Les Rencontres du Théâtre de la Poudrerie à Sevran | 2e édition - REVUE DE PRESSE
←
→
Transcription du contenu de la page
Si votre navigateur ne rend pas la page correctement, lisez s'il vous plaît le contenu de la page ci-dessous
// SOMMAIRE // #Presse écrite >LA TERRASSE, 13 juillet 2020.........................................................p.4 >PARIS MÔMES, septembre 2020...................................................p.6 >LA CROIX, 3 octobre 2020...............................................................p.7 >TÉLÉRAMA, 3O sept > 6 oct 2020.................................................p.9 >TÉLÉRAMA, 3O sept > 6 oct 2020.................................................p.10 >LA LETTRE DU SPECTACLE, 30 octobre 2020.............................p.11 #Radio >FRANCE INTER, 9 octobre 2020.....................................................p.13 #Web >SCENEWEB, septembre 2020.........................................................p.15 >ENLARGE YOUR PARIS, 1 octobre 2020.......................................p.17 >THÉÂTRE.COM, 9 octobre 2020......................................................p.18 >TOUTE LA CULTURE, 12 octobre 2020..........................................p.20 >SCENEWEB, octobre 2020...............................................................p.22 >SCENEWEB, 29 octobre 2020.........................................................p.23
septembre 2020 Depuis 2011, Valérie Suner, directrice du Théâtre de la Poudrerie, poursuit un projet unique en son genre en proposant théâtre à domicile et création participative. Comment le projet du Théâtre de la Poudrerie est-il né ? Valérie Suner : Ce projet, né il y a 9 ans, découle du constat que 85% de la population française ne va pas au théâtre et que la sociologie du public qui s’y rend est toujours la même. J’ai donc proposé au maire de Sevran – banlieue avec 3 quartiers prioritaires et aucun théâtre – de mettre en place, dans un premier temps, des représentations de théâtre à domicile, puis, dans un deuxième temps, un projet de création participative pour répondre à la question : comment faire venir les habitants dans une salle de spectacle ? A-t-il été évident de convaincre les habitants ? AS. : Au début, ils étaient très soupçonneux, craignaient une arnaque financière, beaucoup confiaient aus- si avoir été traumatisés les rares fois où ils étaient allés au théâtre dans le cadre scolaire. Il a fallu trouver la première personne. Ensuite, comme à chaque représentation viennent environ 20 personnes, chacune peut accueillir à son tour une séance. Au-delà de la dimension esthétique et de l’émotion de la représentation, les problématiques – souvent sociétales – interpellent les habitants. Les spectacles sont suivis d’une réflexion sur les thèmes abordés puis d’un échange convivial où chacun apporte à boire ou à manger. Dans ce « théâtre de la socialité », il s’agit de laisser la place, de ne pas arriver en position de surplomb ou de sachant. Ce principe d’horizontalité, d’échange de partage, les gens le ressentent et le bouche à oreille fonctionne. 4
septembre 2020 Pour la deuxième édition des Rencontres du Théâtre de la Poudrerie, vous avez choisi d’associer deux thèmes : la création participative et l’écologie populaire. En quoi l’une peut-elle contribuer à l’autre ? AS. : J’ai une perception moniste du monde, avec quelques autres comme le philosophe Bruno Latour que j’ai invité à ces rencontres : la nature n’est pas un decorum dans lequel nous pourrions puiser. Nous sommes tous liés aux autres et reliés à la nature. Tout le travail de création participative consiste à briser les barrières entre les artistes et les habitants, et entre les habitants eux-mêmes, pour montrer en quoi nous sommes reliés. Avec ces rencontres, le travail va encore plus loin : en quel sens sommes-nous contributeurs les uns et les autres de l’état du monde et de l’environnement dans lequel nous évoluons ? C’est ce type de conscience que nous allons essayer de développer grâce à des artistes qui travaillent avec des chercheurs ou des artistes-chercheurs comme David Wahl. Il est intéressant que cette réflexion intellectuelle ne soit pas abordée de façon frontale mais de façon immersive et artistique. Isabelle Stibbe « Dans ce «théâtre de la socialité» il s’agit de laisser la place, ne pas arriver en position de surplomb ou de sachant. » 5
3 octobre 2020 C’est un théâtre qui n’a pas de lieu propre. Ou plutôt si, par dizaines. Lancée en 2011, la Poudrerie s’est déve- loppée dans les pavillons et les appartements de Sevran, en Seine-Saint-Denis. « Sevran, qui compte 50 000 habitants, n’avait pas de théâtre, explique la metteuse en scène Valérie Suner, di- rectrice de la structure. En France, 85 % de la population ne va pas au spectacle. Notre souci était de toucher un public populaire tout en ayant une exigence artistique. Avec l’idée d’aller vers les gens, nous avons déve- loppé le théâtre à domicile. » En neuf ans, 900 représentations ont été données chez les Sevranais. La Poudrerie qui vient d’être labellisée par le ministère de la culture « scène conventionnée d’intérêt national pour la création participative », pour- suit ses expérimentations à travers des rencontres, dont la 2e édition débute le 3 octobre. Avec deux maîtres mots : transversalité et participation, autour du thème de l’écologie. L’écologie au cœur de la création artistique « La création participative nous aide à mettre en lumière les initiatives d’écologie populaire qui existent ici », assure Valérie Suner. Ces récits seront par exemple au cœur d’un « happening réflexif », le 3 octobre, orches- tré par le groupe Gongle, composé d’artistes et de chercheurs. Le public sera invité à cuisiner les légumes d’un potager solidaire, tout en partageant des recettes et des expériences. Le Collectif « Où atterrir ? », créé autour du sociologue Bruno Latour, auteur du livre éponyme, organisera des débats participatifs à la forme innovante, avec un dispositif intitulé « la boussole » le 10 octobre, pour dessiner « la cartographie des préoccupations des uns et des autres », indique Valérie Suner. Enfin, deux spectacles de David Wahl, à la croisée des disciplines entre art et sciences, se pencheront égale- ment, les 6 et 9 octobre, sur les enjeux écologiques. Avec en ligne de mire, l’ambition fondatrice de la Poudre- rie, rappelle Valérie Suner : « Redonner le pouvoir de réflexion aux citoyens et faire circuler les savoirs. » 8
30 septembre > 6 octobre 2020 Derrière des murs en bois, de drôles de gens nous invitent à voir la ville différemment. Pour un Humour universellement nécessaire, c’est le credo du Phun. Avec ses installations végétales ou ur- baines, cette compagnie pionnière des arts de la rue, animée par le malicieux Phéraille, allie humour et poésie pour brouiller les frontières entre fiction et réalité. On se souvient de sa conquête potagère des trottoirs (La Vengeance des semis, 1985), de son exploration des dessous de la ville (Les Cent dessous, 1997), de sa saga des Gûmes, des êtres mi-humains, mi-végétaux (2000), et de son terrifiant Train phantôme (2005). Au- jourd’hui, ses Palissades ne cachent pas un chantier ou une disgrâce de l’architecture parisienne. Ce sont des boîtes de curiosités, que l’on peut investir pour y retrouver le personnage qui l’habite (un histo- rien, une architecte, un spécialiste du sommeil, une liseuse, un « zoziologue »). A ses côtés, chacun vivra une expérience originale, ludique, sensuelle parfois. Au fil des jours, les « palissades » vont changer le rythme et l’usage de la ville, faciliter une connivence entre riverains et passants. Détracteur invétéré de la position passive et confortable d’un spectateur qui ne prend aucun risque, Phéraille se plaît à ne pas faire ce que l’on attend de lui. Vous êtes prévenus ! Reste à franchir la palissade. 9
30 octobre 2020 11
#radios
9 octobre 2020 Les Rencontres du Théâtre de la Poudrerie interrogent les liens entre écologie populaire et art participatif avec des journées de réflexions qui réunissent des équipes d’artistes et de chercheurs dont Bruno Latour et le collectif «Où atterrir ?» et la Cie Le Phun avec son cabinet de prospective urbaine. Sevran est à une quinzaine de kilomètres au Nord- Est de Paris sur le bord du canal de l’Ourcq et il y a une superbe piste cyclable pour y aller depuis Paris. A Sevran, code postal 93 270, il y a aussi 2 stations de RER (B) et bientôt 2 nouvelles stations de métro du Grand Paris Express. A Sevran, Il y a un peu plus de 50 000 habitants et une dizaine de quartiers pour une des communes les plus pauvres de la région parisienne. Il y a aussi un très grand marché alimentaire et forain les mardis, jeudis et samedis en plein centre ville, derrière les bureaux du Théâtre de la Poudrerie et le Parc des Sœurs. Et à Sevran il y a ces jours-ci la deuxième édition des rencontres du Théâtre de la Poudrerie dédiées aux arts participatifs, avec un atelier du collectif «Où atterrir ?» en présence du sociologue et philosophe Bruno Latour ainsi que la Cie Le Phun qui a installé d’étranges et familières, cabanes, palissades... on va aller y en- tendre de plus près. 13
#presse web
septembre 2020 Du 3 au 11 octobre, le Théâtre de la Poudrerie organise la 2ème édition de son festival dédié aux arts par- ticipatifs du 3 au 11 octobre 2020. Les Rencontres du Théâtre de la Poudrerie interrogent cette année les liens entre l’écologie populaire et les arts participatifs. Au programme : deux journées de réflexions avec des équipes d’artistes et de chercheurs (Bruno Latour et son collectif Où atterrir ? et GONGLE), deux spectacles de David Wahl, et une invitation lancé (lancée) à l’équipe artistique du Phun qui s’installera dans l’espace pu- blic durant plusieurs semaines. Palissades Le Phun Les Rencontres du Théâtre de la Poudrerie démarrent avec l’accueil en résidence de la compagnie embléma- tique des arts de la rue Le Phun qui propose son projet « Palissades » dans le cadre des « Chantiers partagés » de la Société du Grand Paris pour réfléchir avec les habitants au Sevran de demain. Création de la Cité-Tubes du 23 au 29 septembre – service culturel de Sevran Montage et ouverture des palissades au public du 1er au 8 octobre (fermé le 6 octobre) – parc des soeurs, Sevran Spectacles dans l’espace public : vendredi 9 et samedi 10 octobre à 15h et 18h , dimanche 11 octobre à 14h30 et 17h30 – parc des soeurs, Sevran Entrée libre, billetterie sur place 30mn avant le début du spectacle 15
septembre 2020 Retour à l’anormal ? Collectif Gongle et Forccast (médialab Sciences Po) Le collectif Gongle propose de « cuisiner » un film et un banquet pour discuter de l’écologie populaire à Se- vran après le confinement, en partenariat avec Forccast, laboratoire associé au medialab de Science Po Paris (laboratoire interdisciplinaire) et les habitants de Sevran. Samedi 3 octobre 2020 de 14h à 18h Salle des fêtes de Sevran, gratuit sur réservation Plogging Association DARKTRAINING L’association sevranaise Darktraining propose un événement ludique qui allie training sportif et ramassage des déchets dans la ville. Histoires de fouilles David Wahl Spectacle jeune public, Histoires de fouilles invite les enfants à réfléchir aux enjeux écologiques de notre époque et à faire l’expérience de l’impact de l’homme sur son environnement. Représentations tout public : mardi 6 octobre à 19h30, mercredi 7 octobre à 15h Représentations scolaires : Jeudi 1er octobre à 14h30, vendredi 2 octobre à 9h30 et 14h30, lundi 5 octobre à 9h30 et 14h30, mardi 6 octobre à 14h30 et 19h30 et jeudi 8 octobre à 9h30 et 14h30 Préau Crétier Plein tarif : 7 € / Tarif réduit : 5 € / Tarif cartes émois Sevran : 3,50 € Réservations auprès du service culturel de Sevran : 01 49 36 51 75 Le sale discours David Wahl Le sale discours s’inscrit dans une recherche menée par David Wahl autour des problématiques environne- mentales et écologiques. En interrogeant notre rapport aux déchets, David Wahl invite le spectateur à repen- ser notre rapport à l’environnement comme un écosystème. Vendredi 9 octobre à 20h30 Salle des fêtes de Sevran Plein tarif : 8 € / Tarif réduit : 6 € / Tarif cartes émois Sevran : 4 € Réservations auprès du service culturel de Sevran : 01 49 36 51 75 Bruno Latour et le collectif Où atterrir? Bruno Latour animera une conférence sur les liens entre art et écologie, suivie de différents ateliers participa- tifs animés par les membres du collectif Où atterrir ? Samedi 10 octobre de 9h30 à 13h. Salle des fêtes de Sevran, gratuit sur réservation au 01 41 52 43 34 16
1er octobre 2020 Du 3 au 11 octobre, le Théâtre de la Poudrerie à Sevran organise la 2e édition de son festival dédié aux arts participatifs sur le thème cette année de l’écologie populaire. Et si le futur des villes se pensait dans les théâtres ? Le Théâtre de la Poudrerie à Sevran (Seine-Saint-Denis), qui a fait son credo des arts participatifs, s’y emploie. Du 3 au 11 octobre, il invite les spectateurs à devenir acteurs en phosphorant sur la notion d’ »écologie populaire ». Samedi 3 octobre, le collectif GONGLE, qui regroupe des chercheurs et des artistes, proposera aux participants d’échanger sur leurs pratiques écologiques tout en préparant un banquet à partir de légumes cultivés par les jardins biologiques d’insertion de l’associa- tion Aurore à Sevran. L’art de faire de la politique autrement Samedi 10 octobre, le sociologue et philosophe Bruno Latour, auteur de Où atterrir, comment s’orienter en politique ?, viendra animer une conférence autour de la question « Comment les arts participatifs peuvent-ils aider l’écologie populaire ? » qui sera suivie d’ateliers pour approfondir le sujet. Entre les deux, l’artiste David Wahl présentera deux spectacles, Histoire de fouilles, destiné aux enfants pour leur permettre de réfléchir aux enjeux écologiques de notre époque, et Le sale discours, qui interroge notre rapport aux déchets. « En un sens, l’expression politique a comme disparu, estime Bruno Latour. D’où l’importance renouvelée des arts, mais dans une autre position, dans un autre apprentissage que par le passé ». Et pour commencer à cogiter, vous pouvez méditer cette pensée du romancier irlandais Oscar Wilde : « L’art est la seule chose sérieuse au monde. Et l’artiste est la seule personne qui n’est jamais sérieuse.» 17
9 octobre 2020 Festival : Les Rencontres du Théâtre de la Poudrerie, temps fort ce week-end ! Publié le 9 octobre 2020 | Par Audrey Jean Jusqu’au 11 octobre, le Théâtre de la Poudrerie organise la 2e édition de son festival dédié aux arts participa- tifs. Les Rencontres du Théâtre de la Poudrerie interrogent cette année les liens entre l’écologie populaire et les arts participatifs. Au programme : deux journées de réflexions avec des équipes d’artistes et de chercheurs (Bruno Latour et son collectif Où atterrir ? et GONGLE), deux spectacles de David Wahl et une invitation lancée à l’équipe artistique du Phun qui s’installera dans l’espace public durant plusieurs semaines. Le programme en bref : Arts participatifs et écologie populaire ? Des spectacles de David Wahl et du Phun Le Phun travaille depuis 30 ans sur des formes artistiques dans l’espace public pour être au plus près des ha- bitants. Avec le projet « Palissades », présenté dans le cadre des Chantiers partagés du Grand Paris, il souhaite interroger les habitants sur leur vision de la ville de demain. La compagnie s’installera dans le parc des Sœurs, au pied du RER Sevran-Livry dès le 23 septembre, et proposera des temps de rencontres et des spectacles les 9, 10 et 11 octobre. Le sale discours David Wahl proposera deux spectacles, un jeune public et un tout public qui interrogent notre rapport à l’en- vironnement par le prisme de notre gestion des déchets. Le sale discours s’inscrit dans une recherche menée par David Wahl autour des problématiques environne- mentales et écologiques. En interrogeant notre rapport aux déchets, David Wahl invite le spectateur à repen- ser notre rapport à l’environnement comme un écosystème. Vendredi 9 octobre à 20h30 18
9 octobre 2020 Bruno Latour et le collectif Où atterrir? Bruno Latour animera une conférence sur les liens entre art et écologie, suivie de différents ateliers participa- tifs animés par les membres du collectif Où atterrir ? Samedi 10 octobre de 9h30 à 13h Spécialisé dans la création participative depuis 2011, le Théâtre de la Poudrerie place les habitants de son territoire au cœur de ses projets artistiques aux formes variées (spectacles à domicile ou sur plateau, inspirés de témoignages ou mettant en scène directement les habitants, portraits vidéo et théâtre etc.) Le Théâtre de la Poudrerie est reconnu depuis plusieurs années par ses partenaires artistiques et les institutions pour sa recherche sur la création participative et plus récemment, comment celle-ci permet de créer des liens entre différents champs : art et sport, art et écologie… L’écologie populaire est un enjeu majeur de notre époque. Après un premier événement organisé en 2019 avec le groupe GONGLE sur ces notions, le Théâtre de la Poudrerie a souhaité inviter artistes, chercheurs et habitants à se demander comment la création participative peut-elle permettre aux habitants d’une ville comme Sevran de révéler des pratiques d’écologie populaire ? Toute l’équipe est heureuse et fière de vous annoncer que le Théâtre de la Poudrerie est désormais Scène conventionnée d’intérêt national Art en territoire, pour la création participative, la toute première en Ile-de- France ! Une annonce officielle aura lieu lors des Rencontres du Théâtre de la Poudrerie, le samedi 10 octobre à 13h, à la salle des fêtes de Sevran. Cette appellation est une reconnaissance du travail mené depuis des années avec la ville de Sevran, les habitants, les artistes, les partenaires… bref avec vous. Nous invitons donc tous nos par- tenaires et tous les habitant.es à venir célébrer ensemble cette nouvelle étape importante pour le Théâtre de la Poudrerie ! 19
12 octobre 2020 12 octobre 2020 | par Julia Wahl Le Théâtre de la Poudrerie, à Sevran (Seine-Saint-Denis) vient d’obtenir le label « scène conventionnée art en territoire ». De quoi s’agit-il ? Les scènes conventionnées d’intérêt national Les missions des scènes conventionnées sont fixées par un arrêté de 2017 : ce label vise à « identifier et pro- mouvoir un programme d’actions artistiques et culturelles présentant un intérêt général pour la création artistique et le développement de la participation à la vie culturelle mis en œuvre par des structures et contri- buant à l’aménagement et à la diversité artistique et culturelle d’un territoire.1 » L’appellation est fixée pour quatre ans renouvelables et est accompagnée de l’une de ces trois mentions : « Art et création », « Art, en- fance, jeunesse » et « Art en territoire ». C’est donc cette dernière qui concerne le Théâtre de la Poudrerie. 20
12 octobre 2020 La mention « Art en territoire » La mention « Art en territoire » suppose le développement d’ »un volume d’activités artistiques et culturelles allant à la rencontre des populations2« . Ce souci de la population du territoire de rayonnement du théâtre peut se manifester par des projets hors les murs ou en itinérance et, en lien avec la programmation, une ac- tion culturelle prenant en compte particulièrement les populations les plus éloignées de l’offre culturelle. Sevran est en effet une ville pauvre de Seine-Saint-Denis, dont la population était, en 2017, au chômage pour 14,3% (contre 9,4% pour toute la France hors Mayotte3). La même année, près de 35% de la population de Sevran n’avait aucun diplôme. Un théâtre comme celui de la Poudrerie est donc essentiel : il cherche à asso- cier le plus étroitement possible les Sevranais à sa programmation culturelle, par le recours notamment à des « créations participatives », et participe ainsi du décloisonnement culturel. L’annonce a eu lieu officiellement ce week-end lors des fameuses « Rencontres de la Poudrerie ». 21
octobre 2020 22
29 octobre 2020 Fruit d’une commande du Théâtre de la Poudrerie de Sevran à La Revue Éclair, Les petites épouses des blancs / Histoires de mariages noirs est une « causerie » qui en dit long sur un pan de l’histoire coloniale : les unions entre colons et indigènes. À découvrir en toute intimité. « ‘’L’Afrique, c’est loin’’. C’est ce qu’on disait dans ma famille. ‘’L’Afrique, c’est loin’’. On ajoutait : ‘’Et puis, c’est il y a longtemps ». Avec ces phrases, Stéphane Olry expose d’emblée le sujet de la pièce ou « causerie » dont le titre est lui-même bien explicite : dans Les petites épouses des blancs / Histoires de mariages noirs, l’auteur, metteur en scène et co-fondateur avec Corine Miret de la compagnie La Revue Éclair exhume un pan du passé colonial de sa famille. Ou une histoire qui y ressemble. Face à cette tâche délicate, il n’est pas seul : assise face à lui à petite table qui avec une grande malle montée sur pieds et quelques lampes fait office d’unique décor du spectacle, la comédienne et musicienne Marisa Gnondaho dit Simon est là pour l’accompagner. Pour le pousser à explorer les zones les plus sombres de ses archives familiales, en mêlant à ses paroles son propre récit. Fruit d’une commande du Théâtre de la Poudrerie de Sevran sur le thème de « La Rencontre », Les petites épouses des blancs / Histoires de mariages noirs puise avec intelligence dans un passé intime pour questionner des fractures collectives encore bien présentes/ 23
29 octobre 2020 Si la Covid n’en avait décidé autrement, c’est chez un habitant de Sevran ou d’une ville voisine que nous aurions dû découvrir Les petites épouses des blancs / Histoires de mariages noirs de La Revue Éclair. Né en 2011, récemment labellisé Scène conventionnée d’intérêt national Art en territoire, le Théâtre de la Poudrerie qui se définit comme un « théâtre de la socialité » est en effet une référence en matière de théâtre en apparte- ment : « lieu de rencontre entre des équipes artistiques professionnelles et des habitants aux profils variés », il suscite chaque année la création d’une dizaine de formes légères qui tournent à domicile dans plusieurs villes partenaires – Tremblay-en-France, Villepinte, Clichy-sous-Bois et Le Bourget – avant de souvent poursuivre leur route hors de leur Seine-Saint-Denis natale. Ce fut le cas de la création de Marissa Gnondaho dit Simon et de Stéphane Olry, qui fait partie de la cuvée 2019 de La Poudrerie. Dans la petite salle du Service culturel de Sevran où nous voyons la pièce le 24 octobre, on imagine la belle résonance qu’elle peut trouver au sein d’une famille, dans son décor quotidien. En s’inventant un ancêtre commun, Marc Simon auteur d’un livre intitulé Souvenirs de brousse – c’est là l’un des seuls éléments de fiction de la pièce –, les deux artistes placent la famille au cœur de leur dialogue. En re- liant ainsi leurs deux histoires familiales de « mariages noirs », nom donné à l’époque des colonies aux unions entres colons et « petites épouses » africaines, Stéphane et Marissa donnent à entendre les traces qu’elles ont laissé aujourd’hui. En faisant le récit de leurs enquêtes respectives comme si elles venaient à peine de se clore, ils mettent en avant la persistance des inégalités à travers l’Histoire. Descendante d’une arrière-grand-mère africaine du Dahomey qui fut une « petite épouse de blanc », Marissa n’a pas le même rapport à ce passé que Stéphane, dont l’arrière-grand-père, colon français au Gabon a « bourlingué en Afrique de l’Ouest au gré de ses nominations » dans l’administration coloniale. S’il cherche à débusquer, à dénoncer les violences perpé- trées par son aïeul envers les « belles indigènes » dont il faisait ses épouses à chaque nouveau poste, Stéphane ou plutôt son double théâtral n’est pas exempt d’une forme de culpabilité ni de certains réflexes de domina- tion venus de loin. C’est là la force de cette causerie : en plus d’être un espace d’exposition d’une vérité longtemps occultée, elle est le lieu des tensions suscitées par cette même vérité. Ce qui fait d’elle un objet de théâtre, dont le processus de fabrication est en partie rendu visible. Tout en nous faisant pénétrer dans les secrets de leurs lignées avec rigueur, Marisa Gnondaho dit Simon et Stéphane Olry relatent les rencontres très diverses qu’ils ont faites lors de leurs résidences de création : l’ethnopsychiatres Charles Di, la propriétaire de l’Otarie Gourmande (la chocolaterie de Sevran) qui leur décrit le trajet des fèves de cacao, un syndicaliste de Saint-Ouen qui leur « expose les mécanismes modernes de la traite des travailleurs entre l’Afrique et la France », un griot qui encou- rage Stéphane « à prendre la route immédiatement pour l’Afrique à la recherche de la semence du patriarche de notre famille »… Toutes ces personnes sont présentes dans la causerie de La Revue Éclair, qui s’inscrit dans la droite ligne du travail de la compagnie depuis 1997. Tout-terrains, avec une préférence pour ceux qui se tiennent éloignés du théâtre et de ses institutions – Stéphane Olry et Corine Miret se sont par exemple penchés sur le Proche- Orient, sur les supporters de foot de Saint-Étienne, l’exercice de vertu de Benjamin Franklin ou encore les ha- bitants du Bois de Vincennes –, la compagnie poursuivra son chemin avec le Théâtre de la Poudrerie la saison prochaine. En plus de ses pièces en appartements, la Scène conventionnée porte des créations participatives dites « grand format ». Stéphane Olry et Marissa, rejoints sur le plateau par Corine Miret, y poursuivront leur enquête en portant sur scène d’autres histoires que les leurs. La Revue Éclair revient vite. 24
ELEKTRONLIBRE 88 Quai de la Loire 75019 PARIS 09 75 52 72 61 Olivier Saksik Manon Rouquet presse & relations extérieures presse & communication olivier@elektronlibre.net communication@elektronlibre.net 06 73 80 99 23 06 75 94 75 96
Vous pouvez aussi lire