Marché européen du pomelo - Bilan de campagne 2012-13 : de mal en pis - FruiTrop
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Juin 2013 - n°212 Version française Marché européen du pomelo Bilan de campagne 2012-13 : de mal en pis... Ail et oignon d’importation : ne pas vendre la peau de l’ours ! Le mangoustan : la délicatesse dans un écrin http://passionfruit.cirad.fr Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite
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S’il restait encore quelques sceptiques ou naïfs, l’étude du prestigieux Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm - France) vient d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil du dossier de l’impact des pesticides sur la santé humaine. © Denis Loeillet Elle conclut sans détour à l’existence d’un lien entre utilisation des pesticides et maladies professionnelles. Pour la seule France, la population potentiellement exposée à ces produits s’élève a minima à près de 6 millions de personnes. Comme le souligne l’étude : « Les pesticides sont, par nature, intrinsèquement dangereux, pour les organismes cibles (…) » — c’est même l’objectif recherché — « (…) et à des degrés variables pour les organismes non cibles ». Par « non cibles », il faut comprendre les fabricants, les agri- culteurs, les applicateurs, les riverains, les consommateurs, bref toute la chaîne de pro- duction, de commercialisation et de consommation des produits agricoles. L’étude Inserm pose la question des effets à long terme sur la santé, y compris à faibles doses. Et les réponses ne sont pas franches et massives, les relations étant multifactorielles et les effets longs à se déclarer, souvent une vie. Nous sommes davantage dans « (…) la pré- somption d’un lien entre l’exposition [professionnelle] aux pesticides et la survenue d’une pathologie (…) ». Il n’en reste pas moins que les résultats font froid dans le dos. Par exemple, la présomption est décrite comme moyennement forte entre l’exposition des agriculteurs et des applicateurs aux pesticides et le myélome multiple. Idem pour le can- cer de la prostate. La liste est effroyablement longue. Mais qu’on se rassure, certaines sociétés phytopharmaceutiques semblent avoir l’antidote. L’une d’elles organise actuelle- ment de grandes soirées paëlla pour les agriculteurs, sans doute pour faire passer la pilule qui restera de toute façon et pour des décennies, particulièrement amère. Denis Loeillet Editeur S ommaire Cirad En direct des marchés TA B-26/PS4 34398 Montpellier cedex 5, France p. 2 MAI 2013 Tél : 33 (0) 4 67 61 71 41 Fax : 33 (0) 4 67 61 59 28 • Banane : Banane : mais où va l’Equateur ? — Banane : le marché européen est Email : odm@cirad.fr http://passionfruit.cirad.fr reparti de l’avant — Des prévisions climatiques alarmantes. Directeur de publication • Avocat : Colombie : décollage des exportations d’avocat en vue — Or vert comme or Hubert de Bon noir : les mêmes travers. Directeurs de la rédaction Denis Loeillet et Eric Imbert • Exotiques (ananas, mangue) : Fruit de la passion : des clous au Brésil — Un Rédactrice en chef nouveau fruit sur le marché européen : l'achacha — Variété de mangue : Osteen — Catherine Sanchez Litchi de Thaïlande : lent démarrage de campagne. Infographie Martine Duportal • Agrumes (orange et pomelo) : Promouvoir les agrumes, c’est possible ! — Jus Iconographie d’orange de Floride : un investissement historique, doublement symbolique — Régis Domergue Affaiblissement de plus en plus marqué du secteur citricole brésilien — Maroc : un Site internet fort rebond des exportations vers l’UE attendu à partir de 2013-14. Unité multimédia (Cirad) • Fret maritime et vie de la filière : Lobbying de l’agroalimentaire et normes Chef de publicité Eric Imbert internationales. Le cas du Codex Alimentarius — Reyes Gutierrez ouvre sa filiale Abonnements française. odm@cirad.fr E. Imbert, D. Loeillet, C. Dawson, P. Gerbaud, T. Paqui, R. Bright Traducteur Simon Barnard Imprimeur Impact Imprimerie n°483 ZAC des Vautes Le point sur... 34980 Saint Gély du Fesc, France Deux versions française et anglaise p. 13 • Ail et oignon d’importation ISSN Ne pas vendre la peau de l’ours ! Français : 1256-544X Anglais : 1256-5458 Cécilia Céleyrette © Copyright Cirad p. 17 • Marché européen du pomelo Tarif abonnement annuel Bilan de campagne 2012-13 : de mal en pis... 220 euros HT / 11 numéros par an Eric Imbert Ce document est réalisé par l’Observatoire des p. 34 • Le mangoustan marchés du département PERSYST du CIRAD à l’usage exclusif des abonnés. Les données présen- La délicatesse dans un écrin tées sont de source fiable, mais le CIRAD ne peut être tenu responsable de toute erreur ou omission. Fabrice Le Bellec et Eric Imbert Les prix publiés ne peuvent être en aucun cas considérés comme des prix de transaction. Leur but est d’éclairer sur les tendances et les évolutions à moyen et long terme des marchés. Cette publication est protégée par copyright, tous droits de reproduc- tion et de distribution interdits. Prix de gros en Europe p. 39 MAI 2013 Crédit photo couverture : Régis Domergue Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite n°212 Juin 2013 1
En direct des marchés Banane Mai 2013 L’équilibre s’est renforcé sur l’ensemble Banane : mais où va l’Equa- Panama) mais aussi de la main des places européennes pendant le mois teur ? L’Equateur perd peu à peu d’oeuvre impacte le compte de résul- de mai. Pourtant, l’offre d’Afrique et des tat des opérateurs. Ce n’est évidem- pied sur le marché de la banane. Vu Antilles est restée soutenue. En effet, les ment pas la seule origine latino- ce qu’il représente encore en tant arrivages des Antilles ont continué de américaine à perdre en compétitivité, que 1er fournisseur de l’UE et de la progresser, avec des niveaux supérieurs mais l’Equateur n’est pas forcément Russie et 3e fournisseur des USA, aux normales de saison (+ 9 %) et ceux bien placé sur le plan géographique, ce constat peut paraître sévère. Ce- d’Afrique ont conservé un niveau toujours entre autres, dans cette course. En- pendant, le chemin pris depuis plu- soutenu par rapport à la moyenne fin, sans que l’on ait des indicateurs sieurs années laisse penser que la (Cameroun stable, Ghana et Côte d’Ivoire fiables, on peut aussi penser que compétitivité légendaire du premier en légère baisse). L’offre de banane dol- les conditions agronomiques sont exportateur mondial de banane ne lar est restée stable et modérée. Les arri- plus délicates pour la production sera bientôt plus qu’un souvenir. vages d’Equateur ont été déficitaires par de banane. L’impact de la cercospo- Tout d’abord, l’environnement politi- rapport à la moyenne (- 23 %) et l’offre de riose noire semble de plus en plus que est mortifère autant pour le sec- Colombie a amorcé une baisse, revenant important. teur de la production que pour celui à un niveau de saison (+ 5 %). Le Costa de l’export. La question n’est pas ici L’écheveau est donc dense et difficile Rica s’est maintenu à des niveaux nor- de juger du bien-fondé des mesures à démêler. Les indicateurs ne vont maux. qui sont prises. Que les raisons soit pas tous dans le même sens. On idéologiques ou purement sociales, annonce par exemple que la produc- Malgré des semaines commerciales cour- le gouvernement s’est attelé à réfor- tivité moyenne a récemment aug- tes (plusieurs jours fériés dans différents mer les pratiques parfois douteuses menté et de belle manière : 1 700 pays au cours du mois), la demande en du secteur. Les minima sociaux pour caisses/ha contre 1 300 auparavant. banane est restée très dynamique sur les ouvriers sont augmentés (contrat Parallèlement, les autorités nationa- l’ensemble du continent. En effet, le prin- de travail, salaire minimum, etc.) et les précisent que la sole bananière temps maussade (froid, pluies) et la très les procédures administratives sont n’est « plus » que de 185 000 ha. faible concurrence des fruits à noyau (prix empilées pour que prix minimum et Chiffre totalement impossible à véri- élevés, qualité insuffisante, retard des paiement effectif des producteurs fier même si l’idée du gouvernement récoltes) ont contribué au maintien d’une soient respectés. Nombre de mesu- est d’établir des registres de plan- bonne demande, tant en Europe de res vont dans le sens d’une améliora- teurs. En tout cas, l’Equateur recule l’Ouest que de l’Est. Ainsi, les prix en vert tion des conditions de travail et de sur l’UE (- 6 % au 1er trimestre 2013) ont été relativement stables et proches vie des ouvriers de la bananeraie et et les Etats-Unis (- 7 %). Sa pré- des normales saisonnières. Toutefois, c’est tant mieux. Un shérif est arrivé sence augmente par contre en Rus- une légère baisse des cours a été perçue dans ce far-west bananier qu’a tou- sie de plus de 10 % sur les cinq pre- en Europe de l’Est suite à une concur- jours été l’Equateur. Alvaro Noboa miers mois de l’année. rence plus accrue entre fournisseurs. En est en train d’en faire les frais. Sa Source : CIRAD Espagne, le marché a commencé à s’a- plantation historique, La Clementina, méliorer du fait de la réduction des volu- a été saisie fin mai et sa revente par mes de platano canarien et les cours ont l’Etat pour éponger les dettes fiscales amorcé une hausse. Enfin, la situation a de l’ancien numéro 1 du secteur est été plus difficile en Russie en raison envisagée. L’environnement écono- d’une offre toujours soutenue en début de mique a aussi largement évolué et mois, couplée à des températures estiva- l’Equateur paie son statut d’électron les et des jours fériés contribuant au ra- libre en tant que fournisseur de ba- lentissement de la demande. nane spot. Le marché américain est de plus en plus contractualisé et l’Europe, suite à la réforme de 2006, devient plus structurée ; la contrac- EUROPE DU NORD — PRIX IMPORT tualisation s’y installe aussi très lar- Comparaison gement. La structure de coût a égale- Mai ment évolué. L’augmentation du prix 2013 moyenne des mois des matières premières, des services 2 dernières euros/colis précédent (énergie et passage du canal de années © Denis Loeillet 14.10 -4% +2% Allemagne - Prix- Prix Allem agne vert (2 e vert 3e marques) et (2e et 3e EUROPE — PRIX DETAIL 14.814.8 Mai 2013 Comparaison 14.5 14.7 moyenne des 14.1 Pays Avril type euro/kg 3 dernières E 2013 années U euros/colis R France normal 1.60 +1% +4% O promotion 1.44 +3% + 11 % P Allemagne normal 1.33 -2% +5% E discount 1.23 0% + 10 % UK (en £/kg) conditionné 1.18 0% -4% J F M A M J J A S O N D vrac 0.68 -5% - 17 % Espagne plátano 1.78 -2% -4% 2013 2012 2011 banano 1.35 +1% -3% Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite 2 Juin 2013 n°212
« Le fruit d’une nature préservée » UGPBAN RCS Fort-de-France 450 833 314 - CA COMMUNICATION LE BON GOÛT DE NOS RÉGIONS www.bananeguadeloupemartinique.com Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite CAMPAGNE CO-FINANCÉE PAR L’UNION EUROPÉENNE ET L’OFFICE DE DÉVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE AGRICOLE D’OUTRE-MER
En direct des marchés Banane Etats-Unis - Prix vert (spot) Banane : le marché euro- ce qui concerne les pluies. Pour la péen est reparti de l’avant. Sur période de juin à août 2013, les 17.9 17.9 pluies seraient déficitaires dans le E 16.8 17.3 les deux premiers bimestres de 2013, sud du Chili, dans le nord du Pérou, T 17.6 les importations sont supérieures de A sur le littoral centre et le sud de l’E- 5 % à celles de 2012. Seules trois T quateur, au Panama et sur le littoral origines majeures sont dans le USD/colis S rouge : l’Equateur (- 3 %) et deux nord de la Colombie. La côte Pacifi- que de Colombie sera un peu plus ACP, la République dominicaine U (- 3 %) et le Ghana (- 28 %). Tous les humide que la normale et les Caraï- N bes seront très arrosées. autres fournisseurs progressent et I S même parfois de manière consé- J F M A M J J A S O N D quente : + 25 % pour le Cameroun et La saison cyclonique 2013 en Atlanti- + 44 % pour le Panama. Après un que et dans les Caraïbes sera très 2013 2012 2011 mois de mars en léger recul, avril active. Entre le 1er juin et le 30 no- affole les compteurs avec une aug- vembre 2013, les prévisionnistes annoncent entre 13 et 20 tempêtes USA — PRIX IMPORT mentation de 10 % de 2012 à 2013. Si l’on ajoute la production euro- nommées et 7 à 11 d’entre-elles Comparaison Mai pourraient se transformer en cyclone, moyenne des péenne aux importations, la consom- 2013 mois dont 3 à 6 pourraient être considérés 2 dernières mation est en hausse de 4 % sur les USD/colis précédent quatre premiers mois. La Martinique comme majeurs (catégories 3, 4 et années suit le rythme de progression du mar- 5). A titre de comparaison, la 15.80 0% -7% moyenne est de 12 tempêtes nom- ché (+ 3 %), alors que la Guadeloupe augmente de 10 %, établissant un mées, parmi lesquelles 6 cyclones nouveau record. Le marché améri- dont 3 majeurs. Russie - Prix vert CIF St Petersburg cain s’accroît comme celui de l’UE de Sources : CIIFEN, NOAA 4 %. Ce sont près de 120 000 tonnes 15.6 supplémentaires qui ont été consom- 15.3 mées par ces deux marchés en l’es- R 14.8 pace de quatre mois. U USD/colis 13.3 13.0 S Source : CIRAD S I E Des prévisions climatiques alarmantes. Les prévisions à moyen terme du climat dans la zone J F M A M J J A S O N D Amérique centrale et Amérique du 2013 2012 2011 Sud sont pessimistes, en tout cas en RUSSIE — PRIX IMPORT Banane - Janvier à avril 2013 (provisoire) Comparaison Ecart Mai tonnes 2011 2012 2013 moyenne des 2013/2012 2013 mois 2 dernières UE-27 — Approvisionnement total 1 772 331 1 783 757 1 856 657 +4% USD/colis précédent Total import, dont 1 587 440 1 572 589 1 643 810 +5% années NPF 1 278 158 1 259 969 1 308 217 +4% 13.00 - 17 % - 15 % ACP Afrique 167 003 160 798 182 531 + 14 % ACP autres 142 279 151 823 153 062 +1% Total UE, dont 184 891 211 167 212 847 +1% Espagne - Prix vert platano* Martinique 43 636 56 370 57 866 +3% Guadeloupe 13 907 17 979 19 694 + 10 % Canaries 120 333 129 804 130 614 +1% C USA — Importations 1 390 926 1 441 846 1 495 071 +4% A 16.2 16.3 Réexportations 183 079 168 423 173 628 +3% N 15.0 Approvisionnement net 1 207 847 1 273 423 1 321 443 +4% euro/colis A 14.0 Sources UE : CIRAD, EUROSTAT (hors production UE locale) / Source USA : douanes USA R 13.6 I E EUROPE — VOLUMES IMPORTES — MAI 2013 S Comparaison J F M A M J J A S O N D Origine Avril Mai cumul 2013 par 2013 2012 2011 2013 2012 rapport à 2012 Antilles +9% +6% Cameroun/Ghana/Côte d’Ivoire +6% + 13 % CANARIES — PRIX IMPORT* Surinam 0% +3% Mai Comparaison Canaries - 11 % -2% 2013 moyenne des mois Dollar : 2 dernières euros/colis précédent Equateur - 23 % - 21 % années Colombie* +5% +9% 16.30 + 20 % - 27 % Costa Rica + 15 % +1% * équivalent colis 18.5 kg Estimation réalisée grâce à des sources professionnelles / * total toutes destinations Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite 4 Juin 2013 n°212
En direct des marchés Ananas Mai 2013 En mai, les arrivages de Sweet ont été Fruit de la passion : des entourant une ou deux graines bru- moins importants que prévu, alors que les clous au Brésil. Le Brésil, premier nes de taille plus ou moins impor- opérateurs s’attendaient à un accroisse- tante. La chair s'apparente à celle du producteur mondial de fruit de la ment de l’offre. Plusieurs facteurs sem- mangoustan dont elle a la texture et passion, devrait voir sa production blent expliquer cette baisse. On notera le goût. reculer de 16 % et tomber à 420 000 principalement la bonne tonicité du mar- tonnes en 2013. Cette baisse drasti- ché nord-américain et une plus faible que est liée aux effets conjugués Le fruit est sensible aux basses tem- disponibilité en fruits liée à une floraison d’une virose et de la sécheresse pératures. Il se conserve quelques naturelle moins importante. En fin de récurrente qui sévit dans le Nord-Est, jours à température ambiante et da- mois, les opérateurs étaient même infor- principale zone de production du vantage dans une enceinte herméti- més que la baisse de l’offre se poursui- pays. Les prix ont doublé sur le mar- que (boîte ou sac par exemple). vrait certainement jusqu’en semaine 25, ché local par rapport à 2012 pour voire 26. Les ventes ont été dans l’en- atteindre 3.00 BRL/kg (environ 1.5 Depuis son implantation en Australie, semble assez fluides avec des cours USD). Le Brésil risque donc d’être l'achacha est disponible de décem- stables malgré les nombreux jours fériés des plus discrets sur les marchés bre à mars sur le marché européen qui auraient pu affecter la demande. La internationaux en 2013. et est généralement conditionné en bonne fluidité des ventes peut s’expliquer vrac en carton de 4 kg. Une première par le retard des fruits de saison et par la Source : FoodNews commercialisation en 2013 a montré mise en place, au cours de la première un succès d'estime de la part d'une quinzaine, d’opérations de promotion qui Un nouveau fruit sur le mar- clientèle appréciant les fruits exoti- ont facilité l’écoulement des quelques ques et les produits nouveaux. ché européen : l'achacha. fruits disponibles et contribué au maintien L'achacha reste un produit de niche L'achacha (Garcinia humilis), de la encore peu développé, mais il pour- du niveau des prix. famille des Clusiaceae, pousse rait dans l'avenir rencontrer l'adhé- sur un arbre de petite taille sion d'une plus grande frange de Le marché du Cayenne est resté actif, ne dépassant guère 6 à grâce notamment à une offre toujours consommateurs. Sa nouveauté, sa 7 m de haut. Il possède faible disponibilité et son prix élevé confidentielle et à la bonne qualité des un tronc à écorce lisse fruits mis en marché. (autour de 15.00 euros/kg) en font de couleur sombre. Les encore un produit d'exception. branches se dévelop- Tout au long du mois, l’offre a été assez pent horizontalement. Il Source : Pierre Gerbaud irrégulière sur le marché avion. Les arri- est principalement im- vages ont souvent été limités sans pour planté dans les petites et autant que les cours remontent. La de- grandes Antilles, mais aussi mande, dans l’attente des fruits de sai- au nord de l'Amérique du son, marquait un peu le pas, empêchant Sud (Bolivie, Guyane) ainsi les opérateurs de pratiquer des prix d’où il serait originaire. plus agressifs. A cela, il faut ajouter les Récemment introduit pluies en zones de production, au Bénin dans le Queensland notamment, qui ont eu un effet négatif sur en Australie, il fait la qualité et la coloration des fruits. Les l'objet d'une culture ventes de Pain de sucre sont restées commerciale. également stables car l’offre était limitée. Ces fruits se sont vendus sur des bases L'achacha est une baie ovoïde de 5 à comprises entre 1.90 et 2.05 euros sur 6 cm de long et d'environ 4 cm de l’ensemble du mois. diamètre, qui ressemble par sa forme et sa couleur à une nèfle. L'épiderme En prévision du démarrage de la campa- d'une belle couleur orangée est épais gne des fruits de saison, l’offre de Victo- et forme une sorte de coque d'envi- ria, surtout celle de la Réunion, n’a cessé ron 2 mm qui protège le fruit. Cette © Pierre Gerbaud de décroître tout au long du mois. La enveloppe se retire aisément et n'ad- demande parvenait tout juste à absorber hère pas à la pulpe. L'intérieur du les fruits mis en marché. Les cours sont fruit se compose d'une chair nacrée néanmoins restés stables sur l’ensemble du mois. ANANAS — PRIX IMPORT EN FRANCE — PRINCIPALES ORIGINES ANANAS — PRIX IMPORT Semaines 2013 19 20 21 22 Par avion (euro/kg) Semaines Cayenne lisse Bénin 1.70-1.85 1.70-1.85 1.70-1.85 1.70-1.85 Min Max E 19 à 22 Cameroun 1.70-1.90 1.70-1.90 1.70-1.90 1.70-1.90 U Ghana 1.75-1.90 1.75-1.90 1.75-1.90 1.75-1.90 R Par avion (euro/kg) Victoria Réunion 3.50-3.80 3.50-3.80 3.50-3.80 3.30-3.60 O Maurice 3.00-3.30 3.00-3.30 3.00-3.30 3.00-3.30 P Cayenne lisse 1.70 1.90 Par bateau (euro/colis) E Victoria 3.00 3.80 Cayenne lisse Côte d’Ivoire 7.00-8.00 7.00-8.00 7.00-8.00 7.00-8.50 Par bateau (euro/colis) Sweet Côte d’Ivoire 7.00-9.00 7.50-9.00 7.50-9.00 7.50-9.00 Cameroun 7.00-9.00 7.50-9.00 7.50-9.00 7.50-9.00 Cayenne lisse 7.00 8.50 Ghana 7.00-9.00 7.50-9.00 7.50-9.00 7.50-9.00 Sweet 7.00 9.00 Costa Rica 7.00-8.50 7.00-8.50 7.50-9.00 7.50-8.50 Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite n°212 Juin 2013 5
En direct des marchés Mangue Mai 2013 En première semaine de mai se sont Variété de mangue : Osteen. écoulés les derniers lots du Pérou à prix Elle est de forme oblongue, avec une élevés compte tenu de la raréfaction de base arrondie et un apex arrondi, pré- l'offre. L'arrêt assez rapide des livraisons sentant parfois un petit bec. Son épi- péruviennes, le démarrage tardif et lent derme est épais et peu adhérent. Il est des campagnes d'Afrique de l'Ouest et le de couleur pourpre violacé, avec quel- retard de production des fruits de saison ques reflets mauve lavande et des ont conféré au mois de mai un profil de lenticelles blanches. Sa chair, de cou- marché particulier et inhabituel à cette leur jaune citron, est ferme, juteuse et période de l'année. Les approvisionne- de très bonne qualité, peu fibreuse. ments ont été limités tout au long de la période au regard de la demande plutôt L’Osteen est une variété floridienne, dynamique en l'absence de volumes sélectionnée en 1935 à partir d’un se- conséquents de fruits à noyau, qui captent mis de Haden. Elle reste peu dévelop- généralement la majeure partie de la de- pée au niveau mondial malgré des mande. Ce sous-approvisionnement a caractéristiques commerciales intéres- entraîné la fixation de prix très élevés pour santes. Elle est devenue plus visible les mangues bateau disponibles, quelles sur le marché communautaire depuis que soient l'origine et la variété. Les Tom- le début des années 2000, car elle my Atkins, Palmer et Keitt du Brésil diri- représente la majeure partie de la pro- gées vers les marchés nord-européens duction espagnole. connaissaient la même évolution, avec © Guy Bréhinier des prix comparables et parfois même Source : CIRAD plus élevés (jusqu'à 9.00 à 10.00 euros/ colis). En fin de mois, les cours fléchis- Litchi de Thaïlande : lent © Eric Imbert saient parallèlement au développement de l'offre de fruits de saison, mais demeu- démarrage de campagne. Alors raient néanmoins bien supérieurs à ceux que traditionnellement les premières enregistrés à la même époque l'année expéditions thaïlandaises de litchi vers dernière. les marchés européens s'effectuent entre mi-mars et début avril, elles ont L'évolution du marché suivait peu ou prou été nettement plus tardives cette an- le même cheminement pour les mangues née. Les premiers lots expédiés par avion. L'offre dominée par la Côte d'Ivoire avion n’ont en effet été réceptionnés et, dans une moindre mesure, par les que fin avril-début mai. Les envois ont autres origines ouest-africaines s’est ven- été essentiellement orientés vers les due à prix stables et soutenus durant la Pays-Bas en quantités mesurées. Les première quinzaine. Les cours s'effritaient prix de vente se sont fixés entre 10.00 en seconde moitié du mois sous l'effet de et 12.50 euros/kg en première quin- livraisons importantes et du glissement zaine de mai, en baisse autour de 8.75 d'une frange d'acheteurs vers les produits euros/kg en seconde moitié du mois. bateau, malgré tout moins onéreux. La Le démarrage tardif de la campagne qualité disparate des mangues du Mali et thaïlandaise semble confirmer la ten- du Burkina Faso a également contribué à dance observée depuis maintenant l'érosion des cours en fin de mois. plusieurs années, montrant non seule- ment une limitation des quantités mais également une campagne d'exporta- tion moins étendue dans le temps. Source : Pierre Gerbaud MANGUE — PRIX IMPORT SUR LE MARCHE FRANCAIS — en euros Moyenne Moyenne Semaines 2013 18 19 20 21 22 mai 2013 mai 2012 MANGUE — ESTIMATIONS DES ARRIVAGES — en tonnes Par avion (kg) Semaines Pérou Kent 5.00-5.50 - - - - 5.00-5.50 4.00 18 19 20 21 22 Mali Amélie - - 2.70 2.90-3.00 2.80 2.80-2.85 2.70-2.80 2013 Par avion Mali Valencia 3.00-4.00 3.00-4.00 2.50-3.50 3.00-3.50 3.00-3.50 2.90-3.70 2.00-3.00 E Mali Kent 4.50 4.00-4.50 3.50-4.50 3.50-4.00 2.50-3.50 3.60-4.20 2.30-3.35 U Pérou 5 - - - - R Burkina Amélie 2.80-3.00 2.50 - - - 2.65-2.75 nd Mali 30 30 30 40 40 O Burkina Kent 3.00-4.50 3.50-4.00 3.50-4.00 3.50-4.00 3.50 3.40-4.00 2.80-3.35 Burkina 20 50 20 20 20 P Côte d’Ivoire Kent 4.50-5.50 4.80-5.50 4.50-5.00 4.00-4.80 4.00-4.80 4.35-5.10 3.35-3.90 E Côte d’Ivoire 100 100 80 80 50 Par bateau (colis) Par bateau Côte d’Ivoire Kent 7.50-8.50 7.50-8.50 7.00-8.50 6.50-7.50 6.00-7.00 6.90-8.00 4.00-4.80 Brésil 750 590 860 770 660 Mali Kent - - 7.00-8.00 7.50-8.50 6.00-7.00 6.80-7.50 3.50-4.50 Pérou 90 - - - - Pérou Kent 6.00-8.00 - - - - 6.00-8.00 3.15-4.30 Côte d’Ivoire 330 440 1 760 1 760 1 100 Porto Rico Keitt 8.00 7.50-8.50 7.00-8.00 7.00-7.50 6.00-7.00 7.10-7.80 4.00-4.60 Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite 6 Juin 2013 n°212
En direct des marchés Avocat Mai 2013 Le marché, qui enchaînait les bonnes Colombie : décollage des performances depuis le début de l’année exportations d’avocat en grâce à une consommation active, s’est vue… Les exportations, limitées à alourdi puis écroulé en fin de mois. L’ap- une soixante de conteneurs en 2012- provisionnement a été particulièrement 13, ne devraient pas en rester là, et © Guy Bréhinier massif, les volumes restant au dessus de ce à courte échéance ! C’est tout au 1.5 million de colis par semaine durant moins le sentiment de la Corporacion pratiquement tout le mois. L’offre sud- Antioquena del Aguacate, qui espère africaine s’est montrée supérieure à la mieux tirer profit des excellentes moyenne. Mais, surtout, les arrivages conditions pédoclimatiques de cette péruviens dans l’UE ont atteint des som- région située autour de la capitale mets en raison d’une production en déve- Medellin et ainsi que d’une situation loppement sur le créneau précoce et d’un logistique privilégiée grâce à la fa- marché des Etats-Unis encore saturé de çade Atlantique du pays qui lui per- fruits californiens et mexicains. Quelques met d’éviter le transit via le canal de Or vert comme or noir : les volumes du Kenya et les derniers lots mêmes travers. C’est l’analyse Panama. L’ambition de cette associa- d’Espagne ont complété l’offre. Les prix des effets induits du secteur de l’avo- tion est de faire passer le verger de du Hass se sont érodés durant tout le cat du Michoacán faite par un écono- ce département aujourd’hui de 3 500 mois, pour atteindre un niveau extrême- miste mexicain. Si le pétrole assure ha, soit la moitié des surfaces totales ment bas en fin de période pour les petits un tiers de la richesse du pays, un du pays, à 10 000 ha d’ici 2020. fruits, très abondants dans l’offre péru- tiers des ressources de cet état de la Sans attendre cette échéance, la vienne. côte Est serait à mettre à l’actif de Colombie devrait être beaucoup plus visible sur le marché européen dès la l’avocat, soit la bagatelle de 17.5 campagne 2013-14, avec l’accrédita- milliards de pesos (correspondant à Avocat - France - Prix im port tion GLOBALGAP d’une centaine plus d’un milliard USD). Mais cette d’exportateurs contre une quinzaine culture a aussi un passif qui n’a rien 2.8 en 2012-13. Mais l’Europe n’est pas à envier à celui de l’extraction pétro- 2.4 le seul marché en ligne de mire et les lière : perte de biodiversité, érosion négociations pour l’entrée sur le mar- des sols, pollution des nappes phréa- 2.0 ché des Etats-Unis vont démarrer tiques et des terres. Un propos qui, 1.6 euro/kg cette année, avec l’espoir de voir les s’il paraît caricatural, prend une place 1.2 frontières s’ouvrir pour la saison de plus en plus grande dans l’opinion 0.8 2014-15. publique mexicaine. 0.4 0.0 Source : Infohass Source : Infohass O N D J F M A M J J A S 12/13 11/12 10/11 Avocat - Mexique - Production et surfaces 200 1.6 1.3 Par rapport à 175 1.4 Prix moyen 1.1 1.2 1.1 millions de tonnes moyenne des 150 1.2 P Variétés mensuel 1.0 000 hectares 2 dernières 151 R euros/colis années 125 1.0 122 134 I 100 0.8 X Vertes 7.50 + 86 % 102 115 75 0.6 Hass 8.50-9.00 +3% Surfaces 50 0.4 25 Production 0.2 V Comparaison 0 0.0 O moyenne des 04/05 05/06 06/07 07/08 08/09 09/10 10/11 11/12 12/13 Variétés mois L 2 dernières précédent U années M Vertes -4% Source : SIAP E S Hass + 41 % Comparaison Cumul / moyenne Origines moyenne des Observations cumul des mois 2 dernières 2 dernières V précédent années O années L Apports de Fuerte supérieurs à la moyenne, mais d’un niveau modeste. U Afr. du Sud + 29 % Développement de la saison de Hass aussi rapide qu’en 2012 et volumes + 11 % M cumulés soutenus. E Pérou + 66 % Apports très légers de variétés vertes, mais volumes de Hass extrêmement + 40 % S importants, voire démesurés, durant la deuxième partie du mois. Arrivages dans l’UE très modestes. Déficit marqué en variétés vertes, mais Kenya + 24 % - 27 % apports supérieurs à la moyenne en Hass. Espagne - 63 % Fin de campagne de Hass. Derniers volumes significatifs en milieu de mois. +5% Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite 8 Juin 2013 n°212
Leur ouvrir de nouveaux horizons pour un meilleur avenir Programme pédagogique d’été pour les enfants Tous les ans, nous offrons aux enfants de nos employés un programme d’enseignement durant l’été afin de renforcer leur niveau scolaire, de développer leurs aptitudes sportives et leur sens artistique et d’améliorer leur confiance en eux. Ces activités sont menées avec l’appui et le conseil des écoles et universités locales. Durant les vacances d’été en janvier et février, nous mettons à leur disposition des formations en expression orale et en mathématique. Des stages sont aussi proposés dans le domaine de l’expression artistique et de la créativité, de l’informatique, de la danse moderne et traditionnelle et du sport. Bureau commercial Europe storres@camposol.com.pe Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite
En direct des marchés Orange Mai 2013 La demande en orange est restée très 5 millions d’arbres seront destinés à active pendant la période, du fait d’une Coca-Cola, qui s’est engagé à météo maussade et d’une très faible acheter toute la production pendant concurrence des fruits de saison dont les une durée de vingt ans. Cette nou- prix étaient soutenus pour des volumes velle surprenante démontre que la réduits de faible qualité. La campagne de Floride reste une origine crédible, Navelate a continué à décroître précoce- malgré le panorama sanitaire bien ment jusqu’à la mi-mai. Quelques lots sombre qui y prévaut actuellement limités de Navel tardives (Navel Powell) avec le greening ainsi que des ont complété l’offre d’orange de table coûts de production bien supérieurs jusqu’à la fin du mois. Dans ce contexte, à ceux du Brésil. Elle montre par l’offre de Valencia late s’est développée Promouvoir les agrumes, ailleurs que le jus d’orange est pas- très rapidement ainsi que les ventes. c’est possible ! C’est la dé- sé du côté des produits Quelques lots limités de Maroc Late ont « sensibles » pour les industriels monstration que fait Paramount. complété l’offre. Les prix se sont raffermis américains du secteur des bois- Principale société productrice de pour les variétés d’orange de table en fin sons, pour lesquels un sourcing petits agrumes de Californie, elle va de saison, mais également pour les oran- stratégique s’impose via des inves- investir dans le marketing ges à jus. Les niveaux de prix ont été tissements en production. Un scé- 100 millions USD dans les cinq ans soutenus par rapport à la moyenne. nario déjà en place pour d’autres à venir pour développer la marque produits agricoles comme le thé et Wonderful© Halos. Il s’agit de la qui pourrait gagner d’autres dérivés déclinaison pour les petits agrumes des productions fruitières : huiles de la gamme Wonderful, qui com- essentielles d’agrumes, jus concen- prend déjà pistache, amande et tré de citron, etc. grenade. Une somme colossale, Orange - France - Prix im port mais certainement investie à très Source : Reefer Trends bon escient vu la faiblesse de la 0.9 consommation de petits agrumes 0.8 dans le pays : moins de 2 kg/ 0.7 habitant/an, contre une moyenne 0.6 de 4.6 kg dans les pays non- euro/kg 0.5 0.4 producteurs de l’UE-15 et même 0.3 plus de 5 kg en Russie. C’est aussi 0.2 un bel exemple pour une production 0.1 méditerranéenne qui contrôle près 0.0 des trois quarts du commerce mon- O N D J F M A M J J A S dial de cette spécialité, mais qui est bien frileuse quant à la mise en 12/13 11/12 10/11 place d’actions de promotion. Source : CIRAD Prix moyen Par rapport à mensuel moyenne des Type P 2 dernières euros/carton Jus d’orange de Floride : R 15 kg années I Orange un investissement histori- X 12.60 + 19 % de table que, doublement symbolique. Orange C’est le plus grand projet citricole à jus 10.80 + 13 % en Floride depuis 25 ans ! Le pro- ducteur floridien Peace River Citrus Comparaison et le géant brésilien du jus Cutrale © Régis Domergue V moyenne des vont investir dans la plantation de O Type mois 2 dernières L précédent 10 000 ha d’orangeraies au sud- années U ouest d’Orlando. Les fruits de ces Orange M de table + 13 % E S Orange + 94 % à jus Comparaison Cumul / Variétés moyenne par moyenne des Observations cumul des mois V origines précédent 2 dernières 2 dernières O années années L U Navelate + 13 % Poursuite de la baisse des volumes. Volumes non significatifs à partir de la +7% M d’Espagne deuxième quinzaine de mai. E Valencia Late S d’Espagne + 94 % Fort développement des volumes dès le début du mois. + 80 % Maroclate Volumes en très légère progression. Niveaux très déficitaires depuis le début du Maroc - 49 % - 67 % de la saison. Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite 10 Juin 2013 n°212
En direct des marchés Pomelo Mai 2013 © Eric Imbert La période de transition entre campagne Affaiblissement de plus en d’été et campagne d’hiver s’est passée plus marqué du secteur citri- sans heurts, mais aussi sans euphorie. cole brésilien. Si la chlorose varié- L’approvisionnement global a été d’un guée semble de mieux en mieux maîtri- niveau modeste tant pour les fournisseurs sée au Brésil, ce n’est pas le cas du de l’hémisphère Nord que pour ceux de greening. Selon le CDA (Coordena- l’hémisphère Sud. En effet, les campa- doria de Defesa Agropecuária), gnes méditerranéennes se sont pratique- 7.2 millions d’arbres ont dû être arra- ment terminées en début de mois, l’offre chés en 2012 en raison de cette mala- floridienne a reposé sur les volumes stoc- die, sur un verger comptant 225 mil- kés en avril, les volumes d’Afrique du Sud lions d’arbres en 2012-13. L’EMBRA- livrés dans l’UE ont été légèrement infé- PA, organe de recherche local en agro- rieurs à la moyenne et la quasi-disparition nomie, a décidé de mettre en place un 400 000 t, un des niveaux les plus du marché de l’Argentine s’est confirmée. nouveau réseau de recherche dédié à faibles enregistrés ces quarante der- Pour autant, les prix n’ont affiché qu’un cette maladie baptisé « Arranjo », afin nières années ! Cependant, ce mau- niveau moyen, la demande ayant conti- d’accroître l’efficacité des travaux me- vais souvenir devrait être vite oublié. nué à seulement ronronner malgré un nés localement ou au niveau internatio- Selon le secrétaire général de l’Asso- printemps maussade plutôt favorable à la nal. En tout, près de 25 millions d’ar- ciation des Producteurs d’Agrumes du consommation d’agrumes. bres ont été arrachés au Brésil sur un Maroc, les exportations devraient enta- total de 270 millions (source : USDA) mer une période de forte croissance à pour diverses raisons (sanitaires, éco- partir de la campagne 2013-14. Même nomiques, etc.) en 2012. Dans le si l’objectif affiché d’un triplement des même temps, 2.5 millions d’arbres ont envois semble très ambitieux, le décol- été plantés . lage devrait bien avoir lieu vu les nom- Pom elo - France - Prix im port breuses nouvelles plantations et les Source : FoodNews renouvellements effectués depuis la 1.2 privatisation des terres de la SODEA 1.1 Maroc : un fort rebond des et le lancement du plan Maroc Vert. La 1.0 exportations vers l’UE attendu à nouvelle est d’importance pour le mar- euro/kg 0.9 partir de 2013-14. La campagne ché communautaire, car l’objectif des 0.8 agrumicole 2012-13 se solde par un exportateurs marocains est de revenir 0.7 bilan très négatif. La faiblesse de la en force dans l’UE grâce notamment à production, liée à des conditions clima- une gamme variétale plus riche et plus 0.6 tiques très défavorables, a fait plonger compétitive. 0.5 les exportations sous la barre des O N D J F M A M J J A S Sources : Bloomberg, Reefer Trends 12/13 11/12 10/11 Autres Agrum es - Maroc - Exportations (000 tonnes) Oranges Petits agrumes Prix moyen Par rapport à 583 582 mensuel moyenne des 543 529 Type 490 2 14 483 489 490 P euros/colis 2 dernières 438 1 5 R eq. 17 kg années 1 7 5 5 397 I Tropical 0 265 175 16.50 -1% 279 296 162 141 3 X (Floride) 237 182 87 Tropical 238 (Afr. du Sud) 15.50 -1% 317 294 322 349 344 307 253 263 272 Comparaison 199 V O moyenne des L Type mois 2 dernières 03/04 04/05 05/06 06/07 07/08 08/09 09/10 10/11 11/12 12/13 U précédent années M Source : CLAM E S Tropical - 11 % Comparaison Cumul / moyenne Origines moyenne des Observations cumul des mois V précédent 2 dernières 2 dernières O années années L U Afr. du Sud - 11 % Démarrage de la saison en début de mois. Export vers l’UE et le Japon - 11 % M légèrement inférieur à la moyenne, mais marché russe mieux servi. E S Floride - Derniers arrivages fin avril. Offre ne reposant que sur les derniers stocks. -2% Fin de campagne, avec des arrivages supérieurs à la moyenne mais Israël + 47 % +6% modestes. Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite n°212 Juin 2013 11
En direct des marchés Fret maritime Mai 2013 Le TC de 150 c/cbft de Del Monte de Lobbying de l’agroalimentaire début mai semblait à des années lumiè- et normes internationales. Le res début juin alors que les affréteurs cas du Codex Alimentarius. revoyaient leurs tarifs pour un TCE n'ex- de Maryvonne Lassalle-de Salins. cédant pas 30 c/cbft sur les navires éco- nomes en carburant… Et à peine autant Un des rares ouvrages qui sur les tonnages plus anciens. Certains s’intéressent au Codex Alimentarius. de ces navires se sont précipités au port de Cristobal à la fin du mois. Après une Le Codex Alimentarius, créé en 1963 haute saison encourageante, il semblait pour établir des normes alimentaires raisonnable de penser que les prix et les internationales, a vu ses enjeux chan- rendements de la contre-saison s'aligne- ger avec les accords de l’Organisation raient au moins sur ceux de l'année der- mondiale du commerce. Ses normes nière. Ce que les opérateurs avaient alors sont maintenant reconnues comme oublié, c'est que malgré l'envoi à la démo- références pour le règlement de diffé- lition de beaucoup de tonnage sur les six rends commerciaux entre États. Le premiers mois de 2012, entre 30 et 40 statut d’observateur permet aux indus- navires étaient immobilisés, retirés du triels comme aux représentants des marché. La demande en capacité a indé- consommateurs de faire valoir officielle- niablement chuté depuis avril. Tant que le ment leur opinion. Il est aussi possible problème de l'offre ne sera pas résolu, les d’agir en amont des réunions du Codex tarifs de contre-saison des reefers ne se Alimentarius, en intervenant directe- relèveront pas. Ce serait une erreur de ment auprès des États membres. L’in- faire porter la responsabilité de ces tarifs fluence de l’industrie est parfois criti- en berne au seul Seatrade. L'échec de quée, mais si, à l’évidence, les entrepri- l'accord commercial avec NYKCool sur le ses font parfois entendre leur voix avec transport d'agrumes VSA d'Afrique du succès, elles ne font pas pour autant Sud vers l'Europe est pourtant à l'origine toutes les normes du Codex Alimenta- de l'augmentation en tonnage disponible, Reyes Gutierrez rius. Cet ouvrage offre une description entraînant de fait une tendance à la documentée des activités et des pro- ouvre sa filiale baisse sur le marché. D'un point de vue cessus de décision concrets du Codex française. Implan- sectoriel, la rupture des négociations Alimentarius. Il examine, sur la base de tée sur le marché de entre les deux opérateurs reefers est un cas détaillés, les modalités et les condi- Rungis, cette nouvelle échec, car le volume de fruits redirigés tions de l’influence des entreprises. Il structure, spécialisée dans l’im- vers des conteneurs de services tiers a montre aussi les contraintes que pré- portation et la commercialisation encore augmenté. Les lignes n'ont pas sente une organisation intergouverne- de la mangue et de l’avocat, est seulement remporté une victoire commer- mentale pour qui veut influencer ses dirigée par Philippe Mendez. ciale, mais bien une revanche au coeur décisions, et la nécessaire adaptation d'une guerre de propagande, au moment du lobbying des entreprises. Source : CIRAD où le secteur des reefers spécialisés sem- blait être sur le point de gagner la bataille Coll. Matière à débattre et décider, de la qualité du service. Pour Seatrade, la Editions Quae, mars 2012 position d’Universal Reefers a été renfor- ISBN 978-2-7592-1664-2, réf. 02286, cée, permettant à la filiale de Capespan 264 pages, 40 euros, de proposer du tonnage à un prix compé- serviceclients@quae.fr, titif sur la ligne de Cape Town vers la côte http://www.quae.com Est des États-Unis. Seatrade aurait de toute façon remporté l'affaire l'année sui- vante si Universal s'était vu contraint d'af- fréter à un prix excessif pour honorer son contrat avec le Forum des producteurs d'agrumes du Cap Occidental (Western Cape Citrus Producers Forum). MARCHES SPOT Grands reefers Petits reefers US Cents / Cubft x 30 jours US Cents / Cubft x 30 jours Moyennes mensuelles 125 2013 150 2013 100 2012 125 2012 2011 2011 R USD cents/cubic foot Grands Petits 100 E x 30 jours reefers reefers 75 E 75 50 F 50 * Mai 2013 52 95 E 25 R 25 Mai 2012 49 60 0 0 1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 Mai 2011 30 48 Semaines / Source : Reefer Trends Semaines / Source : Reefer Trends Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite 12 Juin 2013 n°212
LE POINT SUR... Ail et oignon d’importation Ne pas vendre la peau de l’ours ! Des importations tant spécifique de 1 200 euros par tonne, établi pour « compenser la différence entre chinoises sous les coûts de production et de mise sur le surveillance marché de l’ail communautaire et les prix de l’ail chinois ». Des concessions ont toutefois été apportées avec un contingentement Les importations de bulbes en tarifaire fixe (certificats répartis selon les provenance des pays tiers fluc- Si les importations tuent sur le marché européen en demandes des opérateurs), qui atteint main- tenant 58 870 t après les différents calculs d’oignon, en fonction du niveau de la produc- prenant en compte l’élargissement euro- tion locale. Elles ne représentent provenance qu’un modeste complément en ce péen. Il débute le 1er juin pour se terminer le 31 mai, selon une répartition trimestrielle essentiellement de qui concerne l’oignon, oscillant de (voir tableau). 250 000 à 370 000 t, excepté les l’hémisphère Sud, 450 000 t records de l’année 2007, pour une production européenne s’avèrent un de 4.5 à 5.3 millions de tonnes. complément Par contre, dans le cas de l’ail, elles exercent une forte pression, nécessaire, en contre- atteignant 70 000 à 80 000 t quand la production européenne saison, à l’importante ne dépasse pas 220 000 t à production 270 000 t. européenne et ne L’essentiel des tonnages d’oignon importés en Europe provient de suscitent pas de fortes l’hémisphère Sud, notamment de tensions, le marché de Nouvelle-Zélande (70 000 à 80 000 t) et de Tasmanie (35 000 l’ail est autrement plus à 40 000 t). Les importations d’ail surveillé, compte tenu concernent surtout la Chine (50 000 t en moyenne sur les de la pression exercée 5 dernières années) et, dans une m oi n dr e me su re , l ’ A rg en ti n e par la production (18 000 t). Le calendrier de pro- chinoise face à la duction de la Chine est similaire à celui de la production européenne. modeste récolte Les plantations y ont en effet lieu en septembre-octobre pour une européenne. récolte vers la mi-mai, alors que la récolte européenne s’échelonne de mai à juillet entre l’Espagne, la France et l’Italie. Les importations européennes d’ail en provenance des pays tiers sont donc très encadrées et soumises à un droit de douane de 9.6 % et à un mon- © Régis Domergue Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite n°212 Juin 2013 13
LE POINT SUR... © Régis Domergue Oignon — UE — Importations extra-communataires tonnes 2008 2009 2010 2011 2012 Nelle-Zélande 114 675 87 757 90 849 71 330 76 449 Egypte 46 029 35 591 62 220 72 869 52 481 Montée en puissance brutale de la Chine Australie 37 320 33 781 32 969 40 463 38 541 Ces restrictions n’ont pas seulement été mises en Chili 43 471 24 153 47 563 56 393 20 724 place en Europe, mais également dans de nom- breux pays à travers le monde. C’est notamment Mexique 10 261 13 392 8 356 12 448 11 239 le cas aux USA où la taxe est de 390 %, les im- portations chinoises atteignant de 140 000 à 160 000 t pour une production locale de 170 000 t Inde 16 221 11 038 13 795 11 678 10 172 à 190 000 t. Ces mesures ont même été prises dès 1994 afin de faire face à la montée en puis- Pérou 3 219 2 319 3 689 5 066 6 919 sance rapide de la Chine à partir des années 90, encore accélérée dans les années 2000. La pro- Total 372 174 269 972 308 758 331 023 241 306 duction et les échanges de la Chine se sont parti- culièrement étoffés à partir de 2001, suite à son Source : douanes européennes entrée dans l’Organisation Mondiale du Com- merce qui lui a donné une forte impulsion à l’ex- port, lui permettant enfin de surmonter certaines limitations d’accès sur de nombreux marchés. Ail — UE — Importations extra-communataires Ainsi, sa production a dès lors progressé très sen- siblement, passant de 7.4 millions de tonnes en tonnes 2008 2009 2010 2011 2012 2001 à 12.5 millions de tonnes en 2002, pour at- teindre 19.2 millions de tonnes en 2011 d’après Chine 56 795 51 500 48 270 53 201 42 998 les derniers chiffres de la FAO, soit plus de 80 % de la production mondiale estimée entre 22 et Argentine 19 331 19 035 17 450 17 368 16 402 23.7 millions de tonnes. Le développement chinois semble néanmoins marquer un peu le pas ces dernières années du fait des grandes fluctuations Egypte 2 637 2 387 2 348 4 235 4 790 de prix, notamment en 2009 et 2010, consécutives à l’épidémie de H1N1 qui avait boosté la consom- Chili 1 272 1 755 1 711 3 127 3 217 mation et donc la plantation de ce produit aux vertus antiseptiques et entraîné de fortes pertes financières pour beaucoup de producteurs. Par Total 84 015 77 555 73 188 82 290 71 045 ailleurs, nombre de destinations restent fermées à Source : douanes européennes cette origine, alors qu’une certaine concurrence se déploie dans les pays voisins, notamment en Inde où la culture d’ail s’est également étendue ces dernières années (1.05 million de tonnes en 2012 contre 500 000 t en 2002). Les exportations sont Ail - Répartition du contingent tarifaire européen en fait passées dans le même temps de 1 million de tonnes en 2002 à seulement 1.6 million de 01/06 au 01/09 au 01/12 au 01/03 au tonnes en 2011. pays Total 31/08 30/11 28/02 01/05 Argentine - - 13 700 5 447 19 147 Chine 8 725 8 725 8 125 8 125 33 700 Autres 1 344 2 800 1 327 552 6 023 Total 10 069 11 525 23 152 14 124 58 870 Source : JOCE 341/2007 du 29/03/2007 © Régis Domergue Contenu publié par l’Observatoire des Marchés du CIRAD − Toute reproduction interdite 14 Juin 2013 n°212
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