MANUEL EDUCATEURS - Marguerite DE CLERCK - Life for a Child

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MANUEL EDUCATEURS - Marguerite DE CLERCK - Life for a Child
Marguerite       DE
       Manuel des Pairs    CLERCK
                        Educateurs

    Marguerite DE CLERCK

    MANUEL
MANUEL DES PAIRS
   DES PAIRS
  EDUCATEURS
 EDUCATEURS

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MANUEL EDUCATEURS - Marguerite DE CLERCK - Life for a Child
Manuel des Pairs Educateurs

Voulez-vous connaître le diabète ? Voici quelques livres intéressants :
1. Le diabète en Afrique (pour médecins) ;
2. Le rôle de l’infirmier dans la prise en charge du diabète ;
3. Le livre du diabétique ;
4. Le diabète en images ;
5. Jeunes, comment bien vivre avec le diabète ;
6. Mieux vivre avec son diabète.

Et quelques bandes dessinées :
1. Oncle Bukassa repart du bon pied (Le pied diabétique) ;
2. Tante Tshibo (La femme enceinte et le diabète) ;
3. Maman Mwika (L’obésité et le diabète) ;
4. Moseka et ses jeunes amis (Les jeunes et le diabète).

             Renseignemenents sur le diabète et où trouver ces livres :
                         Centre d’Education Diabète et Santé
         Limete Blvd Lumumba n° 1 Q/Mososo C/Limete (Collège Saint Raphaël)
                     edudiabrdc@gmail.com – magguy.dc@gmail.com
               Tél.: +243 840357048 / +243 815113220 / +243 895642092

           Ce manuel est imprimé grâce au soutien financier de
                Monsieur Jean-Michel PHILIPPOT
                   que nous remercions sincèrement

© Editions Bien connaître, 2019
    Dépôt légal n° SZ 3.01910-57465
    ISBN 978-2-7414-1200-7

                         Réalisation technique :
                                    Tél.: +243 815113220/+243 850113220
                                    E-mail : bijoulomboto@gmail.com

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MANUEL EDUCATEURS - Marguerite DE CLERCK - Life for a Child
Manuel des Pairs Educateurs

                                  Préface
L’ignorance tue et l’ignorance absolue tue absolument.
Cet axiome est le fondement de la réflexion qui a conduit la sœur Marguerite
De Clerck, à mettre dans les mains des pairs éducateurs, des infirmiers et des
malades cet outil d’auto prise en charge.
Socrate disait : « tout ce que je sais, c’est que je sais que je ne sais rien ». Se
savoir ignorant ne peut pousser qu’à la quête du savoir.
D’après l’auteur, « le Diabète est une maladie qui continue pendant toute la
vie, mais elle a ceci de particulier c’est que si, la personne atteinte se soigne
bien, il est prouvé et il est absolument certain qu’elle peut se mettre à l’abri de
la majorité des complications pendant une grande partie de sa vie ».
La meilleure prise en charge ne peut être assurée que par soi-même et pour
accompagner les malades dans cette démarche, ce manuel arrive à propos
à la suite des ouvrages déjà produits par ou sous la Direction de la Sœur
Marguerite De Clerck, dont vivre avec son diabète.
Dans cet arsenal de littératures, le module vivre avec son diabète apparait
comme l’attaquant n°10 qui à défaut de marquer des buts, pousse à jouer des
prolongations.
J’exhorte tout malade ou toute personne qui souhaite prolonger sa vie sur
cette terre, à s’approprier le contenu de ce manuel et d’en faire un bon usage.
Dans l’histoire de la maladie qui se confond avec une histoire collective de
responsabilité, nous devons nous convaincre que nous sommes tous des
ignorants, mais, nous n’ignorons pas les mêmes choses.
Enfin, en saluant cette œuvre, j’invite tous ceux qui l’auront dans leurs mains,
de s’en approprier pour éloigner l’horizon de nos ignorances collectives de
la maladie et notre ignorance individuelle du diabète afin qu’il y ait moins
de drames dans les familles dans l’intérêt du développement harmonieux
du pays.

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MANUEL EDUCATEURS - Marguerite DE CLERCK - Life for a Child
Manuel des Pairs Educateurs

Memisa ne saurait et ne sera pas indifférente devant le sacrifice et les efforts
que mènent chaque jour et de façon constante la sœur De Clerck et son équipe
véritable pépinière dont on espère les tâches d’huile.

                       Alfred Coffi KOUSSEMOU
               Directeur des Opérations de Memisa Belgique
                  en République Démocratique du Congo

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MANUEL EDUCATEURS - Marguerite DE CLERCK - Life for a Child
Manuel des Pairs Educateurs

                          Avant-propos
Ce manuel est le fruit de la réflexion d’une équipe de nombreux éducateurs.
Il tient compte des questions, des besoins exprimés par bien des personnes
atteintes du diabète qui ont partagé avec nous leurs soucis, leurs attentes.
Il s’inspire de plusieurs programmes de pairs éducateurs dans le monde.
Les nombreux « guidelines » de la FID, de l’ADA, de l’OMS nous ont servi
afin de baser la formation sur l’évidence.
La méthode employée part de ce que le patient connait pour le guider vers
ce qu’il ne connait pas en employant des mots simples et en se basant sur son
vécu. Nos médecins doivent faire un effort pour écouter ce que les malades
nous disent et pour bien se faire bien comprendre d’eux.

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Manuel des Pairs Educateurs

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Manuel des Pairs Educateurs

                           Introduction

Remarques
Ces modules ont été rédigés par le « Centre d’Education Diabète et Santé »,
édités avec l’approbation du Programme National de Lutte contre le Diabète.
Ils sont destinés à être utilisés pour l’éducation en République Démocratique
du Congo dans les programmes éducatifs à visée non commerciale.

Le rôle essentiel des pairs éducateurs
Objectifs généraux
Améliorer les connaissances et les performances des patients dans le do-
maine du diabète par une formation continue accessible et adaptée à leurs
problèmes dans leur cadre habituel de vie et à moindres frais.

Objectifs particuliers
•   Renforcer les connaissances des éducateurs, parents, famille, infirmiers
    sur le terrain
•   Former à la méthode relationnelle partant des expériences vécues, du
    connu, pour aller vers ce qui n’est pas encore connu
•   Enseigner comment passer du savoir au savoir-faire et à la mise en pra-
    tique
•   Encadrer des travaux pratiques des apprenants sur le terrain
•   Evaluer les performances des apprenants
•   Construire des modèles à employer dans différents cadres de soins

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Manuel des Pairs Educateurs

Organisation générale
La formation théorique comporte plusieurs modules (à adapter selon les cir-
constances).
Nous commençons par un groupe de dix équipes venant de dix centres pi-
lotes (soit environ 30 participants). Chaque équipe éducative comprend un
infirmier et un ou deux patients ou familles de patients. Ils travaillent en
groupe et se complètent.
Au début, il faut insister sur le fait que cette formation exige une disponibili-
té en temps et en déplacements relativement importante.
Chaque mois un module est expliqué en une session de quatre heures en-
viron en insistant sur la méthode active d’enseignement très pratique et
concrète avec des mots très simples.
Puis les éducateurs vont dans leurs centres de santé et mettent en pratique
cette matière pendant tout le mois en cours ; ils forment et encadrent les ma-
lades de leur groupe par des contacts réguliers.
L’idéal est que le pair éducateur et l’infirmier parlent alternativement et se
complètent mutuellement : l’éducation peut être donnée à des patients indi-
viduels ou à de petits groupes. Evitez les grands groupes qui ne permettent
pas d’échange et d’approche personnalisés. Les séances éducatives sont don-
nées au cours du mois, soit au centre de santé, soit au domicile du patient à
éduquer.
Les formateurs visitent les centres pour assister aux séances d’éducation (ho-
raires à préciser).
Dans un ou deux centres, les pratiques d’éducation sont enregistrées en au-
dio chaque mois et ces enregistrements seront reproduits à la session sui-
vante pour commentaire du groupe entier. L’approche choisie est de partir
du connu pour arriver à l’inconnu.
Dans chaque module, nous posons au malade des questions du genre : ‒“Que
savez-vous de ?“ ‒“Qu’avez-vous ressenti quand ?” Il ne faut pas commen-
cer par expliquer ce qu’est le diabète, mais bien dire ‒“Que savez-vous du
diabète, que disent les gens autour de vous à propos du diabète ? Qu’en
pensez vous ?

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MANUEL EDUCATEURS - Marguerite DE CLERCK - Life for a Child
Manuel des
                                       Introduction
                                           Pairs Educateurs

L’exercice se répète à chacun des modules avec des questions correspon-
dantes. P. ex. : ‒“Qu’avez-vous mangé hier ?” ‒“Est-ce adapté à votre situa-
tion ?”
Une évaluation du candidat éducateur portant surtout sur est faite à la fin
des modules des travaux pratiques. Il présente un sujet d’information.
Un formateur assistera à au moins deux séances d’éducation qui seront éva-
luées, puis une attestation officielle sera délivrée.

Les modules
1.    Qu’est-ce que le diabète ?
2.    L’annonce, le premier contact ,... et la suite
3.    La prise en charge du diabète
4.    La nutrition
5.    Les médicaments
6.    La surveillance du diabète
7.    Les complications aigües
8.    Les complications chroniques
9.    Le pied
10.   Vivre avec son diabète
11.   Et si les choses vont mal ?
12.   Le téléphone au service du diabétique
13.   Fixer des objectifs

Conditions pour participer
Le patient « pair éducateur » doit bien contrôler son diabète (on ne peut aider
les autres si on est soi-même en difficulté)
Avoir le temps et la disponibilité
Etre apte à la communication.
Savoir lire et écrire
Etre disponible à venir suivre les modules de formation au centre d’éducation
L’infirmier doit avoir suivi une formation sur la prise en charge du diabète. Il
doit disposer de suffisamment de temps pour encadrer les malades.
Le travail se fait en équipe dans le centre avec deux malades et un infirmier
éducateur.

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MANUEL EDUCATEURS - Marguerite DE CLERCK - Life for a Child
Manuel des Pairs Educateurs

N.B.: L’expérience nous enseigne que si l’on se borne à demander aux “pairs”
seuls d’assurer la formation, l’infirmier responsable se désintéresse et leur
laisse toute la responsabilité ; Son apport est pourtant nécessaire car il peut
aider les pairs et les conseiller pour des questions d’ordre technique. Habi-
tuellement, l’infirmer habite à proximité des malades et connait bien leurs
conditions de vie quotidienne. De son côté, le malade a une connaissance de
première main de la vie d’un diabétique.

Evaluation
Chaque équipe aura la responsabilité de donner une formation dans un pre-
mier temps à un groupe bien défini de patients du centre. Idéalement dix
pour commencer, puis dans la suite des groupes de dix.
Au début du programme on peut donner au centre un test de connaissance
sur le diabète aux malades du groupe à former par les éducateurs. A la fin de
la session on refera un test de connaissances et les résultats des deux seront
comparés statistiquement pour évaluer la pertinence de la formation.

Pérennisation
La pratique de la formation sera réalisée dans la phase expérimentale pour
un nombre limité de malades et sera étendue à des groupes régulièrement.
Cette méthode est peu coûteuse et est pratiquement autosuffisante.
Matériel nécessaire : Le manuel du pair éducateur et pour chaque centre un
kit de livres éducatifs disponibles sur place.
Du matériel de démonstration nécessairement glucomètres et strips, serin-
gues, matériels de soin des pieds.

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Manuel des Pairs Educateurs

                                 Module 1 :
                 Qu’est-ce que le diabète ?

Objectifs
A la fin du module l’apprenant doit être capable de :
•   Faire raconter par les malades les symptômes et leurs expériences du
    diabète
•   Faire énumérer les connaissances et les croyances de la population, puis
    discuter ces notions et donner les réponses adéquates

A la lumière des expériences vécues expliquer avec des mots simples ce
qu’est le diabète.

1. Qu’est-ce que le diabète pour toi ?
Chaque participant raconte son histoire et explique ce que le diabète est
concrètement pour lui ou pour elle.
Ce que chacun a ressenti, les symptômes ; ce qui est arrivé, comment le dia-
gnostic a été posé, les difficultés pour comprendre ce qui se passe et pour
trouver un soignant qui fasse le diagnostic, à la fin souligner les similitudes,
les différences selon l’âge, le sexe, l’activité en général.
Comment cela a évolué après la prise en charge.

2. Qu’est-ce que le diabète pour les personnes autour de toi ?
      Faire énumérer les histoires qui se racontent dans l’entourage.
        Liste d’exemples (ne pas la donner au début, mais laisser
          les participants trouver et dire ce qu’ils ont entendu).
•   Le diabète peut guérir définitivement : plusieurs recettes «conseillées»:
    médicaments naturels, plantes, féticheurs, médicaments chinois, prière
    seule, jeune prolongé pour nous «vider de tout ce qui est mauvais en
    nous», nouveau remède miracle qui vient d’Amérique, etc.
•   Le diabète est contagieux
•   Le diabète est la porte de la mort

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Module
                             Manuel
                                  1 : Qu’est-ce
                                      des Pairs Educateurs
                                                que le diabète

•    Le diabète est dû à un mauvais sort, à une personne qui nous veut du
     mal, il est diabolique
•    La plupart des enfants diabétiques sont des sorciers
•    Les personnes minces ne deviennent jamais diabétiques
•    Le diabète est une maladie de riches
•    Le diabétique ne peut pas se marier
•    La mère transmet le diabète pendant l’accouchement et l’allaitement
•    Prendre de l’insuline va rendre le diabète tout à fait incurable, va rendre
     le malade stérile
•    Des croyances sur l’alimentation qui seront discutées plus tard
    ▪▪ Le diabétique doit seulement manger des aliments amers ce qui neu-
        tralisent le sucre
    ▪▪ Le diabétique ne peut pas manger de fruits
    ▪▪ Le lotoko améliore le diabète, comme aussi certaines tisanes
    ▪▪ Le miel guérit le diabète
    ▪▪ Le diabétique ne peut jamais toucher un aliment sucré, ni aucune
        nourriture qui en contient
    ▪▪ Il existe des aliments spéciaux seulement pour les diabétiques
    ▪▪ Beaucoup d’aliments sont interdits aux diabétiques : pas de riz, pas
        de patates douces, pas de farine de manioc, pas de pain blanc, pas de
        feuilles de manioc caoutchouc, pas de haricots, et alors on ne dit pas
        ce que le malade doit manger...
    ▪▪ La bière brune fait baisser la glycémie
    ▪▪ Le diabétique ne peut jamais manger après 20 heures
•   Donnez encore d’autres fausses idées dont vous entendez parler.

         Chaque fois discuter ensemble l’affirmation et expliquer
                    si c’est vrai ou faux et pourquoi ?

3. Qu’est-ce que le diabète pour ton infirmier, ton médecin ?
Tu as été consulté et qu’a-t-on fait ?
On a écouté tes plaintes et pourquoi a-t-on pensé à un diabète ?
On a pratiqué des examens :

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•    La glycémie : la quantité de sucre dans le sang. (Il en faut assez mais
     pas trop) c’est la définition du diabète ; une augmentation persistante du
     taux de sucre dans le sang
•    Le sucre dans les urines : il n’en faut pas du tout
•    Les corps cétoniques dans les urines : il n’en faut pas et si le test est positif
     cela veut dire que le corps ne peut plus employer le sucre dans le sang et
     va puiser dans les réserves de graisse, et donc maigrit
•    Souvent prise de la tension artérielle, le poids, la taille
•    Parfois d’autres examens

           Laisser citer les examens demandés aux participants et
                expliquer ce que cela veut dire à chaque fois
Selon la composition du groupe : montrer en pratique que le diagnostic est
parfois difficile (Jeunes, personnes obèses avec DT2, femme enceinte, mais
toujours adapter au groupe HbA1C, autres éventuellement, ne pas surchar-
ger au début).
Il y a deux grands groupes de diabète : Type 1 souvent des jeunes, souvent
minces.
Le plus fréquent : Type 2 souvent des adultes, parfois des personnes en sur-
poids. Des signes peu manifestes au début.

Conclusion
Employer le livre du diabétique, les images pour l’éducation, relire ensemble
le premier chapitre, expliquer les images.
Nous savons maintenant ce qu’est le diabète, quels en sont les signes et
symptômes.
Des questions que l’on entend souvent ; il faut s’exercer à y répondre
• Est-ce que mon diabète va guérir ?
• Est-ce contagieux ?
• Puis-je avoir des enfants ?
• Qui peut devenir diabétique ?
• Que faire pour éviter de devenir diabétique ?
• Peut-on devenir diabétique quand on est vieux, les enfants peuvent-ils
   devenir diabétiques ?
•    Encourager les nouvelles questions, les noter et y répondre

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Manuel des Pairs Educateurs

                                 Module 2 :

    L’annonce, le premier contact ,... et la suite
          Ce module est à utiliser pour de nouveaux patients,
    ou pour des patients qui ont abandonné puis repris le traitement

Objectifs
A la fin du module l’apprenant doit être capable de mieux comprendre les
problèmes d’un nouveau malade et d’y faire face par un accompagnement
cordial et efficace.
Il doit comprendre les difficultés de l’infirmier en face du malade et l’aider à
améliorer le contact.
Il doit être capable de favoriser un bon contact et un bon suivi entre soignant
et soigné, il doit être capable de servir de facilitateur dans ce suivi.

Attitude du patient à l’annonce du diagnostic
Chaque patient raconte comment les choses se sont passées
Difficultés avant d’arriver au diagnostic : les étapes que chacun a dû parcou-
rir souvent longues et compliquées
Que vous a-t-on dit ? Comment ?
Qu’avez-vous ressenti ?
Liste des attitudes en face de cette annonce (à ne pas communiquer aux partici-
pants qui doivent trouver eux-mêmes, elle est donnée pour guider le débat).
•    Peur
•    Dépression
•    Déni
•    Révolte
•    Nervosité
•    Choc

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Module 2 : L’annonce,
                                   Manuel des
                                            le Pairs
                                               premier
                                                     Educateurs
                                                       contact ,... et la suite

•   Confusion
•   Détachement
•   Acceptation
•   Résignation
•   Courage

Il y a un long chemin à parcourir qui passe du refus à l’acceptation et qui
demande soutien et encouragement.

Attitude du soignant à l’annonce du diagnostic
SOIT : Le soignant manifeste une docilité immédiate et parfaite pour les
consignes données : alimentation, médications, les rendez-vous.
SOIT : L’infirmier écoute les réactions du malade et cherche à réagir de ma-
nière positive.

Le résultat
Construire une confiance mutuelle
•   Choisir de commun accord un objectif simple et réalisable à court terme
•   Bien le définir
•   Revoir le patient et s’informer des efforts réalisés
•   L’objectif doit porter sur une action et non sur un résultat

Espoirs du malade
(Remplir pendant la formation) à titre d’exemple
•   Une personne qui l’écoute
•   Des mots pas trop compliqués et surtout qui ne blessent pas, éviter les
    reproches, disponibilité même en dehors de la consultation, aussi par
    téléphone
•   Pas trop de temps d’attente pour la consultation

                                                                                  17
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Attentes du soignant
(Remplir pendant la formation) à titre d’exemple
•    Docilité
•    Ecoute
•    Régularité
•    Désir d’apprendre

En conclusion
Un partenariat basé sur une confiance mutuelle

La mise en route du traitement
Décidée par le médecin ou par un infirmier responsable en attendant le mé-
decin.

Etape des explications
Laisser poser toutes les questions et encourager celles-ci :
•    sur le régime (voir plus loin) ;
•    sur les médicaments (voir plus loin)
•    sur la surveillance (le malade ignore qu’il a un rôle essentiel à jouer, il
     faut le lui apprendre)

Encourager le contact téléphonique entre soignant et soigné ou entre pairs.
Envisager un «parrainage» entre anciens et nouveaux patients à organiser au
centre de santé.

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Manuel des Pairs Educateurs

                                 Module 3 :
             La prise en charge du diabète

Objectifs
A la fin du module l’apprenant :
•   doit être capable de donner les explications essentielles à un nouveau
    malade ou à celui qui a besoin d’une remise à jour ;
•   doit expliquer le rôle de l’équipe soignante et éventuellement faciliter les
    contacts nécessaires ;
•   doit être capable d’accompagner le malade dans son «voyage» vers la
    santé avec son diabète.

En pratique
Voici à peu près ce que vous, éducateur, pouvez dire au patient qui s’adresse
à vous :
‒   Vous venez d’apprendre que vous êtes diabétique, ou encore vous êtes
    diabétique depuis longtemps et vous voulez savoir comment vous soi-
    gner pour retrouver une santé compromise par la maladie.
‒   Vous savez que le traitement efficace implique un travail d’équipe :
    • le patient dont le rôle est essentiel
    • la famille et les amis
    • l’infirmier
    • le médecin
    • l’éducateur

Un programme est mis en place pour vous guider. Sachez que la route est
longue qui mène à un bon contrôle de la maladie. La première étape est de
vous connaître et de connaître la maladie en vous. Cela demande un effort:
vous lirez des textes écrits pour vous; vous causerez avec les médecins, les
infirmiers et les éducateurs; vous écouterez aussi ce que disent les malades
expérimentés. Puis vous passerez à la pratique.

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Manuel des Pairs Educateurs

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Module
                            Manuel
                              3 : La des
                                     prisePairs
                                           en charge
                                                Educateurs
                                                     du diabète

Au début les erreurs sont inévitables, mais en les corrigeant avec l’aide de
l’équipe vous arriverez à un résultat positif. Tout apprentissage est progres-
sif, ce n’est pas en un seul jour que vous pourrez maîtriser votre diabète.
Vous aurez à entrer à « l’école du diabète » qui, au fil des jours, vous aidera
à maîtriser le savoir pratique indispensable.
Si vous voulez apprendre à soigner un membre de votre famille, les étapes
de l’apprentissage seront les mêmes. Un père ou une mère peuvent soigner
leur enfant tant qu’il n’est pas capable de le faire lui-même. Un fils ou une
fille peuvent rendre le même service à un patient âgé qui n’a plus la force de
se soigner lui-même ou qui est mal voyant.
Voici les étapes que vous aurez à parcourir :
• La première étape est de connaître le diabète. Vous disposez de livrets
   écrits pour vous (Le livre du diabétique, par exemple).
• Des cours sont organisés pour vous. Notre équipe d’éducateurs est à
   votre disposition. Le numéro de téléphone est à préciser.
• Ensuite vous apprendrez à identifier les signes et les symptômes de la
   maladie dans votre corps. On vous dira comment agir dans les différents
   cas. Vous saurez identifier les signes de l’hyperglycémie, de l’hypoglycé-
   mie et des complications principales.
• Il faudra surveiller votre diabète afin qu’il ne vous fasse pas de mal. Vous
   surveillez comme déjà dit les symptômes dans votre corps mais aussi la
   glycémie, la glycosurie, la présence de corps cétoniques. Il s’agit d’un
   savoir pratique : manipuler les réactifs et comprendre ce que veut dire le
   résultat obtenu est important.
   Au début, vous ferez des erreurs, mais vous les corrigerez au fur et à
   mesure. Vous devrez pratiquer ces examens aussi souvent que possible.
   Nous vous l’apprendrons petit à petit.
• La conduite à tenir et l’adaptation du traitement découlent des réponses
   obtenues. Le meilleur moyen est d’avoir un contact régulier avec votre
   soignant qui vous aidera.
• L’alimentation et le mode de vie sont les premières étapes de ce traite-
   ment. Ils doivent être adaptés à votre âge, à votre poids, à vos activités
   physiques. Une attention particulière est de mise pour suivre le régime si
   vous êtres trop gros. Nous en parlerons plus tard ensemble.
•   L’exercice physique adapté à votre personne est souvent essentiel pour
    assurer un bon équilibre de votre maladie.

                                                                            21
Manuel des Pairs Educateurs

•    Votre médecin vous expliquera pourquoi choisir entre l’insuline et les
     comprimés hypoglycémiants.
•    Vous savez que l’insuline s’injecte toujours. Nous vous montrerons com-
     ment injecter correctement et sans provoquer d’infection. Comment aus-
     si déterminer la dose adaptée.
•    Dans certains cas, votre diabète sera soigné avec des comprimés. Nous
     vous dirons comment ils agissent et combien de temps, à quel moment il
     faut les prendre.
•    Tous les examens et le traitement seront consignés dans un carnet qui
     est votre livre de vie et qui sert de lien entre vous et l’équipe soignante.
     Il vous revient de le tenir avec soin et dans la plus grande transparence.
•    La surveillance des pieds est une étape importante et si vous faites atten-
     tion vous serez à l’abri des graves complications qui peuvent survenir.
•    En cas de maladie, fièvre, diarrhée, etc., prenez contact avec votre in-
     firmier ou votre éducateur. Demandez qui peut vous recevoir dans un
     centre de santé proche de votre domicile. Informez-vous des heures et
     jours de visite dans les différents hôpitaux qui s’occupent du diabète.
•    Parlez de votre maladie avec la famille. Cette maladie n’est pas honteuse,
     ce n’est pas votre faute. Ceux qui vous entourent peuvent souvent vous
     aider, ce qui est indispensable dans bien des situations dont nous parle-
     rons plus tard.
•    Venez très régulièrement aux visites de contrôle. Ceci même si vous vous
     sentez parfaitement bien. Le diabète a ceci de particulier: une fois que
     l’on se sent mal, il est parfois trop tard. A ce moment les complications
     se sont installées et il n’y a plus rien à faire. Le proverbe « mieux vaut
     prévenir que guérir » s’applique entièrement.
•    Soyez les bienvenus au «centre d’éducation diabète et santé» pour plus
     d’information.

Chacun de ces paragraphes est une étape importante à parcourir et surtout à
pratiquer ensemble. Ces étapes sont détaillées dans les modules suivants et
dans le livre du diabétique
C’est donc un long voyage à entreprendre en équipe.
Nous vous souhaitons un bon «voyage».

22
Manuel des Pairs Educateurs

                                  Module 4 :
                             La nutrition

Objectifs
A la fin du module l’apprenant doit être capable de :
•   Identifier de manière simple les besoins alimentaires du patient en te-
    nant compte de son indice pondéral et de son activité physique
•   Décrire ce que le diabétique mange

A partir de ces deux données, corriger les erreurs les plus courantes de son
alimentation.
Expliquer simplement les règles d’une bonne alimentation mais toujours en
tenant compte de la personne à qui l’on parle (pas de généralités inadaptées)
p. ex. : personne maigre, obèse, jeune, âgée, etc.).
Avant l’entretien avec le groupe ou le malade individuel, l’éducateur doit
avoir revu le chapitre sur l’alimentation du diabétique dans livre du diabé-
tique. Il doit connaitre les trois groupes d’aliments : le rôle du sel, de l’eau,
des vitamines,

Lectures conseillées :   - Le livre du diabétique page 45-60 ;
                         - Mama Mwika : texte intérieur de la couverture
Ce qui doit être connu et à revoir avant la session :
•   L’indice de masse corporel et être capable de le calculer pour ses audi-
    teurs
•   Disposer des outils nécessaires : pèse personne et toise
•   Calculatrice ou disque spécial pour IMC
•   Les groupes d’aliments, y compris les sucres lents et rapides
•   La valeur calorique approximative des principaux aliments courants
    dans le pays
•   Savoir employer et commenter les images sur les aliments

                                                                              23
Manuel des Pairs Educateurs
                                       Aliments sucrés à prendre de
                                       manière exceptionnelle, en cas                 Les boissons alcoolisées sont à
                                       d’effort physique particulier ou               éviter ou à prendre exception-
                                       de panne de sucre (hypoglycémie)               nellement en petite quantité

                         Evitez ou limitez les graisses sauf
                         si vous avez une activité physique
                         importante et que vous êtes mince

                  Mangez des aliments contenant
                  des proteines.
                  Le poisson est excellent                                                 Pensez aux proteines végétales:
                                                                                           haricots, arachides, lentille, soya.
                                                                                           Mangez aussi des produits lactés

   Mangez un fruit à chaque repas
   tel que papaye, mangue, orange,
   pamplemousse, pomme
                                                                                                     Mangez beaucoup
                                                                                                     de légumes

Mangez à chaque repas un aliment
de cette liste : farineux ou hydrate
de carbone lent tel que manioc,
maïs, chikwangue, pain, macaroni,
patate douce, banane plantain,
selon vos habitudes

Buvez beaucoup d’eau
ainsi que des boissons
non sucrées

             24
Manuel
                                                                                                                                           Module
                                                                                                                                                des4Pairs
                                                                                                                                                     : La nutrition
                                                                                                                                                          Educateurs

                                                                                                             A noter cependant que l’on ne doit pas expliquer cela tel quel aux appre-
                                                                                                             nants en théorie

                                                                                                             Point de départ de l’entretien avec l’apprenant
                                                                                                             Qu’avez-vous mangé hier, ce matin ?
                                                                                                             Chacun mentionne ses repas de la veille
                                                                                                             Pour adapter à chaque personne on a soin de peser et de mesurer les partici-
                                                                                                             pants avant la séance
                                                                                                             On explique que l’alimentation s’adapte à la personne (maigre, normale ou
                                                                                                             en surpoids)
                                                                                                             L’objectif est de garder ou d’atteindre un «poids idéal», ce qui veut dire le
                                                                                                             poids qui favorise le mieux la santé des années futures
                                                                                                             Dialogue entre éducateur et apprenant :
                                                                                                             •   déterminer un « poids de bonne santé » pour chacun
                                                                                                             •   comparer au poids actuel et tirer les conclusions : je dois grossir, je dois
                                                                                                                 maigrir ou je suis en bonne forme
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                                                                                                             •   donner un objectif possible : p. ex. : maigrir d’un kilo par mois. Habituel-
                                                                                                                 lement c’est réalisable.

                                                                                                             Pour cela le message initial bon pour tous, éducateurs et apprenants est :
                                                                                                             •   Boire de l’eau
                                                                                                             •   Manger beaucoup de fruits et de légumes
                                                                                                             •   Bouger, marcher (en rapport avec l’âge et l’état de santé)
                                                                                                             •   Manger peu salé
                                                                                                             •   peu sucré
                                                                                                             •   peu gras

                                                                                                             Ensuite vous corrigez les erreurs les plus manifestes dans ce que le malade
                                                                                                             mange.

                                                                                                                                                                                          25
Manuel des Pairs Educateurs

Au rendez-vous suivant :
• Vérifiez le poids
• Félicitez si il y a amélioration
• Reprenez les explications
• Examinez les planches sur les groupes d’aliments et faire décrire chaque
   aliment par les apprenants. Voir s’ils ont compris

A la fin de la planche lisez et traduisez le commentaire du bas de la page.
Expliquez que les aliments doivent être partagés en plusieurs repas au mini-
mum trois par jour et si possible deux petites collations. Il faut éviter les trop
gros repas le soir seulement
Demandez si le malade a des questions
Demandez ce que l’on raconte en ville, au village, entre amis : (la liste est
donnée comme exemple mais il faut que les apprenants donnent leur idées)
Ce que l’on raconte autour de vous à propos de l’alimentation
Faites une liste des aliments que vous pensez être interdits
Faites une liste de ce que vous pensez être permis
Montrez des listes que l’on vous a données sur le régime du diabétique
Le diabétique doit seulement manger des aliments amers ce qui neutralise
le sucre
Le diabétique ne peut pas manger de fruits
Le diabétique doit manger du mfumbwa pour guérir
Le lotoko améliore le diabète tout comme certaines tisanes
Le miel guérit le diabète
Le diabétique ne peut jamais toucher un aliment sucré, ni aucune nourriture
qui en contient
Il existe des aliments spéciaux seulement pour les diabétiques.
Beaucoup d’aliments sont interdits aux diabétiques : pas de riz, pas de pa-
tates douces, pas de farine de manioc, pas de pain blanc, pas de feuilles de
manioc caoutchouc, pas de haricots, et alors on ne dit pas ce que le malade
doit manger...

26
Manuel des4Pairs
                               Module         Educateurs
                                         : La nutrition

La bière brune fait baisser la glycémie
Le diabétique ne peut jamais manger après 20 heures
A chaque fois discuter et expliquer si l’affirmation est vraie ou fausse et pour
quelle raison
Etablissez avec chaque participant un plan alimentaire pour les jours à venir
jusqu’à la prochaine visite.
Si c’est possible, il faut essayer de disposer d’aliments réels : les participants
choisissent ceux qui sont permis à volonté, permis en quantité modérées ou
déconseillés.
Si vous en avez la possibilité, expliquez quelques recettes simples et conseil-
lez sur la manière de préparer les aliments en évitant par exemple trop de
graisse de cuisson.

                                                                               27
Manuel des Pairs Educateurs

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Manuel des Pairs Educateurs

                                  Module 5 :
                        Les médicaments

Objectifs
A la fin de la session le pair éducateur sera capable de :
•   Expliquer aux autres malades ce qu’est l’insuline, sa durée d’action, son
    mode de conservation, ses types et concentrations.
•   Démontrer concrètement comment pratiquer les injections et observer
    les gestes des malades pour corriger les erreurs
•   Connaitre les effets secondaires surtout l’hypoglycémie, ses symptômes
    et la conduite à tenir
•   Expliquer les médicaments oraux employés, leurs noms, leurs présenta-
    tions, leurs effets secondaires et les précautions à prendre.
Il pourra discuter avec les malades sur les questions posées à propos des
médicaments traditionnels et la conduite à tenir à leur égard.

Lectures conseillées :
Mieux vivre avec son diabète

Matériel à préparer
Des flacons d’insuline éventuellement vides de différentes marques de
concentration U 40 et U100
Des seringues U 40 et U100
Les graphiques de durée d’action du dépliant NOVO (rapide, mix et NPH)
Des boites vides de médicaments oraux de différentes marques (pour mon-
trer comment lire les étiquettes et les noms)

                                                                          29
Manuel des Pairs Educateurs

L’insuline
L’insuline a été découverte en 1921. Elle a rendu la vie possible aux per-
sonnes atteintes du diabète.
L’insuline que nous employons au Congo est de l’insuline humaine, la même
que celle que le corps produit chez les personnes en bonne santé. Soyons
reconnaissants à tous ceux qui ont durement travaillé pour la mettre à notre
disposition. On la trouve dans des flacons.
L’insuline dont l’aspect est clair comme de l’eau agit rapidement, environ 20
minutes après l’injection et son action se prolonge environ 4 à 5 heures au
maximum. Le flacon est habituellement garni d’une bande jaune. L’insuline
d’aspect trouble agit plus lentement. Son action commence une heure après
l’injection et son action se prolonge environ 8 à 12 heures. La bande de son
flacon est verte.
On peut faciliter le traitement en mélangeant un tiers d’insuline rapide à
deux tiers de retard. Ce mélange qui produit une insuline d’action mixte
s’appelle Mixtard le plus souvent. Il est facile de comprendre que l’action
commence tôt et se prolonge aussi presque 12 heures.
Une chose très importante à vérifier : le flacon peut contenir 40 unités inter-
nationales par millilitre ou parfois aussi 100 unités internationales par mil-
lilitre. Regardez bien votre flacon (faites des exercices pratiques avec des
flacons vides que vous apportez : si vous avez un flacon à 40 UI par ml; vous
devez employer des seringues aussi à 40 UI par ml. si vous avez de l’insuline
à 100 UI par ml votre seringue devra être indiquée le plus souvent le long
de la seringue «use for 100 UI ou use for 40 UI ». Il faut faire de nombreux
exercices et répéter souvent.
C’est très important. Si vous n’êtes pas sûr, demandez conseil. Une erreur
peut être très dangereuse.
Les réserves d’insuline sont gardées au frigo entre 4 et 8° C. Le flacon en
usage peut être conservé dans la chambre à l’obscurité. Ne secouez pas votre
flacon, cela peut abimer l’insuline.

Comment enseigner à injecter l’insuline
Lire les pages de 18 à 27 dans « Jeune, comment bien vivre avec le diabète ».

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Manuel
                             Module des
                                    5 : Les
                                         Pairs
                                            médicaments
                                               Educateurs

Les explications sont données avec des illustrations mais vous devez expli-
quer avec du matériel réel et faire tous les gestes. Ensuite, le participant fait
les gestes avec une seringue vide ou remplie avec du sérum physiologique
pour enfin faire l’injection réelle. Cela ne réussit pas du premier coup.
Si l’éducateur est un malade, il s’injecte devant l’apprenant qui prendra
mieux confiance.
Soyez très concret et vérifiez chaque geste tout comme l’ensemble du maté-
riel (concentration de seringues et d’insuline)
Veillez à ce que le malade dispose d’une boite propre en plastique pour
conserver seringues et matériel.

Les médicaments oraux
Il faut noter que ce n’est pas de l’insuline en comprimés
Le programme national conseille deux groupes de médicaments
La metformine et les sulfamidés hypoglycémiants (les noms officiels des pro-
duits sont glibenclamide, glimépiride, gliclazide gliquidone. Ils sont vendus
sous différents noms selon les firmes qui les vendent. Demandez aux parti-
cipants d’en nommer ou d’apporter des boites vides trouvées dans leur en-
vironnement).
Sachez que tous les sulfamidés peuvent produire de l’hypoglycémie. Une
différence est que le glibenclamide agit plus longtemps suivi du glimépiride
C’est habituellement le médecin qui prescrit le médicament au début. Le sui-
vi et les adaptations sont faites par l’infirmier en collaboration avec le méde-
cin responsable. Le malade a aussi un rôle à jouer, il faut parfois augmenter
ou diminuer la dose.
Le plus simple est de prendre contact par téléphone pour demander conseil
En règle générale, commencer par une faible dose et on augmente progres-
sivement si nécessaire
Sauf urgence, il ne faut pas vouloir obtenir un résultat parfait trop vite. Le
secret du succès est la progression.
Mais pour cela, il est pratiquement indispensable de contrôler la glycémie.
Faire aussi attention à ce que vous ressentez dans votre corps et à quel mo-
ment de la journée.

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Manuel des Pairs Educateurs

Si vous êtes en groupe pour la formation, faites décrire par les patients ce
qu’ils ont ressenti en cas d’hypoglycémie.
La dose peut et doit être adaptée selon les résultats de la glycémie.
Diminuer en cas de sensation de faim transpiration tremblement.

Et les médicaments traditionnels ?
Posez des questions aux malades que vous formez :
•    Qu’en pensez-vous ?
•    Avez-vous déjà essayé ? Comment les choses se sont elles passées ?

A peu près tous les malades ont essayé à un moment ou l’autre de consulter
un guérisseur traditionnel. Jamais aucun diabetique insulinodépendant n’est
revenu guéri.
Par contre, plusieurs sont revenus en coma, pour avoir abandonné l’insuline.
Un jeune atteint de diabète de type 1 a besoin d’insuline et les médicaments
traditionnels ne peuvent pas remplacer ce traitement.
Certains diabètes de type 2 chez l’adulte peuvent bénéficier de conseils de
bons sens. Un guérisseur intelligent au même titre qu’un bon infirmier ou
un médecin avisé peut conseiller une alimentation adaptée, des boissons
abondantes (sous forme de l’une ou l’autre tisane...) et des soins d’hygiène
corrects.
Cela mis à part, le diabète n’est pas un des grands succès de la médecine
traditionnelle. Un guérisseur pense rarement à surveiller certaines compli-
cations du diabète comme celles qui surviennent au niveau des pieds, des
yeux, des reins.
Ce qui est dangereux est l’affirmation que le diabète sera guéri une fois pour
toutes. Tout heureux le malade cesse de se surveiller et c’est alors que les
malheurs surviennent.
Faites comprendre que la surveillance ne peut jamais se relâcher. Peut-être
pourra-t-on diminuer ou cesser un médicament mais jamais il ne faut aban-
donner le contrôle régulier.

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Manuel des Pairs Educateurs

                                 Module 6 :
                La surveillance du diabète

Objectifs
A la fin de la session l’apprenant doit être capable d’énumérer ce qu’il faut
surveiller dans un diabète : symptômes, état général, glycémie, glycosurie,
corps cétoniques, examens de base, la qualité du traitement suivi, la régula-
rité, la bonne tenue du carnet, l’alimentation et le mode de vie.
Il doit savoir comment démontrer l’utilisation d’un glucomètre, expliquer
quelles sont les valeurs normales, la conduite à tenir en cas de valeurs trop
hautes ou trop basses.
Il doit veiller à ce que les malades sachent à qui s’adresser soit pour une vi-
site, soit au téléphone en cas de difficulté.

A lire
Le livre du diabétique, Mieux vivre avec son diabète

Remarques générales
L’éducateur doit annoncer le titre du sujet.
Il demande aux participants de raconter ce qu’ils ont parfois ressenti, ce
qu’ils ont découvert dans les jours ou les mois passés ; ce sont ces symp-
tômes qu’il faut surveiller.
Ne laissez jamais votre diabète sans surveillance, il pourrait vous faire du
mal sans que vous vous en aperceviez. On peut parfois se passer de médica-
ments, mais jamais de la surveillance.
Posez des questions : Quelles sont les difficultés rencontrées pour surveiller
votre diabète ?

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Manuel des Pairs Educateurs

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Module
                            Manuel
                                6 : La
                                     des
                                       surveillance
                                         Pairs Educateurs
                                                    du diabète

Matériel à préparer
Appareil glucomètre et bandelettes
Stylo, Carnet, Lancettes pour piquer le doigt, de quoi se laver les mains
Bandelettes pour test des urines sucre et acétone

Que faut-il surveiller ?
1. Ce que vous sentez en vous, les signes cliniques, votre poids
Il y a des signes importants qui font penser à une glycémie élevée : l’amai-
grissement, la bouche sèche, la peau sèche, la soif, les urines abondantes et
bien d’autres (à faire trouver par les apprenants).
Ou encore, les vertiges, la transpiration brusque, les tremblements, la vue
trouble brusquement ... qui font penser à une glycémie trop basse, consé-
quence d’un traitement avec une dose trop élevée d’insuline ou sulfamidés
hypoglycémiants (faire raconter un épisode par les apprenants).
Les autres symptômes : vue basse, sensations dans les pieds, dans les
membres, mal en urinant.

2. Le taux de la glycémie,
Un rappel théorique «Le livre du diabétique» et «Mieux vivre avec son
diabète»

 Ce qu’il faut savoir
 Rappeler surtout que le taux normal de la glycémie varie dans la journée,
 au plus bas fin de la nuit et tôt le matin, puis augmente lentement jusque
 vers midi, redescend un peu au début de l’après-midi, remonte en fin
 d’après midi et redescend la nuit (nombreux sont les malades et les mé-
 decins qui oublient cela).
 Rappel des valeurs liées au diabète (plus de 126 mg/dl à jeun et plus de
 200 mg/dl après le repas).
 Discuter de l’objectif à atteindre avec le patient individuel : ne pas affoler
 mais chercher comment améliorer le résultat en fonction des possibilités
 (voir feuille d’évaluation individuelle).

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Manuel des Pairs Educateurs

 L’amélioration doit être progressive : On gravit un escalier, une marche
 à la fois...
 Bien expliquer les variations et ce qui peut influencer les résultats
 (aliment, activité physique, maladie, stress, médicaments).

 Ce qu’il faut faire
 Chaque fois que c’est possible, encouragez l’autocontrôle de la glycémie
 Veillez à ce que l’apprenant dispose d’un appareil et des bandelettes
 qui correspondent. Les achats à l’étranger posent problèmes car le plus
 souvent il est impossible de trouver les bandelettes qui conviennent sur
 place. Vérifier la qualité du matériel, y compris les piles.
 Vérifiez les réglages qui deviennent de plus en plus simples. Si l’appareil
 donne des réponses en milimoles, expliquer au malade et lui montrer
 comment interpréter, éventuellement en multipliant par 18 la réponse
 (chiffre en milimoles x 18 = valeur en mg/100 ml).
 Le matériel : vérifiez le glucomètre et les bandelettes (il existe des bande-
 lettes trafiquées sur le marché), éventuellement faire une glycémie par
 l’éducateur pour voir si le matériel est adéquat.
 Montrer pas à pas comment faire la glycémie.
 Puis demander à l’apprenant de pratiquer sous contrôle : les gestes pour
 piquer, faire sourdre la goutte, placer la goutte, lire le résultat en maniant
 l’appareil correctement (souvent avec les appareils modernes, une erreur de
 manipulation peut faire apparaitre les résultats en mémoire et non le test actuel).
 La notation du résultat dans le carnet et la compréhension de la significa-
 tion de ce résultat (expliquée plus haut).

3. Les autres examens, la tension artérielle, le poids, la glycosurie,
   l’acétonurie, et bien d’autres
En général ces examens sont pratiqués au centre de santé régulièrement une
fois par mois ou par semaine.
Pour ceux qui le peuvent la prise de la TA à domicile est intéressante.

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Module
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                                      des
                                        surveillance
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la recherche du sucre dans les urines garde son utilité: si le malade n’a pas les
moyens de se payer une glycémie, ou encore en cas de doute sur un résultat:
le test des urines vient confirmer ou mettre en doute un résultat inhabituel.
La présence de corps cétoniques est signe d’une urgence : l’organisme ne
peut pas utiliser son glucose, par manque d’insuline et emploie ses graisses
pour obtenir l’énergie nécessaire. Si le test est positif il y a urgence de consul-
ter son médecin.
Les autres examens, tels que le «bilan» sont utiles mais jamais urgents. Ils
sont à réaliser dans la mesure des possibilités et progressivement.
Lors de la pesée, il faut parler au malade et vérifier si le poids évolue dans
la bonne direction : perdre des kilos en cas d’obésité ou en gagner en cas de
maigreur.

2. Le traitement, la qualité du suivi
Un outil indispensable : le carnet. Il accompagne toujours. Expliquez com-
ment noter les examens pratiqués, les médicaments reçus, tout ce qui se
passe dans le domaine du diabète. Notez la date, le traitement appliqué :
insuline ou autre, la dose, les examens pratiqués au jour le jour, les épisodes
de malaise, les difficultés, les prescriptions du médecin, le poids, la TA et
tout ce qui a trait au diabète.
Le malade peut faire les mentions utiles tout comme le médecin ou l’infir-
mier.
En cas de malaise en rue p. ex., ce carnet peut sauver la vie. Lors d’un séjour
à l’hôpital, il facilite la prise en charge par le médecin. Lorsque le malade
quitte l’hôpital le médecin note les ordonnances pour la continuité à domi-
cile ou au centre. Insistez très fort pour que les inscriptions soient véridiques.
Certains remplissent de façon mécanique des médicaments qu’ils n‘ont pas
reçus, en pensant faire plaisir au médecin. C’est une erreur grave.

3. L’alimentation, le mode de vie
Ceci est tellement important qu’une session entière y est consacrée.
Coordonner les traitements et le schéma des repas est essentiel pour cela, il
faut se rappeler la durée d’action des insulines.

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Manuel des Pairs Educateurs

                                 Module 7 :
                 Les complications aigües
         Dans tous les cas, partez de l’expérience du malade
                     ou d’un malade du groupe.
             Ne donnez jamais la théorie en premier.

Objectifs
A la fin du module, il faut être capable de donner des explications personna-
lisées et adaptées au cas et de bien expliquer ce qu’est :
1. L’hyperglycémie et la conduite à tenir
2. L’hypoglycémie ; les médicaments qui peuvent la provoquer, les symp-
   tômes, la conduite à tenir

Introduction :
Le diabète peut vous faire du tort, surtout s’il est mal contrôlé.
Un bon contrôle contribue à vous mettre à l’abri de ces dangers.
Certaines complications peuvent se produire à tout moment, même dans les
premiers jours de la maladie :
• L’hyperglycémie parfois avec acidocétose
• L’hypoglycémie

L’hyperglycémie
Matériel à employer :
• Livre du diabétique
• Mieux vivre avec son diabète
• Images pour l’éducation

Elle survient souvent au début du diabète, mais aussi en cours de maladie
lorsque le contrôle devient moins bon : le taux de glucose augmente et pro-
duit des symptômes.

                                                                          39
Manuel des Pairs Educateurs

Racontez ce que vous avez senti, ce que vous avez éprouvé au début de votre
diabète ou bien lorsqu’il était mal contrôlé.
L’apprenant doit vous les décrire (soif, amaigrissement, urines abondantes,
sècheresse de la bouche déshydratation, conscience troublée et parfois évo-
lue vers la perte de conscience). En général tout cela se produit progressive-
ment.
L’éducateur doit insister sur le fait qu’une hyperglycémie importante néces-
site l’intervention d’un soignant infirmier ou médecin. On obtient les meil-
leurs résultats par un travail d’équipe entre le malade et son soignant, méde-
cin on infirmier. Cela se fait progressivement.
Les conseils à donner en cas d’hyperglycémie diffèrent selon que la situation
est grave et inquiétante ou débutante.
Une personne en hyperglycémie avec un mauvais état général doit aller
trouver son soignant, infirmier ou médecin de toute urgence, et en attendant
doit essayer de boire de l’eau, sauf s’il vomit. S’il prend de l’insuline, il doit
continuer le traitement.
Si la situation est moins grave et que le patient est capable de se surveiller et
se soigner à domicile, il doit savoir que :
•    Prendre un peu de repos est souhaitable
•    Faire la glycémie et prendre de l’insuline. Selon des indications par écrit
     à l’avance, par exemple
•    Tant que la glycémie est supérieure à 200 mg/100 ml donner 5 UI d’insu-
     line rapide en plus de la dose habituelle de retard. Tant que la glycémie
     dépasse 200 mg/dl, continuer chaque heure jusqu’à possibilité de contact
     avec un soignant. Rééquilibrer un diabète dont on a perdu le contrôle est
     un travail de patience et individualisé.

Si la malade n’est pas capable de se surveiller et de se soigner, il doit avoir re-
cours à son infirmier du centre de santé et ce dernier aura la même attitude.
Cela nécessite un séjour au centre le plus souvent durant la journée (c’est ce
que nous appelons réanimation de jour).
Il faut aussi rechercher l’acétone dans les urines (avec des bandelettes) sa
présence est un signe d’urgence et de gravité au moins potentielle.

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