Lyon à la pointe de l'infectiologie - L'ANNUAIRE COMPLET des établissements de soins publics et privés à Lyon
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LA SANTÉ
GUIDE
DE
2021
Hôpitaux, recherche, industrie…
Lyon à la pointe
de l’infectiologie
L’ANNUAIRE COMPLET
tribunedelyon.fr
des établissements de soins
Un guide édité par
publics et privés à Lyon
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AP Santé-Prévoyance - Tribune de Lyon - 140x230 - 1121 - Crédits photos : Adobe Stock - Création : Service Communication Alptis
SOMMAIRE
1 Une histoire scientifique et industrielle
L’infectiologie, tradition lyonnaise........................................ 4
2 Prise en charge clinique
Les hôpitaux à l’épreuve de la Covid-19........................... 6
3 Dépistage, vaccination, traitements
Les HCL au cœur de la recherche.................................. 10
4 Maladies infectieuses
Le Ciri, un pôle de recherche ancré à Lyon........................... 14
5 Un outil unique en France
Le laboratoire P4, forteresse d’agents infectieux................ 18
6 Lyonbiopôle
Fédérer contre les maladies infectieuses............................ 20
7 Un acteur industriel de premier plan
Sanofi dans la tradition vaccinale lyonnaise........................ 22
8 Diagnostic in vitro
bioMérieux, une histoire lyonnaise..................................... 26
9 Recherche contre le coronavirus
Start-ups et biotechs sur le pont........................................ 30
10 Interview de Philippe Sans
« L’écosystème a rarement été aussi cohérent »................. 34
L’annuaire des établissements de santé................................... 37
Le guide pratique de la santé
avec la Caisse primaire d’assurance maladie....................... 62
LES GUIDES DE TRIBUNE DE LYON Édition 2021 - ÉDITÉS PAR Rosebud SARL
10 rue des Marronniers, 69002 Lyon - Tél : 04 72 69 15 15 DIRECTEUR DE
LA PUBLICATION François Sapy DIRECTRICE GÉNÉRALE DÉLÉGUÉE Stéphanie Liogier COORDINATION
ÉDITORIALE Maxime Pechkechian RÉDACTION Maxime Pechkechian MAQUETTE Sophie Sapy PHOTOS
DR DIFFUSION Camille Chrysostome, Fanny Andriamaroandraina, Geoffroy Kuntzmann RESPONSABLE
MARKETING DIGITAL ET COMMUNITY MANAGER Marie-Solange Chastenet RESPONSABLE COMMERCIALE
ET COORDINATION Fabienne Gaudin SERVICE COMMERCIAL ET DÉVELOPPEMENT Virginie Gautier,
Hélène Laforge.
Toutes les photos de ce document sont « droits réservés ». Numéro ISSN : 1777 9332 - Numéro de commission
paritaire : C1222C87506 IMPRESSION Chirat (Saint-Just-la-Pendue).
PHOTO DE COUVERTURE Susie Waroude
Supplément à Tribune de Lyon n° 831. Ne peut être vendu séparément. www.tribunedelyon.fr
GUIDE SANTÉ 2021 3
1 Une histoire scientifique et industrielle
L’infectiologie,
tradition lyonnaise
Historiquement à la pointe de l’infectiologie, Lyon s’est servi de son expertise
pour nourrir la lutte contre la Covid-19. Mais d’où lui vient cette spécialité ?
L
a réputation lyonnaise dans la lutte contre les mala-
dies infectieuses trouve son origine dans les
sciences vétérinaires : dès le XVIIIe siècle, Lyon voit
émerger sur ses terres la toute première école vété-
rinaire du monde, fondée par Claude Bourgelat.
Rapidement, l’école devient un lieu central de la recherche
médicale, Lyon ne possédant pas encore d’université. © Yanis Ourabah
Quelques vétérinaires y effectuent des découvertes au
cours du XIXe siècle, mais le véritable déclic arrive dans Florence Agostino-Etchetto,
les années 1890 et découle de la tradition soyeuse du directrice générale de Lyonbiopôle.
bassin lyonnais : intéressé par les techniques de colora-
tion développées en Allemagne par le professeur « La lutte contre les
Fresenius, le chimiste Marcel Mérieux, fils d’une famille de maladies infectieuses a
soyeux, découvre que ces techniques peuvent servir à
mieux identifier certaines bactéries. Après trois ans aux marqué le territoire
côtés de Louis Pasteur, il revient donc à Lyon pour donner lyonnais : d’un point de vue
vie à l’Institut biologique Mérieux, un laboratoire niché médical grâce à ses grands
dans les combles de l’Hôtel-Dieu, consacré au développe-
ment de sérums et vaccins animaux et humains. médecins et chercheurs,
mais aussi d’un point de vue
De l’artisanat à la production industrielle industriel. Cet écosystème
D’abord focalisé sur la lutte contre la fièvre puerpérale,
l’institut élargit son action à la tuberculose, la diphtérie, est très dynamique et
le tétanos et les streptocoques et acquiert une pro- demandeur, et nous n’avons
priété à Marcy-l’Étoile, qui deviendra progressivement jamais accompagné autant
un site de production à l’issue de la première guerre
mondiale. Successeur de Marcel Mérieux à la tête de de projets en maladies
l’institut à son décès en 1937, Charles Mérieux fait pas- infectieuses. »
ser un cap à l’institut en développant la culture in vitro
4 GUIDE SANTÉ 2021
des virus, inspirée des travaux du professeur
Hermann Frenkel, qui lui permet d’industriali-
ser les procédés de production en s’affranchis-
sant de l’utilisation d’animaux vivants.
L’industriel inaugure en 1949 l’Institut fran-
çais de fièvre aphteuse, posant ainsi les bases
du futur Biodistrict de Gerland, puis met au
point en 1958 un vaccin contre la poliomyélite,
rendu obligatoire en 1964. En 1968, Alain
Mérieux prend la tête de l’institut et lui fera
© Fondation Mérieux
acquérir un rayonnement international,
notamment à l’occasion d’une large campagne
de vaccination face à l’épidémie de méningite
qui frappe le Brésil en 1974. L’engagement de la famille Mérieux au service de la biologie
remonte à 1897 avec la création à Lyon de l’Institut Mérieux par
Marcel Mérieux, élève de Louis Pasteur.
Naissance d’un écosystème
Dans les années 1960, l’Institut Mérieux entre maladies infectieuses, émergentes ou épidé-
au capital de Rhône-Poulenc, devenu le premier miologiques, rattaché à l’Organisation mondiale
groupe privé de chimie français autour d’un site de la santé et inauguré en 2001. S’en suit la
de 25 hectares situé à Saint-Fons. Le groupe est création du pôle de compétitivité Lyonbiopôle,
repris par Sanofi, qui s’était entre temps portée fondé en 2005 pour fédérer la recherche
acquéreuse de Pasteur Productions, dans les publique et privée, puis du Centre international
années 2000. Développée par Alain Mérieux de recherche en infectiologie, lancé en 2013,
parallèlement au développement de vaccins, suivi de Bioaster, premier institut de recherche
l’activité de diagnostic in vitro prend le nom de technologique (IRT) en infectiologie et micro-
bioMérieux, tandis que la branche santé vétéri- biologie. Du côté de la santé publique vétéri-
naire découle sur Merial, finalement acquise par naire, l’installation de Boehringer Ingelheim au
l’entreprise allemande Boehringer Ingelheim en sein du biodistrict de Gerland et la création du
2017. Construit en 1999, le laboratoire P4 Jean- HUB Veterinary Public Health Initiative viennent
Mérieux renforce la position de Lyon dans le s’ajouter à un écosystème unique, bientôt ren-
domaine de l’infectiologie, à l’instar du Pôle forcé par l’implantation de l’académie de l’OMS,
mondial de surveillance et d’alerte pour les prévue pour 2023.
« Cet ancrage historique nous donne des
expertises : au-delà de la partie académique
et hospitalière, les acteurs se connaissent
depuis longtemps et il y a une certaine
confiance, une envie de travailler ensemble,
et pas forcément d’aller voir de l’autre côté de
© Jean Fotso
l’Atlantique alors qu’il existe de vraies
Paul-Alan Dollinger, directeur général
délégué de Sanofi Pasteur. expertises ici. »
GUIDE SANTÉ 2021 5
2 Prise en charge de la Covid-19
Les hôpitaux
à l’épreuve
de la pandémie
En première ligne face à la pandémie de coronavirus, les Hospices
civils de Lyon ont dû chambouler l’organisation de leurs services
et développer la collaboration entre établissements pour permettre
la prise en charge des malades.
C
œur du réacteur » de la prise en charge patients Covid. « Très vite, le site a considérable-
clinique des maladies infectieuses au ment augmenté le nombre de lits dédiés au Covid,
sein des établissements de santé lyon- raconte Florence Ader, professeur en infectio-
nais, le service des maladies infectieuses logie et pneumologue au sein de ce service
et tropicales de l’hôpital de la Croix-Rousse a hospitalo-universitaire. On est monté à pas loin
été le premier (avec le service de réanimation de 250 lits. Au mois de mars 2020, presque tout
pour les malades plus sévères) à recevoir des l’hôpital de la Croix-Rousse était un service
© Susie Waroude
6 GUIDE SANTÉ 2021
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est à votre écoute au 07 89 83 03 91
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est aussi habilitée à recevoir des dons déductibles de votre impôt.
2 Covid… » Transformation de lits d’hospi-
talisation conventionnelle en lits de soins
Un nouveau
bâtiment
critiques et de salles de surveillance en
unités d’hospitalisation, bouleversement des
horaires… Le quotidien des personnels des HCL a
à la pointe
été bousculé par les percées pandémiques.
D oté de 45 lits médicaux
d’hospitalisation regroupés dans
un unique bâtiment de 4 190 m², le
Animation et innovations
À l’arrivée de la première vague, les HCL se voient nouveau service des maladies
confier une mission d’animation territoriale par infectieuses et tropicales de
l’Agence régionale de santé, et c’est ainsi qu’une l’hôpital de la Croix-Rousse a ouvert
cellule départementale constituée de trois ses portes début mars 2021. Un
« hubs » territoriaux voit le jour. En pratique, il service ultra-moderne, qui propose
s’agit d’une réunion quotidienne des établisse- toutes les dernières avancées en
ments publics et privés du territoire (incluant le matière de sécurisation de la prise
nord de l’Isère) visant à développer la coordination en charge des clients : sas
des différents groupements hospitaliers : « Cela a systématiques, douze chambres
permis d’obtenir en temps réel une cartographie des avec système de pressurisation C
capacités mobilisées, des moyens disponibles, de négative pour permettre un M
réguler des entrées, de soulager certains établisse- renouvellement d’air permanent, et J
ments en difficulté et d’orienter des admissions, deux chambres de très haut
isolement pouvant accueillir des
CM
détaille Raymond Le Moign, directeur général des
HCL. Au fil de l’eau, cela a été l’espace qui permettait patients porteur de pathogènes MJ
de mutualiser les moyens, d’effectuer des transferts émergents très sévères. CJ
de postes et d’organiser les activités déportées. » CMJ
Contraints à innover, les HCL ont massivement N
orienté les patients hors-Covid vers les dispositifs
de télésanté (téléconsultation, téléexpertise, télé-
18 354
surveillance, télésuivi), sollicités de manière iné-
dite. Un partenariat s’est également noué entre les
HCL et l’Insa pour faire émerger CO’Lab 3D, une
plateforme d’imprimantes 3D ayant permis d’im-
C’est le nombre de téléconsultations
primer plus de 50 000 équipements de protection
individuelle lors de la première vague pour pallier réalisées en 2020 aux HCL.
aux ruptures d’approvisionnement.
« Il faut imaginer ce que peut être
ce remue-ménage complet pour
des personnels qui voient leur vie
professionnelle et personnelle percutée
© Iannis G/REA
Raymond Le Moign, directeur
pendant la période de crise. »
général des Hospices civils de Lyon.
8 GUIDE SANTÉ 2021
Ecole Normale Supérieure (ENS) de Lyon
JOIN +250 ATTENDEES EXPECTED DURING
THIS TWO-DAY INTERNATIONAL CONGRESS
To foster interactions between pharmaceutical industries,
research labs, service providers, technology developers, and
clinicians!
THEY WILL BE SPEAKING AT THE I4ID:
M. KAZATCHKINE M.P. KIENY E. MUNDT J.P. PACCAUD R. RAPPUOLI
Special Advisor Reseach Director Head New Director of Business Chief Scientist
UNAIDS INSERM Biological Entities Development & and Head
Boerhinger Ingelheim Corporate Strategy External R&D
GARDP GSK Vaccines
5 PLENARY SESSIONS: B2B MEETINGS:
Track 1 : Benefit of the opportunity
Anti-infectious approaches: to meet & connect with
new trends and challenges +250 attendees expected
during B2B meetings!
Track 2 :
Prediction of future infectious
outbreaks POSTER SESSION:
Track 3 : Exchange and
New tools for monitoring ask your questions
diagnosis and pronostics to selected companies
during the poster session.
Track 4 :
Next-generation of vaccine
design BREAKTHROUGH INNOVATION SESSION:
Track 5 : Short presentation dedicated to the latest
Leveraging clinical trials data innovations, projects and technonologies
of the Infectious Diseases field.
CO-ORGANISED BY
information and registration : www.i4id.org
3 Dépistage, vaccination, traitements
Les HCL au cœur
de la recherche
face à la Covid-19
Les Hospices civils de Lyon ont œuvré à alimenter le développement
de dispositifs de dépistage et la recherche de vaccins et traitements
dans la lutte contre la Covid-19.
A
u-delà de leur rôle dans la prise en tester un appareil permettant d’identifier
charge clinique des malades, les dans l’air expiré des éléments permettant de
Hospices civils de Lyon ont activement diagnostiquer une contamination par la
participé à la lutte contre la Covid-19 Covid-19. Des travaux ont également porté sur
sur le terrain de la recherche. En matière de l’identification des sujets les plus contagieux
dépistage d’abord : exemple avec l’étude cli- et le dépistage des patients les plus fragiles,
nique COVIDAir, lancée en mars 2021 afin de notamment ceux souffrant d’obésité. On
© Susie Waroude
10 GUIDE SANTÉ 20218 632
retiendra aussi l’automatisation précoce d’une
technique de RT-PCR par le Centre national de
référence des virus des infections respira-
toires, partie intégrante de l’Institut des
agents infectieux coordonné par le professeur
C’est le nombre de patients ou volontaires
Bruno Lina. Le CNR s’était également distingué
inclus dans les essais en 2020.
en étant le premier à diagnostiquer le variant
anglais du SARS-CoV-2 sur le territoire fran-
çais, en décembre 2020. « C’est à Lyon qu’ont
© Susie Waroude
été réalisés le plus grand nombre de séquen-
çages massifs pour voir en quoi le virus mutait,
ajoute Raymond Le Moign. C’est aussi à Lyon
qu’est en train de se structurer l’une des plate-
formes de séquençage des agents pathogènes et
des virus respiratoires parmi les plus impor-
tantes en France. Et l’un des autres avantages
des contacts avec la recherche, c’est que cela a
accéléré la structuration de collections d’échan-
tillons biologiques. »
Tester l’efficacité vaccinale
Du côté des essais vaccinaux coordonnés
nationalement par le Covireivac, qui regroupe
32 centres d’investigations cliniques issus des
© Susie Waroude
CHU français, « nous avons identifié en interne
un comité scientifique vaccinologique, de sorte à
21
mobiliser l’établissement pour participer aux
inclusions, et travailler sur l’analyse de la tolé-
rance aux vaccins et l’efficacité immunologique
des schémas vaccinaux », résume le directeur
général des HCL. Trois centres d’inclusion ont
C’est le nombre d’études promues été désignés : le centre de recherche clinique
par les HCL dans le cadre de la de l’hôpital de la Croix-Rousse, le centre d’in-
recherche sur la Covid-19 en 2020. vestigation clinique de l’hôpital Louis Pradel et
Bientôt des « cocktails » de vaccin ?
Les Hospices civils de Lyon ont également eu un rôle proactif dans l’étude de l’efficacité vaccinale,
via un suivi assidu de patients comme de professionnels de santé vaccinés afin d’observer le
développement d’anticorps. Une récente étude menée sur plus de 2 500 personnels soignants en
collaboration – entre autres – avec le CHU de Saint-Étienne a mis en avant l’efficacité de la
combinaison de vaccins différents.
GUIDE SANTÉ 2021 113 l’unité de recherche clinique en immunolo-
gie de l’hôpital Lyon Sud. « La plupart des essais
sont des promotions institutionnelles et sont
portés par les hôpitaux ou par l’Inserm, mais nous avons
également été sollicités pour les essais de Sanofi », pré-
cise Raymond Le Moign.
Discovery, au centre des regards
Essai thérapeutique national piloté par le professeur
Florence Ader, Discovery s’est imposé comme un pro-
jet majeur de la recherche de traitements face au
coronavirus. Lancé dès mars 2020 par l’Inserm,
Florence Ader, professeur de pneumologie et
le projet est destiné à évaluer l’efficacité de médica- infectiologue à l’hôpital de la Croix-Rousse.
ments antiviraux pour traiter la Covid-19 en compa-
rant des groupes de patients pris en charge avec
des standards de soins habituels à d’autres (volon-
« Discovery est
taires) ayant reçu un traitement expérimental. la première étape
« Actuellement, nous en sommes à 38 centres répartis
sur l’ensemble du territoire national, pour essayer de du développement d’une
récolter des informations sur l’impact du traitement sur cellule opérationnelle
la maladie », précise Florence Ader. Étendu à 13 pays
européens qui fournissent des centres capables de qui peut se déployer
travailler sur le même protocole pour inclure des
malades, tester des traitements et donner des
quasiment en temps réel
réponses sur leur efficacité via le projet EU-Response, sur les maladies
l’essai a pour l’instant permis de tester quatre médi-
caments dont les effets positifs sur la maladie n’ont émergentes. »
pas pu être établis.
© Susie Waroude
12 GUIDE SANTÉ 2021Anaïs a le pouvoir
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rectification, limitation, portabilité, effacement et opposition à l’utilisation de vos données à caractère personnel. En cas de difficulté, vous pouvez introduire une réclamation auprès de la CNIL.4 Maladies infectieuses
Le Ciri, un pôle
de recherche
ancré à Lyon
Le Centre international de recherche en infectiologie rassemble
23 équipes de recherche pour lutter contre les maladies
infectieuses. Forcément hyperactif durant la pandémie, ce pôle de
recherche comprend entre autres l’équipe du laboratoire VirPath,
récompensé pour son étude précoce du coronavirus.
D
irigé par François-Loïc Cosset, ou enseignants-chercheurs et près de
ex-directeur du Laboratoire de virolo- 400 membres au total, le Ciri s’impose
gie humaine (LVH), le Centre interna- comme une place forte de la recherche contre
tional de recherche en infectiologie les maladies infectieuses, et s’est notam-
(Ciri) est une unité mixte multidisciplinaire ment illustré en identifiant la souche à l’ori-
spécialisée en virologie, immunologie et gine de l’épidémie d’Ebola au sein du P4
bactériologie. Avec plus de cent chercheurs Jean-Mérieux.
14 GUIDE SANTÉ 2021Contre
le cancer,
nous
innovons
avec cœur
photographie : © Véronique Pêcheux — graphisme :
Chaque jour, nos infirmiers
et nos médecins mettent du cœur
à améliorer le parcours de soin
des patients souffrant du cancer.
centreleonberard.fr
#centreleonberard
GUIDE SANTÉ 2021 154 Le laboratoire VirPath
à l’étude de la Covid-19
Une galaxie
Hébergé au sein du Centre d’innovation de chercheurs
de Lyonbiopôle, le laboratoire VirPath (contrac-
tion de « virologie et pathologies humaines »)
bientôt unifiée
s’intéresse de près aux infections virales respi- Associé à de nombreux partenaires
ratoires ainsi qu’au développement de vaccins, académiques (l’Inserm, le CNRS,
d’antiviraux et autres dispositifs de décontami- l’université Claude Bernard Lyon 1 et
nation et de repositionnement de médicaments. l’ENS de Lyon), le Centre international
Co-pilotée par Bruno Lina, virologue aux HCL et de recherche en infectiologie a vu le
membre du conseil scientifique de la métropole jour le 1er janvier 2013 avec pour
de Lyon, et Manuel Rosa-Calatrava, directeur objectif de développer le contrôle des
de recherche à l’Inserm, l’unité s’est rapide-
maladies infectieuses. Ses équipes
ment positionnée sur la recherche de traite-
sont réparties entre la tour Inserm
ments contre la Covid-19 à partir de l’offre de
(10 unités de recherche), l’ENS de Lyon
médicaments existante.
Avec l’entreprise Cynbiose et le soutien de la (7 unités de recherche), l’université
Région, le laboratoire a développé plusieurs Lyon 1 (5 unités de recherche),
modèles d’infection dont Covibiose, un l’université Jean Monnet et le cours
modèle préclinique de primate non-humain Albert Thomas. L’un des objectifs du
(PNH) infecté par le SARS-CoV-2. VirPath a centre est, à terme, de regrouper
aussi été, dès mars 2020, l’un des premiers toutes ses activités sur le biodistrict
laboratoires à isoler des souches cliniques du de Gerland pour accueillir de nouvelles
virus depuis des prélèvements de patients et équipes de recherche.
© CIRI-Inserm
16 GUIDE SANTÉ 2021à constituer des banques virales de travail,
puis plus récemment à mettre en avant l’effi-
cacité des purificateurs d’air à filtre HEPA.
Olivier Terrier, l’un des chercheurs de VirPath,
a été désigné lauréat de la médaille de bronze
2021 des Talents CNRS pour ses travaux au
sein du laboratoire.
Signia Therapeutics,
©Manuel Rosa-Calatrava, Inserm
armer la cellule hôte contre le virus
Fondée fin 2017 par le Dr Manuel Rosa-Calatrava
et ses collègues, virologistes au laboratoire
VirPath, la société Signia Therapeutics vise à
accélérer la découverte de médicaments contre
Epithelium nasal infecté par SARS-CoV-2 MET.
les infections virales respiratoires en utilisant
des outils d’analyse transcriptomique, d’intelli-
gence artificielle et de bioinformatique. « On défense immunitaire dans les voies respiratoires.
fait d’abord une première étape de criblage dite Les antiviraux ainsi sélectionnés se positionnent
in silico, c’est-à-dire sur ordinateur, et les candi- au début de la pathologie, avec pour objectif
dats sélectionnés sont validés en pré-clinique en d’empêcher que la maladie évolue vers des
laboratoire sur des modèles biologiques prédic- formes sévères. » Après avoir identifié pour le
tifs », indique Angelita de Francisco, nommée Diltiazem (un antihypertenseur utilisé notam-
présidente de la société en juillet 2021. Basée ment contre les angines de poitrine) un méca-
dans le bioparc de l’avenue Rockefeller nisme d’action antivirale potentiellement
(Lyon 8e), Signia Therapeutics cherche des efficace contre le coronavirus, Signia
candidats-médicaments qui agissent sur la Therapeutics, en partenariat avec les Hospices
cellule hôte pour induire un état défavorable civils de Lyon, prépare le lancement d’un essai
à l’infection : « On ne va pas chercher à attaquer clinique pour évaluer l’effet du Diltiazem chez
le virus, mais à moduler la réponse de la cellule les patients hospitalisés avec des formes
hôte, par exemple en stimulant la première modérées de la Covid-19.
« Nous avons identifié
et repositionné une molécule,
le diltiazem. C’est un
antihypertenseur qui démontre
une activité antivirale contre
la grippe et d’autres virus
© Susie Waroude
Manuel Rosa-Calatrava,
respiratoires comme la Covid-19. »
directeur de recherche à l’Inserm.
GUIDE SANTÉ 2021 175 Un outil unique en Europe
Le P4 Jean-Mérieux,
laboratoire
ultra-sensible
Spécialisé dans l’étude des virus émergents, le laboratoire P4
Jean-Mérieux, à Gerland, est le seul laboratoire français
à accueillir des virus aussi hautement pathogènes en dehors
des sphères militaires.
F
inancé par la famille Mérieux et sa fon- depuis 2005, et fait partie du Centre européen
dation, réalisé entre 1997 et 1998 au de recherche en virologie et d’immunologie
sein de la tour Inserm à Gerland puis (Cervi). Il abrite des organismes pathogènes
inauguré en 1999 par le président de classe 4, soit les virus et bactéries les plus
Jacques Chirac et le maire de Lyon Raymond particulièrement dangereux voire mortels,
Barre, le laboratoire P4 Jean-Mérieux est pour la plupart desquels il n’existe à l’heure
placé sous la responsabilité de l’Inserm actuelle aucun traitement.
18 GUIDE SANTÉ 2021© Xavier Courraud
Forteresse et banque
d’agents infectieux
Dirigé par Hervé Raoul de l’Inserm, premier du
Haute-
genre sur le territoire français à l’époque de
sa construction, le laboratoire P4 Jean-
sécurité
Mérieux demeure le seul laboratoire de ce
type qui conserve un usage uniquement civil,
et le plus grand P4 au niveau européen. Si
Une trentaine de chercheurs œuvrent plusieurs dizaines d’échantillons défilent
au cœur de ce véritable bunker, au chaque année au laboratoire, le P4 fut notam-
sein duquel il est interdit de rester ment à l’étude du virus Machupo, responsable
plus de quatre heures : interdiction de la fièvre hémorragique bolivienne, de la
des objets tranchants, dalles fièvre de Lassa, du virus de la fièvre Crimée-
antisismiques, pilotis, multiples sas, Congo, du virus Marburg, responsable de deux
badges, codes, dispositifs de épidémies d’importance, en 2000 en
vidéosurveillance ; combinaisons, République démocratique du Congo et en
couches de gants, casques, bottes 2005 en Angola, ou encore du virus Nipah,
en caoutchouc, sous-vêtements à apparu en 1999 mais qui touche encore régu-
usage unique, scaphandres lièrement des pays asiatiques. En 2014, c’est
obligatoires et douches de d’ailleurs au sein du laboratoire qu’est identi-
décontamination chimique sont fiée la souche du virus Ebola, responsable
autant de règles extrêmement d’une épidémie meurtrière en Afrique de
strictes et de précautions de l’Ouest, à partir du sang d’un patient guinéen
première nécessité généralisées à acheminé depuis l’Afrique. L’année suivante,
l’intérieur du laboratoire P4. le laboratoire est étendu de plus de 200 m² à
l’initiative du gouvernement, grâce à un
investissement de 11 millions d’euros.
GUIDE SANTÉ 2021 196 Lyonbiopôle
Fédérer contre les
maladies infectieuses
Créé en 2005 avec la vocation de fédérer chercheurs, médecins et
entreprises autour de projets liés aux maladies infectieuses, le
pôle de compétitivité Lyonbiopôle accompagne l’écosystème santé
de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour favoriser la collaboration
en recherche et développement entre acteurs privés et publics.
A
u départ, c’était un tout petit consor- vétérinaires, le diagnostic in vivo et in vitro
tium d’acteurs, rappelle Florence ainsi que le développement de technologies
Agostino-Etchetto, directrice géné- et dispositifs médicaux.
rale de Lyonbiopôle depuis huit
ans. L’objectif était de constituer un bouclier Création de synergies
sanitaire contre les maladies infectieuses. On À l’origine de la création de diverses structures
amène les acteurs présents sur le territoire à nationales et internationales (Centre d’innova-
travailler ensemble à chercher de nouveaux tion, Accinov, Bioaster, MabDesign, Filière
projets d’innovation et à les déployer. On a la nationale du diagnostic in vitro, Fondation
chance d’être dans un écosystème très dyna- Finovi, Medytec, i-Care LAB, HUB VPH…), le pôle
mique et demandeur. » Immunothérapie, de compétitivité présidé par Philippe Sans agit
anti-infectieux, vaccins, microbiote, nutri- comme « un lieu de catalyse, d’émulation,
tion-santé, bioproduction… sujet unique du assure Florence Agostino-Etchetto. On amène
pôle à ses débuts, l’infectiologie demeure au les acteurs présents sur le territoire à travailler
centre de ses quatre domaines d’action dans ensemble, à monter ensemble de nouveaux pro-
la région Auvergne-Rhône-Alpes : les médi- jets d’innovation, à les déployer. On accompagne
caments à usage humain, les médicaments beaucoup les petites entreprises pour trouver un
Près de Labellisé « Pôle Mondial » dès sa création en 2005,
250
Lyonbiopôle réunit six grands groupes fondateurs
(Becton Dickinson, bioMérieux, Boehringer
Ingelheim Animal Health, CEA, la Fondation Mérieux
et Sanofi Pasteur), plus de 200 PME, 14 ETI et
adhérents
filiales de grands groupes et 19 centres de
compétences (dont l’Inserm et le CNRS).
20 GUIDE SANTÉ 2021Développer des
chemin de croissance et leur permettre d’accé-
der aux fonds dont elles ont besoin pour travail-
ler et industrialiser leur projet ». Au-delà d’un
accompagnement économique et straté- solutions contre
gique, le pôle permet à ses membres l’accès
à des infrastructures (dont des zones de
la Covid-19
laboratoires P2 et P3 prêts à l’emploi), « Ça a été l’illustration terrible de ce que
situées au sein du biodistrict de Gerland. nous avions bien identifié : la nécessité
d’avoir une approche plus globale de la
santé dite “One health” en faisant le lien
entre la santé animale, humaine et
environnementale. » Quelques temps
après l’annonce du lancement du HUB
VPH autour de la santé publique
vétérinaire sous l’impulsion de
Boehringer Ingelheim, l’épidémie de
Covid-19 a « percuté » la vie du pôle.
« Il y a eu un large panel de projets qui ont
émergé dans un temps record. On n’a
Florence Agostino-Etchetto, directrice générale jamais accompagné autant de projets en
de Lyonbiopôle.
maladies infectieuses ! » Impliqué entre
« On a la chance d’être autres dans le projet Covibiose,
Lyonbiopôle a aussi soutenu le projet
dans un écosystème Covid-AuRA - Translate qui cherche à
développer la compréhension « de la
très dynamique réponse de l’hôte, soit la manière dont le
système immunitaire réagit » au
et demandeur. » SARS‑CoV-2, explique Florence
Agostino-Etchetto.
© Jean-Jacques Raynal
GUIDE SANTÉ 2021 217 Un acteur industriel de premier plan
Sanofi dans la
tradition vaccinale
lyonnaise
Troisième producteur mondial de vaccins et acteur majeur du
développement scientifique et industriel du bassin lyonnais en
matière d’infectiologie au cours du XXe siècle, Sanofi s’est illustré au
cours de la crise de la Covid-19 en produisant des doses de vaccins
pour ses concurrents tout en développant ses propres solutions.
H
istoriquement ancré à Lyon via son employeur privé de la métropole de Lyon, et
ancêtre Rhône-Poulenc, Sanofi déve- le troisième producteur mondial de vaccins.
loppe trois activités principales à Réparties entre son centre recherche et déve-
Lyon : les fonctions support, le déve- loppement de Marcy-l’Étoile, son site de bio-
loppement et la production de vaccins via production et vaccins à Neuville-Sur-Saône et
Sanofi Pasteur, et la médecine de spécialités le site de Sanofi Genzyme dans le quartier de
via Sanofi Genzyme. Ses plus de 5 000 colla- Gerland, une large partie des activités (dont
borateurs font de Sanofi le premier le siège mondial de Sanofi Pasteur, les
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4, boulevard Eugène Deruelle, 69003 LYON - N°TVA intracommunautaire :
FR 00605520071 Crédits photo: P.Arpin - SNGM - Novembre 2021
GUIDE SANTÉ 2021 237 équipes dédiées aux vaccins et les fonc-
tions globales et support) de Sanofi ont été
regroupées au sein du Campus Sanofi, créé en
2015 sur 24 500 m² au cœur du biodistrict de
Gerland. « On a conçu ce bâtiment pour favoriser les
interactions, dans une logique start-up avec des circuits
de décision très courts, explique Paul-Alan Dollinger,
directeur général délégué de Sanofi Pasteur, la
branche du groupe dédiée aux vaccins. Il y a des
regroupements d’équipes multifonctions, c’est-à-dire
que l’on va mettre toutes les fonctions qui travaillent sur
le même projet dans le même cluster. »
Paul-Alan Dollinger, directeur général délégué
Un candidat vaccin contre la Covid-19 de Sanofi Pasteur.
Troisième producteur mondial de vaccins, Sanofi s’est
largement investi dans la recherche de solutions pré-
ventives contre la Covid-19 et a développé deux can-
didats vaccins, issus de deux technologies diffé- « On est la seule
rentes. Un premier candidat avec adjuvant à base de
protéine recombinante (une technologie utilisée
biopharma
contre la grippe saisonnière) a été lancé en septembre
2020 : « Nous avons fait le choix de nous appuyer sur des
a avoir proposé
plateformes établies et d’aller s’associer de manière iné-
dite à l’un de nos principaux concurrents, GlaxoSmithKline
notre outil
(GSK), qui possède le meilleur adjuvant du marché »,
détaille Paul-Alan Dollinger. Dès le début de la crise, le
industriel à
groupe se penche également sur la technologie ARN
messager grâce à son partenariat avec la biotech
nos concurrents. »
américaine Translate Bio, dont Sanofi annonce finale-
ment le rachat au mois d’août 2021, parallèlement au
développement d’un deuxième candidat vaccin, cette
fois à ARN messager, finalement abandonné à l’issue
Cofondé en 2012 à l’initiative du gouvernement français par
Lyonbiopôle et l’Institut Pasteur, épaulés par l’Institut
Mérieux, Sanofi Pasteur, Danone et des institutions publiques
Zoom sur l’Institut comme le CEA, le CNRS et l’Inserm, l’IRT Bioaster est, à ce
de Recherche jour, le seul des huit instituts de recherche technologique
français intégralement dédié à la santé. En 2018, il a été
Technologique rejoint par Boehringer Ingelheim, bioMérieux et l’Université
Bioaster de Lyon pour donner naissance à la fondation Bioaster.
24 GUIDE SANTÉ 2021Un nouveau centre des résultats intermédiaires de l’étude
dédié à l’ARN messager de phase I/II. « On est la seule bio-
pharma a avoir proposé notre outil indus-
Dans cette logique de circuits de décisions triel à nos concurrents : Moderna aux
courts, Sanofi a annoncé en juin 2021 la États-Unis, BioNTech/Pfizer en Allemagne,
création d’un Centre d’excellence dédié aux et le vaccin Johnson & Johnson à Marcy-
vaccins à ARN messager, chapeauté par Régis L’Étoile », souligne Paul-Alan Dollinger.
Gervier, directeur général de Sanofi Pasteur, En cumulé sur ces trois sites, Sanofi vise
et qui devrait accueillir au moins six candidats une production de plus de 500 millions
cliniques d’ici 2025. « 120 personnes ont de doses pour ses concurrents, et les
rejoint le projet et l’ambition est d’avoir plus de résultats des essais de sa solution
200 personnes à Lyon, précise Paul-Alan recombinante, aujourd’hui en phase III,
Dollinger. Il y a des moyens financiers, avec un sont prévus pour la fin de l’année 2021.
investissement de 400 millions d’euros par an
sur les cinq prochaines années pour améliorer la Des liens avec la biotech
plateforme et lancer les études cliniques Sanofi s’est aussi associé à un certain
nécessaires. » L’ARN messager, qui a nombre de start-ups et PME : on peut
désormais « fait ses preuves », pourrait ainsi notamment citer le soutien à MAAT
devenir une plateforme privilégiée pour les Pharma, qui travaille sur le microbiome,
réponses pandémiques futures. Le Centre la collaboration avec MGA Technologies,
d’excellence vient notamment s’ajouter aux qui développe des technologies
annonces de l’été 2020 de la création d’une sur-mesure pour l’industrie pharmaceu-
nouvelle « usine du futur » à Neuville-sur- tique, ou encore l’accord signé avec
Saône en collaboration avec des PME de la Novadiscovery, à Vaise, qui travaille sur
région, pour un investissement de des modèles dits in silico, c’est-à-dire
490 millions d’euros sur cinq ans, et d’une tourné vers la modélisation mathéma-
plateforme mondiale pour la thérapie génique tique, la simulation numérique et l’utili-
sur le site de Sanofi Genzyme. sation de l’intelligence artificielle.
GUIDE SANTÉ 2021 258 Diagnostic in vitro
bioMérieux, une
histoire lyonnaise
Acteur historique du territoire spécialisé dans le diagnostic
in vitro, produit de l’engagement de la famille Mérieux dans la
recherche scientifique, bioMérieux a activement participé à faire
du bassin lyonnais un territoire d’excellence en matière de lutte
contre les maladies infectieuses.
D
epuis sa création, bioMérieux est inti- de production de réactifs d’immunologie ainsi
mement liée à l’histoire industrielle de que des fonctions globales. Le siège mondial de
la région lyonnaise. Abritée dans les bioMérieux, baptisé Campus de l’Étoile et inau-
locaux de l’actuel site Sanofi Pasteur au guré en 2017, au sein duquel travaillent quelque
démarrage de ses activités en 1963, la société 400 personnes, porte à environ 1 600 per-
compte aujourd’hui deux sites sur la commune sonnes les effectifs de bioMérieux à Marcy.
de Marcy-l’Étoile. Le premier est implanté L’entreprise possède d’autres grands sites de
depuis 1974 sur la commune, et emploie production et de recherche et développement
aujourd’hui plus de 1 200 personnes. Spécialisé au quatre coins de la région Auvergne-Rhône-
en immunologie, il regroupe à ce titre des fonc- Alpes : Craponne, La-Balme-les-Grottes et
tions recherche et développement, les activités Grenoble, ou encore Saint-Vulbas et son centre
26 GUIDE SANTÉ 2021S’ABONNER À
C’EST :
Se tenir informé(e) au quotidien
de toute l’actualité de la
métropole lyonnaise
Faire confiance à un média
local indépendant, soucieux de
vous délivrer une information
juste et vérifiée
TOUTES LES FORMULES
D’ABONNEMENT SONT À RETROUVER SUR
WWW.TRIBUNEDELYON.FR8 international de distribution.
Même si elle réalise plus de 90 %
À Lyon
depuis Pasteur
de son chiffre d’affaires hors du
territoire français, bioMérieux reste impli-
quée dans l’écosystème de santé lyonnais
en soutenant des projets tels que l’instal-
I ssue de 125 ans d’engagement familial
contre les maladies infectieuses,
l’activité de bioMérieux est enracinée dans
lation de la future académie de l’OMS, pré- la région lyonnaise. En 1897, Marcel
vue pour 2023. Des partenariats sont ini- Mérieux, ancien élève de Louis Pasteur,
tiés avec des acteurs locaux, privés et fonde à Lyon un laboratoire où il met au
publics comme les Hospices civils de Lyon, point les premiers sérums antitétaniques.
via un laboratoire de recherche commun Cet Institut Mérieux, qui sera ensuite
fondé en 2002. dirigé par son fils Charles Mérieux, puis son
petit-fils Alain Mérieux, pose les
Des diagnostics face à la Covid-19 fondements d’un édifice bio-industriel
Grâce à ses solutions de diagnostic in devenu un acteur mondial de la lutte contre
vitro, bioMérieux s’est mobilisée très rapi- les maladies infectieuses. Très tôt, la
dement face à la Covid-19. Rapidement, le famille Mérieux comprend l’importance du
groupe développe, produit et commercia- diagnostic biologique dans l’amélioration
lise en quelques mois des tests diagnos- de la prise en charge des patients et dans
tiques, constitutifs du socle des straté- la conduite des politiques de santé
gies de santé publique pour endiguer les publique. En 1963, Alain Mérieux fonde une
vagues successives de Covid-19. Entre les entreprise de diagnostic in vitro qui
mois de mars et mai 2020, bioMérieux deviendra quelques années plus tard
met sur le marché trois tests complémen- bioMérieux. La société est aujourd’hui
taires de biologie moléculaire pour détec- dirigée par Alexandre Mérieux, fils d’Alain
ter les infections actives au SARS-CoV-2, et arrière-petit-fils de Marcel. Le siège de
ainsi que deux tests sérologiques pour l’Institut Mérieux est d’ailleurs toujours
confirmer la présence d’anticorps chez les installé au cœur de Lyon, dans le
patients. Face à l’explosion de la demande 2e arrondissement, rue Bourgelat, là où se
mondiale, bioMérieux renforce également trouvait l’un des premiers laboratoires de
la production de ses systèmes et des la famille Mérieux.
réactifs associés pour l’extraction des
acides nucléiques, étape clé des tests de
biologie moléculaire.
13 %
C’est la part du chiffre d’affaires de bioMérieux
réalisé en recherche et développement.
28 GUIDE SANTÉ 2021Vous pouvez aussi lire
