Lettre du Gestionnaire 1er Trimestre 2019 - Peter Robson - TreeTop Asset Management
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Lettre du Gestionnaire 1er Trimestre 2019 Peter Robson Après de très faibles performances au dernier trimestre 2018, les cours des actions mondiales affichent un net rebond au premier trimestre 2019. L’inquiétude des marchés concernant le ralentissement de la croissance économique mondiale et un éventuel resserrement des liquidités semble s’être dissipée en raison de plusieurs facteurs, tels que la décision de la Réserve fédérale de ne plus relever les taux et d’abandonner progressivement le resserrement quantitatif ainsi que la possibilité d’un règlement du conflit commercial entre les États-Unis et la Chine. Cette dernière est le marché le plus performant au premier trimestre, à la suite d’un assouplissement de la politique monétaire par la Banque populaire de Chine et de signes indiquant la fin du ralentissement de la croissance économique. Les meilleurs des secteurs mondiaux sont ceux des technologies et de l’extraction minière. Les secteurs plus défensifs, comme ceux des télécommunications et des services collectifs, ont sous-performé, tandis que les valeurs financières ont pâti d’un aplatissement de la courbe des taux. L’amélioration des perspectives de croissance s’est avérée bénéfique pour notre style de gestion, bien que le portefeuille reste marqué par la prudence quant à la vitesse du rebond affiché par les cours des actions. Au premier trimestre, nos investissements les plus rentables sont les valeurs technologiques (telles que Ctrip et Momo) et celles exposées au secteur de l’énergie (telles que Modec, Siemens Gamesa et US Silica). En revanche, les investissements les moins fructueux proviennent des petites capitalisations boursières en Europe où la croissance a déçu (notamment Tele Columbus, Seeing Machines, Zooplus et Xaar). Nous nous attendions à ce que la croissance économique américaine ralentisse en 2019, sachant que les réductions d’impôts qui l’avaient relancée en 2018 ne risquaient pas de se reproduire. La difficulté de la comparaison d’une année sur l’autre a été accentuée par la paralysie du gouvernement fédéral la plus longue de l’histoire (du 22 décembre au 25 janvier). Le ralentissement de la croissance se reflète dans les indices des directeurs d’achat (PMI), qui ont diminué au second semestre 2018 et ne sont pas encore redressés de manière notable, ainsi que dans la courbe des taux, qui s’est inversée (il devient moins cher d’emprunter à long terme qu’à court terme) en mars. Cela a toujours indiqué de manière fiable la menace d’une récession. 1
Lettre du Gestionnaire – 1Q19 Peter Robson 5 Indice de croissance du PIB réel de Goldman Sachs aux États-Unis (%) 4 3 2 1 0 janv.-15 avr.-15 janv.-16 avr.-16 janv.-17 avr.-17 janv.-18 avr.-18 janv.-19 oct.-15 oct.-16 oct.-17 oct.-18 juil.-15 juil.-16 juil.-17 juil.-18 Source : Bloomberg Nous anticipons des perspectives de croissance plus faibles pour les États-Unis, et continuons à prendre des participations dans des sociétés moins sensibles à l’économie. Au précédent trimestre, nous avons investi dans les secteurs de la santé (DaVita et Inogen) et des technologies (Universal Display). DaVita – La principale activité de DaVita est la fourniture de services de dialyse aux patients souffrant d’insuffisance rénale chronique aux États-Unis. La société opère au sein d’un duopole efficace dans un marché qui se développe progressivement en raison de facteurs liés au vieillissement de la population et aux modes de vie. Bien que le titre ait perdu son rating au second semestre 2018, en raison du risque d’un changement de réglementation qui nuirait aux patients d’un point de vue économique, nous pensons néanmoins que l’indice de confiance est aujourd’hui exagérément négatif et qu’il subsiste des fondamentaux attractifs. En outre, nous anticipons pour DaVita une rentrée de fonds inattendue au premier semestre, devant provenir de la cession de ses activités non stratégiques de soins de santé ce qui pourrait permettre de renforcer sa croissance et/ou être reversée à ses actionnaires. Le titre se négocie à 10,2 fois les bénéfices attendus en 2020. Inogen – Inogen est le premier producteur au monde de concentrateurs d’oxygène portables (« COP »), essentiellement utilisés dans le traitement de la maladie pulmonaire obstructive chronique (« MPOC »). Les COP constituent une technologie très innovante qui, par rapport aux systèmes de bouteilles classiques, offre de nombreux bienfaits aux patients pour un coût total moindre. La croissance de la société devrait rester forte pendant plusieurs années, en raison de l’accroissement des diagnostics de MPOC et de la pénétration des COP. Le titre se négocie à 39,3 fois les bénéfices attendus en 2020. Universal Display – Universal Display est un leader dans la recherche, le développement et la commercialisation de technologies de diodes électroluminescentes organiques (« OLED ») et matériaux connexes, qui sont actuellement utilisés dans les écrans de smartphone et de télévision haut de gamme. La société détient tous les principaux brevets protégeant cette technologie et perçoit des royalties de la part de fabricants. Après une année 2018 2
Lettre du Gestionnaire – 1Q19 Peter Robson relativement morose, nous espérons voir la croissance s’accélérer en 2019 et renouer avec sa tendance à long terme. Cette évolution sera soutenue par les avancées technologiques qui devraient réduire le coût de la production d’OLED, rendant leur prix plus compétitif par rapport aux technologies actuelles. Le titre se négocie à 42,3 fois les bénéfices attendus en 2020. Toutefois, alors que l’inversion de la courbe des taux inquiète certains investisseurs, la politique plus accommodante de la Réserve fédérale américaine a apaisé la plupart des craintes liées à la menace d’une récession. Jay Powell, président de la Fed, a laissé entendre que 2019 serait la première année, depuis 2014, où les taux d’intérêt ne seraient pas relevés (une partie du marché anticipe même une baisse des taux cette année). La Fed a également annoncé qu’elle cesserait automatiquement de réduire son bilan à partir de septembre, améliorant encore la situation des liquidités sur les marchés de capitaux dans le monde. Malgré la perspective d’une baisse en raison de la politique monétaire, le dollar s’est néanmoins renforcé durant le premier trimestre 2019. 104 Dollar américain 85 Cours des matières premières 360 102 80 340 75 100 70 320 98 65 96 300 60 94 55 280 92 50 260 90 45 88 40 240 sept.-17 sept.-18 mai-17 nov.-17 mai-18 nov.-18 mars-17 mars-18 mars-19 janv.-17 janv.-18 janv.-19 juil.-17 86 juil.-18 janv.-15 avr.-15 janv.-16 avr.-16 janv.-17 avr.-17 janv.-18 avr.-18 janv.-19 oct.-15 oct.-16 oct.-17 oct.-18 juil.-15 juil.-16 juil.-17 juil.-18 Pétrole ($/bl, à gauche) Cuivre ($/livre, à droite) Source : Bloomberg L’amélioration des perspectives économiques a soutenu les cours du pétrole et d’autres matières premières, comme le cuivre. Les promesses de l’OPEP de réduire encore la production, les problèmes politiques au Venezuela et le risque de nouvelles sanctions américaines contre l’Iran ont également profité au cours du pétrole. Cette hausse s’est avérée bénéfique pour nos investissements dans Modec et US Silica, ainsi de meilleures perspectives pour le cuivre ont incité à de nouveaux investissements dans Turquoise Hill et ERO Copper. Ero Copper – Ero est une société canadienne de production de cuivre qui opère au Brésil. Elle est bien positionnée pour profiter du développement de la production et de la baisse des coûts d’exploitation dans ses mines en activité, avec en plus un fort potentiel de croissance à long terme dû à d’importantes réserves. Cette croissance devrait être soutenue par le cours du cuivre, dont la demande est supérieure à l’offre. Le titre se négocie à 11,1 fois les bénéfices attendus en 2020. Parallèlement au changement de communication de la Réserve fédérale, la confiance accrue à l’égard de l’économie chinoise a également contribué au redressement des cours des actions au premier trimestre. Bien que la croissance de l’économie chinoise continue à ralentir, notamment dans certains secteurs 3
Lettre du Gestionnaire – 1Q19 Peter Robson comme l’automobile, des signes ont néanmoins indiqué, en mars, une stabilisation associée au rebond de des indices des directeurs d’achat (PMI). Cette stabilisation semble s’appuyer sur la décision de la Banque populaire de Chine de réduire le taux de réserves obligatoires afin de stimuler la croissance, ainsi que sur la conviction grandissante que les gouvernements américain et chinois régleront leur différend commercial dans un avenir proche. Le changement de perception quant aux perspectives de croissance de la Chine a entraîné, au premier trimestre, un net rebond des actions cotées dans le pays, en sus de profiter à nos investissements dans les sociétés technologiques chinoises cotées aux États-Unis (telles que Ctrip et Momo). 110 Performance des marchés Indice PMI manufacturier chinois 53 105 actions chinois 100 52 29/12/2018 = 100 95 90 51 85 50 80 75 49 70 sept.-18 mai-18 nov.-18 mars-18 juin-18 févr.-18 févr.-19 déc.-17 janv.-18 avr.-18 déc.-18 janv.-19 août-18 oct.-18 juil.-18 48 sept.-15 sept.-16 sept.-17 sept.-18 mai-15 mai-16 mai-17 mai-18 janv.-15 janv.-16 janv.-17 janv.-18 janv.-19 Bourse de Shanghai Source : Bloomberg Bien que les craintes d’une récession aux États-Unis et en Chine se dissipent, la conjoncture économique en Europe continue à se détériorer. Le moral des entreprises s’est encore dégradé au premier trimestre 2019, et la Banque centrale européenne a été contrainte de maintenir les taux inchangés et de revoir à la baisse ses prévisions de croissance pour la région. Cette baisse résulte de l’exposition des exportations européennes vers la Chine et de l’affaiblissement du marché automobile en raison de l’instauration des nouvelles normes d’émissions après le scandale de 2015. La décélération de la croissance en Europe ayant touché la performance de certains de nos investissements réalisés dans de petites capitalisations boursières, nous avons vendu notre participation dans Biocartis au cours des trois derniers mois. 110 Anticipations des entreprises allemandes 105 100 95 90 85 80 75 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 4
Lettre du Gestionnaire – 1Q19 Peter Robson Source : Bloomberg Le moral des entreprises en Europe a également été affecté par l’incertitude politique régnant autour du Brexit au Royaume-Uni. Les parlementaires se sont déjà prononcés, à trois reprises, contre l’accord de retrait proposé par Theresa May, et n’ont pas obtenu la majorité sur les alternatives proposées au gouvernement, créant ainsi une grande incertitude quant aux relations entre le pays et l’Union européenne. La sortie de la Grande-Bretagne de l’Union, censée avoir lieu le 29 mars, sera reportée au 12 avril à défaut d’accord conclu par le Parlement, ou au 22 mai si celui-ci parvient enfin à approuver les accords de Theresa May. Bien que ce dernier cas de figure paraisse extrêmement incertain, il reste néanmoins plusieurs issues possibles, sachant qu’un Brexit « en douceur » (où la Grande-Bretagne reste membre de l’union douanière et, éventuellement, du marché unique) semble, à l’heure actuelle, le scénario le plus probable. La politique constitue, également, un thème central en Inde. Les sondages en faveur du parti du Premier ministre Modi (Bharatiya Janata Party) se sont améliorés à l’approche de l’élection qui aura lieu cette année, en partie grâce à la réponse de Modi aux hostilités avec le Pakistan. Il n’empêche que le BJP a peu de chances de remporter une nouvelle majorité absolue et devra probablement former une coalition avec d’autres partis de centre-droite et de droite. Le secteur immobilier et son financement continuent de susciter quelques inquiétudes. Le RERA (loi indienne sur la réglementation du marché immobilier) rend beaucoup plus difficile pour les petits acteurs d’exercer leur activité, et a pour effet de faire pression sur ces promoteurs et leurs financeurs. La demande en logements à prix accessible en Inde demeure néanmoins élevée, si bien que nous pensons que cela renforcera le marché et profitera ainsi aux acteurs de plus grande envergure, tels que Prestige Estates (dans lequel nous sommes investis). Il reste par ailleurs des opportunités intéressantes de croissance à long terme partout en Inde et, au cours des trois derniers mois, nous avons ainsi investi dans Zee Entertainment. Zee Entertainment – Zee est l’une des plus grandes sociétés de médias et de divertissement en Inde qui crée, produit et à la diffuse des émissions de télévision, des films et de la musique par satellite et Internet. L’essor spectaculaire de la société devrait se poursuivre, sous l’effet de la pénétration croissante de la télévision, de la hausse des prix et de l’augmentation des dépenses publicitaires. Nous pensons également qu’une entité de divertissement internationale prendra une participation stratégique dans la société, ce qui devrait s’avérer bénéfique pour le titre. Le titre se négocie à 22,0 fois les bénéfices attendus en 2020. En Amérique latine, les données économiques pour l’Argentine et le Brésil ont quelque peu déçu durant le premier trimestre. Les marchés financiers comptaient vraiment sur une accélération du potentiel de croissance au Brésil après l’élection de Bolsonaro à la présidence du pays en 2018. Toutefois, face aux doutes grandissants quant à la capacité du président à promulguer une réforme indispensable du système de retraite, les analystes ont abaissé leurs prévisions de croissance pour 2019, qui passent d’environ 2,5 % au début de l’année à environ 2 % aujourd’hui. En Argentine, certains craignent qu’une économie faible puisse permettre à l’ancienne présidente de gauche, Cristina Kirchner, de battre le président actuel, Mauricio Macri, lors des élections présidentielles en octobre. Ces craintes devraient se dissiper si la bande de fluctuation fixée par la banque centrale parvient à stabiliser le peso et que le taux d’inflation commence à diminuer. 5
Lettre du Gestionnaire – 1Q19 Peter Robson 12 Croissance de la production industrielle 55 Inflation en Argentine (en glissement 10 au Brésil (en glissement annuel, %) 50 annuel, %) 8 45 6 4 40 2 35 0 30 -2 25 -4 -6 20 -8 15 -10 10 -12 -14 5 -16 0 Feb-18 Sep-18 Feb-19 Jan-15 Jul-15 Jan-16 Jul-16 Jan-17 Jul-17 Jan-18 Jul-18 Jan-19 Jan-18 Jul-18 Jan-19 Aug-18 Oct-15 Oct-16 Oct-17 Oct-18 Oct-18 Mar-18 Apr-15 Apr-16 Apr-17 Apr-18 Apr-18 May-18 Jun-18 Dec-18 Nov-18 Source : Bloomberg Perspectives Après un quatrième trimestre agité, les cours des actions ont rebondi au premier trimestre 2019 comme si rien ne s’était passé – l’indice MSCI All Countries World étant presque revenu aux niveaux observés fin septembre. Bien que le redressement des cours ce trimestre soit justifié, notamment par le changement de communication de la Réserve fédérale, des raisons valables peuvent également expliquer les baisses constatées au quatrième trimestre 2018. La croissance a ralenti dans les principales régions, le cycle d’expansion économique est entré dans sa 10e année et enfin une profonde méfiance règne entre les deux premières économies du monde. À ce stade, nous pensons que les opportunités les plus intéressantes se trouvent dans les marchés émergents. Les États-Unis sont les plus avancés dans leur cycle économique, comme le démontre l’inversion récente de la courbe des taux. Malgré cela, les actions américaines continuent à se négocier à une prime de valorisation élevée par rapport à celle des marchés émergents. Nous pensons que la surperformance relative de ces marchés devrait être soutenue par des taux d’intérêt plus favorables et un affaiblissement éventuel du dollar, si le ralentissement de l’économie américaine se poursuit après la politique de relance budgétaire de 2018. Compte tenu du contexte économique incertain, nous continuons à privilégier les investissements dont l’accélération des rendements est soutenue par des facteurs propres aux entreprises et des thèmes d’investissement structurels. 6
Lettre du Gestionnaire – 1Q19 Peter Robson Les informations contenues dans le document ont une vocation d’information générale qui ne prend pas en compte les objectifs d’investissement, la situation financière ou les besoins spécifiques d’un investisseur. Ce document ne doit pas être remis à un investisseur US (tel que défini dans la réglementation américaine). Ce document se base sur les sources que TreeTop Asset Management S.A. (la « Société ») considère comme fiables et reflètent des opinions du gestionnaire. Peter Robson, le gestionnaire, est un Partenaire de TreeTop Asset Management LLP, une entreprise d’investissement à laquelle la Société a délégué certains mandats de gestion. Ce document, communiqué uniquement dans un but d’information, ne constitue ni un conseil en investissement ni une offre de produits. Les informations contenues peuvent être modifiées à tout moment et sans préavis. La Société n’accepte aucune responsabilité, directe ou indirecte, pour l’usage des informations du document. Ce document ne peut être ni copié, reproduit, modifié, traduit ou transféré, sans l’accord préalable de la Société, à une personne ou une entité dans un pays dans lequel la Société ou ses produits seraient soumis à des obligations d’enregistrement ou dans lequel une telle diffusion serait interdite ou considérée comme illégal. Les données présentant des évolutions ou performances passées ne préjugent pas des évolutions ou performances futures. Données et informations au 29 mars 2019 Edité par TreeTop Asset Management SA, Société de gestion d’OPCVM au sens du chapitre 15 de la loi du 17 décembre 2010 – Siège social au 12 rue Eugène Ruppert L-2453 Luxembourg. 7
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