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Les mutations de l’industrie finlandaise de la défense et les
participations capitalistiques croisées entre pays nordiques :
une approche d’économie historique
Cet article s’intéresse aux mutations les années 1920 jusqu’à la fin de la L’entreprise produit quelques avions
de longue durée de l’industrie finlan- guerre froide (I), puis aux mutations de conception finlandaise pendant le
daise de la défense et à ses évolutions consécutives à la fin de la guerre froide second conflit mondial, mais ces der-
récentes qui conduisent à la mise en et à la recherche de partenariats inter- niers ne donnent pas entière satisfac-
œuvre de participations industrielles nationaux (II). tion à l’armée de l’Air et son activité
et capitalistiques croisées entre cer- consiste surtout dans l’assemblage
Historique des activités
tains pays nordiques. Ces relations d’avions militaires allemands mais
concernent plus spécifiquement deux
industrielles militaires finlandaises aussi britanniques sous licence. Après
Etats : la Norvège et la Finlande, via les
aujourd’hui consolidées dans Patria la fin des hostilités, le gouvernement
firmes Kongsberg, Patria et Nammo. La des années 1920 à la fin de la finlandais cherche à réorganiser la
Suède et le Danemark, bien que parti- guerre froide production industrielle du pays. Ainsi,
cipant à la coopération nordique de La Finlande est un pays qui obtient « en 1946, plusieurs ateliers du do-
défense (NORDEFCO), ont en effet mis l’indépendance de la Russie soviétique maine de la métallurgie sont regrou-
en œuvre d’autres formes de restruc- en 1917. Pratiquement dépourvu pés afin de former Valtion Metalli-
turation. Issues d’un long processus de d’industrie de la défense à cette date, tehtaat (Ateliers métallurgiques
consolidation et scellées par la montée le pays développe des capacités d’Etat). Au début de l’année 1951, le
de la firme norvégienne Kongsberg au industrielles militaires modestes, qui groupe Valtion Metallitehtaat fut re-
sein du capital du groupe finlandais prennent une nouvelle ampleur nommé Valmet Oy, et sa production
Patria en 2016, ces participations croi- lorsque survient la guerre d’hiver face s’est développée au fil des ans jusqu’à
sées peuvent être résumées comme à l’Union soviétique en 1939, suivie de inclure la fabrication de navires,
suit : la Seconde Guerre mondiale puis de la d’avions, d’armements, de locomo-
Le gouvernement norvégien dé- guerre froide. Sont ici étudiées les tives, de tracteurs, de moteurs mari-
tient 50,001% de la firme de dé- activités relatives à l’aéronautique times, d’élévateurs et, bien sûr, de
fense et d’ingénierie Kongsberg militaire (A), aux véhicules militaires machines à papier »3.
Gruppen, le reste des parts étant (B) puis aux armes lourdes (C) afin La fin du second conflit mondial
coté à la bourse d’Oslo. d’analyser le processus de marque cependant un coup d’arrêt
Le gouvernement finlandais dé- consolidation du secteur sur le long pour le développement de l’industrie
tient 50,1% de la firme d’aéronau- terme : toutes ces activités sont en aéronautique militaire finlandaise, en
tique et de défense finlandaise effet consolidées en une entité unique, raison des restrictions imposées par le
Patria, le reste des parts étant Patria, à la fin des années 1990. traité finno-soviétique de 1948. Alors
détenu par Kongsberg Gruppen. que cette période est caractérisée par
Le secteur aéronautique militaire
Le gouvernement norvégien dé- un saut technologique du fait du déve-
Le président directeur général de Pa- loppement de l’aviation à réaction,
tient 50% des parts de la firme
tria déclarait en 2011 « notre histoire l’industrie aéronautique finlandaise qui
transnationale de munitions Nam-
industrielle remonte à 1921, lorsque intervient uniquement dans le do-
mo, à parité avec le groupe finlan-
l’usine d’avions de l’armée de l’air a maine des petits avions à turbopropul-
dais Patria.
débuté ses activités à Suomenlinna »2. seur se focalise sur deux domaines
Cet article repose sur une perspective Initialement simple atelier de mainte-
d’économie historique visant à mettre d’activité : assemblage local sous li-
nance de l’armée finlandaise, ce der- cence puis maintenance des avions de
en évidence les mutations de la firme nier devient une entreprise à la fin des
comme organisation par rapport à l’armée de l’air finlandaise acquis au-
années 1920 sous le nom de Valtion près de constructeurs étrangers, et
celles de son environnement1. Il Lentokonetehdas (entreprise d’Etat de
cherche donc à comprendre le proces- fabrication d’avions d’entraînement
construction d’avions). Alors que le pour forces armées. Le premier avion
sus par lequel l’industrie finlandaise de site de Suomenlinna (une forteresse
la défense a été amenée à s’orienter de conception finlandaise, le Vihuri,
du XVIIIème siècle sur une petite île est ainsi produit dès 1951. Dans les
vers ce qui s’apparente à une coopéra- dans la baie d’Helsinki) est peu adapté
tion régionale renforcée dans le do- années 1960, l’entreprise assemble
au développement de cette activité, localement les avions d’entraînement
maine industriel. Pour ce faire, nous l’usine est transférée à côté de la ville
nous intéresserons d’abord à l’évolu- Fouga Magister acquis auprès de la
de Tampere en 1936, à quelques 180 France. Par la suite, elle assemble les
tion de l’industrie de la défense de la kilomètres au Nord d’Helsinki.
Finlande de son développement dans avions de chasse suédois Draken, les
27
Les derniers programmes aéronautiques militaires finlandais
Les avions d’entraînement à turbopropulseur Vinka (à gauche) puis Redigo (à droite) constituent les derniers avions
militaires de conception finlandaise. Succédant à plusieurs générations d’appareils, le Vinka est le premier avion de con-
ception entièrement finlandaise. Construit à 30 unités au début des années 1980, il n’a pas été exporté mais il est tou-
jours en service dans l’armée de l’Air de la Finlande. La cellule du Vinka a par la suite été modernisée afin de produire
une nouvelle génération d’avions d’entraînement, le Redigo, jusqu’à ce que les droits pour la conception de l’appareil
soient cédés au groupe italien Aermacchi en 1996, année de l’intégration de Valmet dans Patria.
Sources : airforce-technology.com et lentoposti.fi
avions d’entraînement britanniques seul fabricant de véhicules [de avec la construction du camion Proto
Hawk dans les années 1980 et les l’époque] (Oy Suomen Autoteollisuus (abréviation de son surnom de
avions de chasse américains Hornet Ab), ainsi que diverses entreprises do- ‘prototype’ durant la phase d’essais)
dans les années 19904. Elle poursuit minantes dans le secteur des métaux, baptisé KB-45 dans l’armée finlandaise.
également ses activités de construc- et le seul fabricant de pneus du pays Construit en partenariat avec les
tion d’avions d’entraînement, en parti- »6. Baptisée Yhteisisu (Sisu, la marque forces armées, le premier prototype
culier le Vinka puis le Redigo dans les sous laquelle sont commercialisés les de ce camion à quatre roues motrices
années 1990. Les années 1980 sont véhicules, signifiant courage ou déter- est réalisé en 1962.
cependant caractérisées par de fortes mination en finnois), la nouvelle entre- Vanaja et Suomen Autoteollisuus fu-
difficultés pour le conglomérat, qui se prise est localisée à Hämeenlinna, ville sionnent finalement en 1968, ce qui
sépare de plusieurs de ses activités : peu industrialisée mais bien desservie donne naissance à un acteur unique de
chantiers navals, véhicules et engins par les infrastructures de transport et l’industrie du poids lourd en Finlande.
agricoles… Les activités relatives à située à cent kilomètres au Nord de la La nouvelle entité conserve le nom de
l’aéronautique restent cependant au capitale. La naissance d’Yhteisisu en l’entreprise principale, Suomen Auto-
sein du groupe Valmet, avant d’être 1941 s’explique donc par la volonté de teollisuus. Suite au décès de son fon-
séparées et intégrées dans Patria en mettre en place une firme spéciale- dateur en 1974, elle devient une en-
1996. L’entreprise abandonne alors ment dédiée à la fabrication de véhi- treprise publique.
ses capacités dans la construction cules militaires. Un contrat est passé
En 1981, l’entreprise adopte le nom
d’avions d’entraînement et se focalise avec l’armée finlandaise pour la livrai-
d’Oy Sisu-Auto Ab. C’est cette même
désormais sur la maintenance d’avions son de camions et de bus, bien que la
année qu’est réalisé le premier proto-
et d’hélicoptères ainsi que sur la fabri- guerre se termine avant que la produc-
type d’un véhicule blindé à six roues
cation de composants et sous- tion n’ait réellement débuté.
motrices, suite à un appel d’offres de
systèmes pour les grands construc- Après une période d’interrogations sur l’armée finlandaise auquel participent
teurs mondiaux. Il s’avère que « depuis la pertinence du maintien de l’activité, deux entreprises : le constructeur
1922, l’entreprise a construit elle- Yhteisisu ne reprend réellement sa d’engins agricoles « Valmet avec son
même trente modèles d’avions, dont production qu’en 1946. L’entreprise produit basé sur un tracteur et Sisu
19 de conception finlandaise »5. prend le nom de VAT (Vanajan Auto- avec un véhicule basé sur la technolo-
Les activités relatives aux véhicules tehdas Oy) en 1948 et ses véhicules gie du poids-lourd »7. Sisu l’emporte
sont alors commercialisés sous la avec un véhicule baptisé Pasi, abrévia-
militaires
marque Vanaja. Dépendant essentiel- tion de Panssari-Sisu ou Sisu blindé en
Si la Finlande possède une petite in- lement des commandes publiques de finnois. Véhicule blindé de transport
dustrie automobile focalisée sur la l’Etat finlandais, VAT s’affirme peu à de troupes à six roues motrices, le Pasi
construction de camions et d’engins peu. Elle abandonne la seule produc- ou XA-180 dans l’armée finlandaise est
spécialisés qui se développe progressi- tion de véhicules militaires et institu- destiné à transporter dix fantassins
vement au début du XXème siècle, la tionnels et diversifie ses activités vers avec leur équipement. Il s’avère rapi-
décision de se doter d’une industrie le secteur privé finlandais puis, avec un dement approprié aux opérations de
dans le domaine des véhicules mili- succès limité, vers les marchés interna- gestion de crise en-dehors du territoire
taires remonte à la guerre de conti- tionaux. Se faisant, elle entre en con- national et connaît un grand succès à
nuation face à l’Union soviétique à currence directe avec l’autre acteur l’exportation : « les premiers véhicules
partir de l’été 1941. Du fait du besoin finlandais du secteur, Suomen Auto- furent délivrés aux Nations Unies en
de véhicules de transport de troupes teollisuus, en produisant des camions août 1984, et vers la fin de cette même
et des difficultés d’approvisionnement, robustes, mais aussi des bus et tram- année, les livraisons ont débuté pour
« la solution fut d’établir une entre- ways. Vanaja se tourne à nouveau vers les Forces de Défense Finlandaises »8.
prise dont les actionnaires seraient la production de véhicules spécifique- Dans les années 1980, Sisu produit
l’Etat de Finlande, le propriétaire du ment militaires dans les années 1960 également une nouvelle génération de
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Programmes emblématiques de véhicules militaires finlandais Les activités relatives aux armes
lourdes
Deux entreprises finlandaises sont
historiquement présentes dans le do-
maine des armes lourdes, Tampella
Oy, spécialisée dans les mortiers, et
Vammaskosken Tehdas Oy qui inter-
vient dans le domaine de l’artillerie et
des munitions. Créée dans les années
1930 à Tampere, Tampella est une
entreprise industrielle qui intervient
Le camion Proto ou KB-45 (à gauche) constitue l’une des premières réalisations mo-
dans la construction de machines ou-
dernes de l’industrie militaire finlandaise dans le secteur terrestre. Les camions sont
tils, de locomotives, mais également
utilisés pour transporter des troupes et des munitions, mais également pour remorquer
des systèmes d’artillerie. Le véhicule Pasi ou XA-180 (à droite, en configuration maintien dans le secteur forestier. Elle devient
de la paix photographié en 1998) fait partie des rares véhicules, avec son successeur surtout active dans le secteur militaire
l’AMV, à avoir fait l’objet de ventes significatives à l’export. Initialement conçu pour les en construisant des mortiers dans les
besoins de l’armée finlandaise, il s’est rapidement avéré adapté au besoin de transport années 1940 : « lors de la Seconde
de troupes sous blindage léger de nombreuses forces armées, en particulier dans le Guerre mondiale, l’armée de terre
cadre d’opérations de maintien de la paix. finlandaise avait grandement besoin
Source : Patria. de mortiers lourds de 120 mm afin de
compenser son manque d’artillerie.
camion militaire, le Masi (abréviation branche véhicules blindés ne soit fina- Comparés à l’artillerie, les mortiers
de ‘Maasto Sisu’ signifiant Sisu tout lement consolidée dans une nouvelle étaient également mieux adaptés aux
terrain) baptisé SA-150. L’entreprise se entité, Patria, à la fin de l’année 1996. combats finlandais en terrains fores-
tourne brièvement dans la production Les activités de fabrication de camions tiers »10. Le prototype d’un mortier
de véhicules à chenilles avec le Nasu. Il restent cependant indépendantes, lourd de 120 mm (le 120 Krh/40) est
s’agit d’un véhicule léger destiné au dans le cadre de l’entreprise Sisu Auto ainsi testé juste avant la guerre d’hiver
transport de troupes et qui peut égale- Oy, qui reste impliquée dans la cons- et produit en série durant la guerre de
ment servir comme plateforme d’arme truction de camions militaires à 4, 6, 8 continuation face à l’Union soviétique.
lourde (de mortier de 120 mm notam- et 10 roues motrices via sa filiale Sisu Pour ce qui est de la seconde entre-
ment). Dans les années 1990, l’entre- défense. Forte du succès du XA-180, prise, son histoire « remonte à la Se-
prise produit également un véhicule Patria conçoit à la fin des années 1990 conde Guerre mondiale, lorsque les
de déminage pour l’armée finlandaise, un véhicule plus avancé, l’Armoured premières armes étaient réparées à
le RA-140 DS, exporté en petite quanti- Modular Vehicle (AMV) à six et huit Vammala. A cette époque, le dépôt de
té. A l’exception de quelques projets à roues motrices, ce qui lui permet l’armée finlandaise effectuait ce travail
l’exportation, la grande majorité des d’être doté d’un armement plus lourd mais peu de temps après la guerre,
véhicules construits par Vanaja puis et d’un blindage plus important. Alors l’entreprise Vammaskosken Tehdas fut
Sisu Auto ont été uniquement produits que le premier prototype est dévoilé établie »11. Elle se spécialise alors dans
pour les forces armées nationales. en juin 2000, le véhicule remporte la fabrication de canons d’artillerie et
Seuls le XA-180 et ses versions ulté- également des succès importants à de munitions de gros calibre.
rieures ont fait l’objet de livraisons l’exportation avec près de 1 600 véhi-
Les deux entreprises poursuivent leurs
internationales à plus grande échelle9. cules aujourd’hui commandés par huit
activités séparément jusqu’à ce qu’en
En 1994, Sisu est dans un premier pays.
1991, les branches défense de Tampel-
temps intégrée au sein du conglomé- la Oy et Vammaskosken Tehdas Oy
rat public Valmet, avant que sa fusionnent pour former une nouvelle
Programmes emblématiques de l’industrie finlandaise dans le domaine des armes lourdes
Système d’artillerie de 155 millimètres (155 GH APU) et système de mortier à double canon AMOS (monté sur le châssis
d’un véhicule AMV). Exporté en Egypte dans le cadre d’une production locale sous licence, le 155 GH APU constitue le
dernier système d’artillerie conçu par Patria faute de commandes nationales par la suite. Issu d’un projet de partenariat
entre le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède, le mortier à double canon AMOS (Advanced MOrtar System) est
quant à lui conçu dans le cadre de la coentreprise finno-suédoise Patria-Hägglunds suite au retrait du Danemark et de la
Norvège du programme.
Source : Army Guide/Patria
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entité, Vammas Oy. Dans les années La consolidation en deux entités, défense observé au même moment
1990, Vammas développe en particu- Patria et Nammo, et la recherche dans d’autres pays européens, cinq
lier un canon d’artillerie de 155 mm, le constante de partenariats entreprises finlandaises de défense et
155 GH 52 APU remorqué par un véhi- internationaux de l’aérospatial sont regroupées au 1er
cule. Alors que l’entreprise est inté- Après avoir étudié l’évolution histo- octobre 1996 au sein d’une nouvelle
grée dans Patria à la fin de l’année rique des industries militaires finlan- entité, Suomen Puolustusväline (ou
1996, elle obtient en 1998 un contrat daises, cette seconde partie s’intéresse « Equipements finlandais de dé-
pour la livraison de 27 canons d’artille- plus spécifiquement aux mutations fense »). Il s’agit de :
rie 155 GH 52 APU pour l’armée finlan- post-guerre froide. Elle porte donc sur Vammas (artillerie, mortiers et
daise. Le système est par la suite ex- les principales entreprises actuelles, munitions de gros calibre)
porté en Egypte en 1999 dans le cadre sur leur évolution récente et sur les Lapua (munitions de petit calibre)
d’un accord de production locale sous liens capitalistiques entrecroisés Sisu Defence (véhicules blindés)
licence12. En 2000 cependant, l’armée qu’elles entretiennent. L’étude s’y Vihtavuori (explosifs)
finlandaise annule un programme de
système d’artillerie automoteur auprès
focalise sur la création et l’évolution de Finavitec (aérospatial)
la principale entreprise de défense du
de Patria. Faute de financement, cette La nouvelle entreprise regroupe donc
pays, Patria (A), sur le munitionnaire
décision condamne les activités de la grande majorité des activités aéro-
Nammo, issu d’une consolidation capi-
l’entreprise dans le domaine de l’artil- nautiques et militaires de Finlande. Elle
talistique entre la Norvège, la Suède et
lerie. Patria se recentre alors sur les débute ses opérations en janvier 1997
la Finlande (B), puis sur l’alliance stra-
seuls systèmes de mortiers à tourelles avant d’être rebaptisée Patria. Initiale-
tégique récente formée entre Patria et
de 120 mm pour véhicules militaires. ment détenue à 100% par l’Etat finlan-
la firme norvégienne Kongsberg (C).
Ces éléments permettent de constater dais, son organisation est celle d’une
que l’industrie finlandaise de défense, Patria : une entreprise majoritaire- holding, chapeautant les cinq entre-
pratiquement inexistante à l’indépen- ment publique en quête de parte- prises qui conservent une autonomie.
dance du pays en 1917, se développe naires internationaux La maison-mère, Patria Industries Oyj,
dans l’urgence de la guerre d’hiver détient les entreprises du groupe à
Patria est aujourd’hui la principale
face à l’Union soviétique en mêlant 100% ainsi qu’un certain nombre de
entreprise de défense de Finlande et
conjointement volonté étatique et filiales et coentreprises. Quelques
malgré plusieurs évolutions de la struc-
initiative privée. La base industrielle années après la création de la nouvelle
ture de son capital, elle reste détenue
est alors fortement fragmentée, y entité, le Ministère du commerce et de
à une faible majorité par le gouverne-
compris dans certains secteurs : l’industrie annonce ouvrir un proces-
ment finlandais (50,1%). Dans ce
l’industrie des armées lourdes, mor- sus pour trouver un ou plusieurs parte-
cadre, « le Ministère de la défense est
tiers et artillerie, compte ainsi deux naires et propriétaires stratégiques
chargé de la détermination des objec-
producteurs jusqu’en 1991. Elle est, pour Patria. Alors qu’Airbus (à
tifs stratégiques pour l’actionnaire
tout au long de la guerre froide, essen- l’époque EADS) et BAE Systems (alors
principal. L’entreprise joue un rôle
tiellement tournée vers le client natio- actionnaire de la firme suédoise de la
important dans la sécurité des approvi-
nal. Les exportations sont en effet peu défense et de l’aérospatial Saab à hau-
sionnements de la Finlande, et plu-
nombreuses et, à l’exception de teur de 35%) font part de leur intérêt,
sieurs de ses divisions sont essentielles
quelques succès comme les véhicules c’est EADS qui l’emporte avec la signa-
pour la défense nationale en temps de
militaires Pasi, la production vise uni- ture d’un accord en janvier 2001 por-
crise »13. Son chiffre d’affaires est es-
quement à satisfaire les besoins de tant acquisition de 26,8% du capital, le
sentiellement militaire. En légère dimi-
l’armée nationale. gouvernement finlandais conservant
nution du fait de la tendance à la con-
les 73,2% restants14. Les motivations
Une première tentative de consolida- traction des débouchés export, il se
semblent alors principalement liées
tion a lieu avec le regroupement pro- situe autour de 500 millions d’euros.
aux activités aérospatiales de Patria :
gressif d’activités militaires au sein du L’origine de l’entreprise remonte à la pour l’avionneur européen EADS nou-
conglomérat industriel civil et militaire fin des années 1990. Dans le contexte vellement créé, il s’agit en effet de
Valmet, jusqu’à ce que la plupart des de la consolidation du secteur de la
industries de l’aéronautique et de la
défense soient finalement consolidées Evolution du chiffre d’affaires de Patria, 2010-2017, millions d’€ courants
au sein d’une nouvelle entité, Patria,
au sortir de la guerre froide. Cette
évolution a lieu dans un contexte de
fortes restructurations capacitaires
puisque plusieurs activités sont défini-
tivement abandonnées, en particulier
la construction d’avions d’entraîne-
ment et de systèmes d’artillerie. Elle
implique cependant une mutation
profonde de l’industrie, par la re-
cherche désormais constante de parte-
nariats internationaux.
Source : rapports annuels (données antérieures non disponibles)
30
faire entrer un Etat supplémentaire judiciaires qui s’ensuivent, affaiblissent monte à 1923 dans la ville de Lapua. Il
dans l’organisation du groupe, en par- l’image de l’entreprise. s’agit d’une entreprise publique, qui le
ticulier dans le contexte de la compéti- Comme un grand nombre de firmes du reste jusqu’en 1991. A cette date, elle
tion pour un programme d’hélicop- secteur de la défense, Patria est égale- est privatisée et prend la forme d’une
tères commun aux pays nordiques, le ment confrontée à des difficultés con- société à responsabilité limitée. Depuis
NSHP (Nordic Standard Helicopter sécutives à la chute des budgets mili- les années 1980, elle diversifie par
Program), par la suite remportée par taires européens suite à la crise de ailleurs ses activités dans le secteur
l’hélicoptère NH90 proposé par EADS. 2008. Dès 2009, son nouveau prési- civil en produisant des munitions pour
Ainsi, « pour les pays scandinaves, le dent directeur général relève que la chasse et le tir sportif19.
geste politique de l’opération NSHP […] « les ministères de la défense qui sont Lapua fait partie des cinq entreprises
a une dimension industrielle. La Fin- nos clients les plus importants avaient finlandaises rassemblées à la fin de
lande, qui entend conserver une indus- établi leurs budgets avant la crise fi- l’année 1996 en une nouvelle entité,
trie de défense indépendante, a choisi nancière, d’où un marché assez bon. Patria. Elle ne reste cependant qu’une
d’adosser Patria à EADS, qui propose, Dans un grand nombre des pays impor- année et demie au sein de Patria. Le
dans le cadre de la compétition NSHP, tants que nous avions ciblés cepen- groupe Nammo est en effet créé en
le nouvel hélicoptère de transport dant, l’évolution économique a rapide- septembre 1998 sous la forme d’une
NH90 d’Eurocopter. Sans être directe- ment conduit à freiner brutalement. holding rassemblant les activités rela-
ment impliquées dans une offre con- Tout compte fait, la récession a eu tives aux munitions de trois entre-
currente, BAE Systems et Saab étaient, pour conséquence des changements prises préexistantes dans les pays
selon certains, sensiblement plus significatifs dans les calendriers de scandinaves qui deviennent des filiales
proches des hélicoptéristes Westland livraison mais a aussi retardé la date à 100% : Nammo Raufoss (Norvège),
ou Sikorsky […]. Par ailleurs, la perspec- d’entrée en vigueur de nouveaux pro- Nammo Liab (Suède) et Nammo Lapua
tive de glaner de la charge sur l’A380 jets, qui sont toujours dans la phase de (Finlande). L’actionnariat de la nou-
d’Airbus aurait constitué un argument soumission, dans tous les do- velle entité est alors réparti entre Rau-
de poids en faveur d’EADS »15. maines »18. foss (Norvège, 45%), Celsius (Suède,
Le début des années 2000 est une Après avoir échoué dans sa tentative 27,5%) et Patria (Finlande, 27,5%).
période florissante pour Patria. L’an- de fusion avec BAE Systems à l’au- Alors que Raufoss cherche au début
née 2003 constitue à ce titre un tour- tomne 2012, EADS réévalue en profon- des années 2000 à se recentrer sur ses
nant important avec la vente de 690 deur sa stratégie dans le secteur de la activités civiles, l’Etat norvégien fait
véhicules blindés de type AMV à la défense. Rebaptisée Airbus, elle vend à l’acquisition des 45% que détient l’en-
Pologne, qui marque la première ex- la fin de l’année 2014 sa participation treprise au sein de Nammo20. Le
portation de la nouvelle génération de dans Patria à l’Etat finlandais qui dé- groupe suédois Celsius est racheté
véhicules militaires construits par Pa- tient de nouveau la totalité du capital cette même année par son compa-
tria, mais surtout la première exporta- de l’entreprise. Cette situation est triote Saab, sans que cela change l’ac-
tion majeure de l’entreprise depuis sa cependant présentée comme tempo- tionnariat de Nammo. Un protocole
création en 1996. L’année 2005 raire, l’objectif affiché par le gouverne- d’accord (memorandum of understan-
marque ensuite la montée de Patria au ment étant de trouver un partenaire ding) est signé en 2001 entre les gou-
sein du groupe Nammo (cf. infra), de stratégique sous la forme d’une firme vernements norvégien, suédois et
27,5 à 50% du capital, à parité avec le étrangère présente de façon minori- finlandais pour renforcer leur coopéra-
gouvernement norvégien. Les bons taire et durable au sein du capital de tion dans le domaine des munitions21.
résultats de l’entreprise nordique de Patria. Par la suite, le groupe allemand Rhein-
munitions ont un impact immédiat sur metall fait part en 2005 de son intérêt
les résultats de Patria. Alors que l’en- Nammo, entreprise transnationale pour une prise de participation signifi-
treprise obtient d’autres succès inter- intégrée entre la Norvège, la Suède cative au sein du capital de Nammo,
nationaux pour son véhicule AMV, elle et la Finlande qui reste cependant sans suite. L’en-
se trouve cependant impactée par les Nammo AS est une entreprise créée treprise entreprend progressivement
difficultés que traverse EADS à partir en 1998 dans le cadre d’une consolida- une stratégie d’expansion internatio-
de 2007. A partir de 2008, Patria est tion transnationale des activités rela- nale, ouvrant des sites de production
confrontée à de forts soupçons de tives aux explosifs et aux munitions ou en procédant à des acquisitions en
corruption. En juin 2008, quatre em- entre les firmes norvégienne Raufoss, Allemagne et aux Etats-Unis.
ployés du groupe ayant joué un rôle suédoise Celsius et finlandaise Patria. A la fin de l’année 2005, le groupe
dans le cadre de la vente de canons Détenue à 50% par le gouvernement suédois Saab qui fait face à des difficul-
d’artillerie à l’Egypte entre 1997 et norvégien et à 50% par Patria depuis le tés et à une diminution des dépenses
2004 sont arrêtés par la police finlan- retrait de la Suède du capital de l’en- militaires suédoises annonce son in-
daise. Les allégations portent égale- treprise en 2006, son siège social se tention de se retirer de l’actionnariat
ment sur la vente de 136 véhicules situe dans la ville de Raufoss en Nor- de Nammo de façon à rationnaliser
AMV à la Slovénie en 2006, ce qui vège. Elle constitue donc la seule en- son organisation et à se focaliser sur
engendre des tensions diplomatiques treprise transnationale de défense des ses propres opérations. Ses parts sont
entre la Slovénie et la Finlande et con- pays nordiques et figure, aux côtés de alors vendues au gouvernement nor-
duit finalement à l’annulation du con- groupes beaucoup plus importants végien (5%) et à Patria (22,5%). Nam-
trat à l’exception des 30 véhicules déjà comme Airbus et MBDA, parmi les mo est dès lors une coentreprise déte-
livrés16. Dans le même temps, Patria rares entreprises de défense euro- nue à parité par le gouvernement nor-
fait face à des accusations de corrup- péennes aux activités intégrées entre végien et par Patria22.
tion dans sa tentative de commerciali- plusieurs Etats.
ser le mortier Nemo auprès de la Ré- Au niveau de ses domaines d’interven-
La création d’une entreprise de fabri- tion, Nammo « conçoit, produit et vend
publique tchèque17. Toutes ces alléga-
cation de munitions en Finlande re- des munitions à usage militaire et civil,
tions, ainsi que les longues procédures
31
Evolution du chiffre d’affaires de Nammo, 2002-2017, millions d’€ courants Kongsberg est une entreprise majori-
tairement civile dont le chiffre
d’affaires est largement supérieur à
celui de Patria, de l’ordre d’1,5 milliard
d’euros en 2017. Sa diminution très
marquée entre 2012 et 2017 dans le
graphique ci-après doit être relativisée
car elle est fortement amplifiée par les
fluctuations du taux de change entre
l’euro et la couronne norvégienne.
Malgré cette différence de taille, le
chiffre d’affaires défense de Kongsberg
est relativement proche de celui de
Patria, autour de 500 millions d’euros.
On constate également que le groupe
Source : rapports annuels Kongsberg est fortement dépendant
des ventes à l’exportation.
des systèmes d’armes à épaules, des Le rapprochement Ce rapprochement contribue donc à
moteurs de fusées pour applications Patria - Kongsberg renforcer la coopération entre pays
spatiales et militaires, et constitue l’un nordiques dans le domaine de l’indus-
En mars 2016, la division militaire de
des principaux fournisseurs de ser- trie de la défense. Ensemble, les deux
l’entreprise norvégienne de défense et
vices de démilitarisation conformes entreprises représentent ainsi le deu-
d’ingénierie Kongsberg annonce son
aux règles environnementales »23. Son xième groupe nordique dans le do-
intention de faire l’acquisition de
chiffre d’affaires oscille entre 400 et maine de la défense en chiffre
49,9% du capital de Patria, le gouver- d’affaires, derrière la firme suédoise
450 millions d’euros en fin de période
nement finlandais restant l’actionnaire
dans le graphique ci-après, ce qui en Saab. La nouvelle entité dispose ainsi
majoritaire à hauteur de 50,1%. Créée de compétences très larges, à la fois
fait une entreprise de taille compa-
au début du XIXème siècle, Kongsberg
rable à Patria. Bien que Nammo ne civiles et militaires : véhicules blindés,
est détenue à 50% par le gouverne- systèmes d’armes pour véhicules, aé-
communique pas le montant de son
ment norvégien, les autres 50% étant
chiffre d’affaires défense, ses activités rostructures, maintenance de moteurs
cotés à la bourse d’Oslo. Ce mouve- d’avions et d’hélicoptères, assemblage
civiles sont cependant très restreintes
ment constitue donc une alliance stra-
lorsque rapportées à l’ensemble. On d’avions et d’hélicoptères, systèmes
tégique, et non une fusion puisque les
constate par ailleurs que l’entreprise navals… Dans ce contexte, « l’objectif
deux entreprises poursuivent leur principal de l’activité en cours de fusion
est fortement exportatrice (sont con-
existence comme deux entités dis-
sidérés comme marchés export les et d’acquisition est de renforcer l’avan-
tinctes. La coopération industrielle tage concurrentiel afin de remporter
zones géographiques autres que les
existante entre la Norvège et la Fin-
trois Etats fondateurs : Norvège, de grands contrats nationaux et régio-
lande s’en trouve renforcée, d’autant naux face à une présence et des offres
Suède et Finlande).
que le fabriquant de munitions, de
accrues en provenance de rivaux
poudres propulsives, et d’explosifs ‘étrangers’ »24. Alors que le groupe
Nammo est lui-même détenu depuis
Kongsberg affiche ouvertement qu’un
2005 à 50% par le gouvernement nor-
des éléments clés de la stratégie de
végien et 50% par Patria. marché de sa division aéronautique et
défense est la formation d’alliances
Evolution du chiffre d’affaires de Kongsberg, 2000-2017, millions d’€ courants avec des entreprises de défense inter-
nationales, le rapprochement avec le
Finlandais Patria « a pour ambition de
créer un ensemble complémentaire
dont chaque élément pourra mieux
rivaliser en Europe du Nord et au-
delà »25.
Ces éléments permettent de constater
que la consolidation des industries
finlandaises de la défense suite à la fin
de la guerre froide s’est effectuée en
trois temps.
Tout d’abord (1996-1997), la majorité
des entreprises de la défense et de
l’aéronautique du pays sont consoli-
dées en une entité unique détenue par
l’Etat, Patria. Une telle évolution re-
Source : rapports annuels
vient à assembler des activités indus-
trielles certes disparates, mais elle
permet d’obtenir une certaine taille
32
Représentation des participations croisées d’artillerie) sont remis en cause. Tou-
jours avec un soutien gouvernemental
actif, la recherche de partenariats
internationaux passe alors par deux
éléments : l’intégration transnationale
des activités relatives à la fabrication
de munitions entre la Norvège, la
Suède et la Finlande (Nammo) et l’en-
trée de l’avionneur européen EADS au
sein du capital de Patria à hauteur de
26,8%. La décision d’EADS, devenu
Airbus, de se retirer du capital de Pa-
tria en 2014 implique alors une reprise
temporaire de la totalité du capital de
l’entreprise par la puissance publique,
qui cherche activement un nouveau
partenaire international. En 2016, le
groupe norvégien Kongsberg fait l’ac-
quisition de 49,9% du capital de Pa-
Source : Kongsberg Gruppen tria : cette alliance stratégique entre
deux firmes aux activités défense com-
critique dans le cadre d’activités Conclusion plémentaires inaugure alors le bascu-
toutes fortement liées à l’Etat. Cet article a étudié la mise en place de lement d’une recherche d’ouverture
partenariats capitalistiques et indus- internationale en s’adossant à un
Dans un second temps (1998-2001),
triels croisés entre la Norvège et la grand acteur du secteur vers une coo-
le gouvernement finlandais cherche
Finlande en les replaçant dans le pération régionale renforcée et prag-
activement des partenaires interna-
temps long, à travers l’étude des mu- matique, de façon à faire face à une
tionaux sous la forme de partenaires
tations de l’industrie finlandaise de la concurrence accrue sur les marchés
stratégiques, de façon à pérenniser
défense depuis les années 1920. Il a nationaux comme internationaux.
une industrie stratégique confrontée
à la fois la chute du budget de la dé- mis en évidence la succession de deux
fense d’un Etat de quelques cinq mil- grandes périodes qui correspondent à ADRIEN CARALP
lions d’habitants ainsi qu’à une inter- deux modes de régulation différents Docteur en économie de l’EHESS,
nationalisation croissante du secteur. du secteur. diplômé de l’IEP d’Aix-en-Provence
adrien.caralp@ehess.fr
Ces partenariats se manifestent par Des années 1920 jusqu’à la fin de la
des liens capitalistiques et industriels : guerre froide, la Finlande se dote pro-
Notes
Nammo est issue de la consolidation gressivement d’une industrie militaire
des activités de fabrication de muni- 1.Alfred CHANDLER, Strategy and
dans le cadre d’initiatives publiques
Structure. Chapters in the history of the
tions de la Norvège, de la Suède et de comme privées, via un vaste soutien
la Finlande, et l’actionnariat est au American industrial enterprise, Beard
gouvernemental. La guerre d’hiver, la
Books, 1962, 480 p. ; Patrick FRIDEN-
départ réparti entre les trois Etats. guerre de continuation (Seconde
Quant à Patria, la présence d’EADS à SON, Pascal GRISET, Entreprises de
Guerre mondiale) et la guerre froide
hautes technologies. Etat et sou-
hauteur de 26,8% de son capital lui voient alors se développer un système
veraineté depuis 1945, IGPDE, 2013,
donne accès à une visibilité euro- national de production d’armement.
péenne et mondiale. 300 p.
Ce système est avant tout tourné vers
2.Patria, Annual Report 2011, Helsinki,
Plus que le retrait de la Suède du le client national, avec plusieurs pro-
p.8.
capital de Nammo en 2006, c’est ductions au niveau de plateformes
3.Valmet, « History », http://
surtout la décision d’EADS (devenu (avions d’entraînement, véhicules,
www.valmet.com/about-us/valmet-in-
Airbus) de se retirer du capital de systèmes d’artillerie…) et des exporta-
brief/history/.
Patria dans le cadre d’une vaste réor- tions restreintes. Une première conso-
4.Patria, Annual Report 2011, op. cit.,
ganisation interne en 2014 qui lidation a lieu durant cette période
p.12.
marque la troisième phase : après avec le regroupement d’une partie des
5.Global Security, « Finavitec », http://
une période d’incertitude marquée industries aéronautiques et de défense
www.globalsecurity.org/military/
par une reprise de l’intégralité du au sein d’un vaste conglomérat indus-
world/europe/finavitec.htm.
capital par le gouvernement finlan- triel civilo-militaire : Valmet.
6.Santos HEINI, « The road to Patria »,
dais, un partenariat stratégique est La fin de la guerre froide ouvre cepen- Patria Focus, 2011, no 2, p. 17-21,
trouvé avec le groupe norvégien dant la voie à un processus d’interna- p.18.
Kongsberg en 2016, ce qui renforce tionalisation, de recherche accrue de 7.Pävi BRINK, « XA-vehicle, a.k.a. Pasi,
une coopération industrielle militaire débouchés export et de redimension- well-known from the field », Patria
existante entre les deux Etats. nement capacitaire. Alors que la totali- Focus, 2010, no 2, p.22.
té des entreprises de l’aéronautique et 8.« History of the XA-series armoured
de la défense sont consolidées en une wheeled vehicle, “Pasi”, at home and
entreprise unique détenue par l’Etat, abroad », Patria Focus, 2005, no 3,
Patria, certains programmes ambitieux p.14.
(avions d’entraînement, systèmes
33
9.« Patria - the Finnish military vehicle 15.Ibid. 20.John BERG, « Raufoss share in Nam-
supplier of the cutting edge », Patria 16.Agence France Presse, « Slovenia to mo for sale », Jane’s Defence Weekly,
Focus, 2004, no 2, p.8. go forward with Finland defense 26 janvier 2000.
10.Terhi PALMU, « 120 Krh/40 », deal », Defense News, 5 septembre 21. Nammo, Annual Report 2008,
Patria Focus, 2010, no 1, p.22. 2008. Raufoss, 71 p., p.4.
11.« Focus: weapon systems », Patria 17.Jiri KOMINEK, « Patria publishes 22.Guy ANDERSON, « Patria increases
Focus, 2004, no 3, p.5. findings on alleged Czech corruption », stake in Nammo », Jane’s Defence
12.Christopher FOSS, « Finland builds Jane’s Defence Weekly, 7 octobre Industry, 1er mars 2006.
up artillery capability », Jane’s De- 2010. 23.Nammo, Annual Report 2013,
fence Weekly, 20 juin 2001. 18.Patria, Annual Review 2009, Helsin- Raufoss, 2013, p.3.
13.Global Security, « Patria Group », ki, p.5. 24.G. O’DWYER, « Industry consoli-
http://www.globalsecurity.org/ 19.Lapua, « History », http:// dates as Nordic states unify on de-
military/world/europe/patria.htm www.lapua.com/en/lapua/history-of- fense », Defense News, 11 novembre
14.Jean-Pierre NEU, « EADS avance lapua.html . 2016
un pion en Scandinavie », Les Echos, 7 25.https://www.ttu.fr/kongsberg-
février 2001. rachete-499-de-patria/
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