout rose, braillant, ne sachant tistes-animateurs professionnels. Par son implantation au plus près des quartiers po- rien faire tout seul et qui s’avère être sa pulaires, Môm’artre a également pour ambition de favoriser la mixité sociale, l’ouver- sœur prénommée Miraï (avenir en japo- ture aux autres et l’apprentissage du vivre-ensemble. nais). Comment accepter cette invitée surprise ? Comment survivre à ce sou- Les ateliers Ciné'Môm ? dain déplacement du centre de gravité Dans une large proposition d'expressions artistiques, le cinéma a évidemment sa place familial ? Comment communiquer avec dans nos activités auprès des enfants… Un samedi par mois, nous poserons nos va- ce machin de chair et de larmes qui ne lises au cinéma Utopia, surveillez la Gazette ! Ciné'Môm, c'est la rencontre du cinéma sait même pas jouer avec un train élec- et des arts plastiques, c'est un goûter pour échanger autour du film et un atelier artis- trique ? C’est toute l’épopée du film qui va tique pour prolonger la séance. De 14h à 17h30, les enfants sont pris en charge par suivre, au cœur de cette maisonnée, l'équipe Môm'Bordeaux au cinéma, une navette est également prévue pour les enfants comme s’il s’agissait d’une Odyssée du quartier Saint-Louis qui désireraient participer aux ateliers, n'hésitez pas à nous grandiose, l’apprivoisement mutuel du contacter au 07 66 17 52 57 ou mombordeaux@momartre.com ! grand frère et de la petite sœur. Sans
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